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Chronique des Matières Premières – dkpod
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Chronique des Matières Premières – dkpod

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La filière soja est dans l’attente du résultat des négociations entre Américains et Chinois ce vendredi 10 mai aux États-Unis. La guerre commerciale a contribué à diminuer la demande chinoise pour les oléagineux américains. Une demande déjà affectée par l’hécatombe dans les élevages de cochons en Chine liée à la fièvre porcine. Il n’existe pas de signe dans le zodiac chinois pour cela, mais si 2019 est l’année du cochon, c’est bien aussi l’année du soja. « La situation est difficile pour les producteurs » ne cache pas David Stephens, producteur du Kentucky et président de l’American Soybean Associations dans des propos rapportés par nos confrères de Bloomberg. La Chine est en effet le premier client des exportateurs américains. Ces derniers ont eu droit aux montagnes russes question émotions ces derniers mois : le marché évoluant en fonction des négociations commerciales entre Washington et Pékin, et même parfois en fonction des tweets de Donald Trump. Menacés par un haut-le-cœur, les producteurs ont manifesté en début de semaine leur colère face à l’administration américaine. Dans le bras de fer qui oppose la Chine aux États-Unis, le soja est devenu, au même titre que le pétrole, un enjeu politique. « Pour vaincre le serpent, il faut frapper à sept pouces de sa tête », dit-on en mandarin. Autrement dit, pour maîtriser son adversaire il faut agir et trouver son point faible, l’équivalent de l’expression française « prendre le taureau par les cornes. » Le soja, un aliment de base pour les bêtes Depuis le début de la guerre des droits de douane avec Washington, le soja, perçu comme le point faible des États-Unis, est une arme maniée avec succès par le pouvoir chinois. D’autant que la fièvre porcine qui décime les élevages, plus de 7 millions de cochons ont été abattus ces derniers mois en Chine, a fortement réduit la demande pour les oléagineux. Comme le notent nos confrères des Échos, les éleveurs chinois comptent parmi les principaux consommateurs de soja, aliment de base pour les bêtes. À ce titre il représente une large part des importations effectuées par la Chine. Et qui dit moins de cochons, évidemment dit moins de besoins en nourriture. « La peste porcine a des conséquences sur nos importations, sachant que le soja importé en Chine est destiné uniquement à l’alimentation des élevages. La fièvre porcine et la crise des élevages industriels ont donc entraîné une chute de la demande d’oléagineux »,explique leprofesseur Wu Jianxiang de l’Institut des Sciences céréalières au sein de l’Académie des sciences de l’agriculture de Chine. Puis d’ajouter : « Le soja chinois sert à fabriquer du tofu et de l’huile, et les importations sont transformées en tourteaux pour les animaux. La Chine doit importer 100 millions de tonnes de soja par an. L’année dernière nous avons notamment fait appel aux producteurs en Amérique du Sud. Mais autre élément qui contribue à diminuer la demande, la Chine a constitué des stocks importants ces derniers mois. » Une réduction de la demande chinoise qui fait trembler le marché mondial du soja, déjà malmené par la guerre commerciale sino-américaine
La production de tabac dans les territoires palestiniens a très largement augmenté depuis une dizaine d’années, alimentant tout un secteur d’activité. Mais la production de cigarettes locales échappe à tout contrôle du gouvernement palestinien qui peine à imposer son autorité sur le secteur. De 2005 à 2011, la production de tabac dans les territoires palestiniens était stable : autour de 5 tonnes par an. Mais depuis le début de la décennie, elle a explosé, jusqu’à atteindre 24 tonnes l’an dernier. L’augmentation de cette production est due avant tout à une détérioration de l’économie des territoires palestiniens. Le mur de séparation construit entre la Cisjordanie et le territoire israélien a fait perdre aux agriculteurs de la région de Jénine une part importante de leurs débouchés pour leur production de fruits et légumes. Face à l’incapacité de vendre leur production, beaucoup ont fait le choix de passer de l’agriculture vivrière au tabac. Développé en toute illégalité Dans un territoire où 31% de la population fume, où les dépenses mensuelles d’un foyer en cigarettes sont supérieures à celles pour l’éducation, le tabac est un secteur porteur. Mais son développement s’est fait en toute illégalité. Si la culture du tabac est autorisée, la confection de cigarettes, elle, est réglementée. Or, pour échapper à tout contrôle de l’Autorité palestinienne, ces ateliers clandestins ont été installés en zone C, la partie de la Cisjordanie entièrement administrée par Israël. Selon une étude de l’Institut de recherche sur la politique économique de Palestine, le gouvernement palestinien perdrait ainsi près de 100 millions d’euros par an en taxes non perçues. Il souhaite donc réguler ce secteur. Son plan prévoit de contraindre les agriculteurs à vendre leur production à la Compagnie de Jérusalem, société qui produit des cigarettes palestiniennes. Mais le prix qu’elle propose est inférieur de 2 euros 50 par kilo à celui que les producteurs obtiennent au marché noir : une différence qui, tant qu’elle ne sera pas résorbée, demeurera l’assurance vie de ce commerce illégal.
C’est une affaire qui pourrait coûter très cher à l’industrie pétrolière en Russie : la contamination de l’oléoduc « Droujba » (Amitié, en russe), qui permet à la Russie de vendre une partie de son brut à l’Allemagne et à plusieurs pays d’Europe de l’Est. Une « fraude » perpétrée par des fournisseurs russes de la région de Samara serait à l’origine de l’incident. Tout commence à la mi-avril. La Biélorussie affirme que le pétrole acheminé par la Russie est contaminé par des produits chlorés. Ces produits sont utilisés lors de l’extraction du brut, mais ils doivent ensuite impérativement être retirés, faute de quoi ils risquent d’endommager toute la chaîne de transport et de transformation. Dans les jours qui suivent, un vent de panique souffle parmi les acheteurs de ce pétrole frelaté – qui annulent leurs commandes, les uns après les autres. La Biélorussie décide de ne plus accepter le pétrole transitant par l’oléoduc contaminé, bientôt suivi par d’autres pays : l’Ukraine, la Pologne et la République tchèque. Selon la Biélorusse, ce sont cinq millions de tonnes de pétrole qui ont été contaminées pour une valeur estimée par l’agence Reuters à plus de deux milliards de dollars. Le préjudice est considérable pour les clients, pour les pays de transit, et pour la Russie. D’abord, en raison de la quantité de pétrole contaminé, pétrole qu’il sera très coûteux de purifier. Ensuite, parce qu’il faut nettoyer le pipeline incriminé : un travail laborieux, long et également très coûteux. Durant cette période, il est en outre impossible d’utiliser l’oléoduc, ce qui provoque un nouveau manque à gagner. Enfin, il y a le préjudice en termes d’images pour la Russie et pour Transneft, la compagnie qui assure l’exportation de ce pétrole vers l’Europe occidentale. Fraude et procédures de contrôle A Moscou, le patron de Transneft a d’ailleurs passé un très mauvais quart d’heure auprès de Vladimir Poutine, qui a réclamé des comptes, publiquement, à Nikolay Tokarev. Or, celui-ci se dit victime d’une fraude perpétrée par des fournisseurs de pétrole de la région de Samara. Ce mardi, quatre personnes ont été arrêtées dans cette affaire, mais pour l’heure on ne connaît ni leur identité ni les noms des fournisseurs incriminés. Les autorités russes vont sans doute très vite envoyer un message de fermeté, et tenter de montrer qu’il s’agit là d’un incident isolé. Car pour Moscou c’est la fiabilité du pétrole national qui est en jeu, et le pétrole, pour la Russie, constitue une source de revenus absolument essentielle. Il n’est pas surprenant, donc, de voir Vladimir Poutine taper du poing sur la table. Et demander à Transneft de revoir, au plus vite, ses procédures de contrôle.
