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Le Guide du Bordeaux Colonial, le rendez-vous décolonial
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Le Guide du Bordeaux Colonial, le rendez-vous décolonial

Author: La Clé des Ondes

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Description

MERCREDI DE 13H A 14H - REDIFFUSION DIMANCHE DE 18H A 19H

Réunis en collectif militant composé de citoyens et soutenus par des associations, nous travaillons autour de la mémoire. Et plus particulièrement de la mémoire du nom des rues et de leur histoire sur Bordeaux métropole. Notre objectif était d'écrire un ouvrage reprenant ces histoires masquées, oubliées, cachées, et qui indirectement constituent un discours silencieux et insidieux, justifiant aujourd'hui encore les ferments d'une idéologie coloniale et raciste a été réalisé avec la sortie du Guide du Bordeaux colonial en juin 2020, livre qui rencontre son public et est l'occasion de réunion, de débats et d'échanges. Il est en vente dans les bonnes librairies ou auprès des membres du collectif.

A Bordeaux, le travail d'historiens et d'associations anti-esclavagistes a mis en évidence des rues portant le nom de familles esclavagistes. Ce combat est aussi le notre, et nous voulons ouvrir notre propos plus largement autour du passé colonial. Ce combat n'est pas concurrentiel mais complémentaire.

C'est ce travail que notre mission illustre chaque semaine avec ses invités, ses chroniques, et son agenda.

Émission animée par le collectif Sortir du colonialisme 33, soutenu par la Clé des Ondes, le Mrap 33, l'UJFP Aquitaine, l'association Pourquoi Pas 33, Cauri, Réseau Education Sans Frontières 33.

A lire aussi :

- la Revue Ancrage, trimestrielle, qui relaie notre travail
259 Episodes
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nom de la photo La seconde table ronde était modérée par Catherine Gauthier, vice-présidente de l'Université de Bordeaux et professeure en droit public, et portait sur "Comment l'action sociale se confronte à la complexité du droit des étrangers" ? Un échange à quatre voix avec Mme Harmonie Lecerf-Meunier, adjointe au Maire de Bordeaux, M. Jonathan l'Utile-Chevallier, coordinateur de la Maison des Livreurs de Bordeaux, M. Khalifa Koeta, vice-président de l'association Maison des Livreurs de Bordeaux, et Amélie Pinel, représentante du collectif Nos Services Publics. Une table ronde conclue par la prise de paroles de quatre représentants du collectif anti-CRA dénonçant la construction d'un Centre de Rétention Administratif à Mérignac. Vous pouvez retrouver leur pétition ici Vous pouvez suivre les activités d'ANVITA sur leur site](https://www.anvita.fr/), ainsi que le communiqué de presse des 18 Territoires : [ Les territoires du grand ouest alertent sur l'aggravation des conditions de vie et d'accueil des personnes exilées nom de la photo Crédit : Sandra Merlet Musique diffusée : - Zamdane, Flouka - Mamani Keita, Gagner l'argent français Première table ronde de l'après midi organisée par ANVITA et la Ville de Bordeaux : "Comment l'histoire des migrations façonne nos villes d'aujourd'hui ?"
nom de la photo La première table ronde était modérée par Sandra Merlet, membre de l'association du Guide du Bordeaux colonial, et portait sur "Comment l'histoire des migrations façonne nos villes d'aujourd'hui ?". Une table ronde introduite par M. Pierre Hurmic, maire de Bordeaux. Un échange à quatre voix avec M. Yann Le Formal, président du RAHMI, Mme Marie Vitoux, adjointe à la Mairie de Nantes, Mme Bénédicte Michalon, géographe au CNRS et à l'institut Convergences, ainsi que M. Alioune Sy, président du COSIM Nouvelle Aquitaine et fondateur de l'AQAFI. Les vidéos du travail collaboratif entre l'association RAHMI et les élèves du secondaires sont à retrouver ici : Rahmi - Migrations, citoyenneté et vidéo. Cour(t)s d'histoire Vous pouvez suivre les activités d'ANVITA sur leur site](https://www.anvita.fr/) ), ainsi que le communiqué de presse des 18 Territoires : [ Les territoires du grand ouest alertent sur l'aggravation des conditions de vie et d'accueil des personnes exilées nom de la photo Crédit photo : Andy Kebrat Musiques diffusées : - Dahmane El Harrachi, Ya Rayah - Leyla McCalla, Dodinin Deuxième table ronde de l'après midi organisée par ANVITA et la Ville de Bordeaux : "Comment l'action sociale se confronte à la complexité du droit des étrangers ?"
L'AUTRE Avec nous donc aujourd’hui, Warren Dupré étudiant en Master 2 d’anthropologie et président de l’association des étudiants d’anthropologie « L’AUTRE », active depuis 34 ans et qui propose tous les ans ce rdv des Journées du Film d'Ethnographie. - 6 Courts Métrages réalisés par les étudiants, suivis de débats… - Une expo dans le hall et dans le musée d’ethnographie… - Une lecture musicale de poèmes par Dragoss Ouedraogo… Génocide au Rwanda Nous avons pris l’habitude ici, au Guide du Bordeaux colonial de recevoir tous les ans pour le 7 avril, Adélaïde Mukantabana, victime, militante, écrivaine, engagée pour la mémoire du génocide des Tutsis. Nous retrouverons Adélaïde, dimanche comme tous les ans, non plus sur le pont de pierre mais en bord de Garonne cette année, pour ce trentième anniversaire, avec un programme particulièrement dense dans notre ville, Nicolas Robert de l’association Cauri et Survie Gironde est avec nous pour tout nous dire et ne rien rater... le 20 décembre dernier une course de fond judiciaire de 30 ans (la première plainte a été déposée à Bordeaux en 1995) s’est achevée avec la condamnation de l’ancien médecin rwandais Sosthène Munyemana, par la cour d’assises de Paris à vingt-quatre ans de réclusion criminelle, reconnu coupable de génocide, de crimes contre l’humanité et de participation à une entente en vue de la préparation de ces crimes… Rappelons qu’en 2012, les plaignants avaient été condamnés à Bordeaux pour non respect de la présomption d’innocence par ce même monsieur… « Rendre justice », c’est ce qui est rappelé sur l’affiche de cette commémoration. De fait, la justice n’est pas encore complètement passée, en particulier du côté français. Survie ne se satisfait pas de la conclusion de la commission d’historiens Duclert en 2021, voulu par Macron, en mode responsable mais pas coupable ( « Un ensemble de responsabilités, lourdes et accablantes de la France, mais pas de volonté de s'associer à l'entreprise génocidaire ») et veut que les juges, pas des historiens se prononcent pour « complicité de génocide » de l’Etat français… et de ses acteurs (Védrine, Juppé…)… Venons en maintenant au programme de ces commémorations, particulièrement riches pour ce 30ème anniversaire. En fait cela a déjà commencé, le 6 mars aux Archives de Bdx Métropole et le 16 mars à l’Opus 34 à Bordeaux… - Dimanche 7 avril : rdv incontournable, habituellement sur le pont de pierre et cette année, bord de Garonne, au miroir d’eau, à 11h30. Puis comme tous les ans rassemblement à Bègles au Mémorial de « l’Homme debout » (œuvre de Bruce Clarke) salle Jean Vautrin (Mussonville) à 16h… - Mercredi 10 avril, à l’Utopia, 20h15… - Samedi 20 avril, au Studio Théâtre 71 Bordeaux (dans le même immeuble que notre radio), à 20h… - Jeudi 23 mai : à l’auditorium du Musée d’Aquitaine, 9 h et 15h. A 18h30 à La machine à lire. Musiques - Sodade Cesaria Evora Concert au Grand Rex à Paris, Avril 2004 - Kwibuka Gaël Faye et Samuel Kamanzi 2020 nom de la photo
