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Enquête d'avenir
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Enquête d'avenir

Author: Ariane Cronel

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Description

Début 2022 - Paris - France.
On en est à presque 2 ans de pandémie COVID, et à quelques mois de l’élection présidentielle.
Dans le bruit des conversations publiques, peu de choses : du sanitaire, du sécuritaire.
Rien, ou si peu, sur notre Avenir.
Alors j’ai décidé de découvrir pourquoi on nous avait kidnappé notre avenir. C’est le moment d’enquêter sur ce qui se passe et qu’on ne comprend pas, ou mal. De recueillir des témoignages de ceux qui se projettent dans un autre demain.
Bienvenue dans Enquête d’avenir, le podcast qui décrypte comment nous fabriquons aujourd’hui les futurs de demain.
36 Episodes
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Après 3 ans d'enquête et 33 épisodes, l'heure est au bilan : qu'ai-je appris au fil des rencontres et des échanges ? Qu'ai-je compris sur nos impasses ? Quelles sont les perspectives qui s'ouvrent ? Et, surtout, quels espoirs pour demain ?Dans cet épisode, je synthétise les principaux enseignements que j'ai tirés des témoignages recueillis. Illustrés par quelques extraits particulièrement signifiants bien entendu !Cet épisode n'est pas la fin de l'enquête... c'est plutôt le début de sa suite.
Qu'est ce qu'une "vie bonne", au 21è siècle, dans un monde en réchauffement ? Comment redéfinir les cadres qui guident nos actions, alors que tant de paradigmes qui semblaient intangibles sont brutalement remis en question ? Comment savoir si nos démarches sont réellement éthiques, quand nos référentiels sont bouleversés et que l'avenir apparaît si incertain ? Au moment de clore 3 années d'enquête, et de démarrer 2025, j'ai voulu donner la parole à un témoin capable d'esquisser non pas une, mais plusieurs pistes pour que chacun puisse s'approprier l'interrogation sur notre avenir commun, et, surtout, puisse se mettre en action. Avec les six "portes" qu'elle propose, Cécile Renouard offre la démonstration qu'il reste possible de changer les choses, à condition de savoir non pas tant vers quoi on veut aller, que vers où on ne veut surtout pas dériver : Oikos, Ethos, Nomos, Logos, Praxis et Dynamis, autant de points de départ pour enraciner sa propre compréhension de ce qui se joue, et pour peser dans les transformations en cours.
Jusqu'où peut aller la fascination pour le progrès techno-scientifique ? Faut-il distinguer la recherche du "bien vieillir" de la recherche du "ne pas vieillir" ? Les parathlètes d'aujourd'hui sont-ils les cyborgs de demain ? Et nos petits-enfants porteront-ils tous des implants électroniques pour améliorer leurs performances cognitives et physiques ? Si l'objectif ultime des transhumanistes - à savoir l'immortalité - peut encore provoquer des réactions sceptiques, cet épisode démontre que l'imaginaire de l'humanité augmentée est bien plus répandu qu'on ne pourrait le penser au premier abord. Pour autant, un avenir tourné vers la quête de longévité et de performance est-il un avenir désirable ? Comment donner sens à une vie dont la mort ne serait plus l'horizon ultime ? En retraçant avec la chercheuse Cécilia Calheiros l'histoire de ce courant de pensée, cet épisode permet de mieux comprendre en quoi le transhumanisme est le témoin le plus éclatant d'une hypermodernité n'ayant plus que sa propre accélération comme horizon éthique et philosophique.
Et si les religions avaient une responsabilité dans le dérèglement climatique ? Dit autrement, le récit proposé par les grandes traditions spirituelles sur la place de l'Homme dans la Nature explique-t-il notre indifférence à l'égard de la destruction du vivant ? Y a-t-il un lien entre le dualisme Homme/Nature proposé par les récits de la création, et notre manière de considérer la planète comme un simple fournisseur de ressources à exploiter ? Grâce au témoignage de Michel-Maxime Egger, écothéologien engagé, auteur du récent ouvrage "A L’écoute de la Création. Pour changer notre regard sur la nature", aux éditions Cabedita, cet épisode explore l'influence des spiritualités dans nos manières de considérer le monde, et explique les changements à l'oeuvre, en particulier dans la tradition chrétienne. Peut-on dès lors croire en un "Advenir" qui comblerait notre quête de reliance spirituelle autrement que par une course effrénée aux bien matériels ?
