En sol majeur

<p>En Sol Majeur joue la partition du métissage de façon ludique et musicale. Des personnalités (politique, culture, sport, sciences) de « double culture » nous font partager leur histoire jalonnée d’espérances, de combats, d’humiliations parfois, de rêves souvent. Le tout sous la houlette d’un programme musical signé par l'invité (e). Une émission de Yasmine Chouaki. *** Diffusions vers toutes cibles, le dimanche à 15h10 TU et 23h10 TU. </p>

Nora Hamadi, la maison des rêves républicains

À force d’officier sous les radars, la journaliste Nora Hamadi s’est fait flasher, repérer, elle est aujourd’hui en quasi première ligne de l’information… Évidemment, cette entrée en matière ne se comprend que si on a l’oreille greffée sur nos amis de France Culture et France Inter. Bienvenue sur RFI, Nora Hamadi… ce nom familier du paysage audiovisuel hexagonal, aurait pu ne pas l’être : familier. France Culture et France Inter. Pourtant, faire famille a longtemps été le credo de notre invitée. Née dans une cité de Longjumeau, en région parisienne, entre des parents joyeusement militants, le kabyle savoureux d’une grand-mère, des rêves de cantatrice et La maison des rêves (titre de son récit), la colonne vertébrale idéologique de Nora a fait le reste : une amoureuse des quartiers, mais pas forcément du téléphone arabe.   Programmation de Nora Hamadi  • Clara Nunes Juízo final • Burna Boy Love, damini. 

11-30
48:29

L’amour d’une Palestine qui n’est même pas un pays avec Mona Chollet

On la lit beaucoup, mes enfants la dévorent, mes amis la citent, les médias l’invitent, et à l’approche des fêtes de fin d’année, l’idée de s’offrir ses livres risque d’atterrir au pied du sapin. Réinventer l’amour (comment le patriarcat sabote les relations hétérosexuelles), Résister à la culpabilisation ou encore Sorcières, la puissance invaincue des femmes : c’est la signature de Mona Chollet. Journaliste, essayiste, ni sociologue ni historienne, elle se définit elle-même comme une bricoleuse de théorie. À regarder les chiffres de vente (Sorcières s’est vendu à 500.000 exemplaires), il semblerait que le bricolage ait ses vertus féministes : mais entendons-nous, nous sommes en présence d’un féminisme doux, pas forcément rebelle et qui cache peut-être une poule mouillée, en tout cas une casanière franco-suisse, qui a l’art de capter l’air du temps avec ses questions patriarcales, mais aussi ses questions coloniales.   Programmation de l'invitée : • HK & les Saltimbanks Mon printemps en hiver  • Lina Sleibi Helwa ya baladi.    À consulter le blog de Mona Chollet La méridienne. 

11-23
48:29

Aby Gaye, un maillot bleu d’origine sénégalaise

Elle lit Lacan, mais pas seulement. Elle a fait Sciences Po et moult paniers de basket. Aby Gaye, c’est son nom. Belle, grande, basketteuse professionnelle : double-championne d’Europe jeune et vice-championne du monde avec l’équipe de France. Les médailles d’or, d’argent et de bronze, ça la connaît. Hey, Aby Gaye, ça va les chevilles ? Ben justement… les chevilles, c’est le point faible de celle qui ne fait pas que lire, qui ne fait pas que des podcasts («Être et athlète», c’est le titre) non. Aby Gaye est non seulement un corps, mais c’est aussi une conscience tournée vers la terre mère : heureuse fondatrice de l’association Terang’Aby, l’estime de soi des jeunes Africaines en général & Sénégalaises en particulier (qui forcent un peu sur la dépigmentation) ça l’intéresse. Bref, Mademoiselle Gaye, c’est une tête bien faite, sur un corps d’athlète.  À consulter Terang’Aby.   Programmation de l’invitée : • 113 - Les princes de la ville • Kokoroko - Ewa inu.

