Professeur en dermato-oncologie, Chef du service de dermatologie de l'Institut Gustave Roussy à Villejuif, Caroline Robert combat les cancers de la peau. Lorsqu'elle est étudiante en école de médecine, Caroline Robert s’intéresse rapidement à la dermatologie. Cette discipline touche-à-tout mobilise son observation : "Les signes dermatologiques peuvent se manifester dans beaucoup de maladies différentes. Surtout, je me disais que la peau ce n’est pas grave, il n'y aura pas trop d'urgences. C’est drôle en y repensant parce que je me retrouve désormais face à des patients qui ont des cancers avec des mélanomes très graves." Ses débuts sont difficiles : aucun traitement n’existe pour soigner les cancers de la peau. "Pour guérir d’autres cancers, le chirurgien peut vous enlever un mélanome, vous surveiller et la plupart du temps ça suffit pour aller mieux. Dans le domaine de la peau, le mélanome devient métastatique et s'installe dans tout le corps. Avant 2010, rien ne marchait. La survie après un an ne concernait que 10 % des patients." Avec son équipe, la professeure se lance dans la recherche avec succès. Elle remporte pas moins de seize prix. Les médicaments développés commencent à porter leurs fruits. "Le mélanome, le cancer le plus grave, est celui pour lequel la médecine a fait le plus de progrès. Des thérapies ciblées et l’immunothérapie ont révolutionné les traitements."
Polyglotte, boulangère, pâtissière et à deux doigts de devenir pizzaïola. Touche-à-tout, Nina Métayer a été désignée meilleure pâtissière mondiale en 2023. La professionnelle des desserts aime réunir autour d’elle pour goûter ses productions. Dans le podcast Expertes à la Une, elle raconte son parcours hors du commun. Un jour, alors que Nina Métayer est encore au collège, ses parents reçoivent une facture téléphonique de 1 500 francs. L’adolescente avait appelé à plusieurs reprises son petit copain de l’époque sur son téléphone portable. "Mes parents me disent que ça ne tombe pas du ciel et me demandent comment je vais faire pour rembourser ? J’ai pris leur remarque au pied de la lettre. Le lendemain, je me suis levée tôt le matin et je suis partie chercher du travail au marché. J’ai vendu des pommes et des poires." Plus de vingt ans plus tard, Nina Métayer a été désignée Meilleure pâtissière mondiale. C’est la première femme à décrocher cette récompense. Désormais, elle dirige Délicatisserie, sa propre entreprise de boulangerie pâtisserie. "Je fabrique des desserts. J’aime mélanger des ingrédients simples pour leur donner une forme, un goût et une émotion que j’aime transmettre." Pour en arriver là, la Rochelaise découvre la fabrication du pain au Mexique : "Après la seconde, je suis partie au Mexique. Je ne parlais pas un mot d’espagnol, ni d’anglais. Je rencontre des boulangers français qui me montrent comment fabriquer une baguette." De retour en France, elle passe son CAP boulangerie : "C’est un métier dur sur le plan physique. Dans mon école, je n’étais que la troisième femme à apprendre ce métier : les deux précédentes devaient reprendre la boulangerie de leurs parents."
Passionnée par la nature et sensible aux forêts en danger, la musicienne Olivia Gay se sert de son violoncelle pour envoyer des messages. Au milieu des arbres, elle raconte l’histoire du bois de l’instrument que le son léger des notes soutient. C’est l’histoire d’une graine d’épicéa. Un jour, elle devient un arbre, puis le morceau de bois se transforme en violon. Au milieu des branchages, sur une scène délicatement posée sur l’humus de la forêt, la violoncelliste Olivia Gay raconte le dérèglement climatique. Depuis l’été 2022, un piano à queue l’accompagne dans la tournée "Le Silence de la forêt". Sans amplificateur, la musique transporte les auditeurs dans une atmosphère onirique. "J’avais envie de m'engager pour une cause environnementale et la forêt est l'élément dont je me sens le plus proche. J’évoque les rencontres de cet épicéa à travers plusieurs péripéties d’autres habitants de la forêt. Progressivement, il prend conscience de la sècheresse, des incendies, de la solitude des oiseaux, etc." Objectif, informer les spectateurs sans donner de leçon de morale et les toucher à travers ce vecteur émotionnel qu'est la musique.
