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Revue de presse internationale
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Revue de presse internationale

Author: RFI

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Panorama de la presse internationale sur les sujets d’actualité du jour, du lundi au vendredi à 07h15 TU et samedi 07h12 TU (Heure de Paris = TU+1 en hiver)

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« Enfin, soupire Libération à Paris. Enfin les bombes devraient se taire. Enfin les otages devraient retrouver leurs familles. Enfin les Gazaouis, sur une terre brisée, ne devraient plus mourir. L’annonce qu’un accord a été trouvé entre Israël et le Hamas, cette nuit, a été donnée par celui qui en revendique la paternité : Donald Trump. Le président américain a annoncé que "TOUS les otages allaient être libérés" et qu’Israël allait "très bientôt retirer ses troupes" d’une partie de l’enclave palestinienne. Il ne s’agit pas d’une paix totale, pointe encore Libération, ce n’est pas encore le bout du tunnel, loin de là, mais il s’agit d’une première phase encourageante. Cet accord, qui doit être officiellement signé ce jeudi en Égypte, prévoit la libération, en une fois et dans les 72 heures qui suivront sa mise en œuvre, des 20 otages encore vivants contre 2000 prisonniers palestiniens. "Je pense qu’ils seront de retour lundi", a lancé Trump sur Fox News, tandis que des sources israéliennes évoquent un échange dès dimanche ». Bravo Trump… C’est donc un immense espoir de paix. La nouvelle est à la Une des médias du monde entier. Et notamment bien sûr de la presse américaine : « avec cet accord au Moyen-Orient, Trump est sur le point de réaliser un exploit diplomatique majeur », s’exclame le New York Times. « Et s’il parvient à convaincre le Premier ministre Benjamin Netanyahu de retirer ses troupes de Gaza et d’abandonner son projet de prise de contrôle des vestiges de l’enclave, s’il parvient à mettre un terme au carnage qui a tué 1200 personnes en Israël et plus de 60 000 Palestiniens, Donald Trump aura accompli ce que beaucoup avant lui ont tenté (…). » Et « si le plan de paix est mis en œuvre, poursuit le New York Times, Donald Trump pourrait prétendre au prix Nobel de la paix avec autant de légitimité que les quatre présidents américains qui l’ont remporté par le passé ». Encore beaucoup de tensions… On n’en est pas là… Attention, prévient le Guardian à Londres, « il reste tant de choses à discuter. Le plan de paix en 20 points proposé par l’administration américaine tente de concilier la création des conditions d’un cessez-le-feu et la négociation d’une fin durable de la guerre ; les questions difficiles sur l’avenir du Hamas et de son désarmement éventuel, ainsi que la vision d’Israël pour l’avenir de Gaza, restent à trancher. (…) Les tensions qui subsistent sont évidentes, pointe encore le Guardian. Le Hamas a appelé Trump et les autres partis à "veiller à ce que le gouvernement d’occupation israélien respecte pleinement les termes de l’accord" ». Et en effet, souligne le quotidien britannique, « on peut craindre qu’Israël ne reprenne son offensive une fois les otages rendus ». D’ailleurs, Haaretz à Tel Aviv se pose directement la question : « Trump peut-il empêcher Netanyahu de reprendre la guerre à Gaza après la libération des otages ? Ce qu’on a demandé au Hamas – libérer les otages – est concret et irréversible. En revanche, la contrepartie israélienne – mettre fin à la guerre – n’est qu’une promesse qui pourrait s’évaporer à tout moment. (…) Cela s’est déjà produit par le passé, rappelle le quotidien israélien d’opposition. Netanyahou a refusé de mettre fin à la guerre des dizaines de fois, allant jusqu’à refuser cyniquement de négocier la deuxième étape de l’accord précédent en janvier dernier ». « La route sera longue… » « La grande question est de savoir si toutes les parties continueront à jouer le jeu, renchérit le Times à Londres. (…) Même les plus optimistes de l’administration Trump affirment que la route sera longue. Les acteurs des négociations espèrent que le président américain restera impliqué tout au long du processus, plutôt que de miser sur un accord et de passer à autre chose. Trump qui a déjà annoncé qu’il présiderait le conseil de paix, dont Tony Blair fait partie. Ce conseil sera chargé de maintenir le plan en vie dans les semaines et les mois à venir ». En attendant la suite des événements, la presse israélienne, notamment le Jerusalem Post, annonce que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a invité Donald Trump à s’adresser dimanche à la Knesset à Jérusalem. Donald Trump qui peut pavoiser… « "Le président de la paix", affichait le compte X de la Maison Blanche, hier soir, souligne Le Monde à Paris. Donald Trump a réussi un exploit : celui de recueillir les remerciements unanimes du Hamas et d’Israël ». Mais, prévient le quotidien du soir, « cela ne présage en rien de la suite du destin des Gazaouis ».
La France embourbée jusqu'aux genoux sinon jusqu'à la taille : pas de Premier ministre, pas de gouvernement, pas de budget et un président de plus en plus isolé… Alors comment sortir de cet enlisement ? La presse française et au-delà passe au crible les différentes hypothèses. «  Le compte à rebours s'achève aujourd'hui, constate La Repubblica à Rome . Emmanuel Macron avait donné 48 heures au Premier ministre sortant, Sébastien Lecornu, pour trouver une solution au chaos politique qui paralyse la France. Deux jours pour tenter de former un gouvernement responsable et éviter une nouvelle dissolution du Parlement. Ce matin, Lecornu rencontrera à nouveau les chefs des principaux partis pour une dernière série de consultations, une ultime étape avant le retour aux urnes. Hier, pointe en effet La Repubblica, Macron a reçu à l'Élysée les présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, dans un geste institutionnel qui précède traditionnellement la dissolution du Parlement français.  » De nouvelles législatives ? Alors s'oriente-t-on vers une dissolution de l'Assemblée nationale ? Peut-être bien, s'il faut en croire Le Canard Enchaîné à Paris qui affirme que «  les préfets ont déjà reçu la consigne officieuse de se tenir prêts à organiser les élections législatives les 16 et 23 novembre. Juste après la célébration de l'Armistice  », remarque malicieusement l'hebdomadaire satirique. Car pour l'instant, pas de cessez-le-feu… Les tirs fusent de toute part, et notamment en direction du chef de l'Etat. Comme le souligne Libération à Paris, «  lâché par Gabriel Attal ( son ancien Premier ministre ), invité à la démission par Edouard Philippe ( également ancien Premier ministre ), bousculé par LR… Emmanuel Macron est un homme seul.  » Et «  à la réflexion, poursuit Libé, cet isolement remonte chez Emmanuel Macron à ses débuts. Seul, il le fut lors de sa première campagne. Il est indéniable que ce fut une force. Son erreur aura été de penser qu'il pouvait le rester une fois entré à l'Elysée. Il a présidé seul. Il s'est soucié de son parti, donc de ses soutiens, comme de sa dernière chemise.  »  Porte ouverte au RN ? «  Et maintenant ?  », s'interroge Die Welt à Berlin. En effet, «  à première vue, l'option la plus plausible serait de convoquer de nouvelles élections. Cependant, cela ouvrirait la voie au Rassemblement national pour obtenir une majorité et installer un Premier ministre issue de ses rangs. Macron devrait bien réfléchir, pointe le quotidien allemand, avant de se demander s'il veut vraiment entrer dans l'histoire comme le président qui a fait le lit des héritiers de Jean-Marie Le Pen, le banalisateur d'Auschwitz.  » C'est vrai, renchériter le Guardian à Londres, «  de nouvelles élections législatives, au vu des sondages, risqueraient de transférer le pouvoir au Parlement au Rassemblement national, ou bien de provoquer un nouveau blocage. Mais la paralysie politique et les luttes intestines actuelles représentent un véritable cadeau pour Marine Le Pen à l'approche de l'élection présidentielle de 2027.  » Reste, tempère El Pais à Madrid, que si législatifs il ya, «  il n'est même pas certain que le Rassemblement national obtienne la majorité absolue pour gouverner. Face à cette situation, le président du RN, Jordan Bardella, a appelé Les Républicains à unir leurs forces et à gouverner ensemble s'ils n'atteignaient pas les 289 sièges nécessaires. Une formule qui reproduirait le schéma utilisé dans des pays comme l'Italie ou l'Espagne (du moins dans les régions où Vox et le Parti Populaire ont uni leurs forces).  » Les Français… premiers responsables ? Enfin, cette interrogation formulée par Le Temps à Genève : «  Et si les responsables de la crise étaient les Français eux-mêmes ? (…) Il ya (en effet chez les Français), affirme le quotidien suisse, cette fascination pour l'homme providentiel, le charisme qui donne l'impression d'avoir raison envers et contre tous. Une perception centrale dans l'imaginaire politique français, intimement liée à ce système très présidentiel. Et puis il ya, presque en miroir, l'envie suprême de faire tomber cette figure après l'avoir portée aux nues. C'est ce qui semble motiver le plus les électeurs. (…) Les électeurs qui semblent depuis des années favorisent toujours celui qui n'aura fait aucune concession, celui qui sera resté le plus « pur » dans son idéologie, (…) qui aura promis de renverser le plus de tableaux. (…) La folie totale du débat public est indéniable, conclut Le Temps. Et c'est pour plaire aux électeurs que les politiciens français campent ainsi sur leurs positions, jusqu'à l'absurde, jusqu'à prendre le risque de mener le pays dans le mur.  »
Les journaux, en France et au-delà, sont partagés entre stupeur et consternation après la folle journée d’hier qui a vu la démission du Premier ministre Sébastien Lecornu, juste après avoir formé son gouvernement. « Les incapables », s’exclame Libération en première page. « La France dans le grand n’importe quoi : le départ éclair de l’éphémère Premier ministre illustre un désordre politique français qui inquiète, à l’étranger comme chez les citoyens, et rappelle que seule la capacité au compromis peut éviter l’aggravation de la crise. » « De l’attitude des partis à la démission de l’éphémère Premier ministre, la séquence politique et institutionnelle de ces derniers jours aura été consternante, renchérit La Croix. Il faut désormais se ressaisir de toute urgence pour éviter le chaos. » Le retour aux urnes ? Oui, mais quelle solution ? Pour Le Figaro, il n’y en a qu’une seule : « ce grand désordre, cette pénible confusion, nous ramène à celui qui, par la grâce de la Ve République, possède autant de pouvoir que de devoirs : le chef de l’État. Lui seul a la clef : le retour aux urnes. En démocratie, c’est la plus mauvaise solution, à l’exception de toutes les autres. » Un retour aux urnes avec comme perspective une percée de l’extrême-droite… C’est ce que craint Le Soir à Bruxelles : « le chaos français, autoroute pour l’extrême droite et péril pour l’Europe », titre le quotidien belge. « La France gouvernée par l’extrême droite, des leaders populistes et nationalistes, après la Hongrie, la Tchéquie, la Slovaquie, et peut-être demain la Pologne, voire l’Allemagne ? On n’ose imaginer, soupire Le Soir, ce que la concrétisation de cette menace existentielle pour le projet européen, pourrait imprimer à nos destins. » Macron sous pression Désormais, « Emmanuel