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Voyage en absurdie
Voyage en absurdie
Author: Europe 1
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A 8h34 dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Emmanuelle Ducros propose son Voyage en absurdie du lundi au jeudi.
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Les vétérinaires en ont plein les bottes. Ils tiennent aujourd’hui une conférence de presse, organisée par leur ordre. Au menu : explications détaillées sur la Dermatose nodulaire contagieuse et aussi alerte : ils ont été durement malmenés depuis le début de l’épizootie des bovidés. Voici ce que m’a dit un vétérinaire à qui je demandais comment ça allait parmi ses confrères : “Je parlerai d’une certaine angoisse. Angoisse d’être confronté à un foyer au sein de notre clientèle. Mais aussi une angoisse de se retrouver pris à partie, insulté, menacé par des messages haineux notamment sur les réseaux sociaux.” Dans l’épouvantable épizootie de DNC, des vétérinaires ont été physiquement menacés, agressés. On l’a vu en Savoie, dans le Sud Ouest. On le voit sur les plateaux de télé ces derniers jours Les vétérinaires sont les victimes inattendues d’une défiance vis à vis de l’autorité, révélée une nouvelle fois par cette crise De toute forme d’autorité. L’Europe, l’Etat, le gouvernement, la gendarmerie, la science, tout est remis en cause en bloc dans cet épisode. Les vétérinaires sont emportés dans ce rejet de toutes les structures. Ils voient leur expertise, leur connaissances niées Et c’est un contre-sens majeur Personne de sensé ne peut croire que les vétérinaires euthanasieraient des animaux s’ils n’étaient pas sûrs que c’est une nécessité. C’est une tâche difficile, douloureuse, mais pour laquelle ils pèsent le bénéfice et le risque. Pour sauver la France de l’élevage, il ne faut pas laisser la maladie s’installer. Ils savent ce qu’elle fait aux troupeaux à long terme. Des animaux qui meurent, qui ne se remettent jamais vraiment, qui ne produisent plus de lait, qui ne se reproduisent plus Les Humains ignorent ce qu’ils doivent aux vétérinaires pour leur propre santé. Les interactions entre les humains et le monde animal produisent le meilleur – le compagnonnage, l’élevage – et le pire : les maladies qui se transmettent ou affectent les filières économiques. Les vétérinaires sont aux premières loges pour observer la grippe aviaire des oiseaux migrateurs, la peste porcine chez les sangliers, la tuberculose des cerfs, ou détecter des maladies émergentes. Rouages essentiels de ce qu’on appelle” la santé globale” : celle des humains, des animaux, des plantes, de l’environnement. Tout est lié. On a assez de vétérinaires ? Ils sont un peu plus de 22 000. La France a été très en retard sur leur formation. Elle rattrape lentement. Mais on a quand même un problème. Les trois quarts des vétérinaires sont spécialisés dans les chiens et chats. 15% seulement sont des vétérinaires ruraux. Ils sont trop peu nombreux, et quand il faut vacciner massivement, comme maintenant, ça pose problème. S’ils devaient être malmenés encore dans cette épizootie, moins bien traités que des chiens, on ira vers un découragement général. Il nuira aux agriculteurs, aux animaux, et à terme, à nous tous.
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Chaque lundi dans la matinale de Dimitri Pavlenko, Philippe Val livre son regard sur l'actualité.