Elle habille chanteuses, danseuses, comédiennes ou scientifiques… Barbara Bui façonne des vêtements dans l’air du temps. Elle travaille des matières durables pour faire ressortir la force intérieure des femmes. Franco-vietnamienne, la styliste passe une partie de son enfance en Bretagne. Inspirée, créative, elle ne trouve pas immédiatement les moyens d’exprimer ce qu’elle désire transmettre : "Je dessinais les paysages de la région. J’aimais beaucoup leur force romantique. Adolescente, je ne savais pas comment formuler ce désir de création, ça me paraissait encombrant." Elle se rend compte que tous les vêtements qu’elle achète ne lui ressemblent pas et ne lui plaisent pas. "Je me suis dit qu’il fallait que j’en fasse moi-même. La mode devient progressivement mon moyen d’expression." A Paris, elle rencontre Yves Saint Laurent : "Je commence tout juste dans le métier et j’assiste à une exposition sur lui qui m’a complètement éblouie. Il m’a donné l’envie et le courage de faire ce métier", se réjouit la styliste. Rapidement, elle ouvre une boutique aux halles à Paris. "J’allais et je venais entre l’atelier au sous-sol et le point de vente. Des journaux de mode sont venus nous voir et j’ai vite habillé Alain Bashung", se remémore la créatrice.
Sur les Alpes ou dans l’Arctique, Heidi Sevestre observe les effets inquiétants du dérèglement climatique sur les glaciers. Dans les médias, les écoles ou les entreprises, elle se démène pour nous encourager à agir. Au moins la moitié des glaciers du monde sont condamnés par le dérèglement climatique. Une étude, publiée dans le magazine Science en janvier dernier, tire la sonnette d’alarme : "Entre 2000 et 2019, les Alpes ont déjà perdu 33 % de leur masse d’eau glacée", constatent les scientifiques. Ils rappellent que les glaciers agissent comme de véritables châteaux d’eau en approvisionnant jusqu’à 1,9 milliard de personnes dans le monde. Décrire les dommages du dérèglement climatique, marteler ses pertes glacières, décrypter les conséquences pour faire réagir. Dans les médias, les salles de classe ou de conférence, la glaciologue Heidi Sevestre décortique les dangers de la disparition progressive de ces blocs de glace. "Le premier moyen d’action pour les scientifiques reste d’aller au contact de la population, des élus et des entreprises. Nous devons communiquer et continuer à publier des rapports scientifiques sans faire culpabiliser. A mon niveau, je fais en sorte de diffuser ce que je sais de la science pour que tout le monde comprenne que chacun peut agir".
Des violences policières, un manque de reconnaissance, un accès au monde du travail parfois bouché… Fin juin dernier, en France, une partie de la jeunesse se soulève avec fracas. Moment choisi par le gouvernement pour introniser Prisca Thevenot au poste de secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du Service national universel. La nouvelle secrétaire d’État prend ses fonctions juste après la mort de Nahel et les émeutes qui s’en sont suivi. Immédiatement, Prisca Thevenot se saisit de son bâton de pèlerin pour aller écouter ce que les jeunes ont à lui dire : "C’était une violence inouïe parfois commise par des jeunes de onze ans sans revendication. Ils ont le sentiment d’être administré sans être responsabilisé. La crise sanitaire, l’environnement et la guerre, présente sur notre continent, deviennent de grands défis." À la tête du Service national universel, elle ambitionne de leur inculquer des valeurs. "Il s’agit d’un engagement sur un temps fort où on apprend à passer du temps avec soi, entre soi et avec l’autre. Les jeunes y apprennent à devenir des acteurs des défis qui sont les nôtres avec l’aide d’associations locales. J’aimerais en faire un passage républicain pour toute une génération." Franco-mauricienne, Prisca Thevenot s’étonne que certains cherchent à opposer les cultures : "À Maurice, il y a un fort attachement à la France et à sa culture. On est sans cesse en train d'opposer des racines et leur histoire. La première question qu'on me pose n'est pas comment je m'appelle, mais d'où je viens. Quand on est né en France, c'est assez blessant. Il faut aller au-delà de cette maladresse pour ouvrir l'univers des possibles."
