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Procrastination, pour procrastiner utile sur son écriture

Procrastination, pour procrastiner utile sur son écriture
Author: Elbakin.net
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Description
Le 1er et le 15 de chaque mois, Lionel Davoust, Estelle Faye et Mélanie Fazi discutent de l’art et de la technique de la narration, partagent leur expérience, et s’aventurent aussi, à l’occasion, dans les domaines de l’édition et du marché du livre. Il est produit par Lionel Davoust et hébergé / promu par le site de référence Elbakin.net. Remerciements chaleureux à Laurent Genefort pour sa participation aux trois premières saisons du podcast !
183 Episodes
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Les thèmes sont censément les clés de voûte de la littérature, mais il existe pourtant des pans entiers de la fiction où ils ne sont pas spécialement centraux. Quelle place dans l’écriture à proprement parler : faut-il les décider à l’avance, ou bien les laisser se présenter si c’est le cas ?
Lionel pense que qu’il est inévitable d’en avoir, ne serait-ce qu’à travers les préoccupations personnelles des personnages. Dès lors, autant les conscientiser pour s’en emparer au lieu d’en devenir esclave, voire risquer les biais inconscients. Il met en avant l’importance de l’inconscient dans leur émergence.
Pour Mélanie, les thèmes incarnent le liant dans son travail de fiction ; ne pas les avoir cernés suffisamment entraîne souvent des blocages dans son processus.
Estelle expose trois niveaux de lecture des thèmes : à la création, à la réception publique et à l’exégèse. Elle met en avant un équilibre à trouver entre l’importance de l’inconscient, l’incapacité fondamentale de tout contrôler dans la création, et la conscience nécessaire qu’il faut avoir de son travail et des courants sous-jacents dans l’œuvre des autres, surtout quand vient s’insérer le recul historique.
Références citées
- Bring her back, film de Danny et Michael Philippou
- Au cœur des ténèbres (Heart of Darkness), roman de Joseph Conrad
- Amok, roman de Stefan Zweig
- Moby Dick, roman d’Herman Melville
- Dracula, film de Luc Besson, inspiré du roman de Bram Stoker
- Adrien Party
- Pour saluer Melville, essai de jean Giono
Dix saisons de podcast et de pratique de l’écriture en parallèle : le moment paraît symbolique pour revenir sur les apprentissages les plus importants, acquis à titre personnel, dans ce laps de temps.
Pour Estelle, c’est l’importance crucial de trouver sa propre voie. De ne pas se conformer aux trajets ni aux injonctions des autres qui, pour intéressants qu’ils peuvent sembler, correspondent rarement à la personne ; et donc, trouver et tracer celle-ci.
Pour Mélanie, c’est apprendre à connaître son fonctionnement et à respecter son rythme personnel, ce qui a occasionné chez elle une leçon profonde d’acceptation de soi et du parcours qui a résulté.
Pour Lionel, c’est les strates toujours plus profondes de l’adage « show, don’t tell », avec la dramatisation érigée comme vecteur idéal de narration.
Passer ses journées, ses semaines, ses années devant un clavier projeté dans son imaginaire peut entraîner des conséquences très tangibles sur la personne de l’auteur·ice et notamment son corps : mal de dos, de main, d’épaule… Pour sa dixième saison, le podcast Procrastination est enchanté et honoré de s’entretenir avec Karima Amarouche, ergonome à France Travail, membre du département ergonomie et analyse des activités et spécialiste de la prévention des risques professionnels, afin de créer le meilleur – et le plus durable – environnement d’écriture possible !
Pour ce premier volet de cette conversation au long cours, il sera question d’introduire la science de l’ergonomie et ses recommandations générales. S’agit-il seulement d’une science du corps ? Quels risques court-on si l’on néglige sa santé au travail ? Quels sont les signaux d’alarme à surveiller, physiques mais aussi cognitifs ? Quelles recommandations globales peut-on faire à tout un chacun ?
