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Revue de presse internationale
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Revue de presse internationale

Author: RFI

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Panorama de la presse internationale sur les sujets d’actualité du jour, du lundi au vendredi à 07h15 TU et samedi 07h12 TU (Heure de Paris = TU+1 en hiver)

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« Le suspense aura été total jusqu’au bout, constate Le Monde, et les vives embrassades sur les bancs des ministres à l’annonce des résultats témoignent de la tension accumulée. Hier, en nouvelle lecture, l’Assemblée nationale est parvenue à adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2026. À une courte majorité, à 247 voix contre 234 (pour 93 abstentions), la représentation nationale, morcelée et sans majorité, a validé le pari du Premier ministre, Sébastien Lecornu, qui avait fait le choix de se passer de l’article 49.3 de la Constitution pour parvenir à doter la “Sécu“ d’un budget. » La voie du compromis… « Ric-rac », s’exclame Libération. « À 13 voix près, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale a donc été adopté. C’est, sans conteste, un succès pour le Premier ministre, Sébastien Lecornu, estime le quotidien de gauche. Il a eu chaud. Peut-être a-t-il regretté plus d’une fois en son for intérieur d’avoir annoncé qu’il n’utiliserait pas le 49.3, mais il s’y est tenu. Il a joué jusqu’au bout le jeu du compromis. (…) Le second grand gagnant de ce vote inédit s’appelle Olivier Faure, pointe encore Libération. Le premier secrétaire du PS avait lui aussi fait un pari risqué : celui, là encore, du compromis. Son principal trophée ? La suspension de la réforme des retraites, soutenue depuis le début par la première organisation syndicale du pays, la CFDT. Mais au-delà de ce que les socialistes ont pu obtenir dans le bras de fer parlementaire sur le financement de la Sécu, le vrai pari politique d’Olivier Faure et de ses amis aura été de tenir compte de l’état d’esprit des Français. Ils avaient à la rentrée assez clairement signifié n’en plus pouvoir du bazar permanent, de la valse des Premiers ministres, du spectacle politique désolant auquel ils assistaient depuis des mois, convaincus qu’ils n’avaient rien à y gagner. » Une « potion tragique » À contrario, Le Figaro fulmine… « Les amateurs de tambouille parlementaire goûteront avec un brin d’admiration la recette de Maître Lecornu. Un bouillon de socialisme, un bloc central coupé en morceaux, une pincée d’écolos, un bouquet de LR, des Horizons émincés : faire mijoter quelques semaines, et la soupe est prête. Potion tragique au regard de nos finances publiques, mais il faut bien passer l’hiver… (…) Le Premier ministre, on le comprend, brandit comme une victoire son budget de la Sécurité sociale, mais l’honnêteté tout comme l’inquiétude qu’inspire le délitement de notre pays obligent à considérer ce moment comme une défaite collective, soupire encore Le Figaro. (…) Les effets économiques de ce marchandage sont catastrophiques. Ils consistent, en balançant à la Seine la réforme des retraites, en jouant sans vergogne à « qui veut taxer des milliards ? », à stabiliser le naufrage. » Prochain épisode : la loi de finances 2026… Et le feuilleton n’est pas terminé puisqu’il reste à s’accorder sur le budget 2026… Le calendrier est serré, relève La Croix : « après le vote du Sénat sur le projet de budget de l’État, prévu lundi, députés et sénateurs vont tenter de s’accorder sur une copie commune. Les discussions ont déjà commencé en coulisse. Les stratégies s’affinent. Mais, le chemin vers un accord politique global sera compliqué à trouver. « Ce sera difficile, a prévenu Sébastien Lecornu. Peut-être plus encore que ces dernières semaines ». » En effet, le budget sur la sécu était juste une « victoire d’étape », pointe L’Alsace, « Sébastien Lecornu en est sans doute le premier conscient : l’heure n’est pas à pavoiser. De fait, l’adoption du projet de loi de finances promet d’être encore bien plus ardue que celle du projet de loi sur la Sécurité sociale. Par le vote positif de ce mardi, l’Assemblée nationale a simplement évité d’approfondir la crise politique qui sévit depuis déjà plusieurs mois, mais elle est encore très loin d’avoir doté le pays d’un budget pour 2026. » Ça ne sera pas la même limonade, renchérit Ouest-France… « La réalité, c’est que les oppositions ne pourront pas faire pour le budget général ce qu’elles ont consenti à faire pour le budget de la Sécu, pointe le quotidien du Grand Ouest, à savoir voter pour ou s’abstenir. François Hollande l’a clairement dit hier : pour fermer le ban, le Premier ministre devra en passer par l’article 49.3 de la Constitution. Il a été précisément conçu pour se sortir de ce type de situation inextricable. Sébastien Lecornu a certes promis (à la demande de la gauche) de ne pas y recourir. Mais parfois, nécessité fait loi… »
« Unis dans l’épreuve, forts dans l’adversité, s’exclame Libération à Paris. C’est l’image qu’ont voulu donner, hier, les alliés européens de l’Ukraine, réunis à Londres. Sur le perron du 10 Downing Street, à l’ombre d’un monumental sapin de Noël, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, le président français, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Friedrich Merz, ont réaffirmé leur solidarité avec Volodymyr Zelensky, alors que Washington a publié vendredi une nouvelle stratégie de sécurité, aussi anti-européenne que pro-russe. » Principal enseignement de ce conclave européen : la souveraineté ukrainienne doit être respectée et pas question de céder des territoires à la Russie… Le président ukrainien l’a répété hier. « Zelensky exclut toute cession de territoire à la Russie et refuse de se soumettre à Poutine ou à Trump », titre le Washington Post. Une « déclaration sans équivoque, commente le journal, qui pourrait marquer l’échec du plan de Trump, que ses détracteurs ont condamné comme répondant aux souhaits du président russe Vladimir Poutine. » « Déni, prudence ? » Reste que les Européens sont restés très prudents hier à Londres face aux rodomontades américaines… C’est ce que constate Le Monde à Paris : « sceptiques sur le “plan de paix“ pour l’Ukraine aligné sur les desiderata de Moscou et dont ils ont été écartés, et malgré les remarques humiliantes de ces derniers jours contre l’Union, les Européens ont opposé une réponse feutrée aux États-Unis. (…) Ni l’Europe, ni l’Ukraine, qui a désespérément besoin de l’appui américain, ne semblent prêtes au rapport de force. » Alors, « déni ? Prudence ? », s’interroge Le Monde. « Les Européens refusent d’imaginer un monde où les États-Unis mettraient brutalement fin à leur statut de partenaire. Que Donald Trump en personne ait retweeté lundi soir un article du New York Post titré : "Les Européens, impuissants, ne peuvent que fulminer alors que Trump les exclut, à juste titre, de l’accord avec l’Ukraine", ne suscite aucune mise au point de la part des dirigeants du Vieux Continent, installés dans une position victimaire. Certes, il devient essentiel d’élaborer un "plan B", selon les mots d’un diplomate allemand, pour assumer la sécurité du Vieux Continent sans les États-Unis. Mais sans précipitation. » Financer… réarmer… Justement, il faut passer aux actes, s’exclame le Times à Londres. « Il est grand temps que les alliés européens de Kiev – Royaume-Uni, France et Allemagne – assument leurs responsabilités et déploient un effort collectif décisif pour préserver la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine. » Et « les points clés ont été abordés hier lors des discussions à Downing Street, relève le quotidien britannique. Premièrement, il s’agit d’utiliser les avoirs russes gelés comme un élément d’un plan permettant de financer au moins une partie des coûts colossaux de la reconstruction de l’Ukraine. Cela s’annonce difficile, il faut trouver une solution sans pénaliser la Belgique, responsable de la conservation des fonds russes gelés. Ces points doivent être réglés rapidement si l’Ukraine veut passer l’hiver. Deuxièmement, poursuit le Times, le réarmement de l’Europe doit progresser rapidement, parallèlement à une refonte de la coopération transfrontalière. Il en va de même pour le partage de renseignements avec Kiev. (…) Les alliés européens au sein de l’OTAN doivent trouver d’urgence la volonté et les moyens de combler le vide laissé par les États-Unis. » Vers un axe Washington-Paris-Moscou via Budapest ? Die Welt à Berlin renchérit à propos des avoirs russes : « Les chefs d’État et de gouvernement européens doivent débloquer au moins une partie des fonds russes, détenus principalement sur des comptes belges, au profit de Kiev. Cela représente au moins 165 milliards d'euros ! La Commission européenne a désormais défini la procédure légale à suivre. Il faut maintenant convaincre le gouvernement belge. Le temps presse. Y parviendront-ils ? » Enfin, cet avertissement lancé par Le Soir à Bruxelles : « Un axe Washington-Paris-Moscou, passant par Budapest, qui ne ferait plus qu’une bouchée de l’Union européenne ? Cela ne relève plus de l’utopie, et pourrait même se vérifier à une échéance proche. (…) Si l’Union européenne est incapable de forcer un consensus – financier, solidaire et légal – de tous ses États membres pour aider l’Ukraine à tenir tête à l’envahisseur russe, que pourra-t-elle pour empêcher Trump, son allié Poutine et leurs complices "patriotes" de prendre "leur" Europe en main ? »
Donald Trump n’ayant pas été récompensé par le prix Nobel de la paix, la Fédération internationale de football, a décidé de lui offrir un prix de la paix de la Fifa, lors du tirage au sort de la Coupe du Monde, qui avait lieu vendredi à Washington. Gianni Infantino, le président de la Fifa, souvent présenté comme un proche de Donald Trump, a présidé la cérémonie, et lui a remis, nous dit le Times, « un prix largement perçu, comme une consolation après que Donald Trump a manqué le prix Nobel de la paix ». Et le président américain n’a pas manqué de se mettre en avant. « Nous avons sauvé des millions de vies, le Congo en est un exemple. Plus de dix millions de personnes ont été tuées, et le bilan aurait pu facilement s’alourdir à dix millions de plus ». Récompense en toc Cette récompense, en tout cas, n’est pas du goût de tout le monde. En Suisse, le journal Le Temps parle d’une « cérémonie stupéfiante de cynisme », « alternant le grotesque et l’indécent », racontant que Donald Trump « s’était lui-même passé la médaille autour du cou ». « Pendant un instant, ajoute le quotidien suisse, les téléspectateurs ont été en droit de se demander si la Coupe du monde 2026 était organisée par la Corée du Nord ». De son côté, le Washington Post estime « que le tirage au sort de la Coupe du monde, toujours ridicule, s’est surpassé avec Trump ». Enfin en France, Libération parle « d'une récompense en toc remise par le patron de la Fifa pour faire oublier à Trump la débâcle du Nobel de paix, et consolider leur relation en vue du mondial ».   Négociations avec Israël Le journal francophone libanais l’Orient-le-Jour s'intéresse au sentiment des Libanais, face aux pourparlers avec Israël. « Pour nous, Israël n’existe pas ! » titre le journal, qui a enquêté dans la banlieue sud de Beyrouth, largement acquise au Hezbollah, et qui reprend les propos de Fatmé « dont la maison a été détruite par un bombardement israélien ». « On ne voudra jamais négocier avec eux », ajoute cette femme d’une quarantaine d’années. Pourtant, rappelle le journal, « selon le président Joseph Aoun, les pourparlers avec Israël visent à éviter "le spectre de la guerre", alors qu’Israël menace d’une nouvelle offensive, si le Hezbollah ne désarme pas ».   Mais « en dehors de la rue chiite », explique l’Orient-le-Jour, « l’exaspération face à la politique du Hezbollah et la peur d’une nouvelle guerre rend des Libanais favorables à des pourparlers avec Israël ». C’est le cas de Jamal, du village de Naqoura, qui appelle à se saisir « de toute démarche qui nous rende notre dignité (…) nous voulons un État qui nous protège et défende notre souveraineté ». Il n’est toutefois pas très confiant, estimant que « l’expérience a montré que les Israéliens veulent tout et ne donnent rien ».  Éloges unanimes Enfin, la disparition d’un grand architecte. « L'un des plus célèbres du monde contemporain », nous dit Le Monde. Franck Gehry vient de mourir à l’âge de 96 ans. Le quotidien français ne tarit pas d’éloges à son égard : « Il a su libérer l’architecture de contingences jugées immuables, apportant un vent nouveau dans ses bâtiments, tout en courbes et ondulations comme le musée Guggenheim à Bilbao, ou la fondation Louis Vuitton à Paris ». Franck Gehry était né au Canada, où le journal Le Devoir, lui rend aussi hommage, rappelant son parcours : « après 18 ans passés dans sa ville natale, il avait déménagé à Los Angeles avec sa famille (…) obtenant son diplôme d’architecte en 1954 ». Le New York Times, de son côté, salue le « perturbateur », « qui a transformé notre vision du monde, modifiant notre perspective et notre ouverture d’esprit. Il a contribué à bouleverser l’architecture et l’art, des domaines résistant au changement ».  Enfin, Le Soir, en Belgique, rend hommage à celui qui a « déconstruit le monde à coups de génie oblique et de formes irrégulières ».