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Hier à Rungis, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a sonné le Grand réveil alimentaire. Le début de six mois de travaux pour redonner à la France les moyens de sa souveraineté, alors que sa puissance productive agricole et agroalimentaire s’est effondrée. Notre pays s’est endormi… Constat terrifiant. En 20 ans, la France a perdu du terrain sur tous les grands postes alimentaires, qui faisaient d’elle le grenier de l’Europe depuis les années 1960. Elle importe désormais la moitié des fruits et légumes et des volailles qu’elle consomme, 70% du mouton, 80% des poissons, alors qu’elle a le deuxième domaine maritime mondial. Elle est en difficulté sur les céréales, le boeuf et sa production de lait baisse. Le résultat, c’est aussi la dégringolade de notre balance commerciale agricole et agroalimentaire. Elle était positive de 8 milliards il y a quatre ans ! Cette année, elle sera dans le rouge, à la fois parce qu’on importe toujours plus et que nos produits ne se vendent plus à l’export. Notre pays est devenu dépendant, là où il était autrefois puissant. Ca vient d’où ? Je pourrais détailler filière par filière… Mais voici un constat général : la France est un pays d’enfants gâtés de l’alimentation. Des enfants qui ne savent plus ce qu’est produire, puisque les agriculteurs ne sont plus que 450 000 et qu’on les méprise. Des enfants qui n’ont pas conscience de la qualité de ce qui leur est offere par l’agriculture la plus durable au monde, au regard de ce qui se pratique ailleurs. Ils voient de l’agro industrie ultra intensive et destructrice quand ils ont sous les yeux un modèle de petite taille, familial. Nous tenons pour acquis d’avoir une assiette pleine, quand c’est une rareté sur la planète et que c’est le fruit de générations d’efforts et de progrès. Résultat : des politiques publiques délirantes qui n’ont eu de cesse que de pénaliser la production nationale, de promouvoir la décroissance comme une vertu… Mais comme on ne mange pas moins, ce qu’on ne veut plus cultiver ici ou élever on le remplace par des importations. Par naïveté, par incapacité à sortir la tête de son nombril, et à regarder ce qui se passe ailleurs, la France gâtée a cassé son plus beau jouet. Il est temps de le réparer ? Oui : parce que le climat bouscule nos productions, et qu’il faut les adapter. On n’y arrivera jamais si on ne renouvelle pas les générations agricoles, si on ne libère pas la capacité d’investir, d’entreprendre de produire dans l’agriculture, l’agroalimentaire. Produire, ça n’est pas un gros mot. Oui : parce que la démographie planétaire va obliger le monde à produire le double de nourriture d’ici à 2050. Il va y avoir une compétition pour cette nourriture. Si nous n’avons pas la nôtre, nous, si petits, nous n’aurons rien, ou les miettes, dans un monde où la terre agricole manque et où l’intensification de l’agriculture est une question de survie pour des milliards d’humains. Et puis, la géopolitique aussi nous y oblige. Partout dans un monde qui s’arme, qui se prépare aux affrontements, on a conscience que l’alimentation est un outil de souveraineté, voire une arme de guerre. Il n’y a pas de puissance sans ventres pleins, pas de liberté dans la dépendance alimentaire. En 10 ans, les budgets consacrés au soutien de l’agriculture ont bondi de 15% en Russie, de 40% aux Etats-Unis et de 86% en Chine. En Europe, dans le même temps, ils ont baissé de 20%. Le continent, et singulièrement la France, sont totalement à contresens des enjeux que la planète entière a compris et intégrés. Il est effectivement grand temps de se réveiller et de cesser de nous comporter comme des cochons d’Inde dans la cage des grands fauves.