Références citées
- L’INRS, https://www.inrs.fr
Karima Amarouche recommande également ce site de ressources sur la santé au travail et l’ergonomie : https://www.ekas-box.ch/fr/#!/home/trailer
Une vie créative verra très certainement des projets abandonnés par la nécessité des circonstances ; ce n’est pas forcément une décision évidente, comment naviguer et qu’en apprendre ?
Lionel avance que cette situation est un fait de la vie, de l’évolution personnelle ; c’est aussi l’occasion d’ouvrir la place pour d’autre chose de peut-être plus enthousiasmant, ce n’est ni un échec ni une fatalité.
Quand Mélanie a dû prendre cette décision, c’était souvent en lien avec un ressenti du projet indiquant une conception manquée de celui-ci. Il convient alors de laisser reposer, mais ce peut-être aussi l’occasion de récupérer des éléments pour les injecter dans un contexte nouveau.
Estelle affirme que les projets ont en général un moment propice pour se réaliser, et il peut arriver qu’on cherche à les faire trop tôt. Elle parle de l’impact qu’un abandon peut avoir sur une carrière – mais aussi des problèmes causés par les projets réalisés dans des conditions adverses.
Références citées
- Elizabeth Gilbert, Big Magic (« Comme par magie »)
Introduire les personnages est une étape cruciale de la narration, et potentiellement délicate, car les présenter pour susciter l’intérêt de la lecture peut aller à l’encontre du rythme de la narration. Comment naviguer ce paradoxe, s’il existe vraiment ?
Lionel place l’importance sur le fait de connaître en profondeur ses personnages, se concentrer sur l’histoire et la dramatisation, et compter sur des situations intéressantes pour voir émerger l’ensemble.
Estelle signale que les jeunes auteur·ices tendent à se focaliser un peu trop sur la description physique, qui n’est même pas forcément nécessaire ; elle propose de montrer plutôt les personnages en action et interaction, avec quantité d’exemples à étudier.
Mélanie rappelle qu’en amont même de la narration, la place du personnage dans l’intrigue, la forme choisie pour le point de vue vont aussi dicter la manière de s’y prendre, et met en relief les différences d’approche entre roman et nouvelle.
Références citées
- James Bond, personnage créé par Ian Fleming
- Martin Eden, Jack London
- Madame Bovary, Gustave Flaubert
- Lestat le vampire, Anne Rice
- The Marvelous Mrs Maisel, série d’Amy Sherman-Palladino
- Joe Michael Straczynski
- Anton Tchekhov
- Le Prince cruel, Holly Black
- Vernon Subutex, Virginie Despentes
- I. G. H., J. G. Ballard
- Nous avons toujours vécu au château, Shirley Jackson
- Rebecca, Daphné du Maurier
On met très souvent l’action sur la dramatisation, mais une temporalité d’action lente ou étirée peut sembler en première approche contradictoire avec cette recommendation. Comment inscrire la temporalité dans le récit sans risquer le « tell » pur ou l’ennui ?
Estelle rappelle qu’il ne faut pas avoir peur d’étirer le temps pour la crédibilité d’un univers, et qu’aussi, une action incessante lasse aussi. Pour ancrer les temps de respiration, penser à leurs aspects importants pour les personnages.
Lionel invite à penser ces moments sous l’angle du conflit et à aborder la dramatisation de ces moments à un niveau supérieur de temporalité, entre la narration de détail et le tell pur, décortiquant un exemple pris de son travail.
Mélanie aime les sangliers mutants du Limousin.
Réfrences citées
- Mordred, Justine Niogret
- Star Wars IV Un Nouvel espoir, film de Georges Lucas
- Le Désert des Tartares, Dino Buzzati
- Le Limousinochki Cinematic Universe
Le sort classique de l’antagoniste des genres populaires est la mort, parfois graphique et même satisfaisante. Mais est-ce une nécessité absolue ? Que cela véhicule-t-il, peut-on jouer à imaginer d’autres dénouements ?
