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L'info s'éclaire

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Author: France Télévisions

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Dans "L"info s'éclaire", Axel de Tarlé décrypte, en compagnie de journalistes de France Télévisions et d'experts, l'actualité du jour en France ou dans le monde, à travers des reportages et des analyses de la rédaction.


Ce débat, réalisé en direct sur un thème précis de l'actualité politique, sociale, économique ou culturelle, permet aux quatre invités, spécialistes du sujet, de partager leurs analyses et au public de comprendre l'information dans sa globalité.


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Nos invités : Antoine Comte, journaliste politique franceinfo TVFrédéric Denhez, journaliste, chroniqueur au magazine Marianne Céline Bracq, directrice générale d’Odoxa Sandra Hoibian, directrice du Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de vie. Les choses s’accélèrent pour le Premier ministre en ce mois d’octobre 2024. Depuis sa nomination le 5 septembre dernier, Michel Barnier s’était fait discret, potassant dans l’ombre son programme  jusqu’à la prononciation de son discours de politique générale, ce mardi 1er octobre 2024. Le nouveau bras droit du Président, loin d’être populaire malgré une longue carrière politique, doit se faire connaître et apprécier des Français, alors que le choix d’Emmanuel Macron d’élire un représentant d’une des forces politiques les plus minoritaires de l’Assemblée nationale à Matignon a alimenté beaucoup de débats concernant sa légitimité au poste. Pour la première fois dans sa nouvelle fonction, le Républicain va sur le terrain se mêler aux citoyens. Il est ce vendredi 4 octobre 2024 en déplacement en Auvergne à la rencontre des éleveurs. Ces derniers attendent beaucoup de leur Premier ministre. Depuis les manifestations du monde agricole qui ont remué l’opinion publique au début de l’année 2024, les crises traversées par les artisans de la terre sont connues et attendent des réponses claires de la part de l'exécutif. Michel Barnier peut-il éviter la tourmente qu’a connue son prédécesseur, Gabriel Attal ? Quelles réponses va-t-il apporter pour améliorer les conditions de travail des éleveurs ? Le Savoyard peut-il convaincre les Français en incarnant une politique « à l’ancienne » ? Nos invités en débattent sur le plateau de l’Info s’éclaire.
Nos invités : Thomas Guénolé, politologue Anne Bourse, journaliste au service politique de France Télévisions Stéphane Zumsteeg, directeur du département Politique et Opinion d’IpsosValérie Gas, cheffe du service politique de RFI   Michel Barnier et son gouvernement sont enfin entrés dans l’arène. Ils ont affronté l’Assemblée nationale ce mercredi 2 octobre avec une gauche très remontée, une ex majorité perplexe et un tout tempéré par un Rassemblement National plutôt conciliant. Lors du traditionnel discours de politique générale, le nouveau Premier ministre a présenté sa feuille de route dans l’hémicycle. L'ancien négociateur en chef du Brexit a dévoilé un programme axé sur des réformes économiques ambitieuses et un engagement ferme en faveur de la rigueur budgétaire, dans un contexte économique tendu."Nous devons retrouver le chemin de la compétitivité et de l’équilibre des comptes publics," a martelé Michel Barnier dans un discours de près d'une heure, salué par les élus de droite mais accueilli avec scepticisme par une opposition déjà mobilisée. "Notre mission est claire : remettre la France au travail, restaurer la confiance et protéger les Français."Le Premier ministre a rapidement détaillé les principales mesures de son programme, parmi lesquelles une série de réformes structurelles, dont la réduction des dépenses publiques, à commencer par une économie de 4 milliards d’euros sur les pensions de retraite, qui vise à garantir la viabilité du système à long terme. Il a également annoncé des mesures en faveur de l’emploi, avec notamment une baisse des charges pour les entreprises, ainsi que la volonté de réformer le marché du travail pour le rendre plus flexible.Sur le plan fiscal, Michel Barnier a réaffirmé son engagement à alléger la pression fiscale sur les classes moyennes, tout en écartant l’idée d’un rétablissement de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune (ISF). "Nous devons alléger le fardeau fiscal qui pèse sur les forces vives de notre pays, tout en veillant à une juste répartition de l'effort," a-t-il déclaré. L’immigration et la sécurité, deux sujets chers à l’ancien négociateur, ont également été au centre de ses priorités. Le Premier ministre a annoncé un renforcement des contrôles aux frontières et un durcissement des conditions d’accueil des immigrés, tout en soulignant l’importance de "l’intégration dans le respect des valeurs républicaines".Malgré ces annonces, le gouvernement Barnier devra faire face à de nombreux défis, avec une opposition déterminée à bloquer plusieurs réformes et une contestation sociale en cours sur certaines mesures sensibles. La réponse de l'Assemblée nationale sera un premier test pour ce nouveau gouvernement, qui s'annonce résolument réformateur, mais dont l’équilibre reste fragile. "Nous avons les moyens de réussir, mais il nous faudra du courage," a conclu Michel Barnier avant de quitter la tribune, sous les applaudissements de ses soutiens.