11-16
48:29

Kaabi Kouyaté, un griot guinéen entre Paris et Toronto

Un sac à parole vient de faire son entrée ESM. Autrement dit un Kouyaté. Un sac à paroles, c’est-à-dire un griot, un diplomate, qui plus est fils de l’immense Sory Kandia Kouyaté, la voix d’or, celle de la Guinée indépendante. Le temps et les révolutions ont beau passé, Kandia (on l’appelle Kandia au village) est toujours là, son épopée mandingue toujours puissante, prête à distiller un message à nos conflits contemporains. L’héritier, le fils, Kaabi Kouyaté passe de case en case, de métropole en lieu-dit pour porter la bonne parole griotique. Il est armé pour ça : auteur, compositeur, joueur de ngoni, naviguant entre théâtre, musique traditionnelle et jazz mandingue, il vient déposer à vos pieds deux présents, Tribute to Kandia, son album hommage & le documentaire de Laurent Chevallier intitulé «La trace de Kandia». Une possibilité pour vous de suivre en son et lumière la trace du griot de Manta.   Programmation de notre invité : • Sory Kandia Kouyaté - Keme Bourema  • Kelitigui & ses tambourinis - Maderi • Enrico Macias - Enfant de tous pays • Puccini, Pavarotti - Nessim Dorma  • Kaabi Kouyate - Dari.

11-09
48:29

Martial Sinda

Quelle chance d’avoir pu rencontrer le premier poète de l'Afrique équatoriale Française, grand Prix de l'AEF en 56...  Un dissident de la négritude à qui j’ai donné du Monsieur Martial Sinda. Il est rentré dans le studio comme une légende de poète-historien congolais, protégé de Léopold Sedar Senghor, il était de cette génération qui a vu le Blanc sur le dos du Noir, puis le Noir devenir Négritude, puis la Négritude l'accueillir en son sein littéraire. (Rediffusion) Martial Sinda, né en Afrique, le pays des commentaires est l'auteur d'un recueil de poèmes devenu collector Premier chant du départ & du non moins fameux. Le Messianisme congolais et ses incidences politiques depuis son apparition jusqu'à l'époque de l'indépendance, 1921-1961. ESM rend hommage à ce grand Quelqu’un disparu, l’été dernier, en rediffusant cet entretien qu’il nous accordait en 2014 où j’osais lui demander «Quand on vous demande d'où êtes-vous, que répondez-vous ?»   Les choix musicaux de Martial Sinda - Moune de Rivel Amédée - Franklin Boukaka Les Immortels - Sidney Bechet Petite fleur.

11-02
48:29

De la Chine au Prix Marcel Duchamp avec Xie Lei

Il y a d’abord le clair obscur, puis des formes géométriques, puis des fragments de moulages d’où surgit le buste d’Alexandre Le Grand. La scène ne se passe pas loin de Shanghai, en Chine fin des années 80, au bout des doigts de Xie Lei. Diplômé de l’Académie centrale des Beaux-Arts de Pékin et de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, cet artiste peintre, en lice pour le prix Marcel Duchamp 2025, tutoie les anges de la peinture italienne et espagnole. Mieux, avec ses camaïeux, ses têtes décapitées et ses corps en chute libre, il explore une poétique de l’étrange. Ces toiles, qui attendent le verdict du Prix, sont exposées au Musée d’art moderne de Paris (le MAM), cependant que son auteur nous rend visite. Programmation de l’invité : • Hu Ge He mei li • Joan Manuel Serrat Nanas de la Cebolla.   Les toiles de Xie Lie sont exposées au Musée d’Art Moderne de Paris.

10-26
48:30

Les mots pour le dire en duala avec Sango Ndedi Ndolo

La musique c’est du bruit qui pense, signé Victor Hugo… ben, j’vous tire pas mon chapeau, M’sieur Hugo. Dans un autre genre on a Cioran qui proclame que La musique c’est le refuge des âmes ulcérées par le bonheur, c’est bien du Cioran. Qu’en dira notre invité Sango Ndedi Ndolo, auteur compositeur interprète guitariste tourné vers l’élégance et la douceur en douala. C’est l’histoire d’un musicien basé à Paris, avec une mémoire transversale des gammes et un attachement au patrimoine camerounais. Sur votre pick up d’esthète (oui, ça se passe entre esthètes), en attendant la prochaine cuvée, ESM vous recommande son album Eyala, une pop entre funk et folk dont le swing doit une fière chandelle à sa langue maternelle. 