Lionel évoque les liens de ce traitement avec une vision peut-être simpliste de la dynamique historique, et antique de la justice, même s’il rappelle que narrativement, cela demeure satisfaisant ; néanmoins, il est intéressant d’y réfléchir.
Estelle aborde les résonances symboliques de l’hubris, et développe la question de la question de l’après-victoire, assez peu traitée et souvent occultée dans les récits, et pourtant capitale dans la représentaiton d’un monde.
Mélanie donne des références d’alternatives aux morts de méchants, de jeux sur le motif pris comme une diversion et non une fin, et rappelle que la mythologie est une excellente source de sorts pires que la mort.
Références citées
- James Bond, personnage créé par Ian Fleming
- Dead Zone, roman de Stephen King
- Star Wars, licence créée par George Lucas
- Indiana Jones, personnage créé par George Lucas et Steven Spielberg
- Furiosa, fim de George Miller
- Conan le barbare, personnage créé par Robert E. Howard
- Babylon 5, série de Joe Michael Straczynski
- L’Héritier de l’Empire, premier tome de La Croisade noire du Jedi fou, de Timothy Zahn
Les personnages sont des véhicules primordiaux de narration : leur unicité, leur personnalité, leur « voix », en un mot, rend un récit mémorable – et le prive d’une substance nécessaire en cas d’absence. Techniques, approches et outils pour réaliser ça dans ses histoires !
Lionel rappelle que la voix, c’est le comportement, l’être-au-monde, ce qui déborde sur la notion de point de vue et la transmission même de l’information choisie par la narration. Estelle propose des techniques littéraires pratiques, des exercices et des exemples pour appréhender la notion, et Mélanie donne des exemples précis issus de la traduction et expose sa technique pour isoler l’unicité de ses propres personnages.
Références citées
- Donjons et Dragons
- Raymond Queneau, Exercices de style
- James Ellroy
- Flaubert, Madame Bovary
- Anne Rice, Entretiens avec un Vampire, Lestat le Vampire
- Roger Zelazny, L’Île des morts
- Shirley Jackson, La Maison hantée
- Brandon Sanderson, « Les Archives de Roshar » (saga)
- Constantin Stanislavski
- Joe Michael Straczynski
- Virginia Woolf
Le festival des cultures de l’imaginaire l’Ouest Hurlant à Rennes reçoit toute l’équipe de Procrastination et surtout VOUS : l’invité du podcast sur cette saison, c’est vos questions, vos interrogations, avec trois réponses contradictoires pour le prix d’une !
Merci à l’Ouest Hurlant et toutes ses équipes de nous avoir invité·es et de nous avoir donné une salle et une heure pour rendre ces conversations possibles. C’est un splendide festival qu’on vous encourage à suivre !
- https://www.ouest-hurlant.com/
- https://www.facebook.com/OuestHurlant/
- https://twitter.com/ouesthurlant
- https://www.instagram.com/ouesthurlant/
- http://ouesthurlant.lepodcast.fr pour retrouver les tables rondes des éditions passées !
À présent, nous parlons d’organisation de notes, de recherches et de leur mise en action : applications, ressources et carnets.
Procrastination parle souvent de… procrastination, mais il s’agit ici de gérer plus spécialement le doute au long cours sur les années, que l’on essaie de publier ou même que l’on ait une carrière. Comment le gérer ? S’en va-t-il un jour ?
Pour Mélanie, non. Elle l’apprivoise en reconnaissant que son intensité n’est pas forcément ancrée dans la réalité ; elle a appris que l’impression de ne pas arriver à faire quelque chose ne signifie en rien qu’elle n’y arrivera pas.
Estelle confirme que c’est universel, même après des décennies de métier ; connaître son fonctionnement aide beaucoup à le naviguer. Elle parle aussi des coups durs d’une carrière.