Le gigantesque marché du pétrole de schiste aux États-Unis, toile de fond d’une bataille féroce entre deux géants américains de l’industrie pétrolière. Depuis plusieurs semaines, à coup de dizaines de milliards de dollars, Occidental Petroleum et Chevron tentent chacun de prendre le contrôle de leur compatriote Anadarko. Cette âpre bataille pour racheter cette société marque l’intérêt des investisseurs pour la région du bassin permien, ce nouvel eldorado pétrolier entre Texas et Nouveau-Mexique où la société américaine Anadarko est très implantée. Pour son rachat, Anadarko a d’abord dit oui à Chevron en éconduisant Occidental Petroleum. À 33 milliards de dollars, c’était déjà le plus important contrat de mariage du secteur pétrolier depuis 2015. Un record vite oublié, car deux semaines plus tard, fin avril, Occidental revient à la charge avec une deuxième offre dont le montant astronomique surprend le monde du pétrole : 57 milliards de dollars. Face à une telle proposition, Anadarko semble désormais préférer se laisser racheter par Occidental, jugeant sa contre-offre « nettement meilleure » pour ses actionnaires et ce, d’autant plus que dans cette âpre bataille, Occidental vient de recevoir un soutien de taille. Ce soutien de taille, c’est celui de la holding du milliardaire Warren Buffet. Berkshire Hathaway promet en effet d’investir 10 milliards dans Occidental en cas de rachat d’Anadarko. Et pourtant, Anadarko est loin d’être la société pétrolière la plus lucrative du marché. Mais c’est surtout l’une des mieux implantées dans le bassin permien et son rachat permettrait à Chevron ou Occidental de devenir un acteur majeur de ce nouvel eldorado du gaz et du pétrole de schiste aux États-Unis. Depuis une quinzaine d’années, le bassin permien est en effet à l’origine de la révolution énergétique américaine. Entre l’ouest du Texas et le sud-est du Nouveau-Mexique, cette zone désertique a fait des États-Unis un exportateur net de pétrole pour la première fois fin 2018. Cette année, le Permien est même devenu le bassin pétrolier le plus productif au monde avec plus de 4,1 millions de barils par jour selon les chiffres fièrement diffusés en mars par l’Agence américaine d’information sur l’énergie. C’est plus que le principal champ pétrolier d’Arabie saoudite. D’ici quelques années, dès 2023, les États-Unis pourraient même devenir le premier exportateur mondial de brut. Mais des doutes demeurent quant à la durabilité de cette position de nouvelle super puissance pétrolière. Depuis son apparition dans les années 2000 l’économie du pétrole de schiste américain a toujours été jugée incertaine par les investisseurs. Son très coûteux mode d’extraction par fracturation hydraulique est encore largement financé par le crédit et épuise très rapidement les puits du basin permien.
Depuis quelques années en Turquie, des dizaines de milliers de réfugiés syriens sont employés à cueillir les noisettes. Et ce, dans des conditions déplorables, selon les témoignages rapportés par le quotidien américain New York Times. Les grands industriels de la confiserie, de Nestlé à Ferrero, tentent de s'approvisionner autrement. Des journées de travail de dix heures à cueillir les noisettes sur des terrains très escarpés voire dangereux, ou à porter des sacs de 50 kilos. Le tout souvent pour moins de 6 euros par jour. C'est ce qu'endurent les réfugiés syriens, et leurs enfants, dans les vergers turcs de noisetiers. Le New York Times a recueilli leur témoignage. Intermédiaires peu scrupuleux Depuis 2011 les réfugiés syriens ont peu à peu remplacé la minorité kurde dans les vergers de noisettes de la région de la mer Noire, au nord de la Turquie. Leur statut de «protection temporaire» ne leur permet pas d'avoir un permis de travail. Mais cela n'est pas obligatoire dans les entreprises agricoles de moins de 50 salariés en Turquie, très large majorité des 600 000 fermes de noisettes, qui en moyenne font moins de deux hectares et sont non mécanisées. Les abus sont donc nombreux, souvent le fait des intermédiaires qui emportent la récolte et oublient de payer ou paient la moitié de ce qui était convenu. Eviter l'écueil de l'huile de palme En l'absence de contrôle de l'administration turque, ce sont donc les acheteurs de noisette, les grands confiseurs industriels, comme Nestlé ou Ferrero, qui ont tout intérêt à contrôler leur approvisionnement, s'ils ne veulent pas voir leur réputation ternie aux yeux des consommateurs. La noisette turque pourrait devenir un ingrédient repoussoir aussi fort que l'huile de palme, or l'origine turque est incontournable, elle représente 70 % du marché mondial de la noisette. Nestlé a remonté la chaîne de son approvisionnement, explicité longuement sur son site internet. L'an dernier le groupe suisse a lancé une expérience pilote pour prévenir le travail forcé et le travail des enfants en collaboration avec l'association Fair Labor Association (FLA), à laquelle il a déjà recouru dans les vergers ivoiriens de cacao. Sont associés ses deux fournisseurs en Turquie, les transformateurs Olam et Balsu. Ce dernier a développé une application qui géolocalise le lieu de travail des saisonniers préalablement enregistrés. Le Chili nouvelle source d'approvisionnement Parallèlement les géants du chocolat cherchent à diversifier leur approvisionnement, c'est ce que privilégie Ferrero. Le groupe italien investit actuellement dans les plantations de noisetiers en Serbie, en Australie, en Afrique du Sud, aux Etats-Unis et au Chili. Le Chili qui devrait produire 28 000 tonnes de noisettes cette année, très loin des 800 000 tonnes de fruits secs attendues en Turquie. Mais les surfaces chiliennes de noisetiers n'en progressent pas moins de façon remarquable, 3 000 hectares supplémentaires par an.
