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Géopolitique

Author: RFI

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Géopolitique parcourt les grandes régions du monde auxquelles sont associés des enjeux majeurs. Marie-France Chatin invite au débat chercheurs et experts, afin que soient expliqués et mis en lumière les différents mécanismes qui régissent les rapports entre les sociétés et leur environnement. Les invités de Géopolitique confrontent leurs regards sur un sujet d’actualité internationale. Une émission présentée par Marie-France Chatin. Réalisation et technique : Mathias Golshani. Avec la collaboration de Cécile Lavolot. *** Diffusions le samedi et le dimanche à 17h10 TU vers toutes cibles.

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Alors que Paris s’apprête à commémorer, ce jeudi 13 novembre 2025, les attentats les plus meurtriers de son histoire, dix ans plus tard, le terrorisme islamiste reste un danger… en France, mais pas seulement. Dans un rapport datant du mois d’août dernier, les Nations unies assurent que la menace que représentent le groupe État islamique et ses affiliés «reste intacte», sa «stratégie» s’orientant «de plus en plus» vers l’Afrique. Au Moyen-Orient aussi, dans les régions irako-syriennes qu’elle dominait, il y a dix ans, l’organisation pourrait potentiellement regagner de l’influence. Sans oublier une autre branche particulièrement active en Asie centrale. Alors comment le terrorisme islamiste parvient-il à perdurer ? Comment expliquer son influence dans certaines régions du monde ? Et peut-on faire face à cette menace ?   Invités - Anne-Clémentine Larroque, historienne, spécialiste des idéologies islamistes. Auteure de Géopolitique des islamismes et Le trou identitaire (PUF) - Myriam Benraad, politologue, spécialiste de l’Irak et du Moyen-Orient. Auteure de cet ouvrage : L’État islamique est-il défait ? (CNRS Éditions) - Nicolas Normand, ancien ambassadeur de France au Mali, au Congo-Brazzaville et au Sénégal. Auteur du Grand livre de l’Afrique : chaos ou émergence au sud du Sahara ? (Eyrolles).
Ce sera le 6è scrutin depuis la chute de Saddam Hussein en 2003 : les Irakiens s’apprêtent à voter, ce mardi 11 novembre 2025, aux élections législatives pour désigner, parmi plus de 7 000 candidats, les 329 députés du Conseil des représentants. L’issue du scrutin ouvrira la voie à des négociations pour désigner le Premier ministre, poste actuellement occupé, depuis 2022, par Mohammed Chia al-Soudani, candidat à un nouveau mandat. Ces élections interviennent peu de temps après le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza, l’affaiblissement du Hezbollah au Liban, la chute de Bachar el-Assad en Syrie. Autant d’événements qui font de Bagdad un carrefour stratégique au Moyen-Orient. Le voisin iranien l'a bien compris et espère conserver son influence en Irak, tout comme les États-Unis, justement soucieux de limiter le rayonnement de Téhéran. Et entre ces deux alliés opposés, beaucoup d’Irakiens souhaiteraient, eux, que leur pays trace sa propre route… Reste à savoir si la classe politique partage réellement cette volonté.    Invités - Myriam Benraad, politologue, spécialiste du Moyen-Orient. Auteure de ce livre : L’Irak par-delà toutes les guerres (Le Cavalier bleu) - Pierre-Jean Luizard, directeur de recherche émérite au CNRS, historien des islams au Moyen-Orient. Auteur de cet ouvrage : Les racines du chaos. Cinq États arabes en faillite (Tallandier) - Adel Bakawan, directeur de l’European Institute for Studies on the Middle East and North Africa (EISMENA). Auteur de ce livre : La décomposition du Moyen-Orient. Trois ruptures qui ont fait basculer l’histoire (Tallandier).