Pour Lionel, il s’aggrave même avec le temps ! Mais il s’enracine dans un souci du travail bien fait qui est une bonne intention ; attention, en revanche, à ne pas introduire comparaison et enjeu dans la création artistique, qui sont puissamment délétères.
Références citées
- Dean Wesley Smith
- Yoda
L’écriture apporte son lot de difficutés, mais ici, il ne s’agira pas de difficultés techniques, mais personnelles et psychologiques. Que faire quand l’écriture nous conduit à une zone d’ombre ou d’inconfort intime ?
Estelle met en avant l’importance de se connecter à la raison d’être de son projet et à ce que l’on désire partager à travers lui ; de plus, la technique aide à maintenir la distance entre le récit et le personnel, et donc à naviguer la création.
Mélanie ne rencontre pas ce problème car ce qu’elle peut concevoir, elle peut écrire, même si c’est très personnel ; sinon, elle n’ira tout simplement pas (parce que pourquoi se faire du mal ?). Elle rappelle aussi que le premier jet n’a pas vocation à être partagé, et que c’est un endroit sûr que l’on peut filtrer par la suite.
Lionel rappelle qu’on a toujours le choix d’aller dans une zone d’ombre ou pas, met l’accent sur la sécurité personnelle, mais avance aussi que si l’inconscient nous amène à un seuil difficile, c’est rarement gratuit. Il peut être possible d’opérer une transmutation cathartique sur le sujet.
Procrastination a déjà parlé de fils narratifs ; ici, il s’agira de se concentrer spécifiquement sur la technique du choral, en particulier les techniques et approches pour gérer les alternances de points de vue spécifiques de la forme.
Pour Lionel, il est crucial que chaque point de vue ait sa propre histoire à raconter, mais il convient aussi de l’emboîter de façon complémentaire avec les autres pour créer une narration d’ordre supérieur. Il propose quels points techniques à surveiller et des astuces.
Pour Estelle, la forme est super ludique ! Elle est aussi très puissante pour relancer une intrigue et le rythme d’une narration. Elle avance aussi, au-delà de ces aspects techniques, la dimension symbolique des alternances de points de vue, parfois peu utilisée et à ne pas négliger.
Mélanie détaille un exemple intéressant du procédé vu en traduction.
Références citées
- « Game of Thrones », saga de G. R. R. Martin
- « Les Archives de Roshar », saga de Brandon Sanderson
Procrastination rappelle souvent l’importance de choisir une maison d’édition capable de porter au mieux le projet que l’on désire, mais cela semble difficile quand on est primo auteur. Peut-on vraiment choisir ? Comment ?
Estelle parle de l’approche tactique en termes de soumissions à adopter, et rappelle qu’une carrière se construit avec le temps ; que l’on fait constamment le choix de son édition. Les horizons sont peut-être plus limités au début, mais cela n’empêche pas de choisir ce qu’il faut pour un projet donné, et d’évoluer si nécessaire par la suite.
Mélanie insiste sur le fait qu’on apprend aussi avec le temps ; et rappelle que le temps de l’édition est différent de la création. Quand elle a commencé à écrire sérieusement, aucune des collections de ses premiers ouvrages n’existaient.
Lionel rappelle en effet l’importance de la patience dans le métier et livre sa chronologie professionnelle pour montrer le temps qui peut être nécessaire pour parvenir créativement où l’on souhaite (15 ans dans son cas).
Références citées
- L’épisode « précédent » est souvent cité dans cette conversation, mais il fait référence au s09e09 (Devenir professionnel·le de l’écriture, trois récits), enregistré juste avant (mais dans la diffusion, le s09e10 est le troisième volet de l’enregistrement à l’Ouest Hurlant)
- Jean-Philippe Jaworski
- Obscure Mag’
- Les éditions Don Quichotte
- Léa Silhol
Le festival des cultures de l’imaginaire l’Ouest Hurlant à Rennes reçoit toute l’équipe de Procrastination et surtout VOUS : l’invité du podcast sur cette saison, c’est vos questions, vos interrogations, avec trois réponses contradictoires pour le prix d’une !