Macron est au pied du mur », constate le New York Times. « Impopulaire après plus de huit ans au pouvoir, alors qu’il lui reste environ 18 mois de mandat, Emmanuel Macron est sous la pression constante de l’extrême gauche pour démissionner et de l’extrême droite pour convoquer des élections législatives. » Ultime espoir de compromis, pointe Le Temps à Genève : « Emmanuel Macron a joué les prolongations en demandant à Sébastien Lecornu de convaincre les uns et les autres de revenir à la table des négociations. Mais le mal est fait, estime le quotidien suisse, son camp semble avoir définitivement perdu toute crédibilité. » À la Une également, le 7-Octobre, deux après… Pour le Jerusalem Post, proche du pouvoir, « la société israélienne ne doit pas se permettre d’oublier. (…) Alors que des négociations sont en cours au Caire pour un accord qui pourrait mettre fin à la guerre, la tentation sera grande de croire que, si les otages reviennent, si les réservistes retrouvent leurs familles et leurs emplois, si les roquettes houthies cessent, alors une vie normale pourra reprendre. » Non, s’exclame le Jerusalem Post : « céder à cette complaisance ouvrirait la voie à une prochaine catastrophe. (…) Nos ennemis sont implacables, notre sécurité dépend de notre préparation et la véritable dissuasion ne repose que sur une force incontestable et la volonté de l’utiliser. » Netanyahou sur la sellette Haaretz, quotidien israélien de gauche, note, lui, que « deux ans après la pire catastrophe sécuritaire de l’histoire d’Israël, les responsables sont toujours au pouvoir. (…) Ce sont les terroristes du Hamas qui ont perpétré le massacre brutal du 7 octobre 2023, mais, affirme le journal, cet échec s’est produit sous la direction du Premier ministre Benjamin Netanyahou, et il demeure le seul haut responsable à ne pas encore avoir assumé ses responsabilités. » Résultat, pointe Haaretz, « la guerre se poursuit sans but depuis deux ans. Les otages ont été abandonnés. Israël s'est enfoncé dans un isolement diplomatique, économique et moral. Et les mains du gouvernement sont souillées du sang de dizaines de milliers de Gazaouis. » « Deux ans de barbarie », dénonce également El Pais à Madrid. Reste que « le plan Trump est un espoir à conforter », affirme Le Monde à Paris. « Même si de nombreux points restent à préciser et que certains objectifs permettant d’aboutir à une solution à deux Etats restent aujourd’hui hors de portée, la fin de la guerre, estime le quotidien français, apparaît enfin possible. »
Ce ne sera pas un face-à-face direct entre représentants israéliens et représentants du Hamas, mais un échange orchestré par les médiateurs qataris ou égyptiens qui vont faire la navette entre les deux camps. Malgré tout, pointe Libération à Paris, « les négociations qui démarrent ce lundi en Égypte doivent initialement se focaliser sur un seul objectif : la libération de tous les otages israéliens, vivants ou morts, en échange de la libération de prisonniers palestiniens. De la réussite de cette première phase dépend sans doute la poursuite des négociations sur le reste du plan Trump, qui compte 20 points, rappelle le journal, notamment la création d’un gouvernement provisoire de technocrates palestiniens supervisés par des personnalités internationales, une force de maintien de la sécurité constituée par des pays étrangers ainsi que le désarmement complet du Hamas, sans oublier un retrait de l’armée israélienne. Mais ces discussions viendront (donc) après. » Sortir d’un engrenage mortifère… Finalement, relève Le Figaro, « peu importe qui crie victoire, pourvu que cette première phase du plan aboutisse – et même si cela prend un peu plus de temps que les 72 heures prévues. Tous les obstacles ne seront pas levés pour la suite, en particulier le désarmement du Hamas, qui n’est pas acquis. Le Premier ministre israélien a promis de l’obtenir, via le plan de Trump ou par la force. Mais du moins cette première étape permettrait de sortir d’un engrenage mortifère, après 730 jours d’une guerre terrible qui a tué plus de 65.000 Palestiniens. » En effet, renchérit Le Soir à Bruxelles, « pour les Gazaouis, pour les otages israéliens, l’abomination doit cesser immédiatement. » Le Temps à Genève est sur la même ligne : « tout le monde, ou presque, souhaite la libération des otages et des prisonniers ainsi que la fin des souffrances des Gazaouis. Mais, pratiquement deux ans après le 7-Octobre, il sera difficile, pour les uns et pour les autres, de se contenter de jouer à un jeu dont les règles n’ont pas été fondamentalement revues. » Divergences… Et d’ores et déjà, il y a des « points de friction », affirme Haaretz à Tel Aviv. Concernant la libération des prisonniers palestiniens, « le Premier ministre Benjamin Netanyahou a déjà clairement indiqué qu’Israël ne libérerait pas les terroristes de la force d’élite Nukhba du Hamas ayant participé aux attaques contre Israël du 7 octobre 2023, malgré les exigences du Hamas. » Quant au mouvement islamiste, poursuit Haaretz, « il aurait des objections à propos des lignes de retrait des Forces de défense israéliennes. Un retrait qui doit lui permettre une relative liberté de mouvement à Gaza pour localiser et regrouper les otages vivants et les corps à restituer à Israël. » Nombreux points en suspens… Et le plus dur reste encore à venir… Derrière ce premier round de négociations se cachent « des enjeux très politiques », constate Le Monde. En effet, précise le journal, « les discussions pourraient s’étendre au calendrier du retrait israélien et à l’administration de l’enclave. » Et dès demain mardi, on devrait entrer dans le vif du sujet, relève le quotidien du soir, avec « l’arrivée en Égypte, du gendre du président américain, Jared Kushner. Ce dernier, homme d’affaires très investi dans le Golfe, travaille depuis l’été à un plan de paix à long terme au Proche-Orient. Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, lui, a déjà indiqué que des négociations sur une structure de gouvernement à Gaza pourraient avoir lieu dès les premières étapes du cessez-le-feu. » Quant au Hamas, « il devrait renouveler sa demande d’un engagement clair sur les plans d’aide humanitaire et de reconstruction de l’enclave. » Bref, ce processus de paix pourrait prendre des jours, des semaines, des mois… Personne n’est en mesure de faire le moindre pronostic…
Le président américain affirme que le mouvement islamiste est prêt à la paix et exhorte Israël à cesser de bombarder Gaza : c'est le grand titre des médias régionaux qui ont suivi en direct, sur leur site internet, l'évolution de la situation. Le Times of Israel rapporte, par exemple, que le chef d'état-major de l'armée a ordonné de se préparer à la mise en œuvre de la première étape du plan de Donald Trump pour libérer les otages. Al Jazeera, de son côté, relaie notamment les réactions des dirigeants étrangers – britannique, australien ou encore indien – qui, tous, saluent les efforts du président américain pour la paix à Gaza. L’attaque israélienne au Qatar, point de bascule Depuis les États-Unis, le New York Times revient sur l'événement qui a peut-être fait basculer la situation, début septembre, ou « comment la fureur suscitée par l'attaque israélienne contre le Qatar a poussé Netanyahu à se prononcer sur Gaza », titre le journal. Cette attaque « a incité, analyse le New York Times, un Donald Trump furieux et ses conseillers à faire pression sur M. Netanyahu pour qu'il soutienne un cadre visant à mettre fin à la guerre, après des mois durant lesquels le président semblait avoir donné carte blanche au dirigeant israélien pour poursuivre ses attaques contre le Hamas. » Le New York Times revient avec précision et témoignages sur ces 20 jours de discussions diplomatiques intenses entre les pays arabes et Washington, qui ont abouti au plan de paix proposé par Donald Trump en début de semaine. Pas de réponse du Hamas sur son désarmement « Mais la question est de savoir, tempère le New York Times, si la réponse du Hamas satisfera finalement Israël et la Maison Blanche. » « Le diable se cache (comme toujours) dans les détails », prévient The Independant à Londres, qui résume le nœud du problème : « Jusqu'à présent, ni Netanyahu ni le Hamas n'ont approuvé chaque point spécifique du plan. » « Le problème, poursuit le tabloïd britannique, est que le plan en 20 points est vague. Tellement vague, en fait, qu'il a permis à Trump, Netanyahu, le Hamas et d'autres personnalités clés de la région de diffuser et de promouvoir leurs propres interprétations. Les déclarations accompagnant chaque approbation dressent un tableau si différent qu'on se demande s'ils ont vraiment examiné le même document. » L'une des zones d'ombre concerne le désarmement du Hamas, prévu par le plan américain, mais qui n'a pas été mentionné dans la réponse du mouvement islamiste palestinien. Le Hamas lui-même « n'est pas parvenu à un consensus », d'après le Wall Street Journal. Les responsables du Hamas, situés hors de Gaza, « soutiennent l'acceptation de la proposition malgré d'importantes réserves », mais ils ont « une influence limitée sur la branche armée du groupe, toujours présente dans l'enclave ». Son chef, Izz al-Din al-Haddad, se dit prêt, selon le Wall Street Journal, « à céder des roquettes et des armes offensives ». Mais les commandants du Hamas à Gaza « craignent, selon les médiateurs, de ne pas pouvoir imposer le désarmement aux combattants s'ils acceptent un accord équivalant à une reddition ». « L'espoir d'un cessez-le-feu est dans les mains du Hamas et de son commandant "fantôme" à Gaza », titre Le Temps, qui dresse le portrait d'Izz al-Din al-Haddad, « quinquagénaire » au « visage rond », « l’un des derniers survivants de la vieille garde du Hamas », « moins connu et charismatique que Yahya Sinwar, mais réputé comme un organisateur efficace », assure un chercheur auprès du journal suisse. « La fin de la guerre à Gaza n’est pas la fin » « Certains observateurs estiment, explique le Wall Street Journal, que la déclaration du Hamas vise à gagner du temps pour apaiser les tensions persistantes entre ses ailes politique et militaire. Sur le champ de bataille, le Hamas est affaibli. La branche armée a perdu la plupart de ses hauts dirigeants et des milliers de combattants expérimentés. Nombre de ses nouvelles recrues manquent de formation, et le contrôle renforcé d'Israël sur Gaza a mis à rude épreuve la capacité du groupe à communiquer et à coordonner ses opérations. » Dans Le Temps, une politologue ne cache pas son scepticisme : « Même s’il accepte formellement le plan de Donald Trump, le Hamas n’aura pas dit son dernier mot, il pourrait se réfugier dans l’action terroriste contre les Israéliens. » Sceptique, aussi, Die Welt en Allemagne, avec ce titre : « Pourquoi la fin de la guerre à Gaza n’est pas la fin ». « Une véritable stabilité au Moyen-Orient est encore loin », tempère le journaliste allemand. Le conflit a, selon lui, « démontré l'étendue du réseau terroriste dans la région ». « Et malgré la lutte d'Israël sur plusieurs fronts, celui-ci continue d'exister, que ce soit sous le nom du Hamas ou sous un autre nom » : le Hezbollah, les Houthis au Yémen... et l'Iran « au centre de la déstabilisation », pour « maintenir Israël sous pression permanente ». Cela signifie pour l'État hébreu, selon Die Welt, « qu'une victoire militaire à Gaza ne marquera pas une fin stratégique, mais plutôt une phase de transition ».