Histoire et mémoire sont omniprésentes dans la vie des États comme sur la scène internationale. Elles se déploient toutes deux sur le territoire du passé qu’elles ressuscitent chacune à sa manière, mais à des fins qui peuvent paraître opposées. Individuelle, collective, la mémoire peut être aussi refoulée, comme l’a été celle de la guerre d’Algérie, ou celle des «disparus» sous la dictature argentine. Elle peut être également manipulée ou «obligée» au travers de ce «devoir de mémoire» devenu omniprésent dans les années 1990, souvent invoqué pour la Shoah. À côté de la mémoire ou des mémoires, l’histoire a non seulement toute sa place, mais elle a un rôle, celui de sentinelle de la vérité, chargée de mettre le passé à bonne distance afin d’apaiser les éventuelles tensions. La réalité est parfois autre à constater combien l’histoire peut demeurer une arme de guerre fatale entre les mains de dictateurs qui y cherchent et leur légitimité et la justification de leur politique de conquête. Pour cette édition en partenariat avec la revue QUESTIONS INTERNATIONALES et son numéro intitulé « Le passé kidnappé ? »,  Invités : Sabine Jansen, rédactrice en chef de Questions Internationales, professeure de Relations internationales au CNAM et chercheuse associée à Paris Cité Paul Max Morin, docteur en Sciences politiques, chercheur au Center for the Sciences of Place and Memory de l’Université de Stirling au Royaume-Uni et associé au CEVIPOF de Sciences Po. Co-auteur avec Sébastien Ledoux de «L’Algérie de Macron. Les impasses d’une politique mémorielle», PUF   Alexandre Sumpf, historien, professeur à l’Université de Strasbourg. «Les Soviétiques en guerre. 1939-1949», éd. Tallandier 2025.
Donald Trump a fait de la lutte contre la drogue et l’immigration, deux piliers de sa politique étrangère. Les États-Unis ont ordonné le déploiement dans les Caraïbes du porte-avions USS Gerald Ford en appui de leurs opérations de lutte contre le narcotrafic en Amérique latine. Il mettra plusieurs semaines avant d’arriver. Et on a entendu le président américain annoncer avoir autorisé la CIA à mener des opérations clandestines au Venezuela, sans préciser bien sûr lesquelles. Plusieurs élus démocrates au Congrès et quelques républicains ont questionné la légalité de la destruction systématique d’embarcations suspectes comme c’est le cas depuis plusieurs mois, au lieu de les arraisonner selon ce qui se fait généralement dans les opérations anti-drogue. La démonstration de force à laquelle on est en train d’assister est inédite alors que les États-Unis ont une histoire longue avec l’Amérique latine. Huit navires de guerre et plus de 10.000 soldats sont d’ores et déjà mobilisés dans la mer des Caraïbes. À l’évidence, Donald Trump est en train de revenir sur la logique de sphère d’influence et veut remettre de l’ordre -son ordre- en Amérique latine pour contrer l’influence de la Chine et de la Russie. Il le fait de manière ouverte alors que la puissance américaine repose aussi sur la culture du secret et des opérations clandestines. Invité : Raphaël Ramos, chercheur associé à l’Université de Montpellier Paul-Valéry, spécialiste de l’histoire du renseignement et la politique de sécurité nationale des États-Unis. Membre de la rédaction de la publication spécialisée «Intelligence online». «La puissance et l’ombre. 250 ans de guerres secrètes de l’Amérique», aux éditions du Cerf. 
Le commerce mondial est balloté depuis des mois par les menaces, les «deals», les revirements spectaculaires et l’incertitude permanente au gré des annonces du président des États-Unis. Donald Trump a toutefois confirmé qu’il rencontrerait Xi Jinping en marge du sommet de l’APEC qui réunira les 31 octobre et 1er novembre 2025 en Corée du Sud, les chefs de 21 économies de la planète qui bordent le Pacifique. Il s’agira de la première rencontre entre les deux leaders depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier 2025. Elle s’inscrit dans une période d’intenses recompositions géopolitiques caractérisée à la fois par la rivalité sino-américaine imprégnée par la personnalité imprévisible de Donald Trump et la détermination chinoise à devenir la première puissance mondiale. Que peut-il résulter de cette rencontre et de ce sommet de l’APEC dans un contexte global très incertain et fluctuant ? Invités Valérie Niquet, spécialiste de l’Asie à la FRS. «L’Indo Pacifique, nouveau centre du monde», éd. Tallandier Marc Julienne, directeur du Centre Asie de l’IFRI Pierre-Antoine Donnet, rédacteur en chef du trimestriel Asia Magazine et du site d’informations sur l’Asie, Asialyst.
