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Histoire Vivante ‐ RTS Première

Histoire Vivante ‐ RTS Première
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Description
Histoire Vivante, une émission quotidienne avec des historiennes, des historiens et des archives pour comprendre comment l'histoire agit dans notre présent. Une émission d'Anaïs Kien. Fichiers disponibles durant 30 jours après diffusion. - Pour un usage privé exclusivement.
1561 Episodes
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Parmi les usages les plus controversés des animaux figure l'expérimentation en laboratoire. Tests de cosmétiques, d'additifs alimentaires ou de traitements médicaux reposent sur des pratiques anciennes, héritées notamment de la vivisection.
Fabien Carrié, maître de conférences et co-auteur de Sociologie de la cause animale (La Découverte), revient sur l'histoire et les enjeux de ces expérimentations.
Au XIXe siècle, préserver les êtres vivants devient un argument pour légitimer la révolution industrielle. Humains et animaux partagent alors les tâches : tirer, moudre, pomper. Le moteur animal coexiste longtemps avec les premières machines à énergie fossile, avant d'être relégué au rang d'archaïsme.
François Jarrige, auteur de La Ronde des Bêtes (La Découverte), explore cette histoire effacée du travail partagé.
L'industrie ne commence pas avec les machines, mais avec les animaux. Aux débuts de la mécanisation, ils sont utilisés comme moteurs, notamment à travers le dispositif du manège, bien loin des images habituelles d'usines métalliques.
François Jarrige, auteur de La Ronde des Bêtes (La Découverte), révèle cette histoire oubliée, engloutie sous des siècles d'énergie fossile.
Entre le XVIIe et le XVIIIe siècle, l'Europe explore et conquiert de nouveaux territoires. Aux côtés des terres, ce sont aussi des animaux inconnus, comme les Grands Singes, qui suscitent fascination et débats. La découverte des orangs-outans ouvre une controverse durable sur les frontières de l'humanité.
Un récit signé Silvia Sebastiani, historienne des sciences et Directrice d'études à l'EHESS.
On s'interroge souvent sur notre relation aux animaux, mais on oublie qu'on s'en sert, parfois là où on ne s'y attend pas: du prétoire aux usines, des laboratoires à la traite esclavagiste. L'usage des animaux, c'est le fil rouge de la nouvelle série d'Histoire Vivante, et le thème de la 10e édition du Festival Histoire et Cité, du 31 mars au 6 avril à Genève, Lausanne, Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds.
En 1925, le "procès du singe" secoue Dayton, dans le Tennessee aux Etats-Unis. Partisans de la science et créationnistes, défenseurs d'une lecture religieuse de l'origine de l'humanité s'affrontent autour de l'enseignement de l'évolution à l'école. Ce procès fondateur soulève une question cruciale : notre lointaine parenté avec les singes. Une affaire qui ouvre une longue série de confrontations similaires jusqu'à aujourd'hui.
Récit avec Thomas Hochmann, professeur de droit public à l'université Paris Nanterre.
Le plus grand glacier de Suisse est celui d'Aletsch situé en Valais. Aujourd'hui en danger, victime du réchauffement climatique, il mérite toute sa place dans notre série tant il est devenu une des images d'Epinal du paysage Suisse.
Emmanuel Reynard, géographe à l'Université de Lausanne nous en dresse la bien longue biographie au micro de Witold Langlois.
En Suisse, l'eau fait partie intégrante de l'identité du pays, qui ne compte pas moins de 1'500 lacs. La région des 3 lacs, située entre Neuchâtel, le Jura et le Jura Bernois, comprend le lac de Bienne qui accueillait les pallafittes (villages lacustres) à la préhistoire. Ces groupes humains une fois installés transforment le paysage de cette région lacustre jusqu'à modifier la trajectoire des cours d'eau et le niveau de ses lacs.
On leur rend visite depuis notre XXIe siècle grâce à René Koelliker, responsable du développement de l'offre touristique dans le Jura et le Jura bernois et d'après Witold Langlois qui tient le micro, leur meilleur ambassadeur.
Au bord du lac Léman, la région viticole de Lavaux est le fruit de siècles de façonnage du paysage pour en faire cet endroit ensoleillé qu'on trouve en général assez époustouflant. Tout commence à la fin de la dernière période glaciaire. La région est encore inexplorée et n'est pas encore baptisée Lavaux, ce qui le sera au Moyen-âge, selon une étymologie tortueuse.
Guillaume Favrod, doctorant à l'Université de Lausanne et spécialiste des paysages viticoles et de leurs populations nous guide sur ces pentes au micro de Witold Langlois.
Le parc national des Grisons est l'une des toutes premières réalisations concrètes issues de la prise de conscience de l'impact des activités humaines sur la nature en Suisse. Créé le 1er août 1914 en Engadine, il est devenu la plus grande réserve naturelle du pays.
Alessandro Ratti, chercheur à l'Université de Lausanne nous raconte son histoire au micro de Witold Langlois. Mais au fait, qu'est-ce qu'un parc national ?
Si les succès des partis écologistes fluctuent au gré des votations, la conscience environnementale n'est pas née d'hier. Comment est-elle née et s'est-elle développée en Suisse ?
Avant même de parler d'urgence climatique, les activités humaines ont impacté la nature. Avec le développement de l'industrie au XIXème siècle, les premières mesures politiques sont prises lentement. Dans les années 1970, la conscience environnementale devient politique et les premiers partis écologistes voient le jour et en Suisse aussi.
