L'époque ‐ RTS Première

Pour ce dernier épisode du best of estival de "L'époque", focus sur nos relations amoureuses. Des histoires qui naissent toujours plus en ligne ou sur une application de rencontre, et qui passent de moins en moins par la case "mariage". En Suisse, les unions libres séduisent à tout âge de la vie. Et le couple de 2021 peut vivre heureux sans avoir d'enfants. La proportion de celles et ceux qui se disent "sans enfant par choix", souvent pour des raisons écologiques, est croissante. Pour d'autres, l'amour prend des airs de SF, avec des déclarations de flamme à des robot.e.s et autres humanoïdes, pour le meilleur et pour le pire. Avec Marie Bergström, sociologue, autrice de "Les nouvelles lois de l'amour", Valérie-Anne Ryser, chercheuse à la Fondation Suisse pour la Recherche en Sciences Sociales, la sexologue romande Natalia Pavalachi Pittet, Laura Bernardi, professeure de démographie et de sociologie à lʹUNIL et Sara Touiza-Ambroggiani, philosophe du numérique à l'Université Paris 8.

Tour dʹhorizon de nos relations au corps dans cet avant-dernier best of estival. Le corps que lʹon sculpte dans les salles de fitness, quʹon exhibe sur les réseaux sociaux, quʹon perfectionne à coups de bistouri. Un phénomène accentué par le COVID et les miroirs déformants des visioconférences. Mais pour d'autres, peu importe les rides et les imperfections, l'important est de se sentir bien dans son corps, quel que soit son âge. Avec Christophe Jacoud, sociologue du sport à l'UNINE, Catherine de Goursac, médecin esthétique, Elisabeth Eglem, chercheuse spécialiste des représentations du corps en ligne, Josiane Asmane, autrice du livre "Les perennials", Valerie Birens de Haan, autrice et journaliste et Anne Perriard, sociologue à l'Université de Genève, spécialiste des questions dʹâge.

"Le bonheur est dans le pré" dit le film. Et sʹil était aussi dans lʹassiette? Jamais on ne semble sʹen être autant préoccupé. Avant même le Covid et le confinement qui nous a transformé en boulanger.ère.s., le bien manger était déjà dans nos esprits. Et l'engouement se constate aussi dans les potagers qui attirent toujours plus de citadin.e.s, en quête d'une alimentation saine. Une quête qui vire chez certain.e.s à l'obsession. D'autres prônent eux le "sans alcool". Un phénomène devenu tendance ces dernières années, notamment chez les plus jeunes. Avec Alessandra Roversi, consultante en alimentation, Julie Mathieu, fondatrice du magazine "Fou de Pâtisserie", Elise Magnenat, responsable du "Jardin aux 1000 mains" à Lausanne, Marie Moatti, thérapeute en nutrition et Stéphane Caduff, responsable prévention en milieu festif à la Fondation vaudoise contre l'alcoolisme.

Le numérique au cœur de nos vies. Impossible de s'en passer pour travailler, se divertir, faire des démarches administratives. Mais ce qui est banal pour beaucoup, peut sʹavérer plus compliqué pour ceux qu'on appelle les "abandonnistes" ou qui souffrent d'"illectronisme". Un handicap qui touche aussi les plus jeunes, comme l'a rappelé l'école en ligne pendant le COVID. L'école, où l'on apprend aussi à joueur aux jeux vidéo, comme le propose une académie originale à Fribourg. D'autres jeunes préfèrent les bons vieux livres, mais partagent leurs passions sur YouTube ou Instagram. Et si les histoires en vidéo séduisent, elles plaisent aussi en audio, avec un marché de podcasts pour enfants et ados en plein boom. Avec Emmanuelle Germond, informaticienne chez InterGen, Marie-Pierre Van Mullen, présidente de lʹAPE Vaud, Julien Bugmann, professeur à la HEP VAUD, Kevin Sanders, fondateur de la Noetic Academy et Margaud Quartenoud, booktubeuse.