De la colère « profonde, justifiée et vive », titre le Manchester Evening News, après l'attentat devant une synagogue lors de la fête juive de Yom Kippour. Deux hommes ont été tués par un Britannique, d'origine syrienne qui a été abattu par la police. La rédaction du journal local fait part de son soutien à la communauté juive, et appelle à ne pas laisser « la colère se transformer en haine ». « C'est, avant tout, une attaque odieuse contre les Juifs, affirme The Independant. C'est aussi une nouvelle épreuve pour la démocratie britannique, traditionnellement tolérante et multiculturelle. De nombreux Juifs en Grande-Bretagne pensaient qu’un jour comme celui-ci finirait par arriver, poursuit le tabloïd. Malheureusement, leurs craintes se sont confirmées, et ils ont raison de s'interroger douloureusement sur la protection que les autorités leur ont accordée ces dernières années ». Certains « ont fait l'éloge du multiculturalisme britannique » mais « difficile de prendre ces personnes au sérieux », attaque le Wall Street Journal, qui insiste : « Un seul groupe religieux en Grande-Bretagne pratique désormais systématiquement ses offices sous la protection d'agents de sécurité ». Dans le New York Times, on retrouve ce nombre cité dans plusieurs articles : 1 521 actes antisémites recensés en Grande-Bretagne au cours des six premiers mois de l’année. Le record date de l'an dernier – les autorités constatent que le phénomène a pris de l'ampleur depuis l'attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023. Cet attentat à Manchester est donc « susceptible d'intensifier, selon le New York Times, le débat en Grande-Bretagne sur la guerre à Gaza ». C'est « la première manifestation, observe d’ailleurs The Times, du conflit à Gaza dans les rues britanniques sous la forme d'assassinats terroristes. Et certains craignent que ce ne soit pas la dernière ». La guerre à Gaza et ses conséquences, aussi, en Italie « Des dizaines de milliers d'Italiens sont sortis de chez eux à Rome, Bologne, Turin, Naples », raconte la correspondante en Italie du journal français La Croix. « On aurait dit le Black Friday », décrit le Corriere della Sera : dans plusieurs villes, « la circulation était paralysée par des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ». Des rassemblements qui se sont formés au moment où les forces israéliennes ont intercepté une flottille internationale au large de la bande de Gaza. En Italie, « des millions d'utilisateurs ont suivi cette intervention depuis leurs smartphones et leurs PC, remarque La Repubblica. Sept millions de commentaires ont été publiés tout au long de la journée. Pour tous, c'était l'occasion de briser le voile derrière lequel les choses se passent à Gaza ». « L’ampleur du mouvement interroge alors que les Italiens sont d’ordinaire peu enclins à manifester », s'étonne la correspondante de La Croix, citant le témoignage d'une informaticienne qui se mobilisait pour la première fois. Cela a « redonné un souffle au militantisme italien, en crise depuis une vingtaine d’années », explique un juriste milanais cité dans le journal français. Taylor Swift trop heureuse ? « Après le désordre, le nettoyage » : c'est de cette façon que le Los Angeles Times résume, non pas toutes les conséquences de la guerre à Gaza, mais le nouvel album de Taylor Swift, qui vient de sortir. The Life of a Showgirl et sa douzaine de « chansons pop découpées avec précision », moins de deux ans après son précédent album bien plus « émotionnellement instable », que le Los Angleles Times semble regretter. « Taylor Swift lâche quelques répliques amusantes sur les chihuahuas et la cocaïne, mais renonce totalement au sens de l'empathie qui a fait d'elle une telle icône. Peut-être est-ce, s'aventure le Los Angeles Times, parce qu'elle a fini par vivre une relation amoureuse épanouissante avec (le footballeur américain) Travis Kelce ». Tout en rappelant toutes les raisons et les records qui font de la chanteuse « une figure emblématique », le Süddeutsche Zeitung, en Allemagne, en arrive peut-être à la même conclusion : « le conte de fées de Cendrillon semble devenu réalité ». « Tous ceux qui se sont reconnus en elle y voient-ils désormais la confirmation de leurs rêves ? Ou est-ce la fin de leur identification, car la star est, malheureusement, heureuse ? »
Un pétrolier suspect arraisonné par la marine nationale française au large de la Bretagne, des drones qui s’égarent un peu partout en Europe du Nord… L’ombre de la Russie s’étend sur le vieux continent. Une nouvelle forme de « guerre hybride », pointe Le Figaro à Paris, dont Moscou « s’est fait une spécialité ». Le but, précise le journal : « provoquer et inquiéter les membres de l’Otan, sans pour autant justifier une escalade incontrôlable. Alors que son armée piétine en Ukraine, Poutine ne veut sûrement pas élargir le conflit à tout le continent européen. Mais, affirme Le Figaro, en affichant son audace, il espère intimider les soutiens de Kiev, voire les pousser à réaffecter des budgets à leur propre défense. (…) Pour les Européens, voilà l’occasion ou jamais de faire preuve de solidarité et de courage ». Divergences On n’en est pas là, soupire Le Monde. « Malgré la multiplication des attaques hybrides de la Russie, les Européens peinent à s’accorder sur une défense commune », constate le quotidien du soir. « Réunis hier à Copenhague, les chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont débattu du rôle que doit prendre la Commission dans la coordination de leurs efforts militaires ». Mais ils ne sont pas arrivés à s’entendre… « Les plus petits pays de l’Union, qui n’ont pas ou peu d’industrie de défense, militent, pour une Commission qui aurait plus de pouvoir en la matière ». Et les autres, « dont la France, l’Italie ou l’Allemagne, veulent conserver la maîtrise sur les grands projets militaires. Et rappellent que la Commission n’a aucune compétence en matière de défense ». Seul point positif hier à Copenhague, note La Croix, toujours à Paris : « les dirigeants européens ont commencé à discuter de l’utilisation des actifs russes sous sanction pour financer le coût de la guerre en Ukraine. Ils pourraient ainsi transférer 140 milliards d’euros à Kiev. La Commission propose un mécanisme pour mettre la main sur cet argent, sans le confisquer formellement ». « La Russie ne s’arrêtera pas »  Reste que les Européens piétinent, constate également La Repubblica à Rome. « Alors que l’inquiétude militaire continue de secouer le continent, le Conseil européen informel a mis un frein au projet de "mur anti-drone". La question sera réexaminée lors du sommet de la fin octobre, après que la Commission européenne aura finalisé une nouvelle feuille de route ». Pourtant, pointe le quotidien italien, les dirigeants européens parlent de « climat de guerre » et « les pays les plus impliqués aux frontières de la Russie préviennent : "nous devons nous préparer encore davantage", a déclaré le Premier ministre finlandais, Petteri Orpo. "Nous devons être prêts, car la Russie ne s’arrêtera pas" ».  Tergiversations Le Guardian à Londres s’agace : « en matière de défense, il ne faut pas hésiter. On ne peut pas passer dix ans à décider d’intervenir dans un conflit. On ne peut pas non plus tergiverser lorsqu’il s’agit d’investir dans des défenses aériennes ou des chars. (…) Alors que la guerre fait rage en Ukraine et que la Russie est de plus en plus disposée à tester la détermination de l’Europe sur son flanc oriental, les Européens doivent réfléchir aux moyens de remplacer ou de compléter l’amoindrissement de l’engagement américain. (…) Mais, déplore le Guardian, les structures de décisions de l’UE en matière militaire ne sont pas adaptées à la situation. (…) Il faut donc encourager une plus grande collaboration entre les États membres et réfléchir sérieusement à la meilleure façon d’impliquer des États non-membres de l’Union, comme le Royaume-Uni, la Norvège, la Suisse et même le Canada ». « L’Europe admettra-t-elle qu’elle est en guerre ? » Enfin, dans une tribune publiée par le Wall Street Journal, le philosophe français Bernard-Henri Lévy hausse encore le ton : « L’Europe admettra-t-elle qu’elle est en guerre ? », s’exclame-t-il. L’Europe « peine à accepter la vérité selon laquelle, lorsque la guerre est déclarée, il n’y a pas d’autre choix que d’y faire face – avec retenue, en respectant les règles de proportionnalité, mais avec suffisamment de fermeté pour dissuader l’ennemi de pousser plus loin l’escalade. Les drones sont interdits en Europe au-dessus des zones sensibles, des sites stratégiques, de la plupart des aéroports et de certaines zones urbaines. Alors, s’interroge encore Bernard-Henri Lévy, qu’est-ce qui empêche l’Europe de les abattre ? »