Nouveau visage sportif de TF1, Isabelle Ithurburu anime désormais les émissions rugby pendant la Coupe du monde et remplace Nikos Aliagas dans l’émission 50mn Inside. Dans le podcast Expertes à la Une, elle raconte son parcours et explique comment le rugby est devenu sa passion. Mai 2014, stade Ernest-Wallon. C’est la mi-temps du match de barrage de rugby entre le Stade Toulousain et le Racing Métro 92. Les supporters toulousains ne s’enthousiasment guère et leur équipe se fait éliminer. Isabelle Ithurburu, en bord de terrain, résume les enjeux. Soudain, le public scande son nom pendant de longues minutes. 9 ans après, la journaliste sportive confie son émotion : "Je m'en souviendrai toujours. Ça faisait à peine deux saisons que j’animais Jour de Rugby sur Canal+. Je remercie les supporters toulousains encore aujourd'hui parce qu’à ce moment-là, je souffrais encore du syndrome de l'imposteur. Mais je me suis dit que les gens qui aiment le plus ce sport m’ont accepté, donc c’est gagné."
Zéro exclusion, zéro carbone, zéro pauvreté. Fanny Roussey se donne, avec l’association Convergences, ce triptyque d’objectifs. Pour y parvenir, elle organise des forums mondiaux et met en réseau des acteurs privés et publics. Dans le podcast Expertes à la Une, elle raconte son rôle et décrypte les enjeux portés par l’association. Concilier la préservation du vivant et le développement économique, identifier des initiatives qui favorisent la justice sociale et la transition écologique. Fanny Roussey, Directrice exécutive de Convergences, plateforme de réflexion et de mobilisation pour les objectifs de développement durable (ODD) à l’échelle globale, s’y atèle depuis 8 ans. Objectif, mettre en relation les acteurs privés et publics, ONG et grandes entreprises, citoyens et institutions en leur donnant 3 défis : zéro carbone, zéro exclusion, zéro pauvreté. La jeune femme a conscience des nombreux obstacles mis sur sa route par les acteurs en question. Elle assure néanmoins qu’il ne s’agit pas de doux rêves : "Nous avons suffisamment de ressources économiques pour sortir les 40 % de la population qui sont dans l'extrême pauvreté. Il faut orienter l'économie de manière différente pour mieux répartir les richesses." Optimiste, elle cite les politiques d’aide publique au développement ou du cadre de soutien à l'économie sociale et solidaire menées par la France.
400 mètres plus loin, le 17 septembre 2016, Nantenin Keïta décroche la médaille d’or paralympique dans la catégorie T13 (malvoyants). En faisant le tour du mythique stade Maracana de Rio de Janeiro, avec un temps canon de 55,78 secondes, la sprinteuse est allée au bout d’elle-même. Tenace, elle s’accroche : "Quand je suis convaincue de l’importance et des bienfaits de ce que j’accomplis, je ne lâche pas. C’est plus la quête de la médaille d’or qui m’a motivé que le chrono en lui-même", déclare-t-elle. À l’école, difficile de tenir Nantenin Keïta. Sensible, pleine d’énergie, elle est encouragée par ses enseignants à faire du sport pour la "canaliser". La sportive de haut niveau, fille du célèbre musicien Salif Keïta, est désormais multiple championne d’Europe et du monde de para-athlétisme, sponsorisée par des marques prestigieuses et ambassadrice de son handicap. "Je ne me porte pas trop mal, j’ai une chouette vie", affirme la Parisienne. Originaires du Mali, les parents de la championne décident d’émigrer en France à ses deux ans : "Mon père et moi sommes albinos. Les personnes victimes de cette anomalie génétique sont traquées, mutilées, discriminées en Afrique. Mon père a subi du rejet et il ne pouvait pas travailler. Il ne voulait pas que je vive les mêmes choses", confie Nantenin Keïta.
