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Histoire des systèmes de pensée - Michel Foucault
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Histoire des systèmes de pensée - Michel Foucault

Author: Collège de France

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Description

La chaire Histoire des systèmes de pensée est créée en novembre 1969 sur proposition de Jules Vuillemin, professeur du Collège de France de 1962 à 1990. Michel Foucault s'était lié avec lui quelques années plus tôt, lorsqu'il avait accepté d'enseigner la psychologie dans le département de philosophie de l'université de Clermont-Ferrand, dont Vuillemin était alors le directeur. En proposant la création de cette nouvelle chaire, Jules Vuillemin se fait alors le relais de la volonté de Jean Hyppolite, décédé l'année précédente sans avoir pu présenter Foucault, dont il était proche, au Collège de France.

En 1969, Michel Foucault est un philosophe auréolé du succès populaire de ses derniers livres Les Mots et les Choses et L'Archéologie du savoir, qui vient de prendre la direction du département de philosophie du jeune Centre universitaire expérimental de Vincennes. Suivant la tradition du Collège de France, il adresse à l'ensemble des professeurs une plaquette pour exposer ses Titres et Travaux, esquisser les grandes lignes de ses enseignements à venir et justifier l'intitulé de la chaire. Par la suite, Jules Vuillemin présente à l'assemblée des professeurs du Collège de France deux rapports soutenant la création de la chaire pour Michel Foucault. Le premier rapport, constitué à partir de celui que Jean Hyppolite avait lui-même établi, est exposé lors de l'assemblée du 30 novembre 1969. Il vise à défendre la création de la chaire au travers de « la nouveauté et l'entreprise qu'elle instituerait », en la situant dans « la tradition de la philosophie, en général et, plus particulièrement au Collège de France ». Il inscrit la nouvelle chaire dans la continuité de « la tradition non cartésienne » développée par Henri Bergson, Maurice Merleau-Ponty, et Jean Hyppolite, sans mentionner le candidat. Le vote a lieu le jour même et la chaire est créée à une majorité de vingt-cinq voix sur quarante-six. Un nouveau scrutin est organisé à l'occasion de l'assemblée des professeurs du 12 avril 1970 afin de désigner le titulaire de cette nouvelle chaire. Jules Vuillemin y présente un nouveau rapport mettant nommément Foucault à l'honneur et revenant longuement sur son œuvre qui suggérait « qu'on pouvait infléchir l'histoire de la pensée vers l'étude des systèmes qui, plutôt que des sciences ou rhapsodies d'opinions, forment des savoirs et qui se trouvent investis dans des institutions, des techniques et des comportements ». Après le dépouillement des trente-neuf bulletins, vingt-quatre sont favorables. Michel Foucault est élu au Collège de France.

Le 2 décembre 1970, Michel Foucault prononce sa leçon inaugurale qui sera publiée deux mois plus tard sous le titre L'Ordre du discours. Le philosophe y explore les relations entre pouvoir, savoirs et discours, en mettant en lumière les mécanismes par lesquels le discours est contrôlé, sélectionné, organisé et diffusé dans la société. Il décrit le discours à la fois comme moyen de pouvoir et comme espace de résistance, régulé par des règles et des institutions qui déterminent ce qui peut être dit, par qui, et comment. Il dessine alors un programme de recherche et d'enseignement dans lequel il propose une méthode à la fois critique et généalogique. Ces quatorze années passées au Collège de France seront les témoins des engagements de Foucault tout autant que de l'évolution de ses recherches. Chaque semaine, d'abord le mercredi en fin d'après-midi, puis le matin à partir de 1976, Foucault donnera ses cours qui aboutiront à la publication de Surveiller et punir en 1975 et La Volonté de savoir un an plus tard. L'année 1980 verra son enseignement, formé jusqu'alors d'analyses contemporaines en prise avec l'actualité politique, se muer en lectures méticuleuses et en commentaires d'auteurs antiques. Ce seront les années d'étude des « techniques de soi », qui donneront naissance aux deux derniers tomes d'Histoire de la sexualité publiés peu avant sa mort.

Michel Foucault occupe la chaire Histoire des systèmes de pensée jusqu'à son décès en 1984. Ses cours au Collège de France, enregistrés par de nombreux auditeurs, feront l'objet d'une édition complète de 1997 à 2015, et continuent de susciter de nombreux travaux.

Biographie

Michel Foucault est un philosophe français, né le 15 octobre 1926 à Poitiers. Refusant les études de médecine que son père chirurgien imaginait pour lui, il étudie la philosophie et la psychologie à l'École normale supérieure de la rue d'Ulm à partir de 1946. Il obtient l'agrégation de philosophie en 1951 et un premier poste d'assistant de psychologie à la faculté des lettres de Lille l'année suivante.

À partir de 1955, ses affectations dans des pays étrangers, d'abord en Suède à Uppsala, puis en Pologne à Varsovie, et enfin en Allemagne à Hambourg, sont l'occasion de la rédaction de sa thèse de doctorat qui sera présentée par Daniel Lagache et Georges Canguilhem. Ce dernier le recommande auprès de Jules Vuillemin, alors directeur du département de philosophie de l'université de Clermont-Ferrand, où Michel Foucault ira enseigner la psychologie à partir de 1961. Sa thèse est publiée cette même année sous le titre Folie et déraison. Histoire de la folie à l'âge classique. Foucault y décrit l'évolution de la perception et du traitement de la folie, depuis la Renaissance jusqu'au XVIIIe siècle. La publication en 1963 de Naissance de la clinique. Une archéologie du regard médical est l'occasion de poursuivre le travail engagé au travers de l'examen de la transformation de la médecine à la fin du XVIIIe siècle, en particulier la naissance de la médecine clinique et son influence sur la perception des corps et les maladies. La reconnaissance du grand public arrive en 1966 avec Les Mots et les Choses. Une archéologie des sciences humaines, véritable succès de librairie. Foucault y explore les sciences humaines à travers les siècles, en analysant les ruptures épistémologiques qui ont marqué la pensée occidentale. Il élabore une historicisation des conditions de possibilité du savoir.