2150 enfants en 20 ans ! Comment « peupler » les départements qui se vident de leur population ? Comment lutter contre l’exode rural ? Comment obtenir de la main d’œuvre à bon marché ? C’est simple : déportez des enfants, faites les adopter et exploitez les : c’est la formule choisie par le pouvoir gaulliste, sous l’impulsion de Michel Debré durant plus de vingt ans à partir de 1962. Ainsi de façon tout à fait officielle avec l’apport des DDASS notamment, plus de 2150 enfants réunionnais sont « déplacés » depuis La Réunion sous de fausses promesses ou par enlèvement pur et simple pour les orphelins, jusqu’en France métropolitaine. Connue sous le nom "des enfants de la Creuse", cette pratique néocolonialiste, véritable scandale d’état ne sera dénoncée comme tel que par le vote d’une résolution à l’assemblée nationale en 2014... « Le cinéma fabrique des souvenirs.» J.L Godard Paul Lhiabastres nous fait découvrir le cinéma d’Emmanuel Barraud, réalisateur très impliqué dans la société réunionnaise, avec son dernier film : Maudit ! Lisons sous la pluie à Latresne Depuis quatre années grâce à Mathilde Stampf, Les Trénaises et les Trainais peuvent profiter des livres et des animations autour du livre. Nous l’écoutons parler de son parcours... L’art et l’île de La Réunion Sarah Vélu, nous fait découvrir une exposition « Mémoires d’enfances exilées » et son autrice, une artiste à la fois photographe et sociologue Corinne Rozotte. Musiques : - Mélocoton : Colette Magny 1963
L’amnistie : à qui profite la loi ? Loi adoptée par l’Assemblée nationale mercredi dernier, sur les faits liés aux manifestations politiques ayant secoué le pays entre février 2021 et février 2024. Elle couvre « tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle, commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques, y compris celles faites par tous supports de communication, que leurs auteurs aient été jugés ou non ». « Cette loi d'amnistie permettra de pacifier l’espace politique et social, de raffermir davantage notre cohésion nationale et de maintenir le rayonnement démocratique de notre paysµ», a déclaré le président Macky Sall. Les députés de l'opposition notamment ceux du Pastef craignent que des "crimes de sang " soient concernés par l'amnistie. Ils pensent aux familles des victimes lors des violents affrontements qui avaient opposé forces de l’ordre et jeunes manifestants suite à l’interpellation puis la condamnation pour « corruption de la jeunesse » de l’opposant Ousmane Sonko et aux nombreuses manifestations depuis mars 2021. Malgré le fait qu’il soit le principal bénéficiaire de la loi d’amnistie (libération des deux leaders et des militants), le Pastef a voté contre la loi. Les organisations de défense des droits humains craignent que la loi d'amnistie ne permette de couvrir les auteurs de tortures et les personnes soupçonnées d’être responsables de la répression meurtrière des manifestants entre 2021 et 2024.et accorde l’impunité aux agents publics responsables de graves violations des droits humains » a déclaré le Human Rights Watch. « La grande démocratie d’Afrique », « l’exception sénégalaise » : mythe ou réalité ? Le multipartisme, l’acceptation de l’alternance, les périodes d’élections présidentielles… ce n’est pas un long fleuve tranquille dans ce pays où les coups tordus, les coups de force institutionnels ou constitutionnels sont récurrents… Petite et rapide mise en perspective des derniers évènements autour de ces élections, avec 60 ans d’histoire politique Sénégalaise depuis l’indépendance... On constate durant ces 60 ans de vie politique, une véritable difficulté à lâcher le pouvoir à la fin des mandats et à envisager autre chose que des successeurs choisis. Le tripatouillage institutionnel, constitutionnel est une habitude du pouvoir exécutif. La rue, les Sénégalais, savent tout cela et sont vigilants, c’est un véritable contre pouvoir. Dimanche 24 mars 2024 pour ce 1er tour des élections présidentielles, 19 candidats, c’est beaucoup, c’est même un record… Amadou BA : candidat de la majorité présidentielle, 63 ans, premier ministre de Macky Sall depuis 2022 jusqu’au 6 mars dernier, a aussi été ministre des finances, des affaires étrangères. Il a donc déjà une solide expérience politique, des relations mais cependant, peine à convaincre, même Macky Sall semble t-il, et à faire l’unité… Il prône le changement dans la continuité. Bassirou Diomaye FAYE : 44 ans, c’est le candidat du Pastef, depuis qu’Ousmane Sonko a été rendu inéligible. Il vient de faire un an de prison, a été libéré une semaine avant la tenue des élections, n’a pas d’expérience élective et il est pourtant un des gros favoris… On reviendra sur le Pastef, « le méteore Pastef » Idrissa SECK : 65 ans, se présente pour la quatrième fois à la magistrature suprême après 2007, 2012 et 2019. Premier ministre sous l'ex président Abdoulaye Wade (2002-2004). Arrivé 2e à l’élection de 2019, Idrissa Seck surnommé Idy, a rejoint en novembre 2020 la majorité présidentielle. Axe sa candidature sur l’économie et le social "Plus d'emplois et de revenus, plus de nourriture et de sécurité alimentaire, ainsi qu'un accès équitable aux services sociaux de base" Khalifa Ababacar SALL : 68 ans, L'ancien maire de Dakar est l'un des favoris de la présidentielle. Condamné en 2018 à cinq ans de prison ferme et 5 millions de Francs CFA d’amende pour les délits d'escroquerie et de détournement de deniers publics, le leader de la coalition Taxawu Sénégal. Il bénéficie d’une loi d’oubli et peut donc se présenter à cette élection comme le candidat " de la reconstruction, de la réconciliation et l’unité de la nation." Il se réclame aussi de l’héritage socialiste qui a perdu le pouvoir en 2000 après 40 ans sans partage sous Senghor et Diouf. Parmi les 19 candidats, on note aussi la présence de personnalités dissidentes du camp