10-19
48:29

La Comédie-Francaise, la sororité et le Gore avec Séphora Pondi

Est-ce que Séphora Pondi croit aux fantômes ? Pas impossible. Elle qui semble habitée autant par le théâtre que par l’écriture, se laisse hanter corps et âme, par des personnages qu’elle interprète ou qu’elle crée de toutes pièces. Pensionnaire à la Comédie Française depuis 2021 (on se souvient de son rôle titre dans Médée), Séphora Pondi s’avance en littérature avec «Avale», un premier roman anthropophage qui fait la part belle à la fiction, n’en déplaise à l’autofiction. Mais alors, pourrons-nous signer ESM un autoportrait émaillé d’un ou deux polaroïds familiaux, peut-être d’identité bassa, et très certainement de sororité échevelée.

10-12
48:29

De Pointe-Noire à Timuntu avec Aline Matsika

Qu’est-ce que le beau ? Voilà une question qui pourrait nous entraîner loin sur les rives du subjectif et de l’esthétique. Restons sur l’esthétique avec une décoratrice d’intérieur voyageuse, notre invitée Aline Matsika qui transforme les intérieurs de Paris, New-York, Majorque ou Zurich depuis plus de 25 ans. Matsika, un nom venu de Pointe-Noire (ESM salue la République du Congo) associé désormais à Timuntu, mot bantou (porteur de philosophie), devenu le nom d’un concept qui met à l’honneur un design chic entre Afrique et Occident, entre culture et modernité. Bonne nouvelle, l’époque a enfin dépassé le clivage entre tradition et modernité. À quoi peut ressembler un siège senoufo ou ashanti dans votre intérieur bourgeois ? Je poserai la question à notre amoureuse du beau, qui a osé un escarpin dans la capitale, à l’occasion de l’édition 2025 de Paris Design Week-end.   Programmation de l’invitée : • Franco Mabele • Roberto Torres Caballo Viejo.

10-05
48:30

La conquête de la Palestine racontée par Rachad Antonius

L’histoire qu’on vous raconte aujourd’hui commence au bord du Nil en Égypte, elle se poursuit pas loin du lac Saint-Laurent au Québec, mais elle va atterrir dans les gravats de la Palestine. Grâce à Rachad Antonius - professeur titulaire de Sociologie à l’Université du Québec à Montréal jusqu’en 2020. Allez savoir pourquoi, lui qui se destinait aux Mathématiques, s’est retrouvé de fil en aiguille sociologique à étudier la question des minorités arabes au Québec, les sociétés arabes contemporaines et les conflits du Proche-Orient. À l’heure où la Palestine, quasiment rayée de la carte est reconnue par les Occidentaux, ESM recommande La conquête de la Palestine, de Balfour à Gaza, une guerre de cent ans de notre invité, aux Éd. Écosociété.

09-28
48:30

Aldo Brizzi, le Maestro italo-brésilien

Lorsque l’opéra ouvre grand ses fenêtres, c’est qu’Aldo Brizzi regarde le monde. Aldo Brizzi, une brise musicale, né dans une Alessandria italienne, le lyrisme commence là peut-être. Compositeur et chef d’orchestre rompu aux partitions classiques, Brizzi s’est un jour envolé loin de l’Europe mozartienne et wagnérienne pour les paysages d’Ipanema, au Brésil. Parcours fascinant que celui de ce chef, directeur musical du Núcleo de Opéra da Bahia, qui n’hésite pas à métisser un Roméo et Juliette en l’inscrivant à l’époque de l’esclavage. Qui s’aventure sur les terres du tropicaliste Gilberto Gil, jusqu’à signer ensemble l’album Amor Azul. Qui fraye avec l’ambassadeur de la culture indienne Raghunath Manet, jusqu’à peaufiner ensemble l’album Holos. Préparez vos oreilles à autre chose que la pensée ou la partition unique. Un ESM qui est aussi comme un coup de rein ou un clin d’œil à la saison France-Brésil 2025. Une émission en collaboration avec Laboratorio Arts Contemporains. Programmation de l’invité : • Gilberto Gil, Aldo Brizzi Amor azul • Joâo Gilberto Desafinado.