Avec l'historien Nicolas de Felice, spécialiste de la perception du paysage helvétique et la sensibilité à l'environnement, qui retrace cette histoire au micro de Witold Langlois.
Aujourd'hui, au cœur de l'actualité romande, la drogue, ses trafics et sa consommation sont pourtant une préoccupation officielle de la Suisse depuis près d'un siècle. D'abord en contraignant ses entreprises pharmaceutiques au contrôle international, dans les années 50 puis 70, elle élabore la politique qui lui semble répondre a` ses besoins intérieurs : punir, prévenir, guérir. Un triptyque qui ne résiste pas longtemps aux réalités du terrain des années 80. La diversification des usages, la consommation urbaine à ciel ouvert, l'insécurité qui en découle et la diffusion croissante du VIH transforment alors la toxicomanie en véritable problème de santé publique.
À partir de la base, les acteurs du terrain, villes, cantons et confédération coopèrent à tous les niveaux pour façonner une politique concertée, moins axée sur les idéologies que sur le pragmatisme. Grâce à des programmes d'assistance, de prescriptions de méthadone et d'échanges de seringue. Un changement de paradigme pour une stratégie qualifié de " pionnière " qui inclut, dès le début des années 90, la réduction des risques comme quatrième pilier de cette politique fédérale élaborée dans la dentelle.
Frank Zobel, directeur adjoint d'Addiction Suisse et ancien membre de l'Observatoire européen des drogues et toxicomanies il est au micro de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
" Danser jusqu'au bout de la nuit ". C'est avec cette nouvelle manière de penser la fête, héritée des années 60 et érigée en dogme, que les musiques électroniques apparaissent aux Etats-Unis : New-York pour le disco dans les années septante, Chicago pour la house et Detroit pour la techno au milieu des années 80.
Quant aux drogues synthétiques, LSD, amphétamines et MDMA en tête, toutes existaient déjà bien avant. Mais avec l'arrivée de cette nouvelle club culture, la libération des minorités Noires et gay, la figure montante du disc-jockey et la découverte de nouveaux sons créés par les machines, le tapis rouge se déroule sous les pieds des danseurs et des danseuses et pour les drogues synthétiques. L'histoire des musiques électroniques reste incomplète sans inclure celle de la consommation de drogues synthétiques, et inversement. Un mariage à son apogée lorsque l'Acid house rencontre l'ecstasy à la fin des années 80. Une combinaison perçue comme idéale entre chimie et sons, une mutation de la culture club et la culture populaire, en Grande Bretagne d'abord, puis dans toute l'Europe.
Bjorn Schaffner, journaliste spécialisé dans les musiques électroniques et dans le domaine dans la culture club, co-fondateur du site d'archives suisses clubculture.ch est au micro de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
Il y a 80 ans, le chimiste Albert Hofmann enfourchait son vélo pour une folle cavalcade à travers Bâle, imprégné volontairement et surpris par la substance qu'il était parvenu à synthétiser quelques années plus tôt : le LSD. Il était alors loin de se douter que cette drogue psychédélique, capable de soulager certaines maladies psychiques, allait devenir, avec l'aide d'anciens chimistes nazis, un objet de recherche militaire et un outil de contrôle mental utilisé par la CIA pendant la Guerre froide.
Loin également d'imaginer que le LSD allait non pas déferler sur le marché du médicament grâce à sa firme Sandoz, mais accéder à la notoriété grâce au mouvement psychédélique et aux milieux artistiques et intellectuels des années 60. En 1966, il est interdit et retombe finalement dans la clandestinité. Aujourd'hui la recherche montre un intérêt renouvelé pour le potentiel thérapeutique des substances psychédéliques comme le LSD.
Daniele Zullino est psychiatre et médecin chef du service d'addictologie des Hôpitaux universitaires de Genève, il est au micro de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
Au début du 20ème siècle, la consommation de drogues n'apparaît pas encore tout à fait comme un problème de société. Progressivement, les Etats en découvrent les ravages, les marchés lucratifs et les ressorts. La prohibition et les contrôles s'installent de façon différenciées selon les pays, les centres urbains ou les périphéries. La drogue représente désormais un danger pour la société. Les autorités dictent ce qu'il est juste ou non de consommer pour éviter de mettre la nation en péril. Avec une logique de distinction parfois subtile : l'utilisation populaire et massive des amphétamines, fraîchement découvertes par l'industrie pharmaceutique dans les années 30, est légale tandis que la répression règne sur la consommation de LSD, compagnon des contestations aussi sociales que politiques des années 60 et 70. Dans les années 1980, le nouvel ennemi c'est l'héroïne, dont la consommation est jugée comme une pathologie.
Suite de cet entretien avec Sandro Cattacin, sociologue, spécialiste de la politique helvétique en matière de drogue, professeur à l'université de Genève et président du Think Tank "Penser la Suisse" il est au micro de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
Du pavot à l'héroïne, des somnifères à l'ecstasy, raconter les drogues, c'est d'abord raconter des plantes, puis des principes actifs synthétisés, mais surtout raconter leurs usages. Divines et rituelles, légales ou prohibées, thérapeutiques ou récréatives, tyranniques ou émancipatrices, les drogues et leur consommation se transforment et avec elles l'image qu'on s'en fait.