Impossible d'enquêter sur l'Avenir sans se pencher sur le phénomène Chat GPT, et, plus largement, sur l'irruption de l'Intelligence Artificielle dans nos vies. Au-delà de l'aspect ludique qui peut exister lorsqu'on demande à une IA la meilleure recette de cuisine possible avec les restes du frigo, ou qu'on essaye de produire une image représentant une célébrité dans une posture fâcheuse, l'intelligence artificielle générative vient bousculer notre rapport à la machine et au progrès technologique. Faut-il y voir une menace pour le libre-arbitre humain, à force d'algorithmes complexes devenus des "boîtes noires", même pour leurs concepteurs ? Faut-il craindre que le "grand remplacement" soit avant-tout celui du salarié par la machine ? Ou, au contraire, peut-on voir dans l'intelligence artificielle une réponse possible à des défis scientifiques et techniques ouvrant de nouvelles perspectives, pour le meilleur ? Comme pour chaque innovation, il est impossible de se prémunir de risques qui ne se dévoileront que progressivement, et par l'usage. Pour autant, il importe de comprendre dès à présent de quoi l'intelligence artificielle est le nom, et quelles sont les perspectives ouvertes aujourd'hui.
Sommes-nous à l'aube d'une nouvelle phase d'expansion de l'humanité, cette fois-ci au-delà des limites terrestres? Notre avenir ressemblera-t-il au contenu de nos livres de science-fiction ? Allons-nous dans les siècles qui viennent coloniser d'autres planètes, organiser des convois spatiaux humains vers l'inconnu, mettre en place des bornes frontières dans le vide sidéral, maîtriser le déplacement dans l'espace-temps ? La conquête spatiale fascine, et le renouveau des programmes visant à ramener les hommes sur la Lune ne doit rien au hasard. Les rivalités géopolitiques classiques vont-elles se transposer au-delà de l'atmosphère ? Doit-on croire aux promesses des tycoons qui voient dans l'exploitation des ressources lunaires et martiennes la solution à l'affaiblissement des ressources terrestres ? Pour démêler le vrai du faux et distinguer entre fantasmes et réalité, cet épisode explore avec Alban Guyomarc'h comment l’Espace prend place dans la transformation de nos imaginaires, et quel rôle il peut jouer dans la Transition.
Juin 2024. Il est temps de faire un troisième bilan de l'enquête, et d'essayer de résumer toute la richesse des témoignages et informations recueillies depuis un an. Dans un contexte politique national nauséabond, il est plus que jamais nécessaire de trouver des raisons d'espérer, en regardant de plus près ce qui bouge, et qui témoigne d'une mue encore peu perceptible, mais réelle, de notre système. Quoi qu'on nous matraque toute la journée, l'Avenir en réalité nous appartient, si tant est que l'on veuille bien prendre le risque de s'en saisir. Ce qui implique de questionner nos croyances, nos intangibles; d'accepter que d'autres systèmes seraient possibles, moyennant un accompagnement dans la transition qu'aucun pouvoir politique n'a pour le moment le courage de nommer, et encore moins d'envisager de façon concrète. Face à l'affaiblissement de l'impulsion politique, c'est par petites touches, à des niveaux infra, que les changements commencent à poindre. Reste à les constituer en système alternatif, cohérent, sans faire l'impasse sur des développements technologiques hyper rapides qui vont certainement contribuer à l'implosion finale de notre cadre de référence, devenu obsolète.
Les progrès continus des sciences depuis 4 siècles ont transformé nos façons de vivre, nous ont permis d'améliorer notre santé, notre confort matériel, d'aménager les territoires, et même d'aller jusque dans l'espace. Ils ont aussi produit la bombe atomique, les armes chimiques, les moteurs diesel. Ils ont permis aux industries de s'étendre, et à la civilisation consumériste de prospérer... jusqu'à franchir les limites planétaires. Responsables, mais pas coupables ? Faudrait-il empêcher les chercheurs de chercher - et de trouver, au motif que le produit de leurs recherches peut avoir des conséquences néfastes pour l'humanité ? Ou, au contraire, miser plus que jamais sur les découvertes scientifiques pour réussir à décarboner notre économie et infléchir la trajectoire climatique ?   A l'heure où les progrès techniques, notamment en matière d'Intelligence Artificielle, font entrevoir la possibilité de ruptures anthropologiques fondamentales, j'ai voulu comprendre comment se "fabriquait" la science, et quels liens elle entretenait avec le fonctionnement de l'économie. Peut-on réellement parler de "découvertes" ? Le monde préexiste-t-il, et n'attend-il que les scientifiques pour révéler ses lois intangibles ? Ou, en réalité, les savoirs ne sont-ils pas intimement représentatifs de l'imaginaire d'une époque, de ses préoccupations, des objectifs qui lui paraissent plus valables que d'autres ? Pourquoi étudie-t-on plutôt tel domaine, que tel autre ? Et quelles sont les "nouvelles frontière scientifiques" à explorer, pour améliorer nos perspectives d'avenir ?