09-21
48:30

Alexandra Saemmer, une Sudète sans patrie

Qu’est-ce qu’un secret de famille ? Au bout de combien de générations devient-il irrespirable ? Que peut finalement apporter une enquête familiale et que faire de la honte généalogique lorsqu’on est descendant de bourreau ? Toutes ces questions, on se les pose en lisant la passionnante Enquête familiale à la lisière du Troisième Reich, Les zones grises, d’Alexandra Saemmer qui paraît chez Bayard. Cette chercheuse en Sciences sociales, descendante de Sudètes (ce peuple expulsé de la Tchécoslovaquie à la fin de la Seconde Guerre mondiale) soulève plusieurs voiles pour confondre le gris de son histoire, autour des origines floues de sa mère, d’un oncle mystérieusement disparu et d’un grand-père peut-être adhérent au national-socialisme. Lorsque les fantômes d’une Europe en guerre toquent à la porte de la mémoire, peut-être que les vivants reprennent leur respiration. Programmation de l’invitée : • Rammstein, Donaukinder • Kate Bush, Weithering Heights. 

09-14
48:29

Heiny Srour, pionnière du cinéma arabe

« Quelle fille bizarre ! Ce n’est ni un homme ni une femme. » Cette terrible phrase parlant de notre invitée, la cinéaste Heiny Srour, on la doit à un poète égyptien marxiste. Trois mots (poète, égyptien, donc arabe, et marxiste) qui ont créé un désenchantement chez celle qui reste la première femme du tiers monde (ouh, le vieux mot) à avoir été sélectionnée à Cannes en 1974. Rendre visible les femmes dans l’histoire des luttes, c’est le pacte, l’indiscutable engagement pris par cette passionaria de 80 ans, juive libanaise, qui pose sur la table de nos urgences deux films pionniers du cinéma arabe Leïla et les loups (fresque poétique sur la grande Histoire vue pour une fois par les femmes libanaises et palestiniennes) et L’heure de la libération a sonné tourné en 1971 en pleine guerre du Dhofar, opposé à la présence des troupes britanniques à Oman, et qui nous apporte un éclairage édifiant sur ce Moyen-Orient post 7 octobre.  À écouter aussiHeiny Srour, pionnière du cinéma féministe et décolonial   ► Programme de notre invité Arié Ovadia « Anenu Avinu » Bill Haley « Rock Around The Clock » ► Leïla et les loups, prochaines dates du film : À Paris : Cinéma Espace Saint Michel, 75005 Paris 10/09 : Genève (CH) CinéLux, 18h30 première en Suisse 28/09 : Lyon (69) Théâtre l'Élysée, 20h00, Festival Pour la suite du monde 30/09 : Hérouville-Saint-Clair (14), Café des Images, 20h30 09/10 : Toulouse (31), Utopia Borderouge Du 2 au 12/10 : Fameck (57), Victor Hugo, Festival du film arabe Novembre : Bordeaux (33), Utopia 23/11 Montreuil (93) le Méliès - Cycle Maestra 29/11: Genève, Rencontres cinématographiques Palestine Filmer c'est exister Du 23/01 au 3/02: Vesoul (70), Majestic, 32e Festival International des Cinémas d’Asie     