C’est une vidéo qui est au cœur des débats et dont se fait l’écho la presse américaine. Elle a été visionnée hier par des parlementaires, notamment démocrates, qui ont fait part de leur trouble. Sur cette vidéo, raconte le New York Times, « on voit la première frappe américaine dans les Caraïbes, le 2 septembre dernier ». Ce jour-là, « une explosion spectaculaire détruit la majeure partie d’un bateau. Une trentaine de minutes plus tard, lorsque la fumée est dissipée (poursuit le quotidien américain) la proue du bateau est retournée, mais flotte encore (…) Deux survivants torse nu, s’accrochent à la coque, (…) grimpent dessus et retombent à l’eau à plusieurs reprises ». Frappe meurtrière C’est alors que survient une deuxième frappe, explique le Wall Street Journal, deuxième frappe « qui tue les deux survivants ». L’amiral Frank Mitch Bradley, « qui a supervisé cette attaque », a affirmé hier devant les parlementaires, « que les deux hommes qui avaient survécu à une première frappe contre le bateau, avaient tenté de poursuivre leur trafic de drogue ». Ce qui, a ajouté l’amiral, en faisait « des cibles légales ». Une version que ne partagent pas les parlementaires démocrates. Deux d’entre eux ont ainsi déclaré : « La vidéo que nous avons vue aujourd’hui, montrait deux naufragés qui n’avaient aucun moyen de se déplacer, et encore moins de représenter une menace immédiate et pourtant ils ont été tués par l’armée américaine ». Les élus démocrates ont l’intention d’enquêter sur cette affaire. L'Eurovision ébranlée Israël a reçu le feu vert pour participer au concours de l'Eurovision dont la prochaine édition aura lieu en Autriche, en 2026. Feu vert qui a déclenché l’annulation de la présence de plusieurs pays. « L’Irlande et l’Espagne boycottent l’Eurovision après qu’Israël a été autorisé à y participer », titre le Times, à Londres, qui ajoute « les Pays-Bas et la Slovénie se retirent également. D’autres devraient suivre, en signe de protestation contre la guerre à Gaza ». Le pays le plus en vue, dans ceux qui ont pris la décision de boycotter l’Eurovision, est l’Espagne, estime die Welt. Or, nous explique le quotidien allemand, « c’est un pays clé de l’Eurovision et c’est aussi un fervent critique de la politique d’Israël dans la Bande de Gaza. L’Espagne, poursuit le quotidien allemand, fait partie des "Big Five" les cinq plus importants contributeurs financiers au concours de l’Eurovision. De plus, le public espagnol compte parmi les plus passionnés de la compétition ». À Madrid, El Païs remarque d’ailleurs que « c’est la première fois depuis 1961, que l’Espagne ne participera pas à l’Eurovision ». Enfin, en Suisse, le journal le Temps estime que « le plus grand concours musical du monde risque de voler en éclats ».  Détresse et émotion Christophe Gleizes, le journaliste français emprisonné en Algérie, espérait retrouver la liberté, à l’occasion de son procès en appel. Il n’en a rien été, comme le raconte le Monde. « Condamné en première instance à sept ans de prison pour apologie du terrorisme, il a vu sa peine confirmée devant la cour d’appel de Tizi Ouzou ». « La détresse est à la hauteur de l’espoir qu’entretenaient depuis quelques semaines Christophe Gleizes, ses proches et ses soutiens », explique le quotidien français qui ajoute : « À la lecture de l’arrêt de la cour d’appel de Tizi Ouzou, le journaliste français de 36 ans, arrivé souriant en début de matinée au tribunal, a peiné à masquer son émotion ». « Le sort de Christophe Gleizes ravive les tensions avec Alger », titre de son côté le Figaro, qui « espère que le monde du football va enfin se lever pour Christophe Gleizes », journaliste sportif et amoureux du ballon rond ». Le Figaro estime ainsi que « Killian Mbappé, dont la mère est algérienne, et qui sait prendre la parole quand il le faut, serait d’un soutien fort et précieux ». 
« Alors qu’ils sont marginalisés dans les pourparlers de paix entre les États-Unis, l’Ukraine et la Russie, les Européens ont essayé de reprendre l’initiative, hier, relève Le Monde à Paris. Après avoir passé trois mois à plancher sur le sujet, la Commission a présenté une proposition détaillée sur la manière dont l’Union européenne pourrait continuer à soutenir financièrement Kiev, en 2026 et en 2027. Il y a urgence, s’exclame le journal, alors qu’au début de l’année prochaine, l’Ukraine aura consommé toutes les aides qui ont été mises jusqu’ici à sa disposition par les Vingt-Sept, et que les États-Unis de Donald Trump sont désormais en retrait, laissant l’UE en première ligne pour subvenir aux besoins ukrainiens ». Alors, précise Le Monde, « deux mécanismes sont envisagés par la Commission européenne : un prêt de réparation, qui utiliserait les actifs de la banque centrale russe immobilisés en Europe (principalement en Belgique) ; ou une dette commune garantie par le budget communautaire. Ces propositions, qui se heurtent à l’opposition de la Belgique et de la Hongrie, seront au menu du conseil européen des 18 et 19 décembre ». « Au total, rappelle La Croix, 210 milliards d’avoirs de l’État russe sont immobilisés en Europe. L’essentiel, soit 190 milliards, est en Belgique et ce pays s’oppose toujours à leur utilisation ». Cas de conscience en Belgique… Et en Belgique, le débat est vif… « La Belgique sera-t-elle mise au ban de l’Union européenne ? ­Deviendra-t-elle le traître de l’aide à l’Ukraine et l’allié involontaire de Poutine, au nom de la défense de sa stabilité financière ? », s’interroge Le Soir à Bruxelles. La pression est lourde en effet sur les épaules du Premier ministre Bart De Wever « coincé entre, d’une part, les drones qu’on pense envoyés par les Russes pour montrer à la Belgique ce qui l’attend si elle permet à l’Europe de faire “main basse“ sur les avoirs de sa Banque centrale et, de l’autre, pointe le quotidien belge, l’opprobre croissant des soutiens de l’Ukraine faisant de nous le plus grand perturbateur de la sécurité et de la paix européennes. (…) Le gouvernement belge est désormais confronté à bien plus qu’un dilemme, un cas de conscience existentiel, soupire encore Le Soir. Si les 18 et 19 décembre prochains, comme ils semblent en avoir l’intention, les Européens votent à la majorité qualifiée le système de prêt de réparation "contre" la Belgique, notre pays se retrouverait – probablement aux côtés de la Hongrie et la Slovaquie –, dans le camp de ceux qui n’auront pas tout fait pour aider l’Ukraine, et donc protéger l’Europe d’un jeu de domino tragique ». À quand un accord européen de défense et de sécurité ? En attendant, autre serpent de mer : la coopération européenne en matière de sécurité… Pour le Guardian à Londres, « il faut se préparer à un monde où l’on ne pourra plus compter sur le soutien des États-Unis ». Alors certes, poursuit le quotidien britannique, « le Premier ministre Keir Starmer mérite d’être salué pour sa contribution à l’effort européen commun visant à contrer la complaisance de la Maison Blanche envers Vladimir Poutine et pour son rôle déterminant dans la coordination d'une "coalition des volontaires" témoignant d'une solidarité sans faille avec Volodymyr Zelensky ». Mais, tempère le Guardian, « les dirigeants européens doivent rester vigilants quant à leur devoir de développer des capacités autonomes pour protéger le continent. Et sur ce point, Keir Starmer se montre moins constant. Il a donné son accord de principe à un accord européen de défense et de sécurité et, ces dernières semaines, il a insisté avec une conviction croissante sur la nécessité d'une coopération européenne plus étroite. Mais, en pratique, le rapprochement est au point mort, en partie faute d’impulsion politique de la part de Downing Street ». Kramatorsk : les Ukrainiens s’accrochent… Et pendant ce temps, l’Ukraine continue de résister tant bien que mal au rouleau compresseur russe… Comme le montre ce reportage à lire dans la Repubblica à Rome dans la ville de Kramatorsk. La Russie affirme avoir pris la ville. Les Ukrainiens démentent. Sur place, constate le quotidien italien, « les bombes et les drones ne laissent aucun répit : les trains sont à l’arrêt et les gens quittent leurs maisons en voiture ou en minibus. Ils ne voient pas cela comme un adieu, mais comme un au revoir. Et cette fierté est contagieuse à travers le pays : malgré les difficultés considérables, les fluctuations du pouvoir, le nombre croissant de victimes et l’incertitude quant à l’avenir, les derniers sondages révèlent que la majorité des personnes interrogées ne souhaitent pas céder formellement le dernier bastion du Donbass ».
