La Fontaine & Cie

Avec La Fontaine & Cie, nous construisons des ponts entre la littérature et les mondes de l'entreprise. L'objectif ? Tenter de découvrir, chez les grands écrivains, des clés et des solutions pour nos entreprises aujourd'hui. Je m'essaie donc à une lecture business des Fables de La Fontaine, de Descartes, de Saint Ex et tous leurs amis. Une lecture souvent décalée, espiègle mais qui permet de poser de bonnes questions. A chacun d'entre nous d'y apporter nos propres réponses dans nos actes au quotidien. La Fontaine & Cie : pour plus d'Humanités en Entreprise.

S2E11 - Le langage, une ressource stratégique de l'entreprise ? Le SWOT de Molière (Monsieur de Pourceaugnac)

A bien y réfléchir, le langage est une évidence dont on oublie le caractère stratégique pour nos entreprises. Plus encore qu'un réseau informatique, plus encore que tout stock de matière première, le langage est à la fois le support et la matière de notre quotidien professionnel. C'est une ressource partagée pour l'échange d'information, la prise de décision, la mise en oeuvre des actions. Pourtant qui pense à l'usage qui est fait de cet actif majeur ? Molière est de ceux-là ! Il fait un diagnostic sans réserve des limites du langage et nous donne des clés pour l'optimiser. Monsieur de Pourceaugnac (ici l'acte II, scène 4) nous donne à voir le parisien Oronte qui prévoit de marier sa fille Julie à un riche parti venu de province, Monsieur de Pourceaugnac. Julie, son amoureux Éraste et leur homme de main Sbrigani, sont résolus à faire échouer le projet, en accablant le nouveau venu de toutes les mésaventures imaginables : Monsieur de Pourceaugnac vient de réchaper à un attentat au lavement, tandis que des femmes l'accusent d'être plusieurs fois marié. ============================= L'extrait prend de la place : retrouvez-le sur la newsletter de La Fontaine & Cie, et abonnez-vous au passage ! www.lafontaineetcie.fr

01-21
39:29

S2E10 - Comment se faire un atout de la culture d'entreprise ? Les conseils de Marcel Proust (Extrait de "Du côté de chez Swann")

Tandis que partout résonne une remise en question du travail (quête de sens, fonctionnalités du lieu de travail, difficultés à recruter...), Marcel Proust apporte sa pierre, dans un extrait de "Du côté de chez Swann", à la réflexion sur la culture d'entreprise. Plus précisément, il décrit le potentiel d'une culture d'entreprise forte. Il y voit un levier - sous conditions - d'un épanouissement des personnes. Tout l'enjeu est d'introduire une circularité active et concrète entre la personne et la culture d'entreprise. Marcel Proust nous pousse à l'action : la culture d'une entreprise ne s'impose pas à nous mais nous devons en être chacun le contributeur actif pour notre plein épanouissement. ============================= Vous allez rire : Marcel Proust, c'est costaud, et l'extrait est trop long pour le nombre de caractères autorisés ici ! Pour retrouver le texte, consultez la newsletter correspondante ici. Une bonne raison pour vous y inscrire sur www.lafontaineetcie.fr

12-04
37:39

#S2E9 - Comment tenir quand ça tangue ? Les conseils de Jean de La Fontaine (Le Berger et la Mer - IV;2)

