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Choses à Savoir - Culture générale
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Author: Choses à Savoir
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© Choses à Savoir
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Le « Projet Pigeon ». C'est l'une des idées les plus insolites de la Seconde Guerre mondiale — une à mi-chemin entre le génie et la folie. Il s’agit d’un programme américain secret lancé en 1940 par le célèbre psychologue comportementaliste B. F. Skinner, qui visait à utiliser des pigeons pour guider des bombes. Oui, littéralement.À l’époque, les systèmes de guidage électronique étaient encore rudimentaires. Skinner, spécialiste du conditionnement opérant, pensait qu’un animal entraîné pouvait accomplir des tâches de précision mieux que les machines disponibles. Son idée : dresser des pigeons à reconnaître visuellement une cible (comme un navire ennemi) et à corriger la trajectoire d’une bombe en vol.Le fonctionnement était ingénieux. Dans le nez de la bombe, Skinner installa un petit compartiment équipé d’un système optique projetant l’image de la cible sur un écran. Le pigeon, placé à l’intérieur, était entraîné à picorer l’image du bateau au centre de l’écran. Si la bombe déviait, l’image se déplaçait ; le pigeon, en corrigeant sa position de piquage, envoyait des signaux électriques qui ajustaient les ailerons de direction. En théorie, l’oiseau guidait la bombe jusqu’à la cible.Skinner dressa plusieurs pigeons avec succès, à l’aide de récompenses alimentaires. Les tests en laboratoire furent étonnamment concluants : les oiseaux parvenaient à maintenir la cible dans le viseur avec une grande précision, même face à des images changeantes. Le projet fut financé par le National Defense Research Committee, et baptisé officiellement Project Pigeon.Mais le Pentagone n’y crut jamais vraiment. Malgré les bons résultats expérimentaux, les militaires jugèrent le concept trop farfelu et imprévisible pour une guerre moderne. En 1944, le projet fut abandonné, remplacé par des programmes électroniques plus prometteurs. Skinner, frustré, déclara plus tard : « Les militaires ne prenaient pas les pigeons au sérieux. Ils avaient tort. »Ironie du sort, l’idée ne mourut pas complètement. En 1948, la Navy relança brièvement le concept sous le nom de Project ORCON (Organic Control), avant de l’abandonner définitivement en 1953.Aujourd’hui, le Project Pigeon reste un épisode fascinant de l’histoire des sciences : une tentative sincère d’appliquer la psychologie animale à la technologie militaire. Et une preuve que, dans la guerre comme dans la recherche, l’imagination humaine n’a parfois aucune limite. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La climatisation, symbole du confort moderne, cache une histoire étonnamment… sexiste. Ce n’est évidemment pas la machine en elle-même qui l’est, mais la manière dont elle a été conçue et réglée depuis des décennies. Derrière la fraîcheur des bureaux se cache un biais scientifique ancien : la climatisation a été pensée pour les hommes, au détriment du confort — et parfois de la santé — des femmes.Tout remonte aux années 1960, lorsque les normes de climatisation ont été établies pour les bâtiments modernes. Les ingénieurs se basaient alors sur un modèle physiologique unique : un homme de 40 ans, pesant 70 kilos, vêtu d’un costume de bureau. Sa température corporelle, son métabolisme et son niveau d’activité servaient de référence pour calculer la température dite « idéale » — généralement autour de 21 à 22 °C.Problème : le métabolisme féminin est en moyenne 20 à 30 % plus lent que celui des hommes. Cela signifie que les femmes produisent moins de chaleur corporelle, et qu’elles ressentent donc davantage le froid. Des études, dont une très remarquée publiée dans la revue Nature Climate Change en 2015, ont confirmé ce déséquilibre. Les chercheurs de l’Université de Maastricht y démontrent que la température idéale pour la majorité des femmes serait plutôt autour de 24 à 25 °C. Autrement dit, ce qui semble agréable à un homme en chemise peut être glacial pour une collègue en blouse ou en robe légère.Ce biais n’est pas seulement une question de confort : il illustre une inégalité structurelle dans la conception des espaces de travail. Pendant des décennies, les standards techniques — qu’il s’agisse de température, de sièges, de ceintures de sécurité ou même d’outils — ont été définis selon des données masculines. Résultat : dans de nombreux bureaux, les femmes enfilent des gilets, des plaids ou des manteaux en été, pendant que leurs collègues masculins travaillent tranquillement en manches courtes.Les choses commencent toutefois à changer. Certains architectes et ingénieurs repensent aujourd’hui les normes thermiques pour les adapter à la diversité des corps, des vêtements et des usages. La climatisation devient ainsi un symbole du débat sur le genre dans la conception technologique : un rappel que même les inventions les plus neutres en apparence peuvent refléter des biais profondément ancrés.En somme, si la climatisation est considérée comme « sexiste », c’est parce qu’elle illustre parfaitement comment l’homme-type — au sens littéral — a trop longtemps servi de modèle universel. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Voici les 3 premiers podcasts du label Audio Sapiens:1/ SurvivreApple Podcasts:https://podcasts.apple.com/us/podcast/survivre-histoires-vraies/id1849332822Spotify:https://open.spotify.com/show/6m4YqFSEFm6ZWSkqTiOWQR2/ A la lueur de l'HistoireApple Podcasts:https://podcasts.apple.com/us/podcast/a-la-lueur-de-lhistoire/id1849342597Spotify:https://open.spotify.com/show/7HtLCQUQ0EFFS7Hent5mWd3/ Entrez dans la légendeApple Podcasts:https://open.spotify.com/show/0NCBjxciPo4LCRiHipFpoqSpotify:https://open.spotify.com/show/0NCBjxciPo4LCRiHipFpoqEt enfin, le site web du label ;)https://www.audio-sapiens.com Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Aujourd'hui je vous propose un épisode un peu différent de d'habitude. Nous n'allons pas répondre à une question mais nous intéresser à un phénomène vieux comme l'humanité : les signaux ! Car oui, à bien y réfléchir les Hommes répondent depuis toujours à des alertes ! Autrefois elles étaient collectives et