Cinq heures de discussions ce mardi au Kremlin pour pas grand-chose. Aucun accord de paix en vue et pas de conférence de presse. Juste des menaces. « Nombreux étaient ceux qui redoutaient un tel dénouement, pointe Die Welt à Berlin. Poutine n’a donné aucun détail. Son conseiller Iouri Ouchakov a déclaré qu’aucun compromis n’avait encore été trouvé sur la question des territoires et que le Kremlin ne voyait “aucune solution à la crise“. »  Mais le fait le plus saillant, poursuit Die Welt, est que « peu avant la réunion au Kremlin, Poutine a accusé les alliés européens de Kiev de saboter les efforts menés par les États-Unis pour mettre fin à la guerre en Ukraine. “Ils n’ont aucun programme de paix, ils sont du côté de la guerre", a-t-il déclaré à propos des Européens. (…) Avant de formuler cette menace : “si l’Europe décide de nous faire la guerre, nous sommes immédiatement prêts“. Ces accusations, pointe le quotidien allemand, qui ont pour objectif semer la discorde entre Trump et les pays européens et de préparer le terrain pour exonérer Moscou de toute responsabilité dans l’absence de progrès. » La « faute » aux Européens En effet, complète Libération à Paris, « l’objectif est limpide : blâmer les Européens pour le manque d’avancées vers la fin de la guerre (…). Pourquoi ? Parce que les Européens ont eu l’outrecuidance de ne pas approuver son plan de paix. Poutine les accuse de vouloir “empêcher“ les efforts américains visant à mettre fin à la guerre (…), allusion aux efforts des Européens pour modifier le plan de paix en 28 points, dévoilé le 21 novembre, dicté par les Russes aux Américains et que ces derniers avaient présentés comme un effort négocié. Ce plan, pour lequel ni l’Ukraine ni les Européens n’avaient été consultés, avantageait totalement la Russie. » Deux camps En fait, analyse Le Figaro, « il y a désormais deux camps bien identifiés, l’un russo-américain, l’autre euro-ukrainien. Quand le premier s’emploie à décider ce qu’il adviendra du second, cela risque fort d’être au détriment de celui-ci. Un arbitre de bonne foi eût imposé la présence de toutes les parties concernées à chaque étape des pourparlers. Aujourd’hui, Européens et Ukrainiens savent pertinemment que “l’Amérique d’abord“ se soucie fort peu de leurs intérêts, pointe encore Le Figaro. Trump poursuit la gloire d’un Nobel de la paix emballée dans les ors de contrats mirifiques sur les ressources de la Sibérie et de l’Arctique, éclaboussant de profits direct sa famille et ses affidés. Si cela requiert l’abandon de quelques territoires en ruine, déjà occupés aux trois quarts par la Russie, qu’on en passe par là ! » Quant à Poutine, « le maître du Kremlin a choisi son interlocuteur en connaissance de cause. Tant qu’il gardera la main, il ne se privera pas de fixer lui-même le prix de la paix. » Et pour ce qui est des Européens, conclut Le Figaro, « assis sur le banc de touche, ils ne peuvent même pas se plaindre, faute d’être en mesure de proposer une autre partie. » Se débrouiller seuls Enfin attention, prévient le New York Times, « céder à Poutine, ce serait renoncer à bien plus que l’Ukraine. (…) Poutine ne souhaite pas la coexistence. Il aspire à la domination, même au prix du million de victimes que ses forces auraient déjà subies. Cela ne changera pas. Poutine se considère comme une figure historique mondiale et a jusqu’à présent réussi à imposer sa volonté à des adversaires qu’il méprise, les jugeant faibles, vaniteux et corruptibles. En envoyant deux promoteurs immobiliers négocier avec lui, le président Trump n’a fait que conforter son attitude. » Et le New York Times de citer cette phrase de Winston Churchill : « les Nations qui sont tombées au combat se sont relevées, mais celles qui se sont rendues sans résistance ont disparu. » Le quotidien américain poursuit : « l’avertissement le plus important ici s’adresse aux Nations libres du monde entier, et plus particulièrement aux Nations européennes. L’ère de la Pax Americana touche peut-être bientôt à sa fin. Dès lors, chaque région, chaque pays devra se débrouiller seul face à des adversaires enhardis et avides. Pour savoir comment mener ce combat, conclut le New York Times, il suffit de regarder les Ukrainiens que nous abandonnons honteusement et à nos risques et périls. »
Menaces, pressions, interventions : Donald Trump et sa garde rapprochée font feu de tout bois depuis ces dernières semaines sur le continent sud-américain. « L’implication active des États-Unis dans la politique latino-américaine n’est pas nouvelle, note Le Temps à Genève. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, Washington est notamment intervenu au Guatemala, au Brésil, au Chili et au Nicaragua. À chaque fois pour y soutenir des mouvements d’extrême droite face à l’émergence de politiciens “communistes“ considérés comme contraires aux intérêts américains. » Et « les méthodes d’antan semblent bel et bien de retour, à savoir la carotte et le bâton, s’exclame le quotidien suisse. En octobre, Donald Trump prévenait les Argentins. Si le parti de Javier Milei l’emportait, les Américains soutiendraient Buenos Aires à coups de milliards. Dans le cas contraire, la manne ne tomberait pas. La stratégie est similaire au Honduras. » En effet, pointe Le Monde à Paris, « les élections générales organisées au Honduras, dimanche, ont ainsi été l’occasion d’un nouveau chantage. Le président des États-Unis ne s’est pas contenté d’appeler à voter pour le candidat représentant la droite dans ce petit pays qui compte parmi les plus violents de la région et qui est gangrené par le trafic de drogue et le crime organisé. Il a également laissé entendre qu’il mettrait fin à l’aide américaine en cas de défaite de ce dernier. » L’inquiétude du Congrès Et ça n’est pas tout, s’exclame Le Monde : « tout en insultant régulièrement le président de la Colombie, Gustavo Petro, classé à gauche, Donald Trump a également accentué sa pression sur le Venezuela en annonçant unilatéralement, samedi dernier, qu’il considérait l’espace aérien vénézuélien comme “entièrement fermé“. Cet avis de création d’une zone d’exclusion aérienne, en toute illégalité internationale, s’ajoute au déploiement de la plus importante armada dans la mer des Caraïbes depuis la crise des missiles à Cuba, en 1962. Alors que l’armée américaine multiplie les exécutions extrajudiciaires en ciblant des bateaux présentés comme utilisés par des cartels de la drogue, sans jamais en apporter la moindre preuve, cet activisme guerrier suscite une inquiétude grandissante au Congrès, y compris parmi certains élus républicains. » En effet le Washington Post le révélait il y a quelques jours : le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, avait ordonné de ne pas faire de quartier en septembre dernier lors de la première intervention armée contre un navire transportant de la drogue au large du Venezuela. « Tuez-les tous ! », avait-il ordonné. Une révélation, pointe le Post, qui semble « ébranler la complaisance de plusieurs républicains du Congrès qui, jusqu’ici, s’étaient tus à propos de ces attaques. Les présidents des commissions des forces armées du Sénat et de la Chambre des représentants ont promis des enquêtes. » Une grâce qui interroge Certes, poursuit le journal, « l’administration Trump insiste sur la nécessité de ces frappes pour endiguer le trafic de drogue vers les États-Unis. Mais si tel était le véritable objectif, Trump n’aurait pas annoncé vendredi dernier son intention de gracier l’ancien président hondurien Juan Orlando Hernández, condamné l’an dernier (aux États-Unis) à 45 ans de prison pour avoir contribué à l’importation d’au moins 400 tonnes de cocaïne dans le pays. Peut-être Trump pense-t-il pouvoir négocier avec les barons de la drogue, mais pas avec leurs passeurs. Quoi qu’il en soit, affirme encore le Washington Post, il doit agir dans le cadre de la loi. Bravo au Congrès de s’être enfin saisi de cette affaire. » Incohérences Commentaire du Monde : « Donald Trump ne duplique pas seulement en Amérique latine la virulence et les menaces dont il use à profusion à l’intérieur des frontières américaines envers ses adversaires politiques. Il y multiplie également les incohérences, qui rendent difficilement lisibles ses orientations politiques. » Enfin, on revient au bras-de-fer entre les États-Unis et le Venezuela avec cette analyse plutôt pessimiste de Libération à Paris. Libération pour qui « derrière les menaces de Trump, se profile le spectre d’une guerre ouverte. (…) L’armada américaine, l’espace aérien verrouillé, la menace d’opérations terrestres et l’échec des négociations font désormais planer l’ombre d’une confrontation dont personne, aujourd’hui, affirme le quotidien français, ne peut prédire l’issue. »
Les grandes manœuvres diplomatiques se poursuivent autour du plan de paix pour l’Ukraine. Les délégations américaines et ukrainiennes se sont rencontrées ce dimanche, en Floride. Ce lundi, l’envoyé spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, critiqué pour sa proximité avec les Russes, doit présenter à Vladimir Poutine un texte amendé. Texte qui sera très certainement rejeté par le maître du Kremlin. Et pendant ce temps, que fait l’Europe ? Elle marche sur des œufs. C’est ce que souligne le Monde à Paris : « le devoir diplomatique des Européens consiste à ne pas provoquer de rupture transatlantique, mais à tout faire pour tirer l’administration américaine par la manche, afin de la ramener vers des positions plus favorables à la victime de l’agression russe. » Les bras ballants Reste que les Européens sont « marginalisés », déplore le Figaro. « Donald Trump est le maître des horloges et Vladimir Poutine est le maître du feu, résume un diplomate européen. (…) Face à la nouvelle machine de guerre américano-russe, l’Europe reste les bras ballants. Après quatre ans de promesses non tenues vis-à-vis de Kiev, de lenteurs dans les livraisons d’armes, de frilosité et de mots en l’air, elle continue à hésiter et à se diviser, elle qui n’a jamais donné aux Ukrainiens les moyens de gagner la guerre. » Et le Figaro s’interroge : « les Européens consentiront-ils l’effort nécessaire, y compris en s’opposant aux Américains, pour éviter que les Ukrainiens ne soient acculés à une paix injuste qui récompense l’agresseur ? » Le Soir à Bruxelles ne prend pas de gants pour fustiger les atermoiements européens : « ridiculisés par les États-Unis de Trump, ignorés par la Russie de Poutine, les dirigeants européens, à tous les étages de l’édifice, sont devenus un bouchon dans l’océan du monde. Ils sont incapables de tenir leurs promesses à Zelensky et au peuple ukrainien et potentiellement, d’empêcher Poutine de poursuivre sa conquête, une fois la capitulation de l’Ukraine engrangée. Le Vieux Continent n’a en fait jamais aussi bien mérité son nom. (…) Son futur ?, s’interroge Le Soir.  