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A Turin, en Italie, vendredi, les locaux du quotidien la Stampa, l’un des plus vieux et des plus importants du pays, ont été mis à sac par des activistes pro-palestiniens. En marge d’une manif, une cinquantaine de militants pro palestiniens cagoulés ont pénétré de force dans la rédaction qu'ils ont saccagée. Les murs ont été tagués de messages «Free Palestine» ou «Les journaux complices d’Israël». On a entendu des cris glaçants : “journaliste terroriste, tu es le premier sur la liste”. L’affaire fait scandale en Italie La classe politique s’indigne unanimement. C’est un «acte très grave qui mérite la plus ferme condamnation», selon Giorgia Meloni. Dans ce concert d’indignation, une voix discordante. Celle de Francesca Albanese, italienne rapporteur spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens, qui, depuis le 7 octobre, multiplie les sorties douteuses et les dérapages, expliquant que les pogroms devaient « être replacés dans leur contexte». Après une condamnation de pure forme, elle a expliqué que le saccage devait servir “d’avertissement” à la presse italienne pour «qu’elle reprenne son travail, qu’elle remette les faits au centre de ses préoccupations et qu’elle fournisse un minimum d’analyse et de contextualisation». Une justification. Pire : une carte blanche. Pour Francesca Albanese, il est légitime que des nervis fanatisés s’en prennent à journal dont le sérieux est reconnu en Europe. On peut utiliser la menace, les représailles pour imposer aux journalistes une lecture de l’actualité. En parlant d’”avertissement”, elle suggère que la presse est responsable de la violence qui peut la frapper si elle ne plie pas. Dicter l'analyse à coup de nerfs de boeuf et de terreur ça s’appelle le fascisme. Cette volonté d’imposer à la presse une “ vérité” peut prendre d’autres formes. Oui, plus douces, plus insidieuses, mais qui doivent alerter. Ainsi, Emmanuel Macron veut-il relancer une de ses obsessions : la labellisation des médias pour trier la bonne de la mauvaise information. Mais qui décide de ce qui est une bonne information? Une bonne analyse de faits? Des ONG ? Des organisations professionnelles ? D’autres médias ? Et qui décidera que les juges de l’info correcte sont eux mêmes impartiaux ? Le pouvoir en place qui n’aurait évidemment aucun intérêt dans l’affaire ? C’est vertigineux. Comme s’il n’y avait qu’une seule analyse qui s’imposait à tous les médias face aux mêmes faits. Rien de mieux pour tuer la liberté de la presse que de lui imposer une vitrification officielle Selon vous, l’affaire italienne démontre par l’absurde que c’est dangereux. Une fois qu’on aura admis le concept de vérité certifiée, il y aura toujours des Francesca Albanese, persuadées de détenir la vérité, qui estimeront que le coup de poing est un label, un label légitime pour faire taire les "mauvais" journalistes. Oui, la désinformation est un problème et les RS n’arrangent rien. Mais il existe chez nous un droit de la presse. Il punit lourdement la diffusion de fausses informations. Chacun peut s’en saisir. Il existe aussi un autre garde-fou, le bien le plus précieux de la presse. Ses lecteurs, libres de déterminer ce qui est, ou pas, un bon ou un mauvais média, dans la diversité qui leur est offerte. Oui, on doit les inciter à affuter leur esprit critique. Mais la tentation des gardiens de la vérité de décider à leur place, que ce soit sous forme de milice cagoulée ou de grand jury de la pureté, doit faire horreur à la Démocratie.