Que va décider le Hamas ? Toute la presse s’interroge ce matin, à l’instar du Figaro à Paris. « Accepter le plan Trump même sans garantie d’application, quitte à disparaître militairement ? Ou le refuser, quitte à creuser encore son isolement et le drame des Gazaouis ? Le Hamas n’a que de mauvaises options devant lui, constate le journal. Mais, s’interroge-t-il, sous une intense pression de tous les pays qui comptent – y compris de ses alliés qatariens et turcs – la formation intégriste, aujourd’hui disloquée militairement à Gaza, peut-elle dire non ? » Finalement, pointe le Times à Londres, « le Hamas doit choisir entre combattre ou capituler. Ou bien faire semblant de capituler, se fondant dans l’ombre en attendant des jours meilleurs ». D’ailleurs « qui mène la danse au sein du mouvement islamiste ? », s’interroge le quotidien britannique. « Les dirigeants politiques confortablement installés dans le Golfe ou les irréductibles qui contrôlent les otages dans le dédale de tunnels sous la bande de Gaza ? Les fanatiques qui résistent depuis près de deux ans capituleront-ils simplement pour sauver leur peau ? » Modifications ? Conditions ? Le Hamas en plein doute… « L’empressement avec lequel Donald Trump et Benyamin Netanyahu ont avancé leur plan pour mettre fin à la guerre à Gaza, avant-hier, a suscité la consternation au sein du mouvement islamiste, constate Le Monde à Paris. Ces dernières 48 heures, plusieurs de ses porte-paroles ont dénoncé un texte qui ne propose, selon eux, qu’une "reddition" pure et simple. Il apparaît d’ores et déjà difficile, pour ses chefs, de l’accepter sans modifications importantes. (…) Le mouvement islamiste ne veut pas apparaître comme le seul responsable d’un échec du plan de paix. Mais le fait que le retrait des troupes israéliennes ne soit pas un préalable au cessez-le-feu est un obstacle majeur ». D’après La Repubblica à Rome, « des sources arabes qui suivent de près les négociations à Doha s’attendent à ce que le Hamas finisse par accepter. La décision pourrait être prise d’abord par les dirigeants sur le terrain à Gaza, puis à Doha. Mais le mouvement islamiste devrait poser des conditions et demander un nouveau temps de négociation ». Ce qui est sûr, pointe encore le quotidien italien, c’est que « les États arabes du Golfe et des pays musulmans comme la Turquie et le Pakistan, font pression sur les négociateurs du Hamas pour qu’ils disent oui au plan de paix ». Embûches… Alors quand bien même le Hamas plierait, il resterait encore de nombreux obstacles… Pour le New York Times, « le plus grand risque désormais est qu’Israël et le Hamas affirment vouloir la paix sans pour autant prendre les mesures difficiles pour y parvenir. Benyamin Netanyahu pourrait ralentir le retrait israélien de Gaza et le Hamas pourrait tenter de conserver un rôle en coulisses dans la gestion de Gaza, chaque camp rejetant la faute sur l’autre. Dans ce scénario, les dirigeants arabes et américains devront faire preuve d’encore plus de courage. Les dirigeants arabes devront annoncer au Hamas qu’il est fini comme force politique à Gaza, puis appuyer cette déclaration en envoyant des troupes. Et Donald Trump devra obliger Benyamin Netanyahu à choisir entre son alliance nationale avec les extrémistes israéliens et l’alliance internationale d’Israël avec les États-Unis ». Urgence humanitaire Et pendant ce temps, soupire Haaretz à tel Aviv, « alors qu’Israël, Washington et le monde attendent la réponse du Hamas au plan de Trump, la situation sur le terrain reste impitoyable et meurtrière. Les otages continuent de languir dans les tunnels du Hamas, et le nombre de victimes à Gaza ne cesse de s’alourdir. Depuis le début de la guerre, 66 000 Gazaouis ont été tués et plus de 168 000 blessés. Parallèlement, la catastrophe humanitaire se poursuit. Les hôpitaux de Gaza souffrent d’une grave pénurie de médicaments et d’électricité, tandis que leur personnel est débordé. De nombreuses personnes sont encore coincées sous les décombres. Et la population civile erre d’un endroit à l’autre au milieu des ruines. C’est une situation intolérable qui doit cesser, s’exclame Haaretz, quelle que soit la réaction du Hamas à ce plan. Elle doit cesser au nom de la morale et de l’humanité. Cette guerre doit prendre fin immédiatement. »
« C’est potentiellement l’un des plus grands jours dans l’histoire de la civilisation. Nous allons tout régler : le commerce avec l’Iran, les accords d’Abraham (entre Israël et plusieurs pays arabes), la guerre à Gaza. Nous allons vers une paix éternelle au Moyen-Orient ». « Comme à son habitude, souligne Le Temps à Genève, Donald Trump n’a pas économisé les superlatifs lors de la conférence de presse hier à Washington en compagnie de Benjamin Netanyahu (pour présenter le plan de paix pour Gaza). (…) Toutefois, constate le quotidien suisse, ce plan de paix ressemble davantage à une permission de tirer qu’à un accord diplomatique. Il prévoit que le Hamas rende tous les otages, vivants et morts, accepte un désarmement complet, et qu’une administration internationale, à laquelle ni le Hamas ni l’État palestinien ne seront conviés à participer, dirige la bande de Gaza. Des conditions que le Hamas rejette depuis longtemps. Or, a averti Donald Trump, "si le Hamas refuse, Israël a notre soutien inconditionnel pour faire ce qu’il doit faire" ». Que va faire le Hamas ? En effet, rebondit Libération à Paris, « tout, absolument tout (dans ce plan) repose sur l’acceptation par le Hamas de se saborder contre une "amnistie" qui serait accordée à ses membres, qui accepteraient de rendre les armes. Le Hamas qui n’a pas été officiellement consulté. Le pari de Netanyahu est donc que l’organisation terroriste fasse le travail pour lui, s’exclame le journal, rejetant dans les 72 heures fatidiques le plan que, lui-même, est forcé d’accepter. Cette option devrait, selon l’accord, donner à Israël la permission de détruire le Hamas, "par la force s’il le faut". Autrement dit, résume Libération, retour à l’invasion de Gaza et sa colonisation, cette fois avec l’accord tacite des pays arabes et la bénédiction officielle de l’Amérique ». « Le Hamas doit répondre à une étrange injonction, insiste Le Soir à Bruxelles : le suicide ou subir les foudres mortelles d’Israël. Un choix cornélien s’il en est. En attendant, il doit restituer tous les otages dans les trois jours, qu’il considérait comme ses derniers atouts, et espérer qu’Israël tiendra parole, ne cherchera pas à procrastiner peu ou prou, voire à saboter l’accord qui l’empêche d’annexer et d’expulser à sa guise ». « Cet accord est nécessaire, même s’il paraît impossible. » Oui, c’est vrai, pointe le New York Times, « le Hamas, dont les dirigeants survivants se cachent pour l’essentiel dans un bunker à Doha, doit encore approuver ce plan. Et il a de multiples moyens de le saboter, tout comme Netanyahu. Mais cela vaut la peine d’essayer, s’exclame le journal. (…) Cet accord est nécessaire, même s’il paraît impossible ». Et « Israël doit être contraint de laisser ouverte la possibilité d’un État palestinien, affirme encore le New York Times, à la condition que les Palestiniens atteignent certains objectifs de gouvernance. Seul Trump peut l’imposer à Netanyahu. (…) Ce plan de paix peut créer un pont vers une solution à deux États. Il donnerait alors une énorme marge de manœuvre à l’Arabie saoudite, au Liban, à la Syrie et même à l’Irak pour envisager de rejoindre les accords d’Abraham et de normaliser leurs relations avec Israël ». Un chemin encore long… La porte est entrouverte, souligne Haaretz à Tel Aviv : « la guerre doit cesser, pour sauver les otages qui croupissent dans les tunnels du Hamas depuis deux ans, et parce qu’il est insupportable de continuer à sacrifier la vie de soldats sur l’autel d’un conflit vain. (…) Il faut espérer, implore le quotidien israélien de gauche, que Netanyahu ne changera pas d’avis et ne torpillera pas l’accord, comme il l’a fait par le passé. Les portes de l’enfer qui se sont ouvertes le 7 octobre doivent se refermer ». Le Guardian à Londres résume la situation : « le plan de Trump pour Gaza est ambitieux, mais la paix est loin d’être garantie. À première vue, ce plan semble plus susceptible de mettre fin au conflit de deux ans à Gaza que tout ce que nous avons vu jusqu'à présent. Mais il s’agit moins d’une feuille de route détaillée que d’un croquis sommaire qui laisse autant de chances de se perdre que d’atteindre la destination souhaitée. (…) Il y a encore beaucoup à faire, soupire le Guardian : même si le Hamas approuvait le plan, il resterait une multitude de détails à convenir, à fixer et à mettre en œuvre. Ce chemin pourrait être très long, et toute arrivée, et encore moins une arrivée sûre et confortable, est loin d’être garantie ».
« Tout le monde est prêt pour quelque chose de spécial, une première » au Moyen-Orient. « Nous allons y arriver » : déclaration hier de Donald Trump, avant sa rencontre ce lundi avec Benjamin Netanyahu. Alors qu’y-a-t-il derrière ce « quelque chose de spécial » ? Très certainement le nouveau plan de paix pour Gaza que le président américain a présenté la semaine dernière aux dirigeants arabes et musulmans en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Ce projet en 21 points est censé répondre aux préoccupations israéliennes et à celles des pays du Moyen-Orient, a indiqué Washington. Selon le site américain Axios, cité par Libération à Paris, « les propositions des Etats-Unis seraient des variantes d’idées discutées au cours des six derniers mois, des mises à jour de plans antérieurs présentés par Jared Kushner, le gendre de Donald Trump et ancien envoyé spécial pour le Moyen-Orient, et l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Révélés samedi par la chaîne saoudienne Al-Hadath et le média israélien Ynet, poursuit Libération, les principaux points de ce plan prévoient la fin immédiate des hostilités à Gaza, ainsi que la libération des otages israéliens en contrepartie de celle de milliers de prisonniers palestiniens. » Échange de prisonniers, retrait progressif de Tsahal, aide humanitaire… Le Washington Post, qui a pu consulter le document, donne plus de précisions, et cite un extrait du texte : « une fois tous les otages libérés Israël libérera 250 prisonniers condamnés à perpétuité ainsi que 1.700 Gazaouis détenus après le 7 Octobre. […] Pour chaque otage israélien dont la dépouille sera restituée, Israël restituera les dépouilles de 15 Gazaouis décédés. »  « Ce plan, pointe encore Libération à Paris, évoque également un retrait progressif des forces armées de l’État hébreu ; et un afflux d’aide humanitaire sous l’égide de l’ONU “ainsi que d’autres institutions internationales non liées d’une quelconque manière à l’une ou l’autre des parties“, cite le Washington Post, sans qu’il soit précisé si cela inclut l’opaque Gaza Humanitarian Foundation, dont les distributions sont régulièrement émaillées de tirs mortels pour la population. » L’inconnue Netanyahu… Alors, Donald Trump rencontre donc Benjamin Netanyahu ce lundi à la Maison-Blanche. Et il va tenter de le convaincre… Commentaire du Washington Post : « Trump détient les leviers pour faire avancer Gaza vers la paix. S’il veut vraiment créer un jour nouveau à Gaza, il devra utiliser toute l’influence dont il dispose auprès du Premier ministre israélien. » Benjamin Netanyahu sera sous la pression de son allié américain, poursuit le Washington Post : car « ce plan crée une alternative