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Illuminations

Illuminations
Author: Atelier Oncléo
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© Atelier Oncléo
Description
Atelier de lectures et créations radiophoniques
« Au pays des voix, il existe aussi une Forêt Noire, et aussi des villages et aussi des fleuves, et aussi des nuages, exactement comme sur la terre. Sauf que sur la terre on ne peut pas les voir, juste les entendre. Et ainsi on ne voit pas non plus sur la terre tout ce qui se passe au pays des voix, on l'entend seulement. Vous y serez à peine entrés, toutefois, que vous y trouverez vos repères aussi bien qu'ici. »
SOUTENIR : https://fr.tipeee.com/atelier-oncleo
MAIL : oncleo.contact (at) gmail.com
https://www.instagram.com/atelier_oncleo/
« Au pays des voix, il existe aussi une Forêt Noire, et aussi des villages et aussi des fleuves, et aussi des nuages, exactement comme sur la terre. Sauf que sur la terre on ne peut pas les voir, juste les entendre. Et ainsi on ne voit pas non plus sur la terre tout ce qui se passe au pays des voix, on l'entend seulement. Vous y serez à peine entrés, toutefois, que vous y trouverez vos repères aussi bien qu'ici. »
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72 Episodes
Reverse
Antonin Artaud, fin du Pèse-nerfs (1925) : "Et je vous l’ai dit : pas d’œuvres, pas de langue, pas de parole, pas d’esprit, rien. Rien, sinon un beau Pèse-Nerfs."Lecture par ® Atelier Oncléo sans production "Toute l’écriture est de la cochonnerie.Les gens qui sortent du vague pour essayer de préciser quoi que ce soit de ce qui se passe dans leur pensée, sont des cochons.Toute la gent littéraire est cochonne, et spécialement celle de ce temps-ci.Tous ceux qui ont des points de repère dans l’esprit, je veux dire d’un certain côté de la tête, sur des emplacements bien localisés de leur cerveau, tous ceux qui sont maîtres de leur langue, tous ceux pour qui les mots ont un sens, tous ceux pour qui il existe des altitudes dans l’âme, et des courants dans la pensée, ceux qui sont esprit de l’époque, et qui ont nommé ces courants de pensée, je pense à leurs besognes précises, et à ce grincement d’automate que rend à tous vents leur esprit,— sont des cochons.Ceux pour qui certains mots ont un sens, et certaines manières d’être, ceux qui font si bien des façons, ceux pour qui les sentiments ont des classes et qui discutent sur un degré quelconque de leurs hilarantes classifications, ceux qui croient encore à des « termes », ceux qui remuent des idéologies ayant pris rang dans l’époque, ceux dont les femmes parlent si bien et ces femmes aussi qui parlent si bien et qui parlent des courants de l’époque, ceux qui croient encore à une orientation de l’esprit, ceux qui suivent des voies, qui agitent des noms, qui font crier les pages des livres,— ceux-là sont les pires cochons.Vous êtes bien gratuit, jeune homme !Non, je pense à des critiques barbus.Et je vous l’ai dit : pas d’œuvres, pas de langue, pas de parole, pas d’esprit, rien.Rien, sinon un beau Pèse-Nerfs.Une sorte de station incompréhensible et toute droite au milieu de tout dans l’esprit.Et n’espérez pas que je vous nomme ce tout, en combien de parties il se divise, que je vous dise son poids, que je