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La Maison de la Poésie
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La Maison de la Poésie

Author: Maison de la Poésie Paris

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Description

La Maison de la Poésie de Paris est une scène de lectures, de rencontres et de création dédiée à la voix des poètes et des écrivains. Elle s'adresse aussi bien à ceux qui ont toujours un livre en poche qu'à ceux qui découvriront le texte porté autrement, par la scène, la voix, la musique, l'image...
691 Episodes
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Lecture par Florence Le Corre Entretien mené par Raphaëlle Leyris Une femme est partie. Elle a quitté la maison, défait sa vie. Elle pensait découvrir une liberté neuve mais elle éprouve, prostrée dans une chambre d’hôtel, l’élémentaire supplice de l’arrachement. Et si rompre n’était pas à sa portée ? Si la seule issue au chagrin, c’était revenir ? Car sans un homme à ses côtés, cette femme a peur. Depuis toujours sur le qui-vive, elle a peur. Mais au fond, de quoi ? Dans ce texte Maria Pourchet entreprend une archéologie des terreurs d’enfant qui hantent les adultes, au cœur des forêts du Grand Est, sur les traces de drames intimes et collectifs. À lire – Maria Pourchet, Tressaillir, Stock, 2025.
Dialogue avec Mohamed Mbougar Sarr Entretien mené par Alexandra Schwartzbrod Années 2010. Wafa et Adel habitent Alger. Ces deux adolescents s’aiment d’un amour farouche et ardent. Chaque jour, ils tentent d’inventer leur vie, tiraillés entre désir d’émancipation et loyautés familiales. En eux remue confusément le même sentiment de révolte : ils étouffent sous le conformisme ambiant. Un jour, ils rencontrent Slim, en révolte lui aussi, « inadapté » comme eux, ancien prof de fac, quarantenaire misanthrope. Érudit, généreux, il devient leur pygmalion, les initie à la philosophie, au cinéma, à la littérature. C’est un homme blessé pourtant, lui-même égaré, qui s’est fixé une mission, celle de sauver ces « enfants ». Ces trois-là vont nouer une relation fusionnelle, presque mystique. Entre révolution intime et révolution politique, et si se traçait là leur chemin vers la rédemption ? À lire – Hajar Bali, Partout le même ciel, Belfond, 2025 – Mohamed Mbougar Sarr, La plus secrète mémoire des hommes, (Prix Goncourt 2021), éd. Philippe Rey, 2021.
Lecture par Constance Dollé Entretien mené par Marie-Madeleine Rigopoulos Que sait-on de Yann Andréa ? On sait qu’il a vécu seize ans avec Marguerite Duras, chez qui il s’était présenté à l’été 1980. Il avait vingt-huit ans et elle soixante-six. Cet amour-là, il l’a lui-même écrit dans un livre. Mais de sa vie d’avant et de sa vie d’après, on connaît peu de choses. Julie Brafman est partie sur les traces de ce personnage énigmatique, jusqu’à trouver, dans une chambre rose, des photos, des journaux, des carnets qu’il a laissés avant de disparaître dans la nuit. Avec une écriture élégante et envoûtante, l’autrice fait revivre cet homme aussi singulier qu’émouvant et, en entrelaçant le récit intime, l’enquête et des archives inédites, elle raconte une histoire d’amour et de littérature. À lire – Julie Brafman, Yann dans la nuit, Flammarion, 2025.
Parce qu’elle a laissé ses amies organiser leur escapade durant ce week-end de trois jours, Clotilde se retrouve dans une ville qu’elle avait rayée de la carte. Ici, il y a vingt ans, elle a vécu avec Monsieur, un homme qui fit d’elle sa Madame sous prétexte de lui faire du bien. C’est ainsi que Clotilde se dépouilla d’elle-même, jusqu’à devenir un simple objet, mais un objet d’amour. De son assujettissement d’alors, Clotilde a encore honte, et elle a beaucoup de mal à se découdre la bouche pour reconnaître les faits. La preuve : ni Adélaïde, ni Judith, ni Bérangère, ni Hermeline ne connaissent cette histoire, et aucune ne se doute qu’à deux rues de leur location, dans son immense maison, habite toujours Monsieur. Clotilde se demande si libérer sa parole pourrait aider la honte à enfin changer de camp. À lire – Chloé Delaume, Ils appellent ça l’amour, Seuil, 2025
