Antoine LiltiChaire Histoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleCollège de FranceAnnée 2025-2026Conférence - Darrin McMahon : Les paradoxes de l'égalité : histoire d'un idéal insaisissableDarrin McMahonDartmouth, USARésuméLes historiens ont souvent considéré que l'égalité, en tant qu'idéal politique moderne, avait été inventée au XVIIIe siècle. Il ne fait aucun doute que l'âge des Lumières et des révolutions fut une étape majeure dans la réflexion collective sur l'égalité. Et pourtant, si l'on tient compte de la longue durée intellectuelle, il apparaît clairement que l'égalité n'était en aucun cas un concept nouveau au XVIIIe siècle, ni en « Occident » ni dans de nombreuses traditions religieuses du monde. L'examen du passé long et complexe de l'égalité avant le XVIIIe siècle nous oblige à nous confronter aux usages différents de la notion d'égalité et à constater que celle-ci a souvent coexisté avec la hiérarchie et l'exclusion, et qu'elle a même régulièrement servi de prémisse fondamentale à celles-ci. Après avoir exposé certains aspects de ce passé, McMahon discutera de la manière dont les grandes révolutions du XVIIIe siècle en Amérique, en France et à Saint-Domingue, ont bouleversé les conceptions de l'égalité, avant que celles-ci reviennent, par la suite, à des schémas familiers.
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 6Colloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Table ronde : De la dette à la crise contemporaineTable ronde animée par Stéphane Pair, France Info, avec la participation d'Éric Monnet, EHESS, Denis Cogneau, IRD, EHESS et PSE, et Jean-Marie Théodat, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.Stéphane PairFrance InfoÉric MonnetEHESS et PSEDenis CogneauIRD, EHESS et PSEJean-Marie ThéodatUniversité Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 5Colloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Table ronde : Mémoires et réparationsTable ronde animée par Myriam Cottias, CNRS, CIRESC, avec la participation de Catherine Porter, New York Times, Magali Bessone, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, et Jhon Picard Byron, université d'État d'Haïti.Myriam CottiasCNRS, CIRESCCatherine Porter"New York Times"Magali BessoneUniversité Paris 1 Panthéon SorbonneJhon Picard ByronUniversité d'État d'Haïti
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Colloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Lyonel Trouillot : La révolution haïtienne et l'Occident : la fabrique d'un non-événementLyonel Trouillot
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 4 : Indemnités et indemnisésColloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Jessica Balguy : Réparations, compensations, indemnités : l'idée de justice au lendemain de l'abolition de 1848 à partir du cas de la MartiniqueJessica BalguyCarnegie Mellon University
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 4 : Indemnités et indemnisésColloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Sibylle Fourcaud : Dette morale et droits sociaux : distinguer les compensations politiques sous la RestaurationSibylle FourcaudSciences Po Paris
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 4 : Indemnités et indemnisésColloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Alexia M. Yates : Indemnitaires et obligataires : les mécanismes et la signification des emprunts haïtiens au XIXe siècleAlexia M. YatesEuropean University Institute
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 4 : Indemnités et indemnisésColloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Mathilde Ackermann : Ambiguïtés raciales postcoloniales : l'occultation de la notion de « race » dans le processus d'indemnisation haïtienne de 1825Mathilde AckermannEHESS
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 3 : Le prix de la souveraineté (1825)Colloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Pierre Buteau : L'État et la paysannerie en regard de la dette de l'indemnitéPierre ButeauSociété Haïtienne d'Histoire, de Géographie et de Géologie
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 3 : Le prix de la souveraineté (1825)Colloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Arielle Alterwaite : L'enchère de la souveraineté : l'indemnité haïtienne de 1825 dans un contexte financier mondialArielle AlterwaiteUniversity of Pennsylvania
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 3 : Le prix de la souveraineté (1825)Colloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Michael Kwass : Une histoire alternative de l'ordonnance du 17 avril 1825 : l'opposition haïtienne au demi-droitMichael KwassJohns Hopkins University
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 3 : Le prix de la souveraineté (1825)Colloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Gusti-Klara Gaillard-Pourchet : La dette de l'indépendance : le prix de la liberté générale de 1793/1794Gusti-Klara Gaillard-PourchetUniversité d'État d'Haïti