Invités : Etienne Leenhardt, chef du service politique étrangère de France TélévisionsGuillaume Lagane, spécialiste des questions de défense et de relation internationales, maître de conférences à Sciences PoSofia Amara, grand reporter spécialiste du Proche-Orient et co réalisatrice de la série documentaire “Hezbollah, l’enquête interdite” sur France 5Israël a frappé un grand coup en éliminant le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, le vendredi 27 septembre. Après des mois de conflit larvé, en 12 jours, l'État hébreu a peut-être changé le cours de la guerre. D’abord, ce sont des bipeurs des membres du Hezbollah qui ont explosé au Liban, des centaines en simultané, le 17 septembre. Puis, le lendemain, des talkie walkies sautent à leur tour. En deux jours, 37 morts et plus de 300 blessés. Cette opération provoque un grave affaiblissement des moyens de communication du Hezbollah, qui doit se rencontrer en physique afin de s’organiser pour la suite des combats. Désormais exposés, plusieurs hauts dirigeants tombent.Israël continue de bombarder le Liban et le 23 septembre est la journée la plus meurtrière depuis les années 1990 pour le pays. Le 27 septembre, Hassan Nasrallah se réunit dans un bunker avec une vingtaine de cadres de la milice. Depuis New York, Benyamin Netanyahu donne son feu vert pour larguer 85 bombes spéciales - capable de traverser 6 mètres de béton - sur le chef du Hezbollah. Celui-ci est assassiné, et avec lui, plus d’une centaine de personnes, dont des dizaines d’enfants. Pour Etienne Leenhardt, les membres encore en vie de l’organisation vont certainement “avoir beaucoup de mal à s’en remettre”. Surveillés sur leurs téléphones, ils se méfient maintenant des bipeurs et des talkiewalkies… L’organisation qu’on croyait impénétrable s’effondre finalement. “C’est peut-être une taupe Iranienne - le parrain du Hezbollah - qui est à l’origine de cette fuite d’informations qui permet l’élimination du plus puissant secrétaire général”, nous apprend Sofia Amara. Depuis 30 ans, Hassan Nasrallah était le visage de ce mouvement, pour les libanais mais aussi à l’international. “En frappant à sa tête ce mouvement, Israël a, de fait, remporté une victoire au-delà de l’aspect opérationnel, une victoire symbolique.”, analyse Guillaume Lagane.
Nos invités :  Antoine Comte, journaliste politique à Franceinfo TV Catherine Tricot, journaliste, directrice de la revue Regard  Elsa Aurange, journaliste politique au Bulletin Quotidien  Adrien Broche, responsable des études politiques chez Viavoice Le gouvernement se met au travail dans une ambiance tendue. Pendant ce temps, les Français veulent des résultats. À les entendre, ils ne parieraient pas un kopeck sur Michel Barnier ! Alors, comment les convaincre du contraire ? Quelles sont leurs attentes ?Des repères, de l’horizon… C’est ce qu’a prôné Ségolène Royale dans une interview donnée le 27 septembre. Pour Elsa Aurange, il y a du boulot ! Mais, pour la spécialiste, la politique de Michel Barnier sera peut-être l’occasion de clarifier la ligne politique d’Emmanuel Macron, qui, pour l’instant, est légèrement fluctuante…Dans ce « casse-tête monumental quasi historique et inédit », Antoine Comte juge que le premier Ministre a beaucoup à faire, puisqu’il doit s’adresser à la fois au Rassemblement national, qui peut mettre le doigt sur le bouton de la censure, à la gauche, qui risque de le censurer dans tous les cas, à sa famille politique, les LR, mais également au bloc central, lui-même constitué de plusieurs blocs politiques… « Ça va être extrêmement compliqué ! » jugent nos experts.Ne serions-nous pas en train de payer l’absence de vision lors de l’élection présidentielle de 2022 ? C’est en tout cas l’avis de Catherine Tricot.