Déjà bien avant notre ère, les êtres humains apprennent à extraire les substances de certaines plantes pour leurs effets bénéfiques, réels ou supposés. Le pavot surtout, omniprésent sous différentes formes à travers l'histoire, est mentionné pour la première fois sur des tablettes sumériennes datant du 3ème millénaire avant notre ère: le mot utilisé pour le désigné signifie également " jouir ". La circulation des drogues devient un enjeu commercial majeur au 19ème siècle avec les guerres de l'opium. Aujourd'hui les drogues et l'addiction alimentent les débats dans l'espace public.
Sandro Cattacin est sociologue, spécialiste de la politique helvétique en matière de drogue, professeur à l'université de Genève et président du Think Tank " Penser la Suisse ", il est au micro de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
Après cinq années de recherche frénétique, la commission Bergier s'apprête à rendre son rapport en ce début d'année 2002. Par cette entreprise historique de grande ampleur, mise en place par le Conseil fédéral, la Suisse s'inscrivait enfin dans l'histoire mondiale de la Deuxième guerre mondiale. Ses relations industrielles et économiques avec le Troisième Reich, sa politique d'asile sans compassion pour les victimes de l'antisémitisme, l'attitude des banques suisses vis-à-vis des avoirs nazis et juifs, autant de thèmes qu'il a fallu exhumer des archives publiques et privées. Un travail de titan pour mettre fin au scandale des fonds en déshérence. Après un accord financier conclu avec les victimes du nazisme et leurs descendants, s'emparer de cette histoire, c'est désormais une affaire entre Suisses. Mais comment le pays a-t-il reçu cette actualisation de son histoire après sept années de polémique ?
Avec Pietro Boschetti, journaliste et auteur de Les Suisses et les nazis. Le Rapport Bergier pour tous, (Editions Zoé, 2004)
et Dominique Dirlewanger, historien et maître d'histoire au gymnase Provence de Lausanne, auteur de Tell Me, la Suisse racontée autrement (Editions Alphil, 2019).
Débat télévisée, émissions de radio enflammées, on hausse le ton en Suisse comme jamais suite à l'affaire des comptes en déshérence des victimes de la Shoah. Après quelques tâtonnements et quelques erreurs de communication cuisantes, le Conseil Fédéral prend des mesures et nomme une commission d'experts présidée par Jean-François Bergier. Son mandat : faire la lumière sur l'affaire des comptes en déshérence mais aussi mettre au jour la politique d'asile de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale et les relations économiques et financières entre la Suisse et le Troisième Reich. Les thèmes sont nombreux la tâche est gigantesque.
Avec Pietro Boschetti, journaliste et auteur de Les Suisses et les nazis. Le Rapport Bergier pour tous, (Editions Zoé, 2004)
et Dominique Dirlewanger, historien et maître d'histoire au gymnase Provence de Lausanne, auteur de Tell Me, la Suisse racontée autrement (Editions Alphil, 2019).
En 1995, le scandale des comptes en déshérence éclate. Face à cela, certains veulent savoir le fin mot de l'histoire et d'autres estiment qu'il vaut mieux oublier pour se concentrer sur le présent. Mais il y a ceux qui ont vécu la guerre et dont les souvenirs ne correspondent pas à l'image qui se compose au cours des années 1990.
En 1997, la RTS diffuse un documentaire qui marque les esprits. L'honneur perdu de la Suisse, de Daniel Monnat, dresse la liste sans concession des questions qui se posent au pays et s'apprête à payer très cher le prix de cette incursion dans l'histoire enfouie de la Suisse.
Avec : Pietro Boschetti, journaliste et auteur de Les Suisses et les nazis. Le Rapport Bergier pour tous, (Editions Zoé, 2004),
Dominique Dirlewanger, historien et maître d'histoire au gymnase Provence de Lausanne, auteur de Tell Me, la Suisse racontée autrement (Editions Alphil, 2019),
et Tiphaine Robert, historienne, qui a fait sa thèse sur l'accueil des réfugiés hongrois en Suisse pendant la Guerre froide : Des migrants et des revenants, Une histoire des réfugiées et réfugiés hongrois en Suisse (1956-1963) (Editions Alphil).
Une neutralité ferme. Telle était la position officielle du gouvernement helvétique au cours de la Deuxième Guerre mondiale. Une attitude vertueuse mais un comportement, dans les faits, beaucoup moins net. Cinquante ans plus tard, le Congrès national juif et le Sénat américain demandent des comptes sur les fonds en déshérence déposés dans les banques suisses par les victimes du nazisme. Au milieu des années 1990, une boîte de Pandore s'ouvre comme jamais sur l'attitude réelle de la Suisse au cours de cette guerre avec la menace de sanctions en cas de sourde oreille. Les invectives pleuvent au-dessus de l'Atlantique entre responsables, banquiers suisses et états-uniens. Côté suisse on aimerait beaucoup que la poussière retombe sur ces vieilles affaires qui rappellent de cuisants moments.
Avec Pietro Boschetti, journaliste et auteur de Les Suisses et les nazis. Le Rapport Bergier pour tous, (Editions Zoé, 2004) et Dominique Dirlewanger, historien et maître d'histoire au gymnase Provence de Lausanne, auteur de Tell Me, la Suisse racontée autrement (Editions Alphil, 2019).
