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Aujourd'hui l'économie

Author: RFI

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Aujourd'hui l'économie vous propose un rendez-vous quotidien pour décrypter un fait marquant de l'actualité économique, du lundi au vendredi à 06h16 TU, toutes cibles.

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C’est un État au milieu de plein d'autres: la Suisse, et ces autres États, ce sont ceux de l'Union européenne ! Le gouvernement suisse pourrait donner ce vendredi son feu vert à un ensemble d'accord bilatéraux négociés avec l'UE. Car si la Suisse ne fait pas partie de l'alliance des 27 mais elle jouit d'un statut particulier. Décryptage. Ça ne date pas d'hier. Depuis 1972, leurs relations commerciales sont régies par un accord de libre-échange puis par des accords bilatéraux. Ils donnent à la Suisse un accès direct à plusieurs secteurs du marché intérieur européen, le tout sans que le pays soit membre de l'UE même s'il fait tout de même partie de l'espace Schengen. Cela implique la libre circulation des personnes, la reconnaissance mutuelle de conformité de produits ou encore l'ouverture du transport routier et ferroviaire. La Suisse et l'UE sont interdépendants. L'Union européenne est le principal partenaire commercial de la Suisse. En chiffres, 42% des exportations suisses sont à destination de pays membres de l'UE. En ce qui concerne les importations, c'est encore plus frappant puisque la Suisse importe 60% de l'Union européenne. Mais ces derniers mois, la Suisse fait face à un problème : elle peine à vendre à l'étranger, preuve en est, en novembre, ses exportations ont baissé de 11% ! Négocier à tout prix Le gouvernement suisse voit donc un intérêt à négocier avec Bruxelles, même si c’est difficile. En 2008, la Commission européenne a réclamé un accord général, mais depuis, force est de constater qu'une entente de ce type patine. Les autorités suisses veulent un accord par secteur et non au global. Par secteur, on entend notamment l'électricité, la santé et la sécurité alimentaire. En 2021, on a cru qu'un point de non-retour avait été atteint puisque devant bon nombre de divergences, la Confédération a claqué la porte des négociations, ce qui avait fâché l'exécutif européen ! Une Europe pas à la carte ! Pour autant, les discussions ont repris avec plus de 170 réunions depuis mars dernier. Cela démontre deux choses : l'intérêt pour la Suisse de trouver un accord, mais aussi et surtout la difficulté de trouver un compromis. Puisque la Suisse souhaite un accès simplifié au marché unique européen, Bruxelles demande des contreparties, parmi lesquelles une participation un peu plus élevée au fonds de cohésion européen - aujourd'hui, le pays verse 130 millions de francs suisses par an—, mais aussi l'application pure et dure des règles de l'espace Schengen. C’est là que ça coince : le conseil fédéral demande une clause de sauvegarde sur cet accord pour suspendre en certaines circonstances ce droit qu'est la libre circulation des personnes, notamment en cas de chômage important dans le pays. Bruxelles ne l'entend pas cette oreille. Ce qui se joue en ce moment, c'est tout simplement la stabilisation et le développement de relations entre la Suisse et l'UE, qu'on pourrait résumer ainsi : « je t'aime moi non plus ». 
Les grands patrons américains se pressent pour rencontrer Donald Trump dans sa résidence de Mar a Lago en Floride. Ce mercredi soir, c’est Jeff Bezos, le patron d’Amazon qui s’y est rendu. Tous ont le même objectif: courtiser le futur président américain.  C'est un nouveau phénomène chez les patrons américains: la « Trumpmania ». Un grand nombre d'entre eux n’ont pas attendu son arrivée aux affaires le 20 janvier prochain pour rencontrer Donald Trump. Mark Zuckerberg, le patron de Meta, maison-mère de Facebook, celui de Google, Sundar Pichai ou encore Jeff Bezos la nuit dernière. Les PDG de Meta et d'Amazon qui vont donner un million de dollars au fonds d'investiture de Donald Trump ! À lire aussiÉtats-Unis: les milliardaires de la tech se mettent en rang pour s’attirer les bonnes grâces de TrumpPourtant, ces visages et leurs gigantesques groupes n'ont pas toujours été en bons termes avec Donald Trump. Durant son premier mandat, une grande partie du monde économique faisait front contre lui. Cela parce qu'historiquement, les grandes entreprises de la Silicon Valley sont plutôt des soutiens démocrates. Deux exemples significatifs : celui de Mark Zuckerberg, que Donald Trump considérait comme un ennemi du peuple, ne supportant pas d'avoir été banni de Facebook après l'assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Et puis Jeff Bezos. Lui, c'est parce qu'il est propriétaire du Washington Post, journal qui a publié plusieurs articles à charge à l'encontre de Donald Trump ! Être dans les bonnes grâces de Donald Trump Jeff Bezos est aussi le patron de Blue Origin, entreprise spécialisée dans le spatial. Puisque Blue Origin a plusieurs contrats avec le gouvernement, il s'agirait donc de continuer à faire des affaires avec la future administration Trump. Et puis il est important de bien s'entendre avec le futur président américain, car il agit très souvent seul, sans ses conseillers. On l'a constaté entre 2017 et 2021 : faire partie de son cercle est donc essentiel. Des patrons a minima pragmatiques Donald Trump entend mener son programme à bien. C'est exactement pour ça que les grands patrons le courtisent. Ce qui plait, c'est qu'il est très pro-business avec un programme basé sur la dérégulation massive et la baisse des taxes. Ils espèrent une présidence Trump 2.0.Ce qui plait moins, ce sont les hausses des droits de douane qu'il entend appliquer. Si on peut penser que ces mesures protectionnistes peuvent à court terme augmenter le profit des entreprises américaines, celles qui dépendent de fournisseurs étrangers vont être très pénalisées.L'idée est donc de le faire changer d'avis à ce sujet, tout comme en ce qui concerne l'immigration. Quelque 3,3 millions de migrants sont titulaires de permis de travail temporaires. S'ils devaient quitter le pays, ce serait dramatique pour les entreprises, petites comme grandes d'ailleurs.  À lire aussiÉtats-Unis: Donald Trump détaille son programme radical sur l'immigrationDonc concrètement, tous les grands patrons, s'ils soutiennent à présent Donald Trump, c'est parce qu'ils y voient un intérêt, certainement par pragmatisme, sûrement par opportunisme, peut-être par arrivisme. Comme dit l'adage, « sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis », ça, les patrons américains l'ont parfaitement compris ! 
La concurrence se joue sur terre, mais aussi dans l’espace. Les Européens ont présenté en tout début de semaine leur plan pour rattraper les États-Unis et ne pas se faire dépasser par la Chine en ce qui concerne les constellations de satellites. Nom du projet : IRIS², car force est de constater que l’Europe est en retard en la matière. Décryptage. Si l’Europe accuse certes un certain retard, elle reste un acteur incontournable du secteur spatial. Le continent dispose de deux types de lanceurs, traduisez deux types de fusées : Ariane et Vega. Vega permet d'envoyer des satellites en orbites basse et moyenne, alors qu'Ariane a aussi la possibilité d'envoyer des satellites plus gros dans des orbites plus élevées. Les deux peuvent envoyer des constellations, comme IRIS², portée par les Européens.Problèmes en cascade L’Europe a donc des outils, mais ils ont évolué et parfois pas comme prévu. Le dernier modèle de la gamme Vega, Vega C, a été confronté à plusieurs lancements ratés. C’est désormais de l'histoire ancienne, la première mission commerciale de ce lanceur s’est déroulée au début du mois et tout s’est bien passé. Pour Ariane, c’est un peu différent, mais le résultat est le même. La dernière version de cette fusée, Ariane 6, a rencontré plusieurs soucis techniques dans son développement. Résultat, son exploitation commerciale n’est toujours pas effective et ne le sera pas avant la mi-février 2025, ce retard a privé les Européens d’accès à l’espace pendant plusieurs mois. À écouter aussiGrand reportage: Ariane 6, une fusée pour renvoyer l’Europe dans l’EspaceConcurrence féroce Lorsque le prédécesseur d'Ariane 6, Ariane 5, est parti à la retraite en 2023, l'Europe n'avait tout simplement pas de moyen d'accéder à l'espace. Pour envoyer des satellites, il était question d'utiliser les capsules russes de Soyouz, mais entre temps, la guerre en Ukraine et les sanctions à l'encontre de la Russie sont passées par là. De leur côté, les Américains ont beaucoup misé sur SpaceX, qu'il s'agisse de ses navettes réutilisables pour rejoindre la station spatiale internationale ou ses capsules et lanceurs, réutilisables, eux aussi,, pour mettre des satellites et constellations en orbite. Autonomie et compétitivité européennes L'ambition pour l'Europe est claire : avoir un accès à l'espace sans être dépendant des projets américains, chinois ou russes. Maintenant que les lanceurs sont prêts, les missions peuvent être programmées. La dernière rendue publique est le projet IRIS² donc, cette constellation de satellites européens. Au total, 290 satellites de toutes tailles pour un montant de pratiquement 11 milliards d'euros avec une ambition de mise en service d'ici cinq ans. Concrètement, l'idée de ce projet est d'offrir une alternative à la constellation Starlink de SpaceX notamment pour les services publics civils et militaires. À lire aussiAvec la constellation de satellites IRIS², l’Europe espère «maintenir ses capacités spatiales» face aux États-Unis et la ChineMais à côté de ces grands programmes, il a aussi des start-up européennes. Mouvement acté lors du sommet de Séville en novembre 2023 pour soutenir l’innovation. On recense plus de 200 projets, dont seuls quatre ou cinq devraient survivre, avec des premiers lancements en 2026. L'Europe, après quelques ratés, a retrouvé le chemin de l'espace, stimulée par la concurrence. Et les enjeux sont importants, qu'ils soient commerciaux, militaires et bien sûr économiques !
