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Face cachée ‐ RTS

Author: RTS - Radio Télévision Suisse

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NOUVELLE SAISON : NOS ESCLAVES Du 16ème à la fin du 19ème siècle, plus de 10 millions d’Africaines et Africains ont été déportés aux Amériques dans le cadre du commerce transatlantique des esclaves. Bien que la Suisse n’ait jamais possédé de colonies ni entretenu de flotte négrière, ses marchands et financiers ont participé activement à la traite des Noir.e.s. Ses colons ont exploité des personnes esclavagisées. Ses mercenaires ont été engagés dans la répression des révoltes. Les autorités fédérales, elles, ont laissé faire. Dans « Nos esclaves », Cyril Dépraz, auteur du podcast « Au terrible temps des sorcières », nous plonge sans tabou ni jugement, dans l'histoire complexe de la participation suisse à l’esclavage, notamment à travers des archives, des interviews de spécialistes et des témoignages de descendant·e·s d’esclaves et de colons suisses. Un podcast de Cyril Dépraz Réalisation : Jérôme Nussbaum Musique originale : Joséphine Maillefer Production : Magali Philip et Grégoire Molle Attachée de production : Andreia Glanville --------------------------------------------------------------- Les récits que vous vous apprêtez à explorer au sein de la collection « Face cachée » ne figurent pas dans les manuels scolaires. Pourtant, ces histoires ont façonné notre identité et influencé la manière dont nous vivons notre suissitude aujourd'hui. Elles dévoilent des moments parfois difficiles, souvent complexes, s'éloignant notablement de l'image idyllique associée à notre pays, souvent réduite à la trilogie chocolat-montagne-horlogerie. PRECEDEMMENT DANS « FACE CACHEE » Saison 1 : Au terrible temps des sorcières C'est en Suisse que la chasse aux sorcières a été la plus féroce, bien plus qu'en France ou qu'en Italie, Des milliers de personnes y ont été tuées en toute légalité pour des crimes imaginaires. Dans ce podcast, fruit d'une enquête de plus de trois ans, Cyril Dépraz, journaliste à la RTS, revient sur cette page très sombre de notre histoire qui a débuté en Valais, au XVème siècle. Saison 2 : Boulevard du Village noir Dans cette deuxième saison de « Face cachée », Shyaka Kagame raconte l'agression raciste qu'il a vécue dans un bar de son quartier à Genève. Un évènement qui s’est produit à quelques mètres seulement de l’endroit où, il y a un peu plus d’un siècle, des personnes noires étaient exhibées dans ce qu’on appelait un village nègre. Parallèlement au récit de son combat judiciaire pour faire reconnaître le caractère raciste de son agression, Shyaka explore dans « Boulevard du Village noir » la manière dont se sont construits et propagés les imaginaires racistes dans notre pays. Disponibilité des fichiers audio illimitée. - Pour un usage privé exclusivement.
26 Episodes
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Les Suisses n’ont pas été des pionniers dans l’abolition de l’esclavage, même si certains ont contribué au mouvement antiesclavagiste. Un mouvement qui, de manière tout à fait étonnante, a développé des stéréotypes racistes qui persistent encore aujourd’hui. 
Des milliers de militaires suisses sont partis dans les colonies pour réprimer les révoltes d’esclaves. Parmi eux, le colonel Louis Henri Fourgeoud, originaire de Bussigny, qui a mené des expéditions de contre-guérilla particulièrement meurtrières dans les Amériques.  
Né à Bellinzone à la fin du 18e siècle, le nidwaldien Louis Wyrsch s’engage en 1815 comme officier dans les troupes coloniales hollandaises présentes en Asie. A Bornéo, il a cinq enfants avec une personne esclavagisée. De retour en Suisse, Aloïs son aîné aura un destin politique exceptionnel.  
Dans les Archives fédérales à Berne, l’historien Hans Fässler montre à Cyril les preuves écrites révélant que le Conseil fédéral connaissait l’existence de Suisses esclavagistes au Brésil. Et qu’il en a même pris la défense devant le Parlement. 
Au 19e siècle, plusieurs centaines de Suisses émigrent au Brésil pour y exploiter le café, le cacao, la canne à sucre… et les êtres humains. Cyril se rend dans plusieurs anciennes colonies pour y rencontre des descendantes et descendants d’esclaves qui ont appartenu à des Suisses. 