Javier Milei, le président argentin est à un tournant majeur de sa présidence, avec les élections législatives de mi-mandat qui se tiennent ce 26 octobre 2025. Ce scrutin intervient alors que le pays traverse une période d’instabilité économique, de fortes attentes de réforme, mais aussi de doutes, de tensions et de divisions. Le président Javier Milei, élu en 2023 sur un programme radical de transformation économique et politique, voit ces élections comme un test crucial pour sa capacité à faire passer ses réformes. Dans un contexte de remise en cause de sa politique, l’Argentine entretient par ailleurs des relations complexes avec les États-Unis et son président Donald Trump, des liens économiques, diplomatiques, stratégiques qui pourraient jouer un rôle non négligeable dans l’évolution de la donne argentine. Invités : Célia Himelfarb, économiste, professeure invitée à l’Institut des Hautes Études de l’Amérique Latine de l’Université Sorbonne-Nouvelle Sébastien Velut, directeur de recherches à l’IRD, Institut de Recherche pour le Développement Denis Merklen, sociologue, professeur à l’Université Sorbonne-Nouvelle et directeur de l’Institut des Hautes Études d’Amérique Latine. 
À quelques jours de Art Basel Paris, le rendez-vous majeur du marché de l’art contemporain, le monde de l’art vit une période de bouleversements. Les grandes foires se multiplient, les collectionneurs se globalisent, les maisons de vente s’internationalisent — les équilibres changent. La place de Paris se renforce, profitant à la fois du Brexit et de l’effervescence culturelle post-Covid. Les pays du Golfe, eux, investissent massivement dans les musées, les fondations et les foires, cherchant à transformer le soft power pétrolier en influence culturelle. Et puis, de l’autre côté de l’Atlantique, le climat politique américain — marqué par le retour de Donald Trump et une certaine crispation identitaire — pourrait peser sur le marché et sur la liberté des artistes. Pour l’heure, le marché américain n’en reste pas moins toujours fort. Comment se porte aujourd’hui le marché de l’art contemporain ? Quelles sont les nouvelles places fortes ? Quels artistes dominent la scène ? Et comment les bouleversements politiques, économiques et culturels redessinent-ils la carte mondiale de l’art ? Invités :  Nathalie Obadia, galeriste spécialisée dans l’art contemporain, avec deux espaces à Paris et un à Bruxelles. Enseignante à Sciences Po. «Géopolitique de l'art contemporain» et «Figures de l’art contemporain», éditions le Cavalier Bleu Alain Quemin, professeur de Sociologie de l’art à l’Université Paris VIII. Contributeur de la presse artistique. «Le monde des galeries. Art contemporain, structure du marché et internationalisation», éditions du CNRS. Version anglaise, chez  Bloomsbury Press. 
Ni totalement du «Nord», ni tout à fait du «Sud», l’Amérique latine est un continent à part. Héritière de l’Europe, façonnée par la colonisation et le catholicisme, elle s’est pensée longtemps comme une excroissance de l’Occident. Et pourtant, depuis quelques décennies, elle semble s’éloigner : crises démocratiques, populismes de droite comme de gauche, tensions sociales, nouvelles dépendances économiques vis-à-vis de la Chine, et un rapport de plus en plus distancié avec les États-Unis, à quelques exceptions près. Que reste-t-il du «rêve occidental» en Amérique latine ? Sommes-nous en train d'assister à une désoccidentalisation du continent ?  Invités :  Alain Rouquié, directeur de recherche émérite au CERI Sciences Po, ancien ambassadeur de France au Mexique et au Brésil et directeur des Amériques au Quai d’Orsay. «Les dérives d'un continent. L'Amérique latine et l'Occident» éditions Métailié Christophe Ventura, directeur de recherche à l’Iris. Journaliste au Monde Diplomatique. «Désoccidentalisation. Repenser l’ordre du monde», éditions Agone. 
