Retour dans le dispensaire d’un village gondwanais, localisé sous un arbre. (Rediffusion)
Il y a une variante de la question : « Tu sais qui je suis ? » Au Gondwana, mon ami, tu as intérêt à apprendre par cœur le « who’s who » national, c’est-à-dire savoir qui est qui, qui fait quoi et qui peut te faire quoi. (Rediffusion)
Au Gondwana, il y a de drôles d’hommes d’affaires. En très démocratique république, les Gondwanais eux-mêmes disent que dans leur pays, tout est à faire, parce que rien n’a été fait. (Rediffusion du 21 février 2023)
Président-Fondateur trouve que parfois trop de démocratie tue la démocratie. (Rediffusion du 24 avril 2023)
Aujourd’hui, quand tu vis à Gondwana-City, notre belle capitale, ou dans n’importe quelle autre grande ville de ce monde moderne et mondialisé, les choses ne sont plus aussi simples qu’elles l’étaient. Tout est imbriqué, fluctuant et flou même si paradoxalement chacun vit plus que jamais dans son coin, son cocon, sa communauté, sa clique, le nez dans son smartphone et ses réseaux sociaux. En effet, jusque-là, tu savais reconnaître les gens sur des indices évidents, apparence, tics de langage, habits, musique, voiture, coiffure, etc. Tu étais devenu un spécialiste pour savoir qui est qui et qui n’est pas qui, très longtemps avant la reconnaissance faciale et tous ces gadgets de l’identification numérique. Aujourd’hui, mon ami, tout a changé, tout est upside down.
Pour les auditeurs qui débarqueraient ici, dans cette chronique, attirés par la lumière ou l’odeur de café, et qui risqueraient de se sentir en territoire inconnu, sans visa et sans comprendre la langue, je vais d’abord faire un petit brief sur la cour de récré. C’est notre chère et tendre cour de récré aka, le concert des nations aka la communauté internationale et le reste du monde, la cour de récré avec ses grands et ses petits, ses costauds et ses malingres, ses démocraties et ses pseudo-démocraties, notre chère et tendre cour de récré avec le traditionnel face à face genre règlements de comptes à OK Corral où l’on a, d’un côté, le carré VIP alias l’ex-bande à Barack, et de l’autre, sous le préau, la bande à Vlad et de son acolyte Xi Jin. Voilà, le tableau est planté mais j’ajoute une petite mise à jour très très importante. L’ex-bande à Barrack est toujours orpheline de son ancien boss car le nouveau, Donald, s’en contrefiche éperdument, occupé qu’il est par son smartphone et son club de golf...
Quand arrive le mois du ramadan, tout augmente.
Une controverse secoue le Gondwana depuis de longues années.
La très très démocratique République est un pays toujours en phase avec son temps, un pays qui jamais ne se laisse dépasser par le progrès quel qu’il soit. Dès que quelque chose de révolutionnaire s’amorce quelque part dans ce monde, sachez qu’ici, dans le pays de Notre Leader Bienaimé, nous avons déjà expérimenté ça. Nous sommes l’avant-garde du progrès surtout quand il s’agit de la santé et du bien-être des Gondwanaises et des Gondwanais...
Vous nous connaissez, nous les Gondwanais ; nous sommes un peuple très sentimental, des gens pour lesquels des valeurs comme fraternité, amitié, solidarité ont encore du sens. Et quand un ami s’en va sur les routes du vaste monde, il nous laisse toujours avec un grand vide dans le cœur et la mémoire. Et c’est pour ça que ce matin nous sommes tous émus de revoir débouler ce vieil ami qu’on croyait perdu dans les limbes de l’Histoire. C’est incroyable de devoir l’avouer aujourd’hui : il nous avait manqué, le troisième mandat. Comme dit le dicton « un seul être vous manque et tout paraît dépeuplé »...
Une bonne démocratie se juge avant, pendant mais surtout après l’acte de voter.
Beaucoup d’auditeurs vous ont demandé d’identifier la communauté internationale.
Ces jours-ci, au Gondwana, on se pose une question cruciale au sommet de l’État.
Chers auditeurs, nous sommes l’avant-garde de la libre expression et du choix du destin commun. Nous avons tout inventé et tout expérimenté en terme de démocratie, que ce soit dans le choix de nos dirigeants et dans le mode électoral qui accompagne ce choix. Si, depuis toutes ces décennies, nous avons régulièrement et constamment reconduit à la tête de la très très démocratique République, Notre Leader Bienaimé Son Excellence Président-Fondateur, c’est en toute liberté et en notre âme et conscience que nous l’avons fait, n’en déplaise aux jaloux saboteurs aux yeux de crocodiles qui colportent des rumeurs malveillantes et infondées que je ne leur ferai même pas l’honneur de rappeler ici de peur de salir ce micro et vos oreilles innocentes...
Aujourd'hui nous n’irons pas au Ya Foy, le pays où tout va bien, nous poserons notre sac de voyage dans un pays voisin, pas très loin du Ya Foy, un pays qui, à première vue, peut passer pour le Ya Foy, un pays qui de temps en temps, se fait même passer pour le Ya Foy, le pays où il n’y a pas de problèmes. Ce pays, c’est la République du Ah Ouais, le pays des gens qui sont contents de leur sort, les gens qui disent toujours Ah Ouais. Toujours contents. Quoiqu’ils fassent, quelles qu’en soient les conséquences, les gens du Ah Ouais ont toujours le sourire du devoir accompli, bien accompli...
Au Gondwana, les signes extérieurs de pouvoir prennent plusieurs formes.
Le Gondwana est aussi touché par les revendications des « gilets jaunes ».
Pour être tranquille, Président-Fondateur sait ce qu’il ne faut pas faire.
En très très démocratique république, nous connaissons très bien ce dicton mathématique, et nous avons fait comme d’habitude, nous l’avons gondwanisé, adapté à la géopolitique du Gondwana sous la forme suivante : « Au Gondwana, les révoltes populaires se jouent à un peuple contre un régime et, à la fin, c’est l’armée qui gagne. »
Rien n’a changé au Fatara, il est et restera le pays des gens qui considèrent que tout ce qu'ils font est bien, très bien, le pays où on protège les populations civiles à coup de Rafales, Mirages, Tornados et Tomawaks.