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Un dérapage antisémite agite l’Université Lumière Lyon 2. Une liste de Juifs publiée sur les réseaux sociaux. Une liste de “ 20 génocidaires à boycotter en toutes circonstances” (c’est son titre), publiée sur le réseau social Facebook par un professeur d’Histoire médiévale de Lyon 2, Julien Théry. Une liste qui comprend en fait 20 personnalités françaises, parmi lesquelles Charlotte Gainsbourg, le dessinateur Joan Sfar, le comédien Michel Boujenah, l’animateur Arthur ou le président du Crif, Yoann Arfi. Des personnalités qui, n’ont pas spécialement soutenu Benyamin Netanyahou. Non. Des personnalités dont on se demande bien ce qu’elles ont de génocidaires, en supposant qu’un génocide existe, puisqu’elles vivent et travaillent ici en France... Elles ont surtout pour point commun d’être juives. La liste implique donc que leur identité religieuse réelle ou supposée suffit à définir ce qu’elles pensent. Ca s’appelle du racisme. Ca s’appelle de l’antisémitisme. L’Université Lyon 2 a condamné la liste. Oui : elle dit avoir pris connaissance de la liste “ avec consternation”. Elle l’a condamné “avec fermeté”. Elle ne représente selon elle aucunement l’université et les valeurs qu’elle transmet. Mais, avant de dire qu’elle va déterminer dans les meilleurs délais “ les sanctions qui s’imposent”, elle dit reconnaitre au professeur concerné “ un droit absolu d’expression à titre individuel et privé”. Problème, le professeur, lui, estime qu’il est victime de “maccarthysme et d’une attaque contre la liberté de recherche et d’enseignement. “ Parce que oui, il considère en tant que spécialiste du moyen âge il relève de la liberté de recherche de dresser des listes de Juifs. On a déjà entendu ça... Souvenirs souvenirs, c’est exactement l’argument que mettait en avant un autre professeur de la même université Lyon 2, qui en 1978, proclamait que les chambres à gaz n'avaient pas existé. Il s’appelait Robert Faurisson. Robert Faurisson avait été mis au ban de la communauté universitaire. Oui, il avait même été la première personne à être condamnée par la loi Gayssot de 1990, qui entendait réprimer tout acte raciste, antisémite ou xénophobe. Une loi initiée par un député communiste. A un moment où toute la gauche tenait encore l’antisémitisme pour une abomination. C’est le passé. Hasard de l’actualité, cette semaine, on a vu des députés LFISte , et toute une partie de la gauche, dont la Ligue des Droits de l’Homme, la CGT de l'enseignement supérieur, Sud Education, l’ Association pour la liberté académiques’insurger d’une enquête menée par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche pour tenter de mieux cerner le phénomène antisémite à l’université. Pour le député LFI Hadrien Clouet, il s’agit ni plus ni moins que de “ficher la gauche”. Une reconnaissance en forme d’acte manqué de la porosité de son camp à l’antisémitisme... Et le signe que les temps ont changé. Autrefois, Faurisson révulsait la gauche, aujourd’hui, plus du tout. Elle réclame la liberté de propager la haine pour ses héritiers.
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Tous les mardis, Emmanuelle Ducros dévoile aux auditeurs son "Voyage en absurdie".
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Crise à la BBC, la radio télévision publique britannique. L’institution, souvent présentée comme un des meilleurs médias d’Europe est empêtrée dans un scandale sur son traitement de l’information.
Ce week-end, le directeur général et la directrice de l’information ont démissionné, sous la pression. Mardi dernier, un média conservateur, The Telegraph, a révélé une note interne destinée au conseil d’administration de la BBC. Un dossier monté par un conseiller indépendant du média public, dénonçant des dérives dans le traitement de l’information, des biais, des partis-pris flagrants. Des alertes précédentes ont été ignorées par les équipes en place.
On y apprend que la BBC a bidouillé un discours de Donald Trump.
Sans doute la goutte qui a fait déborder le vase. Dans une émission consacrée aux élections américaines, Panorama, la BBC a charcuté un discours de Donald Trump du 6 janvier 2021 – le jour de l’assaut au Capitole, lui faisant dire " Nous allons marcher jusqu'au Capitole, je serai avec vous // et nous nous battrons comme des diables” . en fait, le collage de deux morceaux différents de son discours situés à 54 minutes d’écart. But de la manipulation, on le devine, était de le rendre plus belliqueux – dans le but de le dénoncer. La BBc a dû s'excuser mais cela pourrait lui valoir un procès à un milliard de dollars intenté par Donald Trump. En voulant le dénoncer, elle a réussi à lui donner des arguments anti médias. Bravo.
Et ce n’est pas la seule accusation présente dans la note interne.