Merci à l’Ouest Hurlant et toutes ses équipes de nous avoir invité·es et de nous avoir donné une salle et une heure pour rendre ces conversations possibles. C’est un splendide festival qu’on vous encourage à suivre !
- https://www.ouest-hurlant.com/
- https://www.facebook.com/OuestHurlant/
- https://twitter.com/ouesthurlant
- https://www.instagram.com/ouesthurlant/
- http://ouesthurlant.lepodcast.fr pour retrouver les tables rondes des éditions passées !
À présent, nous parlons d’organisation de notes, de recherches et de leur mise en action : applications, ressources et carnets.
(Note de Lionel : en effet, la référence citée était bien la Bhagavad-Gita.)
Le proverbe dit qu’on ne peut se baigner deux fois dans la même rivière, et chaque parcours d’artiste est unique ; mais dans cet épisode, tout le monde dévoile les coulisses de ses débuts, et notamment les premiers contacts, dans l’espoir peut-être d’inspirer ceux et celles qui suivent.
Estelle a le début de carrière peut-être le plus proche de l’époque actuelle, grâce à la présence d’Internet ; elle mentionne l’importance des salons dans son parcours, mais rappelle que ce n’est pas non plus une nécessité.
Mélanie parle aussi de l’importance des rencontres, mais qu’elles ne sont pas nécessairement difficiles à entreprendre ; beaucoup de contacts se déroulent naturellement, autour de la passion et des goûts communs.
Lionel évoque la tradition perdue du fanzinat, et montre combien saisir la bonne occasion qui est offerte peut infléchir le cours d’une carrière, voire d’une vie.
Références citées
- Le festival Imaginales
- Le festival les Galaxiales
- Poppy Z. Brite
- La revue Ténèbres
- Fabrice Bourland et la revue Nouvelle Donne
- Les éditions NestiveQnen
- Les éditions L’oxymore
- Léa Silhol
- Le commandant Cousteau
- Le festival Étonnants Voyageurs
- Mœbius
- Jean-Pierre Dionnet
- Stéphane Manfrédo
- La revue Galaxies
- La revue Bifrost
- (À cette fameuse table ronde d’Étonnants Voyageurs, Lionel se demande avec le recul si la troisième revue présente n’était peut-être pas plutôt Yellow Submarine)
- Stéphanie Nicot
- Jean-Daniel Brèque
- Lucie Chenu
- Les éditions Critic
- Le festival Utopiales (et le bar de madame Spock)
La toute première étape des corrections – et peut-être la plus insaisissable – consiste à acquérir le recul sur son manuscrit pour le recevoir tel qu’il a été écrit et non voulu : dans cet épisode, technique et astuces pour hâter ou faciliter ce processus.
Lionel rappelle le conseil fondamental : le recul vient du temps ! Et recommande aussi fortement de changer de média et de contexte. Mélanie appuie l’importance des bêta-lecteurs, qui nourrissent à la fois l’impatience et donnent les premiers retours sur l’existence d’un texte hors de l’esprit. Estelle propose des approches techniques pour parvenir à extérioriser le texte et le voir sous un angle se rapprochant de l’objectivité.
Références citées
- Edmond Rostand
- Word
- Scrivener
- Un idéal platonicien
Suite et fin de notre conversation sur la liberté en art et la validation auctoriale : Mélanie rappelle que quand on crée, on participe à façonner le monde à son échelle, à disséminer des visions, et qu’on peut donc être partie prenante de ce qu’on souhaite voir ou non ! Estelle rappelle la place des codes dans l’histoire d’un genre, mais que ceux-ci sont justement liés à des horizons qui évoluent constamment. Enfin, Lionel met en avant les rôles cathartiques et fantasmatiques de la fiction, qui en font un espace de jeu et d’exploration et pas toujours un modèle du réel.