Dans Le Berger et la Mer, La Fontaine dresse différents profils d'investisseurs et d'entrepreneurs.  Il nous alerte sur un monde de risques et donc d'opportunités. Pour surfer sur ces circonstances et en tirer le meilleur, il positionne son Berger comme un modèle à suivre : en cas d'échec, apprendre à se relancer et apprendre de ses erreurs. Mais La Fontaine veut aussi nous aider à ne pas tomber. Et pour cela, il a sa botte secrète... Face à la mer déchaînée, rien ne vaut un bon vieux roc bien solide... Le Berger et la Mer Livre IV, fable 2 - les octosyllabes sont en italique. Du rapport d’un troupeau, dont il vivait sans soins Se contenta longtemps un voisin d’Amphitrite. Si sa fortune était petite, Elle était sûre tout au moins. À la fin les trésors déchargés sur la plage, Le tentèrent si bien qu’il vendit son troupeau, Trafiqua de l’argent, le mit entier sur l’eau Cet argent périt par naufrage. Son maître fut réduit à garder les Brebis Non plus Berger en chef comme il était jadis, Quand ses propres Moutons paissaient sur le rivage Celui qui s’était vu Coridon ou Tircis, Fut Pierrot et rien davantage. Au bout de quelque temps il fit quelques profits Racheta des bêtes à laine ; Et comme un jour les vents retenant leur haleine, Laissaient paisiblement aborder les vaisseaux "Vous voulez de l’argent, ô Mesdames les Eaux, Dit-il, adressez-vous, je vous prie, à quelqu’autre : Ma foi vous n’aurez pas le nôtre." Ceci n’est pas un conte à plaisir inventé. Je me sers de la vérité Pour montrer par expérience, Qu’un sou quand il est assuré, Vaut mieux que cinq en espérance ; Qu’il se faut contenter de sa condition Qu’aux conseils de la Mer et de l’Ambition Nous devons fermer les oreilles. Pour un qui s’en louera, dix mille s’en plaindront. La Mer promet monts et merveilles : Fiez-vous-y, les vents et les voleurs viendront.

11-21
27:24

#S2E8 - Pourquoi travailler sa concentration ? les conseils de Victor Hugo (Notre Dame de Paris - VII;1)

Si je compte bien, je devrais le matin consulter 3 boîtes mail (une perso, deux pro), Slack (pro), WhatsApp (perso / associatif), Telegram (associatif), LinkedIn (messages entrants)... Autant dire que la concentration n'est pas gagnée. Victor Hugo vient nous éclairer sur l'importance de la focalisation, moins en termes de tâches que d'état d'esprit. Dans cet extrait, le soleil prend le statut de rôle-modèle et le texte lui-même observe un mouvement de concentration depuis "plusieurs semaines" jusqu'à "cette heure-là". Dès lors Victor Hugo identifie trois bénéfices à cet exercice de concentration pour notre quotidien en entreprise. ====== Pour une pratique hebdomadaire de la lecture business, abonnez-vous à la newsletter sur www.lafontaineetcie.fr ! ====== Notre Dame de Paris Livre Septième, Chapitre I Du danger de confier son secret à une chèvre. "Plusieurs semaines s'étaient écoulées. On était aux premiers jours de mars. Le soleil, que Dubartas, ce classique ancêtre de la périphrase, n'avait pas encore nommé le grand-duc des chandelles, n'en était pas moins joyeux et rayonnant pour cela. C'était une de ces journées de printemps qui ont tant de douceur et de beauté que tout Paris, répandu dans les places et les promenades, les fête comme des dimanches. Dans ces jours de clarté, de chaleur et de sérénité, il y a une certaine heure surtout où il faut admirer le portail de Notre-Dame. C'est le moment où le soleil, déjà incliné vers le couchant, regarde presque en face la cathédrale. Ses rayons, de plus en plus horizontaux, se retirent lentement du pavé de la place, et remontent le long de la façade à pic dont ils font saillir les mille rondes-bosses sur leur ombre, tandis que la grande rose centrale flamboie comme un œil de cyclope enflammé des réverbérations de la forge. On était à cette heure-là."

11-12
27:47

#S2E7 - Comment changer le changement climatique ? les conseils de Jean de La Fontaine (Le Loup et les Bergers - X;5)