L’intelligence artificielle pourrait devenir la force nucléaire du XXIè siècle, émergeant comme la rupture technologique qui va transformer la guerre de demain. Son intégration progressive au cœur des nouvelles technologies militaires est déjà en train de modifier la nature du combat moderne. Sur les terrains actuels – que ce soit dans le conflit russo-ukrainien ou dans la confrontation israélo-palestinienne- l’utilisation massive de drones et de capteurs génèrent un tel flot de données qu’il ne peut plus être géré par l’humain seul. L’intelligence artificielle devient dès lors indispensable pour analyser les données et répondre aux besoins tactiques en temps réel. Les algorithmes de l’IA jouent un rôle éminent dans les systèmes d’armement et au-delà dans les processus de décision, particulièrement dans un contexte où les acteurs privés prennent une part croissante dans le développement technologique. États et industries de défense sont-ils préparés pour la rupture technologique qui les attend ? Quels risques pour notre autonomie stratégique ?  Émission enregistrée à Toulon dans le cadre des Rencontres Stratégiques de la Méditerranée. FMES/FRS.   Invités L’Amiral Pascal Ausseur, directeur général de la Fondation Méditerranéenne d’Études Stratégiques Frédéric Coste, maître de recherches à la Fondation pour la Recherche Stratégique Jean-Christophe Charles, ancien officier dans la Marine nationale française. A travaillé 15 années dans l’industrie de défense innovante. Chercheur associé à la FMES.  
La France est secouée de toutes parts, en interne comme à l’international. La crise politique de cet automne fait entrer le pays dans une nouvelle période d’instabilité alors que l’influence de la France à l’extérieur est en plein questionnement, que la guerre se poursuit en Europe, que les foyers de crise se multiplient dans le monde et que la politique étrangère française semble déboussolée, voire à contretemps. La France a, ces dernières années, enregistré d’importants revers diplomatiques en Afrique, ainsi qu’une perte d’influence majeure dans le monde arabe, en Asie et en Amérique latine. Cherchant à incarner une troisième voie en Indo-Pacifique, le poids politique, diplomatique et militaire de la France dans cette région lui assigne davantage un rôle d’observateur que d’acteur de premier plan face à la Chine et aux États-Unis. Longtemps portée par ses atouts maritimes, militaires, économiques et diplomatiques, la puissance internationale de la France est aujourd’hui contestée. Ses territoires d’outre-mer – dans les Caraïbes, le Pacifique, l’océan Indien et l’Atlantique Sud – qui fondent une large part de son rayonnement mondial, sont désormais au cœur des critiques. Accusée de néocolonialisme, en particulier en Afrique et dans ses anciennes colonies, également au sein même de ses départements ultramarins, la France fait face à des stratégies de déstabilisation portées par divers acteurs internationaux. Regard sur les nouvelles formes de remise en cause de l’influence de la France et sur les leviers permettant de les repenser, dans un contexte géopolitique en profonde mutation.  Émission enregistrée à Toulon dans le cadre des Rencontres Stratégiques de la Méditerranée. FMES/FRS.   Invités : Niagalé Bagayoko, présidente de l'African Security Sector Network et responsable de formation Afrique à la Fondation Méditerranéenne d’Études Stratégiques Yannick Chenevard, député du Var, Rapporteur du budget de la Marine et de l'exécution de la Loi de Programmation militaire Pierre Razoux, directeur académique de la Fondation Méditerranéenne d'Études Stratégiques, spécialiste du Moyen-Orient. 
2025 marque le 80è anniversaire des Nations unies. L’Assemblée Générale annuelle de l’Organisation qui s’est tenue en septembre avait pour thème «Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits humains». Selon le Comité international de la Croix-Rouge, 120 conflits armés font actuellement rage dans le monde et l’ONU parait impuissante à rétablir la paix et la sécurité internationale. Les critiques ne manquent pas : une organisation politiquement bloquée, manquant de représentativité et dotée d’une faible efficacité. Une charge qui n’est pas nouvelle, mais à laquelle s’ajoute le désengagement croissant des États-Unis qui contribue à mettre à mal le multilatéralisme. Entre conflits et coopérations, nous peinons à dégager la cohérence de notre monde imprévisible. Alors que la densité des relations internationales devrait favoriser les opportunités de rapprochement, le constat est plutôt aux distinctions et aux clivages, dans un monde qui aurait plus que jamais besoin de davantage de prudence et de solidarité et d’une prise de conscience du partage des responsabilités. Invité : Guillaume Devin, professeur émérite des Universités à Sciences Po, membre associé du CERI et membre du groupe de recherche sur l’action multilatérale. «Notre système international. Une approche politique des relations internationales», éditions Le Cavalier Bleu. 