au Hamas, ce qui, d’une certaine manière, devrait plaire à Netanyahu. » Toutefois, « le Premier ministre israélien a explicitement déclaré qu’il n’y aurait jamais d’État palestinien, et ce plan ouvre clairement cette possibilité. » Acculé ? L’Orient-Le Jour à Beyrouth insiste sur le fait que « plusieurs experts estiment que Benjamin Netanyahu est acculé à mettre fin au conflit, sous la pression grandissante internationale et d’une partie de l’opinion israélienne. “Il n’a pas d’autre choix que d’accepter le plan“, affirme (ainsi) Eytan Gilboa, spécialiste des relations israélo-américaines à l’université Bar-Ilan. “Tout simplement, poursuit-il, parce que les États-Unis, et Trump en particulier, restent presque ses seuls alliés“. » Temporiser ? Pour Haaretz à Tel Aviv, « la logique voudrait que le président Trump pousse Netanyahu à accepter un accord qui mettrait fin à la guerre à Gaza, qui ramènerait tous les otages chez eux et qui mettrait en œuvre un plan visant à sécuriser, stabiliser et finalement reconstruire la bande de Gaza. » Toutefois, soupire le quotidien israélien de gauche, « il y a peu de raisons de croire que la logique ou le courage l’emporteront chez ces deux dirigeants. Ils pourraient très bien se quitter ce lundi sans grand changement (…). » Enfin, La Repubblica à Rome cite l’éditorialiste israélien Ben Caspit : « Netanyahu peut accepter l’accord, dit-il, crier victoire et convoquer des élections, ou alors continuer à temporiser au péril de la vie des otages et à mettre à l’épreuve la patience de plus en plus fragile de Trump pour faire gagner quelques semaines ou quelques mois supplémentaires à sa coalition destructrice. En bref, Netanyahu doit choisir entre son gouvernement et le pays. » Ce qui est sûr dans tout cela, c’est que Donald Trump et Benjamin Netanyahu donneront une conférence de presse commune à l’issue de leur entretien ce lundi. Ce sera vers 19h15 heure française. On verra bien si les deux hommes annonceront… « quelque chose de spécial. »
Premier ministre depuis maintenant plus de deux semaines, Sébastien Lecornu n’a toujours pas formé son gouvernement. « Vous n’êtes pas pressé ? » lui demande le Parisien. « Je suis au travail », répond le Premier ministre, qui promet tout de même un gouvernement pour la semaine prochaine. « Y aura-t-il des personnalités issues du Parti Socialiste » ? demande encore le Parisien. « Je ne veux pas de débauchage de personnalité issue d’une formation politique qui ne soutiendrait pas le gouvernement, » assure Sébastien Lecornu. Quant aux projets, sur le fond, le Premier ministre les égraine les uns après les autres. D’abord la réduction des dépenses : le premier ministre va « proposer une diminution de six milliards d’euros sur l’État et son train de vie ». La Taxe Zucman ?  Sébastien Lecornu est visiblement opposé à ce prélèvement de 2 % sur les plus riches. La réforme des retraites ? le Premier ministre n’envisage pas de la suspendre. Une interview qui a laissé le Parti Socialiste sur sa faim. « Aucun effort n’a été réalisé », a estimé Olivier Faure, le patron du PS sur TF1.  Israël, un nouveau pays paria À la Une également, Benyamin Netanyahu à la tribune des Nations Unies. « Netanyahu promet de « finir le travail » à Gaza lors de son discours à l’ONU, alors que les délégations quittent le siège des Nations unies », titre le Guardian. Le quotidien britannique reprend une par une les déclarations du Premier ministre israélien, qui a donc « promis de finir le travail à Gaza » mais qui a aussi jugé « insensée » la reconnaissance d’un État palestinien, « quelques jours seulement après que le Royaume-Uni, la France, le Canada, l’Australie et d’autres pays ont rompu avec les États-Unis, pour reconnaître un État palestinien indépendant ». La presse américaine, elle aussi, revient sur le discours du Premier ministre israélien. C’est le cas du New York Times. Le quotidien américain parle« d’un Netanyahu provocateur » qui « dénonce la reconnaissance de la Palestine devant une salle de l’ONU presque vide », les délégués ayant ainsi montré leur réprobation. « L’image du Premier ministre israélien s’adressant à une salle où les applaudissements venaient en grande partie de sa propre délégation, semblait souligner les craintes exprimées par certains Israéliens de voir leur pays devenir un paria », ajoute le New York Times. Selon le Times of Israël, le cabinet du Premier ministre israélien a par ailleurs affirmé « que l’armée israélienne avait pris le contrôle des téléphones des Palestiniens de Gaza pour diffuser en direct son discours à l’ONU. Les habitants de Gaza auraient reçu des SMS contenant un lien vers le discours de Netanyahu, mais aucune confirmation de cette prise de contrôle n’a pu être obtenue » précise toutefois le Times of Israël. Robots à tout faire Les « camps d’entraînement de robots » en Chine est à la Une du South China Morning Post, quotidien anglophone de Hong Kong, qui nous explique que « ces camps d’entraînement de robots doivent servir à former des humanoïdes de renommée mondiale ». « La Chine met tout en œuvre pour devancer les États-Unis dans la course au développement de robots humanoïdes perfectionnés », explique le journal, qui précise : « Partout dans le pays, des villes ouvrent d’immenses bases de formation en robotique humanoïde, qui mettent les robots à l’épreuve dans différents scénarios, et collectent ensuite des données pour aider les fabricants à accélérer le développement de leurs produits ».   Parmi les scénarios proposés à ces robots destinés à remplacer les êtres humains, on trouve notamment « le travail dans une usine, dans un point de vente au détail, dans un centre de soins pour personnes âgées, ou encore dans une maison intelligente ». « Ces derniers mois, rappelle le South China Morning Post, « la Chine a organisé une série d’événements de grande envergure pour présenter ses progrès en robotique, avec des humanoïdes participant à un semi-marathon, un match de kickboxing ou encore un spectacle de danse ». On croise les doigts pour que des robots humanoïdes ne s'installent pas derrière les micros de RFI.
« Le séisme », titre le Figaro, avec une photo que l’on retrouve ce matin dans tous les journaux français : Nicolas Sarkozy, blême, à la sortie du tribunal. Le quotidien conservateur qui prend fait et cause pour l’ancien président. Dans son éditorial, Yves Thréard parle d’un jugement « absurde et incompréhensible », estimant « que l’appareil judiciaire français s’est surpassé », « envoyant Nicolas Sarkozy pour 5 ans ferme, derrière les barreaux, dans un dossier qui ne tient pas debout ». « La haine n’a pas de limite », conclut Yves Threard, reprenant les propos de Nicolas Sarkozy. « L’ancien président a des raisons de le penser. La gauche peut ricaner, l’image de la patrie des droits de l’homme n’en sort pas grandie ». « La Taule » Eh bien non, justement, le quotidien Libération (marqué à gauche) affirme « ne pas se réjouir », estimant en effet que « derrière la condamnation de Nicolas Sarkozy, c’est le "Tous pourris" qui progresse ». En Une, le visage de Nicolas Sarkozy, derrière un gros titre « La Taule » dont les lettres forment les barreaux d’une prison. « Nicolas Sarkozy peut dire ce qu’il veut, remarque Libération. Il est évident que cette affaire de financement libyen de sa campagne électorale de 2007 n’aura pu que contribuer, comme d’autres affaires politico-financières qui ont concerné la gauche, l’extrême droite ou l’extrême gauche, à creuser ce fossé entre les Français et leurs représentants. Fossé dans lequel la démocratie française s’embourbe avec, à terme, un seul gagnant : l’extrême droite, qui n’a jamais été aussi proche du pouvoir. » L'un des secrets les mieux gardés de la République Le média en ligne Mediapart, qui est à l’origine de l’enquête sur l’affaire libyenne, commente, lui aussi, la condamnation de Nicolas Sarkozy. « S’attaquer enfin à la délinquance d’État ! » « Plus que jamais, estime-t-il, les citoyens et les citoyennes ont besoin d’être éclairé·es sur les pratiques de leurs représentants et sur les décisions prises en leur nom. » Médiapart qui rejoint Libération dans son analyse : « La délinquance politico-financière est l’un des secrets les mieux gardés de la République. Elle l’empoisonne à bas bruit, au détriment des citoyennes et des citoyens qui en paient le prix. C’est pourquoi le jugement rendu ce jeudi dans l’affaire libyenne est d’une importance capitale ». Douze ans d'enquête Mediapart salue le rôle de la justice : « Le tribunal de Paris laisse éclater au grand jour des pratiques inacceptables dans un État de droit, qui ont bien failli rester enfouies dans les caves obscures de la République ». Le journal revient d’ailleurs sur son propre rôle dans cette affaire, rappelant « que ses premières révélations remontent à l’été 2011 ». « C’est après la publication de plusieurs articles de Médiapart que la justice commence à enquêter en 2013 », « alors qu’entre 2016 et en 2018, le travail judiciaire s’accélère : les auditions et perquisitions se multiplient en France et à l’étranger ». « Puis viendront les mises en examen de Nicolas Sarkozy, en 2018 et en 2020, et un "procès hors-norme" en janvier 2025. Douze ans après le début de l’enquête menée par la justice ». Grâce présidentielle ? Enfin, le Parisien se demande si Emmanuel Macron peut gracier l’ancien président de la République. « S’il n’a pas commenté la décision de justice », remarque le quotidien, « Emmanuel Macron a déjà été sollicité par des sénateurs les Républicains qui lui ont demandé de gracier son prédécesseur ». Réponse de Christophe Boutin, professeur de droit public : « Je ne vois rien juridiquement qui s’oppose à la possibilité d’une grâce présidentielle du président Macron sur l’ancien président Sarkozy », déclare-t-il au Parisien. Le même professeur ajoute toutefois « qu’il juge "très improbable" la possibilité qu’Emmanuel Macron le fasse. » « Politiquement, dit-il, ce serait sulfureux, et ça poserait la question de la grâce de Marine le Pen », la cheffe du Rassemblement national, elle aussi condamnée par la justice.