Dans la chronique des matières premières, on parlera aujourd’hui de l’hydrogène. Il est utilisé essentiellement dans le secteur de l’industrie, il suscite de plus en plus l’intérêt des industriels, car il est considéré comme la clé de la transition énergétique. Des géants de l’industrie s’intéressent aujourd’hui à l’hydrogène, ce gaz inodore, non toxique convoîté par les constructeurs automobiles. Le groupe français EDF, leader mondial dans la production d’électricité, a annoncé début avril la création d’une filiale pour fabriquer et commercialiser l’hydrogène. L’allemand Bosch, le premier équipementier automobile mondial se lance de son côté dans la batterie à hydrogène afin d’équiper les véhicules électriques. Un réservoir dans le véhicule stocke l’hydrogène comprimé, il est transformé ensuite en électricité via une batterie pour alimenter un moteur électrique qui ne rejette que de la vapeur d’eau. Une technologie qui intéresse la Chine, premier marché automobile mondial. Le gouvernement chinois vise à mettre sur les routes 50 000 voitures à hydrogène d’ici 2050. Les véhicules à hydrogène rejettent en effet de la vapeur d’eau, zéro gaz à effet de serre et zéro particule fine. Les experts estiment que le marché mondial de l’hydrogène pourrait passer de 130 milliards de dollars aujourd’hui à environ 2 500 milliards en 2050. Des obstacles restent à surmonter L’hydrogène, même s’il se trouve en grande quantité dans l’eau et les matières organiques il faut le fabriquer et le processus de fabrication est très énergivore. Actuellement, 90 % de l’hydrogène est produit à partir d’énergie fossile, c’est la méthode la plus rentable, mais elle pose le problème des émissions de gaz effet de serre. Il y a une autre technique sur laquelle misent aujourd’hui les industriels, celle qui consiste à décomposer l’eau à l’aide d’un courant électrique afin d’isoler l’hydrogène. Mais cette méthode est coûteuse et devient encore plus si on utilise de l’électricité renouvelable. Il faut donc que les pouvoirs publics s’en mêlent pour financer les recherches. En Europe, des pays comme l’Allemagne et la France comptent bien ne pas rater la marche : le gouvernement allemand envisage la construction de 400 stations de distribution d’hydrogène d’ici 2023 pour les véhicules, et la France a adopté une enveloppe de 100 millions d’euros pour soutenir la filière, surtout celle de l’automobile.
Les investissements se multiplient dans le secteur de la bauxite en Guinée. Le groupe asiatique SMB-Winning vient de signer un contrat pour la construction d'un nouveau chemin de fer minéralier. Une nouvelle ligne ferroviaire acheminera bientôt la bauxite guinéenne de SMB-Winning de Santou, vers le port fluvial de Dapilon. Le contrat vient d'être signé entre le groupe sino-singapourien et l'entreprise chinoise China Railway, pour une mise en exploitation prévue avant la mi-juin 2021. Les chemins de fer minéraliers se multiplient en Guinée. Cela permet de désenclaver les régions minières et d'éviter le transport de la bauxite par camion, à la fois dangereux pour les populations riveraines et très polluant. La tendance est à la mutualisation de ces lignes ferroviaires entre les différents projets miniers, sur les encouragements de la Banque mondiale. Une mutualisation en cours entre le chemin de fer de la Compagnie des bauxites de Guinée, l'entreprise historique, et le groupe émirien Alumina, pour acheminer le minerai de Sangarédi jusqu'au port minéralier de Kamsar. Production multipliée par 2,5 en deux ans L'essor de ces infrastructures reflète le véritable boom de la bauxite guinéenne. Le pays ouest-africain a plus d'un quart des réserves mondiales, mais sa production était encore faible en 2013 : 18 millions de tonnes. C'était avant le retrait de l'Indonésie et de la Malaisie du marché mondial de la bauxite non transformée. Les investissements se sont alors multipliés en Guinée pour prendre le relais des deux champions asiatiques. Depuis deux ans, la production guinéenne a été multipliée par deux et demi pour atteindre 50 millions de tonnes. En 2018, la Guinée a même doublé le Brésil, pour devenir le numéro trois mondial, derrière l'Australie et la Chine. La Chine, qui est le premier producteur, est aussi le premier importateur de bauxite, qu'elle transforme en alumine, puis en acier. Aujourd'hui, 44 % de ses importations proviennent de Guinée. Ce qui explique le poids des investissements chinois dans le pays, ceux de Chinalco et surtout de SMB-Winning, principal contributeur de l'essor de la bauxite guinéenne - aux côtés des Russes de Rusal, des Émiriens d'Alumina Corp et des Britanniques d'Alufer. Transformation timide Quant à la transformation de la bauxite guinéenne, les projets d'usine d'alumine tardent à se concrétiser. Seule l'ancienne usine du Français Péchiney aujourd'hui entre les mains du Russe Rusal a redémarré timidement. La transformation de l'alumine en aluminium n'est pour l'heure pas envisagée.
La tendance est au repli des cours sur le marché mondial du blé. De toutes parts, on anticipe de très belles récoltes, en particulier en Russie, le premier exportateur mondial. Abondance de blé annoncée dans l'hémisphère Nord ! Le Conseil international des céréales (IGC) a encore revu la production mondiale à la hausse jeudi dernier. 762 millions de tonnes de blé devraient être récoltées en 2019, d'après l'organisation intergouvernementale basée à Londres, soit 27 millions de tonnes de plus que l'an dernier, 10 millions de tonnes de plus que la consommation mondiale. Amples récoltes de l'Inde au Canada en passant par l'UE Aux États-Unis, la qualité des cultures est supérieure à la moyenne décennale. Le Canada prévoit de récolter plus de blé, de même que l'Union européenne, anticipe la Commission de Bruxelles (141,3 millions de tonnes), grâce à une augmentation des semis et à un printemps plus doux que l'an dernier.En Asie, la Chine produira davantage (131,5 millions de tonnes), tout comme l'Inde (99,12 millions de tonnes), ce qui pèse actuellement sur les prix indiens du blé. Pour calmer le mécontement des agriculteurs, en plein scrutin, les autorités de New Delhi viennent d'imposer une taxe de 40 % sur les importations. La Russie sera massivement présente sur les marchés La hausse de la production céréalière mondiale, on la doit cependant avant tout à la Russie. Les sources convergent, la Russie devrait cette année frôler voire dépasser les 80 millions de tonnes récoltées, comme en 2017, soit environ 8 millions de tonnes de plus que l'an dernier. La société de conseil Agritel l'a constaté en inspectant les champs dans les régions de Krasnodar et Rostov : les surfaces ont augmenté et les rendements seront meilleurs grâce à de bonnes conditions de semis et de germination. De quoi asseoir le rang de premier exportateur mondial de blé que la Russie a ravi aux États-Unis. « Une forte concurrence de la mer Noire est encore à prévoir pour le blé français cette année », confirme Agritel. D'autant que l'Ukraine et le Kazakhstan annoncent aussi de très belles récoltes. Rien n'est joué en Europe et aux États-Unis L'impact se fait sentir sur les cours mondiaux du blé. Ils n'ont cessé de plonger depuis trois semaines à environ 160 dollars la tonne sur la Bourse de Chicago et environ 170 euros sur Euronext à Paris. Pourtant, rien n'est joué jusqu'à la récolte. En Europe du Sud, la sécheresse inquiète. Aux États-Unis, c'est au contraire l'excès de pluie qui pourrait dégrader la qualité des épis. Les spéculateurs ont jusqu'à présent parié comme jamais à la baisse des cours du blé, mais ils pourraient brutalement changer d'avis.