sacrées. Aujourd’hui plus individuelles et personnalisées. Et justement, c'est ce qui est intéressant. L'évolution de ces signaux racontent notre propre évolution, celle de nos sociétés ; et ce, de la communauté médiévale aux notifications digitales.Commençons par les origines : la cloche, la voix du village.Au Moyen Âge, elle est avant tout un instrument religieux, bien entendu. Mais pas que. C'est aussi et surtout un outil de cohésion sociale.En France, on estime qu’au XVe siècle, plus de 40 000 clochers rythmaient la vie des campagnes. Leur son résonnait à des kilomètres à la ronde, marquant les heures de prière, mais aussi les fêtes, les incendies ou les dangers imminents.Et ces sons n’étaient pas choisis au hasard : chaque tonalité transmettait un message précis.La cloche appartenait souvent à l’Église, mais aussi aux seigneurs locaux : c’était donc un symbole d’autorité. Dans un monde sans horloge, sans journaux et sans électricité, elle représentait le premier système de communication de masse.Le signal sonore unissait le village ; il façonnait un temps commun et imposait un rythme collectif.Ensuite, avec la Révolution industrielle, tout va changer. Le signal devient mécanique et change de nature.Le XIXe siècle fait naître la sirène d’usine, le sifflet du contremaître, le télégraphe et le code Morse. Inventé en 1837, ce dernier permet de transmettre des messages à distance sous forme de points et de traits : le signal devient donc langage.Les usines, elles, adoptent des systèmes sonores pour encadrer le travail : entrée, pause, fin de journée. C’est l’ère de la discipline mécanique.On le voit, le signal ne symbolise plus le sacré, mais la productivité et la sécurité.Et puis, apparaissent les premières sirènes municipales à la fin du XIXe siècle, pour alerter en cas d’incendie ou d’accident. Et pendant la Seconde Guerre mondiale, le pays met en place un réseau national d’alerte : aujourd’hui encore, plus de 4 500 sirènes sont testées chaque premier mercredi du mois.Le signal s’est alors industrialisé, standardisé, codifié. Il n’unit plus une communauté spirituelle : il coordonne une société moderne.Puis, une nouvelle fois tout va changer. A la fin du XXe siècle, le signal devient numérique et personnel. Le téléphone, d’abord fixe, puis mobile, introduit une alerte privée : la sonnerie ne s’adresse plus à tous, mais à une seule personne.Avec le SMS, puis les notifications, l’information se dématérialise et se multiplie. Aujourd’hui, plus de 85 % des Français possèdent un smartphone : chacun reçoit donc ses propres alertes en temps réel.Mais contrairement aux signaux mécaniques, ces notifications ne cherchent plus à contraindre, mais à accompagner.Elles servent à prévenir un rendez-vous, signaler un colis, alerter d’un retard ou d’un changement. Elles sont devenues des outils pratiques, conçus pour simplifier la vie quotidienne.Le signal numérique n’interrompt plus : il informe intelligemment.Ainsi, du clocher médiéval à l’écran tactile, le signal a suivi l’évolution des sociétés : de la prière au travail, et du travail à la mobilité.Aujourd’hui, grâce à la technologie, il se met au service de chacun, non pour interrompre, mais pour accompagner. Et s’il a changé de forme, sa fonction reste la même depuis mille ans : nous relier à ce qui compte... Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Il vous est peut-être déjà arrivé de croire qu’un sigle avait été choisi pour sa signification précise — avant d’apprendre que, paradoxalement, c’est l’inverse. C’est le principe de la rétroacronymie, un phénomène linguistique à la fois amusant et révélateur : on crée un acronyme à partir d’un mot déjà existant, en inventant après coup des mots censés le justifier.Par exemple, le mot « avion », inventé par Clément Ader à partir du latin avis (oiseau), a été interprété de manière erronée comme « Appareil Volant Imitant l'Oiseau Naturel ». De même, les spas proviennent de la ville de Spa, et ne signifient pas Sana Per Aquam (la santé par l'eau).Autre cas fameux : le nom du moteur de recherche Yahoo!, présenté comme l’acronyme de Yet Another Hierarchical Officious Oracle. En réalité, ses créateurs, deux étudiants de Stanford, avaient d’abord choisi le mot « Yahoo » parce qu’il sonnait bien et évoquait le personnage rustre et énergique des Voyages de Gulliver de Jonathan Swift. Le sens technique a été plaqué ensuite.La rétroacronymie peut aussi servir à renforcer l’image d’une marque ou d’une institution. Par exemple, le sigle SOS n’a jamais voulu dire Save Our Souls ou Save Our Ship. Il a été choisi à l’origine uniquement pour sa simplicité en morse (· · · — — — · · ·). Ce n’est que plus tard qu’on lui a attribué cette signification héroïque, plus facile à mémoriser.Ce mécanisme illustre un trait fascinant du langage : notre tendance à chercher du sens, même là où il n’y en avait pas à l’origine. Les mots deviennent plus forts, plus mémorables, quand ils paraissent logiques. La rétroacronymie répond donc à un besoin psychologique : elle donne une apparence de cohérence à ce qui n’en avait pas.Une notion proche est celle de l’étymologie populaire : quand une expression change de forme ou de sens parce que les locuteurs la réinterprètent selon ce qu’ils croient entendre. Par exemple, « chou-fleur » vient du latin caulis floris (tige fleurie), mais d’autres mots comme « beaupré » ou « chausson » ont été transformés au fil du temps par des associations d’idées fausses mais séduisantes.Rétroacronymie ou étymologie populaire, ces deux phénomènes rappellent une chose essentielle : le langage n’est pas figé. Il vit, se raconte, et surtout, il s’invente des histoires pour mieux se souvenir de lui-même. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L’histoire commence bien avant la publication du chef-d’œuvre d’Albert Camus. Nous sommes en 1939, à Alger, dans la chaleur écrasante d’un après-midi d’été. Un fait divers banal, presque insignifiant, attire l’attention du jeune journaliste qu’est alors Camus : un ouvrier européen tue un Arabe sur une plage. Un coup de feu, une querelle autour d’un couteau, du soleil, du silence. L’affaire passe brièvement dans les journaux. Pourtant, elle marquera profondément l’écrivain.Car ce meurtre, Camus ne le retient pas pour sa violence, mais pour son absurdité. Ce crime sans haine, sans motif clair, devient pour lui le symbole d’une condition humaine dénuée de sens. Il en fera le cœur de L’Étranger, publié en 1942, au cœur de l’Occupation. Son personnage principal, Meursault, tue “un Arabe” sur une plage d’Alger, sans raison véritable. “C’était à cause du soleil”, dit-il au procès. Cette phrase glaciale, déroutante, fascine depuis plus de 80 ans.Mais ce que l’on sait moins, c’est que ce meurtre fictif s’inspire d’un événement réel. Des chercheurs ont retrouvé la trace d’un procès en 1939 à Alger, celui de Pierre Cordier, un métropolitain accusé d’avoir tué un jeune Algérien sur la plage de Bouisseville. Camus, alors reporter au journal Alger Républicain, avait couvert des affaires semblables : il observait comment la justice coloniale traitait différemment les Européens et les Arabes. L’injustice systémique, l’indifférence du tribunal, la distance morale — tout cela deviendra la matière de L’Étranger.Le roman n’est donc pas un simple drame existentiel : c’est aussi une critique voilée du système colonial. Meursault est jugé moins pour son crime que pour ne pas avoir pleuré à l’enterrement de sa mère. Comme dans les tribunaux de l’époque, la vérité importe moins que les apparences. Le meurtre devient secondaire, presque accessoire, au profit d’un procès moral.Des décennies plus tard, des historiens et écrivains algériens, comme Kamel Daoud dans Meursault, contre-enquête, donneront un nom et une voix à “l’Arabe” resté anonyme. Ce roman-réponse rétablit la part manquante de l’histoire : celle de la victime effacée.Ainsi, derrière le chef-d’œuvre de Camus se cache un fait divers oublié, un reflet de la colonie, du soleil et de l’absurde. Et si L’Étranger continue de troubler, c’est parce qu’il parle d’un crime où le vrai coupable n’est peut-être pas celui qu’on croit. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
C’est une histoire à la fois économique, culturelle et symbolique. Le Hard Rock Café, cette chaîne de restaurants mondialement connue pour ses guitares signées et ses t-shirts mythiques, appartient depuis 2007 à une tribu amérindienne de Floride : les Séminoles. Et ce n’est pas un hasard, mais le fruit d’une ascension hors du commun, celle d’un peuple qui a su transformer son histoire de survie en véritable succès économique.Tout commence bien avant les burgers et les amplis. Les Séminoles, installés depuis des siècles dans les marais de Floride, ont longtemps été persécutés, repoussés et privés de leurs terres par le gouvernement américain. Mais à partir des années 1970, profitant d’une brèche juridique, la tribu se lance dans une activité inattendue : le jeu d’argent. En 1979, elle ouvre le premier bingo à grande échelle sur une réserve indienne. Les autorités locales protestent, mais la Cour suprême donne raison aux Séminoles : sur leur territoire souverain, ils peuvent gérer leurs affaires comme ils l’entendent.Ce bingo marque le début d’un empire. Dans les décennies suivantes, la tribu ouvre casinos, hôtels, et complexes de loisirs à travers la Floride. Ces revenus, réinvestis avec intelligence, transforment la communauté : infrastructures modernes, bourses d’études, hôpitaux, préservation culturelle. Et en 2007, coup de tonnerre dans le monde du divertissement : la tribu Séminole rachète la chaîne Hard Rock International pour près d’un milliard de dollars à la société britannique Rank Group.Grâce à cette acquisition, les Séminoles deviennent les premiers Amérindiens à posséder une marque mondiale. Le groupe Hard Rock comprend alors plus de 150 cafés, hôtels et casinos dans 70 pays. Aujourd’hui encore, il appartient intégralement à la Seminole Tribe of Florida, qui gère le tout depuis Hollywood, près de Miami.Mais au-delà du business, ce rachat a une valeur symbolique forte : une communauté autrefois marginalisée détient désormais une icône du capitalisme américain. Les profits ne partent plus à Wall Street, mais financent les écoles, les soins et les programmes culturels des Séminoles.Ainsi, derrière chaque guitare accrochée aux murs du Hard Rock Café, il y a un paradoxe fascinant : celui d’un empire du rock et du tourisme mondial, né d’une revanche historique — celle d’un peuple qui, au lieu de disparaître, a choisi de jouer selon ses propres règles… et de gagner. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Vous est-il déjà arrivé de ne plus supporter un aliment après une mauvaise expérience ? Un jour, un plat vous rend malade, et dès lors, rien que son odeur vous soulève le cœur. Ce phénomène, à la fois étrange et universel, s’appelle l’effet Garcia, du nom du psychologue américain John Garcia qui le découvrit presque par hasard dans les années 1950.À l’époque, Garcia étudiait les effets des radiations sur les rats. Il leur donnait à boire de l’eau aromatisée avant de les exposer à une dose de rayonnement qui leur causait des nausées. Très vite, il observa un comportement inattendu : les rats refusaient ensuite obstinément de boire cette même eau, même si elle ne contenait rien de dangereux. Leur cerveau avait associé la saveur à la sensation de malaise, comme s’il avait identifié une menace. L’animal, pour se protéger, apprenait à éviter tout ce qui ressemblait à la cause supposée de son mal.Ce réflexe, que l’on appelle aversion gustative conditionnée, existe aussi chez l’être humain. Il s’agit d’un mécanisme de survie profondément inscrit dans notre biologie. Dans la nature, manger une baie toxique pouvait être mortel ; mieux valait donc retenir à jamais l’odeur, la couleur ou le goût de ce poison. C’est pourquoi une seule expérience désagréable suffit à créer un rejet durable. Contrairement à d’autres apprentissages, cet effet ne nécessite qu’une seule exposition : le cerveau retient le lien entre un goût et une nausée, même si celle-ci survient plusieurs heures plus tard.Sur le plan neurologique, l’effet Garcia mobilise des zones du cerveau liées à la mémoire émotionnelle : l’amygdale, qui gère les réactions de peur et de dégoût, et l’hippocampe, qui enregistre le contexte sensoriel. Ensemble, elles codent ce goût comme un signal de danger. Ainsi, des années plus tard, il suffit parfois d’un parfum ou d’une image pour raviver cette répulsion.Mais ce réflexe protecteur peut devenir envahissant : certaines personnes développent de véritables phobies alimentaires après une intoxication, ou ne supportent plus des plats pourtant inoffensifs. Ce mécanisme archaïque, utile chez nos ancêtres chasseurs-cueilleurs, agit aujourd’hui de manière parfois excessive dans un monde où les risques d’empoisonnement sont rares.L’effet Garcia rappelle donc une vérité fascinante : notre cerveau n’oublie jamais ce qui l’a fait souffrir. Et si la raison nous dit qu’un aliment est sans danger, notre instinct, lui, préfère ne pas tenter le diable. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Le mot semble sorti d’une caricature politique, et pourtant il existe bel et bien : kakistocratie. Ce terme étrange, d’origine grecque, signifie littéralement « le gouvernement des pires ». Il vient de kakistos (le plus mauvais) et kratos (le pouvoir). Autrement dit, une kakistocratie est un régime dirigé non par les meilleurs — comme l’aristocratie — mais par les individus les plus incompétents, corrompus ou mal intentionnés.L’expression n’est pas nouvelle. Elle apparaît dès le XVIIᵉ siècle dans des textes anglais, notamment chez le poète Thomas Love Peacock, puis chez l’écrivain américain James Russell Lowell, qui l’emploie en 1876 pour dénoncer les dérives politiques de son temps : « Une kakistocratie, c’est quand les pires gouvernent les pires. » Ce mot, resté rare pendant des siècles, refait régulièrement surface dans les périodes de crise politique, lorsque la corruption, la démagogie ou le cynisme semblent triompher du bon sens.Mais qu’est-ce qu’un “pire” gouvernant, exactement ? Ce n’est pas seulement un dirigeant malveillant. La kakistocratie désigne un système où l’incompétence devient une norme, où les postes de pouvoir sont occupés non par mérite ou expertise, mais par opportunisme, loyauté aveugle ou manipulation. Dans une telle configuration, les institutions se vident de leur substance : les décisions sont absurdes, la justice partiale, et la communication remplace la compétence.Les politologues y voient parfois une dégénérescence de la démocratie. Quand les citoyens se désintéressent de la politique ou cèdent à la colère, ils peuvent être tentés d’élire ceux qui leur ressemblent ou qui crient le plus fort, plutôt que ceux qui savent gouverner. La kakistocratie n’est donc pas imposée de force : elle naît souvent de nos propres choix, ou de notre lassitude collective.Le mot a retrouvé une étonnante popularité au XXIᵉ siècle, souvent employé sur les réseaux sociaux pour dénoncer le chaos politique ou les scandales gouvernementaux. Il est devenu une sorte de soupir érudit, un cri ironique de désespoir face au sentiment que “plus personne ne sait ce qu’il fait”.En somme, la kakistocratie n’est pas qu’un concept savant : c’est le miroir sombre du pouvoir, celui qui nous rappelle que le pire n’est pas toujours imposé d’en haut — il peut aussi venir de notre indifférence. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Par une chaude journée d’été, le 4 juillet 1924, un petit restaurant de Tijuana, au Mexique, est pris d’assaut par des touristes venus des États-Unis. Nous sommes en pleine Prohibition : l’alcool est interdit de l’autre côté de la frontière, et les Américains affluent dans cette ville mexicaine pour boire et faire la fête. Le patron du restaurant, Caesar Cardini, un chef italien au tempérament passionné, regarde sa cuisine dévalisée avec angoisse : les réserves sont presque vides, les clients s’impatientent. Il lui faut improviser.Cardini ouvre son garde-manger : il ne reste que quelques feuilles de laitue romaine, un peu de pain rassis, du parmesan, des œufs, de l’huile d’olive, de la sauce Worcestershire, du citron, et une gousse d’ail. Pas de quoi faire un grand plat… à moins d’un peu de génie. Alors, devant la salle comble, il saisit un grand saladier, pile l’ail, casse un œuf légèrement poché, ajoute le citron, la sauce, l’huile, puis jette la romaine et les croûtons. Il mélange avec énergie, sous les yeux amusés de ses clients. Le parfum d’ail et de citron se répand. Un silence curieux s’installe, puis les premières bouchées sont goûtées : c’est un succès immédiat.La salade César est née — non pas à Rome, ni même en Italie, mais dans un coin poussiéreux du Mexique, un soir d’improvisation. Le bouche-à-oreille fait le reste. Des stars hollywoodiennes en villégiature à Tijuana — Clark Gable, Jean Harlow, et d’autres — s’émerveillent de ce plat simple et élégant. En quelques mois, la recette traverse la frontière, conquiert Los Angeles, puis tout le continent.Ce qu’on ignore souvent, c’est que la recette originale ne comportait ni poulet, ni anchois, ni bacon. Juste la fraîcheur de la romaine, le croquant du pain grillé, et la douceur citronnée de la sauce. Les versions modernes, plus riches, sont venues plus tard, adaptées aux goûts américains.Ainsi, derrière ce nom à consonance antique, la “César” n’a rien d’un hommage à Jules César. C’est l’histoire d’un Italien ingénieux, installé au Mexique, qui inventa par hasard un plat devenu universel.Une salade née d’un manque, transformée en légende : voilà, peut-être, le plus bel exemple de ce que la cuisine sait faire de mieux — transformer la contrainte en création. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Chypre est aujourd’hui l’un des rares pays d’Europe encore coupé en deux, séparé par une ligne de démarcation surnommée la « ligne verte ». Pour comprendre cette division, il faut remonter à l’histoire mouvementée de cette île stratégique, située entre l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique.Jusqu’en 1960, Chypre était une colonie britannique. Mais après des années de tensions, Londres accorde l’indépendance à une République de Chypre censée unir ses deux principales communautés : les Chypriotes grecs (majoritaires, environ 80 %) et les Chypriotes turcs (environ 18 %). L’équilibre est fragile. Les premiers rêvent souvent d’énosis, c’est-à-dire le rattachement à la Grèce, tandis que les seconds craignent cette domination et défendent l’idée d’un partage, voire d’une union avec la Turquie.Très vite, le jeune État s’enlise dans les conflits communautaires. En 1963, les affrontements éclatent entre les deux populations. Les Chypriotes turcs se regroupent dans des enclaves protégées, tandis que les forces britanniques et les Nations