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 2Colloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Table ronde : L'indépendance d'Haïti : une histoire intellectuelleTable ronde animée par Antoine Lilti, Collège de France, avec la participation de Marlene Daut, Yale University, Délide Joseph, Université de la Guyane, et Chelsea B. Stieber, Tulane University.Intervenant(s)Antoine LiltiProfesseur du Collège de FranceMarlene DautYale UniversityDélide JosephUniversité de la GuyaneChelsea B. StieberTulane University
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 1 : De la colonie de Saint-Domingue à la République d'HaïtiColloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Jean-Alix René : L'opposition vivres/denrées : les fondements de l'État en HaïtiJean-Alix RenéUniversité d'État d'Haïti
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 1 : De la colonie de Saint-Domingue à la République d'HaïtiColloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Manuel Covo : La Révolution haïtienne : histoires et historiographiesManuel CovoUniversity of California, Santa Barbara
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Séance 1 : De la colonie de Saint-Domingue à la République d'HaïtiColloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Dominique Rogers : Saint-Domingue à l'aube de la RévolutionDominique RogersUniversité des Antilles
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Colloque - Haïti, 1825 : de l'indépendance à la dette - Antoine Lilti : IntroductionColloque organisé par Antoine Lilti, Arnaud Orain, Dominique Rogers et Cécile Vidal.Avec le soutien de la Fondation Hugot.En 1825, la France imposa par la force à la république haïtienne un traité par lequel, en échange de la reconnaissance de son indépendance, Haïti s'engageait à payer 150 millions de francs d'indemnités aux anciens propriétaires de Saint-Domingue, ayant quitté l'île au cours de la Révolution. Une somme dont l'État haïtien n'a pu s'acquitter qu'en empruntant aux banques françaises. Cet emprunt colossal, qu'il mit des décennies à rembourser, pesa lourdement sur son histoire.Cet épisode reste mal connu, notamment en France. En 2022, le New York Times a publié une longue enquête sur cette « double dette » et son coût dramatique pour le développement d'Haïti, sous le titre The Ransom, mais les résultats ont été peu relayés en France même. Plus généralement, c'est toute l'histoire de la Révolution haïtienne, depuis la révolte des esclaves de Saint-Domingue en 1791 jusqu' à la déclaration d'indépendance d'Haïti en 1804, sous la houlette de Jean-Jacques Dessalines, qui reste insuffisamment connue, au-delà de la figure de Toussaint Louverture, et en dépit des nombreux et importants travaux publiés ces dernières décennies de part et d'autre de l'Atlantique. Et il en est de même pour l'histoire d'Haïti après son indépendance, en particulier durant les premières décennies de formation du nouvel État.Le colloque international, qui se tiendra au Collège de France les 12, 13 et 14 juin 2025, répond à un triple objectif. Il s'agit, d'une part, de faire le point sur l'épisode de 1825, avec les meilleurs spécialistes de la question, pour comprendre la façon dont les indemnités ont été calculées, puis versées, le contexte dans lequel elles ont été imposées à Haïti, les conséquences qu'elles ont eues, à court et long termes, sur la société, l'économie et la politique haïtiennes, ainsi que les conditions commerciales qui les accompagnaient et qui sont parfois négligées. Plusieurs communications permettront aussi de comprendre ces enjeux dans le cadre plus large des secours apportés aux réfugiés domingois ou des indemnités accordées aux anciens propriétaires d'esclaves après l'abolition définitive de l'esclavage dans l'empire français, par exemple à la Martinique en 1849.D'autre part, le colloque élargira la perspective pour présenter au public une synthèse des travaux les plus récents sur Saint-Domingue avant et pendant la révolution, avec un éclairage particulier sur l'histoire intellectuelle d'Haïti au XIXe siècle, un domaine aujourd'hui en plein essor. Enfin, nous aborderons les enjeux contemporains, liés à la mémoire des événements de 1825, aux demandes de réparation formulées à plusieurs reprises, notamment par le président haïtien Jean-Bertrand Aristide en 2003, et à la situation politique actuelle.Ce colloque, qui réunira une trentaine de participants sur trois jours, venant d'Haïti, de la Caraïbe, des États-Unis et d'Europe, sera aussi accompagné d'un événement culturel, à travers la lecture de certaines scènes de La Tragédie du roi Christophe d'Aimé Césaire. L'ensemble permettra de jeter une lumière nouvelle sur l'histoire d'Haïti et sur ses relations avec la France.