Publiée à l'orée de la COP26 à Glasgow, cette lecture business prend le prisme du changement climatique. Que nous dit La Fontaine sur l'appréhension du sujet Climat en entreprise ? Il aborde tour à tour : - la définition d'objectifs Climat par nos organisations, et leur structuration en amont et en aval - le triangle de l'indécision (politique / entreprise / particuliers) - le phénomène des inégalités, causes et conséquences du changement climatique - la posture de vulnérabilité indissociable de celle du leader face au changement climatique - et plus généralement la source d'inspiration que représente la poésie, comme modèle de création de richesse à partir d'un jeu de limites. On cite l'épisode 6 de la saison 1 : L'Hirondelle et les petits oiseaux. ==== C'est encore mieux avec la newsletter : www.lafontaineetcie.fr ==== Le Loup et les Bergers Fable 5, Livre X. Un Loup rempli d'humanité (S'il en est de tels dans le monde) Fit un jour sur sa cruauté, Quoiqu'il ne l'exerçât que par nécessité, Une réflexion profonde. Je suis haï, dit-il, et de qui ? De chacun. Le Loup est l'ennemi commun : Chiens, chasseurs, villageois, s'assemblent pour sa perte. Jupiter est là-haut étourdi de leurs cris ; C'est par là que de loups l'Angleterre est déserte :  On y mit notre tête à prix. Il n'est hobereau qui ne fasse Contre nous tels bans publier ; Il n'est marmot osant crier Que du Loup aussitôt sa mère ne menace. Le tout pour un Âne rogneux,  Pour un Mouton pourri, pour quelque Chien hargneux, Dont j'aurai passé mon envie. Et bien, ne mangeons plus de chose ayant eu vie ; Paissons l'herbe, broutons ; mourons de faim plutôt. Est-ce une chose si cruelle ? Vaut-il mieux s'attirer la haine universelle ? Disant ces mots il vit des Bergers pour leur rôt Mangeants un agneau cuit en broche. Oh, oh, dit-il, je me reproche Le sang de cette gent. Voilà ses Gardiens S'en repaissants eux et leurs Chiens ; Et moi, Loup, j'en ferai scrupule ? Non, par tous les Dieux. Non. Je serais ridicule. Thibaut l'Agnelet passera Sans qu'à la broche je le mette ; Et non seulement lui, mais la mère qu'il tette, Et le père qui l'engendra. Ce Loup avait raison. Est-il dit qu'on nous voie Faire festin de toute proie, Manger les animaux, et nous les réduirons Aux mets de l'âge d'or autant que nous pourrons ? Ils n'auront ni croc ni marmite ? Bergers, bergers, le loup n'a tort Que quand il n'est pas le plus fort : Voulez-vous qu'il vive en ermite ?

10-30
30:56

#S2E6 - Comment gérer des projets - les conseils d'Arthur Rimbaud (Aube)

Il est saisissant de constater que Rimbaud décrit dans ce texte par le menu la méthode projet dite en "cascade" ("Waterfall Method" en anglais où l'on retrouvera le wasserfall du poème). Pour autant, Rimbaud apporte deux nuances de taille qui doivent inspirer les projets en mode Waterfall : en chassant l'aube, il suggère qu'il y a là un mouvement quotidienqui nous amène à des méthodes de type Agile. son action part du sol (les "camps d'ombres", "les haleines vives et tièdes", "les pierreries", "le sentier") et s'élève progressivement ("la cime argentée", "les clochers et les dômes"...). On a donc une démarche bottom-up, et tant mieux puisque "rien ne bougeait encore au front des palais". Et dans cette écoute des signaux faibles, il y a un peu d'une méthode de type Effectuation. Mais il y a encore plus à découvrir dans le texte pour nos quotidiens en entreprise, notamment sur l'engagement des parties prenantes au projet. ========== C'est encore mieux avec la newsletter : www.lafontaineetcie.fr ========== AUBE J’ai embrassé l’aube d’été. Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit. La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom. Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse. Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq. A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais. En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peuson immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois. Au réveil il était midi. Arthur Rimbaud, Après le déluge

10-22
27:52

#S2E5 - Comment gérer la prise de poste - les conseils de Jean de La Fontaine (L'Aigle et la Pie)