Les indiennes, toiles de coton imprimées, servent sur les côtes africaines de monnaie d’échange contre des personnes réduites en esclavages. Une ville s’est taillé une réputation européenne dans la production de ces tissus: Neuchâtel. 
La traite des esclaves demande des investissements financiers colossaux. Plusieurs sociétés suisses participent au commerce transatlantique, des expéditions très risquées mais qui peuvent rapporter beaucoup d’argent. David de Pury est l’un de ces financiers, responsable de la déportation de dizaines de milliers d’esclaves. 
A la fin du 18ème siècle, le seigneur d’Yverdon David-Philippe de Treytorrens rentre de ses colonies haïtiennes avec deux esclaves, dont une femme, Pauline Buisson. Cette dernière travaillera encore plus de 50 ans dans la petite ville vaudoise comme domestique au service de la famille. Cyril tente de comprendre ce qu’a pu être la vie de celle qui était désignée, à l'époque, comme “la négresse d’Yverdon”. 
Dans cette troisième saison de « Face cachée », Cyril Dépraz explore le passé esclavagiste de notre pays. La Suisse n’a jamais possédé de colonies. Pourtant de nombreux financiers, marchands, militaires et colons ont été impliqués dans l’esclavage et la «traite négrière». Un podcast à écouter dès le 24 juin sur Play RTS et une semaine plus tard sur les autres plateformes d’écoute.
Retour sur mon boulevard, nommé d’après Carl Vogt, un scientifique du XIXe siècle dont la célébration dans l’espace public est devenue contestée en raison de ses thèses racistes et sexistes.
En remontant les racines du racisme anti-noir·e·s en Suisse, j’arrive en 1896, à l’Exposition nationale de Genève, à l’occasion de laquelle avait été créé un « Village noir », qui se situait à quelques mètres de chez moi. Une « attraction » qui marquera durablement les représentations raciales dans notre pays.
En 1983, un établissement genevois refusait de servir de l’alcool à mes parents en raison de leur couleur de peau : c’était la consigne. Quarante ans plus tard, je reviens sur les lieux avec ma mère et ma nièce.
Lors du procès d’opposition, mon agresseur assure qu’il ne se souvient pas avoir proféré des insultes racistes à mon encontre. Un trou de mémoire qui évoque l’amnésie coloniale de notre société.
Je tente de faire reconnaître, devant la justice, le caractère raciste de l’agression que j’ai vécue. Mais je me rends compte que faire appliquer la norme pénale antiraciste 261bis, c’est toute une histoire.
Alors que je bois un café dans un bar de mon boulevard, la soirée bascule : un inconnu se met à m’injurier, à me lancer des insultes racistes et la situation dégénère.
Dans cette deuxième saison de « La face cachée de la Suisse », Shyaka Kagame raconte l’agression raciste qu’il a subie à Genève ainsi que le combat judiciaire qui a suivi, et il explore l’histoire des imaginaires racistes qui persistent dans notre pays. Un podcast à écouter dès le 18 juin sur Play RTS et dès le 25 juin sur les autres plateformes d’écoute.
La chasse aux sorcières a fait 100'000 morts en Europe. Toutes et tous, victimes innocentes d’une machine judiciaire qui a elle-même créé son ennemi. Comment un tel phénomène, unique dans l’histoire du monde, a-t-il pu surgir et perdurer durant 250 ans ? Comment expliquer ce surgissement de haine, dans toutes les couches sociales ? Merci pour votre écoute d'"Au terrible temps des sorcières". Rendez-vous prochainement sur ce flux pour une série d’épisodes autour d’une autre face sombre de la Suisse.
De rares voix ont essayé de s’opposer à la chasse aux sorcières, souvent au péril de leur vie. Et puis, petit à petit, suite à des plaintes, les procès se raréfient, les sorciers et sorcières aussi.
Dans le Pays de Vaud, des centaines de bûchers embrasent les campagnes et les villages. Gollion (200 habitant.e.s) a connu une chasse aux sorcières particulièrement meurtrière, qui a décimé 10% de la population du village en moins de vingt ans.
Avec les progrès de la science, les autorités cherchent une preuve tangible et irréfutable du pacte des sorcières et des sorciers avec Satan. Cette preuve, les juges vont la trouver sur le corps même des accusé.e.s : c’est la « marque du diable ».
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