Il joue un rôle déterminant pour le développement des technologies de pointe. Il joue un rôle déterminant dans notre quotidien. Il est partout. Il constitue les plages, les déserts, les fonds marins, mais surtout… il est au cœur de notre économie moderne. Le sable est la ressource naturelle la plus consommée au monde après l’eau : chaque année, des dizaines de milliards de tonnes sont extraites pour fabriquer du béton, du verre, des routes, des puces électroniques. Sans sable, pas de villes, pas d’infrastructures, pas d’Internet. Mais cette ressource, qu’on croit infinie, ne l’est pas. La demande explose, tirée par l’urbanisation et la croissance démographique, au point de créer des tensions économiques, environnementales et même géopolitiques. Certains parlent déjà de «guerres du sable», où mafias, États et multinationales s’affrontent. Le sable comme enjeu stratégique mondial, aussi vital que le pétrole ou l’eau. Enjeu sous-jacent des tensions géopolitiques et producteur de pressions environnementales, il fait l’objet d’un gigantesque engouement et de démesure. Les tours de verre de New York à Dubaï poussent aussi vite que disparaissent les plages. Regard sur le paysage de l’économie mondiale du sable, au demeurant l’un des plus opaques.   Invité Julien Bueb, économiste de l'Environnement. Directeur Transition écologique à la Communauté d’agglomération du Grand Saint-Dizier. Professeur associé à l'École Normale Supérieure. «Géopolitique du sable», éditions Le Cavalier Bleu.
L’intelligence artificielle s’impose aujourd’hui comme une rupture technologique majeure. Des voitures autonomes aux assistants numériques, elle transforme nos sociétés. Mais elle révolutionne aussi la guerre. Car l’usage de l’IA aux fins de défense progresse à une cadence qui s’accélère, de l’analyse de données en masse à l’IA «embarquée» dans les systèmes d’armes, de la détection et l’identification de cibles à la gestion des ressources humaines en passant par les drones ou la cyberdéfense. Sur les champs de bataille, les conflits en Ukraine et à Gaza témoignent d’une intensification des usages. Intégrée dans les arsenaux, l’IA bouleverse la manière de concevoir, de planifier et de conduire les opérations militaires. Elle est au cœur d’une nouvelle course aux armements, qu’on qualifie parfois d’«hyperguerre», où la vitesse, l’autonomie et la dimension cognitive prennent une place centrale. Dans ce domaine, le civil et le militaire connaissent un rapprochement sans précédent, particulièrement aux USA. Les acteurs les plus puissants de l’IA sont des entreprises privées civiles et les développements de ces dernières années rebattent les cartes de l’industrie de défense. Exemple parmi d’autres, Google qui s’était engagé en 2018 à ce que ses technologies d’IA ne soient pas utilisées à des fins militaires ou de surveillance a supprimé, début 2025, cette promesse de sa charte publique. Quels enjeux stratégiques, politiques et éthiques ? Quels acteurs dominent ce champ ? Quelles régulations internationales sont possibles ? Et jusqu’où cette révolution peut-elle aller ?  Invités : Laure de Roucy-Rochegonde, chercheuse à l’IFRI où elle dirige le Centre Géopolitique des Technologies, et chercheuse associée au CERI de Sciences Po. «La guerre à l’ère de l’Intelligence Artificielle», aux Presses Universitaires de France Jean-Michel Valantin, spécialiste en études stratégiques et chercheur en géopolitique. «Hyperguerre comme l’IA révolutionne la guerre», éditions Nouveau Monde.