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Conférence - David Bell : Vers une nouvelle histoire des Lumières : La revanche des souverainsIntervenant : David BellProfesseur, Université de Princeton, département HistoireRésuméCette dernière conférence changera de cap pour examiner les efforts des souverains absolutistes pour tirer profit du nouveau monde intellectuel ayant émergé au XVIIIe siècle, en s'appropriant de « l'entreprise des Lumières ». Je me concentrerai sur la figure emblématique de la tsarine Catherine II, pour montrer comment la nouvelle « science de la société » de l'époque a encouragé plusieurs souverains à nourrir l'ambition de remodeler la société à leur gré, tout en créant des sujets d'une forme nouvelle.David BellDavid Bell est né à New York City en 1961. Après des études à Harvard et à l'École normale supérieure (rue d'Ulm), il a obtenu un doctorat en histoire française à Princeton. Spécialiste de l'époque des Lumières et des révolutions atlantiques, il a enseigné aux universités de Yale et de Johns Hopkins, où il a été doyen pendant trois ans. Depuis 2010, il occupe la chaire Lapidus en histoire des révolutions à Princeton. Il est l'auteur de sept livres, dont deux ont été traduits en français. Membre de l'American Academy of Arts and Sciences et membre correspondant de la British Academy, il a dirigé le Shelby Cullom Davis Center for Historical Studies à Princeton de 2020 à 2024. Il écrit régulièrement pour The New York Review of Books et, en Europe, pour Le Grand Continent.
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-2025Conférence - David Bell : Vers une nouvelle histoire des Lumières : À la recherche de soiIntervenant : David BellProfesseur, Université de Princeton, département HistoireRésuméL'idée que l'individu était susceptible de se cultiver a également attiré l'attention des auteurs du XVIIIᵉ siècle sur le problème de la définition de l'individu, et sur la question de sa capacité à se réinventer. Dans cette conférence, j'examinerai sous cet angle les deux exemples les plus connus, au XVIIIᵉ siècle, de réinvention du « moi » : ceux de Benjamin Franklin et Jean-Jacques Rousseau. En passant, je soulignerai les étranges similarités entre ces deux hommes. Tous deux, nés dans des villes calvinistes, ont fugué à l'adolescence, mené des vies ambulantes, changé de carrière plusieurs fois, enjoint à leurs lecteurs de suivre un certain mode de vie, et ont, enfin, écrit les premières grandes autobiographies modernes.David BellDavid Bell est né à New York City en 1961. Après des études à Harvard et à l'École normale supérieure (rue d'Ulm), il a obtenu un doctorat en histoire française à Princeton. Spécialiste de l'époque des Lumières et des révolutions atlantiques, il a enseigné aux universités de Yale et de Johns Hopkins, où il a été doyen pendant trois ans. Depuis 2010, il occupe la chaire Lapidus en histoire des révolutions à Princeton. Il est l'auteur de sept livres, dont deux ont été traduits en français. Membre de l'American Academy of Arts and Sciences et membre correspondant de la British Academy, il a dirigé le Shelby Cullom Davis Center for Historical Studies à Princeton de 2020 à 2024. Il écrit régulièrement pour The New York Review of Books et, en Europe, pour Le Grand Continent.
Antoine LiltiCollège de FranceHistoire des Lumières, XVIIIe-XXIe siècleAnnée 2024-202511 - Au nom de l'universel : crises et héritages - L'invention d'un universalisme républicain