Non, c'est seulement la partie émergée d'un iceberg de problèmes editoriaux. la BBC est aussi accusée d’un traitement partial du conflit à Gaza. La filiale en arabe, BBC Arabic est décrite comme une antenne pro-Hamas, qui héberge des journalistes ouvertement antisémites. La note dresse aussi une longue liste d’informations fausses et de traitements déséquilibrée par la maison mère. Décompte des morts à Gaza, fosses communes faussement attribuées à Israël, menaces de famines, micro ouvert à des proches du Hamas, Un parti pris anti israélien flagrant qui confine à la désinformation.
Même chose sur les questions raciales et les questions de genre.
Dans les deux cas, la note dénonce des traitements biaisés, des voix orientées, des avis occultés, pour coller à un récit fantasmé plutôt qu’aux faits. Une accablante accumulation d’exemples qui laisse penser que les sujets britanniques ont été privés de débats sociétaux importants sur l’immigration, la transexualité, par journalistes qui jugeaient immoral ou inutile de les avoir. Traduction : la BBC ne fait pas son travail d’information, elle passe les problèmes à la trappe, elle milite. Elle a arrêté l'avis correct et progressiste à avoir et elle s'est donné pour mission de rééduquer son public, de le faire penser droit. Avec son argent.
Cela ouvre un débat sur l’information qui traverse la Manche.
La BBC sert de mètre étalon, en Europe, en Occident, de l’information de qualité. 500 millions de personnes touchées chaque semaine.
Elle est citée par nos propres médias de service public comme le modèle de l’information haut de gamme. A la lumière du scandale, on se dit qu'ils y ont peut-être aussi trouvé, ces dernières années, un blanc-seing pour leurs propres partis-pris.
Le 5 juillet 2023, la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte, avait déclaré devant une commission d’enquête parlementaire que la télé publique « essayait de représenter la France telle qu’on voudrait qu’elle soit». Exactement ce qui est reproché à la BBC. Avoir présenté l’information telle qu’elle voulait qu’elle soit, plutôt que telle qu’elle est. Au mépris de ceux qui la financent et à qui elle explique, pour beaucoup, que leur lecture du monde est incorrecte et ne mérite plus d'être envisagée. Une captation de l'espace public de l'information.
La déflagration qui ébranle la BBC devrait faire réfléchir aussi de ce côté de la Manche sur cette conception de l’information.
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Shein, la plateforme chinoise de vente en ligne est de nouveau au coeur d’un scandale. Après les vêtements à bas coût, au bilan écologique et social désastreux, elle est accusée de vendre des poupées sexuelles pédopornographiques. Shein, c’est une grande foire au n’importe quoi
Un souk virtuel dans lequel déambulent 25 millions de Français chaque année, attirés par les achats à bas coût. Jusqu’ici, toutes les alertes environnementales, sociales, économiques ne les ont jamais dissuadés d’y faire leurs courses. La soif des bonnes affaires est plus forte que tout. Les ventes en France doublent chaque année
Pourtant, les consommateurs se mettent en danger
Shein n’est pas seulement une marque de vêtements bas de gamme. C’est une centre commercial virtuel ou se côtoient des milliers de marchands hébergés par Shein. Une galerie des horreurs du commerce en ligne. Shein sert de vitrine pour ces écoeurantes poupées pour pédophiles. Mais Shein met aussi en danger les clients lambda. Il est le canal de distribution de produits et de jouets dangereux qui menacent la vie et la santé des consommateurs. Selon l’UFC que Choisir, 7 jouets sur 10 vendus via Shein ne sont pas conformes aux normes de sécurité européennes. Que dire des produits électriques qui menacent de s’enflammer, des bijoux toxiques, des éléments de décoration dangereux, des teintures de vêtements allergisantes. Ils sont à portée de clic... Nous les achetons
Les clients doivent être prévenus. Mais les pouvoirs publics ? Que font-ils?
Ils vident la mer à la petite cuillère : à la DGCCRF, la répression des fraudes et la protection du consommateur, moins de 100 personnes épluchent les millions d’ annonces pour débusquer celles qui contiennent des contrefaçons, des objets illégaux ou hors norme. Les douanes sont dépassées: les plateformes chinoises ont envoyé 800 millions de colis en France en 2024. Impossible de les ouvrir tous. Ce n’est plus du e-commerce, c’est la roulette russe.