Invités : Dominique Moïsi, géopolitologue, conseiller spécial de l’avenue MontaignePatricia Allémonière, spécialiste des questions internationales, ancienne grand reporter pour TF1Meriem Amellal, journaliste à France 24, spécialiste du Moyen OrientLes frappes israéliennes se poursuivent au Liban, poussant ainsi des centaines de milliers de civils à fuir le sud du pays. Plus de 550 personnes ont été tuées par l'armée israélienne en moins de 48 heures. Israël menace à présent de faire entrer des troupes au sol. « L’idée c’est d’affaiblir considérablement le Hezbollah. Israël a le sentiment, à tort ou à raison, que le moment est venu de le faire, en vue des élections américaines », souligne Dominique Moïsi. Ce mercredi 25 septembre, lors du Conseil de sécurité de l’ONU, à New York, Emmanuel Macron a appelé au cessez-le-feu afin d’éviter une « explosion régionale ». « Il y a un sentiment de bis répétita. Depuis les attaques du 7 octobre, on va le revivre au Liban. (…) Le discours d’Emmanuel Macron est beau dans les mots, mais où sont les faits ? La guerre est déjà là ». C’est dans ce cadre que la France a également demandé l’élargissement du Conseil de Sécurité notamment à l’Allemagne, le Japon ou le Brésil. « La composition du Conseil de sécurité de l’ONU représente l’ancien monde. (…) Il y a un décalage complet entre la composition du Conseil de sécurité et le monde d’aujourd’hui (...) ».
Invités : Valérie Lacasble, éditorialiste politique au quotidien LeJournal.infoAudrey Goutard, journaliste spécialisée dans les faits de société pour franceinfo TVJames Wittenberg, journaliste au service politique de France TélévisionsStéphane Zumsteeg, directeur du département Politique et Opinion d’IpsosPhilippine étudiante retrouvée morte dans le bois de Boulogne à Paris samedi dernier, enterrée. Elle n'avait plus donné de nouvelles à ses proches depuis vendredi après-midi, après avoir déjeuné au Crous de son université, Paris-Dauphine. Le suspect, un marocain de 22 ans déjà condamné pour viol en 2021 et sous obligation de quitter le territoire, a été interpellé ce mardi 24 septembre à Genève. Il a été identifié grâce aux vidéos de surveillance. Il était sorti de prison au mois de juin, après cinq ans de détention. Il y a, en France, près de 20% d’auteurs de faits criminels et délictuels qui sont de nationalité étrangère. Un chiffre à nuancer. « En termes de viol, c’est une majorité de Français », rappelle Audrey Goutard. Un constat partagé par Jeff Wittenberg. En revanche, concernant les OQTF « ce qui allonge les délais, c’est le nombre de records qu’il est possible - pour la personne qui en est l’objet - de déposer », explique Valérie LacasbleUn macabre féminicide qui a été commenté par de nombreuses personnalités politiques dont Valérie Pécresse et Marion Maréchal. Bruno Retailleau, le nouveau ministre de l’Intérieur, se fait fort de mettre en pratique ces obligations de quitter le territoire. Lors de son intervention du mardi 24 septembre 2024, le nouvel occupant de la place Beauvau avait déclaré vouloir « réunir les dix préfets des dix départements où il y a le plus de désordre migratoire pour leur demander d’expulser plus et de régulariser moins. » Il a également annoncé son désir de « restaurer le délit de séjour irrégulier en France ». Des déclarations qui montrent un ministre de l’Intérieur décidé à « marquer son territoire de façon extrêmement ferme », selon Jeff Wittenberg. Le journaliste déplore « cette terrible affaire qui lui donne objectivement du carburant et du grain à moudre dans sa démonstration qu’il y a un véritable problème qu’il faut régler.»