Afin de s'éloigner des polémiques et de l'effervescence provoquées par son dernier livre, Michel Foucault accepte, la même année, un poste à l'université de Tunis. C'est la première fois qu'il occupe une chaire de philosophie. Il ressent la nécessité d'un livre pour expliquer sa recherche et tenter de déterminer les traits communs à ses trois derniers ouvrages. Cela sera L'Archéologie du savoir, édité en 1969, dans lequel il théorise une méthodologie qu'il va nommer « archéologie ». Il s'agit d'une analyse des discours et des pratiques discursives d'une époque donnée pour en déterminer les conditions d'émergence. Il propose un cadre pour comprendre comment les savoirs se forment et se transforment à partir de la constitution de nouveaux objets. Ce livre clôt ces premiers travaux dans lesquels Michel Foucault problématise le moment où l'homme devient l'objet d'une science positive.

Ce nouveau séjour à l'étranger empêche Michel Foucault d'assister aux événements de Mai 68. Par la suite, il accepte de participer à la création du Centre universitaire expérimental de Vincennes. Il rentre d'ailleurs en France à la fin d'octobre 1968 pour prendre la direction du département de philosophie de cette nouvelle université. Il y restera à peine plus d'un an. En effet, Michel Foucault est élu professeur du Collège de France sur la chaire Histoire des systèmes de pensée en avril 1970. Sa leçon inaugurale, prononcée le 2 décembre 1970, paraît l'année suivante sous le titre L'Ordre du discours. Michel Foucault y prolonge des intuitions présentes dans son précédent ouvrage. En pressentant les rapports de force des conditions discursives de constitution des savoirs, ce livre ouvre vers la généalogie des pouvoirs.

Ses premières années de cours au Collège de France trouvent une forme d'aboutissement dans la publication de Surveiller et punir en 1975. Michel Foucault y examine l'histoire des systèmes pénaux, en se concentrant sur la transition des châtiments corporels publics aux systèmes de surveillance et de discipline modernes. Il analyse le rôle des prisons dans le contrôle social et l'émergence des sociétés disciplinaires. Cette nouvelle conception du pouvoir passe par l'étude des pratiques judiciaires et des techniques de gouvernement comme matrices des savoirs.

Pour Michel Foucault, cette période est aussi celle des engagements politiques. Si, à l'instar de nombreux étudiants de l'École normale supérieure à la même époque, Foucault avait brièvement eu sa carte au Parti communiste français dans les années 1950, les années 1970 sont celles des engagements militants réels, au travers de pétitions, de déclarations publiques de soutien à des militants, mais surtout du Groupe d'information sur les prisons, porté notamment par l'historien Pierre Vidal-Naquet et le résistant Jean-Marie Domenach.

En 1976, la parution de La Volonté de savoir prolonge ses travaux précédents. Premier tome d'Histoire de la sexualité, il examine comment les discours sur la sexualité ont été utilisés pour exercer un contrôle sur les individus depuis le XIXe siècle. Foucault réinscrit la sexualité comme enjeu de pouvoir crucial dans les sociétés modernes. Cependant, à partir de 1980, la sexualité l'intéresse non plus comme vecteur de techniques de conduite des hommes, mais comme dimension d'existence depuis laquelle un sujet se pose la question de la manière dont il doit se conduire lui-même et s'impose à lui-même des exercices pour mettre en forme son existence. Comme en témoignent ses cours au Collège de France, cette dernière période est celle de la problématisation du sujet. Les deux tomes suivants d'Histoire de la sexualité ne paraissent qu'en 1984. L'Usage des plaisirs et Le Souci de soi abandonnent l'ambition première d'une histoire du dispositif moderne de la sexualité occidentale. À