présidentiel, notamment celle de l’ancien premier ministre Mouhamad Boun Abdallah Dionne (2014-2019) ou encore celle de l’ex-ministre de l’Intérieur et de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye. Anta Babacar Ngom, la quarantaine, est la seule candidature féminine encore en lice parmi les 19 concurrents. Le Pastef, météore politique. En moins de 5 ans (en 2019, il rafle 15 % des voix avec Sanko candidat) il devient un des deux partis dominants, avec le PDS, avec une jeunesse qui vote pour lui, la diaspora également et qui s’alimente des persécutions qu’on lui fait subir : interdiction du parti, emprisonnement des leaders et des militants... Le Sénégal est regardé de prés, les résultats des élections auront des conséquences dans la sous-région… La crise actuelle, analysée au prisme de la françafrique… D’autres sujets importants : l’émigration véritable plaie ouverte, les graves atteintes aux libertés publiques (se réunir, manifester…), coupure d’internet, emprisonnements, tués…, la situation économique du Sénégal, pas si bonne, le rôle traditionnel des confréries islamiques dans la vie politique peut-être plus aussi déterminant… Pour revenir sur ce coup de force, ce « coup d’état » institutionnel, les explications, les conséquences sur le scrutin de dimanche et plus globalement sur la situation du Sénégal aujourd’hui, nous avons réuni dans notre studio, pour une émission spéciale du Guide du Bordeaux colonial, rdv décolonial, quelques personnalités, sénégalaises, franco-sénégalaises, franco-burkinabées, vivant à Bordeaux ou de passage à Bordeaux qui vont nous aider à y voir clair… - Dieynaba Sar, membre et animatrice du Pastef à Bordeaux, le principal parti politique d’opposition, interdit, rencontrée plusieurs fois ces dernières semaines lors des rassemblements du samedi, place de la Bourse ou de la Victoire… - Cheikh Sow, citoyen Béglais, anthropologue, animateur social et musicien, tellement connu ici à Bordeaux, tellement incontournable si on veut comme aujourd’hui, parler du Sénégal… - Dragoss Ouedraogo, cinéaste, professeur d'Anthropologie et de Cinéma à l’Université de Bordeaux, co-fondateur du Mouvement burkinabé des droits de l’Homme, souvent invité dans cette émission pour son expertise citoyenne et militante sur l’Afrique de l’ouest et ses rapports avec la France en particulier… Musiques : - Queen Biz : Diomaye Mooy Sonko - Cheikh Tijaan SOW : Mama Afrika Yaayo
L’enfance, l’insouciance, jusqu’à 13 ans. Un enfance heureuse, dans un village de Kabylie, assez tranquille, où quand on est enfant, la présence coloniale française « ce n’est pas un problème », l’école primaire, un père soldat « Indigène » qui sert la France durant la Seconde Guerre mondiale, déçu de la France, qui n’honore pas ses promesses envers les anciens combattants d’Algérie en ne leur donnant pas la citoyenneté française, et qui après la Guerre travaille à l’autre bout de l’Algérie, à Turgot près d’Oran, comme beaucoup d’hommes kabyles, pour gagner sa vie. En 1954, La guerre d’indépendance, entraine Djiga dans le temps des turbulences et du tragique. Plus d’école, la fin du projet, à portée de main, de faire des études, de rejoindre un lycée en internat à Azazga à 30 kms au Nord d’Aït Larbaa. Et puis, le 17 novembre 1957, l’arrestation, la torture et l’exécution de son père à Turgot par l’armée française pour avoir détenu une arme et être proche de l’UDMA (Union démocratique du manifeste algérien) de Ferhat Abbas. Djiga se retrouve orpheline avec une mère enceinte, seule pour élever ses enfants… Elle en veut à son père « J’étais en colère, pourquoi est-il allé se faire tuer ? », Djiga, grâce à la bienveillance d’enseignantes, peut suivre par correspondance le programme scolaire de la 6ème à la 3ème. En 1959, elle part chez les Sœurs blanches à Michelet (Aïn El Hammam aujourd’hui), à une dizaine de kilomètres au Nord de Aït Larbaa pour suivre une formation d’infirmière et débute son métier d’infirmière dans un hôpital à Alger en 1962. Le 5 juillet 1962, elle est à Alger pour la liesse de l’indépendance. Mais très vite, sa vie bascule à nouveau avec la prise de conscience que sa langue, sa culture, le sacrifice de son père, tout cela est écrasé par le puissant mouvement d’arabisation et de rabotage des cultures minoritaires ou régionales au profit de l’unique culture l’arabo-musulmane. A Alger elle ne peut plus parler Kabyle, sa langue natale, la langue de son père mort pour une Algérie libre et indépendante. Commence alors une vie militante pour la cause amazighe, dès 1963, une activité militante clandestine. Elle rencontre son mari, médecin français coopérant, ils vivent ensemble à Orléansville (El-Asnam puis Chlef aujourd’hui) à 200 kms à l’ouest d’Alger et à Alger. En 1969, le couple décide de quitter l’Algérie, au début ce devait être temporairement, pour permettre à son mari de finir sa spécialité de pédiatrie en France mais finalement ce sera définitif. Ils s’installent à Nantes. La militante amazighe, n’abandonne pas son combat, elle reprend des études universitaires dans le but d’enseigner le berbère, elle devient psychologue et fonde l’Association culturelle amazighe dont elle sera la présidente pendant 20 ans et où elle donne des cours de Tamazight. C’est depuis Nantes qu’elle suit et relaye le soulèvement kabyle de mars-avril 1980, « Le Printemps berbère », véritable soulèvement général des Kabyles contre Alger et ses répliques en 1994, avec la « Grève des cartables », en 1998 après l’assassinat de Lunès Matoub et « Le Printemps noir » en 2002, pour que soit reconnue l’identité culturelle Kabyle et la langue berbère. Aujourd’hui la langue tamazight est langue nationale et même officielle d’Algérie. Parlée par 40 millions de locuteurs, au Maroc et en Algérie surtout, la langue (et la culture Berbère) berbère est reconnue et protégée par l’ONU et l’UNESCO. Pourtant en Kabylie aujourd’hui, il n’y a toujours pas l’égalité de choix à l’école entre le berbère et l’arabe. Le mouvement s’est radicalisé, avec le MAK (Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie) dans un une Algérie qui devrait être fédérale, démocratique, sociale et laïque et le GPK (Gouvernement Provisoire de la Kabylie) en exil à Paris réclamant lui l’indépendance. Musique - Amel BRAHIM DJELLOUL : « Tella » de Djamel Allam. Les chemins qui montent. 2021. - Farid ALI. “A yemma ɛzizen ur ttru” ( Ô ! Mère chérie ne te lamente pas ). 1958. - Lounis Aït MENGUELLET « Amacahu (« Il était une fois »). 1982. - Lounès MATOUB « Ak°it ay arrac nneɣ » (« Réveillez-vous, compagnons ! »). 1979. - Djamel ALLAM : « Tella » (« Il y a … une place dans mon cœur » ). 1974.