Les cours du baril de Brent ont dépassé les 75 dollars ce jeudi 25 avril. Le durcissement des sanctions américaines contre l'Iran n'est pas seul en cause. Une contamination du pétrole russe raréfie ces derniers jours l'offre de brut en Europe. Le pétrole russe est indésirable depuis quelques jours en Europe : trop chargé en produits chlorés organiques. Ces additifs acides, utilisés au niveau des puits de pétrole pour dissoudre les débris calcaires et doper la production, doivent être retirés ensuite. Sinon le pétrole est impropre à la transformation, avec des acides qui risquent d'endommager sérieusement les installations de raffinage. Or ces produits chlorés organiques ont été retrouvés dans le pétrole russe à des taux jusqu'à 30 fois le maximum autorisé. Oléoduc de l'Amitié contaminé La Pologne et la République tchèque ont d'après Reuters cessé d'accepter le pétrole russe en provenance du méga-oléoduc de l'Amitié, qui approvisionne l'Europe jusqu'en Allemagne, l'équivalent de 700 000 barils par jour, presque 1% de l'offre mondiale. Les importateurs et les négociants boudent aussi le pétrole qui arrive par voie maritime depuis le port russe de Ust Luga, sur la mer Baltique. Au moins cinq tankers auraient été refusés à leur arrivée dans les ports européens, où des analyses, explique un expert, sont toujours systématiquement réalisées. Risque de pénurie Autant de pétrole que les raffineurs, de PKN en Pologne à Total, Shell ou Eni en Allemagne doivent remplacer en urgence. La Norvège, l'Arabie saoudite, le Nigeria et l'Angola fournissent aussi la Pologne, mais leurs expéditions risquent d'être insuffisantes. D'où l'envolée des prix du brut à plus de 75 dollars le baril, leur plus haut niveau depuis octobre dernier. Le risque de pénurie mondiale s'accroît, après la décision des États-Unis de ne pas reconduire les dérogations aux pays importateurs de pétrole iranien. Jusqu'au 29 avril Les autorités de Moscou ont promis de régler ce problème de qualité du pétrole d'ici la fin du mois. Le vice-Premier ministre russe s'est engagé à ce que le pétrole expédié par l'oléoduc de l'Amitié soit à nouveau « propre » le 29 avril, dans cinq jours, le temps de repomper le pétrole contaminé qui est allé jusqu'en Biélorussie et en Pologne, où des discussions sont prévues avec des représentants russes ce vendredi.
En Australie, l'avenir du charbon met dans l'embarras les candidats des deux grands partis. Moteur de la croissance économique, il pose des problèmes de conscience aux Australiens, qui s'opposent sur le projet de mine de charbon du groupe indien Adani dans le Queensland (nord-est). Le projet de mine de charbon du groupe indien Adani se retrouve au centre de la campagne électorale fédérale. Il divise profondément les Australiens, qui se rendront aux urnes le 18 mai prochain. Cela fait 9 ans qu'Adani tente d'obtenir une licence d'exploitation dans le bassin de Galilée, un immense réservoir de 27 milliards de tonnes de charbon vapeur d'excellente qualité, situe au cœur de l'État du Queensland. Initialement, en 2010, Adani ambitionnait d'ouvrir une méga-mine et d'extraire 60 millions de tonnes de charbon par an pour alimenter les centrales thermiques indiennes. Tandis que d'autres mines de charbon plus petites ont été autorisées en Australie sur la même période, dans un relatif silence médiatique, le projet pharaonique d'Adani est très vite devenu le symbole absolu du massacre du climat pour une partie des Australiens, et une bénédiction économique qu'il serait irresponsable de refuser pour les autres. D'un coté l'exploitation du charbon menaçait de libérer dans l'atmosphère 77 millions de tonnes de CO2 par an, en plus de causer un impact important sur la Grande barrière de corail a cause du trafic soutenu des bateaux chargés de charbon. De l'autre, la mine était vue comme une façon de sortir cette région du Queensland du marasme économique provoque par la fermeture d'autres industries, en créant 10 000 emplois. Feu vert fédéral à Adani, un geste de campagne fort Début avril, quelques heures avant le début de la campagne électorale, le Premier ministre libéral sortant, Scott Morrison a tranché. Son dernier geste politique a été de faire approuver par le Parlement le plan d'Adani pour protéger les nappes phréatiques. Il s'agissait du dernier obstacle à la mine a l'échelon fédéral.Le projet minier a été révise a la baisse par rapport au plan initial de 2010. Adani envisage désormais d'extraire 10 à 28 millions de tonnes de charbon par an, en créant 10 fois moins d'emplois qu'initialement prévu. Le groupe indien est en effet force de financer lui-même sa mine, devant le refus des banques australiennes et internationales de lui prêter de l'argent, qui ont craignent de subir un boycott de la part de clients et d'investisseurs. En cause également : la guerre d'usure livrée depuis 2010 par les associations de défense de l'environnement, des groupes aborigènes et des fédérations d'agriculteurs. Tous ont multiplié les recours juridiques contre la mine d'Adani. Et puis il y a eu la valse-hésitation des gouvernements fédéral et du Queensland, qui ont promis des subventions publiques au groupe indien, avant de se rétracter devant l'indignation populaire. Le pinson à gorge noire, dernier obstacle sur la route d'Adani Aujourd'hui l'avenir de la mine de charbon d'Adani dépend du résultat des élections fédérales de mai. Le charbon a détrône le fer comme premier produit d'exportation australien en 2018. Il tire actuellement la croissance du pays. Mais les électeurs australiens n'ont jamais été aussi soucieux du climat, très marques par les records de chaleur extrême de ces derniers mois, une terrible sècheresse puis des inondations totalement inédites. La mine de charbon d'Adani fracture profondément a la fois l'électorat des Libéraux sortants, et celui des Travaillistes, qui sont pour l'instant donnes gagnants dans les sondages. Les députés libéraux des régions minières sont pro-charbon, tandis que ceux des villes risquent de perdre des points auprès de leur électorat s'ils soutiennent ouvertement la mine d'Adani. Pour les Travaillistes, la situation est similaire. S'ils penchent trop pour le charbon, ils perdront des électeurs en ville, qui risquent alors de préférer les Verts, mais s'ils critiquent le charbon, une partie de leur électorat ouvrier dans les zones minières leur tournera le dos. Pour l'instant donc le candidat travailliste Bill Shorten se garde bien de préciser s'il annulera tous les feux verts accordes par le gouvernement libéral sortant au projet minier d'Adani, dans l'hypothèse ou il serait élu Premier ministre. Même si les obstacles sont évacués au niveau fédéral, il en reste encore au niveau du gouvernement du Queensland, qui doit se prononcer sur plusieurs aspects, comme celui de la protection du pinson a gorge noire, une espèce qui serait menacée par la future mine de charbon. La « saga Adani », comme la surnomment les Australiens, peut encore durer des mois.