Olaf Scholz n’a plus la majorité au Parlement allemand et désormais, il n’a plus sa confiance ! Des élections législatives vont pouvoir être organisées, normalement le 23 février prochain. Cette situation politique découle en partie d'une économie allemande mal en point. Décryptage.  On a souvent dit ces dernières décennies que l'économie allemande était la locomotive de l'Europe. Force est de constater aujourd'hui qu'elle roule à très basse vitesse. Ce week-end, la banque fédérale d'Allemagne a revu sa prévision de croissance pour l'an prochain à la baisse, de 1,1% à 0,2%. Ce n'est pas mieux pour 2026, de 1,4% à 0,8%. Cette croissance très faible, tient notamment à la chute des exportations. En octobre elles ont encore diminué, elles qui sont pourtant normalement l'un de ses principaux moteurs.  Tout cela a des conséquences réelles et concrètes pour l'emploi industriel, à savoir des plans sociaux d'ampleur. Le plus emblématique vous le savez, il concerne Volkswagen. Le groupe automobile entend licencier plusieurs milliers de personnes et fermer trois sites de production en Allemagne. À écouter aussiGrève à Volkswagen, démission de Carlos Tavares: la voiture européenne caleGaz russe et problèmes structurels La principale raison est que l'Allemagne paie le prix fort de la guerre en Ukraine. Le conflit a mis fin à l'ère du gaz russe ultra bon marché dans son bouquet énergétique. Résultat : les prix de l'énergie ont explosé, ce qui implique une hausse des coûts de production et donc à la fin, des prix. En face, la concurrence notamment chinoise n'a pas ce problème, elle profite donc du mal allemand pour inonder le marché. Mais au-delà de ces tensions commerciales, il y a aussi des explications propres à l'état de l'Allemagne. Elle est enlisée dans une série de problèmes structurels qui pénalisent son modèle de croissance. On retiendra notamment le vieillissement démographique qui engendre des pénuries de main-d'œuvre. Il faut aussi souligner un sous-investissement public. Et puis cette situation politique inquiète les investisseurs privés. Ça ne les pousse pas à venir, estimant que les conditions ne sont pas attractives. À lire aussiComment expliquer les difficultés de l'industrie européenne?De nouveaux contrats Pour relancer son économie, ou du moins sauver son économie, Berlin, par pur pragmatisme, cherche de nouveaux partenaires à l’étranger. Deux illustrations, d’abord avec les pays d'Amérique du Sud. La chancellerie allemande étant une fervente défenseure de l'accord Union européenne - Mercosur. L'Allemagne y voit là une réelle opportunité d'exporter ses industries automobiles, pharmaceutique ou encore ses machines.  Berlin mise aussi sur les États africains. L'année dernière, par exemple, le ministère fédéral de la coopération économique a présenté un plan de stratégie pour l'Afrique. Le chancelier Olaf Scholz avait d'ailleurs multiplié les déplacements sur le continent. Nul doute donc que l’économie sera un thème de campagne pour les législatives. Avec l’un de ces éléments-clés qui cristallise les débats : le frein à la dette. Depuis 2016, les nouveaux emprunts souscrits par le gouvernement fédéral sont plafonnés à 0,35% du PIB, ce qui aujourd’hui limite les investissements publics. Cette règle pourrait être revue afin de donner plus de flexibilité en ce qui concerne l’endettement public, car on l’a compris, il y a fort à faire pour relancer cette locomotive allemande ! 
Le système de santé américain est pointé du doigt, au cœur d’un fait divers aux États-Unis. Le patron de United Healthcare, une compagnie privée d'assurance, a été abattu le 4 décembre en pleine rue. Cet assassinat met en lumière le mécontentement des Américains envers leur système de santé. Décryptage. Sur la scène de crime, des douilles portant les inscriptions « Delay, Deny, Depose », traduisez : retarder, refuser et poursuivre en justice. Ces éléments font sans doute référence aux tactiques et stratégies que les assureurs santé sont réputés appliquer pour ne pas rembourser. C'est un jeune homme de 26 ans qui fait office de principal suspect. Il ne conteste pas les faits qui lui sont reprochés. Il les revendique même. Lorsqu'il a été arrêté, il était en possession d'un document critiquant ce système qu'est l'assurance santé aux États-Unis. Car ce système est très critiqué, il est souvent accusé de privilégier les profits au détriment de la prise en charge de soins. Pas de couverture universelle Dans le pays, il existe une couverture de santé publique qui n'est pas universelle et qui contient notamment deux grands programmes. Le premier, Medicare, destiné aux personnes âgées de 65 ans et plus ainsi qu'à certaines personnes de moins de 65 ans présentant des incapacités ou un handicap. Il s'applique au niveau fédéral, qu'importe l'État, tous les bénéficiaires ont les mêmes droits. À lire aussiÉtats-Unis: vague de soutien pour Luigi Mangione, accusé d’avoir tué le patron d’une entreprise d’assuranceLe second, Medicaid, aide à couvrir les coûts médicaux pour les Américains aux revenus et ressources limités. En revanche, il est régi par les États. Chaque gouverneur est donc libre de mettre au point une règlementation spécifique. Cette couverture publique ne concerne pas toute la population américaine. C’est là qu’interviennent les structures privées. Les États-Unis en haut du classement D'après le bureau du recensement, les deux tiers des Américains ont souscrit à une assurance privée. Là est le cœur du sujet, puisqu'ils paient souvent des milliers de dollars par an pour être couverts en cas de souci médical. Mais ces entreprises mettent tout en œuvre pour ne pas rembourser ou rembourser le moins possible leurs assurés sur leurs frais de santé. Ces tactiques qui ont un coût pour les Américains, puisque les dépenses de santé représentent près de 18% du PIB. À titre de comparaison, en France, c'est 11%. Les États-Unis sont d'ailleurs en haut du podium mondial sur ce type de dépenses. Cela a une double conséquence. D'abord pour ces assureurs privés, conséquence naturellement positive puisqu'ils génèrent de gigantesques profits. L'an dernier, United Healthcare, pour ne citer que ce groupe, a versé 15 milliards de dollars à ses actionnaires. Conséquence aussi pour les Américains évidemment, négative cette fois. D'après une étude du Commonwealth Fund, un Américain sur cinq en âge de travailler renonce aux soins en raison de leur coût et de leur non prise en charge des assureurs. Et il y a une tendance qui s'amplifie d'années en années, c'est l'endettement médical des ménages, cela alors que l'espérance de vie chute aux États-Unis, et que Donald Trump, le futur président américain, entend bien réduire ces dépenses d'assurances publiques au profit du privé, qui révèle, on vient de le voir toutes ses limites ! 