Bonjour à toutes et tous, et bienvenue pour notre émission hebdomadaire du Guide du Bordeaux colonial, le rendez-vous décolonial sur la Clé des Ondes, 90.10 Nous sommes aujourd’hui le 06 mars 2024. Et dans deux jours, le 08 mars, aura lieu la Journée internationale des droits des femmes. La première édition de cette journée de lutte pour le droit des femmes est le 08 mars 1917, en pleine révolution bolchévique. Ces manifestations d’ouvrières sont considérées comme le premier jour de la révolution russe. Cette journée du 08 mars 1917 est un événement qui consacre le 08 mars comme journée internationale des droits des femmes. Depuis 107 ans, le 08 mars est une journée dans le monde entier où les femmes battent le pavé sur les quatre coins du globe pour exiger et combattre pour leurs droits. Pour mettre en lumière la force des figures féminines, qui sont encore aujourd’hui bien trop souvent oubliées des histoires et des récits collectifs, j’ai décidé de donner la parole à des femmes, chaque 8 mars, qui sont venus vivre sur le sol français. Elles illustrent également la force et la diversité des personnes qui représentent les migrations sur le territoire de France. Ces femmes, à travers leur micro-histoire permettent de nous relier au grand récit historique; mais également à travers leurs vies, mais aussi leurs amours, leurs liens amicaux qui sont tissés ici, elles peuvent devenir des figures et montrer la diversité qui existe en France. L’année dernière pour le 08 mars 2023, nous avions diffusé le témoignage de Bayan Mohammadi, chanteuse et kurde iranienne. Cette émission avec Bayan Mohammadi est bien sûr à retrouver sur notre site de podcast sur la Clé des ondes.fr à retrouver ici nom de la photo Manifestation de femmes tibétaines en exil à Dharamshala (Inde) - CC Wikicommons Aujourd’hui j’ai le très grand plaisir d’avoir Sonam, ici dans notre studio de la Clé des Ondes. Pour cette émission du jour, nous allons au cœur de l’Asie, sur les hauteurs de l’Himalaya. Car Sonam est née, a grandi et a dû partir du Tibet, pour arriver en France depuis 2011. Le plateau tibétain, qui est appelé le toit du monde, est une région finalement méconnue, où l’on connaît très peu le quotidien, la vie, des Tibétaines et Tibétains. Et c’est pour cela que j'ai voulu inviter Sonam pour qu’elle puisse nous raconter sa vie en tant que femme tibétaine, et son parcours jusqu’à aujourd’hui ici à Bordeaux. nom de la photo Sonam au studio de la Clé des Ondes Je suis très heureuse de vous donner pour une heure le témoignage de Sonam. Femme tibétaine qui est arrivée en France en avril 2011, qui a dû fuir le Tibet en 2010, et qui n’a été rejointe par son mari et ses deux filles qu’à partir de 2015. La vie de Sonam c’est un récit exceptionnel sur la vie d’une femme au Tibet, avec une culture, une manière de vivre qui est ponctuée de traditions bouddhistes. C’est aussi un récit de résilience et de survie, pour fuir son pays occupé à travers les montagnes les plus hautes du monde [Himalaya], pour arriver au Népal et ensuite ici en France, un pays dont elle ignorait complètement l’existence. Et enfin, Sonam, c’est une vie en France depuis 2011, ponctuée de combats pour s’intégrer, se trouver une place dans cette nouvelle société et s’installer durablement en France avec son mari, ses deux filles et son fils. Et aussi bien sûr être désormais présidente de l’Association Culture Tibétaine à Bordeaux. Je voulais à nouveau remercier Sonam d’avoir accepté cette invitation pour nous raconter son récit. Et à travers son récit nous pouvons mettre en lumière l’existence, le quotidien des femmes partout dans le monde. Mais aussi l’importance des profils divers de migrations, ces profils de migrations qui font de notre pays une société riche de sa multiculturalité. Sonam est la présidente de l'association Culture Tibétaine en Gironde ici Vous pouvez également aller visiter la boutique de son mari, une brocante tibétaine et des antiques asiatiques : la Brocante de Gyaltsen, 4 quai de la Monnaie, 33800, Bordeaux / également sur les réseaux sociaux : ici Musiques - Arig Lhabdon Kyab ཨ་རིག་ལབ་སྒྲོན་སྐྱབས། - Bawa - འབའ་གཞས་ Pour aller plus loin : documentaire d'Aurine Crémieu et François Reihnardt, Le Tibet face à la Chine, le dernier souffle ?, 2023, diffusé par Arte ici
Beata Umubyeyi Mairesse avait 15 ans en juin 1994 quand elle put quitter, avec sa mère, le Rwanda en proie au génocide des siens, les Tutsi, un quasi miracle leur permit d’intégrer un convoi d’enfants et d’échapper à une mort certaine. Devenue écrivaine, la jeune femme a publié des recueils de nouvelles et des romans tournant autour de cette mémoire des survivant-e-s mais sous forme de fiction ou tout du moins de récit des autres, mélé discrètement à sa propre expérience. Avec Le Convoi, elle est passée à la première personne pour raconter son parcours de survie depuis Butare au sud ouest du petit pays, grâce à une association humanitaire suisse, Terre des Hommes, qui réussit à les incorporer à un convoi à priori reservé aux enfants de moins de 12 ans. Mais il lui fallut des années et l’insistance de son compagnon pour accepter de se mettre en quête de sa propre histoire, enquête à partir de la recherche d’images de la télé anglaise, la BBC où elle figure avec sa mère lors du passage de la frontière avec le Burundi, ce moment de la libération où, lui dit-on, elle affiche un sourire éclatant. "Le Convoi" est le récit émouvant de ces années d’allées et venues dans les mémoires, celle des sauveteurs qu’elle retrouve en Suisse, des reporters télé en Angleterre, des photographes en Italie, des archives qu’elle finit par avoir l’autorisation de fouiller au siège de l’asso humanitaire à Genève. Et sutout celle des enfants du Convoi du 18 juin 1994 qu’elle va réussir à retrouver…Et se pose alors l’inévitable question de la manière dont, à travers images télé et photos, les occidentaux ont rendu compte de ce massacre. Et cela ne servit à rien. « Le monde s’est contenté de nous regarder mourir sur du papier glacé » « Trente ans après, dit-elle, il est temps pour nous de nous réapproprier ces photos, de les légender avec notre langage, à l’aune de notre expérience. Mais aussi qu’ « il est plus que temps de prendre la parole pour raconter nos histoires, légender nos photos, et le faire dans les espaces que nous jugerons appropriés, des espaces qui nous seront accessibles. Un lieu à nous, mémorial pour les enfants des convois. Ce livre n’en est que la première pierre ». Jean-François Meekel Hervé Le Corre "Qui après nous vivrez" Rivages/Noir nom de la photo
Ils étaient des engagés indiens, des coolies... Ainsi commence le récit d’une histoire intime, celle de la famille de Nathacha Appanah, romancière mauricienne qui dans son livre La mémoire délavée (2023 aux Mercure de France ) retrace le parcours de ses aïeux partis d’un village d’Inde vers l’île Maurice en 1872. Le récit de son passé familial se confond avec celui tragique des « engagés », ces travailleurs agricoles qui remplacèrent les esclaves après l’abolition de l’esclavage britannique (1834). C’est de ce texte dont il sera question mercredi 22 dans l’émission du guide du Bordeaux colonial : un moment de littérature émancipatrice. lire à Soulac-sur-Mer Depuis l’extrémité du Médoc, face à la mer, nous entendrons Corinne Caupène, libraire à Soulac depuis quarante ans, dans la rubrique parole aux libraires. Nationalité : immigré L’ile Maurice est marquée par son immigration forcée et voulue , c’est l’occasion pour de nous parler d’un film de Sidney Sokhona :Nationalité : immigré. « L’écrivain engagé sait que la parole est action ; il sait que dévoiler, c’est changer et qu’on ne peut changer qu’en projetant de changer » J.P.Sartre Pour enrichir notre bibliothèque virtuelle de littérature de combat, nous écouterons Julie Sigougneau de la librairie un pavé dans la marge à Mérignac nous donner quelques pistes… Une fenêtre sur l’art contemporain mauricien... Enfin Sarah Vélu dans sa rubrique Arts nous fera découvrir ce qui se passe dans le domaine artistique de sur l’île Maurice notamment avec l’artiste mauricienne Nirveda Alleck… Musiques - Manasa Sancharare et Rathi Sukha Saare de Natesan Ramani. - Sobillu saptaswaras de Jimmy Apalama.