En quoi les bouleversements climatiques rebattent-ils les cartes de la géopolitique mondiale ? Derrière des enjeux évidents, comme l'accès à l'eau ou autres ressources naturelles vitales, quels sont les nouveaux points d'achoppement dans les relations internationales ? Et peut-on imaginer que la gouvernance mondiale héritée de 1945, va se trouver bouleversée ou remise en question par le changement de paradigme climatique ? Alors que la guerre est revenue sur le continent européen depuis 2 ans, que les dépenses mondiales d'armement n'ont jamais été aussi hautes, que nombre de pays africains tournent le dos aux anciennes puissances pour se rapprocher, qui de la Chine, qui des Russes, faut-il craindre de nouvelles destabilisations dans un avenir proche? Comment repenser la protection des populations et des territoires dans ce nouveau contexte ? Comment se libérer des dépendances créées par le libre-échange, qui affaiblissent les marges de manoeuvre géopolitiques, au nom de la sauvegarde des intérêts économiques ? Dans cet épisode, l'enquête s'intéresse aux répercussion stratégique potentielles d'un changement de politique économique, qui ferait de la sobriété un nouvel élément de la notion de Puissance.
La démocratie est-elle le meilleur système politique pour faire face au défi du changement climatique ? Peut-on s'appuyer sur ses fondamentaux pour conduire les transformations nécessaires, ou faut-il plutôt l'abandonner au profit d'un régime autoritaire, qui serait seul à même d'imposer les changements impopulaires mais néanmoins indispensables ? En France, et plus généralement en Europe, les dernières élections montrent à la fois des taux d'abstention en hausse, et une progression du vote aux extrêmes. Cela signifie-t-il pour autant que les électeurs sont réellement convaincus par les propositions politiques radicales ? Ou qu'ils sont désabusés de la politique ? Peut-on réellement imaginer qu'un régime autoritaire apporterait des solutions nouvelles, à des problèmes par nature complexes et inédits ? L'effondrement de la démocratie accompagnera-t-il celui du Vivant ?
De combien avons-nous besoin pour investir dans la transition ? Pas seulement dans la décarbonation de l'économie, mais dans la transformation global de notre modèle socio-économique vers une civilisation plus sobre, moins inégalitaire, et respectueuse des limites planétaires ? Si certaines solutions techniques commencent à trouver leur équation économique, d'autres transformations entraîneront dans un premier temps des investissements à perte, ou aux bénéfices très lointains. Alors, qui pour prendre en charge cet effort financier ? Si tous les regards se tournent instantanément vers la puissance publique, le niveau des prélèvements obligatoires et celui de la dette laissent peu de marges de manoeuvre. Alors comment faire pour dégager de façon rapide les montants nécessaires aux investissements massifs indispensables à la transition ? Et d'ailleurs, de quelle somme parle-t-on ? Dans quel calendrier ? Comment se libérer de la dette pour réussir ce défi du 21è siècle ? Haut-fonctionnaire, Nicolas Dufrêne préside l'Institut Rousseau, un think tank qui a publié récemment une étude intitulée "2% pour 2 degrés", consacrée à cet enjeu. Expert des questions de la dette et de la monnaie, il y a consacré deux ouvrages dont le plus récent, "La Dette au 21è siècle, comment s'en libérer", est sorti fin 2023 aux éditions Odile Jacob.
Pourquoi nous préoccupons-nous plus de nos animaux domestiques que de la disparition de centaines de millions d'insectes ? Et ce alors même que notre survie en tant qu'espèce dépend bien plus de ces millions d'insectes que du bien-être de notre labrador favori ? Comment se fait-il que nous soyons si ignorants des interdépendances qui nous lient aux autres vivants non-humains? Et comment faire pour donner toutes leur place à ces interactions ? Avec Christophe Aubel, directeur général délégué de l'Office Français pour la Biodiversité, cet épisode explore la teneur de notre rapport aux autres espèces, et appelle à repenser notre intégration dans le Vivant.