L'annonce a été faite au siège de l'OCDE, à Paris. La Bourse de Londres s’engage à radier les sociétés dont l’approvisionnement serait lié au travail des enfants ou à la corruption. L’engagement est important. Le London Metal Exchange est la première bourse des métaux du monde. Une bourse qui avait plutôt l’habitude de garantir la qualité des métaux. Elle s’engage désormais à en garantir l’éthique : en 2022, les sociétés dont l’approvisionnement utiliserait le travail des enfants ou serait mêlé à des affaires de corruption, seront rayées de la liste. Le PDG du LME Matthew Chamberlain l’a confirmé ce mardi devant l’assemblée réunie au siège de l’OCDE à Paris. Du cuivre au zinc et au cobalt L’organisation internationale se félicite de voir le secteur privé avancer vite désormais, sans attendre l’aiguillon des Etats. La pression sur le secteur de la mine, qui avait débuté avec les minerais du sang – tungstène, tantale, étain et or – dans la région des Grands lacs, se généralise au cuivre, à l’aluminium au zinc, après avoir aussi beaucoup visé le cobalt, dont la République démocratique Congo est le premier pays fournisseur. Coût de la transparence Le métal des batteries électrique accapare encore beaucoup les esprits. Le responsable des achats de BMW expliquait ce mardi comment le constructeur allemand surveillait son approvisionnement en choisissant lui-même ses fondeurs de cobalt à la place de ses fournisseurs pour ses véhicules électriques.Plus de transparence, c’est bien beau, mais cela a un coût, ont jugé les petits exploitants miniers de RDC, notamment en certification, et cela repose encore trop sur l’amont de la filière, ont-ils regretté. La corruption, risque accru pour les clients de Glencore Quant aux ONG, Global Witness s’est félicité que le London Metal Exchange ait inclus la corruption dans ses critères. La corruption constitue donc un gros risque désormais pour les sociétés du LME. Or une autre ONG, Resource Matters publie ce mardi un rapport où elle détaille comment 14 sociétés s’approvisionnant directement ou indirectement en cobalt auprès de Glencore, ferment les yeux sur les royalties que verse encore le géant minier à son ancien partenaire Dan Gertler, déjà condamné pour corruption aux Etats-Unis.
Les Etats-Unis ont durci les sanctions contre l'Iran. Ils mettent fin aux dérogations dont bénéficiaient huit pays importateurs de brut iranien. Vont-ils réduire à zéro les exportations iraniennes, comme ils l'annoncent ? C'est l'objectif affiché par la Maison Blanche : réduire à zéro les exportations iraniennes de pétrole. Celles-ci ont déjà été divisées par deux depuis la réintroduction des sanctions pétrolières américaines contre Téhéran, en novembre dernier. A l'époque, Donald Trump craignait une flambée des cours du baril, et donc des prix de l'essence aux États-Unis. Il avait accordé des dérogations à huit États pour qu'ils puissent continuer d'importer pendant six mois du pétrole iranien. Contribution des alliés « L'administration américaine, dont l'objectif stratégique est d'affaiblir l'Iran, estime aujourd'hui que le marché pétrolier est suffisamment approvisionné, avec une production de pétrole américaine qui continue d'augmenter, et des alliés qui vont apporter leur contribution », commente Francis Perrin, directeur de recherche à l'IRIS. L'Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis se sont en effet engagés à assurer la stabilité du marché pétrolier, trop contents de voir l'Iran de nouveau affaibli. Nouveau délai de grâce Les dérogations aux pays clients de l'Iran prendront donc fin le 2 mai prochain. Cela signifie-t-il que l'Iran n'exportera plus de pétrole ? Pas si simple. Si l'Italie, la Grèce et Taiwan n'importent déjà plus de pétrole iranien, si la Turquie, malgré ses protestations, a fortement réduit ses achats (97 000 barils par jour en mars), de même que le Japon (108 000), la Corée du Sud (387 000), l'Inde (258 000) et la Chine (600 000) restent de gros clients de l'Iran. « Parmi eux seule la Chine est en mesure de tenir tête aux États-Unis, juge Philippe Sébille-Lopez, du cabinet Géopolia. Pékin est de toute façon dans un conflit commercial beaucoup plus large avec Washington ». Pour les autres « un nouveau délai de grâce est déjà prévu par l'administration américaine, derrière la fermeté de façade. ». L'Iran devrait donc continuer à vendre du brut. Tension annoncée au sein de l'Opep La Maison Blanche veut éviter une nouvelle flambée des prix du baril, qui a déjà franchi les 74 dollars ce lundi. Si Donald Trump veut un deuxième mandat, ce n'est pas le moment de faire repartir les prix à la pompe. La production décline toujours au Venezuela et elle est instable en Libye et au Nigeria. La contribution de l'Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis devrait certes éviter la surchauffe. Ils peuvent rouvrir les vannes, après les avoir refermées ces derniers mois. Mais il faudra qu'ils fassent avaler la pilule aux autres membres de l'Opep, dont l'Iran, au prochain sommet de l'organisation.