La Moldavie s’apprête à vivre une élection législative décisive ce 28 septembre 2025, dont les enjeux dépassent largement le cadre national. La Moldavie, ce sont 2,6 millions d’habitants. Un pays enclavé entre la Roumanie et l’Ukraine. Une ex-république soviétique très majoritairement roumanophone qui ne bénéficie pas de la protection de l’OTAN, et est candidate à l’entrée au sein de l’Union européenne. Le Parti Action et Solidarité (PAS) de la présidente Maia Sandu affronte le Bloc électoral Patriotique (BEP) principale force pro-russe du pays. La campagne a révélé une fragmentation partisane et une montée de la défiance envers les élites. Le pays est en proie à des difficultés économiques et souffre d’une crise énergétique liée à la guerre en Ukraine et d’une vulnérabilité structurelle accentuée par l’émigration. L’enjeu du scrutin dépasse largement les contours de la nation candidate à l’UE, convoitée par le Kremlin et solidaire de l’Ukraine en guerre avec laquelle elle partage 940 km de frontière. L’élection est suivie de très près par la Russie qui a intensifié, ces dernières semaines, ses ingérences via des financements occultes, de la désinformation et des pressions notamment en Transnistrie et en Gagaouzie. Le scrutin représente un test crucial pour la démocratie et l’avenir européen de la Moldavie, véritable laboratoire des rapports UE-Russie dans l’espace post-soviétique. Entre les aspirations européennes de certains, les liens historiques et politiques avec Moscou, et les défis économiques et sociaux quotidiens, ces élections pourraient bien redessiner l’équilibre politique dans la région. Invités : Céline Bayou, chargée de cours à l’INALCO. Chercheure associée au Centre de Recherches Europes-Eurasie de l’Inalco et rédactrice en chef de «Regards sur l’Est» Florent Parmentier, secrétaire général du CEVIPOF de Sciences Po, chercheur associé à HEC. «La Moldavie face à son destin. Les enjeux d’une élection législative décisive», étude IFRI.
Benyamin Netanyahu poursuit son jusqu'au-boutisme au Proche-Orient. L'armée israélienne a lancé une offensive terrestre majeure à Gaza-ville visant à expugner le Hamas d'un de ses derniers grands bastions dans la bande de Gaza. Une offensive largement condamnée à l'étranger. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres déplore une situation «moralement, politiquement et légalement intolérable». L'ONU qui, justement, se prépare à un vote crucial à New York sur la reconnaissance officielle de la Palestine, perçue comme un levier de la dernière chance pour relancer une solution diplomatique à deux États, mise à rude épreuve depuis des décennies. Au sein de l'Union Européenne, l'Espagne, l'Irlande et la Slovénie ont reconnu la Palestine en 2024. D'autres pays ont annoncé qu'ils le feraient cette semaine à l'ONU. Parmi eux, des alliés indéfectibles des États-Unis comme le Canada et l'Australie ou des États disposant du droit de véto au Conseil de Sécurité comme la France et le Royaume-Uni.  Invité : Adel Bakawan, sociologue. Directeur du European Institute for Studies on the Middle East and North Africa. «La décompositions du Moyen-Orient. Trois ruptures qui fait basculer l'histoire», éd. Tallandier. 
Bouleversement de l’ordre international, tensions dans les relations transatlantiques, guerre russo-ukrainienne, rivalité accrue entre les puissances mondiales, aspiration de l’UE à l’autonomie stratégique… sont des facteurs-clé qui influencent les défis stratégiques contemporains. Face à la tornade Trump et ses effets sur le Vieux continent, les Européens sont en pleine réflexion : Comment assureront-ils demain leur sécurité, contre qui et avec quoi si les USA confirment leur retrait, même partiel d’Europe ? Comment concevoir une stratégie globale de sécurité, comment identifier les besoins concrets de défense ? L’Europe a-t-elle les moyens de sa défense ? Après le fiasco du sommet d’Anchorage en Alaska entre Donald Trump et Vladimir Poutine, la Russie ne montre aucune volonté de cesser les combats. En Ukraine, Moscou pousse son avantage en multipliant les raids massifs de drones et de missiles contre le territoire, et a ces derniers jours violé les frontières de la Pologne et de la Roumanie, tous deux pays membres de l’OTAN. Invités : Sylvain Kahn, professeur à Sciences Po, chercheur au Centre d’histoire de Sciences Po et expert associé à la Fondation Jean Jaurès.  «L’Atlantisme est mort ? Vive l’Europe!», Éd. L'Aube/Fondation Jean Jaurès Pierre Haroche, maître de conférence en Politique européenne et internationale à l’Université Catholique de Lille. «Dans la forge du monde, comment le choc des puissances façonne l'Europe», Éd. Fayard. 