Ca pourrait s’arranger avec des une vraie coopération européenne, sur les contrôles, tes taxes, la répression. Mais pour l’instant, chaque Etat fait sa cuisine dans son coin, et les plateformes profitent des divisions pour faire du business.
Shein révèle de sacrés paradoxes.
Nous exigeons en France d’être protégés, maternés, pris en charge par l’Etat pour tous les aspects de notre vie... Nous sommes obsédés par les menaces fantômes de traces de micro résidus de pesticides dans des pommes... Et nous laissons volontairement et dans la joie entrer dans nos maisons des produits ouvertement toxiques, dangereux, sans aucune traçabilité.
L’Etat, lui produit de la norme à n’en plus finir, des contrôles obsessionnels, des nomenclatures absurdes qui tuent les acteurs économiques. Mais face à Shein, il abdique, incapable de faire appliquer le dixième de ce qu’il impose aux acteurs locaux.
Nous avons bâti l’environnement réglementaire et sanitaire le plus sûr du monde et nous laissons les plateformes chinoises le saper à coups de petits colis. C’est désespérant. Mais c’est notre faute.
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Les discussions continuent à l’Assemblée pour tenter d’élaborer un budget. Et dans ce grand capharnaüm, un sujet mérite selon vous qu’on s’y arrête, Emmanuelle : celui du crédit d’impôts pour les services à la personne.
Depuis la fin de la semaine passée, il y a une nouvelle marotte à gauche : supprimer le crédit d’impôt services à la personne. C’est le dispositif qui permet de réduire l’impôt sur le revenu pour l’emploi déclaré d’une nounou, de quelqu’un qui fait le ménage, à hauteur de 50% de la dépense de son salaire, une dépense plafonnée à 12 000 euros par an.
Pour la bonne bouche, rappelons que ce dispositif a été créé par la gauche, en 1992.
Et la gauche n’en veut plus.
Particulièrement la gauche LFIste qui se déchaîne contre ce dispositif qui profite selon elle aux hypermégasuperturbo riches – On va relativiser très vite les emportements de nos chasseurs de rupins. 4 millions de ménages bénéficient du crédit d’impôts et pour 90% d’entre eux, pour moins de 3000 euros, c’est dire si on gravite dans la stratosphère de l’opulence.
Et figurez-vous que ces Crésus assujettis à l’impôt sur le revenu ont l’outrecuidance, comme le dénonce la députée Danièle Obono, de couvrir des besoins artificiels et superficiels. Ils recrutent des majordomes ? Des chauffeurs de maîtres ? Tu parles : le luxe insoutenable consiste en des heures de ménage, des gardes d’enfant ou l’accompagnement de personnes âgée ou handicapées, les trois activités les plus communément financées via le crédit d’impôt.
La gauche se trompe de combat, selon vous.
Elle espère en finir avec une dépense de quelques 3 milliards et demi... mais elle fait plus que se tromper de combat. Elle tire dans le dos des gens qu’elle se gargarise de défendre. D’abord, les bénéficiaires du crédit d’impôt. Les personnes fragiles, les mères célibataires qui travaillent et qui sans cela ont meilleur compte de rester à la maison. Manifestement, des mégariches, oublions les.
Mais la gauche va aussi pénaliser ceux qui travaillent grâce à ce crédit d’impôt.
1.3 millions de personnes travaillent grâce à ce dispositif. Il a eu deux mérites : il a créé des emplois là où les gens galéraient eux même autrefois avec leurs parents âgés ou leurs enfants... Et il a aussi sorti du travail au noir des centaines de milliers de personnes, qui ont maintenant une couverture sociale. Ce crédit d’impôt est une échappatoire à la précarité.