Quel avenir pour le biométhane ? Un gaz renouvelable, essentiellement produit à partir des déchets organiques d'exploitations agricoles. Le secteur est en plein boom en France. Mais si les projets d'installation foisonnent et que la demande est en augmentation, les professionnels du secteur s'inquiètent. L’année 2018 aura été marquée par une forte croissance. Avec 32 nouveaux sites dans l’Hexagone l’année dernière, la filière française du biométhane est devenue la plus dynamique d’Europe, selon le think tank France biométhane qui publie son 4e Observatoire du biométhane avec le cabinet Sia partners. Mieux, selon le rapport, en France plus de 660 projets sont à l’étude pour une capacité totale de 14 térawatts/heure, soit plus de 4 % de la consommation de gaz actuellement dans le pays. Et du côté de la demande, elle ne fait que croître.Pourtant les professionnels s’inquiètent. Le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie, la PPE, qui fixe la vision de l’État jusqu’en 2030 revoit toutes les ambitions à la baisse. L’heure est aux économies. Et les tarifs d’achat de biométhane devraient baisser drastiquement et immédiatement. Une technologie toujours complexe et chère à installer Difficile donc pour les industriels et petits producteurs de lancer de nouvelles installations de biométhane sans être sûrs de les rentabiliser. La technologie est en effet toujours complexe et chère à installer. Cédric de Saint-Jouan, président de France Biométhane demande donc du temps. Dans 5 ans, selon lui, les technologies et le marché seront matures. Le secteur a besoin du soutien de l’État d’ici là. Il craint donc un fort ralentissement de la filière. « Le risque existe », confirme Armelle Lecarpentier, chef économiste à l’Ifpen, l’institut dédié au développement des nouvelles énergies. Elle plaide pour que l’Union européenne se saisisse de la question. Un objectif européen commun qui forcerait les États à mettre en place des politiques incitatives efficaces permettrait de lisser les fortes disparités dans le développement de la filière entre les pays et d’assurer un bel avenir au biométhane. Un gaz vert, mais qui pour l’instant reste plus cher que le gaz fossile.
A peine l'incendie de Notre-Dame était-il éteint que la filière bois française se mobilisait. Les professionnels multiplient les gestes de soutien. Les 3000 mètres cubes de chênes nécessaires à la reconstruction de la charpente de la cathédrale parisienne devraient être trouvés sans problèmes. Il est vrai que la filière chêne se porte plutôt bien en France ces dernières années, malgré l'appetit croissant des chinois. Les forêts françaises ont du chêne à revendre. Chaque année, près d’1,7 million de mètres cubes de chênes sont mis sur le marché. La plus recherchée et la plus chère des essences françaises fait l’objet d’une gestion rigoureuse, et les professionnels estiment que l’on pourrait extraire le double de ce volume sans mettre en péril les massifs. Depuis quelques années, le prix du chêne est tiré par la demande chinoise. Il a grimpé en trois ans de près de 30 %. La Chine qui a surexploité ses forêts interdit désormais la coupe du chêne sur son sol et les entreprises se tournent vers le marché mondial, notamment la France. En dix ans, les exportations de grumes vers la Chine sont passées de cinquante mille à cinq cent mille mètres cubes. Ce qui ne va pas sans poser de problème. Difficultés d’adaptation des scieries françaises En effet certaines scieries se plaignent de ne plus pouvoir répondre à la demande de parquet et de bois d’ameublement à cause des exportations de bois brut vers l’Asie. Mais dans les faits l’impact chinois n’est pas si évident. L’ONF, l’Office public des forêts qui alimente 40 % de la filière chêne a imposé un label exigeant une transformation de ses grumes en Europe. Les acheteurs chinois se tournent donc davantage vers les exploitants privés, majoritaires dans la filière bois. Une étude publiée dans Reporterre, site d’informations sur l’écologie, loin de diaboliser les exportations vers la Chine, pointe plutôt le doigt vers les scieries françaises qui auraient du mal à s’adapter à la nouvelle donne mondiale et à s’aligner sur les tarifs mondiaux. Reste que l’année 2019 pourrait connaitre un retournement. Le ralentissement de l’économie chinoise et la perspective d’un Brexit vont peser sur les exportations de chêne. Quoi qu’il arrive, selon la Fédération nationale du bois, la France a dans ses forêts largement de quoi reconstruire la charpente de Notre-Dame.
Le Soudan est le premier exportateur mondial de gomme arabique, l'une des principales ressources du pays, après l'or et le pétrole. Pour l'heure le commerce de la gomme d'acacia soudanaise est épargné par les troubles dans le pays. « Pour le moment la gomme arabique sort du Soudan », confirme Frédéric Alland le PDG de la PME française Alland et Robert, l'un des premiers importateurs au monde, joint au téléphone. La récolte de cette sève de l'acacia, qui s'est déroulée entre décembre et mars, au Soudan, est finie depuis un mois et demi. Les boules de gomme ont été séchées. L'heure est à l'acheminement des sacs de gomme entre les zones de production, en particulier la région d'El Obeid, dans le Kordofan, et Port-Soudan sur la mer Rouge. Grève terminée à Port-Soudan C'est là que les gommes sont chargées à bord de bateaux feeders, qui les transbordent sur de plus gros bateaux de l'autre côté de la mer Rouge, à Djeddah, sur la côte saoudienne. Direction ensuite l'Europe ou les Etats-Unis, pour la transformation de la gomme, qui demande des contrôles biologiques très fins, puisqu'elle est utilisée le plus souvent sous forme de poudre pour diluer les arômes dans les sodas, pour enrober les gélules des médicaments... et bien sûr dans la confiserie. Par les pays frontaliers Il y a pourtant eu quelques troubles à Port-Soudan. Des grèves ont perturbé les activités portuaires au cours des dernières semaines. Les dockers soudanais contestaient la décision du gouverneur de vendre le port à une société philippine. Mais ce projet a été abandonné avant même la chute d'Omar el-Béchir à Khartoum. Dorénavant ce qui est à craindre, estime un trader britannique de gomme interrogé par Public Ledger, c'est le ralentissement des formalités douanières. Chute des prix Quand bien même les gommes ne pourraient plus partir de Port Soudan, « elles partiraient par les pays frontaliers, juge le pdg d'Alland et Robert : par le Tchad ou par le Sud-Soudan, voire par la Centrafrique. Parce que cinq millions de Soudanais dépendent de cette production agricole et qu'elle est difficilement contrôlable. Le principal problème sera la pénurie d'essence pour le transport par camions ». Mais les importateurs ne s'inquiètent pas outre mesure. D'ailleurs les prix en dollars sont en baisse par rapport à l'an dernier (2200 dollars FOB la tonne contre 2 300 l'an dernier). Non seulement du fait de la chute de la monnaie soudanaise, mais parce que la récolte 2018/2019 est de nouveau très abondante. Les stocks de gomme arabique à destination sont donc très confortables.