Retrouvez plus d'infos et toutes nos émissions sur https://www.lacledesondes.fr
Rendez-vous du 13 au 18 février 2024, le matin au Musée d'Aquitaine, l'après-midi et le soir au cinéma Utopia. - Cette année les rencontres débutent le mardi 13 février avec une journée consacrée à l' Amérique latine. - le mercredi 14 ce sont des luttes ouvrières en Afrique du Sud dont il sera question. - Jeudi 15, la journée traditionnellement réservée au concept du travail interrogera plus spécialement sur la fin de carrière. - Une journée avec Nadav Lapid : vendredi 16, la journée sera entièrement consacrée au cinéma, à la démarche créative et à la personnalité de ce cinéaste qui dérange et interpelle, en sa présence depuis la "master class" du matin jusqu'au film de la soirée. - Le samedi 17, ce sont les femmes iraniennes qui seront au cœur de la journée réservée au cinéma iranien. - Enfin le dimanche 18, les rencontres rendront un hommage cinématographique à Jean Luc Godard. Le titre de cette journée JLG, symbolise à la fois la démarche cinématographique de JLG et celle, culturelle, des rencontres : JLG avec Marx et la classe ouvrière. Avec comme tous les ans, la présence de La machine à lire, Comptines et Krazy kat, les librairies indépendantes partenaires. En vente, vient de sortir : le tome 2 du livre La classe ouvrière c'est pas du cinéma Musique je ne t'ai jamais dit que je t'aimerais toujours Anna Karina Pierrot le fou J-L. Godard nom de la photo
Bienvenue pour ce nouveau rendez-vous décolonial du mercredi, avec aujourd’hui un invité bien connu, membre de l’équipe et qui vient en direct, régulièrement, nous parler de l’actualité politique, sociale, culturelle du monde mais aussi de son actualité personnelle toujours très riche… bonjour André, André Rosevègue… Nous commencerons l’émission en faisant le point, si c’est possible, sur l’actualité à Gaza, sur le terrain et présenter les nombreux rendez-vous et évènements locaux concernant le sujet, auxquels André est associé. André nous présentera ensuite, l’intervention faite le 6 décembre dernier, dans le cadre des 16émes rencontres "Actualités de Marx et Nouvelles Pensées Critiques", sur le thème « Démocratie et colonialisme » Paris, Bordeaux, Marseille, Soissons, Périgueux, Rouen… le tour de France des guides des villes coloniales commence à être significatif et ce n’est pas fini… André fera le point et rappellera que l’Université Populaire de Bordeaux, demain de 19h à 21h, amphithéâtre Denucé, à la faculté de Bordeaux Victoire, invite le Guide du Bordeaux colonial pour une conférence-rencontre-échange sur le thème « Décoloniser l'espace public ? » Notre invité aura peut être un peu de temps pour nous présenter quelques ouvrages ou idées d’expositions et de sorties… ...Avant que nous ouvrions une large page agenda... Musique -Mum sing to the wind de Nai Barghouti Palestine. 2023. nom de la photo
"Tu n'as plus ta place dans ce monde..." Le roman mêle un récit du quotidien de personnages à celui de l’histoire coloniale qui massacre leur vie, et celle de leur peuple. Nous vous présenterons ce roman dans la rubrique un livre/un auteur de l’émission. Dans la rubrique cinéma, Paul Lhiabastres nous parlera du film "Le cauchemar de Darwin",réalisé par Hubert Sauper en 2004.... C’est URBS, également dessinateur de presse qui portera la parole des libraires indépendants depuis la librairie « la mauvaise réputation » à Bordeaux centre, tandis que Julie Sigougneau, depuis la sienne : "le pavé dans la marge" à Mérignac, enrichira notre bibliothèque virtuelle idéale. Enfin Sarah Vélu dresse le portrait de Kapwani Kiwanga, Tanzanienne par ses origines familiales et spécialiste des arts visuels dans sa rubrique Art. Musiques: -Kijiti de Bi Kidude -Habillage musical des lectures: Sikitiko et Zena du Matona's Afd'hal Group,Zanzibar 2018. Taqsin In Hijaz Mode de Abdullah Ahmed et Seif Saleh, Zanzibar 1999.
