L'éducation thérapeuthique

"Les formations universitaires diplômantes de l’Université Pierre et Marie Curie PMC sur l’éducation thérapeutique ont la particularité d’intégrer 30% d’étudiants dits patients experts. La chaire de recherche en éducation thérapeutique en partenariat avec le CNAM et l’EHESS réunit des chercheurs engagés dans des recherches en optimisation et en intelligibilité."

"L’éducation thérapeutique est une discipline en émergence dans un contexte de crise de l'expertise en sciences humaines, éducatives et sociales. Elle devient un champ de recherche avec des enjeux épistémologiques majeurs ayant trait aux modalités de production de connaissances, au statut de l’expertise, à la légitimité des savoirs."

« Les métiers du soin, de l’éducation, de la formation et du travail social sont définis comme des métiers de l’intervention sur autrui. Le lexique de notions et de concepts pour l’action des professionnels de santé est particulièrement mobilisateur et légitime le processus de l’intervention sur autrui, cependant il fait l’objet de jugements de valeur. Le passage d’une posture prescriptive à une posture d’intelligibilité et la reconnaissance de l’activité du malade font l’objet d’un champ de recherche transversal et pluridisciplinaire. L’activité du patient y est conçue comme un processus expérientiel mobilisant une combinaison de ressources orientée vers le maintien de soi en vie, être malade s’apparente alors à un processus de professionnalisation qui revisite les modèles de théorisation de l’activité et des apprentissages par l’action. »

« Les théories du care remettent en question la vision traditionnelle des concepts mobilisés dans théories de l’accompagnement. Le care est à la fois une posture, une disposition et une éthique de la relation à autrui.» Cette approche propose une autre lecture des conduites d’action conduite par les malades et invite à une posture éthique en éducation thérapeutique.

"Les méthodes d’analyse du travail ont été utilisées pour l’étude des activités humaines en situation professionnelle. A ce jour il persiste une hiérarchisation des activités humaines telle que celles qui sont consacrées au souci d’autrui, voire au souci de se maintenir en vie mais qui demeurent sont des activités considérées comme improductives. Par conséquent elles bénéficient d’aucune reconnaissance sociale et on tendance à être confiées à des personnes ou des professionnelles exposées à une disqualification sociale."

« Le care remet en question les finalités du développement humain en montrant que celui-ci repose sur non pas sur la justice et l’autonomie mais sur les relations d’interdépendance des individus. Il désigne tout ce qui est qualifié comme les activités requérant une attention à autrui, un souci d’autrui, un souci pour autrui. » Il pose l’importance du sujet relation en s’opposant aux conceptions dominantes d’un sujet vu comme un sujet rationnel et autonome.

« L’organisation sociale de la division sexuelle du travail a délégué aux femmes les activités de care pourtant il n'existe pas une empathie ou une sollicitude propre aux femmes. La réflexion sur le care est forcément une réflexion sur la citoyenneté. L’éthique du care est une éthique du lien, un lien qui doit compenser l’attitude de défiance de la société à l’égard des plus faibles et des plus démunis. Une société qui fonctionne sur un modèle individualiste où les normes sont celles de la productivité et de l’utilité économique et où émerge aujourd’hui des normes réglementaires et morales de la sollicitude. La lecture d’une enquête sur des personnes sans domicile fixe montre que la délégation du souci de soi à autrui ne doit pas priver qui que ce soit de son droit à exercer son propre souci d’autrui. Le lien social et les compétences sociales qui en découlent s’appuient sur les relations entre les individus. »