unies établissent une zone tampon, une bande de terrain traversant Nicosie, la capitale. Cette frontière provisoire deviendra, au fil des ans, une cicatrice durable.Le tournant majeur survient en 1974. Un coup d’État mené par des nationalistes chypriotes grecs, soutenus par la junte militaire au pouvoir à Athènes, renverse le président Makarios dans le but d’unir Chypre à la Grèce. En réponse, la Turquie intervient militairement, invoquant son rôle de puissance garante prévu par les accords d’indépendance. Son armée débarque au nord de l’île et prend rapidement le contrôle d’environ 37 % du territoire. Des dizaines de milliers de personnes fuient de part et d’autre : les Grecs au sud, les Turcs au nord.Depuis, l’île reste divisée. Au sud, la République de Chypre, reconnue internationalement et membre de l’Union européenne depuis 2004. Au nord, la République turque de Chypre du Nord, proclamée en 1983, mais reconnue uniquement par la Turquie. Entre les deux, la zone démilitarisée contrôlée par l’ONU, longue de 180 km, matérialise la séparation.De nombreux pourparlers de paix ont tenté de réunifier l’île, notamment sous l’égide de l’ONU et de l’Union européenne, sans succès durable. Aujourd’hui encore, Chypre symbolise la fracture géopolitique entre le monde grec et le monde turc, une division née d’un conflit ethnique et politique, figée depuis un demi-siècle — au cœur même de la Méditerranée. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La question peut sembler provocante, mais elle en dit long sur nos fantasmes modernes : l’absence de relations sexuelles est-elle dangereuse pour la santé, voire mortelle ? La réponse est non… mais avec des nuances intéressantes.Sur le plan strictement biologique, on ne meurt pas d’abstinence sexuelle. Contrairement à la nourriture ou au sommeil, le sexe n’est pas une fonction vitale. Le corps humain s’adapte très bien à l’absence de rapports. D’un point de vue médical, il n’existe aucune pathologie mortelle liée au manque de relations sexuelles. Les spermatozoïdes non libérés sont naturellement réabsorbés, et l’organisme continue à fonctionner parfaitement.Mais si l’abstinence ne tue pas le corps, elle peut affecter le moral, le stress et le système immunitaire. Des études menées à l’université de Göttingen, en Allemagne, ou à l’université d’Oxford ont montré que les personnes ayant une vie sexuelle régulière libèrent davantage d’endorphines et d’ocytocine, deux hormones qui favorisent la détente, le bien-être et le lien social. Le sexe joue donc un rôle indirect sur la santé, en réduisant la pression artérielle et en améliorant la qualité du sommeil.À l’inverse, une longue abstinence peut parfois provoquer des troubles psychologiques : frustration, anxiété, baisse de l’estime de soi. Mais ces effets dépendent fortement du contexte : certaines personnes vivent très bien sans sexualité, notamment les personnes asexuelles ou celles qui trouvent d’autres formes d’épanouissement émotionnel. Ce n’est donc pas le manque d’activité sexuelle en soi qui pose problème, mais le ressenti de manque.En revanche, les études montrent un lien entre une vie sexuelle épanouie et la longévité. Une recherche publiée dans The British Medical Journal dès 1997 indiquait que les hommes ayant des orgasmes fréquents avaient un taux de mortalité réduit de moitié par rapport à ceux qui en avaient rarement. Non pas parce que le sexe protège directement, mais parce qu’il reflète une bonne santé physique, psychologique et relationnelle.Autrement dit, on ne meurt pas de ne pas faire l’amour, mais on vit souvent mieux quand on le fait. Le sexe n’est pas vital, il est vitalisant. Et s’il n’est pas indispensable à la survie, il contribue indéniablement à une vie plus sereine, plus équilibrée… et parfois, plus longue. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Si l’on regarde un jeu de cartes, tout semble logique : le « K » pour le roi, le « Q » pour la reine… mais pourquoi donc un « J » pour le valet ? La réponse se trouve dans l’histoire du jeu de cartes, et surtout dans la façon dont il a voyagé d’Europe en Europe, changeant de langue et de symboles au fil des siècles.À l’origine, les jeux de cartes médiévaux venus d’Orient au XIVᵉ siècle ne comportaient pas de lettres du tout. Les figures étaient simplement illustrées : un roi, un chevalier et un valet (ou « serviteur »), souvent représenté à pied, tenant l’épée ou le blason de son maître. En France, cette figure s’appelait naturellement le valet, mot issu du vieux français vaslet, signifiant « jeune homme au service d’un seigneur ». Lorsque les cartes furent imprimées en série à partir du XVe siècle, le valet devint l’une des trois têtes – avec la dame et le roi – mais sans symbole écrit.Ce n’est qu’au XIXᵉ siècle, avec la diffusion mondiale du jeu de cartes anglo-saxon, que la lettre « J » fit son apparition. En Angleterre, les imprimeurs, notamment la firme Goodall and Son à Londres, adoptèrent des lettres pour simplifier la lecture : « K » pour King, « Q » pour Queen, et… « Kn » pour Knight, le chevalier, qui remplaçait le valet français. Mais cette abréviation « Kn » prêtait souvent à confusion avec le « K » du roi. Pour éviter les erreurs, les fabricants décidèrent de substituer au chevalier un personnage plus simple, le “Jack”, terme populaire désignant un jeune homme ou un domestique — exactement le rôle du valet français.Le mot Jack n’avait rien de noble : c’était même une appellation familière, parfois péjorative, pour un homme du peuple. Mais le succès du jeu anglo-américain, notamment au poker et au bridge, imposa cette notation. Dès la fin du XIXᵉ siècle, le « J » de Jack s’était définitivement installé dans les cartes anglaises, puis dans le monde entier.Ironie de l’histoire : dans le vocabulaire français, le valet a conservé son nom d’origine, mais a hérité d’une lettre étrangère. Le « J » n’a donc rien de “jacobin” : il est le vestige linguistique d’un compromis typographique entre le King et la Queen, né dans les imprimeries anglaises. Aujourd’hui encore, chaque fois qu’on pose un « J » sur le tapis, on tient entre ses doigts un petit morceau d’histoire de la langue et de l’imprimerie. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Si vous avez déjà observé les plaques d’immatriculation françaises, vous avez sans doute remarqué qu’on n’y trouve jamais les lettres O, I ou U. Pas un hasard, ni une fantaisie administrative : ces trois lettres ont été volontairement bannies par le système d’immatriculation pour une raison très précise : éviter toute confusion.Depuis 2009, les plaques suivent le format AA-123-AA. Ce code n’indique plus la région d’origine du véhicule, mais un simple numéro d’ordre national. Or, dans ce système, chaque lettre et chaque chiffre doivent être lus sans ambiguïté. C’est là que les problèmes commencent : le O ressemble trop au 0, le I au 1, et le U peut être confondu avec le V, surtout sur certaines polices de caractères ou dans de mauvaises conditions de lecture. Pour les radars automatiques, les caméras de surveillance ou les gendarmes qui notent un numéro sur le bord de la route, ces confusions pourraient provoquer de véritables casse-têtes.L’administration française, soucieuse d’uniformité, a donc décidé d’exclure définitivement ces lettres du système, tout comme certains groupes de lettres jugés ambigus ou offensants : par exemple, les combinaisons qui pourraient former des mots vulgaires, politiques ou religieux sont également proscrites. Vous ne verrez donc jamais de plaque affichant “KKK”, “GOD” ou “SEX”.Ce souci de lisibilité n’est pas propre à la France. D’autres pays, comme l’Allemagne, la Belgique ou le Royaume-Uni, ont aussi supprimé certaines lettres ou combinaisons pour les mêmes raisons. En France, le système SIV (Système d’Immatriculation des Véhicules) prévoit environ 277 millions de combinaisons possibles, ce qui laisse largement de quoi faire malgré ces exclusions.Il existe enfin une touche de pragmatisme : les lettres restantes permettent de simplifier la reconnaissance automatique, un élément clé à l’ère des radars et des péages électroniques. Dans un pays où la contravention arrive parfois avant le retour à la maison, mieux vaut que le numéro soit parfaitement lisible.En résumé : si les O, I et U ont disparu de nos plaques, ce n’est pas une lubie bureaucratique, mais une mesure de bon sens. Une petite subtilité du quotidien, héritée du souci d’efficacité… et d’un soupçon d’amour français pour la logique administrative. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Sur presque toutes les représentations de la crucifixion, au sommet de la croix du Christ, un petit écriteau porte quatre lettres : INRI. Ces initiales, gravées ou peintes, intriguent depuis des siècles. Elles renvoient à une inscription latine mentionnée dans les Évangiles : “Iesus Nazarenus Rex Iudaeorum”, autrement dit « Jésus de Nazareth, roi des Juifs ».Selon le récit biblique, cette phrase aurait été ordonnée par Ponce Pilate, le gouverneur romain qui présida le procès de Jésus. Après avoir cédé à la pression des autorités religieuses juives, Pilate aurait voulu marquer son autorité — ou son ironie. En affichant cette mention au-dessus du supplicié, il signifiait : voici le “roi” que vous avez livré à la mort. Une manière de tourner en dérision à la fois le condamné et ceux qui le réclamaient.Les Évangiles précisent aussi un détail important : l’inscription fut rédigée en trois langues — hébreu, grec et latin —, les trois grandes langues du monde méditerranéen d’alors. Ce trilinguisme n’est pas anodin. Il symbolise la diffusion universelle du message du Christ : son supplice, exposé à tous, n’était pas un drame local mais un événement à portée universelle.Au fil des siècles, l’acronyme INRI s’est imposé comme un symbole chrétien à part entière. Dans l’art médiéval, il apparaît sur les crucifix, les tableaux, les calvaires et les vitraux. Il résume en quatre lettres toute la tension du récit évangélique : un homme, proclamé “roi”, humilié comme un criminel, mais reconnu par les croyants comme le véritable souverain spirituel.Le sens théologique de l’inscription a évolué. Ce qui était au départ une moquerie politique est devenu une proclamation de foi : Jésus est bien “roi”, non d’un territoire terrestre, mais d’un royaume spirituel. Certaines traditions mystiques ont même donné à chaque lettre une signification symbolique — par exemple : Iesus Nazarenus Rex Iustitiae (“Jésus de Nazareth, roi de la justice”).Aujourd’hui encore, ces quatre lettres demeurent familières aux fidèles du monde entier. Elles rappellent la dimension historique du supplice, mais aussi la portée spirituelle du message chrétien : le triomphe du pardon sur la dérision, et de la foi sur le pouvoir. Derrière ce simple acronyme se cache donc une profession de foi millénaire. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Pourquoi les adolescents n’écoutent-ils pas leurs parents ? La question fait soupirer des générations de parents, mais la science vient d’apporter une réponse fascinante. Selon une étude publiée dans The Journal of Neuroscience par une équipe de chercheurs de l’Université Stanford, ce comportement n’est pas une simple crise d’adolescence : il reflète une transformation profonde du cerveau, inscrite dans notre évolution biologique.Les chercheurs ont observé, grâce à l’imagerie cérébrale, les réactions de jeunes âgés de 13 à 18 ans lorsqu’ils entendaient des voix familières – celles de leurs mères – puis des voix inconnues. Chez les enfants plus jeunes, la voix maternelle déclenche une forte activité dans les circuits de la récompense et de l’attention. Mais à l’adolescence, tout change : ces mêmes zones deviennent moins sensibles aux voix parentales et s’activent davantage face à celles de personnes extérieures.Le professeur Vinod Menon, auteur principal de l’étude, explique que cette bascule n’est pas un signe de rébellion, mais une étape cruciale du développement social. Pour évoluer vers l’autonomie, le cerveau adolescent doit s’ouvrir à d’autres sources d’influence : amis, enseignants, pairs. En somme, le cerveau “reprogramme” ses priorités, cherchant dans les voix extérieures des signaux nouveaux pour construire son identité.L’étude montre aussi que les régions impliquées dans la détection de la valeur sociale d’un son – comme le cortex temporal et le striatum ventral – se réorganisent à cette période. Le cerveau devient littéralement plus attentif à ce qui vient de l’extérieur du cercle familial. Ce mécanisme, bien que déroutant pour les parents, est essentiel à la survie de l’espèce : il favorise la socialisation, l’apprentissage de nouvelles règles et la capacité à s’intégrer dans un groupe plus large.Ainsi, lorsque votre adolescent lève les yeux au ciel ou semble ignorer vos conseils, son cerveau ne vous rejette pas par provocation ; il suit simplement un programme biologique millénaire. Le silence apparent cache une transformation intérieure : l’enfant devient un être social autonome, guidé par un besoin neurologique d’explorer d’autres voix et d’autres mondes.En éclairant les mécanismes de cette métamorphose cérébrale, l’étude de Stanford apporte un apaisement bienvenu : les parents ne parlent pas dans le vide, ils s’adressent à un cerveau en pleine évolution. Et cette évolution, loin d’être une rupture, est le passage nécessaire vers l’indépendance. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