La survie politique d'Yoon Suk-yeol ne tient qu’à un fil. Samedi 14 décembre, le Parlement sud-coréen va s’exprimer sur une possible destitution du président. Dix jours après sa tentative d’instaurer la loi martiale qui a plongé le pays dans la crise, quels sont les impacts économiques de cette situation ? Décryptage. La Corée du Sud, 14ème économie mondiale, 8ème exportateur du globe, pèse très lourd. Le pays rivalise avec ses voisins régionaux très puissants comme la Chine ou le Japon. Mais aujourd'hui, son économie est en perte de vitesse, la croissance ralentit. Elle est attendue autour des 2 % cette année, loin d'un taux de croissance avoisinant les 10 % dans les années 1990 grâce à sa production industrielle puis à son investissement sur le secteur électronique. Cette réussite et cette émergence de l'économie sud-coréenne ont été permises grâce à un État interventionniste. Plusieurs plans ont été mis en place pour que la Corée du Sud reste un acteur incontournable. Pour n’en citer que deux, il y a le K Semi Conductor Strategy, en 2023, par exemple pour se repositionner sur le marché des semi-conducteurs en créant une stratégie nationale sur le sujet afin de rattraper les Taïwanais ou encore le Korean New Deal Program qui vise à stimuler l'économie en mettant l'accent sur la technologie verte.Les chaebols, acteurs essentiels Si ces stratégies sont mises en place par les autorités, les grands groupes sud-coréens y participent. Ces grands conglomérats, on les appelle les chaebols. Impossible de ne pas les évoquer. Les cinq plus grands sont Samsung, Hyundai, SK Group, LG et Lotte. En 2022, ils représentaient la moitié du PIB sud-coréen. D'ailleurs, depuis le début de la crise, ces entreprises sont autant inquiètes que discrètes.  Leur relation avec l'État est intimement étroite Si elles ont participé au développement économique du pays, elles présentent aussi un risque. Leur part des activités commerciales est telle que si l'un de ces mastodontes s'effondre, c'est la Corée du Sud dans son intégralité qui pourrait être en difficulté. L'économie se sépare rarement de la politique, et inversement. Gouvernement et chaebols sont un peu dans une relation d'amour-haine, voire collaboration-corruption. L'ancienne présidente du pays en a fait les frais en 2022, elle a été destituée et condamnée dans un scandale de corruption. À écouter aussiLa Corée du Sud, exaspérée par la corruption de ses «chaebols»Une instabilité qui inquiète C’est donc clair. La situation politique du moment en Corée du Sud est liée à la situation économique. Si l'on met tous ces éléments bout à bout, on distingue bien la fébrilité du système sud-coréen. Ce marasme institutionnel et politique est parti du vote du budget pour 2025. Le président voulait augmenter les dépenses, ce que ne souhaitait pas l'opposition. Il a donc décrété brièvement, il y a dix jours, la loi martiale sous prétexte que ces dépenses étaient nécessaires à la sécurité nationale, sécurité économique, militaire et politique d'ailleurs. Il est aujourd'hui sur la sellette. Cette instabilité ne risque pas d'arranger la situation du pays. L'impact à moyen terme commence à interroger et à inquiéter. En tout cas, une chose est sûre, cela ne rassure pas les investisseurs. La Corée du Sud étant ultra-dépendante des exportations, tout repose donc sur ce contexte commercial mondial, ce qui implique une certaine stabilité dans le pays.
McKinsey va payer une amende de plus de 122 millions de dollars pour mettre fin à une enquête sur un système de corruption de fonctionnaires en Afrique du Sud. L’occasion de nous pencher sur la présence de ce type de structures sur le continent. Décryptage.  Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient d’expliquer ce qu’est un cabinet de conseil. Il s'agit d'entreprises qui mettent à disposition de leur client des consultants. Leur mission: faire un état des lieux d'une situation donnée. Une fois que c'est fait, ils délivrent leurs avis ou leurs recommandations. Ces clients, ça peut être n'importe qui, de grands groupes internationaux aux Etats en passant par des institutions. Le recours à ces structures a un coût et il évolue évidemment en fonction des moyens qu'on y met mais comptez plusieurs milliers d'euros par jour, cela pour un consultant ! Différents États clients Les États et gouvernements sont très friands de ce genre de structures. Elles leur permettent de mettre au point leur stratégie de développement. Des dizaines de structures de ce type conseillent les différents gouvernements, McKinsey, PWC, KPMG, Boston Consulting Group par exemple, qui sont des groupes internationaux, mais il y a aussi des cabinets locaux qui opèrent sur le continent africain. D'ailleurs, au niveau mondial, le secteur connait une croissance annuelle d'au moins 10 %. À écouter aussiLes cabinets de conseil gouvernent-ils la France?Ces entreprises sont très sollicitées. Illustration au Sénégal, avec le plan Sénégal émergent, dont le premier jet a été élaboré par le cabinet de conseil américain McKinsey qui dressait les axes de développement du pays. Il y a aussi l’Afrique du Sud. Entre 2012 et 2016, ce même cabinet McKinsey a obtenu des millions de dollars pour conseiller le développement de deux entreprises publiques: Eskom pour l'électricité et Transnet pour les transports ! De nombreuses dérives D'après la justice américaine, qui a travaillé en lien avec les autorités sud-africaines, McKinsey a soudoyé, via des intermédiaires, des responsables de ces deux entreprises, en échange d'informations confidentielles sur les procédures d'attribution de lucratifs contrats de conseil qui lui ont rapporté près de 85 millions de dollars. Sauf que ces deux entreprises ont pratiquement fait faillite en raison justement d'une corruption généralisée, dont la mise au jour est devenue un scandale d'État. Alors évidemment il ne s'agit pas de généraliser. Les cabinets de conseils et leurs consultants, s'ils sont souvent discrets voire invisibles, ne sont pas tous des acteurs de la corruption. Et après cet accord entre la Justice américaine et McKinsey de 122 millions de dollars pour mettre fin aux poursuites judiciaires aux États-Unis et en Afrique du Sud, le cabinet a affirmé qu'il était aujourd'hui un groupe différent du moment où les faits se sont produits. Une amende pour solde de tout compte qui passe mal en Afrique du Sud où certains auraient voulu voir les coupables traduits devant une cour criminelle. Et face au tollé déclenché par cette affaire, le gouvernement sud-africain a d'ailleurs décidé de ne pas collaborer avec McKinsey pour la préparation du sommet du G20 qui se tiendra l'année prochaine à Johannesburg ! À lire aussiClimat: en Australie, McKinsey suspecté de conflit d'intérêts dans ses activités de conseil au gouvernement
Voilà une semaine que la France n'a plus de gouvernement. Emmanuel Macron promet un nouveau Premier ministre dans les prochaines heures. Il ou elle d'ailleurs aura beaucoup de travail, avec en haut de la pile, la mise au point d’un budget pour 2025. Décryptage.  Emmanuel Macron l’a expliqué lors de son allocution télévisée le 5 décembre 2024: il n’envisage pas la France sans budget pour 2025. De fait, le président de la République souhaite, en l’attente d'une présentation d'un véritable budget, que celui de l’année à venir sera pour le moment le même que celui de cette année. Cela grâce à une loi spéciale qui va d'ailleurs être présentée ce mercredi en Conseil des ministres. À lire aussiCensure du gouvernement Barnier: Emmanuel Macron seul face à la quadrature du cercleDans les faits, tous les crédits sont reconduits à l'identique: ils sont gelés et renouvelés. Avec cette conséquence pour le moins inattendue puisque dans le budget proposé par le précédent gouvernement, ces dépenses auraient dû augmenter de 3% en raison de l'inflation et la croissance. Ironie du sort, ces crédits étant du même niveau que ceux de cette année, ils vont permettre entre 15 et 18 milliards d'euros d'économie d'après l'OFCE, l'observatoire français des conjonctures économiques.Mais qui dit gel des dépenses dit aussi gel des recettes. C’est le même mécanisme: l'impôt sur le revenu ne sera pas indexé sur l'inflation, plus de ménages seront donc soumis à cet impôt. La rentrée d'argent est estimée à 3 milliards d'euros. Mais elle sera tout de même compensée par l'indexation des retraites sur l'inflation qui a été précisée hier.À lire aussiFrance: la loi de finances spéciale au menu du conseil des ministres Climat économique peu favorable Mais dans les faits, c'est bien l'incertitude qui demeure, ou a minima, l’attente. Et ce n'est jamais bon en économie puisqu'il existe un risque sur le moyen et long terme. Cette attente et cette incertitude pourraient coûter 0,2 point de PIB pour 2025, abaissant la prévision de croissance à 0,8 %. Devant cette situation, les entreprises, qui ne sont pas rassurées, vont moins investir donc moins embaucher.L'impact est concret sur le quotidien des Français. Devant cette incertitude, ils vont mettre de l'argent de côté. Une épargne pour faire face à des moments difficiles si d'aventure l'avenir l'était, c'est un réflexe tout à fait naturel. Et qui dit davantage d'épargne dit moins de consommation. Or la consommation des ménages c'est le cœur de la croissance d'un pays. C'est donc la croissance française qui pourrait être frappée par cette incertitude politique ! Relation France - UE La France, tout comme les pays membres de l'UE d'ailleurs doit tenir des engagements auprès de la Commission. Or pour le moment, celui de contenir son déficit à hauteur de 3% du PIB n'est pas tenu, il est aujourd'hui de 6,1%. Résultat, la France est sous une procédure de déficit excessif. Elle encourt une amende en cas de non-respect de ses engagements, ce qui selon toute proportion gardée pourrait creuser sa dette à hauteur d'un milliard et demi d'euros tous les six mois.  À écouter aussiBudget 2025: la France à la veille d'une crise d'ampleur?Tout cela génère des craintes. Elles concernent par exemple les agriculteurs. En l'absence de gouvernement, ils devront une nouvelle fois attendre de nouvelles mesures prises à leur égard. La censure de la précédente équipe gouvernementale a fait disparaître des aides et ajustements qui étaient envisagés. Même situation pour le secteur de la construction et des travaux publics qui misait sur les promesses de prêts à taux zéro élargi. Mais avec la chute du gouvernement, l'horizon s'est à nouveau assombri. 
