La datcha est un phénomène russe sans réel équivalent. Au début du 19e siècle, des écrivains s’étonnaient déjà de voir Moscou et Saint-Pétersbourg se vider l’été: les citadins couraient dans leurs maisons de campagne. Des lieux de villégiature à l’époque impériale aux datchas soviétiques et leurs emblématiques potagers jusqu’aux datchas des plus puissants, départ pour un voyage sonore !
La datcha de Tania se trouve sur un village qui aurait dû être englouti par les eaux, mais qui n’a pas totalement disparu. Les souvenirs d’enfance émergent à la surface de l’eau : le plaisir et l’effort entremêlés, l’avenir de ce lieu sauvage.
Chaque été, Natalia reprend les mêmes rituels, intimes et familiaux. La datcha est comme un point d’ancrage dans un pays bousculé par les secousses historiques. Lieu de toutes les prouesses, de la débrouillardise et du recyclage, où les objets qui nous accompagnent trouvent une seconde naissance.
Loin de la ville, la vie est plus fougueuse. Les forêts autour des datchas sont autant d’espaces vierges propices à la rencontre, à la découverte des fleurs, de l’amitié et du sexe. La datcha est un endroit éphémère, qui révèle aussi la fragilité du droit à la propriété privée en Russie. L’incertitude des lieux et des sentiments.
La datcha se métamorphose, certains lui préfèrent le cottage, les villages sécurisés, entourés d’imposantes palissades. La ville, tentaculaire, mordille ces îlots de liberté. La datcha, tel un animal sauvage, fait son nid plus loin.