marche, que je me mette à discuter sur ce tout, et que, discutant, je me perde et que je me mette ainsi sans le savoir à penser, — et qu’il s’éclaire, qu’il vive, qu’il se pare d’une multitude de mots, tous bien frottés de sens, tous divers, et capables de bien mettre au jour toutes les attitudes, toutes les nuances d’une très sensible et pénétrante pensée.Ah ces états qu’on ne nomme jamais, ces situations éminentes d’âme, ah ces intervalles d’esprit, ah ces minuscules ratées qui sont le pain quotidien de mes heures, ah ce peuple fourmillant de données, — ce sont toujours les mêmes mots qui me servent et vraiment je n’ai pas l’air de beaucoup bouger dans ma pensée, mais j’y bouge plus que vous en réalité, barbes d’ânes, cochons pertinents, maîtres du faux verbe, trousseurs de portraits, feuilletonnistes, rez-de-chaussée, herbagistes, entomologistes, plaie de ma langue. Je vous l’ai dit, que je n’ai plus ma langue, ce n’est pas une raison pour que vous persistiez, pour que vous vous obstiniez dans la langue.Allons, je serai compris dans dix ans par les gens qui feront aujourd’hui ce que vous faites. Alors on connaîtra mes geysers, on verra mes glaces, on aura appris à dénaturer mes poisons, on décéléra mes jeux d’âmes.Alors tous mes cheveux seront coulés dans la chaux, toutes mes veines mentales, alors on percevra mon bestiaire, et ma mystique sera devenue un chapeau. Alors on verra fumer les jointures des pierres, et d’arborescents bouquets d’yeux mentaux se cristalliseront en glossaires, alors on verra choir des aérolithes de pierre, alors on verra des cordes, alors on comprendra la géométrie sans espaces, et on apprendra ce que c’est que la configuration de l’esprit, et on comprendra comment j’ai perdu l’esprit.Alors on comprendra pourquoi mon esprit n’est pas là, alors on verra toutes les langues tarir, tous les esprits se dessécher, toutes les langues se racornir..." https://fr.wikisource.org/wiki/Le_P%C3%A8se-Nerf
« Israël vit dans un cauchemar, où le Palestinien est senti, considéré comme l’autre nom de la mort. Or, souffrir dans la mort de l’autre et dans la négation permanente de son nom revient à porter l’autre comme un double maléfique, un fantôme de soi qui ne cesse de revenir, comme la mort de sa mort, si l’on peut dire. Et si l’on peut dire aussi, les revenants sont, fantasmatiquement, les compagnons des survivants du génocide. Où est la place concrète du Palestinien? La conscience malheureuse se dévore et se consume dans la méconnaissance de l’autre. »Lecture d’un article d’Abdelkébir Khatibi (1938-2009)*, « Au-delà de l’antisémitisme et du sionisme », publié dans le n°1 de la Revue d’Études Palestiniennes, à l’automne 1981. L’ensemble des numéros de la REP (https://www.instagram.com/revue.etudes.palestine/) est accessible via la plateforme CAIRN : https://shs.cairn.info/revue-d-etudes-palestiniennes?lang=frPuis ce chant, encore, de Samih Madhoun (@samih.madhoun), parce que cette foi-là, cet amour, inspirera toujours la crainte aux tyrans : https://www.instagram.com/p/DM48HilMvqM/. * Ecrivain marocain, professeur-chercheur à l’Université de Rabat, a publié plusieurs ouvrages à partir d'une pensée de la différence, dont la Mémoire tatouée (1971), la Blessure du nom propre (1974), le Livre du sang (1979) et Vomito Blanco (1974)