Nos invités :Anne Bourse, grand reporter, journaliste politique à France TVStéphanie Dépierre, journaliste pour La Chaîne parlementaire Mathieu Gallard, directeur de recherche chez IPSOSAntoine Comte, journaliste politique à Franceinfo TV Promis, dimanche ! La liste officielle des nouveaux ministres doit être dévoilée. Dans cette attente, quelques noms circulent déjà, laissant planer le doute sur cette formation politique transpartisane, sorte de cocktail amer composé d’une majorité Renaissance, de MoDem et de LR. Pour la gauche comme pour les électeurs qui ont donné l’avantage au Nouveau Front Populaire, cette proposition risque d’être difficile à digérer. Tout s’est joué ce jeudi 19 septembre 2024 à Matignon lors d’une réunion autour de Michel Barnier. Des annonces non-officielles ont été distillées par les participants eux-mêmes avant que le nouveau Premier ministre ne soumette sa liste à Emmanuel Macron. Une liste qui se composerait de 38 ministres dont 16 gros ministères attribués à sept macronistes, trois républicains, deux MoDem, un Horizons, un UDI, un DVD et un DVG. Après d’intenses consultations depuis deux semaines, c’est la réunion de la dernière chance avec un mot d’ordre : de la bonne volonté pour avancer vers un gouvernement qui respecte la parité et le poids politique de chaque formation à l’Assemblée, l’une des causes du blocage ces derniers jours. Le Premier ministre affiche lui aussi ses priorités : améliorer le niveau de vie des Français, garantir la sécurité, maîtriser l’immigration et favoriser l’intégration, maîtriser nos finances publiques. Autre précision de Michel Barnier, cette fois concernant les impôts : ils ne devraient pas augmenter pour les classes moyennes. Ce dernier détaillera son programme lors de sa déclaration de politique générale ce mardi 1er octobre 2024 à l’Assemblée nationale. Alors, comment les Français accueilleront ce nouveau gouvernement, « très à droite » selon les macronistes ? Le débat est ouvert avec nos invités.  
Invitées : Audrey Goutard, journaliste spécialiste des faits de sociétéIsabelle Steyer, avocate spécialiste des violences faites aux femmesLaura Slimani, directrice du pôle projets de la Fondation des femmesMuriel Salmona, psychiatre, présidente de l’association Mémoire Traumatique et Victimologique « Je suis un violeur comme ceux qui sont dans cette salle. Ils savaient tous ». Cela faisait six jours que Dominique Pélicot n’était pas apparu devant la cour criminelle du Vaucluse pour des raisons de santé. Le principal accusé de l’affaire Mazan a été entendu pour la première fois le mardi 17 septembre. Gisèle Pélicot, celle qui a refusé le huis clos dans le but de faire changer la honte de camp, a affronté les révélations de son mari toute la journée. Une affaire hors normes qui intéresse le monde entier. L’homme de 71 ans comparait pour soumission chimique sur sa femme durant neuf ans afin de la violer et la faire violer par d’autres hommes, recrutés sur internet. Dominique Pélicot a reconnu l’entièreté des faits avant d’incriminer ses coaccusés. Parmi les cinquante hommes : des infirmiers, ingénieurs, pompiers ou militaires, âgés de 26 à 73 ans. Pendant son audition, Dominique a évoqué les abus sexuels qu’il a subis enfant et la violence de son père avant de demander pardon à son ex-femme.Audrey Goutard, qui a eu accès aux documents de la garde-à-vu, affirme que son discours n’a pas changé. « Le ‘je m’excuse’, ça n’est pas nouveau », indique-t-elle. La journaliste rappelle qu’il faut prendre ses déclarations avec du recul puisque c’est un manipulateur : « Il ne reconnaît rien de plus que ce qu’on lui a mis sous le nez. » En effet, face aux photos de la fille du couple, Caroline Darian, nue, retrouvées dans l’ordinateur de l’accusé, celui-ci ne reconnaît rien. Le récit de l’enfance de Dominique Pélicot, marqué par la violence et les abus, pourrait-il expliquer ses actes ? Face à cet argument, la psychiatre Muriel Salmona répond : « L’immense majorité des victimes ne vont pas reproduire : il y a un choix. » Un positionnement partagé par Laura Slimani : « Toutes les victimes ne reproduisent pas, et notamment les femmes ». La directrice du pôle projets de la Fondation des femmes mentionne la culture du viol masculine, « cette éducation à exercer cette violence sur les femmes et de manière sexuelle ». L’avocate Isabelle Steyer, confrontée chaque jour aux violences faites aux femmes, fait le même constat : « On a constamment cette récurrence-là : le contrôle de sa femme, de ce qu’elle fait, de sa sexualité ».