Dans une nouvelle fulgurance, La Fontaine anticipe un modèle de management formalisé 300 ans plus tard par Laurence J. Peter. Le Principe de Peter explique que chacun, dans une organisation hiérarchique, finit hélas par atteindre son niveau d'incompétence. En effet, qui fait un succès sur son poste est promu. Si l'on fait à nouveau un succès, on est à nouveau promu. Et ainsi de suite, jusqu'à ce que le succès ne soit plus au rendez-vous par manque de compétences : on stagne alors, nous dit L. J. Peter, en "lévitation" dans le "sommet volant" tel l'Aigle et la Pie planant dans les airs... Ce à quoi nous invite La Fontaine ici, c'est de cultiver une prise de conscience personnelle, une prise de recul pour construire notre ancrage et notre assise : ainsi nous ne serons pas pris au dépourvu comme la Pie lors de rencontres fortuites avec les big bosses, ainsi nous saurons gérer l'évaluation constante qui reste le propre de nos organisations, ainsi nous aurons la force de caractère pour faire de nos équipes de direction non pas le lieu de l'évaluation des personnes mais celui de leur élévation (#aigle). --------- C'est mieux avec la newsletter : www.lafontaineetcie.fr --------- L'Aigle et la Pie - Livre XI, fable 11 - Jean de La Fontaine. L’Aigle, Reine des airs, avec Margot la Pie, Différentes d’humeur, de langage et d’esprit, Et d’habit, Traversaient un bout de prairie. Le hasard les assemble en un coin détourné. L’Agasse eut peur ; mais l’Aigle, ayant fort bien dîné, La rassure, et lui dit : Allons de compagnie. Si le Maître des Dieux assez souvent s’ennuie, Lui qui gouverne l’univers, J’en puis bien faire autant, moi qu’on sait qui le sers. Entretenez-moi donc, et sans cérémonie. Caquet Bon-Bec alors de jaser au plus dru, Sur ceci, sur cela, sur tout. L’homme d’Horace, Disant le bien, le mal à travers champs, n’eût su Ce qu’en fait de babil y savait notre Agasse. Elle offre d’avertir de tout ce qui se passe, Sautant, allant de place en place, Bon espion, Dieu sait. Son offre ayant déplu, L’Aigle lui dit tout en colère : Ne quittez point votre séjour, Caquet Bon-Bec, ma mie : adieu ; je n’ai que faire D’une babillarde à ma cour ; C’est un fort méchant caractère. Margot ne demandait pas mieux. Ce n’est pas ce qu’on croit, que d’entrer chez les Dieux ; Cet honneur a souvent de mortelles angoisses. Rediseurs, Espions, gens à l’air gracieux, Au cœur tout différent, s’y rendent odieux, Quoique ainsi que la Pie il faille dans ces lieux Porter habit de deux paroisses.

10-17
22:18

#S2E4 - Comment entreprendre ? - Les conseils de Balzac (La Duchesse de Langeais)

Pour la première fois, Honoré de Balzac parmi les coaches de La Fontaine & Cie. Avec ces premières pages de son roman La Duchesse de Langeais, la question qui vient est : qu'est-ce qui motive Balzac à se lancer dans l'écriture ? D'où lui vient l'énergie de se jeter à corps perdu (on le connaît bourreau de travail) dans son entreprise ?  Bref, qu'y a-t-il à retenir pour entreprendre nos projets ? Le texte est disponible ici : https://www.lafontaineetcie.fr/blog/laduchessedelangeais-fairedecollersonbusiness ---- La newsletter de La Fontaine & Cie : www.lafontaineetcie.fr ----

10-14
22:15

#S2E3 - Le pouvoir du point de vue - Les conseils de George Sand (Le Docteur Piffoël)