Fragments pour la Palestine. Mash-up sonore avec « Le dernier discours de l’homme rouge » de Mahmoud Darwich (trad. Elias Sanbar) featuring W. Benjamin, D. Kopenawa, J. Genet, J-L. Godard, G. Deleuze, et quelques bonus de l’Atelier. 00:17 : Mahmoud Darwich, Le dernier discours de l’homme rouge (trad. Elias Sanbar) §101:48 Darwich, Le dernier discours de l’homme rouge §204:35 Darwich, Le dernier discours de l’homme rouge §307:16 Darwich, Le dernier discours de l’homme rouge §412:28 Darwich, Le dernier discours de l’homme rouge §516:13 Darwich, Le dernier discours de l’homme rouge §620:13 Walter Benjamin, Thèse VI21:47 Extraits film « Notre Musique » (Godard) : Sarah Adler / Darwich24:18 D. Kopenawa, extraits de La chute du ciel27:09 Montesquieu (extrait de « Notre Musique »)27:28 Genet, extraits de Un captif amoureux28:39 JLG (extrait de « Notre Musique »)29:10 Genet, extraits de Un captif amoureux30:29 JLG (extrait de « Notre Musique »)30:58 Deleuze, extraits art. « Grandeur de Y. Arafat »34:31 Drone et musique de @mohand_ash : https://www.instagram.com/translating_falasteen/reel/DEey5Xjxwvk/ 35:19 Genet, extraits de Un captif amoureux35:37 Atelier Oncléo détourne JLG36:25 Atelier Oncléo, l’événement GAZA pour toute une génération : rendre inhabitable le monde39:06 Atelier Oncléo, Grandeur de la résistance palestinienne41:18 Musique finale de @samih.madhoun et @mohammed.elmdhoun https://www.instagram.com/p/DBy2CyntSxJ/Quelques sons de Gaza empruntés au travail de Mohamed Yaghi :https://base.atelierdesarchives.com/index.php?urlaction=doc&id_doc=900340&rang=1Musique interlude : Aube rouge à grozny, Anouar Brahem (reprise à Notre musique de JLG)
Adaptation radiophonique de « La mort absurde des Aztèques » (1972) de Mouloud Mammeri. Produit par l'Atelier Oncléo sur les conseils des camarades. SOUTENIR : https://fr.tipeee.com/atelier-oncleoVoix : O.Vignette : N.Texte dispo : https://desecolespourlechiapas.org/2025/04/16/la-mort-absurde-des-azteques-mouloud-mammeri/
Lecture de Kafka par l’Atelier Oncléo. Morceaux choisis de 1912, à partir des fragments du Journal et des premières Lettres à Felice. Pour l’essentiel, il s’agit des traductions de Marthe Robert - sauf pour les deux dernières lettres lues (traduction anonyme, revue par l’Atelier).« De nombreuses ombres de décédés ne s'occupent que de lécher les flots du fleuve des morts, parce qu'il vient de chez nous et qu'il a encore le goût salé de nos mers.Le fleuve se hérisse alors de dégoût, remonte le courant et ramène les morts à la vie. Les voilà heureux, ils chantent des louanges et caressent l'irascible. »— Kafka, in Fiches, traduit par Robert Kahn« Je connais des gens dont le sentiment de honte s’accrut encore à la lecture des lettres et qui ne purent jamais se défaire de l’impression qu’ils faisaient irruption en un lieu où ils n’avaient que faire. Je les en estime fort, mais je ne partage pas leur façon de voir. J’ai lu ces lettres avec une émotion telle que n’en avait fait naître en moi depuis des années aucune autre œuvre littéraire. » — Elias Canetti, in L’autre procès, traduit par Lily Jumel.