Dicté de l’extérieur par l’ogre chinois, le diable américain et le dictateur russe. Son présent ? Miné de l’intérieur par les sondages qui font de Bardella et de l’AfD, les prochains maîtres de la France et de l’Allemagne et les futurs alliés du couple Meloni-Orban. Comment arrêter cette descente aux enfers ? La réponse, urgente, fait aujourd’hui totalement défaut. » Des financements et des armes Pour le Guardian à Londres, l’Europe doit impérativement faire plus et mieux. « Après quatre années de résistance, de sacrifices et de souffrances, l’Ukraine ne doit pas céder à un démembrement cynique qui la rendrait durablement vulnérable à l’agression russe, mettrait en péril la sécurité future de l’Europe et inspirerait des régimes autoritaires à travers le monde. Il incombe à l’Europe, affirme le quotidien britannique, d’empêcher une telle situation. (…) En s’engageant à fournir à Kiev les ressources financières et militaires nécessaires pour résister à moyen terme, les dirigeants européens peuvent commencer à infléchir la dynamique des négociations actuelles. Que cette aide prenne la forme d’un “prêt de réparation“ garanti par des avoirs russes gelés, d’un financement du budget de l’UE ou d’un emprunt commun des États membres, il est urgent de trancher après des mois d’atermoiements. Il faut adresser un message clair à MM. Poutine et Trump, conclut le Guardian : l’Europe défendra résolument le droit de l’Ukraine à une paix juste. » Réformer les mécanismes de décision El Pais à Madrid renchérit : « Plus personne ne peut feindre l’ignorance. La dernière initiative de Trump concernant l’Ukraine a servi d’électrochoc. L’UE doit agir selon son propre plan. Et avec toute la célérité que permet la lenteur légendaire de Bruxelles, car il lui reste encore à débattre de la réforme de ses mécanismes de décision entre ses 27 États membres. La majorité ne peut se laisser systématiquement paralyser par le boycott de gouvernements illibéraux qui, dénonce El Pais, à l’instar de celui d’Orban, siègent un jour au Conseil et le lendemain au Kremlin. (…) Plus que des initiatives isolées, l’Europe a besoin de plans et d’actions coordonnées. Ce n’est qu’ainsi qu’elle pourra contrer l’expansionnisme de Poutine et faire comprendre à Trump qu’elle n’est pas un pion passif à la table des négociations. »
« Faire de l’argent, pas la guerre : tel est le véritable plan de Trump pour la paix en Ukraine », annonce le Wall Street Journal, selon lequel « le Kremlin a présenté à la Maison Blanche une stratégie de paix par le commerce », « stratégie à laquelle le président Trump et son envoyé spécial Steve Witkoff ont adhéré, pour la plus grande consternation de l’Europe », poursuit le quotidien américain. Le Wall Street Journal raconte ainsi que lors d’une rencontre à Miami Beach, le mois dernier, « Steve Witkoff, promoteur immobilier milliardaire devenu envoyé spécial de Donald Trump, Kirill Dmitriev directeur du fonds souverain russe et négociateur choisi par Vladimir Poutine, ainsi que Jared Kushner, le gendre du président, se sont retrouvés pour élaborer en secret une stratégie pour sortir la Russie de l’isolement économique, avec des entreprises américaines prioritaires, pour devancer leurs concurrentes européennes et ainsi bénéficier des dividendes ». Visiblement, les Américains et les Russes ont de l’appétit. Il est notamment question « d’une reconstruction de l’Ukraine par les États-Unis » ou encore « d’une association entre les entreprises américaines et russes pour exploiter les vastes richesses minières de l’Arctique. » Conclusion du Wall Street journal : « Le tableau qui se dessine est celui de chefs d’entreprise, œuvrant hors des circuits diplomatiques traditionnels pour consolider un accord de paix par le biais d’opérations commerciales ».  Des nouveau-nés dans le froid et la pluie Le journal La Croix publie un article sur l’hiver à Gaza. « À Gaza, les habitants sont dans l’eau, le froid et l’abandon », titre le quotidien français. « À l’aube d’un troisième hiver marqué par les déplacements, les destructions et une aide humanitaire résiduelle, les Palestiniens de Gaza subissent depuis plusieurs jours les conséquences d’une pluie froide qui rend invivable le quotidien sous des tentes ou dans des immeubles en ruines » poursuit le journal qui a interrogé Caroline Seguin, coordinatrice de Médecins sans Frontières, sur place depuis cinq semaines. Elle explique : « Comme l’armée israélienne occupe encore 50% du territoire, la population n’a pas d’autre choix que de rester dans des zones inondables. C’est la misère et le désespoir ». « La situation est d’autant plus préoccupante », nous dit la Croix, « que la Bande de Gaza enregistre actuellement un pic de naissances, correspondant au cessez-le-feu d’il y a 9 mois. » La coordinatrice de Médecins sans Frontières s’inquiète : « Tous ces nouveau-nés vont passer des mois dans le froid et la pluie. Je ne sais pas quelles conséquences cela va avoir sur la mortalité infantile, d'autant qu'il y a beaucoup de prématurés à cause de la malnutrition des femmes enceintes.  » Trafic perturbé Des perturbations à prévoir dans le ciel : 6 000 Airbus A320 sont rappelés pour une modification technique. Toute la presse européenne en parle ce matin. « 6 000 A320 doivent arrêter immédiatement les vols pour changer d’urgence un logiciel de commandes vulnérables aux radiations solaires », explique le Parisien. C’est à la suite d’un incident survenu le 30 octobre que ce rappel a été décidé. Le Monde raconte : « Un A320 de Jet Blue était en phase de croisière entre Cancun, au Mexique, et Newark aux États-Unis, lorsque l’appareil a soudainement piqué vers le bas, sans intervention des pilotes », qui ont tout de même réussi à poser l’avion à Tampa, en Floride. La solution pour remédier à cette situation, « consiste principalement à revenir à une version antérieure du logiciel et c'est relativement simple », explique le Guardian, à Londres. Selon le Soir, à Bruxelles, ce changement de logiciel « ne prendra que quelques heures », pour la plupart des avions. Mais il aura bien sûr des conséquences sur le trafic. Air France a annulé 35 vols dès vendredi soir. Un mauvais moment à passer pour les voyageurs et pour l’avion le plus vendu au monde. 
L’information est à la Une de la presse américaine : l’une des deux soldats de la Garde nationale grièvement blessée par un Afghan, est décédée des suites de ses blessures. Mais c’est au tueur que s’intéresse particulièrement le New York Times : « Rahmanullah Lakanwal faisait partie des Afghans arrivés aux États-Unis, après la prise de pouvoir des Talibans en Afghanistan ». « Il avait 5 ans, lorsque l’armée américaine a envahi l’Afghanistan, après les attentats du 11 septembre 2001. Jeune homme il s’est ensuite engagé dans "une unité zéro", une force paramilitaire afghane qui travaillait avec les Américains », raconte le New York Times, selon lequel ces unités étaient « spécialisées dans les raids nocturnes et les missions clandestines. Les responsables talibans et les ONG de défense des droits humains, les appelaient les "escadrons de la mort" ». Selon Human Rights Watch, ces unités étaient « responsables d’exécutions extra-judiciaires, de disparitions forcées ou encore de frappes aériennes aveugles ». Ce qui, selon l’un de ses amis d’enfance, aurait conduit Rahmanullah Lakanwal, à souffrir « de problèmes de santé mentale ».  Engagée dans la Garde nationale Le Washington Post, de son côté, s’attarde sur le destin de la jeune Sarah Beckstrom, la jeune femme de la Garde nationale, décédée à la suite de ses blessures.« Elle avait 20 ans et s’était engagée dans l’armée juste après le lycée », écrit le quotidien américain qui poursuit : « Il y a deux ans, la vie de Sarah Beckstrom commençait à peine. Elle vendait des billets à prix réduit pour le bal de fin d’année (…) l’adolescente s’était engagée dans la Garde nationale en juin 2023 (…) À la mi-août, la jeune fille avait rejoint la Garde nationale à Washington, dans le cadre du plan du président Donald Trump, pour lutter contre la criminalité dans la ville ». Donald Trump qui entouré des parents de Sarah Beckstrom, a parlé « d’une personne incroyable, exceptionnelle à tous points de vue ».  Deux Palestiniens tués Au Proche-Orient, la vidéo de deux Palestiniens tués par des militaires israéliens, pose question. « Les forces israéliennes ont filmé l’exécution par balle de deux palestiniens qui s’étaient rendus dans la ville de Jenine, en Cisjordanie », titre Haaretz. Vidéo que l’on peut voir sur le site du journal israélien, qui reprend les images diffusées dans un premier temps par la chaîne d’information égyptienne Al-Ghad. « On voit les deux palestiniens quitter un immeuble du quartier de Jabal Abu Dahia, les mains levées », poursuit Haaretz. « Après les avoir maîtrisés, les policiers leur ordonnent de s’allonger à l’entrée du bâtiment, puis les abattent à bout portant ». Selon des témoins oculaires interrogés par Haaretz, « l’un d’eux qui était au sol, a tenté de se relever et fait un mouvement suspect. C’est alors que les militaires ont tiré ». Le Times of Israël, affirme, lui, que les deux hommes décédés (…) « étaient recherchés pour leur implication présumée dans des attentats à la bombe et des attaques contre des soldats israéliens ».  Privilégier la prévention Enfin, à Hong Kong, les experts s’interrogent après l’incendie meurtrier qui a ravagé un complexe résidentiel. « Il s’agit de l’incendie le plus meurtrier qu’ait connu Hong Kong ces dernière décennies », rappelle le South China Morning Post. « Le constat est dramatique », ajoute le journal basé à Hong Kong : « Il n’existe aucune technique au monde capable de lutter contre les incendies dans les immeubles de grande hauteur » explique un expert qui ajoute : « Les capacités humaines sont dépassées (...) Il serait plus judicieux de se concentrer sur les causes de l’incendie, et se demander pourquoi il s’est propagé si rapidement ». 
