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Du Camp de Gurs à Auschwitz
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Du Camp de Gurs à Auschwitz

Author: Elisabeth MARIMBORDES - Editions LOCOMOTIVE

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Description

Le Camp de Gurs de A à Z. Que s’est-il passé au Camp de Gurs ? Qui le construit ? Qui est interné ? Qui part à Auschwitz ? Le premier podcast sur le Camp de Gurs pour apporter des repères historiques et littéraires.  

https://www.youtube.com/@microlocomotive 
 sous-titres en français, deutsch, english, espanol (https://www.youtube.com/@microlocomotive) 
ebook transcription des neuf épisodes du podcast 
https://www.fnac.com/livre-numerique/a18632815/Elisabeth-Marimbordes-De-Gurs-a-Auschwitz#omnsearchpos=6


Je tiens à préciser que ce podcast est une initiative personnelle, et que je ne dépends d’aucune amicale ou association ou organisme gouvernemental, ou parti politique. 

Je vous invite à un récit authentique avec différents invités qui vont témoigner de leur expérience du Camp de Gurs.  Parce qu’il est urgent de répondre à la montée des extrémismes, du nationalisme, à la prolifération des fakes news, et aux incohérences de la cancel culture. 

En effet, quand ils envoyaient des hommes dans les camps de la mort, ils appelaient cela « transfert de population ». Quand ils pillaient les derniers biens de leurs victimes, ils parlaient de « saisies ». Et ils disaient « traitement spécial » quand ils pensaient assassinat. Ils, les nazis. Sans doute est-ce la raison pour laquelle nous préférerions oublier ce passé qui trouble notre bonne conscience. Car on n’échappe pas à son passé en le chassant de sa mémoire. C’est seulement en l’analysant et en en tirant l’enseignement que nous pourrons nous libérer du lourd héritage hitlérien. 

L’Histoire n’est pas le fait d’un hasard inéluctable.
Ce sont des hommes qui la font et des hommes qui peuvent en orienter le cours différemment.

L’Histoire, c’est la recherche de la vérité. La mémoire, c’est le respect de la fidélité. Je pense en effet que les éditeurs ont un rôle essentiel à jouer dans l’enseignement de l’Histoire et la transmission de la mémoire comme objet d’Histoire, auprès des adultes, des enfants et des jeunes. Le travail de mémoire comme objet d’étude historique se fait également par la découverte d’œuvres qui témoignent des épisodes tragiques de l’histoire, comme éditer les témoignages des personnes ayant subi dans leur chair les atrocités de l’Histoire.

Au fond, en écoutant ce podcast, vous participez au travail de mémoire qui tenait tant à cœur à Simone Veil. En effet, elle est venue participer à des commémorations à Gurs, toujours avec cette foi en l’Humanité. 

sources sonores : enregistrements personnels, archives Mémorial Américain de la Shoah, archives du Département des Pyrénées-Atlantiques, archives INA, extraits du documentaire “Les camps du silence” de Bernard Mangiante, archives CIMADE / sources d’information : l’ensemble des publications de Claude Laharie sur le Camp de Gurs, “Nous autres, réfugiés” d’Hannah Arendt, “Les oubliées” de Lilo Petersen / Création, production, réalisation : Elisabeth Marimbordes - Editions Locomotive
 