Le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a autorisé la Société Le Nickel (SLN), filiale d'Eramet, à exporter du minerai non transformé en Asie pour se renflouer. La décision fait polémique sur le territoire français du Pacifique, à quelques jours des élections provinciales. La Société Le Nickel (SLN) va exporter du minerai non transformé vers le Japon et la Chine. Jusqu'à 4 millions de tonnes par an de minerais pauvres, les moins rentables à transformer sur le sol calédonien. C'est un revirement. La SLN, filiale du groupe français Eramet, s'était toujours opposée à vendre du minerai brut. Revirement de la SLN Mais elle doit se renflouer rapidement après voir accumulé 830 millions d'euros de pertes en six ans. Son usine métallurgique sur son site historique, près de Nouméa, au sud de l'île, n'est plus rentable, notamment à cause du coût de l'énergie. Une baisse de la facture d'électricité de l'usine et l'augmentation du temps de travail sont au programme du plan de sauvetage, mais ils seront longs et difficiles à négocier. Opposition des indépendantistes Le gouvernement calédonien a donc donné son feu vert aux exportations de minerai brut par 6  voix contre 5. Les cinq représentants des indépendantistes kanaks ont voté contre. Non pas qu'ils soient opposés à l'exportation de minerais bruts. Ils exportent eux-mêmes par l'intermédiaire de la société contrôlée par la province Nord, la SMSP (Société Minière du Sud Pacifique). Mais uniquement à destination des usines asiatiques où la province kanak a pris des parts du capital, en Corée du Sud, aux côtés du Suisse Glencore, et en Chine. De la trésorerie, pas de profit « La province nord-calédonienne récupère des dividendes, en plus du produit de la vente du minerai, alors que la SLN en exportant du minerai brut fera juste de la trésorerie, mais pas de profit », résume Didier Julienne, expert des métaux. « Le Nord et le Sud avaient l'opportunité d'être complémentaires, ajoute-t-il, puisque la province Nord était prête à acheter le minerai de la SLN au prix du marché. Mais cela ne se fera pas ou dans une proportion très faible ». « Politique de la terre brûlée » Le débat prend une tournure politique à quelques jours des élections provinciales prévues le 12 mai. Le président de la province Nord accusant la SLN de mener une « politique coloniale de la terre brûlée », de brader en quelque sorte le minerai calédonien. Pas sûr cependant que la SLN réussisse à sortir de terre les 4 millions de tonnes de minerai en question, étant donné les manifestations régulières qui bloquent l'activité minière sur plusieurs de ses gisements.
La consommation de viande reste faible en Afrique. Pourtant, le continent est deux fois plus dépendant des importations que le reste du monde. La consommation de viande en Afrique est l'une des plus faibles au monde, 15 kg par habitant, contre 35 kg au niveau mondial. Mais la demande monte en flèche, en particulier dans les villes, souligne le rapport Arcadia 2019 sur le commerce des matières premières en Afrique. « Après la Chine et l'Inde, l'Afrique sera dans les décennies futures le continent de la croissance des viandes », souligne Jean-Paul Simier, l'auteur de l'étude. Une croissance de la consommation de 6 % par an d'ici 10 ans selon les projections de la FAO, contre 2 % au niveau mondial. 20 % de viande importée Cette demande pourtant faible, la production locale peine déjà à la satisfaire. L'Afrique ne produit que 18 millions de tonnes de viande, 5 % de la production de la planète, pour 15 % de la population mondiale. Le recours aux importations est encore modeste, 3 millions de tonnes, mais en proportion de la consommation, il est déjà énorme : 20 % de la viande consommée en Afrique vient de l'étranger, c'est deux fois plus que la moyenne mondiale. Les deux premiers pays producteurs de viande sont aussi les deux premiers importateurs, l'Afrique du Sud pour la volaille, l'Égypte pour le boeuf, d'autant que cette viande est désormais subventionnée par les autorités du Caire. Mais l'Afrique de l'Ouest, où la sécheresse a pénalisé les élevages bovins du Sahel l'an dernier, importe aussi de plus en plus de boeuf du Brésil. Plus étonnant, la Côte d'Ivoire importe désormais autant de viande porcine que l'Afrique du Sud et que l'Angola, troisième plus gros importateur de viande en Afrique. Crainte des APE Mais c'est majoritairement de la volaille qu'importe l'Afrique (55 % des importations). Et cela crée des tensions commerciales, les importations menaçant de plus en plus les élevages locaux. L'Afrique du Sud a imposé des taxes à ses frontières en 2016. Les cargaisons de poulet en provenance des États-Unis et d'Europe, en particulier de Pologne, se reportent sur le Congo, le Gabon, le Liberia ou le Ghana. La filière avicole ghanéenne vient d'ailleurs de s'allier à la filière sud-africaine pour lutter contre ce qu'elle considère comme du dumping. Plus largement toute l'Afrique de l'Ouest craint la montée en puissance progressive des nouveaux Accords de partenariat économique (APE) avec l'Union européenne, même si les viandes sont, pour le moment, exclues de ces accords de libre-échange.
L'ingrédient des crèmes glacées, dont la saison commence dans l'hémisphère nord, la vanille a vu son marché se rééquilibrer en 2018, après trois années de flambée des prix. Mais la récolte à venir à Madagascar cette année risque d'être moins bonne que l'an dernier. La floraison est moins dense et plus tardive cette année dans les plantations de vanille de Madagascar, de loin le premier fournisseur de cette épice avec 80 % des exportations mondiales. La récolte de la vanille verte pourrait n'intervenir qu'à partir de mi-août, voire septembre, soit deux mois après la date normale. « Les risques que la prochaine récolte apporte des gousses immatures sont donc élevés, souligne Emmanuel Nee directeur du département ingrédients chez Touton SA, l'importateur français, ce qui se traduirait à coup sûr par de faibles rendements de production et des qualités bien inférieures à l'an dernier ». Amélioration de la qualité 2018 avait pourtant été marquée par une accalmie sur le marché de la vanille. Il était temps après le record de 2017 : un pic à plus de 500 dollars la tonne, contre 30 dollars encore en 2012. L'apogée d'un emballement lié à l'engouement des consommateurs pour la vanille naturelle et aux accidents de récolte à Madagascar. Avec à la clé une spéculation folle, qui s'était retournée contre les cultivateurs malgaches, puisqu'on leur volait la vanille et qu'ils n'avaient plus le temps de sécher correctement les gousses. La pénurie s'était donc accompagnée d'une baisse dramatique de la qualité. Une demande en chute de 25 % En 2018, les prix ont cessé de grimper et se sont même repliés un peu, même s'ils restent élevés, autour de 400 dollars la tonne. La production malgache s'est améliorée en qualité comme en quantité (1 900 tonnes en 2018-2019 contre 1 750 tonnes en 2017-2018 et 1 150 tonnes en 2013-2014). Surtout la consommation de vanille a considérablement chuté : à 1 900 tonnes en 2018, elle est anticipée à 1 700 tonnes seulement cette année, contre 2 800 tonnes consommées en 2013-2014. « En cinq ans, la demande de produits 100 % à base de vanille naturelle pourrait avoir diminué de 25 %, estime le négociant français. Les acheteurs ont logiquement développé des stratégies alternatives, de reformulation et de nouvelles recettes contenant plus de produits non vanillés », explique-t-il. Substitution par... le clou de girofle C'est d'ailleurs ce qui motive parallèlement une demande accrue pour le clou de girofle dont l'essence, riche en eugénol, permet de produire de l'arôme naturel de vanille. Là aussi Madagascar est le premier exportateur mondial, même si les Comores, l'île tanzanienne de Zanzibar et le Brésil sont des concurrents sérieux. Mais là aussi la production est très irrégulière, ce qui peut faire passer les prix du simple au triple (de 4 à 13 dollars le kilo) selon les années.