En janvier 2025, les banques suisses étaient à nouveau dénoncées comme les coffres forts du nazisme. On apprenait que Crédit Suisse avait hébergé des comptes liés aux activités nazies de prédation et de dissimulation de leurs vols. Pourtant dans les années 1990, avec l'affaire des avoirs en déshérence et le travail de la Commission Bergier sur l'attitude de la Suisse au cours de la Deuxième guerre mondiale, on pensait avait avoir accompli cette actualisation de l'histoire. Alors pourquoi l'histoire ne passe-t-elle pas ?
Avec Pietro Boschetti, journaliste et auteur de Les Suisses et les nazis. Le Rapport Bergier pour tous, (Editions Zoé, 2004) et Dominique Dirlewanger, historien et maître d'histoire au gymnase Provence de Lausanne, auteur de Tell Me, la Suisse racontée autrement (Editions Alphil, 2019).
La critique du CERN, l'organisation européenne pour la recherche nucléaire, gronde dans les années 1980 avec la sortie du livre La Quadrature du CERN écrit par Lucile Hanouz, militante syndicale, Andre Gsponer, physicien des particules; Pierre Lehmann, ingénieur-physicien et Jacques Grinevald, philosophe et historien des sciences.
Un montage d'archives autour de l'histoire de La Quadrature du CERN et un entretien avec le petit fils de l'écrivain et philosophe neuchâtelois Denis de Rougemont, Philippe de Rougemont, écologiste, impliqué dans les associations Sortir du Nucléaire et Noé21 et député du Grand conseil genevois, interrogé par David Glaser pour Histoire Vivante.
En 1969, la Confédération a signé le Traité de non-prolifération nucléaire. La Suisse n'aura pas de bombe atomique. Si le programme suisse d'armement nucléaire n'est vraiment enterré qu'en 1988, elle est toujours championne des abris antiatomiques. Le pays a aussi une histoire de la contestation antinucléaire, notamment à Genève. Mais à partir de quelle date peut-on commencer à tracer cette histoire ?
Nicolas Stenger, historien à l'Université de Genève et spécialiste de l'œuvre de Denis de Rougemont, répond à David Glaser.
Également Frédéric Deshusses, responsable des Archives contestataires à Carouge et Ivo Rens, Professeur émérite de droit à l'Université de Genève et fondateur de l'Association pour l'Appel de Genève.
Nous racontions précédemment l'ambition des autorités fédérales suisses de se doter de la bombe atomique. Mais l'histoire du nucléaire en Suisse ne se résume pas à la bombe. La Suisse a aussi joué un rôle important en matière de recherche nucléaire. Cet effort est incarné par le CERN, le Centre européen pour la recherche nucléaire, qu'on trouve sur l'Esplanade des Particules à Meyrin.
Un monument et son histoire commentée par Dominique Pestre qui répond à David Glaser pour Histoire Vivante. D'abord physicien, il bifurque vers l'histoire et termine une thèse consacrée à l'histoire culturelle de la physique dans l'entre-deux-guerres en France. Dans les années 1990, il s'intéresse aux relations entre recherche scientifique et démocratie.
En 1962, la Suisse entame la construction de sa toute première centrale nucléaire à Lucens dans le canton de Vaud. Le pays utilise l'énergie nucléaire pour produire de l'électricité depuis 1969.
Avec Michael Fischer, historien et spécialiste de la bombe atomique suisse, au micro de David Glaser. Un tout petit pays et une technologie de destruction massive.
A partir de la fin des années 1950 en Suisse, on en apprend un peu plus sur les projets de fabrication d'une bombe atomique Swiss Made. La crainte s'installe et l'imaginaire d'une bombe destructrice est aussi porté par les mouvements artistiques, avec Friedrich Dürrenmatt. Pour évoquer cette œuvre de Friedrich Dürrenmatt, David Glaser a rencontré Duc Hahn Luong du centre Dürrenmatt à Neuchâtel.
Après Tchernobyl, Fukushima a eu raison du nucléaire, au moins pour un temps. La guerre en Ukraine et les fractures du marché mondial de l'énergie ont transformé le regard sur les atouts de l'atome à usage civil et les débats ont repris de plus belle sur les avantages et les risques de cette source d'énergie. Dans cette nouvelle série d'Histoire Vivante en association avec Genève-Monde, on explore l'histoire du nucléaire en Suisse, de l'enthousiasme des débuts aux affres persistants du doute.
On a des images de la bombe atomique avec le champignon nucléaire d'Hiroshima et ses victimes, surprises par une force de destruction inédite en 1945. On connait un peu moins les usages très quotidiens du nucléaire civil. C'est pourtant un objet central de la coopération internationale d'après-guerre. Le nucléaire a transfiguré les rapports de force dans cette nouvelle ère.
Véronique Stenger est historienne et spécialiste de l'histoire des organisations internationales. Avec elle, on explore les usages dits " pacifiques " du nucléaire. Elle répond aux questions de David Glaser pour Histoire Vivante.
L'inceste est réprimé dans le code pénal helvétique depuis 1942. La condamnation morale est claire et forte au premier abord, mais l'accueil de la parole des victimes est resté précaire face à la figure dominante du père et chef de famille bien souvent coupable du crime.
Dans l'ouvrage collectif Dire entendre et juger l'Inceste (Seuil, 18 oct. 2024), Cristina Fereira publie une enquête sur les fauteurs d'inceste en Suisse romande dans les années 1960 et 1970 à partir d'une série de dossiers d'expertises psychiatriques. Cristina Fereira est sociologue et professeure à la Haute Ecole de santé Vaud.