Nos invités : Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique chez France TV Bruno Cautrès, politologue, chercheur au CEVIPOF et enseignant à Sciences PoJean Garrigues, historien et président de la commission internationale de l’Histoire des assemblées  C’est une semaine politique sous haute-tension. En effet, après presque deux mois en pilotage automatique, Michel Barnier devrait délivrer la composition du futur gouvernement. Et ce dernier devrait fortement pencher… à droite, sans surprise ! De ce côté de l’échiquier politique, ça se bouscule au portillon de Matignon ! Tandis qu’à gauche, les candidatures se font plus rares. Aux côtés de son ancien Premier ministre qui aimerait lui succéder, Emmanuel Macron prend un bain de foule lorsqu’un électeur de gauche l’interpelle sur le chaos politique : « Le résultat des élections, il faut le respecter. C’est la moindre des choses » fustige un citoyen qui se fait la voix d’un bon nombre de Français. Pendant ce temps, Michel Barnier promet toujours un gouvernement élargi. À droite, certains s’y voient déjà comme Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau. Mais alors qui pour incarner la jambe gauche ? D’autres socialistes tels que Carole Delga ou Karim Bouamrane ont déjà écarté cette perspective. Reçu à Annecy par les parlementaires LR, le Premier ministre leur glisse en aparté : « Matignon sera votre maison ». Formule qui fait bondir l’aile gauche de feu la majorité macroniste redoutant un virage à droite toute. Quelle que soit la composition de l’équipe finale, Michel Barnier est toujours à la manœuvre pour éviter la censure. En attendant, la gauche, quant à elle, se divise sur la stratégie à adopter vis-à-vis de La France Insoumise et plus particulièrement de son leader, Jean-Luc Mélenchon. De plus en plus contesté y compris par les siens, le chef de file LFI est dans le viseur de son ancien compagnon de route, François Ruffin. Ce dernier a dénoncé dans un livre l’approche communatiste de Jean-Luc Mélenchon dans sa façon de faire de la politique. Rien ne va plus au sein du NFP. Oublié les rires complices et les élans de solidarité. François Ruffin a décidé de s’émanciper une bonne fois pour toutes. Après avoir quitté il y a maintenant deux mois La France Insoumise, il ne cesse d’accabler le leader LFI dont il ne comprend plus les choix politiques. Cette rupture est-elle définitive ? À la fête de l’Humanité, le déserteur LFI a été reçu par des huées, des prises à parti et finalement des applaudissements quand il critique la stratégie électorale de La France Insoumise. Par tribune interposée, Jean-Luc Mélenchon réaffirme son choix : « Nous nous occupons de la jeunesse, des quartiers populaires, de la population qui travaille ». C’est tout l’objet de leur désaccord. Dans son dernier livre, « Itinéraire - Ma France en entier, pas à moitié » , le député picard accuse le leader insoumis de s’adresser uniquement aux quartiers populaires et aux jeunes, au détriment de la classe ouvrière. Et il avoue avoir lui-même mené une campagne au faciès dans sa circonscription. La démarche de François Ruffin est adoubée par certains à gauche. À l’avenir, quelle stratégie électorale la gauche devra-t-elle adopter pour gagner des voix ? Le débat est posé avec nos invités. 