Entretien mené par Marie-Madeleine Rigopoulos Le narrateur de ce roman, jeune écrivain en herbe qui se fait volontiers appeler Berado prince de Zamunda, vit sous la coupe et dans l’ombre de son grand frère des faubourgs de Pointe-Noire, un certain Benoît, qu’il est venu rejoindre à Paris. Ce dernier, personnage fantasque, exerce sa verve dans le quartier de Château Rouge. Rien n’est vraiment clair dans sa vie et il accumule les aventures de tous ordres. Tout est réuni pour une embrouille. Mais les pistes se mélangent. Berado cherche à fausser les cartes et imposer sa version des faits. Son récit commence, sans cesse interrompu, et bientôt il plonge dans un étrange flottement, entre rêve et réalité. Est-ce l’effet du thé qu’on lui sert ? Dans ce roman à la fois drôle et sarcastique peuplé de personnages hauts en couleur, Alain Mabanckou offre les Mille et Une Nuits de l’exil africain. À lire – Alain Mabanckou, Ramsès de Paris, Seuil, 2025
Entretien mené par Nathalie Crom Kolkhoze est le roman vrai d’une famille qui couvre plus d’un siècle d’histoire, russe et française, jusqu’à la guerre en Ukraine, traversant la révolution bolchévique, l’exil en Europe des Russes blancs, deux guerres mondiales, l’effondrement du bloc soviétique, la Russie impériale de Poutine et ses guerres, tout en pénétrant dans une saga familiale à la fois follement romanesque et tragique. Ce grand récit familial et historique, qui mêle souvenirs poignants, rebondissements, secrets de famille, anecdotes inattendues et géopolitique, est aussi un texte intime sur la vie et la mort des siens, et sur l’amour filial. À lire – Emmanuel Carrère, Kolkhoze, P.O.L., 2025
Rencontre organisée & animée par Alain Pétrus Lecture par Frédéric Andrau Dans le cadre du Festival Les Traversées du Marais Adolescent, Hubert Védrine a été ébloui par le Camus des Noces, de L’Été et de L’Étranger. Si par la suite, la vie l’a emmené vers d’autres horizons, il n’a pour autant jamais oublié Camus. Avec le temps, Hubert Védrine a eu envie de relire l’œuvre entière, de comprendre comment Camus avait incarné et continue d’incarner une éthique de vie, moins fondée sur la morale que sur la droiture, et comment il peut encore nous « protéger des temps sans esprit ». S’appuyant sur son livre et sa passion pour l’auteur, Alain Pétrus échangeant avec Hubert Védrine partageront avec le public l’actualité de Camus. Hubert Védrine fut secrétaire général de l’Élysée sous la Présidence de François Mitterrand (1991-1995), puis ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Lionel Jospin (1997 à 2002,) sous la présidence de Jacques Chirac. Il est l’auteur de plus d’une vingtaine d’ouvrages et intervient régulièrement dans les médias français et internationaux sur des sujets de géopolitique en France et à l’étranger. À lire – Hubert Védrine, Camus notre rempart, Plon, 2024
C’est l’histoire d’une fille qui n’est pas d’accord avec l’ordre social. Nos visages sont-ils des images, des devantures ? Notre attention est-elle devenue une propriété, comme les terrains ? Est-ce que quelque chose s’est cassé en nous ? De l’enfance à l’écriture, en passant par un bar mystérieux, une maison abandonnée, un immeuble rempli de sectes ou le sommet d’une montagne, la narratrice nous entraîne dans une odyssée parsemée de miroirs homériques, de chants d’aèdes qui nous montrent le livre en train de se faire. Les Forces reprend et détourne les motifs du roman d’apprentissage. Alternant le prosaïque et le théorique en un éclair, le livre se déploie dans une narration allant du tragique au comique. L’ensemble est porté par une nature perçue comme un flux incessant, une énergie vitale, dont chaque élément peut contenir la totalité. On pense à Fiodor Dostoïevski, à Samuel Beckett, à Simone Weil également dans son approche de la force. À lire – Laura Vazquez, Les forces, éd. du sous-sol, 2025
Par l'autrice & Jean-René Lemoine Sphinx est une histoire d’amour. Un amour de boîtes de nuit et de cabarets, entre A*** et « je », à Paris et New-York. L’originalité du livre : l’asexuation des deux protagonistes principaux. À aucun moment l’autrice ne dévoile le genre de ses personnages. Leur amour est celui d’énigmes ambiguës et mystérieuses, figures idéales pour traiter de la différence et du superflu des normes édictées par la société traditionnelle. Chaque lecteur voit dans le livre le couple amoureux qu’il souhaite y trouver. Sphinx c’est la grande inconnue des liens que nous créons. Ce livre-manifeste, audacieux et étrange, dit la beauté de la marge. Son style économe, piquant et ironique, envoûte totalement, même les âmes les plus rigides. Influencé par l’Oulipo (mouvement qu’Anne Garréta rejoindra en 2000), Sphinx avait révélé en 1986, une jeune romancière qui étonnait par sa maturité. À lire – Anne F. Garréta, Sphinx (avec une préface inédite de l’autrice), coll. « L’Imaginaire », Gallimard, 2025 (1ère édition : 1986).
Les poètes palestiniens #2