« Les garde-fous démocratiques américains vacillent », alertait début août 2025 le New York Times. Il faut dire que depuis son arrivée à la Maison Blanche, le 19 janvier 2025, Donald Trump a multiplié les décisions, décrets et déclarations choc.  La liste est longue : déploiement de la garde nationale dans les villes démocrates, contrôles au faciès pour repérer les migrants à expulser, suppression des subventions aux universités taxées de bastion wokiste ou accusées de laxisme à l'égard de l’antisémitisme, bras-de-fer avec la FED, la Banque centrale américaine, contrôle des médias, des musées, purges dans l'administration, la justice, l’armée (avec pour principales victimes des Africains-Américains et des femmes) redécoupage électoral en faveur des Républicains, etc. Donald Trump outrepasse-t-il les droits conférés au président par la Constitution ? Existe-t-il des garde-fous à la volonté de la toute puissance d'un président incontrôlable ? La Cour Suprême remplit-elle encore son rôle de contre-pouvoir ? La démocratie américaine est-elle menacée ? Jusqu’où pourrait aller la dérive autoritaire de Trump ?   3 invités : - Anne Deysine, professeure émérite de l'Université Paris-Nanterre. Spécialiste des questions de droit et de justice aux États-Unis, a publié en 2024 « Les juges contre l'Amérique, la capture de la Cour suprême par la droite radicale », aux éditions Libellus - Lauric Henneton, maître de Conférences en Civilisation américaine à l'Université de Versailles Saint-Quentin, a dirigé en 2020 l’ouvrage collectif « Le rêve américain à l’épreuve de Donald Trump », publié aux éditions Vendémiaire et publiera le 16 octobre « Route 66 », suite de « Rock’n road trip » chez Hors collection - Maxime Chervaux, professeur agrégé à l’Institut français de Géopolitique (IFG - Université Paris 8), spécialiste de politique américaine, notamment de géographie électorale, auteur de « Questions contemporaines de géopolitique », publié en 2023 aux éditions Studyrama.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, Vladimir Poutine a enchainé les tapis rouges au mois d’août 2025 : il y a d’abord eu cette rencontre en Alaska avec Donald Trump, rencontre très attendue qui finalement n’a débouché sur rien. Aucune avancée vers un cessez-le-feu en Ukraine et d’éventuelles négociations…D’autant qu’en proposant à Volodymyr Zelensky de venir le rencontrer à Moscou, Vladimir Poutine connaissait à l’avance la réponse de son homologue ukrainien Le  31 août 2025, le sommet de l’organisation de la coopération de Shangaï s’est ouvert à Tianjin, dans le nord de la Chine, avec une photo qui a fait le tour du monde : le Russe Poutine, le Chinois Xi et l’Indien Modi. 3 hommes visiblement ravis de ce pied de nez fait aux Occidentaux, États-Unis en tête. Et c’est depuis une place d’honneur en tribune que le président russe a assisté le 3 septembre au défilé militaire organisé par Xi Jinping.  Pendant ce temps, l'armée russe n’a cessé de progresser sur le front et elle intensifie ses attaques sur les villes. Dimanche dernier (8 septembre 2025), Moscou a même bombardé le siège du gouvernement à Kiev et lancé quelque 800 drones sur l’Ukraine. Dans la nuit de mardi 9 au mercredi 10 septembre 2025, nouvelle escalade avec une salve de 450 drones et missiles contre l’Ukraine mais surtout l’intrusion de 19 drones présumés russes dans l'espace aérien de la Pologne, pays membre de l’alliance atlantique. Colère de Varsovie et de ses alliés européens qui dénoncent une provocation du Kremlin. Varsovie a mobilisé ses avions et ceux de plusieurs pays de l’OTAN pour faire face à la menace. Au moins 3 des 19 drones sont abattus. Vladimir Poutine a-t-il voulu tester les capacités de réaction de l’OTAN ? Les Européens doivent-ils se préparer à d’autres provocations de Moscou ? Ont-ils les moyens d’aider l’Ukraine à se défendre contre les drones meurtriers ? L’hiver qui approche sera-t-il l’hiver de tous les dangers pour Kiev ? Vladimir Poutine, fort de son impunité, se sent-il intouchable ? 3 invités : - Alexandra Gougeon, maître de conférences à l’Université de Bourgogne , autrice  de « Ukraine : de l’indépendance à la guerre », aux éditions Le Cavalier bleu - Cyrille Bret, géopoliticien, expert à l'Institut Montaigne, spécialiste de la Russie et de l'Europe orientale - Guillaume Lasconjarias, historien militaire, professeur associé à Sorbonne Université.