La famille traditionnelle est un élément fondateur de la société humaine, pour l'Eglise catholique en particulier, qui est aussi un témoin privilégié du dysfonctionnement des familles et à ce titre une actrice de l'histoire dans les cas d'inceste qu'on lui révèle.
Inès Anrich s'est penchée sur ces affaires au XIXème siècle, où les victimes font appel à l'aide de l'Eglise. C'est le cas de Nathalie Salers qui profite d'un voyage de son père en 1866 pour entrer au couvent, plus précisément à la Miséricorde de Moissac en France, dans le Tarn et Garonne. Inès Anrich, historienne, autrice de " Le clergé face à l'inceste " au XIXème siècle paru dans l'ouvrage collectif Dire, entendre et juger l'inceste (Seuil, 18 oct. 2024).
Alors qu'il est souvent passé sous silence dans la vie quotidienne, au XVIIème siècle, l'inceste devient la matière de nombreux récits dans les premiers journaux. On invente les ancêtres des faits divers.
Marianne Closson est maitressse de conférence en littérature à l'Université d'Artois. Elle a retrouvé ces feuilles où l'inceste se raconte au présent, avec les premiers pas de la presse à sensation, alors que l'inquisition et les chasses aux sorcières ne sont pas loin. Marianne Closson est l'autrice de " Coupable et victime ? la femme séductrice dans les récits d'inceste " paru dans l'ouvrage collectif Dire Entendre et juger l'inceste (Seuil, 18 oct. 2024).
Après le XXème siècle et l'affaire Violette Nozière, nous vous proposons un voyage dans le temps, pour remonter aux sources du silence sur l'inceste avec l'historien Didier Lett, spécialiste des liens de parenté, des relations entre frères et sœur. Pendant toute sa carrière, il a travaillé sur l'histoire de la famille. Dans l'ouvrage collectif Dire et entendre et juger l'inceste (Seuil, 18 oct. 2024), il écrit sur les procès pour viol incestueux du XIVème au XVème siècle.
Le tabou de l'inceste n'est pas tout à fait tombé. Si sa condamnation et l'indignation publique semblent unanimes, le silence reste souvent la règle, parce que ces violences faites aux enfants collent toujours aussi mal avec l'idée que la famille les protège, mais c'est aussi le résultat d'une histoire au cours de laquelle on a appris à se taire.
L'affaire Violette Nozière, dans les années 1930, est un des cas les plus médiatisés d'inceste, parce qu'elle a donné la matière d'un film signé par un monstre sacré du cinéma français : Claude Chabrol. C'est pourtant une affaire où la dénonciation de l'inceste a été écartée par la justice.
Anne-Emmanuelle Demartini, historienne, autrice de Violette Nozière, la fleur du mal, Une histoire des années trente (Champ Vallon Epoques, 2017) a co-dirigé l'ouvrage Dire, entendre et juger l'inceste (Seuil, 18 oct. 2024).
Donald Trump soigne son entrée dans l'histoire avec ses formules frappantes et ses références héroïques parmi lesquels on trouve les assaillants du Capitole du 6 janvier 2021, graciés dans les heures qui ont suivi son investiture. Parmi eux on se souvient de cet homme costume en chef amérindien. Cette appropriation de l'histoire autochtone c'est aussi l'histoire d'un conflit de mémoires dans la construction du discours fondateur des Etats Unis.
Avec Gilles Havard, historien et chercheur au CNRS, expert reconnu des relations entre les premiers Européens des Etats Unis et les natifs américains. Parmi ses publications figurent Histoire des coureurs des bois : Amérique du Nord 1600-1840 (Les Indes savantes, 2016), L'Amérique fantôme : Les aventuriers francophones du Nouveau Monde (Flammarion, 2019), et Les Natchez : une histoire coloniale de la violence (Tallandier, 2024).
Le 20 janvier 2025, Donald Trump a déclaré : "Aujourd'hui, je signerai une série de décrets historiques. On savait déjà que l'histoire était là ce jour-là. Avec l'ensemble de ces actes, nous commencerons la restauration complète de l'Amérique et la révolution du bon sens. Tout est question de bon sens."
Son appel au "bon sens", concept si subjectif, fonctionne ici comme un argument de réfutation, disqualifiant implicitement toute opposition rationnelle. Pourtant, ce "bon sens" trouve un écho direct dans l'histoire de la création des États-Unis, comme le montrent les nombreuses références historiques de son discours.
Avec Bertrand Van Ruymbeke, professeur de civilisation américaine à l'Université Paris 8, spécialiste de l'histoire des Treize Colonies et de la Révolution américaine, auteur de L'Amérique avant les États-Unis (Flammarion, 2016) et Histoire des États-Unis (Tallandier, 2018).
Après avoir durci sa politique migratoire et augmenté les droits de douane, le président américain a rebaptisé le plus haut sommet d'Alaska, le Mount Denali, en Mount McKinley, en hommage à un ancien président. Ce changement de nom, sujet à controverse depuis la fin du XIXe siècle, s'inscrit dans la mythologie conquérante des Etats Unis.
Avec Bertrand Van Ruymbeke, professeur de civilisation américaine à l'Université Paris 8, spécialiste de l'histoire des Treize Colonies et de la Révolution américaine, auteur de L'Amérique avant les États-Unis (Flammarion, 2016) et Histoire des États-Unis (Tallandier, 2018).