Les poètes palestiniens #2

2025-07-1601:50:26

Avec Abdellatif Laâbi, Anas Alaili, Najwan Darwish, Tarik Hamdan, Marwan Makhoul, Nida Younis & Ghassan Zaqtan Musique : Lola Malique À l’occasion du 42e Marché de la Poésie dont la poésie palestinienne est l’invitée d’honneur, six poètes palestinien.nes et leurs traducteur.ices seront aux côtés d’Abdellatif Laâbi : Anas Alaili, Najwan Darwish, Tarik Hamdan, Marwan Makhoul, Nida Younis et Ghassan Zaqtan Soirée organisée dans le cadre de la Périphérie du 42e Marché de la Poésie À lire – Anthologie de la poésie palestinienne d’aujourd’hui, textes choisis et traduits de l’arabe (Palestine) par Abdellatif Laâbi, réunis par Yassin Adnan, Points Poésie, 2022 – Abdellatif Laâbi, La Terre est une orange amère, Le Castor Astral, 2023 – Anas Alaili, Avec une petite différence, Polder, 2010 – Najwan Darwish, Tu n’es pas un poète à Grenade, traduit de l’arabe (Palestine) par Abdellatif Laâbi, Le Castor Astral, 2023 – Tarik Hamdan, Exercices d’apprentissage, traduit de l’arabe (Palestine) par Antoine Jockey, LansKine, 2023 – Nida Younis, Palestine en éclats – une anthologie de poésie palestinienne féminine, traduction & présentation par Mohamed Kacimi, Al Manar, 2025 – Nida Younis, Je ne connais pas la poésie, traduction par Mohamed Kacimi el Hassani, présentation par Adonis, Al Manar, 2022 – Ghassan Zaqtan, Résurgence du passé, traduit de l’arabe (Palestine) par Frank Bouka, M.E.O éditions, 2024.
Entretien mené par Rym Khene Ce premier recueil de poèmes de l’auteur palestinien Karim Kattan est une collection de jardins : l’herbier ou la cartographie d’un jardin planétaire (des lieux, des temps : l’antiquité biblique palestinienne, un check-point, une Méditerranée grecque, ou une légende arthurienne). Un jardin fait de tous les jardins qui emmène à la rencontre de personnages aussi divers que des déesses antiques, des chevaliers errants, des héros et des saintes palestiniennes, des soldats et des sorcières. Se construit alors une sorte de méta-lieu électif et intime, comme une réponse fictionnelle et légendaire aux atteintes physiques et aux empreintes définitives de l’aliénation et de l’occupation. Photo : ©Rebecca Topakian À lire – Karim Kattan, Hortus Conclusus, L’Extrême Contemporain, 2025.
Les poètes palestiniens #1