La volte-face mardi 23 septembre de Donald Trump sur l’Ukraine et ses critiques envers la Russie vont-elles peser sur la suite des événements ? Assiste-t-on à un tournant ? Est-ce un espoir pour l’Ukraine ? La presse s’interroge ce matin. « L’Ukraine déchirée entre espoir et incrédulité après le virage de Trump en faveur de Zelensky », constate El Pais à Madrid. « Prendre au pied de la lettre tout postulat ou promesse du président américain Donald Trump comporte des risques », rappelle le quotidien espagnol. Et justement, Volodymyr Zelensky est resté prudent mercredi. « De la tribune de l’Assemblée générale, à New York, le président ukrainien a rappelé que pour garantir sa sécurité et sa souveraineté nationale, "seuls comptent les amis et les armes", relève Libération à Paris. Dans le temple des résolutions et du droit international, ces deux conditions pragmatiques à la survie d’un pays envahi depuis trois ans ont suscité le débat sur le mot "ami", après l’apparente volte-face de Donald Trump vis-à-vis de la Russie, avant-hier. En majuscules sur son réseau Truth Social, puis dans ses propos affables avec Zelensky et Emmanuel Macron, Trump assurait que l’Ukraine pourrait "GAGNER ses territoires d’origine" et critiquait de manière inhabituelle le "tigre de papier" russe, comme son économie malmenée par la guerre. "Cette publication de Donald Trump, c’est un grand tournant", a salué Zelensky. » Toutefois, s’interroge Libération, « Trump a-t-il vraiment changé d’avis, ou sa franche sortie contre Poutine ne représente-t-elle qu’un émouvant "au revoir et bonne chance" à l’Ukraine ? L’abandon, cette fois total du dossier aux Européens ? » Trump va-t-il durcir sa politique ? « Un nouveau départ pour Trump sur la question ukrainienne ? », s’interroge en écho le Wall Street Journal. « Le président Trump a capté l’attention du monde entier hier en affirmant que l’Ukraine pourrait "se battre et reconquérir" l’intégralité de son territoire. » Toutefois, s’interroge le journal, « s’agit-il d’une nouvelle manœuvre dilatoire, ou bien le président américain est-il enfin prêt à accroître la pression militaire et économique sur Vladimir Poutine pour mettre fin à ses offensives ? (…) Donald Trump ne souhaite pas être entraîné dans une guerre européenne, et c’est compréhensible. Mais ce danger serait bien moins probable si l’Ukraine survivait en tant qu’État souverain allié à l’Occident. Après avoir durci son discours, conclut le Wall Street Journal, Donald Trump devra maintenant durcir sa politique. » Le Soir à Bruxelles cite, lui, les propos de Marco Rubio, le chef de la diplomatie américaine : « le président Trump a fait preuve d’une patience extraordinaire en n’imposant pas de sanctions supplémentaires dans l’espoir d’obtenir des négociations de paix. Mais s’il n’y a pas de voie vers la paix à court terme, poursuit Marco Rubio, alors les États-Unis prendront les mesures nécessaires pour imposer des coûts en cas de poursuite de l’agression russe, des coûts économiques ou encore la vente à l’Ukraine d’armes potentiellement offensives. » Commentaire du Soir, cette « menace est brandie depuis des mois. » Et on ne voit toujours rien venir. Les Européens vont-ils se bouger ? En tout cas, le moment est propice, pointe Die Welt à Berlin : « l’économie russe s’enfonce dans la récession. Le budget 2025 est déjà déficitaire après seulement sept mois. Les dépenses ont augmenté de 20 %, et au moins 5 % du budget sont consacrés à l’armée. Poutine ne s’inquiète peut-être pas de ce déclin pour l’instant, mais ses propres experts économiques avertissent désormais que la récession va accroître les risques et les tensions au sein de la société russe. » Sur le plan militaire, poursuit Die Welt, « pendant trois étés consécutifs, la Russie n’a pas réussi véritablement à percer les lignes de défense ukrainiennes. Sans mobilisation générale, Poutine ne disposera pas des troupes nécessaires. (…) La situation offre donc de nombreuses opportunités à l’Occident pour prendre le dessus. » Alors, poursuit le quotidien allemand, avec ou sans le soutien de Trump, on connait son caractère imprévisible, il faut que les Européens se bougent. Il faut que « la Hongrie et la Slovaquie, qui importent encore du pétrole russe, coupent le robinet. (…) Et il faut que l’Union européenne se décide enfin à céder à l’Ukraine les 207 milliards d’euros d’actifs russes qu’elle détient. Après tout ce qui s’est passé et se passe encore, cet argent appartient à Kiev. »
Fidèle à sa stratégie d’occupation permanente du terrain médiatique, le président américain, à la tribune des Nations unies hier mardi, s’est lancé dans une longue diatribe, faisant la leçon au monde et à l’Europe, tout en se félicitant de ses propres actions… Le Soir à Bruxelles hésite entre rire et larmes… « Il n’y a pas de mots pour exprimer la répulsion autant que l’indignation ressenties à l’écoute du "discours" de Donald Trump devant l’Assemblée générale des Nations unies, s’exclame le quotidien belge. Si ce n’était pas le président des États-Unis, on se contenterait d’éclater de rire (…). Mais c’est bien le président des États-Unis qui croit et proclame, entre autres, que le changement climatique est la plus grande arnaque qui existe, que la "migration de masse" et la transition vers le renouvelable sont un monstre à deux têtes qui détruit les nations européennes et la plus grande partie du monde libre, et que c’est lui, Donald Trump, qui a résolu les conflits dans le monde depuis qu’il est à la Maison Blanche. Le monde n’est pas seulement dirigé par la loi du plus fort, soupire encore Le Soir, mais par la loi du plus "foutraque". Un homme qui nie la science, le droit international et les institutions démocratiques ». Des « affirmations parfois trompeuses, inexactes et même fausses » « À la tribune de l’ONU, Donald Trump fait durer le délire », renchérit Libération à Paris. « Dans un long discours décousu qui s’adressait davantage à ses électeurs qu’à son auditoire, le président américain a oscillé entre l’autocongratulation et l’invective, ciblant tout particulièrement l’Europe et l’ONU ». Le New York Times a vérifié les allégations de Donald Trump sur bon nombre de sujets. Résultat : des « affirmations parfois trompeuses, inexactes et même fausses », sur les investissements aux États-Unis, sur le prix de l’essence, sur les énergies renouvelables en Chine, sur le fait que le maire de Londres veuille imposer la charia, sur l’immigration à la frontière sud des États-Unis, sur le nombre d’Américains morts d’overdose, ou encore sur son prétendu rôle dans la résolution de guerres ou de conflits… Interrogé par La Repubblica à Rome, Jeffrey Sachs, économiste à l’Université Columbia et ancien conseiller du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ne mâche pas ses mots : « c’est une honte pour les États-Unis, affirme-t-il. Ce discours était plein de mensonges, de déformations, d’exagérations ou d’illusions. Un discours empli de mégalomanie, de vulgarité et d’humiliation envers tous les autres pays. Le monde doit cesser de se leurrer, affirme encore Jeffrey Sachs : Trump est en train de sortir les États-Unis de l’ordre international créé après la Seconde Guerre mondiale. Le reste de la communauté internationale doit s’unir de toute urgence pour maintenir cet ordre en vie, même sans l’Amérique ». Une volte-face spectaculaire sur l’Ukraine Qui plus est, Donald Trump n’en est plus à une contradiction près… Mais, là, c’est un point positif. Peu après son discours, relève le Wall Street Journal, le président américain « a déclaré pour la première fois que l’Ukraine pourrait reconquérir l’ensemble de son territoire et a encouragé ses alliés européens à abattre des avions russes s’ils pénétraient dans l’espace aérien de l’Otan. Une volte-face spectaculaire, s’exclame le Wall Street Journal, qui accroit la pression sur le président russe Vladimir Poutine », et qui a été saluée par les Européens. « Le président américain a donné l’impression d’avoir revu ses pronostics sur l’issue du conflit, relève Le Figaro à Paris. Au lieu de prédire la défaite de l’Ukraine, Trump est sorti d’une réunion bilatérale avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en déclarant que l’Ukraine pouvait gagner le conflit. (…) Malgré le fait que les promesses de sanctions contre la Russie plusieurs fois annoncées par Trump n’ont jusqu’à présent jamais été prises, c’est la première fois que le président américain semble avoir surmonté son aversion pour l’Ukraine et son inclination pour Vladimir Poutine, pour adopter une position plus favorable à Kiev. Et surtout, pointe encore Le Figaro, il reconnaît que ce pays, qu’il pressait voici quelques mois encore de renoncer à une partie de son territoire, a plutôt montré depuis trois ans de guerre une extraordinaire capacité de résistance ».
Après la reconnaissance officielle de la Palestine par la France ce 22 septembre 2025 lors de l’Assemblée Générale de l’ONU à New York, suivie par le Luxembourg, Malte, Monaco et Andorre, l’évènement fait couler beaucoup d’encre dans la presse française et internationale. L'objectif de Paris, derrière cette reconnaissance, est d' « empêcher la stratégie de Netanyahu qui est de rendre impossible la solution à deux États » souligne un billet politique du journal Libération, qui précise qu’un tel scénario est dangereux et ne peut mener qu’ « à une guerre sans fin ». En Europe, cette reconnaissance fait aussi réagir et commenter la presse. L'Espagne a reconnu la Palestine en mai 2024, aux côtés de l'Irlande et de la Norvège, et depuis Madrid s'impose comme le fer de lance du soutien à la Palestine en Europe. Ce matin dans les colonnes du journal espagnol El Pais, on qualifie ainsi « d'évènement majeur » la reconnaissance de l'État palestinien par la France : « Cet acte décisif aurait été plus difficile à réaliser si l'Espagne – et son peuple – n'avaient pas fait le premier pas l'an dernier. (…) La décision française n'a certes pas été facile à prendre. Elle aurait été évidente à l'époque des présidents Charles de Gaulle et François Mitterrand, mais elle ne l'est plus aujourd'hui » affirme un politologue espagnol. À Rome, la presse réagit à cette reconnaissance de la Palestine avec un peu moins d’enthousiasme. Selon La Reppublica, quotidien de centre gauche : « L'Italie maintient son soutien à la solution à deux États, mais ne suit pas la même démarche que les autres, car, comme l'a déclaré Trump, "ce serait un cadeau au Hamas" ». Reconnaître la Palestine alors qu’elle disparaît de la carte, est pourtant un « acte indispensable » estime de son côté en Suisse, la rédactrice en chef du journal Le Temps dans un article d'opinion. La question centrale étant la suivante : « Comment peut-on promouvoir une solution à deux États, si l’un d’entre eux disparaît sous les bombardements, l’occupation et la colonisation ? ». La reconnaissance de l’État de Palestine est aujourd’hui l'engagement minimum pour le Conseil fédéral, explique la journaliste suisse, et notamment  « (...) Pour obliger le maintien d’un espace diplomatique... que le Premier ministre israélien a réduit à sa plus misérable expression ». Derrière ces déclarations et reconnaissances officielles, des actions concrètes limitées « L'Europe parle beaucoup de Gaza, mais peine à agir » souligne, de l'autre côté de l'Atlantique, le New York Times. « Alors que de hauts responsables condamnent largement les actions d'Israël à Gaza, et même si certains ont commencé à qualifier cette guerre de "génocide", les grandes paroles n’ont pas encore débouché sur de grandes actions ». Toujours dans la presse américaine, Time, résume en un titre la situation cette semaine aux Nations unies : « Trump et Netanyahu s’opposent au reste du monde sur la question palestinienne ». Le magazine rappelle les déclarations et le spectre des menaces formulées dimanche par le ministre israélien des Finances et d'extrême droite, Bezalel Smotrich : « la seule réponse à cette initiative anti-israélienne, c' est la souveraineté sur la patrie du peuple juif en Judée-Samarie », c'est-à-dire la Cisjordanie. La guerre à Gaza se poursuit Selon une partie de la presse internationale, les reconnaissances officielles de la Palestine occultent également la réalité de la guerre dans la Bande de Gaza. Le journal israélien Haaretz, critique du gouvernement et favorable à l'existence d'un État palestinien, rapporte notamment les propos d'un économiste gazaoui déplacé : « Le monde continue de nous vendre des rêves et des illusions, alors que des enfants sont tués et des maisons détruites ». Le journal explique dans son analyse que « la reconnaissance d'un État palestinien n'est rien d'autre qu'une victoire symbolique et le restera si elle n'est pas suivie de mesures concrètes. (...) Le fossé entre l'enthousiasme officiel et le pessimisme populaire ne pourra être comblé que si l'Occident est prêt à recourir, à la force et à changer de politique ». En résumé, écrit L'Orient le Jour, cette reconnaissance « Ne doit pas être un sparadrap que l’on pose sur la plaie palestinienne. Ni un objet que l’on instrumentalise pour des questions de politique intérieure... Mais plutôt le début d’un processus qui doit aller crescendo... Et les sanctions doivent suivre. (...) ». Au-delà du symbole : « L’histoire retiendra peut-être qu’une première pierre a été posée ce 22 septembre. Ou qu’au contraire, l’espoir palestinien a été une nouvelle fois déçu, sinon trahi ».