Fidèle à ses promesses de campagne, Donald Trump a annoncé, dès le début de son second mandat, une augmentation de 25 % des droits de douane sur les importations en provenance du Mexique et du Canada. Des mesures similaires concernant l'Europe et la Chine sont envisagées. Cette politique protectionniste, récurrente dans l'histoire américaine, trouve ses racines dans le passé colonial du pays.
Avec Bertrand Van Ruymbeke, professeur de civilisation américaine à l'Université Paris 8, spécialiste de l'histoire des Treize Colonies et de la Révolution américaine, auteur de L'Amérique avant les États-Unis (Flammarion, 2016) et Histoire des États-Unis (Tallandier, 2018).
Il est de retour à la Maison Blanche pour un second mandat présidentiel. Donald Trump n'est pas un fou d'histoire pourtant, ses propositions chocs et ses analyses fantasques en sont profondément marquées. Cette série explore l'imaginaire du passé et les usages politiques qu'il en fait dans son discours d'investiture du 20 janvier 2025.
Le 20 janvier 2025, sous un ciel gris, la ce´re´monie d'investiture s'est tenue a` l'intérieur de la rotonde du Capitole. Apre`s avoir pre^te´ serment, Donald Trump a pre´sente´ les grandes lignes de son programme pour les quatre anne´es a` venir, annonc¸ant l'avènement d'un nouvel âge d'or et une politique agressive contre l'immigration provenant des pays du Sud.
Avec Bertrand Van Ruymbeke, professeur de civilisation américaine à l'Université Paris 8, spécialiste de l'histoire des Treize Colonies et de la Révolution américaine, auteur de L'Amérique avant les États-Unis (Flammarion, 2016) et Histoire des États-Unis (Tallandier, 2018).
Dans cette série d'Histoire Vivante consacrée au sentiment amoureux, il a parfois été davantage question d'enjeux de pouvoirs, de stratégie, de domination que d'amour. Il faut dire que cette histoire-là se retrouve la plupart du temps surtout dans les mots et la prose des hommes. Des récits et une morale de l'amour, même lorsqu'ils prétendent servir le rôle des femmes ou célébrer le féminin. À travers l'histoire, ce sont eux qui définissent les modèles de l'amour : qui aime qui, combien de temps et pourquoi. Face à cela, certaines femmes ont décidé d'agir et de sortir du silence et de l'ombre de l'espace intime et privé. Comme Alexandra Kollontaï à la fin du 19e et au début du 20e siècle : première femme ambassadrice au monde et figure pionnière du féminisme socialiste, elle développe un projet de société qui réinvente les formes d'amour et de la sexualité ; un véritable programme pour libérer les femmes, la famille et les relations amoureuses. Comment vivre l'amour à parts égales ?
Pour Histoire Vivante, Céline Roduit a rencontré Matthieu Renault, professeur en Histoire critique de la philosophie à l'université Toulouse.
Alexandra Kollontaï est née en 1872 à St-Pétersbourg dans une famille de l'aristocratie russe. Dans les années 1890, elle adopte les théories marxistes avant d'œuvrer pour l'émancipation des femmes après la révolution avortée de 1905 et plus encore pendant la révolution de 1917. Dès le début des années 1910, elle remet en question la morale sexuelle et amoureuse.
En matière de sexualité, le 19e siècle semble être celui de la contradiction : on exige la chasteté des femmes avant le mariage. La sexualité en dehors du couple marié est condamnée par l'Eglise et semble dans les faits, n'être réservée qu'aux hommes. Dans ce contexte, l'initiation et l'apprentissage des corps, de l'intimité érotique du couple est parfois terriblement brutale. Pourtant, le thème de l'amour romantique, passionnel et fusionnel est omniprésent dans la littérature. Alors que devient-il lorsque les portes des chambres à coucher se referment et que le " devoir conjugal " doit être accompli ?
Aïcha Limbada est chercheuse et docteure en histoire contemporaine, membre de l'Ecole française de Rome. Elle répond aux questions de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
Attention oreilles sensibles s'abstenir, contenus sexuels explicites.
Cet épisode parle également de viol conjugal et de violences sexuelles, merci de respecter vos limites et celles de vos proches.
L'idée du couple a longtemps traversé l'histoire sans qu'il n'ait rien eu à voir, ni à faire, avec le sentiment amoureux. Parler du couple, ce n'est donc pas toujours parler d'amour. L'amour se développe souvent en dehors de la norme conjugale imposée par l'Eglise ou l'autorité parentale dans l'ombre de la sexualité et du patrimoine. A quel moment l'amour devient-il un présupposé du mariage ? Qui aime-t-on ? Une histoire où les hommes ont bien plus de libertés que les femmes. De l'amour vertueux antique à l'interdiction du concubinage, de l'amour courtois aux ménages à plusieurs.
On discute de l'évolution des modèles du couple avec Patrick Boucheron, historien médiéviste, professeur au Collège de France. Il répond aux interrogations de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
L'amour possède tout un langage. De l'Antiquité grec à l'amour romantique du 19e siècle en passant par l'amour courtois, platonique ou passionnel, l'amour est-il le même sentiment à travers les âges et qu'a-t-on gardé en héritage ?
Patrick Boucheron est historien, professeur au Collège de France où il enseigne en 2024 les Politiques de l'amour. Il répond aux questions de Céline Roduit pour Histoire Vivante.