C’est un contresens fiscal de s’en prendre à ce crédit d’impôts.
C'est la cerise sur le gâteau, ce crédit d’impôt rapporte plus qu’il ne coûte. Pour les fédérations de particuliers employeurs, un euro de crédit d’impôt génère 1,2 à 1,50 de recettes fiscales et sociales qui viennent contribuer à la solidarité nationale. Ce combat stupide de la gauche contre le crédit d’impôt pour les services à la personne en dit long sur son abandon la rationalité. Elle est obnubilée par les riches et dans l’espoir de leur faire rendre gorge, elle est prête à nuire à tous, y compris aux plus modestes. Lutter contre ce crédit d’impôt en espérant pénaliser une poignée de milliardaires, c’est comme utiliser un marteau pour tuer une mouche sur une table en verre, on a rarement fait plus bête
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Après le cambriolage du musée du Louvre dimanche matin, et le vol de huit pièces de joaillerie, la France est sidérée... Mais ce n’est pas une surprise pour tout le monde. La Cour des comptes s’apprêtait à publier un rapport alarmant sur la sécurité du musée
Oui, dans les prochaines semaines. Mais tout de suite après ce rocambolesque fric frac, certaines observations ont fuité. Les alertes sont relatées par exemple par le Figaro. Ca donne l’impression que la sécurité du Louvre ressemblait à celle du Radeau de la méduse de Géricault (salle 700). Qu’on puisse s’y rendre comme dans un libre service avec un monte-charge de déménagement et une disqueuse semble finalement peu étonnant.
Qu’est-ce qu’on apprend dans ce pré-rapport ?
Vous savez, la Cour des comptes fait ce qu’elle sait le mieux faire. Compter. Elle a par exemple compté les caméras de surveillance dans le Louvre. Sur 73 000 mètres carrés d’exposition, il y avait, en 2024, 432 caméras. C’est à dire autant que dans un grand centre commercial. 40% seulement des salles du musée sont équipée d’au moins une caméra. Dans l’aile Richelieu, les trois quarts des espaces n’en ont aucune. Le Louvre, c’est le cyclope Poylphème assis sur son rocher, sculpture visible salle 104. Il ne voit que d’un oeil
Et le musée n’y remédie pas ?
Visiblement, au compte-gouttes. Le Louvre implante des caméras quand il refait des salles, c’est à dire lentement. En cinq ans, 138 nouvelles caméras seulement ont été installées dans le musée. La Cour des comptes est sévère : elle évoque un manque de volonté de la direction du musée, les dépenses ne suivent pas les besoins, visiblement connus de tous, et notamment du personnel. Il dénonçait en juin dernier le sous-investissement chronique dans la sécurité - pour le matériel et le personnel. Et puis le délabrement global.
Ca va au-delà de la simple affaire des caméras. La cour des comptes pointe aussi un mal dont on a désormais pris l’habitude : l’inefficacité. Les études pour les systèmes de sécurité et de sûreté sont incroyablement longues, parfois plusieurs années. Et c’est aussi vrai pour la sécurité incendie, le désenfumage et les infrastructures techniques. Tout se délite et rien n’avance. C’est la nef des fous de Jérôme Bosch, un des trésors du musée
Le Louvre manque de moyens ?
Non. Le Louvre, c’est 317 millions de recettes, en billetterie, mécénat et subventions l’an dernier. Les recettes augmentent, avec le nombre de visiteur, qui va dépasser les 10 millions cette année. Cela a même permis au musée de réaliser 19 millions de bénéfices en 2024. Donc, non, le Louvre ne crie pas misère. Il y a quelques mois, la direction du Louvre s’est engagée avec l’État à rattraper le temps perdu, et à tout remettre à niveau d'ici à 10 ans. Mais c’est long, 10 ans !