Ixchel Delaporte journaliste, auteure, documentariste, a publié en octobre dernier le récit des mois qu’elle a passés aux côtés des malades et des soignants de l’hôpital psychiatrique de Cadillac en Gironde. Cela s’intitule joliment «Ecoute les murs parler» Ixchel tient son prénom maya d’une mère mexicaine, pays où elle a vécu sa prime jeunesse. Après des études de philosophie, elle fit ses armes de journaliste à l’Huma à la rubrique sociale. Et de fait toutes les enquêtes qu’elle mena, devenues des livres, touche au social, et à l’humain à commencer par « Les raisins de la misère » à propos du couloir de la pauvreté défini par l’INSEE au long de la Garonne et qui se superpose à la carte des vignobles les plus prestigieux et les plus rentables. Puis ce fut l’euthanasie, la vieillesse, les violences sexuelles sur les enfants et donc, dernier en date, la folie. Pour la suite c’est à écouter dans l’émission… JFM Ouvrages d’Ixchel Delaporte "Les raisins de la misère". Une enquête sur la face cachée des châteaux bordelais Mars 2020 Editions du Rouergue qui fut aussi un documentaire sous le même nom, réalisé par l’auteure et diffusé sur France 3 "Dame de compagnie". En immersion au pays de la vieillesse. Octobre 2021 Editions du Rouergue "Les enfants martyrs de Riaumont". Enquête sur un pensionnat intégriste. Mars 2022 Editions du Rouergue "J’étais un enfant" avec Arnaud Galais Octobre 2023 Flammarion "Ecoute les murs parler". Octobre 2023 L’iconoclaste nom de la photo
Pour notre quatrième émission sur le Kurdistan, nous allons nous concentrer sur les mouvements révolutionnaires kurdes et leurs combattant.e.s pour la liberté et l’indépendance. Pour nous accompagner dans cette découverte, nous avons à notre micro de la Clé des Ondes, RO - présidente de l’association Kurde Rojava Gironde, porte parole du mouvement des femmes kurdes en Gironde, et également co-présidente du Centre démocratique Kurde (Cenon). Lors de la guerre qui les ont affrontés à l’Etat Islamique, ces images ont fait le tour du monde : ces femmes combattantes de la guérilla du PYJ et du PKK, avec leurs foulards de fleurs et armes d’assaut en main. Ces photos sont marquantes d’une double dynamique : l’importance du combat des Kurdes pour anéantir au maximum l’Etat islamique, mais aussi des préceptes de la guérilla kurde où les femmes sont des combattantes au même niveau que leurs homologues masculins. nom de la photo cc Kurdishstrugle - Combattante du YPG - 2016 Un combat anticolonial, pour leurs indépendances, mais aussi un combat politique et sociologique pour refonder une nouvelle société fondée sur les principes du confédéralisme démocratique, de l’écologie et de l’égalité entre les sexes. Sujet complexe car le PKK, organisation la plus importante des combats kurdes, est inscrit comme groupe terroriste dans de nombreux pays européens, en raison aussi de l’hyperviolence des combats de la longue guerre qui les affrontent à l’état turc. Ainsi, nous allons durant deux émissions définir la révolution kurde, et vous apporter les réalités géographiques et l’adaptation des combattant.e.s kurdes au réalité des états qui les colonisent. Aujourd’hui, nous allons avoir une émission spéciale sur l’histoire, le socle politique et théorique, ainsi que le fonctionnement des mouvements révolutionnaires kurdes ; puis en février nous nous retrouverons pour analyser les révolutions actuelles avec la mise en application des préceptes nouveaux, notamment à Rojava mais aussi dans certaines régions du Kurdistan irakien. nom de la photo Photo prise le 26 novembre, lors d'un événement organisé par des Kurdes dans la métropole bordelaise pour les 45 ans de la fondation du PKK. Sur cette banderole, avec le visage d'Abdullah Öcalan, fondateur du PKK et emprisonné sur l'île d'Imrali. Sur la banderole est notée "45e anniversaire du PKK. Félicitations au leader, à tous les opprimés et à tous les camarades" Musiques diffusées - Mir Pewer - Ey Dîlbera Min - Mem Ararat - Xaçirek - Dotmir Naze - Lawe Kurd Cycle d'émissions - KURDISTAN - KURDISTAN 1. Bayan, chanteuse et femme kurde en Iran. Spéciale journée du 8 mars - KURDISTAN 2. Qui sont les Kurdes ? Interview de Hamit Bozarslan - KURDISTAN 3. Le traité de Sèvres et de Lausanne : le partage de l'empire ottoman et l'espoir brisé de la fondation d'un état Kurde. Interview de Jordi Tejel Gorgas
Cinéma Utopia. Après un buffet dans la Salle de la cheminée, tout le monde s’est retrouvé dans la plus grande salle du cinéma, pleine à craquer, la salle Toussaint Louverture, baptisée avec Mémoires et Partages, en 2002. Utopia, créé en 1999, a été dés le début, essentiel pour accueillir et porter la voix de ceux qui voulaient remettre en question le roman Bordelais d’une ville qui a vécu du commerce colonial, mais qui « n’aurait jamais fait que du commerce en droiture, sans jamais participer à la traite négrière » et bousculer l’ordre bourgeois cornaqué par les deux « présidentiables » Chaban et Juppé. C’est au cinéma Utopia que naît en 2001, pour les élections municipales, la liste « Couleurs bordelaises » amenée par Karfa Diallo et qui met à son programme l’exhumation du passé colonial, esclavagiste et négrier de Bordeaux, la démocratie participative, le droit de vote des émigrés, l’écologie… et pratique la convergence des luttes… 3,74 % des voix mais un véritable choc et le début de la reconnaissance de ce passé enfoui. Pionniers. Ils étaient tous là, ceux qui dès 1998, étaient dans la colère de voir cette histoire, ce crime contre l’humanité, avant que Taubira ne le fasse proclamer sous la forme d’une loi en 2001, ignoré et même combattu : Karfa Diallo, Alioune Sy, Cheikh Sow, Dragoss Ouedraogo, Michel Lemaître, Jocelyn Grava… Acte fondateur. En 1998, la France fête le 150 ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage mais ça tourne à l’autoglorification de la République abolitionniste, qui omet de parler de la souffrance et de la résistance des populations noires et les laisse dans l’invisibilité. Le 23 mai 1998, à la tombée de la nuit, 300 étudiants africains, antillais et hexagonaux, mus par la colère d’être dans une ville bourgeoise qui a effacé son histoire négrière quittent le campus universitaire pour une marche au flambeau, en plein centre de Bordeaux, aux cris de « Bordeaux port négrier, assume ton histoire » : c’est l’acte fondateur. Lectures, chorégraphie, documentaires, musiques… La soirée, préparée par Clarisse Gomis, secrétaire générale de l’asso, était animée par Aurélie Bambuck, journaliste, documentariste, avec une première réalisation sur ses parents athlètes engagés, une deuxième, en 2022, « Au nom de nos ancêtres, esclaves et négociants » sur sa rencontre avec Axelle Balguerie et le dialogue entre deux histoires à priori incompatibles, celle d’une descendante d’esclavisés et celle d’une descendante de négriers bordelais, co-auteure également de la BD « Pacotille ». L’artiste contemporain, écrivain, poète, Donatien Garnier, descendant de Pierre Desse, capitaine de navire négrier bordelais avec une rue à son nom à Bordeaux, est venu lire des extraits de son livre « Devenir noir ». Le documentaire « Origine Kongo » de Laura Chatenay-Rivauday, sorti cette année, était présenté en exclusivité. Entre 1857 et 1862, après l'abolition de