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
10 Episodes
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Le Camp de Gurs de A à Z. Que s’est il passé au Camp de Gurs ? Qui le construit ? Qui est interné ? Qui part à Auschwitz ? Le premier podcast sur le Camp de Gurs pour apporter des repères historiques et littéraires.   Je vous invite à un récit authentique avec différents invités qui vont témoigner de leur expérience du Camp de Gurs.  Parce qu’il est urgent de répondre à la montée des extrémismes, du nationalisme, à la prolifération des fakes news, et aux incohérences de la cancel culture.         Crédits musique Titre:  Nostalgia Auteur: Johny Grimes Source: https://soundcloud.com/johny-grimes  Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr Téléchargement (3MB): https://auboutdufil.com/?id=619 Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans ce premier épisode, nous allons suivre le parcours du petit Emilio, réfugié espagnol. Nous partons d'Alcaniz et arrivons à Oloron-Sainte-Marie. C'est un récit tendre et émouvant mené par Emile devant une classe de troisième du Collège de Barétous d'Arette. L'histoire commence ainsi : "nous étions quatre en 1936, mon père, ma mère, mon frère et moi, et nous étions quatre en 1945. Le reste ne compte pas."         Crédits musique Titre:  Nostalgia Auteur: Johny Grimes Source: https://soundcloud.com/johny-grimes Licence: https://creativecommons.org/licenses/by/3.0/deed.fr Téléchargement (3MB): https://auboutdufil.com/?id=619 Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans ce deuxième épisode, nous allons suivre la parcours de José, réfugié espagnol, né en 1932. En 1936, il a quitté en catastrophe son pays basque natal, il avait à peine cinq ans, pour se réfugier au pays basque français. Il repart très vite à Barcelone en famille, car son père veut continuer le combat contre le franquisme. Il a moins de dix ans quand il est interné au Camp de Gurs puis au Camp de Rivesaltes. Il nous raconte son parcours et les conditions terribles d'internement. Pour ne pas qu'on oublie ses frères de larmes.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans ce troisième épisode, nous allons continuer à suivre le parcours de José, réfugié espagnol. Nous l'avons laissé dans le Cantal. La survie dans les camps, c'est du passé mais la guerre n'est pas terminée et la vie de réfugié n'est pas simple. Le danger rôde. Il nous livre aussi son point de vue sur l'actualité. Son témoignage est précieux. Les traumatismes subis enfant ne le quittent pas. C'est pourquoi à 90 ans, il donne encore de son temps pour ne pas qu'on oublie les atrocités et les absurdités de la guerre. En première partie, l'explication sur le choix de Gurs pour installer "le centre d'accueil" destiné aux réfugiés espagnols. La décision ne fut pas facile et l'arrivée d'étrangers en masse dans la région n'était pas vue d'un bon oeil. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans ce quatrième épisode, nous allons apprendre dans quelles conditions le Camp de Gurs a été construit, qui l'administrait et qui gardait les internés. Nous allons écouter Arlette Dachary, d'origine bordelaise, qui est restée au Camp de Gurs, du 22 mars 1941 jusqu'à sa fermeture le 31 décembre 1945. Elle n'était pas internée, elle était employée de bureau des Ponts et Chaussées. A son arrivée, au printemps 1941, le quartier administratif était très animé. On y croisait les gardiens du camp en uniforme, quelques gardes mobiles, des inspecteurs en civil. D'anciens officiers et sous-officiers démobilisés à l'armistice avaient trouvé un emploi au camp. Et puis, il y avait le va-et-vient d'internés, ceux qui avaient un laisser-passer permanent car chefs d'îlot ou employés dans un service, et ceux qui étaient convoqués par la Direction ou divers services. 13 000 internés au printemps 1941, il y en avait eu jusqu'à 20000 du temps des républicains espagnols. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans ce cinquième épisode, nous allons nous intéresser aux liens de la population locale avec le Camp de Gurs. Nous allons écouter Pierre Larribité, adolescent pendant la deuxième guerre mondiale. Il habitait à 300 mètres à vol d'oiseau  du Camp dans une maison en pierres où il est né, où il a toujours vécu jusqu'à sa disparition en 2011.  Le 4 avril 1939, il a vu arriver le premier camion-benne chargé d'hommes fatigués, serrés comme des sardines. Les premiers réfugiés Espagnols. Le 30 juin 1940, il faisait le foin avec son père quand il a vu débarquer quarante camions de l'armée allemande. Ils venaient chercher des brigadistes internationaux et des juifs Allemands ou Autrichiens qui avaient fui leur pays.  En octobre 1940, plus de 6000 Juifs arrivent du Pays de Bade. L'hiver est rude. Les conditions de survie horribles. Les morts étaient annoncés par des vêtements à vendre. Le père de Pierre n'a jamais voulu en acheter. Puis, la période la plus sombre du camp qui devient la base de déportation des Juifs. Pierre se souvient. Les convois partaient à l'aube. On disait qu'ils partaient vers d'autres camps, mais on ne savait pas où...Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans ce sixième épisode, nous allons nous intéresser aux "indésirables" du Camp de Gurs, les internés du printemps et de l'été 1940. Indésirable : personne dont on ne veut pas dans une communauté, personne exclue d'un groupe, mal vue, personne dont la présence n'est pas souhaitée. Le décret sur les "indésirables" visant au contrôle et à la surveillance des étrangers, est légalement voté par le Parlement français et promulgué en 1938. Le terme "indésirable" désigne les marginaux et les étrangers, dissidents, exilés ou réfugiés qui, pour des raisons politiques, idéologiques, et raciales, ont fui la répression franquiste et la terreur nazie. Nombre d'indésirables seront internés dans des camps de 1939 à 1945. Quand Hitler attaque l'ouest de l'Europe en mai 1940, le gouvernement militaire français décide de rassembler les ressortissants des pays ennemis dans des stades à Paris. Le 15 mai 1940, c'est la première rafle du Vel d'Hiv. Ces milliers de femmes sont ensuite internées au Camp de Gurs. Les hommes sont rassemblés dans un autre stade puis transférés au Camp de Saint Cyprien.  Parmi ces femmes raflées, Hanna Arendt et Lilo Petersen. Je lirai des passages de l'essai "Nous autres, réfugiés" de la philosophe allemande, paru pour la première fois en janvier 1943. Puis, nous écouterons un extrait d'une émission de 1974 où Hanna Arendt s'exprime sur le libéralisme et la liberté. Ensuite, je lirai des extraits du récit de Lilo Petersen, intitulé "Les Oubliées". Elle fuit l'Allemagne nazie, toute jeune, à cause des activités militantes de sa mère. Nous suivons son parcours où la vie et la mort semblent danser une valse machiavélique.  Mais tout d'abord, un prisonnier politique témoignera de ses conditions d'arrivée et de détention au Camp de Gurs.  Tous ces internés ont un point commun : ils sont indésirables car suspectés de travailler pour l'ennemi. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans ce septième épisode, nous allons nous intéresser à la vie culturelle et humanitaire au Camp de Gurs. Les deux se mêlent sans cesse. Le Camp de Gurs n'est pas un camp de travail, mais les conditions de vie deviendront au fil des années de plus en plus difficiles. Au début, les réfugiés espagnols et les membres des Brigades Internationales s'organisent. Ils sont jeunes et leur première préoccupation est d'améliorer leurs conditions d'hébergement. Ils bricolent comme ils peuvent. Ils font aussi du sport, chantent, créent des objets décoratifs, même de splendides sculptures en terre argileuse, dont il ne reste que quelques photos souvenirs.  Puis, vient la période des "indésirables" et l'arrivée massive des Juifs du Pays de Bade. Les îlots sont surchargés, les cabanes n'étaient pas faites pour durer et sont sérieusement abîmées. Il y a des femmes, des hommes - plus agés - des enfants qui subissent des conditions de vie inhumaines. Le pasteur Cadier d'Oloron-Sainte-Marie et l'abbé Bordelongue de la paroisse de Gurs distribuent des denrées alimentaires mais cela n'est pas suffisant.  