Invités :Stéphane Zumsteeg, directeur du département Politique et Opinion d’IPSOSAntoine Comte, éditorialiste politique Frnceinfo TVValérie Lecasble, éditorialiste politique au quotidien LeJournal.infoCatherine Tricot, directrice de la revue RegardsUne semaine après sa nomination à Matignon, Michel Barnier a été accueilli comme un roi par sa famille politique. Le nouveau Premier ministre s’est rendu jeudi 12 septembre à la rentrée des Républicains, à Annecy (Haute-Savoie). « Vous êtes maintenant les bienvenus à Matignon » et « Matignon sera votre maison », a-t-il confié aux parlementaires LR. Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez, David Lisnard, François Xavier Bellamy… Alors que Michel Barnier réfléchit encore à la composition de son gouvernement, les noms circulent et les barons de la droite ne dissimulent pas leurs ambitions. « Dans cette période d’instabilité politique que l’on connaît, Michel Barnier et ses troupes LR peuvent être des personnalités d’expérience qui rassurent, qui peuvent ramener le calme », analyse Antoine Comte. « Les Républicains sont bénéficiaires d’une opération qu’ils n’ont pas souhaitée au début », précise Stéphane Zumsteeg.L’enjeu pour Michel Barnier ? Montrer une politique radicalement différente de ces sept dernières années. Avec une Assemblée nationale aussi divisée et avec seulement 47 députés dans l'hémicycle, la tâche s’annonce rude. Il faudra ainsi qu’il puisse élargir ce noyau, notamment vers le Modem, la gauche ou encore les élus locaux. Après les nombreuses défaites essuyées lors des dernières élections nationales, ce scénario était inespéré pour la droite. Entre ambitions personnelles et instabilité parlementaire... La fin du mandat d’Emmanuel Macron s’annonce sous haute tension. 
Nos invités :Alix Bouilhaguet, éditorialiste politique Franceinfo TVGuillaume Daret, chef adjoint du service politique France TVBaptiste Fournier, président de Virtus, spécialiste en communicationLa droite est de retour au pouvoir avec un premier ministre issu des Républicains. Très attendue, l’annonce d’un gouvernement sera finalement pour la semaine prochaine. Michel Barnier a rencontré hier les élus d’Horizon, le parti d’Edouard Philippe ainsi que ceux du Modem, le parti de François Bayrou. Les Républicains, au début réfractaires, ont finalement accepté de participer aux discussions. Au point qu’un LR pourrait se retrouver place Beauvau. Parmi les pressentis pour succéder à Gérald Darmanin à l’Intérieur : Laurent Waquiez, Bruno Retailleau ou David Lisnard.Pour les ministères de la Défense et des Affaires étrangères, Emmanuel Macron souhaite que ce soit ces proches qui soient aux manettes. Stéphane Séjourné se verrait bien rester au Quai d’Orsay, mais il est en concurrence avec Gérald Darmanin, qui a déjà commencé sa campagne en interne. Prisca Thevenot est, elle aussi, prête à collaborer avec la droite, sous certaines conditions cependant : “Nous n’irons pas remettre en cause notre aspect européen ou l’importance de libérer le travail pour être un facteur de financement pour nos services publics.” Tandis que la droite se bouscule au portillon, à gauche, personne ne s’est positionné malgré la main tendue. Pas question de siéger au sein d’un gouvernement étiqueté à droite. Olivier Faure l’a annoncé : il n’y aura pas un socialiste dans ce gouvernement. Comme l’analyse Alix Bouilhaguet, “les alliés de Michel Barnier, c’est clairement le pôle droite”. Pour équilibrer les forces, l’éditorialiste de franceinfo TV pense que Michel Barnier pourrait aller chercher des figures de gauche n’appartenant pas au PS. Pour le camp de la droite, la nomination de Michel Barnier est la promesse de pouvoir mener une politique qui leur correspond sans trop d’entrave. Une opportunité qu’ils ne peuvent laisser passer selon Guillaume Daret.
Invités : Elisa Chelle, professeure de sciences politiques, spécialiste des Etats-Unis Louric Henneton, maître de conférences à l’université de Versailles Saint-Quentin, spécialiste de l’histoire et de la civilisation anglo-américaine Alban Mikoczy, redacteur en chef de l’Heure américaine sur Franceinfo TV et spécialiste des questions internationalesC’était leur première rencontre.  À   deux mois des élections présidentielles américaines, Kamala Harris et Donald Trump se sont affrontés dans un débat, dans la nuit de mardi 10 à mercredi 11 septembre 2024. Pendant plus de 90 minutes, les attaques de l’ancien président américain ont été rudes, ponctuées d’invectives personnelles et parfois argumentées de fausses informations, mais la candidate démocrate n’a pas hésité à le recadrer et à dénoncer son programme « anti-social ». « Trump a fait du Donald Trump », souligne Elisa Chelle. « Il a occupé plus de temps de parole que Kamala Harris. Mais il s’est plus exposé qu’elle, ce qui est une bonne chose pour elle. Néanmoins, elle a su aussi montrer son côté offensif, livrer un certain nombre d’attaques sans sortir de ses gonds, ni rentrer dans le jeu des provocations de son adversaire ». Une chose est sûre : ce débat était très attendu. « Kamala Harris a été à la hauteur. Elle était formidablement préparée. (…) Elle a appliqué remarquablement cette communication étudiée », souligne Alban Mikoczy. À l’image de la poignée de main en début de rencontre à son initiative. « C’est un geste disruptif très fort. Il ne peut pas, ne pas lui serrer la main, elle prend tout de suite le lead. (…) Kamala Harris est un animal politique », explique-t-il. Dans les sondages, les téléspectateurs estiment à 63% que l’héritière de Joe Biden a dominé le débat (CNN, Among Debate Watchers). Néanmoins, ils ne reflètent pas l’entièreté des Américains, en particulier les jeunes électeurs républicains, plus actifs sur les réseaux sociaux, où les petites phrases chocs circulent à flot. Ce que Donald Trump maîtrise parfaitement. 