A qui appartient l'environnement dans lequel nous vivons ? L'eau que nous buvons ? L'air que nous respirons ? A qui pouvons-nous demander des comptes lorsque les déterminants de l'habitabilité du monde se dégradent ? Nos sociétés occidentales fonctionnent de longue date dans une logique d'appropriation des ressources, ce dont témoigne l'inscription de la propriété privée dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, et dans notre Constitution. Cette logique d'appropriation a permis le développement du capitalisme, et - probablement - l'amélioration de nos conditions de vie... jusqu'à un certain point. Aujourd'hui, elle atteint une telle intensité que ses effets en matière de prédation des ressources et de dégradation de l'environnement biophysique ne font plus de doute. Alors, faut-il remettre en cause l'idéologie propriétaire ? Les ressources dont nous dépendons pour notre survie en tant qu'espèce seraient-elles mieux, ou moins bien préservées, selon que la logique dominante est celle de la propriété privée exclusive, ou celle d'une gestion collective ? Loin de l'opposition éculée entre libéralisme et communisme d'Etat, cet épisode propose d'éclairer différemment les alternatives à la propriété privée, au bénéfice du plus grand nombre (oserait-on dire, de l'intérêt général ?).
Pourrions-nous manquer d'eau en France, demain ?   Après la sécheresse de l'année 2022, prolongée par un hiver 2023 très faible en précipitations (32 jours consécutifs sans une goutte de pluie dans tout l'hexagone !), les cours d'eau comme les nappes phréatiques affichent des niveaux particulièrement préoccupants. Dans les Pyrénées Orientales, 4 communes ont même été privées d'eau au printemps, et ont dû être ravitaillées par camion. Un peu plus au Sud, en Espagne, canicules précoces et absence de pluie ont entraîné une chute des productions agricoles et de nombreux conflits d'usage. L'optimisation de la ressource en eau, la gestion de sa disponibilité, de sa distribution, de son stockage, l'organisation du partage de ses usages deviennent des enjeux majeurs pour la prochaine décennie. Faut-il construire de nouvelles retenues d'eau ? Modifier les circuits de distribution ? Restreindre certains usages, non pas de manière ponctuelle mais permanente ? Quels sont les secteurs et les métiers les plus exposés, en cas de pénurie d'eau ? Et comment améliorer la disponibilité d'une ressource qui n'est, contrairement à l'idée la plus répandue, ni gratuite, ni infinie ?
A quoi ressemblera la ville de demain ? A un enfer caniculaire et pollué, où ne vivront plus que ceux qui ne pourront pas en partir ? Ou, au contraire, à un espace revégétalisé, réservé aux mobilités douces, débarrassé du bruit du trafic ? Les villes ont montré leur vulnérabilité au changement climatique, qu'il s'agisse des phénomènes extrêmes (ouragans de type Katrina) ou de l'augmentation des températures. Et pourtant, elles ne cessent de s'étendre, engloutissant toujours plus de territoire. Alors, quelles évolutions imaginer à l'avenir ? Et peut-on penser la Ville sans repenser l'économie et la société de demain ?
A quoi ressemblera le futur du travail ? Certains annoncent sa disparition probable, à cause d'une décroissance qui entraînerait la fermeture de centaines de milliers d'unité de production. D'autres pointent les dangers de l'intelligence artificielle et de la robotisation, qui risqueraient de supprimer autant les métiers de production que ceux de création. Alors que certains se réjouissent à la perspective de devoir répartir moins de travail entre les travailleurs, et d'aller vers la semaine de 15h ou le revenu universel, d'autres s'inquiètent de la disparition d'une "valeur travail" vue comme rempart moral aux tentations de paresse et de flemmardise qui seraient le propre de l'espèce humaine.   Mais si tous faisaient fausse route ? Et si le problème de demain n'était pas le manque de travail, mais le manque de main d'oeuvre ? Et si les métiers les plus essentiels pour le "bien vivre ensemble" n'étaient ni artificialisables, ni en décroissance, mais au contraire en manque criant d'effectifs ? Et si la transition écologique entraînait une réintensification en main d'oeuvre de secteurs aujourd'hui sur-mécanisés ? Alors, travaillerons-nous encore demain ? Et si oui, dans quels métiers ?