09-07
48:29

Le linceul des absents rwandais avec Dorcy Rugamba

Jésus l’a dit bien avant que Dorcy Rugamba ne l’écrive : Je ne suis pas venu vous apporter la paix, mais le glaive. Je suis venu séparer le fils de son père. Difficile de retourner sur le lieu du crime, là où père, mère, frères et sœurs ont disparu en trois quarts d’heure un certain 7 avril. (Rediffusion) À l’occasion de la Journée internationale de réflexion sur le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994, ESM vient de lire Hewa Rwanda, Lettres aux absents que publie Dorcy Rugamba, l’intrus de la famille, puisque rescapé du génocide. Que nous est-il arrivé ? La question, il la pose en metteur en scène de lui-même, les tiroirs de la mémoire, il les ouvre en dramaturge avisé.    Les choix musicaux de Dorcy Rugamba :  - Ali and the Hodi Boys This world  - Cyprien Rugamba Urukundo/L’Amour - Putumayo & Nina Ogo Ningojee (playlist RFI).

08-31
48:29

Au bonheur de la table avec Liliane et Christelle Tea

L’une range dans la cuisine la papaye verte, les tomates cerises, le piment rouge thaï, le nuoc-mâm, l’autre arrange ses cartons de dessins sur les genoux. L’une coupe l’extrémité de la papaye et le piment en dés, pendant que l’autre dessine le saladier qui accueille papaye, piment et petites tomates. L’une - Liliane - est la mère de l’autre - Christelle. Ensemble, Liliane et Christelle Téa (qui ont peut-être d’autres prénoms planqués dans les tiroirs) publient Au bonheur, 70 recettes qui font voyager les papilles entre le Cambodge, la Thaïlande, la Chine et le Vietnam. (Rediffusion) Encore une histoire d’exil parfumée aux saveurs d’autrefois, entre pousses de bambou et champignons shiitakés. Encore une histoire d’arrachement (à Phnom Penh) et d’accommodement (à la France), encore une jolie petite famille où il fallait pleurer pour aller au musée, mais où la musique n’a jamais été oubliée… conversation ESM entre une table bien dressée, et une préparation de crevettes à l’ail derrière les fourneaux. Avant le 1er choix musical de Liliane (que du bonheur), petite arrivée sur le perron d’une maison de banlieue, souriante et accueillante.  

08-24
48:29

Nazanin Pouyandeh: Peintre, Iranienne, libre

On n’épouse jamais son fantasme, disait le cinéaste italien Federico Fellini. Il se pourrait bien que la peinture épouse tous les fantasmes d’une peintre diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, née en Iran. Silhouettes de femmes apprêtées sur un champ de ruines, visage de femme poignard sous le menton, beauté de femme blanche enlaçant beauté de femme africaine, scènes de guerre, allusion biblique ou mythologique, les toiles de Nazanin Pouyandeh font place à l’humanité. (Rediffusion) Mais, foin de blabla droit-de-l’hommiste, non, Nazanin n’a d’yeux que pour une humanité féminine, transgressive, désobéissante à l’image de son exposition éponyme à voir en ce moment à Montpellier, en France. Bien sûr, nos yeux d’amoureux, de journaliste, de critique, vont chercher des indices de sa vie passée en Iran. Ils vont chercher des tapis persans, des tapis volants, des préjugés coiffés de turban, chers vous tous, passez votre chemin... La Pouyandeh n’est pas l’Iranienne de service attendue, c’est une guerrière, peut-être bien une amazone.

08-17
48:29

Le Cambodge sur le bout de la langue avec Jean-Baptiste Phou

Avec toutes ces histoires de chinoiseries, Jean-Baptiste Phou aimerait bien qu’on lui lâche les baskets. Et puisqu’on en parle de ses baskets, disons quand même qu’elles lui ont fait faire un sacré chemin depuis notre premier En sol majeur il y a 11 ans. (Rediffusion) Passé de la case asiatique au sens flou, avec dans le salon familial un Cambodge kitsch, karaoké et impossibilité à parler le khmer, aujourd’hui Jean-Baptiste Phou écrit, joue, met en scène et navigue de Paname à Phnom Penh, d’une identité à l’autre. Né à Paris de parents sino-cambodgiens, il aura accompli plusieurs révolutions entre le pays des râleurs et le pays du sourire. Car pendant longtemps, pour lui, être français en France compliqué, être cambodgien au Cambodge difficile, être homosexuel dans un monde hétéronormé épuisant, être gay d’origine asiatique un combat. À 40 ans, voilà qu’il s’installe dans ses multiples appartenances avec zénitude, et plusieurs actualités dont le documentaire La langue de ma mère, La peau hors du placard (aux éditions Seuil) et 80 mots du Cambodge (aux éditions de L’Asiathèque).