Les photos des sept immeubles de 31 étages en feu dans le quartier de Tai Po à Hong Kong sont partout ce matin dans les journaux. Une véritable scène de guerre. Des flammes rouges et une épaisse fumée noire. Sur le site du China Morning Post, notamment, l’image de cet homme, levant les bras au ciel, devant les tours en feu. « Wong, 71 ans, fond en larmes, commente le journal, il explique que sa femme est prise au piège des flammes. Submergé par la peur, il reste impuissant, incapable d’agir ». Le bilan est terrible, pointe le quotidien hongkongais : au moins 44 morts dont un pompier et 279 personnes disparues. Bilan qui n’est que provisoire… Ce matin, poursuit le China Morning Post, « les flammes qui ravageaient quatre des sept immeubles ont été maîtrisées, tandis que les trois autres sont toujours en feu dans les étages supérieurs. Les opérations de sauvetage se poursuivent et des victimes sont toujours extraites des bâtiments ». Bambou et polystyrène… Comment le feu s’est-il déclaré ? Pour l’instant, pas de réponse… peut-être une cigarette mal éteinte… Les immeubles étaient en cours de rénovation. Et « il semblerait, pointe le journal, que l’incendie se soit propagé entre les bâtiments par les échafaudages en bambou qui les recouvraient. Le bambou, couramment utilisé dans les travaux de construction à Hong Kong, est apprécié pour sa robustesse, sa légèreté, sa flexibilité et son faible coût, malgré sa forte inflammabilité, contrairement au métal ». Par ailleurs, indique encore le China Morning Post, « les policiers ont découvert que des plaques de polystyrène hautement inflammables recouvraient les fenêtres des ascenseurs à chaque étage. Selon les autorités, ces plaques ont contribué à la propagation rapide de l’incendie dans les immeubles et à l’embrasement des appartements par les couloirs. De plus, les filets et bâches utilisés à l’extérieur des bâtiments n'étaient pas conformes aux normes de sécurité incendie. Trois personnes, dont deux directeurs et un consultant de l’entreprise chargée de la rénovation des bâtiments, ont été arrêtées pour homicide involontaire ». États-Unis – Russie : Witkoff conspué… À la Une également, encore et toujours Steve Witkoff, l’émissaire de Donald Trump… « Le pantin de Poutine », s’exclame Libération à Paris en première page. Libération qui revient sur les échanges téléphoniques de Steve Witkoff avec le conseiller diplomatique russe Iouri Ouchakov. Des échanges qui « illustrent, s’il en était encore nécessaire, pointe le journal, les coulisses peu reluisantes du soi-disant plan de paix de Donald Trump pour l’Ukraine ». Libération qui s’interroge : « qui a fait fuiter » ces conversations téléphoniques ? « Un autre conseiller de Trump agacé par la place prise par Witkoff ? Un service de renseignement américain ou européen effaré par la façon dont les Américains abandonnent l’Ukraine aux Russes ? Voire les Russes (eux-mêmes), pour ajouter toujours plus de chaos au chaos ? En tout cas, estime le journal, cela devrait montrer aux Européens, s’il en était encore besoin, à quel point le jeu de la diplomatie a changé. À quel point il est urgent de se regrouper et de parler bien plus fort ». Trump : « un narcissique patenté entouré de sycophantes sans expérience » Le Temps à Genève ne prend pas de gants : « outre l’insigne faiblesse de Washington, qui ne semble trouver de meilleure stratégie de sortie de crise en Ukraine que celle d’accéder aux demandes de l’agresseur en ignorant ses alliés, ces transcriptions illustrent l’immense amateurisme de la diplomatie américaine. Menés par un narcissique patenté entouré de sycophantes sans expérience (Steve Witkoff et Jared Kushner sont à la base des promoteurs immobiliers), les États-Unis donnent chaque jour davantage l’impression d’un fragile pantin toujours prêt à changer de direction – selon l’humeur du patron ou la capacité de ses interlocuteurs à le manipuler. Les subalternes du président en sont manifestement conscients, pointe encore le quotidien suisse, tout comme le Kremlin, qui en profite pour ridiculiser régulièrement Donald Trump, dont l’ignorance se vérifie par un aveuglement complet face au machiavélisme russe ». D’ailleurs, souligne le Washington Post, « Trump a choisi le pire moment pour adopter une ligne dure envers l’Ukraine ».- Car, contrairement à ce qu’affirme la Maison Blanche, les Russes ne sont pas du tout en position de force. En effet, pointe le Post, « partout en Russie, l’économie montre des signes de faiblesse et d’effondrement sous le poids de la guerre ». Et sur les lignes de front, les forces russes progressent, certes, mais au prix de terribles pertes. Alors, « il est compréhensible que Trump, qui avait promis de mettre fin à la guerre en un jour, s’impatiente ». Mais, s’interroge le Washington Post, « ne seraient-ce pas aux Ukrainiens de décider quand ils devront cesser le combat ? »
Complaisant, au mieux naïf, au pire complice ? « Mardi après-midi, relate Le Monde à Paris, l’agence Bloomberg publiait des révélations retentissantes, donnant un aperçu inédit de la relation entre les États-Unis et la Russie ces derniers mois. Il s’agit de deux conversations téléphoniques distinctes, entièrement retranscrites sur la base d’un enregistrement audio. La première est entre l’émissaire américain Steve Witkoff et le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, qui fut ambassadeur russe à Washington. La seconde est entre ce dernier et le président du Fonds d’investissement direct russe et principal négociateur au nom du Kremlin, Kirill Dmitriev ». Des conversations qui, résume Le Monde, « illustrent la grande proximité entre le conseiller de la Maison Blanche et ses interlocuteurs à Moscou, à qui il apporte des conseils sur la meilleure manière d’aborder le président américain ». Steve Witkoff qui se fait même « l’avocat zélé de l’agresseur », pointe encore le journal, et qui affiche auprès de ses interlocuteurs russes son « plus grand respect pour le président Poutine ». Manipulé ? Commentaire sans appel du Times à Londres : « Steve Witkoff a été manipulé par Poutine. Il doit partir. (…) Ses erreurs flagrantes sont trop importantes pour être ignorées. Il a une connaissance très limitée des territoires ukrainiens réellement occupés par la Russie, il ne s’est d’ailleurs jamais rendu sur place. Et il reprend à son compte le discours officiel du Kremlin sur l’appartenance de l’Ukraine à la Russie. Sa principale source d’information sur le pays semble provenir de son partenaire de négociation russe Kirill Dmitriev ». Et le Times de s’adresser directement au président américain : « Monsieur Trump, mettez fin à cette diplomatie à la volée et, dans un premier temps, limogez Steve Witkoff. Il est dépassé par les événements ». Aux États-Unis, le camp républicain est en plein doute. C’est ce que pointe le New York Times : « le sénateur Mitch McConnell et plusieurs autres parlementaires accusent l’équipe du président Trump de faire des concessions au Kremlin, et avertissent que cela ne conduira pas à une paix durable ».  Mitch McConnell qui avait récemment affirmé, rapporte encore le New York Times que « le président russe Vladimir Poutine avait "passé toute l’année à essayer de prendre le président Trump pour un imbécile", et que "si les principaux négociateurs de Donald Trump étaient plus soucieux d’apaiser Poutine que d’assurer une paix véritable, alors le président devrait trouver de nouveaux conseillers" ». Vers un nouveau « niet » des russes… C’est dans ce contexte de suspicion quasi-général que l’émissaire du président américain doit se rendre à Moscou la semaine prochaine pour rencontrer Vladimir Poutine. Et autant dire qu’il n’y a sans doute pas grand-chose à attendre de cette visite. Pour Le Soir à Bruxelles, il y a fort à parier que « Moscou rejettera la version actuelle de l’accord (modifié à Genève) et qu’on revienne ainsi à la case zéro. (…) Rien n’indique en effet à ce stade, pointe le quotidien belge, que la Russie acceptera un accord prenant en compte les intérêts de Kiev, et renoncera à son objectif de domination totale de l’Ukraine. Il semble que c’est le scénario qu’entrevoient les Européens. Le président français Emmanuel Macron a certes salué des avancées, soulignant qu’il y avait "enfin une chance de réaliser des progrès vers une bonne paix entre l’Ukraine et la Russie", avant de mettre de l’eau dans son vin, estimant qu’il n’y avait "clairement pas de volonté russe d’avoir un cessez-le-feu" ». Les européens « à la ramasse » ? Les européens qui tentent de faire front… Mais ont-ils les moyens de peser ? « Avec l’aide de l’Europe, Zelensky pourrait avoir de meilleures cartes en main », pointe le Guardian à Londres. Et bien non, soupire Libération à Paris : « il est désespérant de voir une nouvelle fois l’Union européenne totalement à la ramasse face à un Donald Trump, dont elle peine à admettre la brutalité mafieuse et le mépris qu’il lui porte comme le montre le "plan de paix" russe endossé par Washington. (…) Si les Européens avaient osé tenir tête à l’administration américaine (…) en s’engageant militairement en Ukraine, notamment en décrétant une zone d’interdiction aérienne couvrant tout l’ouest du pays (pas pour abattre des avions russes, mais des missiles et des drones), cela aurait changé du tout au tout la situation géopolitique, affirme Libération. L’Europe serait en position de force face à la Russie et aux États-Unis ».