L’“affaire Svensdotter” reste l’un des épisodes les plus étranges et révélateurs de la superstition judiciaire européenne. Elle se déroule en 1656, dans la Suède du XVIIᵉ siècle, un royaume profondément luthérien, encore marqué par la peur du diable et les procès de sorcellerie. Au centre de l’affaire : une femme nommée Märet Jonsdotter Svensdotter, accusée d’avoir entretenu des relations sexuelles avec un être surnaturel.Le contexte : la Suède et la chasse aux sorcièresÀ cette époque, la Suède vit une période de grande tension religieuse. Les autorités ecclésiastiques et civiles mènent une lutte acharnée contre tout ce qui est perçu comme hérésie ou pacte avec le Malin. Les paysans croient encore aux trolls, aux esprits de la forêt et aux sabbats de sorcières. Le moindre comportement jugé “anormal” — surtout venant d’une femme — peut devenir suspect.C’est dans ce climat que Märet Svensdotter, une jeune domestique vivant près de Lillhärdal, dans le nord du pays, est dénoncée. Selon ses voisins, elle se serait vantée d’avoir rencontré un “esprit masculin”, parfois décrit comme un démon ou un être féerique, avec lequel elle aurait entretenu une relation charnelle.Le procès pour relations “surnaturelles”L’affaire remonte jusqu’aux autorités locales, puis au tribunal ecclésiastique. Interrogée à plusieurs reprises, Svensdotter décrit — sous la pression — un “homme noir” qui viendrait la visiter la nuit et avec lequel elle aurait eu “plaisir et effroi”. Les juges interprètent cela comme un pacte avec le diable, preuve d’une sorcellerie manifeste.À cette époque, les “relations sexuelles avec des démons” (incubes et succubes) sont un motif fréquent de condamnation. Les théologiens affirment que le diable peut prendre forme humaine pour séduire les femmes et les corrompre.Sous la torture et la peur, Märet avoue partiellement, avant de se rétracter. Mais ses déclarations suffisent. En 1656, elle est condamnée à mort pour commerce charnel avec un être surnaturel et sorcellerie. Elle sera exécutée — probablement brûlée vive, comme c’était l’usage.Une affaire emblématiqueL’affaire Svensdotter marque le début de la grande chasse aux sorcières suédoise, qui fera plusieurs centaines de victimes dans les décennies suivantes. Elle illustre à quel point la frontière entre superstition, religion et justice était poreuse.Aujourd’hui, elle symbolise les excès d’une époque où la peur du surnaturel justifiait l’injustice, et où une femme pouvait être condamnée simplement pour avoir dérangé l’ordre moral de son temps. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
La Turksploitation est un phénomène unique du cinéma turc, né dans les années 1970 et 1980, où des réalisateurs ont entrepris de copier les grands succès occidentaux – notamment américains – sans autorisation, ni moyens techniques, ni budget. Le mot vient de la contraction de Turkey et exploitation, un terme déjà utilisé à Hollywood pour désigner des films à petit budget exploitant des thèmes à la mode. La Turksploitation, c’est donc l’art de faire du Star Wars ou du Superman… sans Lucas ni Warner Bros.Tout commence dans le contexte du cinéma Yeşilçam, l’âge d’or du film turc populaire. À cette époque, la Turquie produit plusieurs centaines de films par an, mais l’industrie manque cruellement d’argent et de ressources techniques. Les importations de films étrangers sont limitées par la censure et les droits d’exploitation. Pour satisfaire la demande du public friand de super-héros, d’action ou de science-fiction, les studios turcs décident tout simplement de refaire les films occidentaux à leur manière, en les adaptant à la culture locale.Le résultat donne naissance à une série d’œuvres aussi improbables que légendaires. Le plus célèbre d’entre eux est Dünyayı Kurtaran Adam (L’homme qui sauva le monde, 1982), surnommé Turkish Star Wars. Le réalisateur Çetin İnanç y a littéralement inséré des extraits du Star Wars original dans son propre film, tout en empruntant la bande-son d’Indiana Jones. L’intrigue ? Deux héros turcs affrontent des extraterrestres en carton-pâte, dans un mélange d’arts martiaux, d’explosions bricolées et de décors désertiques. Ce film, devenu culte, incarne parfaitement l’esprit de la Turksploitation : audace, improvisation et passion du cinéma.Mais Turkish Star Wars n’est pas un cas isolé. La Turquie a produit un Turkish Superman (1979), un Turkish Rambo, un Turkish Spider-Man (3 Dev Adam, 1973) où Spider-Man devient un criminel sadique affrontant Captain America et le catcheur El Santo, ou encore des versions locales de E.T., Star Trek et Exorcist. Ces productions, tournées en quelques jours avec des acteurs peu connus, recyclaient les musiques et les affiches originales.L’esthétique de la Turksploitation repose sur le système D : montages approximatifs, effets spéciaux faits maison, dialogues surjoués, cascades improvisées. Mais malgré leur amateurisme, ces films témoignent d’un immense amour du cinéma et d’une volonté de s’approprier les mythes mondiaux.Redécouverte dans les années 2000 par les cinéphiles et les festivals de films cultes, la Turksploitation est aujourd’hui célébrée comme une forme d’art populaire brute et sincère — un cinéma sans moyens, mais pas sans imagination. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Commençons par la pin-up. Le mot apparaît aux États-Unis dans les années 1940, pendant la Seconde Guerre mondiale. Il vient du verbe anglais to pin up, littéralement « épingler au mur ». Les soldats américains collaient dans leurs casiers ou leurs chambrées des photos de femmes séduisantes, souvent des actrices ou des mannequins, pour se donner du courage loin de chez eux. Ces images, issues de magazines ou de calendriers, étaient appelées pin-up girls. Leur beauté n’était pas provocante au sens moderne, mais incarnait un idéal féminin à la fois sensuel et joyeux — sourires éclatants, poses suggestives, maillots de bain rétro et courbes assumées.Des icônes comme Betty Grable, Rita Hayworth ou plus tard Marilyn Monroe deviennent de véritables symboles culturels : la pin-up, c’est la femme libre, confiante, qui affirme sa féminité avec humour et glamour. Le terme traversera ensuite l’Atlantique et entrera dans la langue française dès les années 1950. Aujourd’hui, il évoque tout un style vintage mêlant élégance, humour et sensualité, loin des représentations plus explicites de la culture contemporaine.À l’inverse, l’expression « béni-oui-oui » vient du registre populaire français et a une connotation moqueuse. Apparue au XIXᵉ siècle, elle désigne une personne docile, servile ou incapable de dire non. Le mot « béni » fait ici référence à quelqu’un d’un peu simple ou trop pieux — « béni » au sens ironique de « benêt ». Quant au redoublement de « oui », il renforce cette idée d’adhésion automatique : le « béni-oui-oui » est celui qui approuve tout sans réfléchir, par conformisme ou par peur du conflit.L’expression s’est popularisée dans les milieux politiques et journalistiques pour dénoncer les courtisans ou les collaborateurs sans esprit critique. Sous la IIIᵉ République, on l’utilisait déjà pour qualifier les partisans dociles d’un régime ou d’un chef. Elle est restée dans le langage courant comme une étiquette mordante pour désigner ceux qui manquent de personnalité.Ainsi, la pin-up célèbre l’affirmation de soi, tandis que le béni-oui-oui incarne la soumission. Deux expressions venues d’univers opposés — l’une de la culture populaire américaine, l’autre de la satire française — mais qui, chacune à leur manière, parlent du rapport entre liberté et conformisme. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
Si tous les trous de golf ont la même taille, ce n’est pas un hasard, mais le résultat d’une normalisation historique née au XIXᵉ siècle en Écosse, berceau du golf moderne. Aujourd’hui, chaque trou sur un parcours officiel mesure exactement 10,8 centimètres de diamètre, soit 4,25 pouces. Cette dimension, universellement adoptée, remonte à un incident tout à fait fortuit, devenu ensuite une règle mondiale.Au milieu du XIXᵉ siècle, les terrains de golf écossais n’avaient pas de standard précis. Chaque club creusait ses trous « à la main », avec des diamètres variables selon la pelle ou le goût du jardinier. Tout change en 1829, sur le célèbre parcours de St Andrews, considéré comme la « Mecque du golf ». Cette année-là, les jardiniers du club décident d’utiliser pour la première fois un tuyau métallique afin de découper les trous de manière plus nette et régulière dans le gazon. Par hasard, le tuyau mesurait 4,25 pouces de diamètre. Le résultat était si propre et pratique que le club adopta cette dimension de façon permanente.Pendant plusieurs décennies, chaque terrain continuait toutefois à faire « à sa manière ». Mais lorsque les fédérations se sont formées pour unifier les règles — d’abord le Royal and Ancient Golf Club of St Andrews (R&A) en 1891, puis l’United States Golf Association (USGA) —, elles ont décidé de fixer officiellement la taille du trou à 4,25 pouces de diamètre et 4 pouces de profondeur. L’idée était simple : garantir que tous les parcours du monde soient comparables et que les golfeurs jouent selon les mêmes conditions, quelle que soit leur localisation.D’un point de vue pratique, cette taille s’est révélée idéale. Un trou plus petit rendrait le putting quasi impossible, tandis qu’un trou plus grand réduirait le défi du jeu. Avec 10,8 centimètres, on obtient un équilibre parfait entre difficulté, précision et faisabilité technique. C’est aussi une dimension qui s’accorde avec la taille de la balle (4,27 cm de diamètre) : elle laisse juste assez de marge pour un putt réussi, mais exige une grande précision.Ainsi, derrière cette mesure millimétrée se cache une histoire de hasard devenu tradition. Le tuyau utilisé à St Andrews il y a près de deux siècles a, sans le savoir, figé pour toujours l’un des standards les plus emblématiques du sport mondial. Comme souvent dans l’histoire du golf, la légende s’est transformée en règle — et la règle, en symbole d’élégance et de rigueur. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.






Of course the question would be asked on a French podcast.
vous parlez trop vite.
c’est choquant les chiffre je pensais pas que c’était possible. Après tour dépend de ce que on entend par viol si c’est vraiment dans le lit la c'est juste choquant et pas normal ou si c’est une tape sur les partie,un bisou forcé, des gestes déplacer là les chiffres sont moins choquant mais un peu quand même
L'idéologie Wok quand elle s'éteindra, aura eu au moins un mérite aux yeux de ceux qui ont un minimum de culture historique. c'est de montrer que l'histoire est écrite par les vainqueurs du moment et qu'elle a toujours été falsifiée; par les empires, par le Vatican sous la monarchie et jusqu'à aujourd'hui et par la république jusqu'à nos jours...
C'est absolument faux! Hitler était catholique et le fondateur de la SS Heinrich Himmler avait été jésuite... C'est juste de la propagande catholique pour dédouaner le Vatican...
publicités insupportables qui se répètent toutes les 2 minutes. l'émission perd tout son intérêt. dommage.
🫱🏼🫲🏻
😂😂
هو تةةةةةةةةةيرررررررررتتؤيءgw
يرؤرؤرررءيرىىىىىىىلارؤؤؤؤ سوت وتوتر
Êtes-vous sûr que ces techniques ne sont pas inspirées à l origine des méthodes françaises durant la guerre d Algérie ??
merci pour votre podcast! vous êtes une source importante pour améliorer notre savoir🤗❤️
J'adore Choses à savoir ! 🤓
C'est bzzigrement intéressant !
Très intéressant merci beaucoup ❤️
on dirait le malade imaginaire. et d'autres conte du même genre.
7
Je crois que ce fact est faux
hyper intéressant
Podcast sympa mais trop d'approximations... dans le genre, je préfère largement le podcast Culture G