A la fois force motrice qui ferait tourner le monde et maladie sans remède, l'amour représente un fait social total dans l'imaginaire occidental. Une histoire des sentiments amoureux, de leurs effets et de leurs expressions.
Si l'on souhaite confirmer l'adage, " qui se ressemble, s'assemble ", faut-il encore pouvoir se rencontrer pour trouver chaussure à son pied. Dans les sociétés rurales, ouvrières, bourgeoises ou citadine du 19e siècle, tous les célibataires n'ont pas les mêmes usages, chances et stratégies pour " tomber sur leur moitié ". Parfois, certains souhaitent aider le destin. Si aujourd'hui, les algorithmes de Tinder, Meetic ou autre Grindr règnent sur le marché de la rencontre amoureuse, depuis le début du 19e siècle, les agences matrimoniales et la presse dédiée aux petites annonces se sont battues pour gagner en légitimité. À la recherche de l'âme sœur ou du bon parti, le marché de la rencontre se constitue progressivement en arène professionnelle et codifiée, le plus souvent dictée par les attentes masculines.
Claire-Lise Gaillard est docteure en histoire contemporaine. Son travail de recherche s'est basé sur une population de 12'000 individus dont elle a retrouvé la trace dans les registres matrimoniaux et dans les petites annonces de la presse généraliste ou spécialisée depuis le début du 19e siècle.
Les joutes et les quêtes d'objets merveilleux finissent par affecter le moral des chevaliers de la Table Ronde. L'utopie se transforme en dépression et l'atmosphère sombre de la fin de ces aventures annonce la fin d'un monde, peut-être même l'échec d'Arthur en tant que roi. Cependant, les admirateurs des siècles suivants prennent la plume, le stylo, et bientôt le clavier pour préserver le royaume de Camelot et sa légende toujours vivante.
Avec : Alain Corbellari (professeur associé de littérature française médiévale), Emanuele Arioli (acteur, auteur et médiéviste), Estelle Doudet (chercheuse en sciences humaines), Alban Gautier (historien, spécialiste de l'histoire médiévale), William Blanc (historien)
Le Roman de la Table Ronde est une œuvre collective composée au fil des siècles autour des aventures de chevaliers, de leur quête du Graal, et des conflits autour du roi Arthur. C'est aussi une collection d'histoires merveilleuses avec dragons, fées et enchantements, et un conseiller du roi bien connu mais toujours énigmatique : Merlin.
Avec : Emanuele Arioli (acteur, auteur et médiéviste), Alain Corbellari (professeur associé de littérature française médiévale), Martin Aurell (historien médiéviste), William Blanc (historien)
Nous tenons avec cet épisode à rendre hommage à Martin Aurell, qui nous a quitté le 8 février 2025.
Les aventures des Chevaliers de la Table Ronde gravitent rapidement autour de la quête du Graal. Chacun trouve sa signification au fil de son parcours initiatique, mais ce qui est certain, c'est que cette quête est un moteur efficace pour l'histoire, avec ses créatures extraordinaires, ses troubles métaphysiques et sa magie. Emanuele Arioli s'est lancé dans une longue quête des manuscrits de la Table Ronde, de l'Angleterre à l'Italie en passant par Paris.
Avec : Emanuele Arioli (acteur, auteur et médiéviste), Alain Corbellari (professeur associé de littérature française médiévale).
Arthur est d'abord un guerrier qui devient roi grâce à l'imagination des auteurs et aux usages qui en sont faits. Initialement solitaire, il dirige sa cour et son royaume, s'entourant de chevaliers comme Lancelot, Perceval et Gauvain. Camelot représente un gouvernement idéal avec ses règles, ses grandes valeurs, mais aussi ses péripéties, ses conflits et ses trahisons, le tout autour de la Table Ronde. Emanuele Arioli, historien, a étudié les multiples versions médiévales de la Table Ronde à travers l'Europe.
Avec : Emanuele Arioli (acteur, auteur et médiéviste), Alban Gautier (historien, spécialiste de l'histoire médiévale), Estelle Doudet (chercheuse en sciences humaines), William Blanc (historien), Alain Corbellari (professeur associé de littérature française médiévale)
Le personnage d'Arthur, avec ses chevaliers et son épée flamboyante, traverse les siècles sans perdre de sa vigueur et se retrouve dans des centaines de films, romans et bandes dessinées. Les aventures d'Arthur, de Gauvain, de Lancelot, de la fée Vivianne, de Morgane, de Merlin et de Perceval sont un miroir de chaque époque. Histoire Vivante explore les raisons du succès inaltérable d'Arthur et de la légende de la Table Ronde.
Tout commence avec ce roi et son épée arrachée à un rocher. Même en son absence, tout tourne autour d'Arthur. Les romans de la Table Ronde racontent la formation patiente d'un mythe toujours utile. L'Occident a créé d'autres figures mythiques, comme celles des mythes grecs et romains, des vies de saints, d'Alexandre Le Grand ou de Robin des Bois, mais Arthur et sa bande font un carton. Bien que l'origine précise de la figure d'Arthur soit incertaine, peut-être inspirée par un certain Ambrosius, il devient une référence de vaillance et de courage guerrier dès la fin du VIe siècle. Anatomie d'une légende à succès avec Alban Gautier qui s'intéresse au tout début de la saga d'Arthur, il est historien et professeur d'histoire médiévale à l'Université de Caen Normandie.