Un texte complètement barré pour cet épisode de La Fontaine & Cie. George Sand fait son entrée dans notre académie de coaches professionnels avec un extrait de son journal intime, Les Entretiens journaliers avec le très docte et très habile Docteur Piffoël. La lecture business d'un tel texte tenant de l'autobiographie onirique n'est pas aisée : qu'est-ce qu'un texte de méditation au réveil peut bien nous apporter pour notre vie professionnelle ? Pourtant, par le thème omniprésent de la perception, George Sand vient nous donner quelques bons conseils pro sur le point de vue : - notre point de vue sur les choses et les situations - notre posture face aux outils de restitution de ces situations (en gros les reportings) - notre point de vue sur autrui - notre point de vue sur nous-même. Et finalement, George Sand vient nous illustrer tout le pouvoir du point de vue. ---- La newsletter de La Fontaine & Cie : www.lafontaineetcie.fr ---- "MIDI 3 juin. Jour magnifique. Soleil splendide, règne de la couleur. Trois grands tilleuls dont je vois de mon lit les cimes touffues sont le miroir où je consulte le temps en m’éveillant. Leur vaste rideau de feuillage et un peu de ciel, c’est tout ce que je vois de là, mais cela suffit à me faire savoir le degré de l’atmosphère avant que la fenêtre soit ouverte. J’y ai observé des effets de vent qui sont encore inexplicables pour moi et qui me feraient croire à l'existence des Esprits de l’air, comme à celle d’êtres fort capricieux. Je vois aussi, dans la teinte de leur belle verdure, l’intimité des rayons du jour à travers une atmosphère plus ou moins pure. Aujourd’hui la lumière est si vive que malgré le vent printanier on ne voit que le noir des ombres et l’or des rayons sur la feuillée. Tu vis. La question n’est pas de savoir si c’est pour ton plaisir ou pour ton malheur, pour ton bien ou pour ta perte. Qui la résoudrait ? Tu vis, tu respires. Le ciel est beau. La chambre d’Arabella est au rez-de-chaussée sous la mienne. Là est le beau piano de Franz (Liszt), au-dessous de la fenêtre d’où le rideau de verdure des tilleuls m’apparaît, la fenêtre d’où partent ces sons que l’Univers voudrait entendre, et qui ne font ici de jaloux que les rossignols. Artiste puissant, sublime dans les grandes choses, toujours supérieur dans les petites. Triste pourtant et rongé d’une plaie secrète. Homme heureux, aimé d’une femme belle, généreuse, intelligente et chaste. Que te faut-il, misérable ingrat ! Ah, si j’étais aimé, moi ! Si tu étais aimé. Piffoël, tu serais ambitieux, et tu n’es pas ambitieux parce que tu n’es pas aimé. Tu es très sage, Piffoël, extrêmement sage. Tu es très philosophe. Tu jettes un coup d’œil très lucide sur ta vie, tu pèses d’une main très ferme tous ces misérables hochets dont tu ne sais pas être avide. Je t’en fais bien mon compliment, cher Piffoël. Je t'en félicite, en vérité !" George Sand, Entretiens journaliers avec le très docte et très habile Docteur Piffoël.

10-07
29:50

Le Lion et le Chasseur (VI,2) - Jean de La Fontaine - Lecture seule

Avec la newsletter, c'est encore mieux : inscrivez-vous ! www.lafontaineetcie.fr ------------------------------------------------------------------ Le Lion et le Chasseur, Jean de La Fontaine Livre VI, Fable 2. Un Fanfaron amateur de la Chasse, Venant de perdre un Chien de bonne race, Qu’il soupçonnait dans le corps d’un Lion, Vit un Berger : « Enseigne-moi de grâce, De mon voleur, lui dit-il, la maison, Que de ce pas je me fasse raison. » Le Berger dit : « C’est vers cette montagne. En lui payant de tribut un Mouton Par chaque mois, j’erre dans la campagne Comme il me plaît, et je suis en repos. » Dans le moment qu’ils tenaient ces propos, Le Lion sort et vient d’un pas agile. Le Fanfaron aussitôt d’esquiver. « Ô Jupiter, montre-moi quelque asile, S’écria-t-il, qui me puisse sauver. » La vraie épreuve de courage N’est que dans le danger que l’on touche du doigt. Tel le cherchait, dit-il, qui changeant de langage, S’enfuit aussitôt qu’il le voit.

09-30
00:53

#S2E2 - La bienveillance dilatée - Les conseils de Jean de La Fontaine (Le Satyre et le Passant)

La bienveillance en entreprise... voilà un leitmotiv désormais décrié.  Comment donner le primat à une considération positive entre les personnes sans tomber dans une nunucherie facile ?  Comment fonder des principes d'actions sans être lénifiant ? La Fontaine nous donne sa définition de la bienveillance, fondée sur une empathie robuste et réelle : un principe actif qui s'étend, qui se dilate et qui prend une toute autre dimension. ---- La newsletter de La Fontaine & Cie : www.lafontaineetcie.fr ---- Le Satyre et le Passant Livre V, fable 7 Au fond d’un antre sauvage, Un Satyre et ses enfants Allaient manger leur potage Et prendre l’écuelle aux dents. On les eût vus sur la mousse Lui, sa femme, et maint petit : Ils n’avaient tapis ni housse, Mais tous fort bon appétit. Pour se sauver de la pluie, Entre un Passant morfondu. Au brouet on le convie : Il n’était pas attendu. Son hôte n’eut pas la peine De le semondre deux fois. D’abord avec son haleine Il se réchauffe les doigts ; Puis sur le mets qu’on lui donne, Délicat, il souffle aussi. Le Satyre s’en étonne : « Notre hôte, à quoi bon ceci ? – L’un refroidit mon potage ; L’autre réchauffe ma main. – Vous pouvez, dit le Sauvage, Reprendre votre chemin. Ne plaise aux Dieux que je couche Avec vous sous même toit ! Arrière ceux dont la bouche Souffle le chaud et le froid !