Les entreprises sont-elles condamnées à décroître ? S'il faut produire et consommer moins pour limiter la prédation humaine sur les ressources naturelles, et tenter d'infléchir le changement climatique, les entreprises peuvent-elles continuer à rechercher la croissance de leur rentabilité et de leurs profits ? Comment, lorsqu'on est dirigeant d'entreprise, imaginer une autre trajectoire économique, un autre business model que celui qui repose sur une révision à la hausse permanente des objectifs, sur une réduction des coûts, sur la conquête de nouveaux marchés et l'élaboration de nouveaux produits pour susciter de nouveaux besoins ? Rares sont les COMEX qui s'engagent dans ce type de réflexion, préférant s'interroger sur le "verdissement" de leurs activités ou les possibilités de compensation carbone, plutôt que d'interroger cette trajectoire de croissance et l'utilité réelle de leur activité. Il existe pourtant des pionniers, qui tentent d'explorer d'autres business models et d'autres trajectoires. Comme nous l'explique dans cet épisode Vincent Wisner, directeur général du cabinet d'accompagnement et de recherche PROPHIL, une telle démarche n'est pas à la portée de toutes les organisations, et les transformations à conduire sont nombreuses. Pour autant, celles qui s'y essaient offrent de nouvelles perspectives et constituent peut-être l'avant-garde de transformations économiques sans lesquelles il n'y a que peu d'espoir de préserver notre environnement.
Après un premier cycle consacré à comprendre pourquoi nous allons gaiement vers le mur sans vraiment nous en rendre compte (EP 1 à 6), le 2è cycle touche à sa fin : 10 épisodes dédiés à analyser les fondements de notre modèle socio-économique et à mieux saisir en quoi ils sont percutés par le défi écologique. PIB, croissance, décroissance, finance, transition énergétique, innovation, transports, tourisme, agriculture, publicité, toutes ces notions et tous ces secteurs ont en commun leur dépendance : entre eux, mais aussi (surtout) à l'énergie peu chère et facile (à produire et à transporter). Autrement dit, au pétrole. Et plus largement, aux énergies fossiles. Détricoter le système paraît donc impossible, tant les intérêts sont à la fois liés pour certains, et diamétralement opposés pour d'autres. Face à des autorités politiques qui rêvent encore au techno-solutionnisme et au découplage entre croissance du PIB et émissions de CO2; devant la situation climatique qui s'aggrave, particulièrement en Europe, faut-il donc espérer la violence et la radicalité d'une Révolution Verte pour remettre le système à plat et se diriger vers d'autres horizons ? Ou peut-on compter sur les transformations déjà à l'oeuvre, mais à bas bruit ? Voulons nous subir le changement, ou le piloter ? Autant de questions qui feront l'objet du 3è cycle de l'enquête, à partir du mois de septembre et de l'épisode 18 !
Dans cette enquête, la question de nos imaginaires et de nos désirs revient très régulièrement : comment se fait-il que nous ne changions pas nos comportements (ou si peu) alors que nous savons, rationnellement, que nombre d'entre eux ont un impact désastreux sur l'environnement ? Pourquoi achetons-nous des voitures toujours plus grosses et plus lourdes, alors que leur tonnage et leur faible aérodynamisme augmentent leur consommation d'énergie ? Pourquoi la marque de fast-fashion SHEIN représente-t-elle 22% du bilan carbone d'une adolescente, alors qu'elle repose sur un business model d'hyperconsommation à bas coût que l'on aimerait croire dépassé ? Une partie de la réponse est peut-être à chercher dans la publicité : omniprésente dans nos vies sous de multiples formes, elle diffuse une certaine idée de ce que doit être le bonheur, en reliant de façon plus ou moins explicite la consommation et la satisfaction. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi la publicité valorise-t-elle le "toujours plus" ? Si elle influence autant nos imaginaires et nos désirs, peut-on la "retourner" pour qu'elle nous incite désormais à la sobriété ? Peut-on attendre des entreprises et des marques qu'elles endossent la responsabilité de faire pivoter notre modèle économique, basé  sur l'équation "prix x volume" ? Alors, la publicité peut-elle nous sauver de nous-mêmes ?
Dans l'épisode précédent, j'ai découvert la complexité de la chaîne logistique qui conduit du champ de l'agriculteur vers l'assiette du consommateur. Dépendance aux transports (donc aux énergies fossiles), poids des intermédiaires, impact du changement climatique sur les cultures, difficultés pour passer à un système agro-écologique majoritaire... les défis ne manquent pas. J'ai donc voulu aller à la rencontre d'une agricultrice qui s'est lancée depuis 3 ans dans la conversion de son exploitation en agriculture biologique : pourquoi avoir choisi de renoncer aux pratiques agricoles conventionnelles ? Quels sont les avantages, les inconvénients ? A qui vend-elle sa production ? Ou part-elle ? Le changement climatique impacte-t-il déjà ses cultures ? Quel est l'état d'esprit des agriculteurs de son voisinage ? Autant de questions auxquelles Céline Carneiro, qui a repris dans le Gers l'exploitation de son père, a essayé de répondre avec son regard de jeune agricultrice en conversion - et, toujours, avec un grand sourire.
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