Avec : Alban Gautier (historien, spécialiste de l'histoire médiévale), Martin Aurell (historien médiéviste), Alain Corbellari (professeur associé de littérature française médiévale), William Blanc (historien).
Nous tenons avec cet épisode à rendre hommage à Martin Aurell, qui nous a quitté le 8 février 2025.
Les Suissesses et les Suisses ont refusé, le 24 novembre 2024, de financer l’extension de six tronçons d’autoroute. Une rare victoire de ses opposants à l’autoroute, qui marque un tournant dans le rapport des citoyennes et des citoyens helvétiques aux voies rapides. Car, depuis les années 1950, les arguments en faveur d’un réseau national à grande vitesse font mouche auprès d’une majorité de la population. Idéal de liberté, renforcement de la sécurité et fluidité du trafic sont autant de promesses d’un progrès désiré par une partie des Suisses. Dès les premiers projets de construction, des voix discordantes se font entendre. Du refus d’utiliser le mot Autobahn, trop évocateur du national-socialisme, aux arguments écologiques qui fleurissent dans les années 1970, la contestation ne faiblit pas, même si elle enregistre peu de victoires.
Avec Tiphaine Robert, historienne, autrice d’une recherche financée par le FNS : L’auto autocrate ? Une histoire politique de la voiture en Suisse (1950-2000). Un entretien enregistré par Pierre Jenny avant la votation du 24 novembre 2024.
Dans un pays où aujourd’hui encore chaque canton est un état à part, la route est un lien précieux entre les quatre régions linguistiques de la Suisse. Qu’elles soient de plaine ou de montagne, les routes permettent aux cantons de se désenclaver tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des frontières nationales. Routes de liaison pour rejoindre un baillage ou voies de négoce pour les marchandises indigènes et les produits en transit, la Confédération devient rapidement le centre d’un axe commercial entre le Nord et le Sud de l’Europe. S’y ajoute dès le XIXème siècle, le tourisme pour lequel les routes sont aménagées et améliorées. Quelle a été l’influence de la route sur les populations vivant en Suisse et notamment celles résidant dans les Alpes ?
Avec Ulrich Seewer, géographe, historien et sous-directeur de l’Office fédéral de l’aménagement du territoire et Laurent Tissot, historien, professeur émérite de l’Université de Neuchâtel.
La Suisse a un gros avantage qui se trouve aussi être un gros problème : ses montagnes. La Suisse est à la fois un verrou dans la traversée de l’Europe et un hub pour y rayonner. Depuis toujours, trouver des solutions pour franchir les cols alpins est une question épineuse. Mercenariat, pèlerinages, commerce, la conquête de la montagne évolue en fonction des époques et, bien sûr, des moyens techniques. Du mulet à la voiture, des chemins escarpés aux tunnels ferroviaires et routiers, l’histoire de la conquête des cols dévoile aussi la compétition entre le rail et la route. Par des Initiatives privées ou par les pouvoirs publics, la domestication de la montagne a forgé l’image d’une Suisse innovante.
Avec Laurent Tissot, historien et professeur émérite de l’Université de Neuchâtel.
En 1925, le premier motel ouvrait ses portes avec le Milestone Mo-Tel, à San Luis Obispo, en Californie. Ce mot fabriqué à partir de « moteur » et « hôtel » est devenu synonyme d’un mode d’habitation pas toujours très salubre mais très fréquent aux Etats-Unis et un des décors favoris des scénarios hollywoodiens. Plus près de chez nous, des auberges aux restoroutes en passant par les stations-services, les routes sont tout autant habitées. Les infrastructures ont évolué au fil des siècles pour s’adapter aux usages et aux usagers de la route.
Avec Evelyne Lüthi-Graf, historienne et ancienne gardienne des Archives Hôtelières Suisses, au micro de Pierre Jenny.
Tailler la route en Suisse, c’est facile ! La route est un lien, une fuite, une liberté et quelques nuisances aussi. Comment notre carte routière s’est-elle dessinée depuis l’Antiquité jusqu’à nos autoroutes ?
Les routes sont un des grands atouts de la république et de l’Empire romain. On en trouve encore de nombreuses traces pavées dans nos paysages du XXIème siècle. La première voie romaine est la célèbre Via Appia, construite en 312 avant notre ère, qui permet le transport de troupes et de marchandises. À partir de cette artère, le réseau routier antique s’étend bientôt aux quatre points cardinaux. Un outil indispensable à l’appétit de conquêtes impériales : la traversée des Alpes devient un enjeu stratégique et ces voies romaines creusent leur sillon dans le territoire des Helvètes. Un territoire morcelé qui ne ressemble en rien à la Suisse d’aujourd’hui.
Avec l’archéologue et historien, Laurent Flutsch, au micro de Pierre Jenny.
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une nouvelle émission passionnante pour tous les francophones. Merci la Suisse ! Rigueur et qualité sont au rendez-vous.
Quel parti pris! La journaliste qui s'est innocemment muée en militante ne remet jamais en question la rhétorique arabe ( colonie quand on s'installe sur sa propre terre? territoires palestiniens ou Judée, étymologiquement "Terre des Juifs "?, etc... ). Un peu plus de culture historique et d'équilibre dans ses prisés de position auraient rendu cette série plus digne d'intérêt. Encore un peu de travail et de professionnalisme ! Dommage.
Juste excellent . Il y a un réel travaille derrière et un e volonté d'informer le publique.