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Choses à Savoir HISTOIRE
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Author: Choses à Savoir
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La "Grande Renonciation masculine" désigne un bouleversement culturel majeur survenu à la fin du XVIIIe siècle, où les hommes abandonnèrent des vêtements colorés, ornés et luxueux au profit de tenues sobres et sombres. Ce phénomène, théorisé en 1930 par le psychanalyste John Carl Flügel dans The Psychology of Clothes, marque une rupture dans l’histoire de la mode, reflétant les transformations sociales et les valeurs émergentes de l’époque. Le contexte et les causes du changement Jusqu’au XVIIIe siècle, les hommes de la haute société adoptaient des vêtements flamboyants comparables à ceux des femmes, exprimant leur rang et leur richesse à travers des tissus précieux, des broderies et des couleurs vives. Cependant, avec l’essor de la Révolution industrielle et l’émergence de la bourgeoisie, un nouveau système de valeurs centré sur la simplicité, la rationalité et l’efficacité prit le pas sur l’ostentation aristocratique. Les vêtements sombres et austères devinrent alors l’expression d’un idéal masculin basé sur le sérieux, la modestie et la maîtrise de soi. Cette transition était également en phase avec les changements politiques et sociaux : les idéaux des Lumières et de la Révolution française valorisaient l’égalité et dénonçaient les excès liés à l’Ancien Régime. Une division genrée de la mode Si les hommes adoptèrent une apparence plus sobre, marquée par le costume sombre et la suppression des ornements, la mode féminine, en revanche, conserva ses éléments décoratifs. Les femmes continuèrent de porter des vêtements colorés et détaillés, renforçant une division genrée où la flamboyance était associée à la féminité et la retenue à la masculinité. Cette distinction illustrait aussi une assignation des femmes à la sphère privée et des hommes à la sphère publique, reflétant les normes sociales de l’époque. Une influence durable La "Grande Renonciation masculine" a eu un impact profond et durable sur la mode occidentale. Aujourd’hui encore, les codes vestimentaires masculins restent marqués par cette transition, le costume sombre étant un symbole universel de respectabilité et de professionnalisme. En résumé, la "Grande Renonciation masculine" incarne une évolution culturelle et sociale majeure, où le vêtement devint un vecteur des nouvelles valeurs bourgeoises de simplicité et de rationalité, tout en marquant une séparation genrée persistante dans la mode. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Les 13 et 14 juillet 1977, New York a connu un événement qui a marqué son histoire : une panne d’électricité massive, également appelée le blackout de 1977. Cet épisode, survenu au cœur d’un été particulièrement chaud et tendu, a entraîné chaos et désordre dans la ville, conduisant à l’arrestation de 3776 personnes. Mais pourquoi une simple panne a-t-elle provoqué une telle explosion de violence ? Tout a commencé le soir du 13 juillet, lorsqu’un orage violent a frappé la région. Des éclairs ont endommagé plusieurs lignes électriques cruciales, plongeant presque toute la ville dans l’obscurité. Contrairement à d’autres pannes précédentes, celle-ci survint à une période de forte crise économique et sociale. New York, au bord de la faillite dans les années 1970, était gangrenée par un chômage élevé, une criminalité en hausse et des tensions raciales exacerbées. Dans ce contexte explosif, l’obscurité et l’absence des forces de l’ordre ont agi comme un catalyseur pour une vague de pillages et de violences. Les quartiers les plus touchés furent ceux qui souffraient déjà de pauvreté et d’inégalités criantes, comme le Bronx et Brooklyn. Des groupes ont brisé les vitrines des magasins, pillé tout ce qu’ils pouvaient, allant de vêtements à des appareils électroniques, et mis le feu à certains bâtiments. En seulement une nuit, plus de 1600 magasins furent vandalisés ou pillés, et plus de 1000 incendies furent recensés. Face à ce chaos, les autorités ont été rapidement débordées. La police a procédé à un nombre record d’arrestations, arrêtant 3776 personnes pour pillage, incendie criminel et autres actes de vandalisme. Mais même avec ces efforts, il était impossible de contrôler pleinement la situation jusqu’au retour de l’électricité le 14 juillet. Ce blackout n’était pas qu’un simple incident technique ; il symbolisait la fragilité d’une ville alors en pleine crise. Les événements ont montré à quel point les tensions sous-jacentes pouvaient exploser en l’absence de contrôle. Cependant, ils ont aussi marqué un tournant pour New York. Après cette nuit de chaos, des réformes économiques et sociales ont été mises en place pour tenter de restaurer la stabilité dans une ville qui semblait au bord de l’effondrement. En somme, ces arrestations massives sont le reflet d’un moment où l’obscurité a révélé les fissures sociales d’une ville emblématique. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Au Moyen Âge, l’excommunication d’insectes par l’Église peut sembler absurde pour nos sensibilités modernes, mais ces procès révèlent des aspects fascinants de la mentalité médiévale. Cette pratique, bien que rare, était motivée par des croyances religieuses, juridiques et symboliques profondément enracinées dans la société de l’époque. Les insectes, qu’il s’agisse de sauterelles, de chenilles ou de charançons, pouvaient causer des ravages dans les cultures agricoles. Dans une société où la subsistance dépendait étroitement des récoltes, une infestation d’insectes représentait une menace existentielle pour les communautés. Ces ravages n’étaient pas seulement perçus comme un problème naturel, mais comme un fléau envoyé par Dieu, une punition divine ou une manifestation de forces maléfiques. Les procès intentés contre les insectes s’inscrivaient dans une logique où le droit canon et les lois humaines s’appliquaient à toutes les créatures vivantes, y compris les animaux et les insectes. Les juristes médiévaux considéraient les animaux comme des êtres capables d’interagir avec les humains dans un cadre légal. Les insectes, en détruisant les récoltes, étaient donc perçus comme violant les droits des paysans et de la communauté. Lors de ces procès, les insectes étaient convoqués devant un tribunal ecclésiastique. Des avocats pouvaient être désignés pour défendre les créatures accusées, souvent en invoquant leur place dans l’ordre naturel voulu par Dieu. Les arguments