Les poètes palestiniens #1

2025-07-1601:38:29

Avec Abdellatif Laâbi, Samer Abu Hawwash, Hend Jouda, Jumana Mustafa & Raed Wahash Lecture par Nada Yafi & Qods Laâbi Musique : Lola Malique À l’occasion du 42e Marché de la Poésie dont la poésie palestinienne est l’invitée d’honneur, des poètes palestien.nes seront présent.e.s en compagnie de leurs traducteur.ices, aux côtés d’Abdellatif Laâbi : Samer Abu Hawwash, Hend Jouda, Jumana Mustafa et Raed Wahash. En raison de la situation internationale, Maya Abu al-Hayyat et Asmaa Azayzeh, initialement programmées, ne pourront être présentes. Des extraits de leurs textes seront lus par Nada Yafi et Qods Laâbi. Soirée organisée dans le cadre de la Périphérie du 42e Marché de la Poésie À lire – Anthologie de la poésie palestinienne d’aujourd’hui, textes choisis et traduits de l’arabe (Palestine) par Abdellatif Laâbi, réunis par Yassin Adnan, Points Poésie, 2022 – Abdellatif Laâbi, La Terre est une orange amère, Le Castor Astral, 2023 – Maya Abu al-Hayyat, Robes d’intérieur et guerres, trad. de l’arabe (Palestine) par Mireille Mikhail, Héros Limite, 2024. Raed Wahash, Jusqu’à la fin des fins, traduit de l’arabe (Palestine) par Antoine Jockey, Al Manar, 2021.
Par Philippe-Jean Catinchi, Souleymane Diamanka, Yannick Jaulin & Thibault de Montalembert À l’occasion de la parution de l’ultime roman du conteur visionnaire Henri Gougaud, la Maison de la Poésie rend hommage à cet artiste disparu il y a un an. La soirée débutera avec une lecture portée par le comédien Thibault de Montalembert et ensuite commentée par Philippe-Jean Catinchi, journaliste au Monde. Écrire pour consigner la justice implacable du tribunal de l’Inquisition, la haine et ses ravages, la liberté bafouée, les bûchers qui se dressent sous le ciel obscurci. Écrire pour porter témoignage. Écrire pour résister. La seconde partie de la soirée sera composée de deux performances, l’une de Yannick Jaulin, conteur et acteur et l’autre de Souleymane Diamanka, poète et slameur. Conter, slamer pour donner à entendre la mémoire des sources et les voix du passé, la musique du cœur du monde. À lire – Chez Albin Michel : Henri Gougaud, De ciel et de cendres, 2025 – Contes impatients d’être vécus, 2023 – Souleymane Diamanka, De la plume et de l’épée, coll. « Poésie », Points, 2023
Lecture par l'auteur Entretien mené par Colombe Boncenne Tout se tient explore la sensation de manque évoquée par Pasolini et Brecht, tout en interrogeant si ce vide est véritablement une absence ou si le monde offre déjà assez de matière pour l’émerveillement. Structuré en une diversité de formes (poèmes, proses, essai sur Pasolini), l’ouvrage capte les variations du quotidien et des saisons comme un baromètre du réel. Plutôt qu’un message, il propose une écoute attentive du dialogue entre soi et le monde, où la langue poétique devient l’espace où tout se relie. À lire – Stéphane Bouquet, Tout se tient, P.O.L., 2025.
Lecture par Constance Dollé Entretien mené par Marie-Madeleine Rigopoulos Interprète : Marguerite Capelle Au sommet de sa carrière, Elsa M. Anderson perd ses moyens et quitte la Salle dorée de Vienne en plein récital du Concerto n°2 de Rachmaninov. Une fuite en avant qui prend rapidement la forme d’une quête d’identité. D’Athènes à Londres puis à Paris, Bleu d’août dresse le portrait éblouissant, tout en mélancolie et métamorphose, d’une femme empêchée de jouer sa partition tant qu’elle ne se confronte pas à son passé. À lire – Deborah Levy, Bleu d’août, trad. de l’anglais par Céline Leroy, éd. du sous-sol, 2025.
Entretien mené par Sylvie Tanette Dans cet autoportrait romanesque, Marie NDiaye propose quatre variations autour d’un événement essentiel de sa biographie : le départ brutal de son père sénégalais après sa naissance en France. Autour de ce point de bascule, Marie NDiaye tisse quatre histoires : la première met en scène sa mère à la mémoire défaillante qui se souvient, puis elle suit l’histoire de la jeunesse de ses parents. Le troisième temps est un monologue retraçant les vraies raisons du départ de son père. Enfin, dans le dernier mouvement, la narratrice a rendez-vous avec un père inconnu qui n’est pas celui qu’elle avait imaginé… Le bon Denis est un livre envoûtant. Il révèle une Marie NDiaye enfantine, malicieuse, surprenante. On y reconnaît à chaque page son visage, son sourire, sa timidité teintée d’insolence et de douceur. De liberté aussi. À lire – Marie NDiaye, Le bon Denis, Mercure de France, 2025.