Aujourd’hui 25 novembre, c’est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Avec ce rappel édifiant, formulé par El Pais à Madrid : « les violences sexistes demeurent la forme de violence la plus répandue et la plus fréquente au monde ». En effet, précise le quotidien espagnol, « les agressions commises par des partenaires intimes, en grande majorité par des hommes contre des femmes, sont plus fréquentes que les homicides et les décès ou blessures graves résultant des guerres et des attentats terroristes ».  Il y a encore quelques années, rappelle El Pais, « le silence entourant les violences conjugales subies par de nombreuses femmes était monnaie courante (en Espagne). Ce silence était profondément ancré. Les normes sociales de l’époque supposaient que les femmes devaient satisfaire les désirs sexuels de leurs maris et que les hommes avaient le droit de décider du moment des rapports sexuels. Cet ordre social acceptait la violence physique et psychologique comme moyen de résoudre les conflits familiaux, renforçant ainsi le pouvoir intime des hommes sur les femmes ». Depuis, de nombreux progrès ont été accomplis. « Toutefois, pointe encore El Pais, les violences sexistes demeurent une menace persistante et universelle pour le bien-être des femmes ». Des chiffres terribles En effet, renchérit La Croix à Paris, « la réalité quotidienne décrite par les statistiques est effrayante. En France, entre 2023 et 2024, 107 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Une femme est victime toutes les deux minutes de viol, tentative de viol ou d’agression sexuelle. (…) Derrière ces chiffres terribles, publiés jeudi dernier par la Mission interministérielle pour la protection des femmes, ce sont des jeunes filles et des femmes marqués à vie par la violence, soupire La Croix. Ils dégagent également une impression amère : malgré le statut de "grande cause du quinquennat", malgré la libération de la parole entraînée par le mouvement #MeToo, la lutte pour mettre fin au système de domination masculine qui structure encore notre société ne progresse pas suffisamment ». « Est-ce que c’est un viol ? » Libération consacre aux violences faites aux femmes un dossier de huit pages. On peut y lire notamment ce reportage dans les coulisses du 3919 : sur cette « plateforme d’écoute nationale destinée aux femmes victimes de violences, d’autres femmes conseillent, orientent et rassurent. Un travail émotionnellement éprouvant ». Exemple de dialogue : « "Je vous appelle parce que mon copain a insisté pour avoir un rapport. Je l’ai repoussé, j’avais mal, mais il m’a fait culpabiliser, m’a manipulée, et j’ai fini par accepter". La jeune femme marque une pause. "Est-ce que c’est un viol ?". De l’autre côté du combiné, une respiration. La réponse n’est pas précipitée. On devine que c’est le temps qu’il faut pour jauger : dire la vérité, sans que cela fasse plus de mal. "Vous avez subi une pression psychologique, il n’était pas possible pour vous de dire non. Ce que vous décrivez, pour moi et pour la loi, c’est un viol et c’est répréhensible", affirme Romy, 30 ans, écoutante sur la plateforme du 3919 depuis trois ans ». Romy qui avoue à Libération qu’elle « est parfois submergée, pas assez outillée ». Et le plus difficile, poursuit-elle, c’est « la frustration face à l’injustice. On ne peut pas changer le système et on n’a pas toutes les réponses. Parfois, les personnes qui appellent ne sont pas satisfaites et ça, c’est plus dur à gérer que le récit de violence ». Repenser l’éducation des garçons Alors l’une des solutions, pointe Le Temps à Genève, est de « renverser la perspective », de « réinventer l’éducation des garçons », de « repenser les normes et les valeurs avec lesquelles ils grandissent ». C’est-à-dire, précise le quotidien suisse, « apprendre aux garçons à prendre soin d’eux-mêmes et des autres, leur transmettre de nouveaux modèles moins axés sur la performance et la rivalité et davantage sur la coopération et l’empathie. Leur montrer des figures masculines intéressantes qui rompent avec les clichés constitue un puissant levier de prévention des violences sexistes. Mais repenser l’éducation des garçons ne peut pas reposer sur la seule responsabilité des parents, relève encore Le Temps. Cela devrait devenir le projet central d’une société égalitaire, partagé par l’école, les structures d’accueil de la petite enfance et tous les adultes qui les entourent. Un projet pour s’émanciper d’un système sexiste qui enferme tout le monde ».
« Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est désormais confronté au choix le plus déchirant de son mandat, relève le Washington Post. S’il accepte de céder Donetsk, certains Ukrainiens ne lui pardonneront jamais. S’il refuse, cette guerre tragique se poursuivra. Malgré tout son courage, Zelensky n’aura peut-être jamais connu de moment plus douloureux. » « Peut-être plus que jamais dans une situation délicate, renchérit le New York Times, Volodymyr Zelensky doit décider de la fermeté à adopter face à une proposition de règlement (américano-russe) qui, tout en instaurant une trêve, compromettrait la survie à long terme de l’Ukraine. Pour trouver une solution, il aura besoin du soutien indéfectible de ses partenaires européens et de l’opinion publique ukrainienne. » L’histoire bégaierait-elle ? Justement, Ukrainiens, Américains et Européens sont réunis à Genève pour tenter de se mettre d’accord sur ce fameux plan de paix qui fait la part belle à la Russie. « Genève est habituée de longue date à accueillir des pourparlers. Mais en coulisses, ceux-là ressemblent en fait davantage à une bataille, s’exclame Le Temps : celle de l’Ukraine et de l’Europe pour dire non à Washington. Car pour mettre fin à la guerre avec la Russie, l’administration Trump exige de Kiev qu’il renonce à sa souveraineté sur certains territoires, diminue son armée de moitié et abandonne son vœu d’intégrer l’OTAN. “Un retour aux heures les plus sombres de l’Europe“, ose le directeur général du Centre pour le dialogue humanitaire de Genève, David Harland, interrogé par le quotidien suisse. “La proposition américano-russe, poursuit-il, est quelque chose que l’Europe n’avait pas vu depuis les accords de Munich en 1938 et le pacte germano-soviétique Molotov-Ribbentrop en 1939. L’Europe paie le prix de trente ans de négligence en matière de puissance militaire. Et pourtant, sa population et son économie sont plus importantes que celles des Etats-Unis et de la Russie réunies !“ » « L’histoire bégaie », soupire Le Monde à Paris. « Les Européens doivent continuer à refuser la perspective d’un plan imposé à l’Ukraine, qui aurait les allures d’une “capitulation“, comme l’a déclaré, jeudi, le ministre français des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Une capitulation qui serait aussi celle de l’Europe, déplore encore Le Monde, tant ses intérêts de sécurité sont désormais liés à ceux de l’Ukraine face à la Russie de Vladimir Poutine. » Des avancées ? Rien n’est encore officiel, mais apparemment, les négociations ont progressé hier à Genève… C’est ce que pointe la presse internationale ce matin, à l’instar d’El Pais à Madrid qui annonce que « les États-Unis et l’Ukraine sont sur le point de conclure un accord sur le plan de paix. » Le principe de cet accord, précise le quotidien espagnol, d’après des sources proches des négociations, serait de « protéger l’Ukraine par de solides garanties de sécurité lui permettant de se défendre en cas de nouvelle agression (ce qui aurait un effet dissuasif sur la Russie), ainsi que par la promesse que Kiev ne sera pas contrainte de réduire drastiquement la taille de son armée et son armement, comme le prévoit le plan américano-russe. Les ukrainiens et les européens chercheraient également à affiner et à minimiser les clauses contraignant le pays envahi à céder des territoires. » Pour sa part, « Donald Trump a assoupli sa position sur l’Ukraine, du bout des lèvres », note Le Figaro à Paris. « Trump a semblé samedi prendre quelques distances avec un plan qu’il voulait la veille voir accepter par l’Ukraine pour mettre fin à la guerre avec la Russie. “Non, ce n’est pas mon offre finale“, a déclaré le président américain. » Poutine observe… Bref, résume Libération à Paris, « Trump recule, les négociateurs avancent, Poutine observe. » En effet, pointe le journal, « le seul au milieu de toute cette agitation à ne pas s’exprimer publiquement est une fois de plus Vladimir Poutine. Retranché derrière les murs du Kremlin, le président russe jubile sans doute, lui qui a laissé entendre que la poursuite de la guerre ne le gênerait pas, qui ne souhaite pas vraiment signer un accord de paix avec une Ukraine qu’il n’a toujours pas renoncé à conquérir et avec un dirigeant, Volodymyr Zelensky, qu’il n’a jamais cessé de traiter d’“illégitime“. »
La presse européenne revient amplement sur le plan de paix américain pour l’Ukraine. Un plan jugé largement défavorable à Kiev, ce serait même « un désastre » pour l’Ukraine, estime le quotidien britannique The Guardian, qui perçoit un air de déjà-vu dans l’ultimatum posé par Trump (le président ukrainien Volodymyr Zelensky est censé se prononcer d’ici jeudi). « On a déjà vu ça » nous dit effectivement le Guardian, « l'administration Trump annonce une feuille de route (…) qui semble largement répondre aux exigences de Moscou. Volodymyr Zelensky appelle ses alliés européens, qui contactent aussitôt Trump, pour lui dire que le plan est irréalisable. Le plan tombe à l’eau et on recommence ».   « Mais cette fois-ci, la situation semble un peu différente », reconnaît le quotidien britannique. « Selon des informations parues hier, les États-Unis menacent de retirer leur aide en matière de renseignements et plusieurs autres formes de leur soutien, crucial, à l’effort de guerre ukrainien ». Toutefois, en Ukraine, le Kyiv Post ne l’entend pas de cette oreille : « Pas de capitulation imposée », s’exclame le journal ukrainien, « quelles que soient les intentions du président Trump, il est inadmissible qu’il conclue des accords avec la Russie au détriment de l’Ukraine, de l’Europe et du reste du monde démocratique ».  Traîtresse Donald Trump qui a, par ailleurs, semble-t-il, trouvé une adversaire à sa taille, au sein de ses plus proches soutiens. Elle s’appelle Marjorie Taylor Greene, représentante républicaine de Géorgie élue en 2020, et elle « annonce son intention de démissionner », nous explique le New York Times. « Elle s’était positionnée comme un fervent soutien de Trump, jusqu’à une série de désaccords avec le président américain qui lui a récemment retiré son soutien ». Donald Trump a en effet qualifié Marjorie Taylor Greene de « traîtresse », raconte le Washington Post, « car elle a insisté pour que la Chambre des représentants vote sur l’obligation faite au ministère de la Justice de publier davantage de documents concernant le délinquant sexuel Jeffrey Epstein », une ancienne connaissance de Donald Trump. La réponse de Marjorie Taylor Greene a été cinglante : « Défendre des Américaines violées à 14 ans, victimes de trafic et exploitées par des hommes riches et puissants ne devrait pas me valoir d’être qualifiée de traîtresse et menacée par le président des États-Unis, pour lequel je me suis battue ». Marjorie Taylor Green qui n’a toutefois pas toujours tenu que des propos de bon sens. Pendant la crise du Covid, rappelle le Wall Street journal, « elle avait comparé le port du masque et la vaccination obligatoire aux atrocités nazies ».  Journal d'un prisonnier En France, un ancien président annonce la sortie de son nouveau livre. Cet ancien président, c'est Nicolas Sarkozy, qui va raconter « son expérience de l’incarcération », explique le journal Libération, « dans un livre sobrement intitulé "le Journal d’un prisonnier" ». « En prison, il n’y a rien à voir et rien à faire », raconte ainsi Nicolas Sarkozy. « J’oublie le silence qui n’existe pas à la prison de la Santé où il y a beaucoup à entendre. Le bruit y est hélas constant ». Des propos qui font visiblement sourire Libération, journal de gauche qui interroge ironiquement : « Vingt jours de détention et de quoi écrire un pamphlet sur les prisons ? » Le livre de l’ancien président sortira le 10 décembre, « un timing parfait pour les fêtes de fin d’année », remarque encore le quotidien français, qui précise aussi que le titre du livre "le Journal d'un prisonnier", a déjà maintes fois été emprunté. « L'ancien président, manifestement pressé de livrer sa courte expérience carcérale, n'a pas pris le temps de vérifier si un tel titre avait déjà été utilisé. La liste des livres portant la même appellation est pourtant longue », conclut Libération. 