Javier Milei fête aujourd'hui son premier anniversaire au pouvoir. Pendant la campagne présidentielle, il brandissait une tronçonneuse en promettant un traitement de choc faire sortir l'Argentine de la crise économique dans laquelle elle était. Un an plus tard, a-t-il réussi cette mission ? Décryptage. Comme souvent en économie, difficile de répondre par un simple oui ou non à une question qui semble être simple. Pourtant, dans un premier temps, si l'on décortique les grands indicateurs économiques du pays, oui, le président argentin Javier Milei a réussi la mission qu’il s’était fixée. Quand cet économiste de formation est arrivé au pouvoir, la croissance était négative, l'inflation sur un an caracolait à hauteur de 200 %. Le déficit budgétaire était supérieur à 5 % du PIB, la dette était gigantesque, et le peso perdait de sa valeur. Sur cet aspect-là, Javier Milei a sorti le pays de la crise. Le président argentin a assaini les finances du pays. Pour 2025, le Fonds monétaire international table sur une croissance de 5 %, cela alors que cette année, elle est négative. Mais ce qui est le plus flagrant depuis un an, c'est le niveau général des prix. Par mois, ils augmentent beaucoup moins vite que l'an passé. À l'arrivée au pouvoir de Javier Milei, l'inflation mensuelle s'était envolée à 25 % sous l'effet d'une forte et brutale dévaluation de la monnaie nationale. En moins d'un an, cette inflation a été ramenée à moins de 3 %. Et puis durant cette période, le peso a quant à lui été revalorisé, les banques refont crédit et donc les entreprises peuvent de nouveau investir ! Un coût social très élevé Cette réussite de Javier Milei est en demi-teinte. Si l’Argentine semble aller mieux au regard de ses indicateurs économiques, les mesures prises depuis un an par le président ont eu des impacts importants dans la vie des Argentins. Les dépenses publiques ont été réduites comme peau de chagrin. L'objectif de Javier Milei étant la suppression de 50 000 emplois publics. En un an, 33 000 ont d'ores et déjà disparu. Baisse aussi des dépenses sociales, qu'il s'agisse de l'éducation, de l'enseignement supérieur ou de la santé. Javier Milei a aussi mis sur pause les grands chantiers publics et il a mis fin aux subventions concernant l'énergie et les transports. Résultat : l'électricité notamment est plus chère, tout comme le ticket de train ou de métro.Il faudra être patient Ces coupes budgétaires qui touchent principalement les classes moyennes, avec pour conséquence un bond de la pauvreté ces six derniers mois en Argentine. Son taux est aujourd'hui de 53 %, cela signifie qu'un Argentin sur deux vit désormais sous le seuil de pauvreté. Mais tout cela n'inquiète pas Javier Milei. D'ailleurs, il se félicite des encouragements du FMI cet été. La situation économique étant meilleure, le Fonds monétaire international a revu ses conditions de remboursement du prêt de 44 milliards de dollars dont l'Argentine est bénéficiaire, ce qui allège ses charges. À écouter aussiEn Argentine, l'État suspend son aide à 44 000 soupes populaires, la malnutrition infantile exploseEt puis le président argentin certifie qu'il faudra être patient pour que le niveau de vie s'améliore. Il table sur la découverte en Patagonie, au sud, d'un gisement prometteur de pétrole et de gaz de schiste, dont les exportations sont exponentielles. Également, les récoltes de cette année pourraient être les meilleures de l'Histoire du pays après la sécheresse historique de l'an passé. Mais le sujet est bien là, les mesures prises par Javier Milei sont-elles temporaires ou durables ? C'est bien cela qui déterminera les prochains mois de la santé économique de l'Argentine !
C’est l'événement de cette fin d'année en France, la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, cinq ans après le terrible incendie qui l'a défigurée. Les cérémonies commencent le samedi 7 décembre et vont durer tout le week-end. Une reconstruction permise par des financements colossaux. Décryptage.  En direct à la télévision, la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris s'effondre et les flammes étouffent le monument. Cette soirée du 15 avril 2019 a marqué les esprits partout dans le monde. Vague d'émotion planétaire, en premier lieu en France. Sur le parvis du monument, Emmanuel Macron promet une reconstruction en cinq ans. Le calendrier est fixé, ne manque que les financements. À écouter aussiNotre-Dame de Paris: une cathédrale en flammesIl n’a pas fallu attendre longtemps puisque dès le lendemain de l'incendie, des centaines de millions d'euros ont afflué du monde entier pour reconstruire Notre-Dame. Cinq ans plus tard, ce sont 846 millions d'euros qui ont été collectés par quatre organismes sélectionnés par l'État. Montants divers et variés offerts par 340 000 donateurs issus de 150 pays. Des dons par milliers Les gros donateurs sont des noms bien connus. Parmi eux, les grandes fortunes de France. 200 millions d'euros pour Bernard Arnault, le patron de LVMH. Même somme pour la famille Bettencourt, propriétaire de L'Oréal. Viennent ensuite le PDG du groupe de luxe Kering, François Pinault, et le géant pétrolier Total qui versent chacun 100 millions d'euros. D'autres grandes entreprises sortent aussi le chéquier, tout comme les collectivités locales et territoriales, qu'il s'agisse de Conseils régionaux ou de la mairie de Paris. Et puis cela peut paraître surprenant mais les Américains ont aussi participé au financement du chantier. Avec 62 millions d'euros au total, les particuliers américains qui sont les plus gros donateurs après les Français. Pourtant, cette générosité a très vite été critiquée. L'abondance de dons qui suscite une certaine réserve puisque la France sort à peine de la crise des « gilets jaunes », mouvement social dénonçant les bas salaires et la vie chère. Et puis cette générosité est d'autant plus critiquée qu'il existe une réduction d'impôts de 60% au titre de la niche fiscale pour le mécénat. Les grandes fortunes se voient très vite accusées de profiter de l'incendie pour faire des dons et donc payer moins d'impôts en France. Face à ce tollé, certains contributeurs ont donc décidé de renoncer à cette déduction fiscale avantageuse. L’économie parisienne à la fête Si ce 846 millions d'euros qui ont été récoltés, toute cette enveloppe n'a pas été utilisée. Seulement 700 millions ont été nécessaires à la reconstruction de Notre-Dame. Après ces cinq années de travaux, il reste encore donc 150 millions d'euros de disponibles. Cette somme va être utilisée pour d'autres opérations notamment pour la restauration des extérieurs de la cathédrale. À lire aussiNotre-Dame de Paris: le tour de force d’une «sacrée» rénovationMais au-delà de ces sommes colossales, il faut dire que l'enjeu est important. Avant son incendie en 2019, Notre-Dame était le deuxième site le plus visité en France avec 13 millions de visiteurs par an, juste après Disneyland. Sa réouverture sonne ainsi comme une aubaine pour le tourisme tricolore et parisien. Si l'entrée du monument est certes gratuite, c'est tout un environnement économique qui va reprendre vie. Qu'il s'agisse des cierges vendus dans la cathédrale, les offrandes, visites guidées, boutiques souvenirs, les cafés et les restaurants, les retombées économiques se compte en dizaines de millions d'euros. 