Références citées
- Edgar Allan Poe
- Love Lies Bleeding, film de Rose Glass
- « Things Have Gotten Worse Since we Last Spoke », Eric LaRocca (VF : « As-tu mérité tes yeux ? »)
- J.K. Rowling
- Franz Kafka
- Dexter, série de James Manos Jr. adaptée des romans de Jeff Lindsay
- Gandhi
- Les Sith
- Lolita, Vladimir Nabokov
- American Psycho, Brett Easton Ellis
- The Boys, série de Eric Kripke adaptée des comics de Garth Ennis et Darick Robertson
- Breaking Bad, série de Vince Gilligan
Certains discours clament aujourd’hui que « on ne peut plus rien dire » et que l’art se trouve contraint par une sorte de morale bien-pensante. Vaste et important sujet, qui touche aux valeurs que l’on véhicule dans son œuvre et à l’usage que l’on fait de la parole donnée.
Estelle commence par un rappel vital : c’est ici une conversation plutôt philosophique sur la morale des œuvres. Dans la réalité, la censure remonte en flèche en Occident, avec des interdictions d’ouvrages touchant aux questions queer, à l’esclavage, à l’histoire.
Lionel soumet qu’il n’est pas si difficile de naviguer le discours d’une œuvre, dès lors qu’on garde en tête le concept simple et ancien de validation auctoriale. Mélanie crée en s’interrogeant sur le discours qu’elle veut voir exister dans le monde ; sur ce qu’il contribue à celui-ci, et sur l’impact qu’elle souhaite avoir sur le lectorat. Estelle ajoute la dimension temporelle des genres : les codes ont une histoire, s’inscrivent dans un contexte, mais comme les horizons évoluent, il est important d’interroger et revisiter les anciens motifs.
Références citées
- Franz Kafka
- Lolita, Vladimir Nabokov
- The Boys, série TV adaptée des comics de Garth Ennis et Darick Robertson
- James Ellroy, Un tueur sur la route
Le festival des cultures de l’imaginaire l’Ouest Hurlant à Rennes reçoit toute l’équipe de Procrastination et surtout VOUS : l’invité du podcast sur cette saison, c’est vos questions, vos interrogations, avec trois réponses contradictoires pour le prix d’une !
Merci à l’Ouest Hurlant et toutes ses équipes de nous avoir invité·es et de nous avoir donné une salle et une heure pour rendre ces conversations possibles. C’est un splendide festival qu’on vous encourage à suivre !
- https://www.ouest-hurlant.com/
- https://www.facebook.com/OuestHurlant/
- https://twitter.com/ouesthurlant
- https://www.instagram.com/ouesthurlant/
- http://ouesthurlant.lepodcast.fr pour retrouver les tables rondes des éditions passées !
À présent, nous parlons d’organisation de notes, de recherches et de leur mise en action : applications, ressources et carnets.
Le prologue le plus célèbre de l’imaginaire est probablement celui du *Seigneur des Anneaux* ; mais Lionel argue que ce n’est plus vraiment possible d’en écrire ainsi de nos jours… Qu’est-ce qui fait un bon, ou un mauvais prologue ? Quels en sont les atouts, les fonctions ?
Estelle les adore ! Ils peuvent donner un avant-goût du premier chapitre, avancer les enjeux du récit, créer des contrastes, établir le pacte de lecture. (Et elle aime aussi les prologues mythologiques.)
Lionel les voit comme une énorme promesse narrative, qu’il va falloir payer par la suite : attention à ça !
De son point de vue de lectrice et traductrice, Mélanie approuve l’aspect accrocheur du prologue, et parle un peu des techniques de Brandon Sanderson.
Références citées
- Game of Thrones, série TV adaptée des romans de G. R. R. Martin
- Furiosa, film de George Miller
- Jean Racine
- « Les Archives de Roshar », série de Brandon Sanderson
- X-Files, série TV de Chris Carter
intéressant...mais pourquoi tout le monde parle à toute vitesse ? 🥴