Sur les réseaux sociaux, Aurore Ponsonnet vulgarise et décortique l’orthographe et la grammaire. L’orthophoniste, devenue formatrice en orthographe et comédienne, fourmille d’idées pour démocratiser notre approche de la langue. Avec humour et une articulation parfaite, elle expose sa démarche dans Expertes à la Une ." Mettre le grappin sur quelqu’un : pensez à son origine quand vous utilisez cette expression ! Elle vient de grappe : instrument en fer muni de crochets fixés au bout d’une corde. Ce n’est pas très sympathique pour la personne qui se fait mettre le grappin dessus !" Sur le réseau social Twitter, tous les matins, Aurore Ponsonnet décortique avec humour un mot, une expression, une orthographe ou encore une règle de grammaire. Passionnée par la langue et la façon dont nous l’utilisons, l’orthophoniste s’attache à simplifier le vocabulaire pour en rendre accessible ses détours. "J’ai envie de transmettre tous les jours toutes les choses que j’apprends, même à ceux qui sont fâchés avec l’orthographe." Aurore Ponsonnet est autrice du livre " Le français pour adultes consentants" aux éditions Fisrt
En lisière de Paris, à l'hôpital d'instruction des armées Bégin de Saint-Mandé, Carole Helissey n’a pas une tâche facile. Elle se sert de ses connaissances pour lutter contre une maladie coriace qui fait peur. La cheffe du service d'oncologie et de l'unité de recherche clinique de l’hôpital traite essentiellement les cancers neurologiques, ceux de la prostate et les cancers bronchiques. "Je voulais être médecin, mais je ne voulais pas exercer comme mes parents en cabinet, je voulais aider les populations qui en ont le plus besoin", énonce-t-elle d’emblée dans le podcast Expertes à la Une. A 17 ans, la Guadeloupéenne réussit le concours service de santé des armées et quitte son île pour la métropole. Elle vit ce départ comme un "chamboulement" et concède avoir eu besoin de temps pour s’adapter : "Je ne viens pas d'une famille militaire, j’ai découvert un monde complètement nouveau." Objectif, apprendre à marcher au pas ou utiliser un pistolet automatique en 3 semaines. "Avec un uniforme, je ne monte plus le parc de la Soufrière tranquille avec mes baskets", plaisante-t-elle. "Je grimpe en rangers avec mon Famas et mon sac à dos qui pèse un certain poids. Croyez-moi, ce n’est pas si simple. Mais il y a toujours un soldat pour vous encourager. C’est la solidarité militaire."
L’auteure-réalisatrice Valérie Zoydo et l’experte de l’Agence de la transition écologique Valérie Martin lancent l’Assemblée citoyenne des imaginaires. Objectif, aider à comprendre les enjeux du réchauffement climatique, accompagner les citoyens vers la sobriété et les embarquer sans les culpabiliser. Engagée, les deux femmes ne se considèrent pas pour autant comme des militantes. "Prendre soin de la Terre, c'est prendre soin de soi, des autres et de notre environnement", jure Valérie Martin comme en écho à ses envies d’enfant de devenir médecin. Elles ont choisi la fiction pour déconstruire les discours et montrer aux citoyens des chemins constructifs. Elles cherchent donc d’abord à sortir le public des discours incompréhensibles. "Les experts délivrent des expressions ou des visions trop techniques : les tonnes de carbone équivalent CO2, par exemple, beaucoup ne comprennent pas ce que ça signifie. On oublie de raconter que l’on fait face à un problème sociétal et qu’il faut s’interroger en conscience", admet Valérie Martin. La cheffe du service mobilisation citoyenne de l’ADEME veut questionner nos besoins : Un voyage long courrier, à l’autre bout du monde, est ce que j'en ai besoin ? Est-ce que c'est nécessaire ? Je ne peux pas faire autrement ? J’essaie de mon côté de ne pas céder à l'impulsivité permanente ou à l'injonction." Valérie Zoydo ajoute : "Cette transition ne revient pas seulement à économiser du CO2. Il s’agit de comprendre le fonctionnement du vivant dans l'agriculture, l'énergie, les milieux urbains, autour des transports, au sein de la culture, etc."
Un peigne en ivoire arborant une femme papillon, des boucles d’oreilles en or recyclé, etc. La maison Vever propose une panoplie de bijoux d’or et de diamants recyclés. Créée par Pierre-Paul Vever en 1821, l’entreprise vendait ses pierreries aux stars du monde entier. La maison a progressivement perdu du souffle avant de cesser ses activités au début des années 1980. Début juillet 2021, Camille Vever, fille de la 7e génération, reprend le flambeau. "Cette idée me trottait dans la tête depuis que ma grand-mère m’a offert un bijou le jour de mes 16 ans. Lorsque j'ai ouvert l'écrin en lisant mon propre nom, je me suis dit que c’était dommage de voir cette joaillerie uniquement exposée dans les musées ou les livres." Diplômée d'une école de commerce, Camille Vever s'est battue pour racheter la marque familiale et refaire vivre cette belle endormie. "Je voulais une maison qui corresponde à mes valeurs et à mes convictions. Je n’imaginais pas d’extraire des diamants des mines pour fabriquer des bijoux, par exemple. Je compte sur des producteurs à l’empreinte carbone réduite. Je veux faire de la maison de joaillerie Vever un exemple écologique et responsable", décrit Camille Vever.