Le secteur automobile européen est à la peine. Les deux premiers groupes du continent Volkswagen et Stellantis font face à de graves difficultés et ont pris des mesures radicales pour panser leurs plaies avec la démission de Carlos Tavares pour Stellantis, d'une part et d'autre part la fermeture de sites et le licenciements de salariés pour Volkswagen. Décryptage.   C’est le fleuron de l’industrie allemande mais Volkswagen souffre. En cinq ans, la production de véhicules de la marque a diminué de 22 % pour atteindre à peine les cinq millions. Le géant allemand de l'automobile a donc annoncé un plan drastique d'économie. Le groupe prévoit de fermer trois de ses dix usines en Allemagne, ce qui implique le licenciement de milliers de salariés. Une première en 87 ans d'histoire. Concernant Stellantis, ça se passe tout en haut de la hiérarchie. C'est le patron du groupe, Carlos Tavares, qui a été écarté de la direction. Raison invoquée: une différence de point de vue sur la stratégie à venir, mais dans les faits, il paie la perte de vitesse de Stellantis. Après des années de croissance à deux chiffres, les ventes sont aujourd'hui au ralenti et les prévisions pour les prochains trimestres se dégradent. Quelle stratégie pour l’électrique ? Il y a de multiples raisons à ces difficultés traversées par les deux premiers constructeurs automobiles européens. L'une d’elles, c’est la transition vers la voiture électrique, ils n’ont pas trouvé le bon tempo. Volkswagen a opté pour plusieurs changements stratégiques sans finalement trouver le bon, qu'il s'agisse du 100 % électrique à l'hydride rechargeable. Stellantis aussi a mal négocié le virage de l'électrique. Les marques du groupe, Peugeot, Citroën, Fiat ou Chrysler n'ont pas trouvé le créneau pour proposer ce type de véhicules et ont fait face à des problèmes électroniques sur certains modèles.  Marché ultra-compétitif Volskwagen est très dépendant du marché chinois. C'est là que l'entreprise a réalisé une grande partie de ses bénéfices pendant des années. Sauf que ce marché est devenu ultra-concurrentiel. Face à des producteurs nationaux comme BYD, MG Motor, Nio ou Chery, qui proposent des voitures bon marché, il est difficile d'exister. Ces mêmes concurrents d'ailleurs sont arrivés sur le sol européen, marché historiquement acquis aux groupes du continent, ce qui rebat les cartes. Pour deux modèles équivalents, la voiture électrique chinoise est actuellement 20 % à 40 % à moins chère qu'une Européenne.À lire aussiComment expliquer les difficultés de l'industrie européenne?Les marques du Vieux Continent peinent ainsi à trouver leur clientèle. A cela, il faut ajouter les baisses voire la suppression de subventions des Etats pour passer à l'électrique, ce qui ne pousse pas l'automobiliste européen à acheter. Le pouvoir d'achat des ménages étant affecté par l'inflation, les constructeurs font ainsi face à une demande qui est en baisse. Et puis une explication réside dans les prix de l'énergie, ils sont trois à quatre fois plus élevés en Europe qu'en Chine par exemple. Par ailleurs c'est tout le secteur qui est concerné. Les fournisseurs, les équipementiers et les sous-traitants eux-mêmes souffrent de ces difficultés. Plusieurs d'entre eux comme Valeo, Bosch ou Michelin ont annoncé des fermetures de sites ou des suppressions de postes. Et pour eux, les mêmes causes finalement produisent les mêmes effets que pour les constructeurs. 
Joe Biden a atterri ce lundi 2 décembre en Angola. Le président américain avait promis un déplacement sur le continent africain pendant son mandat, il aura attendu la toute dernière minute pour le faire. Pour son seul voyage officiel en Afrique, Joe Biden a n’a pas choisi l’Angola par hasard tant les enjeux sont nombreux. Décryptage. C’est donc l’Angola qu’a choisi Joe Biden pour son seul et unique voyage officiel en Afrique. Les Etats-Unis y financent un projet important de plusieurs milliards de dollars, à savoir la remise en service du corridor ferroviaire de Lobito. Cette ligne de chemin de fer permet de relier la République Démocratique du Congo, la Zambie et donc l'Angola. À lire aussiVisite de Joe Biden en Angola: le corridor de Lobito au centre des enjeuxLe pays est le quatrième partenaire commercial des Américains en Afrique subsaharienne avec des échanges commerciaux qui ont représenté 1,77 milliards de dollars l'année dernière. La Maison Blanche assume d'ailleurs ce choix de la visite de Joe Biden dans ce pays et pas dans un autre. L'Angola pèse lourd dans la région. Cela s'explique par sa situation géographique, ouvert sur l'Atlantique, voisin avec la RDC et ses réserves de minerais critiques comme le cobalt ou le cuivre. Y investir c'est également une manière d'apporter de la sécurité grâce au développement économique. Regarder vers l’ouest L’Angola c’est aussi le deuxième exportateur de pétrole brut du continent. C'est également un État africain qui reste ouvert à des accords commerciaux avec les capitales occidentales, contrairement à d'autres pays qui préfèrent se tourner vers de nouveaux alliés. L’exploitation et la réhabilitation de cette ligne ferroviaire a ainsi de multiples objectifs. Déjà, pour l’Angola, il y a un enjeu de concurrence au sein-même du continent. Aujourd'hui, les minéraux qui sont extraits de ces mines prennent souvent la direction de l'Afrique du Sud ou de la Tanzanie pour être exportées par exemple via les ports de Durban ou de Dar es Salaam. L'idée est donc d'ouvrir une nouvelle route vers l'ouest grâce au port de Lobito. Proposer une alternative à la Chine Mais si l'on dézoome, ce que l'on constate, c'est la présence de la Chine sur le continent. Pékin a investi des milliards de dollars en infrastructures ces dernières décennies dans le cadre de son projet des nouvelles routes de la soie. En septembre, lors du forum sur la coopération sino-africaine, le président chinois Xi Jinping a même promis une aide financière de 50 milliards de dollars sur trois ans aux pays du continent. L'idée pour les Etats-Unis est donc là: apporter une alternative à cette présence chinoise sur le sol africain, avec cette ambition pour l'Angola. Diversifier son activité et qu'il ne soit plus uniquement dépendant de l'exportation de pétrole. À écouter aussiChine-Afrique : un partenariat « gagnant-gagnant » ?Au-delà, Washington veut que ces investissements profitent à toute la région. Cette ligne ferroviaire de plusieurs centaines de kilomètres entre Lobito en Angola et la RDC et la Zambie réduit les coûts de transport et les délais de livraison, ce qui favorise l'économie et d'autres investissements. Les Etats-Unis ont beaucoup à y gagner en termes de contrats, qu'il s'agisse du secteur des télécommunications, du génie civil, de l'agroalimentaire ou encore des énergies vertes.  Pourtant une interrogation prédomine: quelle sera la politique africaine de Donald Trump? Le futur président américain a toujours été assez indifférent vis à vis de l'Afrique mais sa volonté de mener une guerre commerciale à Pékin pourrait changer sa vision des choses ! 