incluaient parfois des prières pour que les insectes quittent les champs ou des ordonnances les bannissant vers des endroits éloignés et inhabitables. Si les insectes persistaient malgré ces injonctions, ils pouvaient être excommuniés, c’est-à-dire exclus de la communauté chrétienne et frappés d’un anathème. Ces procédures ne relevaient pas uniquement de la superstition. Elles traduisaient une volonté de comprendre et d’interagir avec un monde que les hommes médiévaux percevaient comme imbriqué dans des sphères humaines et divines. Les procès avaient aussi une fonction sociale et psychologique : ils donnaient aux communautés une manière de faire face à des catastrophes naturelles, en réaffirmant l’ordre cosmique et l’autorité de l’Église. Aujourd’hui, ces procès nous semblent étranges, mais ils témoignent d’une époque où la foi et la justice s’entrelacaient pour répondre aux défis de la vie quotidienne. Ils rappellent que l’histoire regorge de pratiques étonnantes, reflet des mentalités d’un autre temps. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dans l’Égypte antique, les nains occupaient une place étonnamment respectée dans la société, une situation qui contraste avec la marginalisation qu’ils ont connue dans d’autres cultures. Leur statut privilégié s’explique par un mélange de croyances religieuses, de perception sociale et de compétences professionnelles uniques. Les Égyptiens voyaient souvent les nains comme des êtres bénis par les dieux. En raison de leur apparence physique particulière, ils étaient considérés comme ayant une proximité spéciale avec le divin. Cette croyance était renforcée par leur association avec plusieurs divinités égyptiennes. Le dieu Bès, souvent représenté comme un nain, était une figure protectrice, associée à la maison, à la musique, à la danse et à la protection des femmes et des enfants. Cette association conférait aux nains une aura sacrée et un rôle spirituel important. Socialement, les nains étaient intégrés et souvent très respectés. Contrairement à d’autres civilisations où ils étaient moqués ou ostracisés, les Égyptiens leur attribuaient des rôles valorisés. Certains travaillaient comme orfèvres, artisans ou gardiens des trésors royaux, des positions exigeant une grande habileté et une loyauté indéfectible. Leur petite stature les rendait particulièrement aptes à certaines tâches minutieuses, notamment dans la confection de bijoux ou la gestion des biens précieux. Les nains étaient également présents à la cour des pharaons, où ils occupaient des rôles prestigieux comme danseurs ou musiciens. Ces fonctions, bien que festives, avaient une dimension cérémonielle importante dans une culture où la musique et la danse étaient intimement liées aux rites religieux et au pouvoir royal. Être proche du pharaon signifiait jouir d’un statut élevé et d’un grand respect dans la société. Le papyrus égyptien, ainsi que des inscriptions sur les tombes, montrent que les nains recevaient parfois des honneurs exceptionnels, comme des sépultures dans des tombes dignes des élites. Leur statut élevé perdurait souvent même après leur mort, preuve que leur rôle dans la société égyptienne était profondément ancré. En somme, les nains de l’Égypte antique n’étaient pas seulement tolérés, mais souvent vénérés. Cette reconnaissance unique découle à la fois de leur association avec le sacré et de leurs contributions significatives à la société. Leur histoire témoigne d’une vision du monde où les différences physiques étaient parfois perçues comme des dons, et non comme des limites. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le Pont-Neuf, littéralement "pont neuf", est aujourd'hui le plus ancien pont encore debout à Paris. Pourtant, son nom pourrait prêter à confusion. Pourquoi ce pont, inauguré en 1607, porte-t-il un nom qui évoque la nouveauté, alors même qu'il traverse les siècles depuis plus de 400 ans ? La réponse réside dans l'histoire et l'urbanisme de Paris. À la fin du XVIe siècle, Paris comptait déjà plusieurs ponts traversant la Seine, mais ces ouvrages étaient bien différents de ce que nous connaissons aujourd'hui. La plupart des ponts étaient étroits et bordés de maisons, parfois si encombrés que la circulation en devenait difficile. Ces habitations fragiles, souvent en bois, présentaient un risque élevé d'incendie et rendaient l'entretien des ponts compliqué. Henri III, puis Henri IV, décidèrent de construire un nouveau pont pour moderniser la ville et faciliter les déplacements. Contrairement à ses prédécesseurs, ce pont devait être large, solide et dégagé de toute habitation. Cette idée novatrice pour l'époque donna son nom au Pont-Neuf : il incarnait une rupture avec les anciens ponts parisiens. Le Pont-Neuf est aussi le premier pont de Paris à offrir des trottoirs pour piétons, une innovation importante qui annonçait un urbanisme plus pensé pour les habitants. Ce pont devint rapidement un lieu de promenade, d'échange et de vie sociale. Les sculptures de mascarons qui ornent le pont, représentant des visages grotesques, participaient également à sa singularité et renforçaient son caractère unique dans la capitale. Lors de son inauguration en 1607 par Henri IV, le Pont-Neuf symbolisait la modernité et la puissance du royaume. Il reliait les deux rives de la Seine tout en passant par la pointe de l'Île de la Cité, un emplacement stratégique au cœur de Paris. Ce lien entre tradition et innovation marqua profondément l'imaginaire collectif et assura au Pont-Neuf une place spéciale dans l'histoire. Aujourd'hui encore, le nom de "Pont-Neuf" rappelle ce moment où Paris se réinventa, modernisant ses infrastructures tout en s'affirmant comme une capitale à la pointe de l'urbanisme. Une nouveauté devenue intemporelle, à l’image de cette ville riche de son passé et tournée vers l’avenir. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L’histoire d’Alistair Urquhart est l’une des plus extraordinaires de la Seconde Guerre mondiale. Né en Écosse en 1919, il n’a que 20 ans lorsqu’il rejoint l’armée britannique et part défendre Singapour, alors bastion stratégique de l’Empire. Mais en février 1942, la forteresse tombe aux mains des Japonais. Pour Alistair, commence alors un calvaire qui va le poursuivre pendant des décennies.Comme des milliers de soldats alliés, il est envoyé comme prisonnier de guerre pour participer à la construction de la tristement célèbre voie ferrée de la mort, entre la Thaïlande et la Birmanie. Sous une chaleur écrasante, affaibli par la faim, la dysenterie, le paludisme et la brutalité quotidienne des gardes, il passe plus d’un an à poser des rails dans la jungle. Il survit à tout… simplement parce qu’il refuse d’abandonner.Puis, alors qu’il pense avoir connu le pire, il est transféré sur un cargo japonais surchargé de prisonniers : les “navires de l’enfer”. Les conditions y sont inhumaines : presque pas d’eau, pas de lumière, la température étouffante. Mais le pire survient lorsque le bateau, non identifié comme transportant des prisonniers alliés, est torpillé par un sous-marin américain. Le navire sombre. Des centaines d’hommes meurent. Alistair, lui, parvient à se hisser à la surface et dérive pendant plusieurs jours en pleine mer, brûlé par le soleil, déshydraté, entouré de débris et de cadavres.Miraculeusement secouru, il est emmené au Japon… où son malheur continue. Il est interné dans un camp près de Nagasaki, contraint de travailler dans une usine. Et c’est là qu’il vit l’un des événements les plus terribles de l’histoire : en août 1945, les États-Unis larguent la bombe atomique sur la ville. Alistair n’est pas au cœur de l’explosion, mais suffisamment proche pour être projeté au sol par le souffle, blessé, brûlé et exposé aux radiations. Il survit — encore.Après la capitulation du Japon, il rentre enfin en Écosse. Pendant des décennies, il garde le silence. Ce n’est qu’à plus de 90 ans qu’il publie son récit, The Forgotten Highlander, devenu un témoignage majeur sur les atrocités de la guerre et la résilience humaine.L’histoire d’Alistair Urquhart n’est pas seulement celle d’un survivant : c’est celle d’un homme qui a affronté trois des pires horreurs du XXᵉ siècle — jungle, océan, bombe atomique — et qui a pourtant continué à croire en la vie, avec une dignité et une force d’âme absolument exceptionnelles. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Benny Benson n’avait que treize ans lorsqu’il est entré, presque par hasard, dans l’histoire des États-Unis. Né en 1913 dans une petite communauté d’Alaska, d’un père d’origine suédoise et d’une mère aléoute, il connaît très tôt une vie difficile : orphelin de mère, placé en internat, il grandit loin de sa maison et de sa famille. Rien ne prédestinait ce jeune garçon discret à devenir une figure symbolique de tout un territoire. Et pourtant, en 1927, son nom va se retrouver au centre d’un événement majeur : la création du drapeau officiel de l’Alaska.Cette année-là, l’Alaska — encore simple territoire, non intégré comme État — organise un concours à destination des élèves pour imaginer un drapeau représentant son identité. Plus de 140 créations sont soumises. Celle de Benny, un adolescent de douze ans à l’époque du concours, se distingue immédiatement par sa simplicité et sa force symbolique. Il dessine un ciel bleu profond, traversé par huit étoiles : les sept qui forment la Grande Ourse, et une huitième, solitaire : l’étoile polaire.Pour Benny, cette composition raconte l’histoire de l’Alaska. La Grande Ourse, constellation familière à tous ceux qui vivent dans le Nord, représente force et orientation, un guide dans les longues nuits arctiques. L’étoile polaire, elle, symbolise l’avenir du territoire, un point fixe vers lequel se diriger. Derrière la simplicité du dessin, un message puissant : l’Alaska est un lieu où l’on cherche sa route, un territoire en devenir, enraciné dans la nature et les traditions.Le drapeau est immédiatement adopté, d’abord par le territoire, puis officiellement en 1959 lorsque l’Alaska devient le 49ᵉ État américain. Depuis, il flotte sur les bâtiments publics, les écoles, les ports et les pistes d’aviation. Il est devenu un emblème profond de l’identité alaskienne. Et ce symbole durable vient d’un enfant de treize ans, issu d’une communauté autochtone souvent marginalisée.L’importance de Benny Benson dépasse donc largement son rôle artistique. À travers son drapeau, l’Alaska célébrait non seulement ses paysages et son ciel immense, mais aussi ses peuples indigènes, ses jeunes, et l’idée que chacun — même un enfant isolé dans un internat — peut contribuer à façonner l’histoire collective.Benny Benson nous rappelle qu’un simple dessin peut devenir un repère durable, un élément d’unité et de fierté, capable de traverser les générations. Un symbole venu du Nord, mais qui parle au monde entier. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À première vue, Napoléon III et la dictée semblent appartenir à deux mondes très différents : l’un est un empereur, l’autre un exercice scolaire. Et pourtant, c’est sous son règne que la dictée moderne, telle qu’on la connaît aujourd’hui, a pris une importance décisive dans l’école française. Le lien entre les deux est à la fois politique, social et culturel.Lorsque Napoléon III arrive au pouvoir en 1852, il hérite d’un pays où l’éducation reste inégale et où la maîtrise de la langue française varie fortement selon les régions. Pour renforcer l’unité nationale et stabiliser son régime, l’empereur voit dans l’instruction un outil essentiel. Il encourage donc une réforme ambitieuse de l’école primaire, portée notamment par le ministre de l’Instruction publique, Victor Duruy. L’objectif : diffuser une culture commune, améliorer la discipline et garantir une meilleure maîtrise du français.C’est dans ce contexte que la dictée devient un exercice central. Elle incarne parfaitement l’esprit de l’époque : rigueur, ordre, respect des règles et uniformisation linguistique. Dans une France encore marquée par les patois, la dictée sert à imposer une langue écrite standardisée et à former des citoyens capables de lire les textes administratifs et les lois. Devenue obligatoire dans les écoles publiques à partir des années 1860, elle devient un symbole de l’école républicaine… avant même la République.Mais le lien le plus célèbre entre Napoléon III et la dictée vient d’un épisode littéraire presque anecdotique devenu mythique : la dictée de Mérimée. En 1857, l’écrivain Prosper Mérimée, académicien et ami du couple impérial, crée une dictée volontairement redoutable pour divertir la cour pendant les séjours aux Tuileries ou à Compiègne. Il y convoque des pièges orthographiques, des accords subtils et un vocabulaire rare.Napoléon III s’y essaie, comme les invités, et obtient un résultat… catastrophique : plus de soixante fautes selon les témoignages. Cet épisode, relayé plus tard avec humour, contribue à populariser l’idée que la dictée est un exercice prestigieux, capable de révéler le niveau linguistique des plus puissants comme des simples élèves. Mérimée n’inventait pas la dictée, mais il en faisait un objet culturel, un défi intellectuel, presque un jeu de société aristocratique.Ainsi, entre réforme scolaire, uniformisation du français et anecdote impériale, Napoléon III a joué un rôle majeur dans la place centrale qu’occupe encore aujourd’hui la dictée dans la tradition éducative française. Une drôle d’alliance entre pédagogie, pouvoir et orthographe. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Au cœur de la guerre froide, les États-Unis comme l’URSS multiplient les programmes secrets les plus extravagants. Parmi eux, un dossier longtemps resté dans l’ombre porte un nom anodin : le “sous-projet 94”. Derrière cette appellation administrative se cachait pourtant une idée déroutante : utiliser certains animaux comme outils militaires, capables d’espionner, de détecter des cibles, voire d’endommager des infrastructures ennemies. Un projet qui en dit long sur l’imagination — et l’inquiétude — des stratèges de l’époque.Les documents déclassifiés évoquent plusieurs pistes explorées en parallèle. D’abord, l’idée d’exploiter les capacités sensorielles exceptionnelles de certains animaux, notamment les oiseaux, les chiens ou les mammifères marins. L’objectif n’était pas de les transformer en armes au sens létal, mais plutôt d’utiliser leurs talents naturels là où la technologie humaine était encore limitée. Ainsi, durant les années 1960, on espérait qu’un oiseau dressé puisse discrètement transporter un dispositif d’écoute miniature, ou qu’un dauphin reconnaisse une forme sous-marine suspecte mieux qu’un sonar.Dans le cadre du sous-projet 94, les chercheurs examinaient également comment ces animaux réagissaient au dressage, à la contrainte ou à des environnements inhabituels. Le but était de contrôler leur comportement suffisamment précisément pour les déployer dans des missions délicates : repérage d’un sous-marin, surveillance d’un port, détection d’explosifs. Rien de spectaculaire, mais une volonté très pragmatique d’exploiter la biologie comme un complément à la technologie.Cependant, ce projet s’est heurté à deux obstacles majeurs. Le premier est éthique : la simple idée d’utiliser des êtres vivants comme instruments militaires soulevait déjà des résistances, même dans un contexte de tension internationale extrême. Le second est pratique : les animaux ne sont pas des machines. Ils restent imprévisibles, sensibles au stress, aux bruits, aux environnements inconnus. Leur “fiabilité opérationnelle” s’est révélée largement insuffisante, au point que plusieurs lignes du programme furent rapidement abandonnées.Avec le temps, le sous-projet 94 est devenu un symbole des limites de la science militaire. Il incarne cette époque où l’on croyait encore que la biologie pourrait être modelée à volonté, sans mesurer la complexité du vivant. Aujourd’hui, il demeure un épisode fascinant : un projet à la fois ambitieux, dérangeant et révélateur des angoisses technologiques de la guerre froide, où l’on cherchait désespérément à trouver l’avantage décisif — quitte à regarder du côté du règne animal. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
James Garfield est sans doute l’un des présidents les plus étonnants et les moins connus de l’histoire américaine. Son parcours ressemble à une ascension miraculeuse : né en 1831 dans une cabane en rondins dans l’Ohio, orphelin de père à deux ans, il commence sa vie comme garçon de ferme et conducteur de bateau sur un canal. Rien — absolument rien — ne le prédestinait à la Maison-Blanche.Garfield possède pourtant un don rare : une intelligence fulgurante. Il apprend le latin en quelques semaines, le grec ancien en quelques mois, au point de pouvoir écrire simultanément un texte en grec d’une main et en latin de l’autre. Brillant orateur, autodidacte infatigable, il devient professeur, puis président d’université avant même ses 30 ans.Quand éclate la guerre de Sécession, Garfield s’engage comme simple officier mais gravit les échelons grâce à son sens tactique et son sang-froid. À 31 ans, il est déjà général. Après la guerre, il entame une carrière politique impressionnante : élu au Congrès pendant 17 ans, il devient l’une des figures intellectuelles majeures du Parti républicain.Mais son accession à la présidence en 1880 tient presque du hasard. Garfield ne voulait même pas être candidat ; il venait pour soutenir un autre prétendant. Pourtant, lors de la convention républicaine, après 36 tours de scrutin chaotiques, les délégués se tournent soudain vers lui comme compromis providentiel. Il devient président malgré lui.Et c’est tragiquement là que commence la seconde partie de son histoire — celle qui a marqué la médecine moderne. Le 2 juillet 1881, seulement quatre mois après son investiture, Garfield est victime d’un attentat : un déséquilibré, Charles Guiteau, lui tire dessus dans une gare de Washington. La balle n’est pas immédiatement mortelle… mais les médecins, en sondant la plaie avec des doigts non désinfectés, provoquent une infection massive. Alexander Graham Bell lui-même tente de localiser la balle avec un détecteur métallique expérimental — un des tout premiers de l’histoire — mais l’échec tient à un détail tragique : le lit du président est en métal.Garfield agonise pendant 79 jours, dans ce qui deviendra l’un des premiers grands cas médicaux médiatisés du pays. Sa mort, en septembre 1881, bouleverse les États-Unis et accélère des réformes cruciales, notamment l’assainissement des pratiques médicales et la lutte contre le système des nominations politiques corrompues.Ainsi, Garfield reste l’un des présidents les plus brillants… et l’un des plus tragiques. Un génie autodidacte, un héros de guerre, un président par accident, et une victime de la médecine d’avant l’hygiène moderne. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le massacre de la Saint-Barthélemy, dans la nuit du 23 au 24 août 1572, demeure l’un des épisodes les plus violents et controversés de l’histoire de France. Et depuis plus de quatre siècles, un nom revient sans cesse : Catherine de Médicis. Pourquoi l’a-t-on accusée d’être la grande instigatrice du massacre ? La réponse tient autant à la politique qu’aux préjugés qui entouraient cette reine italienne devenue régente.D’abord, le contexte. Depuis dix ans, la France est déchirée par les guerres de Religion entre catholiques et protestants (huguenots). Catherine tente de gouverner au-dessus des factions, cherchant des compromis : elle organise le mariage de sa fille Marguerite avec le chef protestant Henri de Navarre, espérant réconcilier les deux camps. Mais ce geste, audacieux, attise les colères. Les catholiques radicaux la voient comme trop conciliante ; les protestants se méfient de son entourage catholique, notamment du duc de Guise.Tout bascule le 22 août 1572, quand l’amiral de Coligny, chef respecté du parti huguenot et conseiller influent du jeune roi Charles IX, est blessé par un tir d’arquebuse. Les protestants accusent les Guise ; d’autres murmurent que Catherine, inquiète de l’influence croissante de Coligny sur son fils, aurait commandité l’attentat. Aucun élément ne le prouve, mais la rumeur se répand.C’est ici que naît l’accusation centrale : Catherine aurait, prise de peur, convaincu Charles IX de frapper les chefs protestants avant qu’ils ne se vengent de l’attentat. Selon ce récit, elle aurait manipulé un roi faible et impulsif, paniqué à l’idée d’un complot huguenot. Le Conseil royal prend alors une décision terrible : éliminer quelques chefs protestants pour éviter une guerre immédiate. Mais la situation échappe totalement au contrôle. L’assassinat ciblé se transforme en massacre généralisé, encouragé par la ferveur catholique de Paris et l’explosion de violences spontanées.Après coup, il est commode de faire de Catherine la grande coupable. Elle est italienne, étrangère, femme de pouvoir dans un univers masculin : idéale pour concentrer les fantasmes politiques. Les chroniqueurs protestants renforcent cette image d’une « reine empoisonneuse », héritée des clichés anti-médicis. Pourtant, les historiens s’accordent : Catherine a validé une décision catastrophique mais n’a pas voulu ni anticipé un bain de sang national. Elle cherchait à éviter une guerre civile, et a, au contraire, déclenché l’un des pires massacres du siècle.En somme, Catherine fut accusée autant pour son rôle politique central que pour l’image diabolique qu’on bâtit autour d’elle. Une figure complexe, piégée par un royaume en flammes. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L’histoire de Jacques Cœur ressemble à une épopée marchande. Né à Bourges autour de 1400 dans une famille modeste de pelletiers, rien ne prédestinait cet enfant du Berry à devenir l’un des hommes les plus puissants de France. Et pourtant, en quelques décennies, il bâtit une fortune colossale, au point d’être surnommé le “grand argentier” du royaume.Très tôt, Jacques Cœur comprend que le salut économique ne se joue pas dans les campagnes françaises ravagées par la guerre de Cent Ans, mais sur les routes du grand commerce international. Il s’initie d’abord aux affaires familiales, mais son ambition dépasse vite le marché local. Vers 1430, il se lance dans le négoce méditerranéen, le secteur le plus lucratif du XVe siècle. Là où la France reste prudente, lui décide d’oser : il veut commercer directement avec l’Orient, sans intermédiaires italiens.Il met en place une stratégie visionnaire. D’abord, il crée sa propre flotte et établit une série de comptoirs commerciaux tout autour de la Méditerranée – en Italie, en Sicile, à Rhodes, en Syrie, jusqu’en Égypte. Ensuite, il diversifie les échanges : il exporte des draps français, importe des épices, des soieries, des pierres précieuses, du cuivre, des parfums et des tapis d’Orient. Il invente presque un commerce triangulaire avant l’heure, réinvestissant immédiatement ses gains dans de nouvelles cargaisons pour faire tourner son capital sans arrêt.Ce réseau gigantesque fait de Jacques Cœur l’homme incontournable de la finance française. Sa richesse, sa discipline, son sens du risque attirent l’attention du roi Charles VII. Le monarque, en pleine reconquête du royaume face aux Anglais, a besoin d’argent. Jacques Cœur devient son banquier, son conseiller et son fournisseur. Il finance les armées, avance des sommes colossales à la Couronne et participe même à la réforme monétaire. En échange, le roi lui accorde privilèges, monopoles et titres. Le marchand devient officier royal, anobli en 1448.Mais son ascension fulgurante suscite jalousies et accusations. En 1451, il tombe en disgrâce : on l’accuse – à tort – d’avoir empoisonné la favorite du roi, Agnès Sorel. S’y ajoutent des procès pour dettes ou malversations, souvent instrumentalisés par ses rivaux. Il est dépouillé, emprisonné, mais parvient à s’évader. Fidèle à lui-même, il reprend la mer et meurt en 1456 lors d’une expédition en Orient.Malgré sa chute, Jacques Cœur demeure l’une des figures les plus fascinantes de l’histoire économique française : l’homme qui, en partant de rien, a bâti un empire commercial mondial au XVe siècle. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L’histoire chinoise compte des souverains nés dans les palais, fils d’empereurs et héritiers de lignées prestigieuses. Mais elle connaît aussi une exception spectaculaire : celle de Zhu Yuanzhang, futur empereur Hongwu, fondateur de la dynastie Ming, qui passa de paysan misérable à maître de la Chine en à peine quarante ans. Peu de destins, dans toute l’histoire mondiale, rivalisent avec une telle ascension.Zhu Yuanzhang naît en 1328 dans une famille extrêmement pauvre du sud de la Chine, sous la domination de la dynastie mongole Yuan. Les conditions sont rudes : les impôts sont écrasants, les récoltes mauvaises, et la corruption omniprésente. Enfant, il garde les troupeaux et travaille dans les champs. À 16 ans, un drame scelle son sort : la peste emporte ses parents et presque toute sa famille. Sans ressources, il se rend dans un monastère bouddhiste pour mendier et survivre. Mais même ce refuge disparaît : le monastère ferme faute de moyens.Errant, il rejoint alors une rébellion paysanne, les Turban rouges, mouvement qui s’inscrit dans la grande révolte nationale contre les Mongols. C’est là que son destin bascule. Zhu Yuanzhang se démarque immédiatement : discipliné, charismatique, stratège naturel. Il grimpe les échelons à une vitesse fulgurante, jusqu’à diriger sa propre armée. Il s’entoure de conseillers brillants, dont des lettrés confucéens qui voient en lui un chef capable de restaurer l’ordre chinois.Dans une Chine ravagée par le chaos, Zhu Yuanzhang devient un symbole : celui du paysan honnête, incorruptible, porteur d’un renouveau moral. Il prend une ville après l’autre, élimine progressivement ses rivaux et, en 1368, chasse définitivement les Mongols de Pékin. Cette année-là, il proclame la naissance de la dynastie Ming — “les Brillants” — et prend le nom de règne Hongwu, “Grande Martialité”.Empereur, il impose un style radicalement nouveau. Lui, l’ancien mendiant, se méfie des élites et de la corruption. Il rétablit une administration stricte, favorise l’agriculture, redistribue des terres, et punit sévèrement les abus des fonctionnaires. Son règne pose les fondations d’un État puissant, stable, et profondément chinois : la dynastie Ming deviendra l’une des plus prospères de l’histoire.Mais Hongwu reste marqué par la peur du chaos qu’il a connu. Parfois brutal, souvent autoritaire, il gouverne avec une main de fer. Malgré cela, son héritage demeure immense : il est l’incarnation parfaite du self-made man impérial, l’homme qui, parti de rien, a refait un empire.Un paysan devenu empereur : l’histoire de Hongwu ressemble moins à une chronique historique qu’à une épopée. Et pourtant, elle est vraie. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Cette couleur singulière n’a rien d’un hasard esthétique : elle condense à elle seule toute la signification religieuse, cosmique et politique du dieu. Pour les Égyptiens, le vert n’était pas seulement une couleur. C’était un symbole de régénération, d’équilibre cosmique et de victoire sur la mort. Et Osiris incarne précisément ces trois dimensions.D’abord, Osiris est le dieu de la végétation et de la fertilité. Les Égyptiens associaient directement sa chair à la terre noire et fertile déposée chaque année par la crue du Nil. Cette terre noire, appelée « kemet », permettait aux champs de renaître après l’inondation. Le vert des plantes était ainsi la signature visible du cycle de la vie. La peau verte d’Osiris matérialise donc cette fonction : il est celui qui fait pousser, renaître et fructifier le monde. Dans plusieurs temples, on moulait même des figurines d’Osiris en « terre végétale », mélange de limon et de graines, qui germaient littéralement. Voir ces statuettes verdir était la preuve du pouvoir régénérateur du dieu.Ensuite, la couleur verte renvoie à Osiris en tant que dieu de la résurrection et maître du royaume des morts. Selon le mythe, Osiris est assassiné par son frère Seth, puis reconstitué par Isis avant d’être ramené à la vie. Sa peau devient alors la marque de cette résurrection : il revient d’un état de putréfaction, mais il renaît sous la forme la plus vigoureuse et la plus fertile qui soit. Le vert signifie donc que la mort n’est pas une fin, mais un passage. Dans l’imaginaire égyptien, choisir Osiris comme juge des morts, assis sur son trône au visage verdoyant, rappelait à chacun que la mort pouvait s’accompagner d’une nouvelle naissance.Le vert est aussi la couleur de la stabilité et du bon ordre cosmique, ce que les Égyptiens appelaient la « Maât ». Osiris incarne la justice, l’équilibre et la légitimité royale. Sa teinte verdoyante est donc un message politique : le pharaon, assimilé à Osiris, doit garantir prospérité, harmonie et continuité dynastique. Lors de l’intronisation d’un roi, Osiris sert de modèle : comme lui, un bon souverain « fait pousser » le pays.Ainsi, si Osiris est vert, ce n’est pas pour marquer son étrangeté, mais pour rappeler qu’il est le dieu de la renaissance sous toutes ses formes : celle des plantes, des morts et du monde ordonné. Un dieu dont la couleur dit déjà sa fonction. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
À première vue, il meurt comme beaucoup d’hommes de son âge : à 83 ans, affaibli, dans son lit, à Paris, en mai 1778. Mais l’histoire est plus complexe. Sa mort est entourée de confusions, de récits contradictoires, d’enjeux religieux… et, plus récemment, d’une découverte scientifique qui rebat les cartes.D’abord, les circonstances immédiates. Voltaire revient à Paris après des années passées à Ferney. Il est accueilli comme une rockstar du siècle des Lumières : foule énorme au théâtre, visites incessantes, soirées mondaines… À tel point qu’il s’épuise. Il souffre de douleurs violentes, de troubles digestifs, de vomissements. Les médecins parlent alors de « faiblesse générale », de troubles pulmonaires, ou d’« obstruction des viscères ». On ne sait pas vraiment.À cela s’ajoute un élément politique et religieux : Voltaire est l’ennemi juré de l’intolérance religieuse. L’Église, qui l’a combattu toute sa vie, veut éviter le scandale d’une mort « impie ». Les récits divergent : selon certains prêtres, il aurait refusé les sacrements ; selon d’autres, il les aurait acceptés. Ces contradictions nourrissent immédiatement une légende noire. Pour certains, Voltaire meurt en blasphémateur ; pour d’autres, il garde son esprit critique jusqu’au bout. Cette bataille idéologique a longtemps pollué l’interprétation médicale.Ensuite, il y a un mystère anatomique. Son cœur a été prélevé, comme il était d’usage pour les grands hommes, puis conservé. Et c’est là que la science moderne entre en scène. Des analyses très récentes, réalisées sur ce cœur embaumé et conservé à la Bibliothèque nationale de France, révèlent la présence d’une protéine spécifique associée à certains types de tumeurs. Les chercheurs concluent qu’il souffrait probablement d’un cancer – très vraisemblablement un cancer de la vésicule biliaire, souvent déclenché par des crises répétées de calculs biliaires. Or Voltaire avait justement une longue histoire de douleurs abdominales et de coliques hépatiques.Ces données reshappent totalement les hypothèses anciennes. Voltaire ne serait donc pas mort d’un « épuisement général », ni d’une pneumonie, ni d’un malaise cardiaque, comme on l’a longtemps écrit, mais d’un cancer avancé, ignoré des médecins du XVIIIᵉ siècle.Enfin, la controverse vient aussi du traitement de son corps. Refusé de sépulture chrétienne à Paris, on l’inhume en urgence à l’abbaye de Scellières, presque clandestinement. Des rumeurs circulent même sur l’enlèvement de sa dépouille. Tout cela a amplifié le mythe.En résumé : la mort de Voltaire est controversée parce qu’elle mêle politique, religion, incertitudes médicales… et aujourd’hui révélations scientifiques. Une mort à l’image de sa vie : disputée, débattue, passionnément commentée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Pendant longtemps, les chercheurs répondaient : il y a environ 4 500 ans, en Mésopotamie, dans les premières tablettes cunéiformes où l’on voit apparaître la description de baisers amoureux ou familiaux. Mais une étude toute récente, publiée en 2025 dans la revue Evolution and Human Behavior, vient totalement bouleverser cette chronologie. Selon cette analyse, le « premier bisou » remonterait non pas à l’humanité… mais à nos ancêtres primates, il y a entre 21,5 et 16,9 millions d’années.Les chercheurs ont d’abord redéfini ce qu’ils entendaient par « bisou » : un contact bouche-à-bouche non agressif, sans transfert de nourriture, utilisé dans un cadre social ou affectif. Sur cette base, ils ont comparé les comportements d’un grand nombre de primates actuels : chimpanzés, bonobos, gorilles, orangs-outans et d’autres espèces moins étudiées. Or beaucoup d’entre eux pratiquent un équivalent du baiser, parfois pour apaiser un conflit, parfois pour renforcer un lien, parfois dans un contexte reproductif.