« Zelensky va négocier avec Trump un accord de paix entre les États-Unis et la Russie, qui nécessitera de douloureuses concessions » titre le quotidien britannique The Guardian, qui ajoute : « D’après les informations disponibles, cette proposition radicale en vingt-huit points ressemble fortement aux exigences formulées par Moscou, peu après son invasion à grande échelle début 2022 ». Le New York Times, de son côté, fait état d’une certaine « consternation », car « l’Ukraine et l’Europe sont exclues du plan de paix américano-russe », alors que jusqu’à présent, « l’approche adoptée » était « Rien sur l’Ukraine sans l’Ukraine ». Et cela n’a bien sûr pas échappé à la presse ukrainienne : le Kyiv Post estime que le plan de paix des américains présente « une ressemblance frappante avec les exigences de longue date du Kremlin ». Le Parisien, lui, constate : « Basé sur l’abandon de territoires par Kiev, ainsi qu’une non-adhésion à l’OTAN, ce plan demande en revanche peu de concessions à la Russie ».  Plus en détail, le quotidien français précise : « Kiev cèderait à la Russie les régions de Donetsk et Lougansk dans l’est, ces deux régions (…) seraient reconnues de facto comme russes, y compris par les États-Unis. » Enfin, pour Libération, « c'est une nouvelle douche froide dans le ballet diplomatique chaotique que Donald Trump orchestre autour de la guerre en Ukraine ».  Soignants palestiniens emprisonnés Le journal Haaretz consacre un article aux médecins palestiniens toujours emprisonnés. « Des médecins gazaouis croupissent toujours dans les prisons israéliennes », explique le quotidien israélien d’opposition, qui précise : « Bien que certains aient été libérés lors du cessez-le-feu, Israël détient toujours 80 soignants palestiniens sans inculpation. Leurs familles réclament leur libération ». Selon Haaretz, ils sont donc détenus « sans inculpation ni procès dans des conditions épouvantables, privés de tout contact avec l’extérieur, hormis de rares visites de leur avocat ». Le quotidien israélien prend pour exemple Abou Teima, qui était directeur du service de chirurgie de l’hôpital Nasser, dans le sud de Gaza, « jusqu’à son arrestation par les forces israéliennes, lors d’un raid mené en février 2024 (…) depuis, il n’est autorisé à voir son avocat qu’une fois tous les six mois. Après leur dernière rencontre début octobre, l’avocat a dit à sa famille, qu’il avait perdu 25 kilos, qu’il était battu quotidiennement et qu’on lui avait dit qu’il ne serait jamais libéré ». Quant à sa famille, son épouse et leurs neufs enfants, « elle vit sous une tente à Khan Younes ». Leur maison à Khan Younès ayant été « détruite par les forces israéliennes, au début de la guerre ». Projet d'invasion de Taïwan Le Japan Times assure que « la marine civile chinoise s’entraîne en vue d’une invasion de Taïwan ». Le quotidien japonais parle d’une « flotte parallèle composée de cargos et de ferries civils », « l’Armée populaire de libération chinoise, expérimente des techniques susceptibles d’accélérer le débarquement des troupes et de matériel sur plusieurs plages taïwanaises simultanément ». Le quotidien japonais en veut pour preuve des images satellites datant du mois d’août, « montrant des cargos qui déchargent des véhicules directement sur des plages ».   Des navires « d’environ 90 mètres de long et largement utilisés dans le transport maritime commercial asiatique et qui peuvent livrer des marchandises sur des plages dépourvues d’infrastructures portuaire, grâce à leur faible tirant d’eau et à leur pont ouvert ». Et ce n’est pas tout, poursuit le Japan Times, « les exercices ont également mis en scène un système de jetée flottante autopropulsée, qui n’avait pas été vu depuis 2023, ce qui suggère que la Chine continue de développer une infrastructure mobile, qui pourrait accélérer le déchargement des troupes, du matériel et des fournitures (…) De nouvelles informations inquiétantes pour les Taïwanais. 
« Peur sur la ville ! », s’exclame Le Parisien. « La probable “exécution à message“, jeudi dernier, de Medhi Kessaci, le jeune frère du militant écologiste et associatif Amine Kessaci, connu pour son engagement contre le narcotrafic, cette exécution signe une escalade inédite dans la violence mafieuse à Marseille. Voire une bascule dans quelque chose d’inconnu, une première dans une ville pourtant malheureusement habituée aux règlements de comptes sur fond de guerre entre gangs de narcotrafiquants. C’est ici, dans la cité phocéenne, relève encore Le Parisien, qu’a été forgé le néologisme de “narcomicide“ : les morts se comptent désormais par centaines, y compris des “victimes collatérales“, innocentes, frappées par les balles criminelles. Si cette nouvelle dérive se confirme, personne ne serait plus épargné, ni les opposants au trafic, ni même leurs proches. » Pour autant, Amine Kessaci reste déterminé… C’est ce que constate notamment Le Monde. « “Levez-vous, battons-nous“ : c’est le message qu’a voulu adresser Amine Kessaci, hier, au lendemain des obsèques de son petit frère Mehdi, pointe le quotidien du soir. “Il faut aujourd’hui que plus de 100.000 personnes se mobilisent“, a déclaré ce militant écologiste de 22 ans qui lutte depuis plusieurs années contre le narcobanditisme et qui vit sous protection policière. “Ce samedi, poursuit-il, il y aura une marche blanche sur le rond-point où a été assassiné mon frère, à 15 heures. Il va falloir qu’on soit des milliers à se lever. » « C’est la République qu’on attaque » Amine Kessaci longuement interrogé ce matin dans Libération, aux côtés de Roberto Saviano, l’écrivain italien antimafia. « Deux hommes sous protection policière qui devaient se rencontrer : une évidence », lance Libération. « Roberto Saviano et Amine Kessaci ne se connaissaient pas, mais ils se sont parlé, se sont pris dans les bras. Dans un échange chargé d’émotion, ils racontent la solitude, la perte des proches, l’aveuglement de la classe politique, la corruption et la réalité de l’emprise de la mafia de la drogue en France, “plaque tournante du trafic en Europe“. » En effet, affirme Amine Kessaci, « à travers le meurtre de Mehdi, victime innocente, c’est la France qu’on veut tester. C’est la République qu’on attaque. C’est l’Etat de droit qu’on veut déconstruire. C’est tout ça qui est un jeu. (…) Il faut ouvrir les yeux, poursuit-il : la société est sous came, en état de dépendance. La souffrance mentale de millions de personnes offre un marché incroyable aux narcotrafiquants et la misère sociale leur fournit des petits soldats dociles, corvéables à merci. Les drogues sont partout, et partout le narcotrafic s’infiltre. On ne s’en sortira donc pas sans un vrai engagement de l’Etat. » « La France est en train de vivre l’une des pires périodes criminelles de son histoire, affirme de son côté Roberto Saviano, toujours dans les colonnes de Libération. Et cela a l’air de ne toucher qu’à peine le débat politique. Il est facile de dire qu’on est en faveur de la liberté d’expression. En revanche, payer un prix et que sa propre famille paye un prix, c’est ça qui est terrible. La mort du frère d’Amine nous fait dire que la lutte contre le pouvoir criminel en France est aujourd’hui plus difficile que jamais parce qu’on est seuls. » Le commanditaire : un patron de la DZ mafia ? On revient au Parisien qui révèle que « l’enquête sur l’exécution du frère d’Amine Kessaci à Marseille s’oriente vers un contrat commandité par un détenu extrêmement dangereux : Amine O., surnommé “Mamine“ considéré comme le vrai patron de la DZ Mafia, l’un des plus importants gangs marseillais de narcotrafiquants. » Cet homme de 31 ans, précise Le Parisien, « a été discrètement transféré avant-hier de la maison d’arrêt de Bourg-en-Bresse au nouveau quartier de lutte contre la criminalité organisée de Condé-sur-Sarthe, la deuxième prison ultra-sécurisée imaginée par Gérald Darmanin, le garde des Sceaux. Ironie de la situation, soupire Le Parisien : jusqu’à ses derniers jours de détention dans un établissement “classique“, et malgré ses nombreux transferts et placements à l’isolement strict ces dernières années, Amine O. est donc soupçonné d’avoir commandité plusieurs assassinats (…). Dont celui peut-être de Mehdi Kessaci… Enfin, ce commentaire du Monde : « “Une lutte à mort est engagée“, alerte Amine Kessaci. L’avertissement doit être entendu. Outre celles et ceux qui tombent sous les balles, l’Etat de droit, la paix civile et la démocratie sont dans le viseur des “narcos“. La mobilisation doit être à la hauteur de leur folle entreprise. »
Après la Chambre des représentants, le Sénat américain s’est prononcé hier en faveur de la publication des documents d’enquête sur l’affaire Epstein, du nom de ce financier mort en prison en 2019 avant son procès pour exploitation sexuelle de mineures. Donald Trump devrait maintenant signer cette proposition de loi qui vise donc à rendre public les documents de cette affaire. « À contrecœur », s’exclame le New York Times. Contraint et forcé en effet par son propre camp. Cette fois, pointe le journal, « Donald Trump n’est pas parvenu à détourner l’attention. Il avait ordonné aux membres de son parti de cesser d’en parler. Il avait tenté de faire pression sur les républicains de la Chambre des représentants. Peine perdue. Face à l’échec de ses tentatives, Donald Trump de plus en plus frustré a haussé le ton et même accusé certains de ses soutiens d’être des "traîtres" ». Publication partielle ? Reste à connaître maintenant la teneur de ces documents d’enquête et voir si le nom de Trump y apparaît… Dans les deux camps, républicains et démocrates, on s’interroge, pointe le Washington Post : « "le véritable test sera de savoir si le ministère de la Justice publiera l’ensemble des dossiers, ou si tout restera bloqué", affirme la représentante républicaine Marjorie Taylor Greene. Le chef de la minorité sénatoriale, le démocrate Chuck Schumer met en garde Trump contre toute publication partielle de documents une fois la loi adoptée : "si le président tente de manipuler l’administration pour ne publier qu’une partie des dossiers Epstein tout en en cachant délibérément d’autres, le public s’en apercevra immédiatement, affirme-t-il, ​​et sa frustration et sa méfiance envers Donald Trump n’en seront que plus grandes" ». Dépassé par sa propre base… En effet, pointe Libération à Paris, « pour une partie de la base électorale de Trump, le mouvement Maga, l’affaire Epstein symbolise tout ce qui cloche depuis des années au sommet de l’État : un prétendu réseau de pédocriminels aux commandes du pays qui tente par tous les moyens de se disculper pour tromper le peuple américain. Ils sont convaincus que Jeffrey Epstein ne s’est pas suicidé en prison en 2019, mais qu’il a été assassiné parce que les clients de son réseau de prostitution sont ceux qui tireraient les ficelles