Le sulfureux patron de Tesla et de SpaceX est l'une des pièces maitresses du retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le milliardaire a été désigné par le futur président américain pour prendre la tête d’une commission devant sabrer dans les dépenses de l’Etat fédéral. Présence d'Elon Musk dans l'équipe de Trump qui a toute son importance dans la relation entre les Etats-Unis et la Chine. Décryptage.  C’est peut-être lui l'autre vainqueur de l’élection présidentielle américaine: Elon Musk. Le patron de Tesla et de SpaceX l’a bien compris, pour faire des affaires, il faut être proche du pouvoir, et parfois jouer les intermédiaires. C’est le cas notamment avec la Chine. Sauf que Donald Trump entend mener une guerre commerciale en imposant à hauteur de 60% tout produit chinois importé. Le futur président américain a déjà prévu de nommer plusieurs profils hostiles à la Chine dans son administration. Mais Elon Musk, lui, a une autre vision sur le sujet, à l’opposé de ses futurs collègues. Il ne le cache pas, il considère la Chine comme un partenaire et non un concurrent, puisque le patron de Tesla a beaucoup à perdre dans la tournure que pourraient prendre les projets de l'administration Trump. Tesla implanté à Shanghai Comme tout bon chef d’entreprise, Elon Musk est pragmatique. Un pragmatisme qui se comprend et s’illustre par ses différentes stratégies, comme celle de la présence de Tesla en Chine. Le groupe y a construit une gigantesque usine à Shanghai. La moitié de ses voitures électriques vendues dans le monde y sont fabriquées. Le site a permis à l'entreprise de faire 54 milliards de dollars de chiffre d'affaires sur ces trois dernières années. Et puis Elon Musk le sait, le marché chinois est un vivier pour ses voitures électriques, même si la concurrence nationale y est de plus en plus forte. Le groupe serait donc en difficulté si, d'aventure, les autorités chinoises répondaient aux mesures économiques américaines par un boycott.À lire et écouter aussiLa Chine se prépare à la politique économique de Donald TrumpRelation « gagnant-gagnant » Pourtant Pékin profite aussi de la présence de Tesla sur son sol, c'est pour cela qu'Elon Musk est un maillon essentiel à cette relation Chine - États-Unis. Si la Chine est cruciale pour Tesla, la réciproque est vraie. L'usine de Shanghai rapporte des centaines de millions de dollars en impôts chaque année à Pékin, ce qui n'est pas négligeable alors que la croissance chinoise ralentit. Sa présence stimule le marché intérieur, tant par la demande que l'offre, qu'il s'agisse de sous-traitants ou pour les concurrents comme BYD ou MG Motor.Et puis pour Pékin, la présence de Tesla, c'est le symbole de son ouverture aux investissements étrangers. L'usine de Shanghai peut donc être présentée comme un élément phare de la politique économique du président chinois.Elon Musk va donc surement devoir ménager la chèvre et le chou avec Donald Trump qui est aussi un chef d'entreprise. Le futur président américain pourrait donc être sensible aux arguments du patron de Tesla. Et puis pour Pékin, après des années de relations au plus bas avec Washington, la perspective d'avoir un allié comme Elon Musk capable d’avoir une influence à la Maison Blanche est plutôt de bon augure.À écouter aussiElon Musk, un milliardaire au service de Donald Trump
C'est la grande question en France : le gouvernement de Michel Barnier va-t-il survivre au vote du budget pour 2025 ? En tout cas, censure du gouvernement ou pas, budget voté ou pas, il y aura des conséquences économiques et financières. Décryptage. Ce qui bloque, c'est la promesse de 60 milliards d'euros d’économies. Côté réduction des dépenses, l'effort proviendrait de l'État, de la Sécurité sociale et des collectivités locales. En ce qui concerne les recettes, la solution, c'est l'augmentation des taxes et impôts. Des idées qui ne satisfont pas les députés, mais c'est l'Assemblée nationale qui aura logiquement le mot de la fin pour le vote de ce budget, sauf activation de l'article 49.3 évidemment. À écouter aussiMenace de censure: Michel Barnier passera t-il les fêtes à Matignon?La marge de manœuvre est très étroite. Le déficit public français est de 6,1% du PIB, c'est conséquent et bien plus élevé que prévu. L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) estime que ce budget pourrait diviser la croissance 2025 par deux et supprimer de l'ordre de 130 000 emplois. Pour autant, c'est bien ce texte qui a été approuvé, encouragé et félicité cette semaine par la Commission européenne.  France et Grèce empruntent au même taux La France est donc sous pression de l'UE, mais aussi sous pression des marchés financiers. Ce symbole en est la preuve : elle emprunte à un taux légèrement supérieur, voire équivalent à celui de la Grèce sur 10 ans, environ 3,019%. Concrètement, les investisseurs considèrent qu'il y a autant de risque à prêter à la France qu'à la Grèce, qui se relève aujourd'hui de la faillite dont elle a été victime après la crise financière mondiale de 2008. Mais tout cela reste symbolique. Si les marchés considèrent que le risque associé à la dette française est certes élevé, cette dette tricolore reste un actif financier très recherché, car beaucoup moins risqué que d'autres. Mauvais alignement des planètes  À ces enjeux financiers, il faut ajouter une situation macroéconomique très fragile, avec notamment un nombre record de fermetures de sites industriels. Avec le budget actuel, moins d'argent pourrait rentrer dans les caisses de l'État en raison de défaillances d'entreprises et son corollaire : hausse du chômage et baisse des rentrées fiscales. Devant un tel cas, les pouvoirs publics ne pourront pas mettre en place de nouvelles mesures pour amortir la crise, parce que les finances de la France ne le permettent pas.  Inquiétude des agences de notation C'est le serpent qui se mord la queue et tout cela mis bout à bout, on arrive à une situation critique, à laquelle il faut ajouter la montée de la concurrence chinoise, peut-être demain une hausse des tarifs douaniers aux États-Unis. Ces éléments sonnent comme une mauvaise nouvelle pour l'exportation. En tout cas, c'est bien tout cela qu'observent ceux qui prêtent à la France, tout comme les agences de notation. L'agence S&P va d'ailleurs se prononcer ce vendredi soir sur la note de la France. Le mois dernier, c'est son concurrent Moody's qui s'est prononcé. L'agence avait certes maintenu la note du pays mais avait émis une perspective négative ouvrant la porte à une prochaine dégradation. 
Le rouble est à son plus bas niveau depuis février 2022 et le début de l'offensive militaire terrestre russe en Ukraine, un peu plus de 110 roubles pour 1 dollar. Et malgré les sanctions occidentales, l'économie russe « semble » tenir le coup. Pourtant, plusieurs signaux laissent entendre l'inverse. Décryptage.  Officiellement, tout va bien puisque la Russie partage de moins en moins de données. Dans les grandes lignes, l'économie du pays semble avoir bien résisté aux sanctions, mais des faiblesses apparaissent. Ce qui est le plus frappant, c’est l’inflation galopante. Toujours d'après les chiffres officiels, la hausse du niveau général des prix est de 9%, mais d'après plusieurs médias et instituts indépendants, l'inflation est plutôt dans les alentours de 20%-21%. Cela se traduit très concrètement dans le quotidien des Russes. Le prix d'un kilo de pommes de terre a augmenté de 73% depuis le début de l'année, pratiquement le double pour le beurre. À écouter aussiComment expliquer l’étonnante résilience de l’économie russe?Comment expliquer ces hausses impressionnantes ? Déjà, les sanctions occidentales. Elles viennent peser sur la santé financière russe, notamment en raison des limitations d'importations. Elles font nécessairement augmenter les prix des produits de base comme le lait, le pain, la viande ou le poisson. Mais aussi pour des raisons propres à la situation dans laquelle se trouve la Russie. Elle est dans une économie de guerre et dépense beaucoup pour son offensive en Ukraine. Environ 40% de son budget est consacré au fonctionnement de son industrie militaire et à la rémunération de ses soldats. En tout cas, les autorités veulent se montrer à la manœuvre. Le procureur général a notamment ordonné une enquête sur cette hausse des prix et il s'engage à apporter une réponse pour apaiser l'inquiétude de l'opinion publique. À lire aussiRussie: un braquage pour 20 kilos de beurre illustre l'explosion des prixTaux directeur de 21% Une voix s'élève et s'inquiète de cette tendance, celle du patron de Rostec. Rostec, c'est le plus grand conglomérat industriel russe. Il produit pratiquement toutes les armes et équipements destinés à la guerre en Ukraine. Son directeur met en garde contre un ralentissement de la production et parle de risque de faillite. La raison, c'est le taux directeur de la Banque centrale russe. Il est aujourd'hui de 21%. À titre de comparaison, celui des États-Unis est de 4,75%. Ce qui a comme conséquences la difficulté pour l’industrie russe d'exporter et d'emprunter tant ce taux est important. Une croissance qui ralentit La croissance russe reste certes positive, mais elle ralentit. Le Fonds monétaire international table pour le moment sur une croissance de 3,4% pour cette année, un peu plus de 1% pour 2025. Ralentissement de la croissance expliqué par la pénurie de main-d'œuvre. En effet, les travailleurs sont au front, environ 500 000 Russes ont été tués au combat, d'autres ont fui le pays. Mais surtout, la Russie fait face à un déclin démographique. À plus de 1 000 jours de guerre, Moscou semble ainsi arriver à un tournant. Il est économique, avec une croissance faible et une inflation importante, ce qu'on appelle la stagflation. Cette situation, c'est bien l'autre front pour Vladimir Poutine, à savoir « trouver un équilibre entre le beurre et les canons » !