À partir de ces observations modernes, les scientifiques ont utilisé des modèles phylogénétiques – des outils permettant de reconstruire le comportement probable d’espèces anciennes – pour remonter dans le temps. Le résultat est frappant : l’ancêtre commun des hominidés et des grands singes, qui vivait il y a environ 20 millions d’années en Afrique, avait très probablement ce comportement de contact buccal affectif. Autrement dit, le baiser n’est pas une invention culturelle humaine, mais un héritage évolutionnaire très ancien.Cette conclusion change totalement notre vision. Jusqu’ici, on pensait que le baiser naissait dans les sociétés humaines sédentarisées, et qu’il s’agissait d’un rituel social complexe. Or il apparaît maintenant que les humains n’ont fait que reprendre un geste déjà présent chez leurs ancêtres. Comme le toilettage social chez les singes, le bisou aurait servi à réduire le stress, renforcer les alliances, apaiser les tensions et signaler la confiance. Dans certaines espèces, il joue aussi un rôle dans la sélection de partenaire : le contact buccal permettrait d’évaluer des signaux chimiques liés au système immunitaire ou à l’état de santé.L’étude reste prudente : certains primates sont peu documentés et la définition du « bisou » varie selon les espèces. Mais l’idée est solide et cohérente avec un grand nombre de données comportementales.En résumé : le premier bisou, loin d’être une invention récente de l’humanité, serait un comportement vieux de près de vingt millions d’années. Quand nous embrassons quelqu’un aujourd’hui, nous perpétuons un geste hérité de nos ancêtres primates — un geste bien plus ancien que l’amour romantique lui-même. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Pourquoi, au Moyen Âge, certains nobles affichaient-ils des chaussures si longues et pointues qu’il fallait parfois les attacher au mollet avec une ficelle pour pouvoir marcher ? Ces chaussures ont un nom : les poulaines. Et elles racontent beaucoup plus qu’une simple mode extravagante.La polaine apparaît en Europe au XIIᵉ siècle, mais explose vraiment au XIVᵉ. C’est une chaussure dont l’avant se prolonge en une longue pointe, parfois de plusieurs dizaines de centimètres. Les chroniqueurs de l’époque en parlent avec amusement… ou indignation. Car ces chaussures ne sont pas là pour le confort : elles sont un symbole social.D’abord, la pointe longue signale que le porteur n’a pas besoin de travailler. Si vos journées sont faites de cheval, de guerre ou de labour, ce type de chaussure est totalement inutile, voire dangereux. En revanche, si vous êtes un noble qui ne marche qu’en intérieur, accompagné de serviteurs, la polaine devient un signe ostentatoire : elle dit au monde que vous appartenez à la classe oisive, celle qui peut se permettre d’être impratique. C’est, en un sens, l’équivalent médiéval d’un talon aiguille de vingt centimètres.Mais les poulaines deviennent aussi un terrain de compétition aristocratique. Plus la pointe est longue, plus elle indique le rang. Certaines sources évoquent des pointes de cinquante centimètres chez les nobles les plus fortunés. La mode devient tellement extrême que des villes, comme Paris ou Londres, tentent d’en limiter la longueur par des lois somptuaires. Elles craignent que cette extravagance ne brouille les distinctions sociales ou n’encourage une vanité jugée dangereuse.Il existe une autre dimension, plus symbolique : dans certaines iconographies, la chaussure pointue est associée au raffinement, à l’élégance, parfois même à une virilité sublimée. Pour les jeunes aristocrates, elle devient un marqueur séduisant, un signe de modernité et de bravoure.Cependant, cette mode attire critiques et satire. Certains religieux y voient une perversion morale, un signe d’orgueil ou même une « chaussure du diable » (à cause de la pointe, jugée trop agressive). Des sermons médiévaux dénoncent ces nobles qui peinent à s’agenouiller pour prier parce que leurs chaussures sont trop longues.Vers la fin du XVe siècle, la tendance disparaît, remplacée par les chaussures larges dites « à bec d’âne ». Mais les poulaines laissent une empreinte durable : elles montrent que la mode a toujours été un langage social puissant. Au Moyen Âge déjà, on affichait sa position non par les mots, mais… par la longueur de ses chaussures. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Dans les années 1920, Hollywood est encore un Far West artistique et économique. Les studios naissent, meurent, se restructurent, et la Warner Bros… vacille. À cette époque, les frères Warner – Harry, Albert, Sam et Jack – tentent désespérément de s’imposer dans un marché saturé. Leurs productions coûtent cher, rapportent peu, et l’entreprise file tout droit vers la faillite. Et pourtant, leur sauveur n’est ni un producteur visionnaire, ni une star glamour… mais un chien. Un berger allemand nommé Rintintin.Tout commence en 1918, dans les ruines d’un village français ravagé par la Première Guerre mondiale. Un soldat américain du nom de Lee Duncan découvre une femelle berger allemand et ses chiots abandonnés dans un chenil bombardé. Il sauve deux petits, les ramène aux États-Unis, et en dresse un : Rintintin. Très vite, Duncan réalise que le chien a un talent exceptionnel. Il est agile, obéissant, expressif. Et surtout, incroyablement photogénique.En 1922, Hollywood apprend son nom. Rintintin décroche un rôle dans The Man from Hell’s River, et c’est un triomphe. Le public, encore marqué par la guerre, se passionne pour ce chien héroïque, symbole de loyauté et de bravoure. Les producteurs de Warner Bros, eux, voient surtout une aubaine.La Warner, à l’époque, est au bord du gouffre. Elle n’a pas les moyens de rivaliser avec les géants comme Paramount ou MGM. Mais elle peut miser sur un phénomène. Rintintin devient donc la star du studio. Entre 1923 et 1930, il tourne près de trente films et remplit les salles à un niveau inattendu. On raconte qu’à certains moments, ses films rapportent jusqu’à la moitié des revenus annuels de la Warner. On le surnomme même « la saucisse à quatre pattes qui nourrit les frères Warner ».Ce succès permet au studio de survivre, puis d’investir dans ce qui deviendra son grand coup stratégique : le cinéma parlant. Sans l’argent généré par Rintintin, la Warner n’aurait probablement pas eu les moyens de produire The Jazz Singer en 1927, le premier film parlant à succès, celui qui transforme l’industrie et propulse le studio au premier rang d’Hollywood.Ainsi, l’histoire est simple mais incroyable : sans un chiot sauvé des décombres de la Grande Guerre, la Warner Bros n’aurait peut-être jamais existé telle que nous la connaissons. Rintintin n’est pas seulement un chien célèbre ; il est littéralement l’un des fondateurs involontaires du cinéma moderne.Un chien a sauvé la Warner… et, d’une certaine façon, l’histoire d’Hollywood tout entière. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Joseph de Cupertino (1603-1663), parfois appelé « le saint qui volait », est une figure fascinante de l’histoire religieuse. Né Giuseppe Maria Desa à Cupertino, dans les Pouilles (sud de l’Italie), il est aujourd’hui connu comme l’un des mystiques les plus singuliers de l’Église catholique, canonisé en 1767 par Clément XIII.Issu d’une famille très pauvre, il connaît une enfance difficile : maladroit, souvent malade, peu instruit, il peine à trouver sa place. Très jeune, pourtant, il développe une intense vie spirituelle. Il tente plusieurs fois d’entrer chez les franciscains mais est refusé à cause de son manque d’éducation et de ses difficultés sociales. Finalement, il est accepté comme frère lai, puis ordonné prêtre en 1628, ce qui est en soi un petit miracle vu son niveau scolaire.Ce qui le rend célèbre, ce sont ses extases répétées, décrites par des centaines de témoins : fidèles, moines, évêques, autorités civiles… Il suffisait qu’il entende le nom de Dieu, qu’il voit une image sacrée, ou qu’il soit pris par une émotion religieuse intense, et il entrait dans un état de transe. Selon les récits de l’époque, son corps s’élevait alors d’un ou deux mètres dans les airs : c’est le phénomène de lévitation, qu’on lui attribue plus de 70 fois de manière « officielle ». Ces épisodes duraient parfois plusieurs minutes et étaient si impressionnants que les supérieurs ont fini par le cacher du public pour éviter les attroupements.Face à ces manifestations extraordinaires, l’Église, prudente, soumet Joseph à des enquêtes. Il ne sera jamais condamné : aucun signe de fraude ou de trouble mental grave n’est relevé. On estime qu’il vivait dans un état de contemplation extrême, que l’époque interprétait comme surnaturel.Sa vie est également marquée par une grande simplicité, une immense charité, et une compassion profonde, notamment envers les malades et les personnes pauvres. Il passe les dernières années de sa vie à Osimo, où il meurt en 1663.Saint Joseph de Cupertino est aujourd’hui le patron des étudiants en examens, car on raconte qu’il réussit son propre examen d’ordination uniquement grâce à une question miraculeusement simple… et à sa piété. Il est aussi le patron des aviateurs, des astronautes et… des personnes maladroites.En résumé, Joseph de Cupertino est l’un des mystiques les plus mystérieux et les plus attachants du XVIIᵉ siècle : un homme simple, profondément religieux, entouré de récits extraordinaires qui continuent d’intriguer historiens et croyants. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le jeu de balle maya – le pok-ta-pok, ou pitz – occupe une place fascinante dans l’imaginaire collectif. On y voit un terrain de pierre, deux équipes, une lourde balle de caoutchouc, et un rituel dont l’issue serait, dit-on, fatale pour l’un des joueurs. Depuis des décennies, un récit impressionnant circule : à la fin du match, l’un des participants aurait été mis à mort, parfois même le capitaine de l’équipe gagnante.Ce tableau spectaculaire a nourri films, documentaires sensationnalistes, théories pseudo-historiques… et l’idée d’un sport où l’on risquait sa vie à chaque partie. Il faut dire que plusieurs éléments ont entretenu cette légende : certaines sculptures de Chichén Itzá montrent des scènes de décapitation ; le Popol Vuh, texte sacré des Mayas Quichés, raconte que les dieux du monde souterrain exécutent les “Héros Jumeaux” après un match symbolique ; enfin, les chroniqueurs européens, fascinés ou horrifiés, ont souvent amplifié les rites mésoaméricains pour mieux en souligner la “brutalité”.Tout cela a contribué à une vision dramatique : des équipes jouant leur destin sous les yeux des dieux, un seul survivant, un seul vaincu… ou un seul vainqueur sacrifié, selon les versions. Pendant longtemps, cette image a semblé plausible, tant le jeu avait une dimension sacrée : il représentait la lutte cosmique entre lumière et ténèbres, vie et mort. Et les Mayas pratiquaient effectivement parfois des sacrifices humains, ce qui renforçait la crédibilité de ce scénario dans l’opinion moderne.Mais tout change lorsqu’on se tourne vers l’archéologie et l’épigraphie mayas. Les inscriptions, les études iconographiques, les textes retrouvés au fil du XXᵉ et XXIᵉ siècle, racontent une histoire beaucoup plus nuancée — et très différente de la version populaire.Alors, les joueurs étaient-ils sacrifiés ?La réponse est non.Les spécialistes sont unanimes : les joueurs de balle n’étaient pas systématiquement sacrifiés, et aucune source fiable n’affirme que le capitaine de l’équipe victorieuse devait mourir. Les rares scènes de décapitation ne décrivent pas un match réel, mais une symbolique cosmologique. Quant aux sacrifices associés au jeu, ils concernaient, dans certains rituels très particuliers, des prisonniers de guerre, non des athlètes.En réalité, le seul risque réel pour les joueurs était… la violence de la balle elle-même, pouvant peser plus de trois kilos.Ainsi, le grand mythe du vainqueur sacrifié appartient davantage à la légende moderne qu’à l’histoire maya. La vérité, révélée seulement dans le dernier tiers de ce récit, est beaucoup moins sanglante — mais tout aussi passionnante. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.






Bonjour à vous, je suis vos chroniques depuis plusieurs années. une idée de sujet : pourquoi certaines personnes ne prononcent pas le "te" de quaranTE neuf quand clairement ils le devraient.....je comprends l ambiguïté EVENTUELLE dans vingt neuf mais quarante neuf.....non...! bonne continuation
publicités insupportables qui se répètent toutes les 2 minutes. l'émission perd tout son intérêt
problème des thèmes : titre les sorcières de Salem. thèmes en écoute : La goulu
Erreur, ce n'est pas vers 1705... (fin de la vidéo)
Merci pour cette emition
Génial !
Et pourquoi pas Tours ?
J adore ce podcast, l’histoire d’un point de vue différent ça change