Balades en forêt, marches en montagne: le Covid a réconcilié plus d'un.e citadin.e avec la Nature. Un appel du vert qui s'est aussi traduit par un boom des déménagements de la ville vers la campagne. Un appel du vert, qui répond également aux inquiétudes actuelles liées aux changements climatiques. Un mal de planète qui entraîne chez certain.e.s de l'écoanxiété. D'autres cherchent à se "reconnecter" à la Terre, en méditant avec le vivant, ou en suivant la voie du chamanisme. Avec Muriel Morand Pilot, formatrice à l'éducation par la nature, à la fondation Silviva, Joëlle Salomon-Cavin, maître d'enseignement et de recherche à l'Institut de géographie et durabilité de l'UNIL, Joëlle Zask, philosophe, enseignante à lʹUniversité Aix-Marseille, Marie Romanens, psychothérapeute et Arnaud Riou, chamane.

Le condensé de l'époque: la ville

Grève des femmes, #metoo, débat sur le langage épicène/inclusif, mariage pour toutes et tous, revendications identitaires. Les questions de genre ont pris une place toujours plus grande ces dernières années, dans le monde, comme en Suisse. Tour d'horizon dans ce deuxième épisode "best of" de "L'époque". Avec Cécile Péchu, maîtresse d'enseignement et de recherche à lʹUNIL, Marie-Cécile Naves, politologue, Adèle Zufferey, psychologue chez Agnodice, Lynn Bertholet, présidente dʹEpicène, Hazbi, fribourgeois non binaire, Aexia Tissières et Thibaud Mabut, créateur.trice.s du média digital romand intersectionnel "Mieux".

Tout l'été, on vous propose un "condensé" de la séquence "L'époque" en huit épisodes, pour revenir sur les grandes thématiques au cœur de nos préoccupations actuelles. Nos relations aux écrans, à la nature, à la ville, au corps, au genre, à lʹamour, à nos assiettes. Et pour commencer, on parle boulot. Le travail, chamboulé par le COVID, avec le développement du télétravail. Un challenge pour des RH, qui devaient déjà s'adapter à une nouvelle génération d'employé.e.s, pour qui l'emploi doit rimer avec "sens et qualité de vie". Et s'il.elle.s ne sont pas satisfait.e.s, la tentation de la reconversion, voire celle de tout quitter est grande. Avec Marie-Laure Vonlanthen et Johanna Bessero, coaches RH, Nadia Droz, psychologue du travail, Yves Clot, professeur émérite de psychologie du travail au CNAM et Anaïs Vanel, autrice de "Tout quitter" (Ed.Flamarion).

Revisionner sa série préférée sur Netflix, se souvenir d'un post Facebook vieux de six ans, retrouver la sensation d'une photo argentique grâce à l'application Dispo: le numérique nous aide à cultiver la nostalgie. Une valeur bien dans l'époque, qui nous rassure et qui rime aussi avec profit pour les GAFAM, ces acteurs du digital, qui ont bien compris l'intérêt de raviver nos souvenirs et de jouer la carte de la "technostalgie". Invitée: Emmanuelle Fantin, maîtresse de conférences à Sorbonne Université, co-directrice du livre "Nostalgies contemporaines: médias, culture et technologies" (Presses universitaires du Septentrion) Chroniqueur.s.e.s: Marie Tschumi et Yves-Alain Cornu

Ganache montée à la tonka, insert au yuzu, sponge cake, craquelin: si ces mots vous mettent lʹeau à la bouche, alors vous parlez le langage pâtissier. Un langage autrefois réservé aux seul.e.s apprenti.e.s et aux professionnel.le.s. Il est devenu aujourdʹhui familier dʹun large public dʹamateur.trice.s de plaisirs sucrés. Ce public inconditionnel dʹémissions télé "croquantes et gourmandes", qui adule les chef.fe.s pâtissier.ère.s comme des rock stars, qui poste fièrement ses créations maisons sur les réseaux sociaux et peut faire la queue des heures avant dʹentrer dans une boutique à la mode. Pourquoi un tel engouement? A-t-on raté sa vie si on ne maîtrise pas la pâte à choux? Frôle-t-on l'indigestion? Avec Julie Mathieu, co-fondatrice et rédactrice en cheffe du magazine "Fou de pâtisserie", Sébastien Quazzola, élu meilleur pâtissier de Suisse par le GaultMillau en 2019, et Edouard Henry, candidat lausannois de la saison 9 du "Meilleur Pâtissier" de M6. Chroniqueur: Mathieu Truffer