Les discussions se poursuivent à Busan, en Corée du Sud, pour tenter d'aboutir sur un traité mondial contre la pollution plastique. 178 pays sont représentés, dont ceux de l'Union européenne (UE). L'occasion de décortiquer l'industrie européenne du secteur puisque l'UE fait partie des plus gros producteurs au monde. Décryptage. L'Union européenne (UE) a une double casquette quand on parle plastique. Celle de producteur et consommateur. L'année dernière, ce sont 54 millions de tonnes de plastique vierge qui ont été produites. Le plastique vierge correspond à des pastilles, des granulés, de la poudre, des flocons, bref de la matière plastique qui n'a pas été utilisée et qui n'a pas fait l'objet d'une transformation. C'est beaucoup, mais c'est en baisse puisque cette production a chuté de 8,3% par rapport à 2022. Les Européens pâtissent de la concurrence chinoise et américaine notamment. Une production mondiale en hausse Les industriels européens du secteur sont à contre-courant de la dynamique mondiale : +3,4% entre 2022 et 2023. Le plastique est partout. Si vous regardez autour de vous, vous n'aurez aucun mal à en voir. Et cette tendance le prouve : entre 1996 et 2016, l'utilisation du plastique a été multipliée par 20. Elle devrait encore doubler d'ici 2036. Cette consommation génère nécessairement des déchets. C'est d'ailleurs l'enjeu de ce sommet à Busan en Corée du Sud : plafonner la production pour limiter les déchets. Pour que les groupes européens tirent leur épingle du jeu, beaucoup misent sur le recyclage du plastique, pour produire précisément du plastique. À écouter aussiPlastique : peut-on réduire la production et la consommation ?Un véritable enjeu pour les industriels européens qui visent 65% de plastique circulaire sur le marché d’ici 2050, contre 13% aujourd’hui. Le directeur général France de Plastics Europe, l’association européenne des producteurs de plastique, se veut confiant : « Le plastique recyclé est certainement l’avenir du secteur. À l’horizon 2050, l'industrie européenne produira plus de plastique recyclé que de plastique d'origine fossile. C'est clairement l'avenir pour l'Europe, mais plus généralement pour le monde. C'est aussi une nécessité pour lutter contre la pollution plastique et éviter que les déchets plastiques se retrouvent dans l'environnement ».Mutation en coursLe secteur européen peut ainsi trouver son salut dans le recyclage de plastique. Déjà parce que les États membres sont incités à recycler davantage, même si tout n'est pas parfait. Les ONG de défense de l'environnement rappellent que le plastique, même recyclé, reste une source de pollution tant par sa production que par sa consommation. Mais depuis le 1ᵉʳ janvier 2021, une taxe plastique est appliquée sur le continent. C'est une sorte d'amende si les déchets d’emballages en plastique ne sont pas recyclés.  Pourtant, on le disait, les Européens peinent à faire face aux autres producteurs mondiaux de plastique vierge. Ce repositionnement dans le recyclable pourrait donc faire respirer le secteur qui emploie aujourd'hui plus d'un million et demi de personnes sur le continent. La Commission européenne l'encourage en tout cas, avec sa Circular Plastic Alliance. Le texte vise à stimuler le marché européen des plastiques recyclés, avec un objectif : en produire jusqu'à 10 millions de tonnes d'ici 2025. C'est demain, et les grands groupes du continent se disent confiants pour l'atteindre.À lire aussiPourquoi recycle-t-on si peu de plastique?
Les grandes entreprises pétrolières et gazières sont au cœur du programme énergétique de Donald Trump. Le futur président américain entend beaucoup miser sur les énergies fossiles durant son mandat. Pourtant, elles affichent avec fierté leurs ambitions environnementales. Décryptage.  On savait que Donald Trump n'était pas un fervent militant de la cause climatique. On en a une preuve supplémentaire puisque son équipe élabore un programme tourné vers le pétrole et le gaz. S'il est appliqué, des autorisations de nouveaux forages pétroliers seront notamment émises. Donald Trump compte aussi abroger certaines lois et règlementations sur l'énergie et le climat passées sous le mandat de Joe Biden. Ces projets qui font jubiler les entreprises du secteur. Pourtant, elles ont pris des engagements sur la sortie des énergies fossiles. Ca ne date pas d'hier, depuis 2021, l'Agence Internationale de l'Energie les presse d'arrêter tout nouveau projet d'exploration pétrolière avec l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050. Un secteur sous pression Certaines « majors pétrolières » investissent dans les énergies vertes, mais ce n'est qu'une part infime de leur activité. Elles n'abandonnent évidemment pas les énergies fossiles. Preuve en est : en 2022, les investissements dans les énergies renouvelables ont représenté moins de 5% de leurs dépenses. La marge de progression est donc importante. Pour mieux comprendre la situation d'aujourd'hui, il faut remonter quatre ans en arrière, à la sortie de la pandémie de Covid. La demande très faible a inquiété les investisseurs et les entreprises parce que le pétrole, tout comme le gaz, était à un niveau très bas. Les grands groupes ont donc misé un peu plus sur le renouvelable, estimant que ce marché constituerait une meilleure activité économique que le fossile. Par exemple, BP s'est engagé à réduire sa production de pétrole ou de gaz de 40% d'ici à 2030 ! À écouter aussiLes élections américaines ne renversent pas les marchésMachine-arrière toute ! Ces investissements n’ont pas payé. Illustration avec ces chiffres : Exxon Mobil, qui n'a pas pris ce chemin, préférant investir dans des domaines comme l'extraction d'hydrogène ou de lithium a vu son cours à Wall Street bondir depuis 2019... +70% ! Une augmentation qui contraste avec BP, qui a perdu 19% sur cette même période. Conséquence, BP fait machine arrière et va augmenter ses dépenses dans les énergies fossiles au détriment du renouvelable. Ce qu'il faut donc comprendre, c'est qu'aujourd'hui, les investisseurs récompensent les majors pétrolières qui n'ont pas adopté l'éolien ou le solaire. Concrètement, si le changement climatique est un risque pour la planète, la priorité des investisseurs est de faire du profit. Les compagnies pétrolières affichent du vert Le paradoxe, c’est que l’on voit beaucoup de grandes entreprises pétrolières se diversifier et investir dans le vert. Pourtant, d'après l'Agence Internationale de l'Énergie, les géants investissent deux fois plus dans le renouvelable que dans le fossile. Mais certaines associations dénoncent un double discours : celui d'invoquer cette excuse pour produire encore plus de pétrole. En tout cas, ce qu'on observe, c'est le pragmatisme des majors pétrolières qui, malgré les campagnes à grand coup de vert, d'éolien et de solaire, restent accros aux énergies fossiles. Et ce qu'il va falloir surtout regarder, c'est comment elles vont réagir si le prix du pétrole baisse à nouveau !À lire aussiUn traité plastique universel et contraignant est-il en vue à Busan?