d’un "deep state" (d’un "État profond") dirigeant le pays sans partage. Après avoir laissé prospérer cette théorie lors de la campagne présidentielle de 2024, voici donc Donald Trump dépassé par sa propre base. Il essaie désormais désespérément de la convaincre que tout cela n’est qu’un "canular démocrate" ». Il « savait » et même plus ? Quel pourrait être le degré d’implication du président américain ? Le Monde rappelle que « l’affaire a été relancée la semaine dernière par la publication d’e-mails du financier new-yorkais, au carnet d’adresses particulièrement bien rempli. Dans des messages dévoilés par des parlementaires démocrates, Jeffrey Epstein affirme que Donald Trump "savait à propos des filles" agressées sexuellement et qu’il avait même "passé plusieurs heures" avec l’une d’elles. Le président américain, qui n’a jamais été inquiété par la justice dans cette affaire, a toutefois assuré ne rien savoir de cela. Il a également contre-attaqué, relève encore Le Monde, en réclamant une enquête sur la relation entre Jeffrey Epstein et certaines personnalités démocrates, dont Bill Clinton ». Donald Trump est donc sur la défensive… Le Times à Londres note que le président américain s’en est vertement pris à une journaliste de Bloomberg qui l’interrogeait hier à propos de ces fameux courriels : « tais-toi, petite cochonne », lui a-t-il asséné… « C’est incroyable » Enfin, pour Die Welt à Berlin, « il est impossible de prédire les conséquences de la publication de ces documents, qui, selon le ministère de la Justice, comprennent plus de 100 000 pages. Des noms de personnalités importantes devraient y figurer. Comme Larry Summers, secrétaire au Trésor sous la présidence de Bill Clinton, qui a annoncé hier sa retraite de la vie publique, l’ancien secrétaire au Trésor britannique Peter Mandelson, ou encore Andrew Mountbatten-Windsor, le frère du roi Charles III ». Die Welt qui retient aussi les propos, après la décision du Congrès, d’Haley Robson, l’une des victimes d’Epstein : « "C’est incroyable. Voir cette promesse enfin tenue…", a-t-elle dit, la voix tremblante. Il lui a fallu 17 ans pour trouver le courage de parler des violences sexuelles qu’elle a vécues. Haley Robson avait 16 ans lorsqu’elle a été invitée à une séance de "massage lucratif" dans une villa de West Palm Beach. Et son calvaire a duré deux ans… »
Le président ukrainien doit face simultanément à deux fronts. C’est ce que relève Le Monde à Paris. D’abord, celui d’une guerre qui s’éternise : « un quatrième hiver en guerre s’annonce dans les pires conditions pour tous les Ukrainiens, pointe le journal. Sur le front, les soldats, exténués par ce conflit sans fin, plient sans rompre, comme à Pokrovsk, face à un agresseur russe qui mène son combat sans se soucier du coût pour ses propres hommes. (…) L’asymétrie des armées en présence, comme de leurs moyens, est de plus en plus criante en dépit de l’ingéniosité ukrainienne. La perspective d’un cessez-le-feu qui interromprait enfin ce qui devient, mois après mois, l’une des plus longues guerres conventionnelles livrées sur le sol européen, ne cesse de s’éloigner ». Et puis, constate encore Le Monde, il y a ce scandale de corruption qui a obligé Volodymyr Zelensky « à limoger deux ministres alors qu’un de ses proches, visé par des poursuites, est parvenu à fuir pour éviter de répondre de malversations criminelles. Cette corruption, pointe le journal, n’est pas seulement une insulte adressée à ceux qui se battent sur le front face à une armée supérieure en nombre. Elle renforce, parmi les pays européens, ceux qui se soucient d’abord de complaire au Kremlin. C’est le deuxième front du président ukrainien : l’intransigeance de Kiev face à la corruption est impérative, s’exclame Le Monde. Il y va de l’unité du pays comme du soutien de ses alliés ». Lâché par Trump… Et puis, autre cauchemar pour Volodymyr Zelensky, qui vient d’outre-Atlantique celui-là, note Le Figaro. « Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a récemment déclaré qu’il ne savait pas ce que les États-Unis pouvaient faire de plus pour pousser la Russie à accepter un cessez-le-feu. Tout se passe, pointe le journal, comme si le président Trump, après avoir pris des sanctions contre les deux principales sociétés russes d’exportation d’hydrocarbures, se lavait désormais les mains du conflit en Ukraine, et en confiait la gestion à ses alliés européens. L’important est évidemment que l’Amérique continue à faire bénéficier les Ukrainiens de son renseignement militaire, notamment satellitaire. Mais, s’interroge Le Figaro, cette aide cruciale continuera-t-elle éternellement ? La question, cauchemardesque pour Kiev, se pose ». Comment financer l’achat des Rafale ? C’est dans ce contexte délicat que le président ukrainien était à Paris hier. « Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron signent un accord d’armement "historique" », s’exclame Libération. À savoir « l’achat futur de 100 avions de combat français Rafale sur un horizon d’une dizaine d’années. (…) Un changement d’approche, qui vise à planifier le renforcement, à long terme, de la défense ukrainienne en vue d’une éventuelle issue au conflit. Mais les modalités restent encore floues ». En effet, « reste à voir qui financera ces nouvelles acquisitions, pointe la Repubblica à Rome. Le coût d’une centaine de Rafale est estimé à environ 12 milliards d’euros. Macron a expliqué son intention de recourir aux programmes européens. Malgré les réticences de Berlin à l’idée d’un prêt conjoint, le président français a relancé le projet d’obligations européennes de défense, précise le quotidien italien, qui garantirait à Kiev un soutien "prévisible et stable à long terme". Macron a ensuite ajouté que Kiev devra satisfaire à des critères rigoureux de transparence, de gouvernance et de réformes, notamment en vue d’une adhésion à l’UE. Allusion explicite au scandale de corruption qui secoue Kiev ». Les avoirs russes ? Il y a aussi les avoirs russes gelés à Bruxelles… Mais, souligne le New York Times, « le plan de prêt, par lequel l’Union européenne devait acheminer 140 milliards d’euros vers l’Ukraine, a été bloqué par la Belgique. Les autorités belges se disent inquiètes de devoir assumer une partie du fardeau si la Russie intente un procès ou réclame le remboursement des sommes versées ». Et désormais, pointe le quotidien américain, « le temps presse pour parvenir à un accord. Selon les estimations du FMI et de Bloomberg News, le déficit budgétaire de l’Ukraine s’élèverait à environ 65 milliards de dollars pour les années 2026 et 2027. Les dirigeants européens vont devoir s’engager dans des semaines de négociations acharnées pour tenter de faire aboutir le plan de transfert d’actifs – et ils s’exposent à de sérieux risques s’ils n’y parviennent pas ».
C’est un article exclusif du Guardian. Selon le quotidien britannique, « les États-Unis prévoient d’établir à Gaza « une zone verte sécurisée par des troupes internationales et israéliennes ». Il y aurait aussi une « zone rouge », « destinée à être laissée en ruines », et « où seraient déplacés, la quasi-totalité des Palestiniens », selon une information exclusive du quotidien britannique. Pour le Guardian, il y a de quoi s’interroger. « Les plans militaires américains soulèvent de nombreuses questions quant à l’engagement de Washington à transformer le cessez-le-feu, annoncé le mois dernier, en un règlement politique durable avec un contrôle palestinien sur Gaza, comme l’avait promis Donald Trump ». Car tout change très vite côté américain, précise le Guardian, qui parle « d’une approche chaotique et improvisée pour résoudre l’un des conflits les plus complexes et les plus insolubles du monde ». Ainsi, « la reconstruction sous forme « de camps fermés pour des petits groupes de Palestiniens », a-t-elle été « abandonnée cette semaine », selon un responsable américain. Un changement de plan dont « les organisations humanitaires n’ont pas été informées ». Pendant ce temps, conclut le Guardian, « près d’un million et demi de Palestiniens attendent des abris d’urgence, et des centaines de milliers d’autres vivent sous des tentes sans accès aux services essentiels, comme l’eau potable ». L’ombre des narcotrafiquants sur un nouvel assassinat à Marseille Toute la presse française s’en émeut ce matin. « Absolument terrifiant » titre Le Parisien, « Mehdi, 20 ans, petit frère d’Amine Kessaci, militant écologiste de 22 ans engagé dans la lutte contre le narco-banditisme, a été tué jeudi par un commando. L’ombre d’un crime d’avertissement plane » ajoute le quotidien, qui parle « d’une exécution en règle par deux hommes à moto, devant une pharmacie des quartiers nord de la ville ». « Un travail de pro », selon une source sécuritaire. Le Monde cite les propos du ministre de la Justice, Gérald Darmanin qui évoque « un point de bascule effrayant », un assassinat qui « doit faire prendre conscience du danger de cette mafia du narco-banditisme à l’ensemble de la société française ». « Le narcotrafic s’immisce dans la campagne pour les municipales », titre de son côté Le Figaro, pour qui « l’assassinat du frère du militant écologiste ravive les craintes des élus locaux, confrontés à un niveau de violence et d’intimidation jamais atteint ». Quant au journal Libération, il a interrogé la chercheuse Clotilde Champeyrache, qui parle de « méthodes qui font écho à l’ultra-violence des narcos colombiens ». « L’assassinat de Mehdi Kessaci est-il un acte d’intimidation, est-ce nouveau ? » lui demande le journal. « Si c’est avéré, oui, ça serait une nouveauté en France », répond-elle […] Ce sont des façons de faire qui font écho à l’Amérique latine ».  Où est vraiment Vladimir Poutine ? Question posée par le quotidien français La Croix, qui se fait l’écho d’une enquête de Radio Free Europe, selon laquelle « le bureau du président russe aurait été reproduit à l’identique dans deux autres lieux, pour faire croire à sa présence dans la capitale ». La radio américaine « a ainsi analysé près de 700 vidéos et en est arrivée à la conclusion que bon nombre des séquences présentées comme filmées à Moscou, l’étaient en réalité dans des résidences secondaires du chef de l’État, à Valdaï (entre Moscou et Saint-Pétersbourg) ou à Sotchi ». Selon La Croix, « c’est une poignée de porte qui a mis Radio Free Europe sur la piste du subterfuge », elle a en effet constaté « que la poignée de porte était, dans un cas, quelques centimètres plus haut que l’autre, par rapport à une ligne sur le papier peint ». D'autres défauts ont aussi été relevés. Pourquoi Vladimir Poutine joue-t-il ainsi à cache-cache ? Sans doute pour « des raisons de sécurité », estime La Croix. « Sa résidence de Valdaï est dissimulée dans une forêt à l’abri des frappes de drones ukrainiens ».
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