« Elle s’appelait Felice Bauer, était juive, venait de Berlin et faisait halte une nuit dans un hôtel de Prague avant de repartir pour Budapest, où elle rendait visite à sa sœur qui s’était mariée. La petite compagnie était en train de regarder des photos de vacances ; Kafka prit part à la conversation en les faisant passer une par une de l’autre côté de la table. Felice Bauer examinait les clichés avec sérieux, ne relevait les yeux que pour écouter les explications et en négligeait même le repas qui venait d’être servi. À une remarque de Brod à ce propos, elle répliqua que rien ne la dégoûtait comme les gens qui passaient leur temps à manger. Kafka dressa l’oreille. » — Reiner Stach, in Kafka, le temps des décisions, traduit par Régis Quatresous. SOUTENIR L’ATELIER (QUI RESTE MAIGRE) : https://fr.tipeee.com/atelier-oncleo 00:40 Journal, 3 janvier 1912 2:32 Journal, 15 août 1912 3:57 Journal, 20 août 19125:18 Lettre à Felice 20 septembre 1912, 8:13 Journal, 23 septembre 1912 10:35 Journal, 25 septembre 1912 11:54 Lettre à Felice du 28 septembre 1912 17:38 Lettre à Felice du 13 octobre 1912 20:18 Lettre à Felice du 23 octobre 191223:41 Lettre à Felice du 24 octobre 1912 26:02 Lettre à Felice 31 octobre 191230:06 Lettre à Felice 1er novembre 1912MUSIQUES : - Nocturne op.19 - Tchaïkovsky Jean-Baptiste Maizières (violoncelle) https://youtu.be/6fPlNY4KZ5U?si=uAq5LfQcRuQp6O0_ - Brahms: Hungarian Dance No. 5 | WDR Symphony Orchestra & Cristian Măcelaru : https://youtu.be/91EyYvG7sl8?si=iylftzG3EmPypJBM - QKThr · Aphex Twin : https://youtu.be/9wCfNFmpL1s?si=ARyl57hU7a7etmLo
Dans son Journal à la date du 10 mars 2025, on trouve ce monologue d’Outis qu’il aurait tenu auprès d’un agent de France Travail. Est-ce de la prose à streamer, des vers libres, une confession d’un nouveau genre, ou la retranscription fidèle d’un « bilan d’étape » très singulier ? Difficile à juger. Car on ne sait pas si ce rendez-vous a réellement eu lieu. Mais on doit admettre que si « l’espace toujours fuguant toujours s’ouvre à sa fugue », comme dit finalement le poète cité par Outis, il y a tout lieu de croire que tout est vrai – dans des temps différents et sous des rapports différents.Atelier OncléoLa version vidéo est dispo ici : https://youtu.be/u3rH-pJrh24
Une nouvelle preuve de l'existence de Dieu. Atelier Oncléo
C'était pas prévu, on a trouvé ce paragraphe du Journal d'Outis. Et, c'est vrai, qu'on soit seul ou dans la rue, on a souvent envie de crier : allez la Palestine ! Vive la Palestine libre ! Il y a en a que ça embête. Mais ça nous embête pas que ça les embête. Laisse tomber le monde. Allez l'OM ! Allez la Palestine !
On a trouvé ce matin cette courte méditation tombée du Journal d’Outis. On ne sait pas qui est Outis, puisqu'il est Personne. En tout cas, si l'on en croit ce qu'il dit, ce n’est pas moi, qui n’ai pas encore 37 ans. Tout cela est bien mystérieux, comme on s'est empressé de nous le dire. Peut-être, des prochains épisodes suivront ! En attendant, bonne année à tous. Puisque tout recommence aujourd'hui.
Ici, les images du voyage https://youtu.be/-yQUKUQFUEE
#Journal #Outis #personne #train #journey #poetry #poésie #meditation #qigong
Cette confession (ou les tribulations d’un Hamlet de la révolution) se trouve dans The Committed, dont l'extrait est ici lu dans la traduction française de C. Baude « Le dévoué ».