Invités : Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique France Télévisions Richard Werly, journaliste correspondant France / Europe pour le média blick.frGaël Sliman, président et cofondateur d’Odoxa Quelques jours après sa nomination, Michel Barnier envisagerait un retour d’un ministère de l’Immigration, comme l’a fait savoir France info lundi 09 septembre. À Matignon, on temporise, même si on ne dément pas. En réalité cette mesure n’est pas nouvelle, 2007, un portefeuille similaire avait été créé par le gouvernement Fillon, lors de l’élection de Nicolas Sarkozy. Il avait finalement été supprimé trois ans plus tard. « C’est une référence directe », commente Nathalie Saint-Cricq. « Il y a un contexte qui est propice à des initiatives dures sur l’immigration », souligne Richard Werly. Faut-il y voir une volonté de répondre une préoccupation des Français ou bien un clin d'œil aux députés du Rassemblement National ? « L’explication du choix de Michel Barnier comme Premier ministre tient à ce que pour le moment Marine Le Pen ne le fasse pas tomber », souligne Gaël Sliman. « C’est un gage envoyé au Rassemblement national ».Une chose est sûre : cette annonce alimente les débats médiatiques depuis 24 heures. À gauche, on dénonce une alliance entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. « Rien ne peut se faire sans nous », a déclaré Jordan Bardella le 07 septembre 2024. « Le Rassemblement national joue sa partition et la joue plutôt bien », précise Richard Werly. « Il est logique dans leur itinéraire qu’il parle de cette manière là ». 
Nos invités :  Jean Garrigues, historien, président de la commission internationale pour l’Histoire des assemblées Caroline Motte, journaliste au service politique, chargée du suivi du RNJean-Yves Dormagen, professeur de sciences politiques, président-fondateur de Cluster 17  Daïc Auduit, éditorialiste politique Franceinfo TV Après la nomination du Premier ministre, survenue le mercredi 4 septembre, après deux longs mois d'attente, on attend maintenant de connaître la composition du futur gouvernement Barnier. Un gouvernement que le Premier ministre a dit souhaiter être « ouvert à la gauche ». Indéniablement, son style tranche, et est en tout cas à distinguer de celui du président de la République et de son esprit « start-up nation ». Michel Barnier est aussi le plus vieux Premier ministre de la 5ème République. Un âge qui pourrait être un avantage, si l’on prend en compte ses qualités d’écoute et de négociation, juge Caroline Motte. « Peut-être que c’est quelqu’un qui peut rassurer les Français, qui avance en force tranquille, et qui n’est pas dans la précipitation », suppose notre invitée. Pour l’instant, dans ce nouveau système, le Rassemblement national a un rôle de « faiseur de roi ». Est-ce amené à évoluer ? Daïc Audruit précise qu’une « épée de Damoclès » est en tout cas agitée sous forme de motion de censure par la présidente de Rassemblement national, Marine le Pen. Michel Barnier, quant à lui, s’adresse principalement à un électorat d’extrême droite dans ses prises de parole. Mais d’un autre côté, si le locataire de Matignon vire trop dans cet extrême, l’aile gauche du Gouvernement aura aussi un « droit de vie ou de mort » sur lui. Il s’agira donc de naviguer sans dépasser certaines limites. 