L'industrie européenne est en panne. À l'échelle du continent, la production industrielle a baissé de 2% sur un an. Une zone rouge traversée par plusieurs grandes entreprises non sans mal. Décryptage. À chaque jour son annonce de plans sociaux, de suppressions de postes et de fermetures d'usines. La plus emblématique, c'est Volskwagen, fleuron allemand de l'automobile. Le groupe va fermer trois usines outre-Rhin et supprimer des dizaines de milliers d'emplois. Il s'agit là d'un plan d'économies sans précédent pour le premier constructeur automobile européen, premier employeur industriel en Allemagne. Le constructeur américain Ford a, lui, annoncé il y a quelques jours 4 000 nouvelles suppressions d'emplois en Europe d'ici fin 2027.À lire aussiAutomobile: le constructeur Volkswagen envisage de fermer trois sites en AllemagneLa France n'est pas en reste, elle fait face à une vague historique de plans sociaux. Michelin, Auchan, Arcelor Mittal ou encore le chimiste Vencorex, nombreuses sont les entreprises concernées. Sans égrainer cette longue liste de plans sociaux, ce qu'il faut comprendre, c'est que tous les secteurs sur tout le continent sont concernés. Et des exemples, il y en a des dizaines comme ça.Concurrence chinoise et américaine féroceLes difficultés de l'industrie européenne s'expliquent notamment par la force de ses concurrents : la Chine et les États-Unis.Dans un premier temps, la productivité européenne. Elle est basse par rapport à celle de ces deux pays, à cela s'ajoute une demande intérieure très faible. Les patrons de grands groupes dénoncent également une surrèglementation européenne qui ne leur permet pas d'être aussi réactifs que leurs homologues étrangers. Mais surtout, les prix de l'énergie sont trois à quatre fois plus élevés en Europe qu'en Chine ou aux États-Unis. Le résultat est là : le manque de compétitivité de l'industrie européenne face à ces deux mastodontes.D'autant que chaque économie protège son système de manière très agressive, avec des subventions industrielles massives accordées et par les États-Unis et par la Chine à leurs entreprises, ce qui représente une menace croissante pour l'économie de l'UE.À lire aussiLe marché de l'automobile contraint de se repenser face à la concurrence chinoisePlan d'attaque de l'UEÀ l'été 2022, les Américains ont dopé leur économie avec l'Inflation Reduction Act, un plan de réformes d'un montant de 369 milliards de dollars sur dix ans pour notamment financer la transition verte et faire baisser l'inflation. La Chine, elle, subventionne ses entreprises. Des aides massives pour les secteurs de l'acier, de l'aluminium, de panneaux photovoltaïques, des puces ou encore de l'automobile. La production est telle que les entrepôts chinois débordent, dépassant de trois fois les besoins du pays. Cela a une conséquence très concrète : les entreprises chinoises peuvent se permettre d'exporter à prix ultra-compétitifs et donc inonder le marché mondial.Pour que l'UE fasse face, cela va être difficile. C'est Mario Draghi qui le dit. L’ancien président de la Banque centrale européenne, dans un rapport publié à la rentrée est clair : pour éviter le décrochage des industries européennes et une lente agonie, ce sont ses mots, il faut investir. Plusieurs pistes sont ainsi sur la table.Au printemps la Commission européenne a présenté son plan d'attaque, le Net Zero Industry Act, règlement pour une industrie qui prend le tournant de la transition énergétique, ou encore le Chips Act, consacré, lui, aux puces et aux semi-conducteurs pour les technologies du continent afin de ne plus être dépendant de la Chine en la matière. Car en toile de fond de cette panne de l'industrie européenne, l'enjeu réel, c'est bel et bien la souveraineté du continent.
C'est devenu un rendez-vous annuel incontournable, le « Black Friday ». Journée « logiquement » de grandes promotions dans les magasins et sur internet. Cette année, l'événement se tient le vendredi 29 novembre, mais d'ores et déjà, les promotions sont appliquées. Décryptage. En 4 par 3 sur les devantures des magasins, en gros et en gras avec des couleurs criardes sur les sites internet, difficile de passer à côté de ces promotions. On les voit partout ces derniers jours, mais le Black Friday en tant que tel, c'est le vendredi 29 novembre. Pourtant, si on en parle, c'est que ces offres ont déjà commencé, la campagne commerciale débute de plus en plus tôt ! Du Black Friday, le vendredi au lendemain de Thanksgiving, est apparue la Black Friday Week, à savoir la semaine qui précède ce vendredi. Certains parlent même du Black Month, ce qui signifie des promotions tout le mois de novembre. Bref, il s'agit là de la grand-messe du commerce et cela un mois avant Noël !À lire aussiBlack Friday: quand intérêts économiques et enjeux écologiques se bousculentFaire des affaires avant les fêtes, vraiment ?L'année dernière, sur le week-end du Black Friday aux États-Unis, un peu plus de 60 milliards de dollars de vente ont été enregistrées par la fédération américaine du commerce de détail. À l'heure où l'inflation a amputé le pouvoir d'achat des ménages, chaque promotion affichée suscite un véritable intérêt. Mais d'après l'association française de consommateurs UFC Que Choisir, les promotions en moyenne sont dérisoires. Ces étiquettes à - 30%, - 40%, - 50% cachent finalement des réductions moindres. Et de beaucoup, puisque la moyenne par exemple pour l'électroménager ou les téléphones portables est de -2%. Une des raisons notamment, ce n'est pas la seule, c'est que certaines enseignes augmentent artificiellement leurs prix avant le jour J, pour ensuite mieux les dégonfler de manière toute aussi artificielle !Des alternatives au Black FridayContrairement aux périodes de soldes, les commerçants ne sont pas autorisés à vendre à perte durant le Black Friday. Il faut donc garder en tête qu'ils le font pour gagner de l'argent et pas juste pour vider les stocks comme pendant les soldes. Il y a aussi un enjeu écologique, parce que ces promotions alléchantes favorisent la surconsommation et la surproduction. Donc, on achète des produits dont on n'a pas vraiment besoin uniquement parce qu'on pense faire une bonne affaire. Produits qui viennent de loin, qui polluent tant par leur production que par leur livraison. À quelques heures de la clôture de la COP29 à Bakou, cela fait mauvais genre.À lire aussiFaut-il supprimer le Black Friday ?Des voix s'élèvent d'ailleurs pour sortir de ce système de surconsommation qu'est le Black Friday. Les autorités, par exemple, dans des clips diffusés à la télévision en ce moment, les pouvoirs publics français alertent sur ce type de consommation et le gaspillage qui en découle. Des initiatives sont aussi mises en place par des associations comme le Green Friday... pour sensibiliser à la réparation plutôt qu'à racheter du neuf, ou encore le White Fair Friday pour favoriser une consommation plus durable et plus responsable.
Les cheminots français sont en grève ce jeudi 21 novembre. Le secteur est en colère en raison notamment de l'ouverture à la concurrence du rail à l'échelle européenne. De quoi s'agit-il ? Quels enjeux ? Décryptage. L'ouverture à la concurrence du rail n'est pas un sujet franco-français mais européen puisqu'elle découle d'une réglementation de 2016 appliquée dans tous les membres de l'UE. Quiconque veut faire rouler des trains sur les rails des pays membres a le droit de le faire, qu'il s'agisse de voyageurs ou de marchandises !La théorie est simple, la pratique un peu moins. Déjà parce que le marché du ferroviaire est très étroit, très difficile d'accès. Il faut avoir l'autorisation de rouler sur telle ou telle ligne. Ensuite, il faut avoir des trains et des personnes formées pour les conduire, ce qui est très coûteux. Par exemple, un train à grande vitesse coûte aujourd'hui en moyenne entre 25 et 30 millions d'euros. Et comme vous vous en doutez il faut plusieurs trains pour exister sur un marché, donc l'addition grimpe très vite !Des trains italiens et espagnols sur des lignes françaisesDepuis près de dix ans, l'Italie a pris le pli et n'a pas attendu les règles européennes pour être pionnière en la matière. Dans le pays, deux acteurs se partagent la grande vitesse... D'un côté, la compagnie nationale, Trenitalia de l'autre, une entreprise privée, Italo. Toutes les deux font la même promesse : partir d'un point A pour arriver à un point B à l'heure. C'est le service et les prix qui font la différence, prix d'ailleurs qui ont baissé de 30 % depuis l'arrivée de ce nouvel acteur privé.En France, depuis trois ans maintenant, la SNCF n'a plus le monopole du rail. D'autres opérateurs y font circuler leurs trains, opérateurs un peu particulier puisqu'il s'agit des homologues européens de la SNCF : Trenitalia pour l'Italie et la Renfe pour l'Espagne.À lire aussiTransport ferroviaire: Trenitalia arrive sur les lignes françaisesC'est cette situation qui inquiète les syndicats de cheminots de tous les pays européens. Les concurrents aux compagnies nationales n'ont pas d'obligation de service public, ils sont là pour faire du résultat. Donc pour y arriver, ils privilégient les lignes rentables. Celles-ci, exploitées à 100 % par les opérateurs historiques, perdent en rentabilité pour ces derniers, qui perdent ainsi des parts de marché. Une marge perdue qui se sera pas investie dans l'entretien des petites lignes ou même dans l'embauche de cheminots, ce qui a un coût social.Trouver un compromisAu Royaume-Uni, on a choisi une ouverture totale à la concurrence dès les années 90 avant de retrouver une régulation par les pouvoirs publics en raison des limites du système : prix élevés, infrastructures mal entretenues et qualité de service dégradée.Une idée fait donc son chemin parmi les différents régulateurs, c'est de ne plus autoriser l'exploitation par lignes, mais par lots de lignes. Concrètement une société peut rouler sur une ligne rentable mais elle devra aussi opérer sur d'autres qui ne le sont pas ou peu.En ce qui concerne le rail européen, tout le monde marche donc sur des œufs, qu'il s'agisse des États ou les opérateurs. L'objectif de long terme est de trouver un équilibre entre cette ouverture à la concurrence et la régulation, le tout afin de rester efficace pour maintenir une qualité de service et la sécurité.À lire aussiLes voies contrariées du ferroviaire en Europe
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