Voix 1 : la confession du Dévoué Sans-Nom
Voix 2 : JP Léaud, dans Liberté, la nuit, de P. Garrel
Voix 3 : GD the Great Daimôn (δαίμων)
Musique finale : Ahmad Kaabour - أناديكم (Ounadikom) "Je vous appelle tous"
Il faut que l'argent soit déconsidéré. Simone Weil. Morceaux choisis de quelques fragments sur l'argent (et la pauvreté), en libre accès ici : https://classiques.uqam.ca/classiques/weil_simone/Ecrits_de_Londres/Ecrits_de_Londres.html
Si tu as de l'argent, déconsidère-le par ici : https://fr.tipeee.com/atelier-oncleo
Création radiophonique de l’Atelier Oncléo à partir de la nouvelle d’Anton Tchekhov « L’Étudiant » (trad. A. Markowicz, éd. Alinéa). Image : A. CabreraIntro : Surface of the Moon, J. PatitucciFin : B. Okoudjava, « Молитва »Dans son dernier petit essai (Au loin la liberté), J. Rancière commente ainsi la nouvelle : « Transformer le malheur en chant et les larmes de la douleur en pleurs de joie: pour beaucoup d'esprits chagrins, c'est là une inadmissible esthétisation du malheur qui empêche d'en comprendre les raisons et d'y chercher les remèdes.Mais Tchekhov voit les choses tout autrement. Le malheur fondamental est la servitude. Or il n'y a pas d'autre raison à la servitude que la servitude elle-même. Celle-ci reproduit sans cesse, chez les grands comme chez les petits, les manières, les affects et les pensées qui la perpétuent en retour.Pour briser le cercle, pour former des hommes capables de transformer en réalité l'appel de la vie nouvelle, il faut d'abord changer les manières de sentir. C'est à cette révolution des affects que s'emploie l'écrivain. Pour cela il lui faut raconter et moduler autrement le malheur en mêlant ses accents à ceux de l'appel lointain. II lui faut constituer un enchaînement mélodique qui s'oppose au ronronnement de la servitude et s'enfonce plus profondément que lui dans l'expérience sensible des humains. C'est ce combat gagné que raconte une autre histoire de nuit, de pleurs et de joie qui est aussi un récit sur le récit: « L'Étudiant ». Le héros de cette très courte nouvelle, le jeune Ivan, fils d'un pauvre diacre et élève d'une académie religieuse, y rentre de la chasse au soir d'un Vendredi saint sombre et glacé. Il a le sentiment accablant que c'était le même vent froid qui soufflait déjà au temps de Rurik ou d'Ivan le Terrible et qui souffle encore aujourd'hui sur la même misère, la même ignorance et la même douleur. (…) Pourtant, une rencontre de hasard et une brève évocation vont inverser le cours de ses pensées. Sur le chemin du retour, il passe près d'un feu auprès duquel se tiennent une vieille femme et sa fille. En parlant avec elles, il en vient à raconter l'histoire d'une autre nuit froide et d'un autre feu, celui auquel se réchauffait l'apôtre Pierre dans la cour où il avait trois fois renié Jésus avant d'éclater en sanglots à la pensée de sa trahison. Cette histoire-là, la veuve a dû l'entendre, la veille encore, à la cérémonie des Douze Évangiles. Et pourtant elle fond en larmes comme si le récit sans prétention de l'étudiant, reprenant les paroles de l'Évangile de saint Matthieu, avait enjambé les siècles de la misère et de la servitude russes qui pesaient sur ses épaules pour rétablir le lien plus ancien, plus profond, qui permet à une simple femme de la campagne de partager les sentiments et les pleurs d'un apôtre qui a vécu près de deux mille ans avant elle. Cette communion des douleurs produit dans l'esprit de l'étudiant une révolution qui se traduit en une joie débordante: il sent que tous les événements de l'histoire humaine sont liés les uns aux autres par une même chaîne : non pas la chaîne de la servitude qui reproduit toujours sa propre nécessité mais la chaîne d'un lien plus essentiel de solidarité, d'une corde sensible qui permet à n'importe qui de vibrer au son de souffrances et de joies qui ne sont pas les siennes. Qui touche aujourd'hui une extrémité de la corde entend la résonance de l'autre et se sent appartenir à une tout autre histoire que celle de la servitude partagée. (…)Ce n'est pas des mystères de la religion que nous parlent ces nuits des temps de Pâques mais du pouvoir de l'écriture, ce pouvoir qui console en permettant à des pleurs de s'échanger contre d'autres pleurs, et qui fait de l'acte modeste et souvent décrié de la consolation la puissance active d'une tradition humaine capable de vaincre l'apathie des vies vouées à la servitude. »SOUTENIR L'ATELIER : https://fr.tipeee.com/atelier-oncleo
1. 00:00:02 Radio Mékong for Palstn : traduction d’un tweet de Hossam Shabat + traduction très-libre d’un post de @wizard_bisan1
2. 00:01:03 . Radio Hà Nội for Palestn : Atelier Oncléo VN
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Une lecture autour du feu de la parabole de la Chute du monde.Pas un texte à trou, mais à trouer pour être certain de ne pas le comprendre.