Heureusement, en décembre 1940, l'administration du Camp - dépassée par la situation - accepte l'aide d'abord du Secours Protestant, la Cimade, puis du Secours Suisse et du Secours Quaker Américain. Le Comité Central d'Assistance est créé dans la foulée - sur une  idée du rabbin René Kapel au cours d'une de ses visites au Camp. Au printemps 1941, les internés gèrent des cantines par îlot ravitaillées par la coopérative d'achats. Les fonds venant soit des internés, soit du Comité Central d'Assistance, soit des Comités d'assistance juifs, soit des oeuvres humanitaires installées au Camp. A cette période, l'OSE - Organisation de secours aux enfants - s'installe au Camp. La vie culturelle et religieuse est intense.  L'art et la vie spirituelle sont comme des fondations, des socles pour les internés déracinés, déshumanisés. On prie, on danse, on chante, on dessine, on joue de la musique. Pour surmonter la tristesse et le désespoir. Pour sauver sa vie ou ce qu'il en reste. Pour sauvegarder le goût de vivre.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans ce huitième épisode, nous allons nous intéresser aux moments les plus tragiques du Camp de Gurs, les déportations. Le maréchal Pétain promulgue le premier statut des Juifs dès le 3 octobre 1940. La propagande antisémite se déchaîne. De 1940 à 1943, 20 000 Juifs sont internés au Camp de Gurs. Déportés d’Allemagne, raflés en France, transférés depuis d’autres camps.  Fin octobre 1940, près de 7000 Juifs allemands du Pays de Bade, du Palatinat et de la Sarre sont déportés à Gurs. Parmi eux, Paul Niedermann, 13 ans. Son petit frère a la chance d’émigrer aux Etats-Unis. Ses grands-parents transférés au Camp de Noé y sont morts. Ses parents toujours internés à Gurs font partie d’une des six vagues de déportations vers Auschwitz. D’août 1942 à mars 1943. 3907 personnes déportées. Aucun survivant.  Paul transféré au Camp de Rivesaltes, parvient à s’évader grâce à l’OSE, œuvre de secours aux enfants. Après un itinéraire clandestin de plus d'un an qui le fera transiter par la Colonie d'enfants d'Izieu, il atteint finalement la Suisse. Après la guerre, il décide de construire sa vie d’homme libre en France.   Il a déjà 60 ans lorsqu'il est cité en tant que témoin au procès de Klaus Barbie. Il aimait dire : « on ne construit rien sur la haine. Tant que je vivrai, ma voix s’élèvera contre l’injustice et l’oubli. Quand moi-même et ceux de ma génération ne seront plus là, ce sera votre tour ». Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Dans ce neuvième et dernier épisode, nous allons nous intéresser au Camp de Gurs aujourd’hui. Le camp ferme définitivement le 31 décembre 1945. Très vite, on vend les baraques aux enchères et on y plante une forêt. Le silence de la nature hurle des vérités. En 1959, Monsieur et Madame Chabrerie s’installe dans la région à leur retraite. Monsieur Chabrerie, ancien consul de France dans les Pays de Bade, entreprend des démarches pour financer la restauration et l’entretien du cimetière des déportés, laissé à l’abandon. Pour en faire un lieu de mémoire. Il réussit à sensibiliser le consistoire israélite et les élus du Pays de Bade. Le projet se concrétise par l’inauguration en 1963 du nouveau cimetière restauré. De là germe l’idée d’un jumelage entre deux villes, l’une béarnaise et l’autre badoise. En 1965, alors que l’amitié franco-allemande balbutiait encore, 16 allemands arrivent pour un échange à Navarrenx. Ce jumelage existe toujours.  Fondée en 1980, l’Amicale du Camp de Gurs a vocation à regrouper tous les anciens internés, leurs familles, leurs amis et sympathisants. Elle organise entre autres des visites guidées du Camp, notamment pour les écoles. Les Ambassadeurs de la mémoire sont des lycéens du département porteurs de la mémoire du Camp de Gurs et pleinement engagés dans une démarche de réflexion et de transmission autour des valeurs démocratiques et républicaines. Les frontières sont faites pour être traversées, les voyages pour changer de regard, l’Histoire pour ne pas être répétée. Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.