Entretien mené par Lucie Servin Interprète : Fabienne Gondrand En 2018, Emil Ferris et son alter ego loup-garou, Karen Reyes, surgissaient dans notre horizon pour soudain tout éclairer d’une lumière noire, gothique et pop. Nous offrant plus qu’un livre, elles nous ont ouvert un monde, où se redéfinissait la figure du Monstre. À l’occasion de la publication du deuxième tome de Moi, ce que j’aime c’est les monstres, Emil Ferris revient avec son dessin au stylo bille et un univers encore plus monstrueux. Rencontre proposée en partenariat avec la revue Kometa. À lire – Emil Ferris, Moi, ce que j’aime c’est les monstres (tome 2), éd. Monsieur Toussaint Louverture, 2024.
Entretien mené par Nathalie Crom « Il n’y a rien de tel que la réalité. » On pourrait dire que ce livre est un récit de voyages dans la réalité ou vers la réalité. Avec un premier voyage, il y a plus de vingt ans, où deux jeunes femmes en sac à dos, Netcha, la narratrice, et Maga, une amie espagnole, essaient de rejoindre un village du Chiapas, au Mexique, appelé précisément La Realidad. Quête autant politique qu’initiatique et intime. Si les deux amies renoncent en chemin, elles ne renoncent jamais vraiment. Et c’est bien sûr quand elles décident d’arrêter de voyager, que le vrai voyage commence vraiment. « Combien de fantômes murmurent encore dans ce livre ? » se demande, à la fin, la narratrice. Celui du mystérieux leader zapatiste, le sous-commandant Marcos, ceux des Indiens en lutte du Chiapas, celui d’Antonin Artaud qui en 1936 fit un voyage énigmatique au Mexique, mais aussi les fantômes d’une existence en quête d’un lieu autre, et le fantôme de la réalité, celui de nos blessures et de nos illusions. Ce nouveau livre de Neige Sinno, autobiographique lui aussi, confirme avec profondeur son talent d’écrivain. À lire – Neige Sinno, La Realidad, P.O.L., 2025.
Entretien animé par Rodolphe Perez « Le violon disait aux uns que leur temps était venu, aux autres que leur temps était fini », note Vassili Grossman dans un émouvant passage de Vie et Destin. Le poème peut-il tenter de rejouer la partition d’un violon seul, en espérant que la singularité d’une expérience prenne valeur symphonique, et parle pour chacun ? Nous n’aurions pas tout à fait perdu le monde qui sous nos yeux s’effondre si nous savions le dire encore. À la suite de Bach, et quelle que soit la disproportion des moyens, on rêverait qu’un chant de catastrophe soit aussi le lieu d’un réveil : Pour toute force l’éphémère la vraie vie parie sur le givre qu’on regarde aux fenêtres fondre Olivier Barbarant À lire – Olivier Barbarant, Partitas pour violon seul, coll. « Blanche », Gallimard, 2024.
Entretien mené par Raphaëlle Leyris À travers cet ensemble de réflexions (issues de conférences données 2022 à l’université d’Oxford), Juan Gabriel Vásquez explore les caractéristiques du roman, les liens entre fiction et réalité, les zones d’ombre dont s’empare la littérature pour éclairer l’Histoire et sa capacité unique à « traduire » la complexité des vies humaines. Pour assoir son propos, il convoque une pléiade d’écrivains – Zadie Smith, Proust, Yourcenar, Kundera, Defoe, Tolstoï, Tchekhov, etc. –, analyse l’histoire colombienne et sa violence ou observe comment le célèbre récit du massacre des bananeraies de Cent Ans de solitude est devenu une vérité pour une partie de ses compatriotes. Réponse subtile et argumentée à la question de l’appropriation culturelle, portés par l’érudition de leur auteur, ces textes cherchent à redéfinir les usages de la fiction et les raisons pour lesquelles, aujourd’hui, elle est plus indispensable que jamais. À lire – Juan Gabriel Vàsquez, La traduction du monde, traduit de l’espagnol (Colombie) par Isabelle Gugnon, Seuil, 2025.
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Comments (1)

Lamine Faye

Ce texte est carrément l'antithèse de Faim !

Jan 16th
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