Depuis octobre 2022, Laura Chaubard dirige la prestigieuse École Polytechnique âgée de plus de deux siècles. Mathématicienne, informaticienne, Laura Chaubard est recrutée par la direction générale de l’armement pour utiliser des données accumulées. Elle plonge dans les rouages de l’intelligence artificielle et en devient une experte : "L'expertise, c'est l'ensemble des bagages que l’on accumule au cours de son chemin : bagage académique, scientifique, mais aussi toutes les expériences, les mises en situation, les rencontres qui font que dans un domaine, on va posséder davantage que de la connaissance". Partout autour de nous, les sciences structurent notre environnement. Les sujets d’actualité font intervenir les mathématiques, la physique, la biologie, l’histoire, etc. Laura Chaubard mesure le défi de la défiance scientifique qui s’exprime sur les réseaux sociaux et parfois jusque dans les écoles : "Cette défiance vis à vis de la démarche scientifique, de la notion de vérité ou de démonstration est particulièrement préoccupante. Le rôle d'une école comme Polytechnique reste de former des ingénieurs au service des défis qui nous attendent.
Depuis la réélection d’Emmanuel Macron, elle ne s’assoit plus à la table du Conseil des ministres. Élisabeth Moreno n’en a pas moins un emploi du temps allégé pour autant. Cheffe d’entreprise, militante associative, organisatrice d’évènements, formatrice, elle se bat sur tous les fronts avec une "énergie colossale", sans disposer des moyens d’un ministre, s’amuse-t-elle. "J'ai toujours été profondément engagée et je fais tout avec passion. J'ai tellement de belles propositions, tellement de beaux projets qui me sont faits que j'ai parfois du mal à dire non parce que je trouve que tout est important", ajoute l’ancienne ministre déléguée chargée de l'Égalité femmes-hommes, la Diversité et l'Égalité des chances dans le gouvernement de Jean Castex. Ce 8 mars, Élisabeth Moreno lance l’initiative "La puissance du lien" pour "mettre dans la même pièce ces femmes et ces hommes qui ont réussi". L’idée, tendre la main à ces femmes qui ont envie de réussir, mais qui n'ont pas encore trouvé les clés.
Ne cherchez pas à joindre Valérie Masson-Delmotte, sa messagerie est en surchauffe! Citée parmi les 100 personnalités les plus influentes du monde dans le magazine "Time", la scientifique est aujourd'hui appelée pour former les élus, les ministres mais aussi les journalistes. Coprésidente du groupe de travail 1 du GIEC ( groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat ), la paléoclimatologue est devenue incontournable. Malgré cette notoriété, Valérie Masson-Delmotte ne se plaint pas de ses conditions de travail, elle poursuit ses travaux avec son équipe dans un préfabriqué mal isolé et peu chauffé sur le plateau de Saclay. Son empreinte carbone personnelle est de 4 tonnes par an, elle s'efforce d'adapter son mode de vie face au dérèglement climatique. Ni optimiste, ni pessimiste, mais lucide préfère- t-elle préciser. Valérie Masson-Delmotte a compris depuis longtemps qu'elle devait faire preuve de pédagogie et apprendre à vulgariser ses connaissances pour alerter le grand public sur les dangers du réchauffement climatique. Son mandat du GIEC s'arrêtera en juillet 2023, la directrice de recherche au CEA (commissariat à l' énergie atomique et aux énergies alternatives) retrouvera son laboratoire .