L'Afrique pèse encore peu dans les échanges pétroliers et gaziers mondiaux, mais comme le souligne le rapport Arcadia, consacré aux matières premières africaines, le continent monte en puissance avec plus d'une demi-douzaine de nouveaux pays producteurs d'hydrocarbures d'ici quatre ans. Ouganda, Kenya, Sénégal, Mauritanie, Mozambique, Tanzanie et Afrique du Sud. Sept nouveaux pays africains vont d'ici 2023 devenir producteurs, voire exportateurs de pétrole et de gaz, souligne Francis Perrin, auteur du chapitre pétrolier du rapport Arcadia 2019 sur l'Afrique et les marchés mondiaux de matières premières (sous la direction de Philippe Chalmin et Yves Jégourel). Du Sénégal et de la Mauritanie... De très gros projets gaziers sont en phase de développement, c'est le cas du projet du Britannique BP au Sénégal et en Mauritanie, ou sont sur le point d'obtenir leur décision finale d'investissement cette année, comme les projets de l'Américain Anadarko et de l'Italien Eni au Mozambique. En Angola, les champs pétroliers en mer opérés par le Français Total à Koambo et l'Italien Eni à Vandumbu viennent de démarrer, tout comme le gisement géant Egina développé par Total au Nigeria, champion africain du pétrole, où la compagnie française vient de faire une nouvelle découverte, Preowei. ... à l'Afrique du Sud La carte pétrolière de l'Afrique se modifie. L'industrie pétrolière s'est longtemps concentrée sur l'Afrique centrale, elle a depuis ouvert de nouveaux fronts en Afrique du Nord et dans le golfe de Guinée. Désormais, c'est le tour de l'Afrique orientale et australe. Ce que confirme la découverte, encore à évaluer, de pétrole et de gaz à la fin de l'année dernière au large de l'Afrique du Sud. Un pays que Total qualifie de « nouvelle province » gazière et pétrolière « de dimension internationale ». Enfin, après l'exploitation des hydrocarbures à terre en Algérie, place à l'exploration en mer, un projet de la compagnie nationale Sonatrach, de l'Italien Eni et du Français Total. Qatar Petroleum très présent Les compagnies étrangères privées s'associent de plus en plus aux compagnies nationales africaines sur les nouveaux projets. Mais aussi aux compagnies nationales non africaines. Qatar Petroleum s'illustre particulièrement dans ces coopérations tripartites en Afrique. La compagnie nationale qatarienne est présente au Mozambique, en Afrique du Sud, au Congo et au Maroc aux côtés de l'Italien Eni, de l'Américain ExxonMobil, ou du Français Total. 6 à 7 % du marché mondial De quoi, à l'arrivée, augmenter un peu le poids de l'Afrique sur le marché pétrolier et gazier mondial. Elle ne pèse encore que 6 ou 7 %, même si la moitié des 14 pays membres de l'Opep, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, sont aujourd'hui africains.
Plusieurs centaines d'éleveurs laitiers africains et européens manifestent ensemble ce mercredi 10 avril à Bruxelles. Ils dénoncent la surproduction laitière européenne, qui entraîne l'exportation des excédents de poudre de lait vers l'Afrique. « N'exportons pas nos problèmes, surproduction de lait ici (en Europe) et ailleurs (en Afrique) les éleveurs boivent la tasse ». C'est le slogan de la campagne de SOS Faim, qui mobilise les éleveurs européens de l'European Milk Board et les éleveurs de six pays du Sahel. Des producteurs qui ont un combat commun : en finir avec la surproduction européenne de lait. En Europe, elle signifie une baisse des prix du lait au producteur, et en Afrique elle aboutit à un afflux massif de poudre de lait européenne, qui empêche la structuration des filières laitières africaines. Ré-engraissé à l'huile de palme Certes, la demande en produits laitiers grandit avec la population en Afrique de l'Ouest et actuellement aucun pays ouest-africain n'est autosuffisant. Pas même les pays du Sahel représentés par la délégation venue à Bruxelles, qui sont de grands pays d'élevage. Le Tchad, le Mali et le Niger produisent plus de lait qu'ils n'en importent, mais le Sénégal et la Mauritaine sont importateurs nets.Une dépendance qui s'est clairement accentuée avec la fin des quotas laitiers en Europe, selon un rapport du Cirad. Sur la centaine de laiteries industrielles ouest-africaines, 80 ne transforment que de la poudre de lait importée, de plus en plus fréquemment ré-engraissée avec des matières grasses végétales, c'est-à-dire de l'huile de palme, moins chère. Il y a certes des problèmes de collecte du lait local, mais tout de même une grande marge de progression puisque seuls 2 % du lait ouest-africain rejoint une laiterie ! Taxer davantage la poudre importée, et moins le matériel de traite en Afrique... ce sont des pistes avancées par les chercheurs. Pour un indice européen des prix Quant aux stocks européens de poudre de lait, les 380 000 tonnes que la Commission européenne avait accepté de retirer du marché en 2016, ils ont été peu à peu vendus. La dernière enchère a eu lieu en janvier dernier. Mais les éleveurs européens sont toujours payés en dessous de leurs coûts de production et la surproduction menace à nouveau cette année. L'European Milk Board demande un indice européen des prix du lait, et lorsqu'il baisse trop, que l'Europe aide les éleveurs à produire moins, plutôt que de financer le stockage des excédents, et in fine leur exportation en Afrique. Malheureusement le statu quo risque de l'emporter encore six à huit mois, puisque l'Europe s'apprête à renouveler ses instances.
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