Ils sont détenus en Iran depuis plus de 1 200 jours, soit plus de trois ans : Cécile Kohler et son compagnon, Jacques Paris. Deux ressortissants français, arrêtés en mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique, et accusés d’espionnage pour le compte de l’État israélien. Détenus dans la prison d’Evin, à Téhéran, ils risquent la peine de mort. C’est sans doute, actuellement, l’un des cas les plus emblématiques de la stratégie de l’Iran : détenir des ressortissants étrangers pour faire pression sur certains gouvernements. Une diplomatie des otages pratiquée depuis des dizaines d’années par Téhéran… mais aussi, désormais, par d’autres États, comme le Venezuela. Alors comment cette stratégie s’est-elle construite ? Est-elle efficace ? Que peuvent faire les pays qui en sont victimes ? Invités :  Gilles Ferragu, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Nanterre. Auteur du livre Otages, une histoire (Gallimard) Raoul Delcorde, ambassadeur honoraire de Belgique (ancien ambassadeur de Belgique en Suède, Pologne, Canada), professeur invité à l’Université catholique de Louvain, auteur de plusieurs ouvrages sur la diplomatie Clément Therme, chargé de cours à l’université Paul-Valéry de Montpellier, auteur de Téhéran – Washington 1979-2025 (Hémisphères), et de l'ouvrage Idées reçues sur l’Iran. Un pouvoir à bout de souffle ? (Le cavalier bleu) À lire aussiVenezuela: l'inquiétude monte pour un Français détenu «sans motif» depuis près de deux mois
Jamais un membre du G7 n’a encore franchi le pas : la France a finalement annoncé, en juillet dernier, qu’elle allait reconnaître l’État de Palestine. C’est déjà fait par une très grande majorité de pays membres de l’Organisation des Nations unies… mais la récente initiative française a entraîné une dynamique, du côté des puissances occidentales : le Canada, l’Australie, le Royaume-Uni ou encore la Belgique ont également annoncé, par la suite, vouloir reconnaître (sous certaines conditions) un État palestinien. Cela doit être officialisé à la fin de l’Assemblée générale de l’ONU, qui débute le 9 septembre, au moment où l’armée israélienne durcit son offensive à Gaza et accélère la colonisation de la Cisjordanie. D’un point de vue symbolique, juridique, politique, mais aussi régional, quelles conséquences cette reconnaissance d’un État palestinien par plusieurs pays occidentaux peut-elle avoir ? Invités :  Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités, président d’honneur de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO), coauteur de l'Atlas des Palestiniens (éditions Autrement) Alain Dieckhoff, sociologue, directeur de recherche au CNRS, auteur de l'ouvrage Israël-Palestine : une guerre sans fin ? (éditions Dunod)
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Comments (2)

Isabelle Sakou

Prétentieux ! Pourquoi ne se présente t-il pas à la présidentielle !? 🙄😬

Jan 16th
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Isabelle Sakou

Vraiment très intéressant ! Notamment le rapport de cause à effet entre violences éducatives et acceptation d'un régime dictatorial, à contrario, le rapport de cause à effet entre éducation bienveillante et empathie chez l'adulte..merci

Mar 9th
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