L’incursion russe n’a duré que 12 minutes, mais elle a mis sous pression les pays de l’Otan. « Avions de chasse interceptés en Estonie : Moscou teste les nerfs de l’Otan », titre le Parisien. Partout dans la presse européenne, des photos des trois MIG-31 russes en plein ciel. « Ils ont violé l’espace aérien de ce petit pays balte, hier, forçant l’Alliance à intervenir », explique le Parisien. « Cet acte inédit fait monter d’un cran la pression militaire aux confins de l’Union Européenne », ajoute le quotidien français. L’incursion russe est aussi à la Une de la Republica, en Italie, car ce sont des F 35 italiens qui ont intercepté les MIG russes. La Republica n’hésite pas à employer des mots forts et parle « d’instants terribles, sans précédent en Europe ». Il s’agit d’une « violation formelle de l’espace aérien de Tallin, et donc de celui de l’Otan, qui s’est transformée en provocation explicite, lorsque l’escadron moscovite s’est dirigé directement vers la capitale Tallin ». « La Russie teste une fois de plus les limites de l’Otan en Europe de l’est » remarque, de son côté, le quotidien espagnol El Païs. Bref, la presse européenne est plutôt inquiète, contrairement à la presse américaine, qui ne dit rien, ou presque, de l’incursion russe dans le ciel de l’Estonie. Visas à 100 000 dollars La presse américaine qui, en revanche, revient sur les dernières annonces de Donald Trump concernant les visas. C’est à la Une du Washington Post : « Trump ajoute des frais de 100 000 dollars pour les visas des travailleurs qualifiés, et lance aussi des visas Gold Card d’une valeur d’un million de dollars », précise le quotidien américain, selon lequel « ces mesures risquent d’être contestées en justice ». « Mais si elles étaient maintenues, remarque le Washington Post, elles restreindraient considérablement l’immigration légale, tout en ouvrant la porte aux étrangers fortunés ». Ce qui mérite quelques explications que nous donne le quotidien américain. « Les frais annuels de 100 000 dollars seraient imposés aux candidats à un visa de travail hautement qualifié, largement utilisé dans la Silicon Valley, limitant ainsi un accès primordial vers l’immigration légale ». Ce qui inquiète d’ores et déjà certains pays. Ainsi le Times Of India, remarque « que les entreprises qui recrutent des travailleurs étrangers devront désormais faire face à des dépenses plus élevées, ce qui pourrait les inciter à se tourner à nouveau vers les travailleurs américains du secteur technologique ». Notez enfin que la Gold Card, la carte en or, serait, elle, destinée aux étrangers fortunés qui pairaient 1 million de dollars pour un visa de résidence aux États-Unis. « L’essentiel, a dit Donald Trump, c’est que des gens formidables arrivent et qu’ils paient ». Une oeuvre fragile Enfin, la célèbre tapisserie de Bayeux, en Normandie, entreprend un long voyage… Et cela fait grincer des dents… C’est le journal le Monde qui s’est penché sur la question, et nous indique que « pour la première fois depuis quarante ans, la célèbre broderie du XI siècle a quitté son musée, fermé pour travaux, pour rejoindre un lieu de conservation provisoire, avant d’être prêtée au British Museum en 2026 ». Mais un si long voyage est-il bien raisonnable, pour une si longue tapisserie de 70 mètres ? Certainement pas, disent plusieurs experts, « qui ont lancé des avertissements sur la grande fragilité de l’œuvre ». Des experts qui ont                    « minutieusement radiographié les dégradations qui fragilisent la tapisserie (24 204 tâches, 9 646 trous, 30 déchirures) ». En 2021, les autorités culturelles régionales avaient d’ailleurs estimé que « l’œuvre n’était pas transportable, avant d’être restaurée ». Mais le calendrier a été bouleversé, sur décision du président français, Emmanuel Macron qui (en prêtant la tapisserie de Bayeux) a souhaité « revivifier » les liens entre la France et le Royaume-Uni.
« La rue interpelle Lecornu », titre Libération, pour qui « la participation massive à la grève, ce jeudi, démontre le pouvoir d’organisation des syndicats ». « La mobilisation est réussie, elle est importante et populaire, poursuit le quotidien français, le principal message est clair, il exprime une forte volonté de justice et d’égalité ». Le Parisien, de son côté, remarque que l’intersyndicale « a réussi à mobiliser beaucoup plus de monde que le mouvement "Bloquons Tout", la semaine dernière ». « Mais après la chute du gouvernement Bayrou, avec des revendications éparses et dans l’attente du projet de budget, les syndicats tâtonnent. Ils devraient annoncer ce vendredi une nouvelle date de mobilisation », ajoute le quotidien. Le Figaro, de son côté, estime que « la mobilisation a été moins forte qu’attendu par le ministère de l’Intérieur qui avait déployé 80 000 policiers et gendarmes sur tout le territoire ». Le Monde, lui, a rencontré des « manifestants entre colère et désillusion ». À l’étranger, la journée de mobilisation en France ne fait pas les gros titres, mais en Allemagne, die Welt a retenu que « les manifestants avaient envahi la cour du ministère de l’Économie » et « qu’ils voulaient faire pression sur le premier ministre Sébastien Lecornu ». Ère de censure À la une également, la suspension de l’émission de Jimmy Kimmel, aux États-Unis. Le sujet intéresse la presse américaine, mais aussi la presse européenne. L’animateur de fin de soirée, a été sanctionné pour avoir tenu des propos ironiques sur la réaction de Donald Trump, après l’assassinat de l’influenceur et militant d’extrême droite Charlie Kirk, la semaine dernière. L’émission de Jimmy Kimmel a été suspendue par la chaîne qui la diffusait : ABC, « dont la maison mère est Disney » rappelle le Wall Street Journal, qui fait part de son inquiétude : « les propriétaires des médias sont confrontés à une dynamique politique et commerciale complexe sous l’administration Trump », explique le quotidien américain, qui prend pour exemple « la somme de 15 millions de dollars qu’ ABC a accepté de payer l’année dernière, pour régler un procès en diffamation intenté par Trump contre la chaîne ». De son côté, le Washington Post titre sans ambiguïté : « La suspension de Jimmy Kimmel fait craindre une nouvelle ère de censure ». À Bruxelles, le Soir voit dans l’éviction de Jimmy Kimmel, « un nouvel exemple de la pression exercée par Donald Trump sur les voix critiques ». Enfin, à Madrid, El País estime que la décision de suspendre Jimmy Kimmel, s’ajoute à une « politique visant à faire taire les critiques de la presse, cibler les journalistes, et persécuter les organisations de gauche. » Faire appel à l'armée Donald Trump, qui par ailleurs, était reçu hier à Londres, en grande pompe, ce qui ne l’a pas empêché de critiquer sévèrement la politique des Britanniques en matière d’immigration. Et comme souvent, Donald Trump n’a pas été avare de conseils, suggérant au Premier ministre Keir Starmer de « faire appel à l’armée pour contrôler ses frontières ». Et même si la situation des États-Unis et celle du Royaume-Uni n’ont pas grand-chose à voir, le président américain n’a pas hésité à les comparer, rapporte le Guardian, Donald Trump « estimant que leur situation était très proche » : « des gens arrivent, et j’ai dit au Premier ministre que j’arrêterais ça, peu importe si on doit faire appel à l’armée ». « L’immigration détruit les pays de l’intérieur », a même ajouté Donald Trump. Après son départ, ajoute le Times, Trump aurait déclaré aux journalistes à bord d’Air Force One, « qu’il avait demandé à ce que Sadiq Khan, le maire de Londres, ne soit invité, à aucun évènement lors de sa visite d’État au Royaume-Uni ». Parce que c’est, selon lui, « l’un des plus mauvais maires du monde » et que « la criminalité est très élevée à Londres ». Le Times rappelle toutefois que le président américain et le maire de la capitale britannique « se sont à plusieurs reprises opposés publiquement, et cela, dès le premier mandat de Donald Trump ».