108 Episodes
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Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1983-1984 Cours 9 - Le Gouvernement de soi et des autres : le courage de la vérité Date : 28 mars 1984 ------ Le cours intitulé « Le courage de la vérité » est le dernier que Michel Foucault aura prononcé au Collège de France, de février à mars 1984. Il meurt quelques mois plus tard, le 25 juin. Ce contexte invite à entendre dans ces leçons un testament philosophique, d'autant plus que le thème de la mort est très présent, notamment à travers une relecture des dernières paroles de Socrate (« Criton, nous devons un coq à Esculape ! »), que Foucault, avec G. Dumézil, comprend comme l'expression d'une profonde gratitude envers la philosophie, qui guérit de la seule maladie grave : celle des opinions fausses et des préjugés. Ce cours poursuit et radicalise des analyses menées l'année précédente. Il s'agissait alors d'interroger la fonction du « dire-vrai » en politique, afin d'établir, pour la démocratie, un certain nombre de conditions éthiques irréductibles aux règles formelles du consensus : courage et conviction. Avec les cyniques, cette manifestation du vrai ne s'inscrit plus simplement à travers une prise de parole risquée, mais dans l'épaisseur même de l'existence. Foucault propose en effet une étude décapante du cynisme ancien comme philosophie pratique, athlétisme de la vérité, provocation publique, souveraineté ascétique. Le scandale de la vraie vie est alors construit comme s'opposant au platonisme et à son monde transcendant de Formes intelligibles. « Il n'y a pas d'instauration de la vérité sans une position essentielle de l'altérité. La vérité, ce n'est jamais le même. Il ne peut y avoir de vérité que dans la forme de l'autre monde et de la vie autre. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1983-1984 Cours 6 - Le Gouvernement de soi et des autres : le courage de la vérité Date : 7 mars 1984 ------ Le cours intitulé « Le courage de la vérité » est le dernier que Michel Foucault aura prononcé au Collège de France, de février à mars 1984. Il meurt quelques mois plus tard, le 25 juin. Ce contexte invite à entendre dans ces leçons un testament philosophique, d'autant plus que le thème de la mort est très présent, notamment à travers une relecture des dernières paroles de Socrate (« Criton, nous devons un coq à Esculape ! »), que Foucault, avec G. Dumézil, comprend comme l'expression d'une profonde gratitude envers la philosophie, qui guérit de la seule maladie grave : celle des opinions fausses et des préjugés. Ce cours poursuit et radicalise des analyses menées l'année précédente. Il s'agissait alors d'interroger la fonction du « dire-vrai » en politique, afin d'établir, pour la démocratie, un certain nombre de conditions éthiques irréductibles aux règles formelles du consensus : courage et conviction. Avec les cyniques, cette manifestation du vrai ne s'inscrit plus simplement à travers une prise de parole risquée, mais dans l'épaisseur même de l'existence. Foucault propose en effet une étude décapante du cynisme ancien comme philosophie pratique, athlétisme de la vérité, provocation publique, souveraineté ascétique. Le scandale de la vraie vie est alors construit comme s'opposant au platonisme et à son monde transcendant de Formes intelligibles. « Il n'y a pas d'instauration de la vérité sans une position essentielle de l'altérité. La vérité, ce n'est jamais le même. Il ne peut y avoir de vérité que dans la forme de l'autre monde et de la vie autre. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1983-1984 Cours 5 - Le Gouvernement de soi et des autres : le courage de la vérité Date : 29 février 1984 ------ Le cours intitulé « Le courage de la vérité » est le dernier que Michel Foucault aura prononcé au Collège de France, de février à mars 1984. Il meurt quelques mois plus tard, le 25 juin. Ce contexte invite à entendre dans ces leçons un testament philosophique, d'autant plus que le thème de la mort est très présent, notamment à travers une relecture des dernières paroles de Socrate (« Criton, nous devons un coq à Esculape ! »), que Foucault, avec G. Dumézil, comprend comme l'expression d'une profonde gratitude envers la philosophie, qui guérit de la seule maladie grave : celle des opinions fausses et des préjugés. Ce cours poursuit et radicalise des analyses menées l'année précédente. Il s'agissait alors d'interroger la fonction du « dire-vrai » en politique, afin d'établir, pour la démocratie, un certain nombre de conditions éthiques irréductibles aux règles formelles du consensus : courage et conviction. Avec les cyniques, cette manifestation du vrai ne s'inscrit plus simplement à travers une prise de parole risquée, mais dans l'épaisseur même de l'existence. Foucault propose en effet une étude décapante du cynisme ancien comme philosophie pratique, athlétisme de la vérité, provocation publique, souveraineté ascétique. Le scandale de la vraie vie est alors construit comme s'opposant au platonisme et à son monde transcendant de Formes intelligibles. « Il n'y a pas d'instauration de la vérité sans une position essentielle de l'altérité. La vérité, ce n'est jamais le même. Il ne peut y avoir de vérité que dans la forme de l'autre monde et de la vie autre. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1983-1984 Cours 4 - Le Gouvernement de soi et des autres : le courage de la vérité Date : 22 février 1984 ------ Le cours intitulé « Le courage de la vérité » est le dernier que Michel Foucault aura prononcé au Collège de France, de février à mars 1984. Il meurt quelques mois plus tard, le 25 juin. Ce contexte invite à entendre dans ces leçons un testament philosophique, d'autant plus que le thème de la mort est très présent, notamment à travers une relecture des dernières paroles de Socrate (« Criton, nous devons un coq à Esculape ! »), que Foucault, avec G. Dumézil, comprend comme l'expression d'une profonde gratitude envers la philosophie, qui guérit de la seule maladie grave : celle des opinions fausses et des préjugés. Ce cours poursuit et radicalise des analyses menées l'année précédente. Il s'agissait alors d'interroger la fonction du « dire-vrai » en politique, afin d'établir, pour la démocratie, un certain nombre de conditions éthiques irréductibles aux règles formelles du consensus : courage et conviction. Avec les cyniques, cette manifestation du vrai ne s'inscrit plus simplement à travers une prise de parole risquée, mais dans l'épaisseur même de l'existence. Foucault propose en effet une étude décapante du cynisme ancien comme philosophie pratique, athlétisme de la vérité, provocation publique, souveraineté ascétique. Le scandale de la vraie vie est alors construit comme s'opposant au platonisme et à son monde transcendant de Formes intelligibles. « Il n'y a pas d'instauration de la vérité sans une position essentielle de l'altérité. La vérité, ce n'est jamais le même. Il ne peut y avoir de vérité que dans la forme de l'autre monde et de la vie autre. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1983-1984 Cours 3 - Le Gouvernement de soi et des autres : le courage de la vérité Date : 15 février 1984 ------ Le cours intitulé « Le courage de la vérité » est le dernier que Michel Foucault aura prononcé au Collège de France, de février à mars 1984. Il meurt quelques mois plus tard, le 25 juin. Ce contexte invite à entendre dans ces leçons un testament philosophique, d'autant plus que le thème de la mort est très présent, notamment à travers une relecture des dernières paroles de Socrate (« Criton, nous devons un coq à Esculape ! »), que Foucault, avec G. Dumézil, comprend comme l'expression d'une profonde gratitude envers la philosophie, qui guérit de la seule maladie grave : celle des opinions fausses et des préjugés. Ce cours poursuit et radicalise des analyses menées l'année précédente. Il s'agissait alors d'interroger la fonction du « dire-vrai » en politique, afin d'établir, pour la démocratie, un certain nombre de conditions éthiques irréductibles aux règles formelles du consensus : courage et conviction. Avec les cyniques, cette manifestation du vrai ne s'inscrit plus simplement à travers une prise de parole risquée, mais dans l'épaisseur même de l'existence. Foucault propose en effet une étude décapante du cynisme ancien comme philosophie pratique, athlétisme de la vérité, provocation publique, souveraineté ascétique. Le scandale de la vraie vie est alors construit comme s'opposant au platonisme et à son monde transcendant de Formes intelligibles. « Il n'y a pas d'instauration de la vérité sans une position essentielle de l'altérité. La vérité, ce n'est jamais le même. Il ne peut y avoir de vérité que dans la forme de l'autre monde et de la vie autre. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1983-1984 Cours 2 - Le Gouvernement de soi et des autres : le courage de la vérité Date : 8 février 1984 ------ Le cours intitulé « Le courage de la vérité » est le dernier que Michel Foucault aura prononcé au Collège de France, de février à mars 1984. Il meurt quelques mois plus tard, le 25 juin. Ce contexte invite à entendre dans ces leçons un testament philosophique, d'autant plus que le thème de la mort est très présent, notamment à travers une relecture des dernières paroles de Socrate (« Criton, nous devons un coq à Esculape ! »), que Foucault, avec G. Dumézil, comprend comme l'expression d'une profonde gratitude envers la philosophie, qui guérit de la seule maladie grave : celle des opinions fausses et des préjugés. Ce cours poursuit et radicalise des analyses menées l'année précédente. Il s'agissait alors d'interroger la fonction du « dire-vrai » en politique, afin d'établir, pour la démocratie, un certain nombre de conditions éthiques irréductibles aux règles formelles du consensus : courage et conviction. Avec les cyniques, cette manifestation du vrai ne s'inscrit plus simplement à travers une prise de parole risquée, mais dans l'épaisseur même de l'existence. Foucault propose en effet une étude décapante du cynisme ancien comme philosophie pratique, athlétisme de la vérité, provocation publique, souveraineté ascétique. Le scandale de la vraie vie est alors construit comme s'opposant au platonisme et à son monde transcendant de Formes intelligibles. « Il n'y a pas d'instauration de la vérité sans une position essentielle de l'altérité. La vérité, ce n'est jamais le même. Il ne peut y avoir de vérité que dans la forme de l'autre monde et de la vie autre. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1983-1984 Cours 1 - Le Gouvernement de soi et des autres : le courage de la vérité Date : 1er février 1984 ------ Le cours intitulé « Le courage de la vérité » est le dernier que Michel Foucault aura prononcé au Collège de France, de février à mars 1984. Il meurt quelques mois plus tard, le 25 juin. Ce contexte invite à entendre dans ces leçons un testament philosophique, d'autant plus que le thème de la mort est très présent, notamment à travers une relecture des dernières paroles de Socrate (« Criton, nous devons un coq à Esculape ! »), que Foucault, avec G. Dumézil, comprend comme l'expression d'une profonde gratitude envers la philosophie, qui guérit de la seule maladie grave : celle des opinions fausses et des préjugés. Ce cours poursuit et radicalise des analyses menées l'année précédente. Il s'agissait alors d'interroger la fonction du « dire-vrai » en politique, afin d'établir, pour la démocratie, un certain nombre de conditions éthiques irréductibles aux règles formelles du consensus : courage et conviction. Avec les cyniques, cette manifestation du vrai ne s'inscrit plus simplement à travers une prise de parole risquée, mais dans l'épaisseur même de l'existence. Foucault propose en effet une étude décapante du cynisme ancien comme philosophie pratique, athlétisme de la vérité, provocation publique, souveraineté ascétique. Le scandale de la vraie vie est alors construit comme s'opposant au platonisme et à son monde transcendant de Formes intelligibles. « Il n'y a pas d'instauration de la vérité sans une position essentielle de l'altérité. La vérité, ce n'est jamais le même. Il ne peut y avoir de vérité que dans la forme de l'autre monde et de la vie autre. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1982-1983 Cours 10 - Le Gouvernement de soi et des autres Date : 9 mars 1983 ------ Le cours que Michel Foucault prononce en 1983 au Collège de France inaugure une recherche sur la notion de parrêsia. Ce faisant, Michel Foucault poursuit son travail de relecture de la philosophie antique. À travers l'étude de cette notion (le dire-vrai, le franc-parler), Foucault réinterroge la citoyenneté grecque, en montrant comment le courage de la vérité constitue le fondement éthique oublié de la démocratie athénienne. Il décrit encore la manière dont, avec la décadence des cités, le courage de la vérité se transforme et devient une adresse personnelle à l'âme du Prince, donnant de la septième lettre de Platon une lecture neuve. De nombreux topoi de la philosophie antique se trouvent revisités : la figure platonicienne du philosophe-roi, la condamnation de l'écriture, le refus par Socrate de l'engagement. Dans ce cours, Foucault construit une figure du philosophe, en laquelle il se reconnaît : en relisant les penseurs grecs, c'est sa propre inscription dans la modernité philosophique qu'il assure, c'est sa propre fonction qu'il problématise, c'est son mode de penser et d'être qu'il définit. « La philosophie moderne, c'est une pratique qui fait, dans son rapport à la politique, l'épreuve de sa réalité. C'est une pratique qui trouve, dans la critique de l'illusion, du leurre, de la tromperie, de la flatterie, sa fonction de vérité. C'est enfin une pratique qui trouve dans la transformation du sujet par lui-même et du sujet par l'autre [son objet d']exercice de sa pratique. La philosophie comme extériorité par rapport à une politique qui en constitue l'épreuve de réalité, la philosophie comme critique par rapport à un domaine d'illusion qui la met au défi de se constituer comme discours vrai, la philosophie comme ascèse, c'est-à-dire comme constitution du sujet par lui-même, c'est cela qui constitue l'être moderne de la philosophie. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1982-1983 Cours 9 - Le Gouvernement de soi et des autres Date : 2 mars 1983 ------ Le cours que Michel Foucault prononce en 1983 au Collège de France inaugure une recherche sur la notion de parrêsia. Ce faisant, Michel Foucault poursuit son travail de relecture de la philosophie antique. À travers l'étude de cette notion (le dire-vrai, le franc-parler), Foucault réinterroge la citoyenneté grecque, en montrant comment le courage de la vérité constitue le fondement éthique oublié de la démocratie athénienne. Il décrit encore la manière dont, avec la décadence des cités, le courage de la vérité se transforme et devient une adresse personnelle à l'âme du Prince, donnant de la septième lettre de Platon une lecture neuve. De nombreux topoi de la philosophie antique se trouvent revisités : la figure platonicienne du philosophe-roi, la condamnation de l'écriture, le refus par Socrate de l'engagement. Dans ce cours, Foucault construit une figure du philosophe, en laquelle il se reconnaît : en relisant les penseurs grecs, c'est sa propre inscription dans la modernité philosophique qu'il assure, c'est sa propre fonction qu'il problématise, c'est son mode de penser et d'être qu'il définit. « La philosophie moderne, c'est une pratique qui fait, dans son rapport à la politique, l'épreuve de sa réalité. C'est une pratique qui trouve, dans la critique de l'illusion, du leurre, de la tromperie, de la flatterie, sa fonction de vérité. C'est enfin une pratique qui trouve dans la transformation du sujet par lui-même et du sujet par l'autre [son objet d']exercice de sa pratique. La philosophie comme extériorité par rapport à une politique qui en constitue l'épreuve de réalité, la philosophie comme critique par rapport à un domaine d'illusion qui la met au défi de se constituer comme discours vrai, la philosophie comme ascèse, c'est-à-dire comme constitution du sujet par lui-même, c'est cela qui constitue l'être moderne de la philosophie. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1982-1983 Cours 8 - Le Gouvernement de soi et des autres Date : 23 février 1983 ------ Le cours que Michel Foucault prononce en 1983 au Collège de France inaugure une recherche sur la notion de parrêsia. Ce faisant, Michel Foucault poursuit son travail de relecture de la philosophie antique. À travers l'étude de cette notion (le dire-vrai, le franc-parler), Foucault réinterroge la citoyenneté grecque, en montrant comment le courage de la vérité constitue le fondement éthique oublié de la démocratie athénienne. Il décrit encore la manière dont, avec la décadence des cités, le courage de la vérité se transforme et devient une adresse personnelle à l'âme du Prince, donnant de la septième lettre de Platon une lecture neuve. De nombreux topoi de la philosophie antique se trouvent revisités : la figure platonicienne du philosophe-roi, la condamnation de l'écriture, le refus par Socrate de l'engagement. Dans ce cours, Foucault construit une figure du philosophe, en laquelle il se reconnaît : en relisant les penseurs grecs, c'est sa propre inscription dans la modernité philosophique qu'il assure, c'est sa propre fonction qu'il problématise, c'est son mode de penser et d'être qu'il définit. « La philosophie moderne, c'est une pratique qui fait, dans son rapport à la politique, l'épreuve de sa réalité. C'est une pratique qui trouve, dans la critique de l'illusion, du leurre, de la tromperie, de la flatterie, sa fonction de vérité. C'est enfin une pratique qui trouve dans la transformation du sujet par lui-même et du sujet par l'autre [son objet d']exercice de sa pratique. La philosophie comme extériorité par rapport à une politique qui en constitue l'épreuve de réalité, la philosophie comme critique par rapport à un domaine d'illusion qui la met au défi de se constituer comme discours vrai, la philosophie comme ascèse, c'est-à-dire comme constitution du sujet par lui-même, c'est cela qui constitue l'être moderne de la philosophie. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1982-1983 Cours 7 - Le Gouvernement de soi et des autres Date : 16 février 1983 ------ Le cours que Michel Foucault prononce en 1983 au Collège de France inaugure une recherche sur la notion de parrêsia. Ce faisant, Michel Foucault poursuit son travail de relecture de la philosophie antique. À travers l'étude de cette notion (le dire-vrai, le franc-parler), Foucault réinterroge la citoyenneté grecque, en montrant comment le courage de la vérité constitue le fondement éthique oublié de la démocratie athénienne. Il décrit encore la manière dont, avec la décadence des cités, le courage de la vérité se transforme et devient une adresse personnelle à l'âme du Prince, donnant de la septième lettre de Platon une lecture neuve. De nombreux topoi de la philosophie antique se trouvent revisités : la figure platonicienne du philosophe-roi, la condamnation de l'écriture, le refus par Socrate de l'engagement. Dans ce cours, Foucault construit une figure du philosophe, en laquelle il se reconnaît : en relisant les penseurs grecs, c'est sa propre inscription dans la modernité philosophique qu'il assure, c'est sa propre fonction qu'il problématise, c'est son mode de penser et d'être qu'il définit. « La philosophie moderne, c'est une pratique qui fait, dans son rapport à la politique, l'épreuve de sa réalité. C'est une pratique qui trouve, dans la critique de l'illusion, du leurre, de la tromperie, de la flatterie, sa fonction de vérité. C'est enfin une pratique qui trouve dans la transformation du sujet par lui-même et du sujet par l'autre [son objet d']exercice de sa pratique. La philosophie comme extériorité par rapport à une politique qui en constitue l'épreuve de réalité, la philosophie comme critique par rapport à un domaine d'illusion qui la met au défi de se constituer comme discours vrai, la philosophie comme ascèse, c'est-à-dire comme constitution du sujet par lui-même, c'est cela qui constitue l'être moderne de la philosophie. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1982-1983 Cours 6 - Le Gouvernement de soi et des autres Date : 9 février 1983 ------ Le cours que Michel Foucault prononce en 1983 au Collège de France inaugure une recherche sur la notion de parrêsia. Ce faisant, Michel Foucault poursuit son travail de relecture de la philosophie antique. À travers l'étude de cette notion (le dire-vrai, le franc-parler), Foucault réinterroge la citoyenneté grecque, en montrant comment le courage de la vérité constitue le fondement éthique oublié de la démocratie athénienne. Il décrit encore la manière dont, avec la décadence des cités, le courage de la vérité se transforme et devient une adresse personnelle à l'âme du Prince, donnant de la septième lettre de Platon une lecture neuve. De nombreux topoi de la philosophie antique se trouvent revisités : la figure platonicienne du philosophe-roi, la condamnation de l'écriture, le refus par Socrate de l'engagement. Dans ce cours, Foucault construit une figure du philosophe, en laquelle il se reconnaît : en relisant les penseurs grecs, c'est sa propre inscription dans la modernité philosophique qu'il assure, c'est sa propre fonction qu'il problématise, c'est son mode de penser et d'être qu'il définit. « La philosophie moderne, c'est une pratique qui fait, dans son rapport à la politique, l'épreuve de sa réalité. C'est une pratique qui trouve, dans la critique de l'illusion, du leurre, de la tromperie, de la flatterie, sa fonction de vérité. C'est enfin une pratique qui trouve dans la transformation du sujet par lui-même et du sujet par l'autre [son objet d']exercice de sa pratique. La philosophie comme extériorité par rapport à une politique qui en constitue l'épreuve de réalité, la philosophie comme critique par rapport à un domaine d'illusion qui la met au défi de se constituer comme discours vrai, la philosophie comme ascèse, c'est-à-dire comme constitution du sujet par lui-même, c'est cela qui constitue l'être moderne de la philosophie. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1982-1983 Cours 5 - Le Gouvernement de soi et des autres Date : 2 février 1983 ------ Le cours que Michel Foucault prononce en 1983 au Collège de France inaugure une recherche sur la notion de parrêsia. Ce faisant, Michel Foucault poursuit son travail de relecture de la philosophie antique. À travers l'étude de cette notion (le dire-vrai, le franc-parler), Foucault réinterroge la citoyenneté grecque, en montrant comment le courage de la vérité constitue le fondement éthique oublié de la démocratie athénienne. Il décrit encore la manière dont, avec la décadence des cités, le courage de la vérité se transforme et devient une adresse personnelle à l'âme du Prince, donnant de la septième lettre de Platon une lecture neuve. De nombreux topoi de la philosophie antique se trouvent revisités : la figure platonicienne du philosophe-roi, la condamnation de l'écriture, le refus par Socrate de l'engagement. Dans ce cours, Foucault construit une figure du philosophe, en laquelle il se reconnaît : en relisant les penseurs grecs, c'est sa propre inscription dans la modernité philosophique qu'il assure, c'est sa propre fonction qu'il problématise, c'est son mode de penser et d'être qu'il définit. « La philosophie moderne, c'est une pratique qui fait, dans son rapport à la politique, l'épreuve de sa réalité. C'est une pratique qui trouve, dans la critique de l'illusion, du leurre, de la tromperie, de la flatterie, sa fonction de vérité. C'est enfin une pratique qui trouve dans la transformation du sujet par lui-même et du sujet par l'autre [son objet d']exercice de sa pratique. La philosophie comme extériorité par rapport à une politique qui en constitue l'épreuve de réalité, la philosophie comme critique par rapport à un domaine d'illusion qui la met au défi de se constituer comme discours vrai, la philosophie comme ascèse, c'est-à-dire comme constitution du sujet par lui-même, c'est cela qui constitue l'être moderne de la philosophie. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1982-1983 Cours 4 - Le Gouvernement de soi et des autres Date : 26 janvier 1983 ------ Le cours que Michel Foucault prononce en 1983 au Collège de France inaugure une recherche sur la notion de parrêsia. Ce faisant, Michel Foucault poursuit son travail de relecture de la philosophie antique. À travers l'étude de cette notion (le dire-vrai, le franc-parler), Foucault réinterroge la citoyenneté grecque, en montrant comment le courage de la vérité constitue le fondement éthique oublié de la démocratie athénienne. Il décrit encore la manière dont, avec la décadence des cités, le courage de la vérité se transforme et devient une adresse personnelle à l'âme du Prince, donnant de la septième lettre de Platon une lecture neuve. De nombreux topoi de la philosophie antique se trouvent revisités : la figure platonicienne du philosophe-roi, la condamnation de l'écriture, le refus par Socrate de l'engagement. Dans ce cours, Foucault construit une figure du philosophe, en laquelle il se reconnaît : en relisant les penseurs grecs, c'est sa propre inscription dans la modernité philosophique qu'il assure, c'est sa propre fonction qu'il problématise, c'est son mode de penser et d'être qu'il définit. « La philosophie moderne, c'est une pratique qui fait, dans son rapport à la politique, l'épreuve de sa réalité. C'est une pratique qui trouve, dans la critique de l'illusion, du leurre, de la tromperie, de la flatterie, sa fonction de vérité. C'est enfin une pratique qui trouve dans la transformation du sujet par lui-même et du sujet par l'autre [son objet d']exercice de sa pratique. La philosophie comme extériorité par rapport à une politique qui en constitue l'épreuve de réalité, la philosophie comme critique par rapport à un domaine d'illusion qui la met au défi de se constituer comme discours vrai, la philosophie comme ascèse, c'est-à-dire comme constitution du sujet par lui-même, c'est cela qui constitue l'être moderne de la philosophie. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1982-1983 Cours 3 - Le Gouvernement de soi et des autres Date : 19 janvier 1983 ------ Le cours que Michel Foucault prononce en 1983 au Collège de France inaugure une recherche sur la notion de parrêsia. Ce faisant, Michel Foucault poursuit son travail de relecture de la philosophie antique. À travers l'étude de cette notion (le dire-vrai, le franc-parler), Foucault réinterroge la citoyenneté grecque, en montrant comment le courage de la vérité constitue le fondement éthique oublié de la démocratie athénienne. Il décrit encore la manière dont, avec la décadence des cités, le courage de la vérité se transforme et devient une adresse personnelle à l'âme du Prince, donnant de la septième lettre de Platon une lecture neuve. De nombreux topoi de la philosophie antique se trouvent revisités : la figure platonicienne du philosophe-roi, la condamnation de l'écriture, le refus par Socrate de l'engagement. Dans ce cours, Foucault construit une figure du philosophe, en laquelle il se reconnaît : en relisant les penseurs grecs, c'est sa propre inscription dans la modernité philosophique qu'il assure, c'est sa propre fonction qu'il problématise, c'est son mode de penser et d'être qu'il définit. « La philosophie moderne, c'est une pratique qui fait, dans son rapport à la politique, l'épreuve de sa réalité. C'est une pratique qui trouve, dans la critique de l'illusion, du leurre, de la tromperie, de la flatterie, sa fonction de vérité. C'est enfin une pratique qui trouve dans la transformation du sujet par lui-même et du sujet par l'autre [son objet d']exercice de sa pratique. La philosophie comme extériorité par rapport à une politique qui en constitue l'épreuve de réalité, la philosophie comme critique par rapport à un domaine d'illusion qui la met au défi de se constituer comme discours vrai, la philosophie comme ascèse, c'est-à-dire comme constitution du sujet par lui-même, c'est cela qui constitue l'être moderne de la philosophie. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1982-1983 Cours 2 - Le Gouvernement de soi et des autres Date : 12 janvier 1983 ------ Le cours que Michel Foucault prononce en 1983 au Collège de France inaugure une recherche sur la notion de parrêsia. Ce faisant, Michel Foucault poursuit son travail de relecture de la philosophie antique. À travers l'étude de cette notion (le dire-vrai, le franc-parler), Foucault réinterroge la citoyenneté grecque, en montrant comment le courage de la vérité constitue le fondement éthique oublié de la démocratie athénienne. Il décrit encore la manière dont, avec la décadence des cités, le courage de la vérité se transforme et devient une adresse personnelle à l'âme du Prince, donnant de la septième lettre de Platon une lecture neuve. De nombreux topoi de la philosophie antique se trouvent revisités : la figure platonicienne du philosophe-roi, la condamnation de l'écriture, le refus par Socrate de l'engagement. Dans ce cours, Foucault construit une figure du philosophe, en laquelle il se reconnaît : en relisant les penseurs grecs, c'est sa propre inscription dans la modernité philosophique qu'il assure, c'est sa propre fonction qu'il problématise, c'est son mode de penser et d'être qu'il définit. « La philosophie moderne, c'est une pratique qui fait, dans son rapport à la politique, l'épreuve de sa réalité. C'est une pratique qui trouve, dans la critique de l'illusion, du leurre, de la tromperie, de la flatterie, sa fonction de vérité. C'est enfin une pratique qui trouve dans la transformation du sujet par lui-même et du sujet par l'autre [son objet d']exercice de sa pratique. La philosophie comme extériorité par rapport à une politique qui en constitue l'épreuve de réalité, la philosophie comme critique par rapport à un domaine d'illusion qui la met au défi de se constituer comme discours vrai, la philosophie comme ascèse, c'est-à-dire comme constitution du sujet par lui-même, c'est cela qui constitue l'être moderne de la philosophie. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1982-1983 Cours 1 - Le Gouvernement de soi et des autres Date : 5 janvier 1983 ------ Le cours que Michel Foucault prononce en 1983 au Collège de France inaugure une recherche sur la notion de parrêsia. Ce faisant, Michel Foucault poursuit son travail de relecture de la philosophie antique. À travers l'étude de cette notion (le dire-vrai, le franc-parler), Foucault réinterroge la citoyenneté grecque, en montrant comment le courage de la vérité constitue le fondement éthique oublié de la démocratie athénienne. Il décrit encore la manière dont, avec la décadence des cités, le courage de la vérité se transforme et devient une adresse personnelle à l'âme du Prince, donnant de la septième lettre de Platon une lecture neuve. De nombreux topoi de la philosophie antique se trouvent revisités : la figure platonicienne du philosophe-roi, la condamnation de l'écriture, le refus par Socrate de l'engagement. Dans ce cours, Foucault construit une figure du philosophe, en laquelle il se reconnaît : en relisant les penseurs grecs, c'est sa propre inscription dans la modernité philosophique qu'il assure, c'est sa propre fonction qu'il problématise, c'est son mode de penser et d'être qu'il définit. « La philosophie moderne, c'est une pratique qui fait, dans son rapport à la politique, l'épreuve de sa réalité. C'est une pratique qui trouve, dans la critique de l'illusion, du leurre, de la tromperie, de la flatterie, sa fonction de vérité. C'est enfin une pratique qui trouve dans la transformation du sujet par lui-même et du sujet par l'autre [son objet d']exercice de sa pratique. La philosophie comme extériorité par rapport à une politique qui en constitue l'épreuve de réalité, la philosophie comme critique par rapport à un domaine d'illusion qui la met au défi de se constituer comme discours vrai, la philosophie comme ascèse, c'est-à-dire comme constitution du sujet par lui-même, c'est cela qui constitue l'être moderne de la philosophie. »
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1981-1982 Cours 12 - L'Herméneutique du sujet Date : 24 mars 1982 ------ Dans le cours qu'il consacre en 1982 à l'Herméneutique du sujet, Michel Foucault présente une enquête sur la notion de « Souci de soi », qui, bien plus que le fameux « Connais-toi toi-même », organise les pratiques de la philosophie. Il s'agit de montrer selon quelles techniques, quelles procédures et quelles finalités historiques un sujet éthique se constitue, dans un rapport à soi déterminé. Ces études débordent le cadre de la stricte histoire de la philosophie. En décrivant le mode de subjectivation antique, Michel Foucault cherche à rendre éclatante la précarité du mode de subjectivation moderne. En relisant les Anciens, il nous permet de nous interroger sur notre identité de sujet moderne. Tout son travail consiste à nous rendre davantage étrangers à nous-mêmes, en montrant l'historicité de ce qui pouvait sembler le plus anhistorique : la manière dont, comme sujets, nous nous rapportons à nous-mêmes. Ce qu'aura permis encore ce passage aux Anciens, c'est une reformulation du problème politique : et si les luttes aujourd'hui n'étaient pas seulement des luttes contre les dominations politiques, plus seulement des luttes contre les exploitations économiques, mais des luttes contre des assujettissements identitaires ? Michel Foucault, relisant Platon et Marc Aurèle, Épicure et Sénèque, cherche, non pas de quoi dépasser, mais de quoi repenser la politique.
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1981-1982 Cours 11 - L'Herméneutique du sujet Date : 17 mars 1982 ------ Dans le cours qu'il consacre en 1982 à l'Herméneutique du sujet, Michel Foucault présente une enquête sur la notion de « Souci de soi », qui, bien plus que le fameux « Connais-toi toi-même », organise les pratiques de la philosophie. Il s'agit de montrer selon quelles techniques, quelles procédures et quelles finalités historiques un sujet éthique se constitue, dans un rapport à soi déterminé. Ces études débordent le cadre de la stricte histoire de la philosophie. En décrivant le mode de subjectivation antique, Michel Foucault cherche à rendre éclatante la précarité du mode de subjectivation moderne. En relisant les Anciens, il nous permet de nous interroger sur notre identité de sujet moderne. Tout son travail consiste à nous rendre davantage étrangers à nous-mêmes, en montrant l'historicité de ce qui pouvait sembler le plus anhistorique : la manière dont, comme sujets, nous nous rapportons à nous-mêmes. Ce qu'aura permis encore ce passage aux Anciens, c'est une reformulation du problème politique : et si les luttes aujourd'hui n'étaient pas seulement des luttes contre les dominations politiques, plus seulement des luttes contre les exploitations économiques, mais des luttes contre des assujettissements identitaires ? Michel Foucault, relisant Platon et Marc Aurèle, Épicure et Sénèque, cherche, non pas de quoi dépasser, mais de quoi repenser la politique.
Michel Foucault Histoire des systèmes de pensée Collège de France Année 1981-1982 Cours 10 - L'Herméneutique du sujet Date : 10 mars 1982 ------ Dans le cours qu'il consacre en 1982 à l'Herméneutique du sujet, Michel Foucault présente une enquête sur la notion de « Souci de soi », qui, bien plus que le fameux « Connais-toi toi-même », organise les pratiques de la philosophie. Il s'agit de montrer selon quelles techniques, quelles procédures et quelles finalités historiques un sujet éthique se constitue, dans un rapport à soi déterminé. Ces études débordent le cadre de la stricte histoire de la philosophie. En décrivant le mode de subjectivation antique, Michel Foucault cherche à rendre éclatante la précarité du mode de subjectivation moderne. En relisant les Anciens, il nous permet de nous interroger sur notre identité de sujet moderne. Tout son travail consiste à nous rendre davantage étrangers à nous-mêmes, en montrant l'historicité de ce qui pouvait sembler le plus anhistorique : la manière dont, comme sujets, nous nous rapportons à nous-mêmes. Ce qu'aura permis encore ce passage aux Anciens, c'est une reformulation du problème politique : et si les luttes aujourd'hui n'étaient pas seulement des luttes contre les dominations politiques, plus seulement des luttes contre les exploitations économiques, mais des luttes contre des assujettissements identitaires ? Michel Foucault, relisant Platon et Marc Aurèle, Épicure et Sénèque, cherche, non pas de quoi dépasser, mais de quoi repenser la politique.
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