Lecture du §73 du deuxième volume du Livre de l'intranquillité de Bernardo Soares paru chez Bourgois (première édition), traduit du portugais par Françoise Laye.
Lecture : O.
Montage : Atelier Oncléo
Design : N.
Radio Sans Soleil. Lecture de la Thèse X sur le concept d’histoire de Walter Benjamin, dans une traduction inédite et très libre de droits.
Lecture : At. O. Montage audio : At. O.Design : At. O.
Le monde va (encore) finir. Hâtons-nous (toujours) à sa décomposition.
Morceaux choisis de la fusée XXII de Baudelaire (+bonus cachés pour les meilleurs).
https://fr.wikisource.org/wiki/Page%3ABaudelaire_-_%C5%92uvres_posthumes_1908.djvu/97
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Bande sonore du poésie-tract en ligne : https://youtu.be/b5yNkxdAucE?si=NNdR2PT7jE8WpOf5
« Let it be a tale » : ainsi s'achève le dernier poème du poète palestinien Refaat Alareer (رفعت العرعير), assassiné il y a quelques jours par l'armée israélienne à Gaza.
Dans Le feu et le récit, Agamben rapporte une histoire racontée par G. Scholem dans son livre sur la mystique juive, que S. J. Agnon lui aurait transmise :
« Quand le Baal Shem avait une tâche difficile devant lui, il allait à une certaine place dans les bois, allumait un feu et méditait en prière, et ce qu’il avait décidé d’accomplir fut fait. Quand, une génération plus tard, le « Maggid » de Meseritz se trouva en face de la même tâche, il alla à la même place dans les bois et dit : Nous ne pouvons plus allumer le feu, mais nous pouvons encore dire les prières – et ce qu’il désirait faire devint la réalité. De nouveau une génération plus tard, Rabbi Moshe Leib de Sassov eut à accomplir cette même tâche. Et lui aussi alla dans les bois et dit : Nous ne pouvons plus allumer un feu et nous ne connaissons plus les méditations secrètes qui appartiennent à la prière, mais nous savons la place dans les bois où cela s’est passé, ce doit être suffisant ; et cela suffit. Mais quand une autre génération fut passée et que Rabbi Israël de Rishin, invité à accomplir la même tâche, s’assit sur son fauteuil doré dans son château, il dit : Nous ne pouvons plus allumer le feu, nous ne pouvons plus dire les prières, nous ne savons plus la place mais nous pouvons raconter l’histoire de comment cela s’est fait. Et encore une fois cela suffit. »
Il est possible de lire cette anecdote comme une allégorie de la littérature, commente Agamben. Mais on voudrait ajouter pour l'aujourd'hui : il est possible que la scène où trouve lieu la seule littérature importante actuellement, la seule poésie qui vaille pour notre temps, la poésie qui trouve son lieu en dépit de toute l'horreur et de tout le malheur qui y sont administrés chaque jour avec la plus grande technique, à savoir Gaza qu'on assassine, il est possible que cette scène ne soit justement plus une scène, un théâtre, une allégorie, ou une métaphore. Et c'est cette histoire qu'il faut raconter. Gaza est ce qui résiste à la mort. Ce qui signifie à plus forte raison : Gaza est la poésie qui résiste à sa mort. Toute poésie et toute littérature véritables sont en effet mémoire de ce qui résiste et répétition ou reprise de cette mémoire de ce qui résiste, mémoire de ce dont nous sommes toujours capables : vivre.