La lutte pour le climat se conjugue au pluriel. On connaissait l'"écoféminisme", voici l'"écologie queer". Un mouvement né aux USA dans les années septante et qui prend de l'ampleur chez les militant.e.s d'aujourd'hui, à l'heure des combats intersectionnels. Mais quʹont en commun la défense de lʹenvironnement et celle des minorités de genre? Quʹest-ce le mouvement LGBTIQ+ peut apporter aux luttes écologistes et vice-versa? Lʹunion fait-elle vraiment la force? Invités: Cy Lecerf Maulpoix, journaliste, auteur d'"Ecologies Déviantes" (Éditions Cambourakis, collection Sorcières) et Amalia Munoz, activiste éco-queer lausannoise. Chroniqueur: Jérôme Zimmermann

Cʹest un coup de pouce, rien de plus. Une incitation douce à agir de la meilleure manière pour nous et pour les autres dans lʹespace public ou privé. Fléchages et marquages au sol, distributeurs de gel incontournables à lʹentrée des magasins: les nudges ont été démultipliés depuis le début de la pandémie. Pour notre bien, toujours. Mais à quel point et jusquʹà quand? Car la frontière est ténue entre le nudge et le sludge, cʹest-à-dire entre le coup de coude sans contrainte et la manipulation. En compagnie dʹAudrey Chabal, journaliste et autrice de " Souriez, vous êtes nudgés: Comment le marketing infiltre l'Etat" (Ed. du Faubourg) et dʹAdrian Holzer, professeur ordinaire en management des systèmes dʹinformation à lʹUniversité de Neuchâtel, nous nous interrogerons sur les effets que cette pratique banalisée en politique, dans les industries, en ligne et dans nos rues, peut avoir sur nos comportements, à terme. Choniqueur: Didier Bonvin

Faire un Zoom avec ses collègues, prendre lʹapéro sur Skype, répéter avec sa chorale sur Teams: le COVID a fait entrer la visioconférence dans nos vies. Jamais nous nʹavions autant communiqué par écrans interposés. Jamais non plus, nous nʹavions autant passé de temps devant notre propre reflet, face à des écrans dʹordinateurs, de smartphones transformés en miroirs, pas toujours flatteurs. Se voir à longueur de journée en image pixelisée a poussé certain.e.s à franchir la porte de médecins esthétiques pour se refaire une beauté. Dʹautres se sont contentés de filtres correcteurs ou enjoliveurs, pour se présenter sous leur meilleur jour. Comment une image numérique peut-elle modifier, abîmer, sublimer notre image de soi? Comment nos repères esthétiques corporels sont-ils chamboulés par ces écrans-miroirs? Invitée: Elisabeth Eglem, chercheuse au NIMEC, laboratoire universitaire en sciences de gestion de Normandie et maîtresse de conférences à lʹUniversité du Havre, autrice de "Représentations du corps et réseaux sociaux: réflexion sur lʹexpérience esthétique contemporaine" Chroniqueur: Yves-Alain Cornu

Non, la génération smartphone nʹest pas toujours connectée. Les jeunes dʹaujourdʹhui aiment aussi dévorer des bouquins et le monde de lʹédition lʹa bien compris. La littérature pour adolescent.e.s connait un vrai boom. Et les auteurices pour "adultes" sʹy mettent aussi. Pourquoi un tel intérêt? Quelles sont les recettes dʹune histoire jeunesse réussie? Ecrit-on de la même manière pour les adultes et les ados? Invité.e.s: Anne-Marie Mercier Faivre et Marion Mas, professeure et maîtresse de conférence à l'Université Lyon 1, autrices d' " Ecrire pour la jeunesse et pour les adultes: dʹun lectorat à lʹautre ". (Ed. Classiques Garnier) et Marc Voltenauer, auteur pour la collection "Frissons Suisses". Chroniqueur.se.s: Didier Bonvin et Virginie Langerock

Vous avez lʹimpression de courir sans cesse dʹune tâche à lʹautre? Dans chaque domaine de votre existence, vous vous efforcez dʹêtre toujours plus efficace, de fuir toute action inutile et de rentabiliser votre temps? Echapper à ce mode de vie fait rêver beaucoup de gens... Comment en sommes-nous arrivés là? Et est-il possible de conquérir sa liberté sans pour autant sʹextraire de cette modernité connectée? On ouvre des pistes avec le philosophe Alexandre Lacroix, directeur de la rédaction de Philosophie Magazine et auteur de "Comment ne pas être esclave du système" (Allary Editions). Chroniqueurs: Yves-Alain Cornu et Mathieu Truffer