l'esclavage, plus de 16 000 femmes, hommes et enfants de plusieurs pays d'Afrique sont envoyés aux Antilles pour y travailler. Appelés "Kongos", ces Africains arrivaient libres avec un contrat de travail, dit "engagement", en Martinique ou en Guadeloupe. Leurs descendants ont gardé vivante la mémoire de leurs aïeux et revendiquent leurs racines africaines… Le danseur et chorégraphe bordelais Piroger Bakambo, a redonné son spectacle-performance sur le « Clown chocolat ». Enfin, Cheikh Sow et les musiciens de Wa Africa ont ponctué la soirée de leurs compositions musicales. Elus-es et assos. Parmi les élus-es présents-es : la députée parisienne, Danièle Obono, aux côtés de l’association dans ses combats juridiques, des élus locaux, Wiame Benyachou et Romain Dostes conseillers départementaux de la Gironde et Philippe Poutou conseiller municipal et métropolitain de Bordeaux. De très nombreuses associations dont AQAFI (Aquitaine Afrique Initiatives ) présidé par Alioune Sy, l’Union des Travailleurs sénégalais… Karfa. « Et je me dis Bordeaux et Nantes et Liverpool et New York et San Francisco pas un bout de ce monde qui ne porte mon empreinte digitale… » Cahier d’un retour au pays natal, Aimé Césaire. « Ce texte est important, je le garde très précieusement, c’est peut-être ça qui a décidé d’une partie de mon destin personnel. De Toussaint Louverture à Aimé Césaire, le poème de la quadrature du cercle, qui va de la littérature à l’action politique, de l’écrivain et élu martiniquais au père à St Domingue, de la première République noire, « Phare élevé au-dessus de la mer de Antilles » et du monde. « Ce que je retiens de cette soirée c’est qu’il n’y a que la solidarité collective qui peut nous sortir des situations difficiles, dramatiques dans lesquelles on peut se trouver. C’est dans l’enchevêtrement de nos destins collectifs qu’on peut arriver à faire avancer nos sociétés » « Bordeaux a totalement changé du fait de cette action, le regard sur Bordeaux n’est plus le même, ça donne de l’espoir… Peut être qu’un jour, un lieu, une Maison Esclavages et Résistances, sortira de terre, un ancrage puissant pour les générations à venir» « On essaie de tirer des douleurs et des résistances de ceux qu’on a martyrisés puis invisibilisés les armes miraculeuses comme disait Aimé Césaire, les ressources et l’énergie pour continuer… Il a beaucoup d’espérance et de confiance » Musiques : - « Maam Goor » et « Mama Africa Yaayo» : d’Afrocubano Projeto (Wa Africa). 2022. - Musique du documentaire "Origine Kongo" Laura Chatenay-Rivauday. 2023. nom de la photo nom de la photo
« Attaquer la terre et le soleil » de Mathieu Belezi. Résumé. Au milieu du 19e siècle quelques familles comme celle de Séraphine, modestes et trompées par la propagande débarquent en Algérie où devaient les attendre terres arables et richesses programmées. En lieu et place, ils basculent dans un enfer de violence, entourés de soldats terrifiants face à une population révoltée et attachée à l’indépendance de son pays. Colonie de peuplement. Nous sommes au moment où après avoir renoncé à l’esclavage la France devient un empire colonial, remplaçant la traite négrière par le travail forcé, assujettissant et massacrant dans le bruit et la fureur. Par la force armée les conquêtes se multiplient et il faut aussi installer dans les pays colonisés des métropolitains qui seront les colons chargés d’introduire « la civilisation occidentale » à des « peuples barbares »... Le personnage de Séraphine Cette femme colon est arrivée depuis sa Lorraine natale (ces familles viennent essentiellement d’Alsace et de Lorraine) dans les années 1840 avec son mari, ses enfants, sa sœur et son beau-frère.Nulle idéologie chez cette femme, elle s’est contentée de suivre les conseils des autorités françaises qui faisaient miroiter une terre vierge à exploiter. Le roman raconte à deux voix : celles de Séraphine dont la parole fonctionne comme une complainte, une litanie, et de ce soldat, au discours violent et sans trace d’humanité. Un récit très réaliste, très minimaliste, pas d’épopée, pas de héros, pas de rebondissements spectaculaires, pas de sentimentalisme : des faits crus et cruels, des réalités terribles et implacables : Une expérience de lecture. C’est un texte quasiment sans ponctuation, qui est scandé comme un cri : un récit litanique aux longs couplets, d’une tristesse infinie, un chant de l'absurde et de la sauvagerie humaine. Le récit est rédigé en courts chapitres avec de fréquents retours à la ligne sans majuscules, comme des vers libres, ce qui lui donne un effet d'oralité. Un roman violent et implacablement pessimiste. Le lecteur attend en vain un sursaut, de l’apaisement, du calme : il est possédé par cette forme d’écriture qui transcende le contenu mais il n’y a en fait aucun espoir, aucune échappatoire, aucun salut. Chaque personne est condamnée à la désillusion. Comme le soldat croyant être présent pour participer à la «pacification» du pays, et qui en fait assistera aux pires atrocités (enfumages et massacres de masse) et finira par y prendre part dans une sorte d’ivresse de la violence, sans même en comprendre le sens. Comme les colons qui sont confrontés successivement à la rudesse du climat, aux terres difficiles, au choléra, aux fièvres et aux fauves. L’auteur : Mathieu Belezi. C’est un écrivain contemporain salué par la critique depuis vingt ans mais encore méconnu du grand public. Il est né à Limoges en 1953, il y fait des études de géographie, puis enseigne en Louisiane, vit successivement au Mexique, au Népal en Inde et maintenant en Italie. Il se consacre à l’écriture à partir de 1999. « Attaquer la terre et le soleil » renvoie à sa grande trilogie algérienne, publiée successivement aux éditions Albin Michel : « C’était notre terre », 2008 et Flammarion : « Les vieux Fous », 2011 ; « Un faux pas dans la vie d'Emma Picard », 2015. Le roman fait également écho à « Le Petit Roi », son premier roman publié en 1998 aux éditions Phébus. Le livre a reçu le Prix du Monde en 2022, le Prix du Livre Inter en 2023. « L’âge de fer » de John Maxwell Coetzee Résumé Elisabeth Curren, femme blanche solitaire, se meurt d’un cancer au Cap, en 1986. Elle écrit une longue lettre à sa fille, exilée au Etats-Unis. Elle y raconte son agonie, et les événements tragiques entre émeutes et répression, d’un système qui tente de se maintenir : celui de l’apartheid, Un clochard, sorte de témoin et confident, réfugié chez elle, l’accompagne. Une dénonciation du système discriminatoire que constituait l’apartheid Le récit est fortement inscrit dans la réalité par son cadre : Le Cap, les Townships, les 10 ans des révoltes de Soweto, les assassinats des membres de l’ANC par la police, et l’état d’urgence de 1986; par ses personnages : une femme blanche, un clochard noir, une femme de ménage noire, les jeunes noirs qui se révoltent et sont tués par la police ou par ce climat de violence et d’affrontement. Une dénonciation plus implicite avec un autre récit parallèle qui agit comme une sorte de métaphore, voire d’allégorie. Le texte, rédigé à la première personne, est celui d’Elisabeth Curren, qui écrit une longue lettre posthume sa fille dont on sait qu’elle a fui l’Afrique de Sud et qu’elle n’y reviendra pas en raison de son système politique