Elodie Andriot aime les chiffres et plus particulièrement le chiffre 52. La jeune femme de 34 ans s'est entretenue avec 52 patronnes. Cinquante deux, c'est le pourcentage de femmes dans la population française et seulement 7 % dirigent des grandes entreprises. Dirigeantes du CAC40, de PME ou encore fondatrices de Sartup, Elodie Andriot raconte dans un livre le parcours de ces numéros unes avec lesquelles elle a pris le temps d'échanger durant plusieurs heures. Elle retrace pour chacune cette escalade de la falaise de verre que souvent les femmes doivent gravir, pas à pas, pour atteindre les sommets. De ces 52 rencontres, Elodie Andriot réussit à expliquer en six commandements, pourquoi et comment elles sont devenues patronnes. "Patronnes, tête-à-tête avec les numéros unes" Albin Michel
"J'aimais les mots et j'aimais jouer avec les mots et les comprendre". Petite, Diane de Selliers avait un rêve : devenir exploratrice . Elle est devenue exploratrice de grands textes de la littérature et de récits mythologiques et spirituels . Depuis la création de sa maison d'édition en 1992, Diane de Selliers peut travailler sur un seul livre, durant plus de 10 ans avant de le publier. Sa singularité dans le monde de l'édition: sortir un ouvrage par an. Des ouvrages d'art illustrés par les plus grands peintres à l'image des Contes de La Fontaine illustrés par Fragonard ou La Divine Comédie par Botticelli. Pour fêter les trois décennies de sa maison et donc de son trentième ouvrage d'art, l'éditrice vient de publier le récit des aventures de Gilgamesh. Depuis très longtemps, elle souhaitait découvrir le sud mésopotamien, le désir a crée le besoin, dit-elle. Rien ne peut arrêter cette femme passionnée, les portes de l'Irak se sont ouvertes grâce à sa pugnacité. Avec le photographe Jean-Christophe Ballot, elle s'est rendue sur les sites millénaires d'Uruk, d'Ur ou encore de Babylone pour offrir à ses fidèles lecteurs un nouvel écrin de littérature.
Au cœur d'un parc à Meudon, le potager du dauphin se dévoile. La porte de la grande bâtisse au milieu du parc est fermée, elle ne s'ouvre que si vous avez rendez-vous. La lumière d'automne éclaire un écrin de bonheur et de beauté, parfumé à l'odeur de l'encre, bienvenu dans l'atelier Heliog de Fanny Boucher. Cette artisane passionnée et rayonnante vous reçoit avec une certaine singularité sur les mains, elles sont colorées d'encres noires. Fanny Boucher est diplômée de l'école Supérieure des Arts et industries graphiques Estienne, elle pratique l' art de l'héliogravure, une technique du XIXe siècle qui permet de reproduire une image sur une matrice de cuivre et de l'imprimer manuellement sur papier chiffon, grâce à des procédés photomécaniques complexes. Elle travaille avec des artistes, des photographes, des éditeurs et renouvelle aujourd'hui son art vers de la création de décoration d'intérieur. Depuis 2015 Fanny Boucher est maître d'art, elle transmet et enseigne son savoir. Deux jeunes se sont déjà formés auprès de cette artisane animée par ce devoir de la transmission. Récompensée à plusieurs reprises , Fanny Boucher vient de recevoir le Prix des Artisanes d'art décerné par le magazine Elle et le groupe LVMH.
Elle a façonné ses mains et son caractère au fil des années . Après un CAP d'ébéniste et 4 années passées dans la célèbre école Boulle, considérée comme l'une des plus grandes écoles d'art et de design en Europe, Manon Bouvier est devenue une experte de la marqueterie de paille . A 23 ans elle ouvrait son premier atelier dans le garage de ses parents . Son premier meuble déniché chez Emmaüs, habillé de paille de couleur bleue, qu'elle surnomme avec humour " Bonjour je suis là" lui a permis de se faire une petite place dans le monde très fermé du luxe. Un an plus tard, la jeune femme obtenait le titre de "MOF" meilleur ouvrier de France. Très rapidement, la marqueteuse de paille est devenue incontournable chez les décorateurs de design. Aujourd'hui installée à Lyon dans son atelier "Paelis", sa petite entreprise se développe. Il sont seulement une dizaine , comme elle, en France à exercer ce métier. Créatrice contemporaine, chef d'entreprise , Manon Bouvier souhaite toujours être reconnue comme artisane. Elle a d'ailleurs été récompensé l'an dernier par le premier Prix des Artisanes , du magazine ELLE . Ce prix célèbre l'artisanat au féminin et va récompenser cette année encore 4 femmes. https://www.elle.fr/Loisirs/News/Presentation-du-prix-des-artisanes-3928491