Remettre à demain, ce quʹon peut faire aujourdʹhui. On lʹa toutes et tous fait, et souvent avec un zeste de culpabilité, car la procrastination nʹa pas bonne réputation. Et sʹil ne fallait pas se sentir coupable? Si la procrastination, au fond, avait du bon? Si elle stimulait notre créativité? Cʹest la thèse que défend Fleur Daugey dans son livre "Procrastiner pour mieux créer" (Editions Actes Sud). Chroniqueuse: Sarah Dirren

Il a longtemps évoqué des contrées lointaines, un univers mystérieux, un peu magique, un peu sorcier. Le chamanisme sʹest désormais fait une place sous nos latitudes occidentales. Le chamanisme, qui attire dans les librairies et sur les écrans. Le chamanisme, qui compte toujours plus dʹadeptes, y compris dans nos villes romandes. Pourquoi un tel attrait aujourdʹhui pour cette pratique spirituelle ésotérique? Quelles réponses le chamanisme apporte-t-il à notre époque (chamboulée par le réchauffement climatique et le COVID)? Va-t-on toutes et tous succomber à lʹappel du chamanisme? Quelles sont les limites de ce succès? Invité.e.s: Arnaud Riou, auteur de "Réveillez le chamane qui est en vous!" (Éditions Harmonie Solar) et Valérie Clément, chamane romande. Chroniqueurs: Théo Chavaillaz et Didier Bonvin

Le 26 avril 2001, "Loft Story" débarquait sur M6 et lançait la télé-réalité, version francophone. Des candidats enfermés dans un loft préfabriqué avec piscine et filmés en temps réel. Le programme bousculait le petit écran, affolait l'audimat, et allait faire de Jean-Edouard, Loana et les autres, des vedettes instantanées mais éphémères. Le "Loft", comme un préambule d'une nouvelle ère de la médiatisation de soi, du quart dʹheure de célébrité boosté par les réseaux sociaux, dʹune télé business toujours plus voyeuriste et trash, dʹun sexisme décomplexé. Invité.e.s: Valérie Gorin, sociologue à lʹUNIGE, spécialiste des médias et du phénomène de starisation, et Paul Sanfourche, auteur de "Sexisme Story". Chroniqueuses: Sarah Dirren et Virginie Langerock

"Facebook, mon beau Facebook, dis-moi qui est le plus beau, la plus belle ?". Les réseaux sociaux, miroirs des temps modernes, qui flattent nos egos, à coup de selfie qui embellissent nos vies. Les réseaux sociaux, royaumes narcissiques, temple de lʹindividuel. Et pourtant le "je" sait aussi sʹeffacer au profit du "nous", le culte de soi laisser place au collectif, la passivité solitaire se transformer en action plurielle. Pour donner ensemble du poids à des voix isolées, pour sʹindigner, protester, contester. Bienvenue dans lʹépoque des "ego-mouvements". Invité.e.s: Sandro Cattacin et Fiorenza Gamba, directeur et chercheuse à l'Institut de recherches sociologues de l'UNIGE. Auteur.trice.s de la conférence "Phénoménologie des ego-mouvements: du selfie à l'indignation", qui aura lieu le 22 avril 2021 à l'UNIGE. Chroniqueur: Didier Bonvin

Il est souvent la hantise des managers, des RH, voire des salarié.e.s. Le conflit au travail nʹa pas bonne presse. On lui préfère le consensus, la recherche du compromis. Rechercher le conflit paraît même anachronique à lʹépoque où lʹon promeut le bien-être, le "bonheur" en entreprise, certifié par des "Chief Happiness Officer". Et pourtant, le conflit aurait aussi des vertus professionnelles: celle dʹaméliorer la qualité du travail, celle de redonner du sens, de lʹestime aux travailleurs, travailleuses en première ligne, celle enfin de préserver leur santé. C'est la thèse que défend Yves Clot, professeur émérite de psychologie du travail au CNAM, dans son livre "Le prix du travail bien fait, la coopération conflictuelle dans les organisations" (Ed. La Découverte). Chroniqueur: Jérôme Zimmermann