« Gaza, l’effroyable offensive » : c’est le titre de l’éditorial de La Croix à Paris. « À l’approche de l’anniversaire de l’attaque terroriste du 7-Octobre, jour le plus meurtrier pour le peuple juif depuis la Seconde Guerre mondiale, le pouvoir israélien a provoqué une spirale infernale, dénonce le quotidien catholique, visant les terroristes du Hamas, mais acceptant de frapper de plein fouet une population sacrifiée. » « Nétanyahou vers sa guerre totale », renchérit Libération en première page. « En annonçant hier mardi une énième "phase décisive" de sa guerre à Gaza, Benyamin Netanyahu a précipité son pays un peu plus loin dans un isolement total du monde civilisé. (…) Bombardant le Qatar puis le Yémen, menaçant presque ouvertement l’Égypte, rompant avec tous ses alliés, Netanyahu s’acharne sur Gaza que personne, dans le monde arabe ou à la Maison-Blanche, ne semble vouloir sauver. (…) lundi, le Premier ministre israélien avait appelé ses concitoyens à faire de l’État une "super Sparte" pour tenir bon face aux pressions internationales qui montent de toute part. » Sparte, référence à cette cité guerrière de l'Antiquité grecque qui vivait en quasi-autarcie. Vers un « État paria » ? Le problème, c’est que les israéliens sont plutôt sceptiques, relève le Guardian à Londres : « l’avenir que Benyamin Netanyahu a tracé pour Israël, celui d’une société plus militarisée, d’une autarcie partielle – ou d’un pays économiquement autosuffisant – avec des options commerciales limitées et s’appuyant de plus en plus sur la production locale, cet avenir a suscité une réaction négative parmi les Israéliens, de plus en plus inquiets à l’idée de le suivre sur la voie d’un État paria. » « Netanyahu entraîne Israël dans l’abîme », fulmine Haaretz à Tel Aviv. « Derrière ce discours sur Sparte se cache une exigence simple : permettre à Netanyahu de gouverner seul et sans entraves, au nom de la guerre éternelle. (…) Israël ne survivra pas s’il instaure une économie autarcique. L’économie israélienne est une économie d’exportation, et elle s’effondrera si le monde se retourne contre nous », prévient encore Haaretz qui conclut ainsi : « ce discours sur Sparte était celui d’un homme hanté et vaincu. La campagne de destruction (à Gaza) doit être stoppée au plus vite, et le peuple (israélien) doit avoir son mot à dire : il faut des élections générales anticipées. » Le feu vert implicite de Trump Si le Premier ministre israélien, imperturbable, trace son sillon, c’est qu’il sait qu’il a l’aval implicite de Donald Trump. C’est ce que constate le New York Times : « la position de laisser-faire de Trump donne carte blanche à Netanyahu pour l’escalade à Gaza. Alors qu’Israël a entamé une offensive majeure à Gaza, le président Trump n’a ni appelé à la retenue ni approuvé cette action, que le dirigeant israélien a interprétée comme un feu vert implicite pour procéder. » Mais, relève encore le New York Times, « la position pour le moins laxiste de Donald Trump envers Israël pourrait bientôt être mise à l’épreuve. L’Assemblée générale des Nations Unies tient sa réunion annuelle la semaine prochaine à New York, et plusieurs alliés proches des États-Unis – dont la France, l’Australie, le Canada et la Grande-Bretagne – affirment qu’ils reconnaîtront un État palestinien. » Pressions internationales accrues Qui plus est, mardi 16 septembre, une commission d’enquête indépendante nommée par les Nations unies a accusé pour la première fois Israël de génocide à Gaza. C’est une pression supplémentaire, relève El Pais à Madrid. El Pais qui constate « qu’un consensus international se développe pour punir l’État d’Israël. (…) Ensemble, arrêtons les massacres », s’exclame le quotidien espagnol. « Netanyahu se prépare à occuper militairement un territoire qui n’est, pour ainsi dire, qu’une plage sur laquelle un million de personnes sont entassées dans des conditions misérables. Il le fait, de plus, avec le soutien implicite des États-Unis, désormais dépourvus de toute autorité morale. Dans ce contexte, poursuit El Pais, toute action pacifique et légale visant à empêcher Netanyahu de mener ses actions exterminatrices est absolument nécessaire. Nul ne doit confondre la reconnaissance de la Palestine, les dénonciations internationales, les rapports de l’ONU, la suspension de tous les approvisionnements en armes et en munitions, ou les sanctions commerciales et sportives contre Israël, avec le soutien au terrorisme du Hamas. »
C’est un témoignage glaçant que publie Libération à Paris mardi 16 septembre : celui de Rémi, 48 ans, qui a passé deux ans et quatre mois dans les prisons chinoises. « Condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour trafic de drogue à l’issue d’un simulacre de procès, ce commerçant qui vivait et travaillait en Chine depuis 2006 a finalement été acquitté avant d’être sommé de quitter le pays, dépouillé de tous ses biens. » Et « la première fois que Rémi débarque à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, en mars 2022, relate le journal, le médecin des urgences constate ses multiples traumatismes corporels et psychologiques. (…) Son corps tout entier porte encore les stigmates de nombreuses blessures non soignées » : fractures diverses, au poignet, à la mâchoire, douleurs articulaires et lombaires, troubles digestifs et ophtalmologiques. Et surtout un très lourd stress post-traumatique. « Il est temps de reconnaître que la Chine est une dictature » « Ce récit inédit dans l’enfer des geôles chinoises offre une plongée glaçante au cœur du système carcéral de la deuxième puissance économique mondiale », pointe Libération. Un témoignage d’autant plus accablant qu’il met aussi gravement en cause les autorités diplomatiques françaises, pourtant tenues à la protection de leurs ressortissants. « Or, relève le journal, si Rémi a bien reçu plusieurs visites consulaires au cours de sa détention, il n’a jamais bénéficié du moindre soutien juridique ou matériel. "J’ai été torturé par la Chine et abandonné par la France, résume-t-il. Aujourd’hui, je veux que les gens sachent tout ce que j’ai vécu". » Commentaire de Libération : « la Chine est devenue un pays dangereux pour les étrangers. On sait depuis un moment que le régime de Xi vire de plus en plus autoritaire. (…) On sait désormais que toute personne présente sur le territoire chinois peut être l’objet de mauvais traitements et la population locale, elle, ne peut bénéficier d’aucune aide extérieure. (…) Il est temps de reconnaître que la Chine est une dictature (…) et de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger tous ceux qui peuvent l’être. » Poutine tout-puissant À la Une également, « les jeux de guerre de Vladimir Poutine » : c’est le titre de l’éditorial du Figaro. « À quoi joue Vladimir Poutine ? », s’interroge le journal. « Trop de drones “s’égarent“ ces temps-ci dans l’espace aérien polonais ou roumain pour que la Russie puisse se dissimuler derrière des “ accidents“ ou des “allégations infondées“. Il ne fait aucun doute que, ragaillardi par le traitement “tapis rouge“ reçu de Donald Trump à Anchorage, puis de Xi Jinping à Tianjin et Pékin, le chef du Kremlin a décidé de tester l’Otan. (…) Pour l’instant, les incursions russes ont apporté deux enseignements précieux au Kremlin, relève Le Figaro. Le premier confirme le désengagement américain à bas bruit : Trump se montre de plus en plus enclin à regarder ailleurs, trouvant une excuse à chaque nouvelle provocation de Moscou. Le second tient à la vulnérabilité des Européens face à un usage massif de drones, produits à la chaîne par l’économie de guerre russe. » Sanctions ? Justement, côté américain, « il est temps que le Congrès agisse en faveur de l’Ukraine », s’exclame le Wall Street Journal. « Le projet de loi sur les sanctions contre la Russie est en suspens depuis des mois, soi-disant pour permettre à Donald Trump de mener sa politique internationale personnelle. Le président de la Chambre des représentants Mike Johnson et le chef du Parti républicain John Thune se sont inclinés par loyauté partisane. Mais le Congrès est doté de prérogatives et de responsabilités propres pour protéger les intérêts du pays et la sécurité nationale. S’il continue à refuser le vote des sanctions contre Moscou, il se rendra complice du sort qui attend l’Ukraine. » Action militaire ? Et pour en revenir à l’Europe, il ne faut pas faire l’autruche : « l’Europe est en guerre ! », selon ce qu’affirme Garry Kasparov dans une tribune publiée par Die Welt en Allemagne. Pour l’ancien champion du monde d’échecs, « aucun observateur raisonnable de la géopolitique ne peut nier que l’Europe est actuellement en guerre contre le régime de Poutine. Mais les dirigeants européens, déplore-t-il, n’ont jusqu’à présent pas réussi à mobiliser la volonté politique nécessaire pour s’exprimer et déclarer ouvertement cette réalité. » Et Gary Kasparov d’appeler à une action militaire européenne : « tous les futurs pourparlers de paix dépendent d’une démonstration de force immédiate, affirme-t-il. Il est temps d’affronter les adversaires du monde libre sur le champ de bataille. La seule issue acceptable à la guerre menée par Poutine et à la lutte contre la tyrannie dont elle fait partie est une victoire totale. »
« Jusqu'où l'AfD ira-t-elle en Allemagne de l'Ouest ? », s'interroge Die Welt  à Berlin. En effet, le parti d'extrême droite a réalisé une percée hier lors du premier tour des municipales en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d'Allemagne (22 % de la population du pays). L'AfD a triplé son score par rapport aux élections municipales de 2020, passant de 5 % à environ 15 % des voix. « Un énorme succès », s'est immédiatement félicitée la coprésidente de l'AfD, Alice Weidel. « De fait, constate Die Welt, la progression de l'AfD est spectaculaire, même si la CDU, l'Union chrétienne-démocrate, demeure le premier parti du Land, où elle s'est tenue en tête avec environ 34 % des voix, un résultat très proche de celui de 2020.(…) Avec environ 15 % donc, l'AfD est désormais le troisième parti, derrière le SPD avec 22 % (en baisse de 2,2 points), mais devant les Verts pour la première fois, qui n'ont obtenu que 13 % (en baisse de 6 points et demi) ».  Alors, « pour éviter que l'AfD n'amplifie sa percée lors du second tour des élections dans deux semaines, la CDU et le SPD ont décidé de s'allier, pointe encore le quotidien allemand : lorsque l'un de leurs candidats se présentera contre un candidat de l'AfD, ils uniront leurs voix ». Objectif : gouverner… Cette progression de l'AfD est scrutée à la loupe dans la presse européenne… «  L'extrême droite confirme son enracinement à l'ouest de l'Allemagne  », constate Le Soir à Bruxelles. « Les élections communales de Rhénanie-du-Nord-Westphalie étaient le premier grand test électoral pour le nouveau chancelier, Friedrich Merz, depuis son élection en mai. Tandis que l'AfD triple son score par rapport à 2020, la CDU ne progresse pas, malgré le durcissement de sa politique migratoire. (…) L'AfD démontre que sa politique de dédiabolisation, façon RN français, fonctionne. Les dirigeants du parti visent une participation au prochain gouvernement fédéral en 2029, voire à la chancellerie ». En effet, renchérit le Guardian à Londres, « ce vote indique que l'AfD est en bonne voie pour réitérer les gains importants réalisés dans les Länder de l'Est, anciennement communistes, où elle a le mieux su exploiter le mécontentement des électeurs. Son objectif est d'entrer au gouvernement fédéral dans les prochaines années. Elle est actuellement le principal parti d'opposition au Parlement ». Manif nationaliste à Londres : coup de semonce pour les partis traditionnels… Le Guardian qui commente également la grande manifestation nationaliste qui a eu lieu samedi à Londres… Plus de 110 000 personnes qui ont manifesté contre l'immigration, à l'appel de Tommy Robinson, figure de l'extrême droite.  « La leçon est claire, affirme le Guardian : les mouvements populistes réussissent non seulement grâce à ce qu'ils offrent, mais aussi grâce à ce que leurs adversaires ne parviennent pas à leur offrir. Les États-Unis semblent désormais prisonniers d'un écosystème médiatique et politique qui profite de la division et de la haine. Rien de bon n'attend la Grande-Bretagne qui s'engage sur cette voie de la colère et du désespoir – un terrain fertile pour l'exploitation politique par des politiciens sans scrupules. Les élus doivent combler les divisions, et non les élargir ». Pour le Times, « l'écrasante majorité de la foule agitant drapeaux et croix n'étaient pas là, samedi, pour en découdre. Mais pour défendre une cause : stopper l'immigration, défendre la liberté d'expression, raviver le christianisme. C'est une trinité convaincante pour un pays en colère et désemparé ». Et attention, prévient le quotidien conservateur britannique : « ce qui a rassemblé les manifestants, c'est leur aversion pour les politiciens qui font des promesses qu'ils ne respectent jamais et qui réclament ensuite plus d'impôts pour compenser leurs échecs. Pourtant, rien n'indique que les dirigeants du Parti travailliste ou du Parti conservateur, dont les sondages totalisent désormais moins de 40 % des intentions de vote, soient conscients du danger qu'ils courent ». Objectif du RN en France : Matignon puis l'Élysée… Enfin, en France, militants et dirigeants du Rassemblement national étaient réunis à Bordeaux ce week-end. « Au RN, les regards rivés vers des élections législatives anticipées », constate La Croix à Paris. La Croix qui relève que les deux dirigeants du parti d'extrême droite « Marine Le Pen et Jordan Bardella n'ont eu de cesser de réclamer une dissolution assortie de législatives anticipées, convaincus que Matignon est à leur portée ». « Marine Le Pen n'a voulu laisser aucun doute sur ses intentions, ni ses ambitions, relève pour sa part Le Figaro, malgré son procès en appel qui doit commencer le 13 janvier prochain : « ce que nous commençons dès demain à Matignon, a-t-elle dit, nous l'amplifierons après-demain à l'Élysée ».
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