En attendant, le Louvre est comme une Vénus de Milo ou une victoire de Samothrace, impuissant, dépourvu de bras pour assurer sa sécurité. Et personne ne semble prêt à endosser la responsabilité du désastre.
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Le gouvernement Lecornu II a été dévoilé. Et avec l’esprit taquin qui vous caractérise, vous avez débusqué dans le casting deux profils qui se sont caractérisés dans leur “vie d’avant” par des positions diamétralement opposées à celles défendues par les précédents gouvernements macronistes.
La politique oblige à être magnanime et à passer l’éponge. Tout au moins quand on a tout tenté et qu’on n’a plus vraiment le choix. Premier exemple, la nomination de Monique Barbut au ministère de la transition écologique. Monique Barbut, sans doute parfaite pour défendre la biodiversité, c’est l’ancienne patronne en France du WWF, l’ONG au panda. On peut être plus sceptique pour sa capacité à bien comprendre les enjeux de décarbonation.
Que disait le WWF sous la présidence Barbut, entre 2021 et 2024 ? “ nous appelons le parlement européen à ne pas céder à la pression de la France et d’autres pays en acceptant de classer le gaz fossile et l’énergie nucléaire comme durables dans la taxonomie”.
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Que Monique Barbut a endossé un discours antinucléaire qui considère que le gaz, émetteur de CO2 et le nucléaire zéro carbone, c’est kif kif. Et que donc, il ne faut pas favoriser son financement. Elle estime donc que le score carbone exemplaire car très bas de la France pour sa production électrique ne mérite pas d’être soutenu. L’inverse de la précédente ministre Agnès Pannier-Runacher qui défendait le nucléaire comme un pilier de la stratégie bas carbone de la France. Tout et son contraire. Bonjour les politiques publiques sans colonne vertébrale.
Mais Monique Barbut ne devrait pas avoir l’énergie dans son domaine de compétence.
C’est vrai, elle devrait être confiée à Bercy. Ouf de soulagement... Mais ça veut quand même dire qu’on est mal barré pour tout le reste, qui en découle. Cette ministre ne peut pas comprendre que l’électrification des usages grâce au nucléaire décarboné est le fer de lance de la transition énergétique. Et ça, c’est dans son portefeuille ! Message désastreux, celui de l’absence de conviction et de stratégie nationale.
Il y en a un autre qui arrive sur un pied de nez, c’est Jean –Pierre Farandou, au ministère du travail et des solidarités.
Tout fraîchement sorti du train de la SNCF. Là encore, la macronie n’est pas rancunière. Juste avant les JO, histoire d’amadouer le cheminot, Jean-Pierre Farandou avait négocié avec les syndicats ce qu’on avait appelé des “ accords de fin de carrière”. Un splendide tour de passe-passe. Il avait accordé aux cheminots recrutés après 2020, c’est à dire après la fin du statut spécial de la SNCF, des allègements du temps de travail en fin de carrière et des augmentations dans la dernière ligne droite, histoire de gonfler la retraite sans travailler plus. Une façon pour lui de “ corriger les effets néfastes” de la réforme des retraites – on peut dire de la vider de son sens à la SNCF
Ca a bien marché, le climat social à la SNCF est très calme, depuis...
Une paix sociale achetée pour 35 millions d’euros par an quand même, encore heureux que ça marche. Mais maintenant qu’on sait que c’est Jean-Pierre Farandou qui va gérer le dossier retraites pour le gouvernement, on peut se demander quel est le message ? Pour éviter les ennuis, autant céder sur tout ? Donnons une prime à celui qui dans son entreprise a miné la réforme de l’intérieur ?
Heureusement qu’on n’y comprend déjà plus rien depuis un bon moment,
Au moins, on n’est pas dépaysé par un soudain accès de cohérence ou de courage politique.
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Wow, quelle chronique médiocre ! Que le wokisme est parfois inutile ou stupide, certes, mais là... Le niveau de mauvaise foi est très haut ! Desinscription immédiate