08-10
48:30

De la RDC aux États-Unis, un intellectuel expatrié nommé Salikoko Mufwene

Crinière blanche, sourire taquin, homme de parole, nous sommes heureux que le professeur Salikoko S Mufwene ait pu faire un crochet En sol majeur. Je dis homme de parole, car toute sa vie ressemble à une longue citation, puisque sa vie n’est que langage. (Rediffusion) Détenteur de la chaire Edward Carson Waller Distinguished Service Professor of Linguistics à l’Université de Chicago, où il est aussi professeur au département Race, Diaspora, and Indigeneity, ses recherches portent sur l’évolution linguistique dans une perspective écologique, et pour En sol majeur, il s’arrêtera sur l’émergence des parlers créoles et d’autres formes d’indigénisation des langues coloniales européennes. J’espère qu’aujourd’hui vous avez de très grandes oreilles… Pourquoi ce chercheur né en République démocratique du Congo, habitant à Chicago, peut-il faire un crochet parisien ? Pour la belle raison qu’il est invité à occuper la chaire annuelle Mondes francophones du Collège de France pour l'année 2023-2024. À écouter aussiLe linguiste Salikoko Mufwene au Collège de France : langues et créoles dans l'espace francophone  

08-03
48:29

Alaa El Aswany, l’Égyptien interdit

Il est né dans l’Égypte de Gamal Abdel Nasser, donc la dictature, ça le connaît. Il s’est opposé à l’autoritarisme d’Hosni Mobarak, est devenu une figure dérangeante et emblématique de la révolution égyptienne. Puis interdit de publication, en 2016, il claque la porte du pays pour se réfugier aux États-Unis. Né au Caire et dans les livres de papa, né pour raconter notre condition humaine, Alaa El Aswany (c’est bien lui) est traduit en 37 langues. (Rediffusion) Depuis J’ai couru vers le Nil, jusqu’au Soir d’Alexandrie qui vient de sortir en passant par L’immeuble Yacoubian, c’est un empêcheur d’oppresser en rond, que nous recevons. L’histoire d’un amoureux de la littérature, fâché avec la pensée unique, qui ne sort jamais sa plume sans se faire accompagner de deux divas, Oum Kalthoum sur le guéridon, Edith Piaf sur la véranda. Lui et sa double culture n’aiment rien tant que la liberté, bref, c’est un tendre, mais qui a la dent dure. 

07-27
48:29

De Amadou Hampâté Ba à Omar Ba

Bienvenus dans cet ESM spécial avec les mots d’un des fils ainés du XXè siècle, Amadou Hampaté Ba. Où que vous soyez, RFI l’entend, RFI le sent : la boussole du monde s’affole, donc pourquoi ne pas rouvrir Kaïdara, ce merveilleux conte philosophique, peul et universel, à l’image de son auteur qui aura traversé le lointain et le proche, l’humanisme œcuménique et l’Islam éclairé. (Rediffusion) Pourquoi ne pas nomadiser, comme bon nombre de nos ancêtres cheminant derrière leur bétail (ou pas), nomadiser ensemble dans ce trésor de langue et de visions symboliques… il était une fois Omar Ba, peintre sénégalais du XXIè siècle, dont les pinceaux rivalisent avec la flûte qui accompagne le récit. Des pinceaux griots offrant une version picturale de ce conte peul, 40 œuvres réalisées spécialement pour les éditions Diane de Selliers, dont les grands formats sont exposés en ce moment à la galerie Templon à Paris.

07-20
48:30

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