Face à l'événement Palestine, on peut se dérober, et se blottir au chaud tout contre notre « petit cœur étroit qui ne peut enfermer qu'une certaine dose de malheur ». On peut parader sur les plateaux de la Grande Librairie, plein de fausses nuances intelligentes, l'air grave, les traits du visage marqués, fatigués d'être au monde en sa province, et les yeux vitreux qui dégoulinent pourtant d'une sincérité qu'on feint à soi-même – on pense évidemment à Emmanuel Carrère*, mais aussi à Leïla Slimani, et à toute la bande des importants littérateurs français. Tout cela : est mort. Tout cela : est dégoûtant. Sachons, pour notre part, héler Gaza la sauvage, accueillir son souffle, son âme, la raconter encore et l'encourager plus, elle qui nous apprend tous les jours ce que vivre peut encore signifier : résister. Cela doit suffire. Cela suffira. Cela suffit.
* https://www.instagram.com/reel/C0zwy-...
Une coproduction de l'Atelier, réalisée sans aide ni financement (mais qui veut bien, à l'avenir, recevoir beaucoup d'aides et de financements, contact facile par mail oncleo.contact(at)gmail.com). Crédits dans la description YouTube du lien mis plus haut.
Dans d'autres genres, tu peux toujours follow le collectif VTFP / videotraceforplstn
Message radio de la Méditerranée - RMSS (Radio Méditerranée Sans Soleil). Ce message a été envoyé par réaction à une vidéo de Gaza vue récemment. Une vidéo qui n’explique rien mais « donne [tout] à voir », comme dirait l’autre. Sur insta, elle donne à voir ici https://www.instagram.com/reel/C0ZBbUYo_qE/?igshid=MzRlODBiNWFlZA== / https://www.instagram.com/p/C0eDPx2oTwJ/
Musique encore volée aux Oiseaux-Tempêtes @oiseaux-tempete2985 qui sont toujours superbes, titre « Out of sight » https://oiseaux-tempete.bandcamp.com/track/out-of-sight
Video-tract for Palestine from the Mediterranean Sea • en attendant mieux • en soutien aux palestiniens qui meurent et résistent à la mort • à partir d’une proposition originale de Ghassan Salhab et du groupe https://www.instagram.com/videotraceforplstn/
Feat JLG qui lit Breton et @oiseaux-tempete2985 feat Mohannad Abu Abed (22 ans, voices of Gaza) https://www.instagram.com/reel/Czi4i2Xi31E/?igshid=MzlpaWJkbjZ3NzRj
« Je crois à la vertu absolue de tout ce qui s’exerce, spontanément ou non, dans le sens de l’inacceptation, et ce ne sont pas les raisons d’efficacité générale, dont s’inspire la longue patience révolutionnaire, raisons devant lesquelles je m’incline, qui me rendront sourds aux cris que peut nous arracher à chaque minute l’effroyable disproportion de ce qui est gagné à ce qui est perdu, de ce qui est accordé à ce qui est souffert. » (Breton)
« Et bien, nous devons crier au contraire plus fort » (JLG)
Et comment disait Foucault, déjà ? « Me demanderait-on comment je conçois ce que je fais, je répondrais, si le stratège est l'homme qui dit: "Qu'importe telle mort, tel cri, tel soulèvement par rapport à la grande nécessité de l'ensemble et que m'importe en revanche tel principe général dans la situation particulière où nous sommes", eh bien, il m'est indifférent que le stratège soit un politique, un historien, un révolutionnaire, un partisan du chah ou de l'ayatollah; ma morale théorique est inverse. Elle est "antistratégique" : être respectueux quand une singularité se soulève, intransigeant dès que le pouvoir enfreint l'universel. Choix simple, ouvrage malaisé : car il faut tout à la fois guetter, un peu au-dessous de l'histoire, ce qui la rompt et l'agite, et veiller un peu en arrière de la politique sur ce qui doit inconditionnellement la limiter. Après tout, c'est mon travail ; je ne suis ni le premier ni le seul à le faire. Mais je l'ai choisi. »
#ceasefire #ceasefirenow #gaza #palestine #falestini