Invités : Roland Cayrol, politologue et directeur conseil de Régions MagazineOriane Mancini, journaliste politique à Public Sénat et présentatrice de “Bonjour chez vous !”Alix Bouilhaguet, éditorialiste politique Franceinfo TVJeff Wittenberg, journaliste au service politique de France TélévisionsC’est une problématique inédite de toute l’Histoire de la République française. Et la situation semble inextricable pour le président Emmanuel Macron. Après avoir dissout l’Assemblée nationale, les votes des Français ont composé trois groupes, hermétiques les uns aux autres Depuis sept semaines, le chef de l’État tente de trouver un successeur pour Matignon et cette dernière semaine, plusieurs noms ont émergé sans qu’aucun ne soit finalement confirmé par l’Élysée. Toujours aucune nomination ce jeudi 5 septembre. Le feuilleton est interminable. Après Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve, c’est Michel Barnier, ancien ministre des Affaires étrangères, qui est avancé comme premier ministre potentiel. Mais un nouveau nom pourrait encore surgir aujourd’hui.Un contretemps qui « commence à porter préjudices au président de la République », indique Alix Bouilhaguet. Le problème vient d’abord du fait qu’Emmanuel Macron ne parait pas prêt à faire de compromis. S’il est d’accord pour une alternance, il veut tout de même quelqu’un qui pourra continuer la politique qu’il a menée, qui a pourtant été désavouée par les Français lors des élections législatives. Mais la situation est aussi bloquée par les menaces de censures des différents camps. Jeff Wittenberg évoque le concept de « l’incensurabilité : la possibilité pour un premier ministre de ne pas être automatiquement censuré par l’Assemblée nationale. » Une situation qui paralyse toute décision présidentielle. Et plus le temps passe, plus les partis réalisent qu’ils peuvent négocier avec leurs propres conditions, explique Oriane Mancini, pour qui le constat est clair : « Emmanuel Macron n’a plus de stratégie. » Un point de vue partagé par Roland Cayrol qui pointe le plaisir visible du président à être le décisionnaire au centre de l’attention.
Invités :Clément Pétreault, directeur adjoint du magazine Le PointTam Tran Huyn, journaliste politique à Public Sénat, présentatrice des « Questions au gouvernement »Hadrien Brachet, journaliste politique à MarianneLaure Salvaing, directrice générale de Verian FranceDans une interview accordée au journal Le Point, Edouard Philippe a annoncé qu’il serait candidat à la prochaine élection présidentielle. Un sens du timing qui interroge alors qu’Emmanuel Macron peine à nommer un nouveau Premier ministre. Dans son entretien, l’ancien Premier ministre évoque également la possibilité d’une élection anticipée. « C’est une manière aussi d’enterrer Emmanuel Macron », commente Clément Pétreault. « Il considère que rien de bon ne pourra sortir de cette cohabitation et que tout cela n’a pas d’issue heureuse ». Une chose est sûre : cette annonce libère la parole. Invité sur le plateau des 4 Vérités, Eric Ciotti a notamment appelé au départ du président.  « Il y a une certaine surenchère. Néanmoins, le risque pour Emmanuel Macron est de liguer les oppositions contre lui », souligne Hadrien Brachet. « En ne voulant pas révéler tout de suite le Premier ministre, Emmanuel Macron se met lui-même dans la difficulté ».« Ce que je proposerai sera massif », a affirmé l’ancien locataire de Matignon dans ce même entretien. « C’est un discours traditionnel d’une droite qui se veut gestionnaire et qui sait tenir les finances publiques. On sait qu’Edouard Philippe n’a pas besoin de faire ses preuves sur le plan de la rigueur budgétaire et cela peut rassurer les gens », commente Clément Pétreault. « Il compte capitaliser sur cette image d’homme de rigueur ».Dans l'opinion, Edouard Philippe apparaît comme un des favoris pour prétendre à l’Elysée, devant Jordan Bardella et Marine Le Pen. « L’enjeu politique pour lui est d’installer un match avec Marine Le Pen. Sa conviction est que Marine Le Pen ne sera pas battue sur les questions morales mais sur les questions du sérieux et du programme. (…) La difficulté pour Edouard Philippe est à la fois d’aller récupérer cet électorat de droite dont il a besoin pour décoller, tout en sachant se montrer assez centriste pour pouvoir aller chercher les électeurs de centre gauche, dans le cas d’un second tour », décrypte Hadrien Brachet.
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