et de la honte qu’il inspire, et dans laquelle elle évoque son sort intime à savoir un cancer implacable qui la consume. Ainsi le cancer qui fatalement conduira à la mort Elisabeth est mis en regard avec l’apartheid, qui de la même façon détruit dans la souffrance également le pays, et le conduit à la mort. Il est également un personnage entre réalité et métaphore, Monsieur Vercueil, clochard plutôt rebutant qui rappelle un peu les clochards célestes de J.Kérouac, échoué dans le jardin d’Elizabeth et qui deviendra au cours du récit, un confident, un soutien, une mémoire, un peu comme un ange de la mort et chargé par Elizabeth de poster voire de porter sa lette posthume... Dimension prophétique Ce roman à la langue précise et rythmée, dépouillée de sentimentalité mais non d'émotion, contient une dimension prophétique car un an après sa parution l’apartheid établi en 1948, sera aboli : le 30 juin 1991 exactement. L’apartheid est un mot afrikaans, qui signifie « séparation, mise à part ». Il désigne la politique de « développement séparé » imposée, selon des critères raciaux ou ethniques, aux populations d'Afrique du Sud. Plus largement, car il demeure encore dans certains endroits du monde, on peut citer Israel à l’encontre du peuple palestinien par ex, c’est un système d'oppression et de domination d'un groupe racial sur un autre, institutionnalisé à travers des lois, des politiques et des pratiques discriminatoires et qui suppose la commission d'actes inhumains, dans l'intention de maintenir cette domination. Littérature engagée L’ensemble de l’œuvre de Coetzee est engagée, et utilise le même procédé : la juxtaposition de la réalité politique et de l’allégorie afin de mettre à jour les phobies et les névroses des individus, à la fois victimes et complices d'un système corrompu violent et servile qui anéantit son entendement voire même son langage. On peut citer les romans célèbres tels que « En attendant les barbares » (1980), « Mikaël K, sa vie, son temps » (1983), « Foe » ( 1986), « Disgrace » ( 1999), ou « Elizabeth Costello » (2003). Prix Nobel Coetzee est né en 1940 au Cap dans une famille de boer calviniste ( colons afrikaners) . Il y vit sa jeunesse durant l’instauration violente de ce système de ségrégation de l’apartheid. Il part en Angleterre en 1060, pour y suivre des études de linguistiques et d’informatique avant de se consacrer à l’écriture et à l’enseignement universitaire de l’anglais. Il est aujourd’hui de nationalité australienne, pays où il vit. Il a reçu de nombreux prix littéraires : il est le premier écrivain, à obtenir deux fois le prestigieux Prix Booker en 1983 et 1999 et surtout, il reçoit en 2003 la plus prestigieuse récompense internationale, le Prix Nobel de littérature.
Eric Toussaint (à droite) et J. M. Harribey (ATTAC 33) Une institution créée en 1944, au service de l’impérialisme des Etats-Unis… De son nom complet, Banque Internationale pour la reconstruction et le Développement , elle est tout de suite, grâce à la dette, un outil de diffusion du capitalisme libéral et de domination des Etats du Nord industrialisés sur les Etats du Sud pourvoyeurs de matières premières, de sources d’énergie et de produits agricoles bruts. Le coup d’Etat permanent. Pour empêcher les Etats d’Amérique latine et ceux nouvellement indépendants de s’autonomiser, de s’industrialiser et faire concurrence aux Etats-Unis et aux puissances du Nord, des crédits sont généreusement distribués à condition de rentrer dans le rang. La dette nourrit la dette. C’est l’engrenage mortifère bien connu qui consiste à emprunter pour rembourser et qui livre pieds et poings liés, les Etats du sud à leurs créanciers du Nord. Le consensus de Washington. Avec la crise des années 1980, les taux d’intérêt augmentent et les crédits ne sont plus accordés qu’à la condition pour les Etats débiteurs de faire des réformes et des ajustements structurels draconiens et odieux : suppression des droits de douane, fin des subventions aux secteurs vitaux, dérégulations, privatisations, moins d’Etat… qui entrainent pauvreté, précarité et révoltes. Trois grandes expériences d’audit d’Etat pour annuler la dette. Eric Toussaint a été conseiller de l’Equateur en 2007-2008 (avec succès), du Paraguay en 2008, de la Grèce après la victoire de Siriza en 2015. Urgence climatique : retard à l’allumage. La prise de conscience a lieu à partir de 2006 mais n’empêche toujours pas aujourd’hui, l’octroi de crédits à l’industrie extractiviste, polluantes, tout cela dans un enfumage de greenwashing intense. La banque des BRICS, la Nouvelle banque de Développement, un espoir ? Non hélas, elle n’est pas un modèle alternatif, elle fournit en particulier des crédits pour des activités extractivistes primaires exportatrices pour alimenter la Chine, nouvelle puissance impérialiste. Un autre système d’aide au développement est possible… avec des crédits à l’usage des Etats du Sud, avec un financement des pays les plus riches et des remboursements à taux zéro. « Banque mondiale : une histoire critique » Eric Toussaint. Editions syllepse. Janvier 2022. 536 pages. 25 € Références musicales : Deux artistes parmi les 22 qui ont participé à l’album « Drop The Debt » (« Annulons la dette »). Sorti chez World Village France en 2002. - El Hadj N’Diaye : « Boor YiI » (« Annulons la dette ») - Zêdess : « Cadeau empoisonné » nom de la photo
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la pauvreté est un marqueur de notre région, comme partout en France, elle gagne du terrain même. C’est le thème des AOC de l’égalité cette année, qui se déroule en ce moment, avec un programme très intéressant une fois de plus, qui a débuté le 22 nov dernier et qui se poursuit jusqu’au 14 décembre. C’est aussi notre sujet aujourd’hui dans notre émission, mais avec un focus sur la situation des migrants, frappés encore plus durement, qui connaissent la grande pauvreté, l’ultra précarité tout cela dans une totale invisibilisation. Le 20 novembre dernier, journée internationale des droits de l’enfant, le Réseau Education sans frontières 33, organisait devant la Préfecture une conférence de presse pour alerter sur le non respect des droits des enfants, lorsque tous les soirs dans ce pays, ce sont 2800 enfants, dont 700 âgés de moins de 3 ans, qui dorment dans la rue, dans des voitures, des cages d’escalier, sous tentes… Alors que la loi oblige l’Etat à organiser et assurer un hébergement d’urgence inconditionnel pour tous. Nous parlerons d’hébergement, de logement, plutôt de mal logement, de sans abrisme dans cette émission avec notamment une interview enregistrée d’Anne Marchand de la Fondation Abbé Pierre , mais aussi des difficultés pour se nourrir, se vêtir, se chauffer, se laver, se soigner… pour tous ceux qui n’ont plus de titre de séjour, en attente interminable de renouvellement, tous ceux à qui sont sans droits, du moins au regard des institutions, avec une interview d’une bénévole au Secours populaire de Talence et le témoignage d’une famille à Mérignac. Nous aurons également pour en parler, notre invité, très informé et impliqué au quotidien, sur la situation de ces hommes, ces femmes, ces enfants, invisibilisés : Jean Luc Taris de Médecins du Monde .
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