09-21
21:22

#S2.E1 : Évaluer - Les conseils de Jean de La Fontaine (Le Loup et le Renard)

Dans Le Loup et le Renard (XI, 6), Jean de La Fontaine revient sur l'évaluation, comme une modalité constante de notre commerce quotidien. Il nous alerte sur les dysfonctionnements de cette boussole à l'origine de nos actions et identifie deux biais cognitifs : la peur et le désir. Un magnifique exemple de "parole performative" : la fable nous fait vivre une expérience concrète, qui en renforce l'apprentissage. ---- La newsletter de La Fontaine & Cie : www.lafontaineetcie.fr ---- Le Loup et le Renard Livre XI, fable 6 Mais d'où vient qu'au Renard Ésope accorde un point, C'est d'exceller en tours pleins de matoiserie ? J'en cherche la raison, et ne la trouve point. Quand le Loup a besoin de défendre sa vie, Ou d'attaquer celle d'autrui, N'en sait-il pas autant que lui ? Je crois qu'il en sait plus ; et j'oserais peut-être Avec quelque raison contredire mon maître. Voici pourtant un cas où tout l'honneur échut A l'hôte des terriers. Un soir il aperçut La Lune au fond d'un puits : l'orbiculaire image Lui parut un ample fromage. Deux seaux alternativement Puisaient le liquide élément. Notre Renard, pressé par une faim canine,  S'accommode en celui qu'au haut de la machine L'autre seau tenait suspendu. Voilà l'animal descendu, Tiré d'erreur, mais fort en peine, Et voyant sa perte prochaine. Car comment remonter, si quelque autre affamé, De la même image charmé, Et succédant à sa misère, Par le même chemin ne le tirait d'affaire ? Deux jours s'étaient passés sans qu'aucun vînt au puits ; Le temps qui toujours marche avait pendant deux nuits Echancré selon l'ordinaire De l'astre au front d'argent la face circulaire. Sire Renard était désespéré. Compère Loup, le gosier altéré, Passe par là ; l'autre dit : Camarade, Je veux vous régaler ; voyez-vous cet objet ? C'est un fromage exquis. Le Dieu Faune l'a fait, La vache Io donna le lait. Jupiter, s'il était malade, Reprendrait l'appétit en tâtant d'un tel mets. J'en ai mangé cette échancrure, Le reste vous sera suffisante pâture. Descendez dans un seau que j'ai mis là exprès. Bien qu'au moins mal qu'il pût il ajustât l'histoire, Le Loup fut un sot de le croire. Il descend, et son poids, emportant l'autre part, Reguinde en haut maître Renard. Ne nous en moquons point : nous nous laissons séduire Sur aussi peu de fondement ; Et chacun croit fort aisément Ce qu'il craint et ce qu'il désire.

09-17
30:12

Le Loup et le Renard - Jean de La Fontaine - Lecture seule

Le Loup et le Renard - Jean de La Fontaine Livre XI, Fable 6 Mais d'où vient qu'au Renard Ésope accorde un point, C'est d'exceller en tours pleins de matoiserie ? J'en cherche la raison, et ne la trouve point. Quand le Loup a besoin de défendre sa vie, Ou d'attaquer celle d'autrui, N'en sait-il pas autant que lui ? Je crois qu'il en sait plus ; et j'oserais peut-être Avec quelque raison contredire mon maître. Voici pourtant un cas où tout l'honneur échut A l'hôte des terriers. Un soir il aperçut La Lune au fond d'un puits : l'orbiculaire image Lui parut un ample fromage. Deux seaux alternativement Puisaient le liquide élément. Notre Renard, pressé par une faim canine,  S'accommode en celui qu'au haut de la machine L'autre seau tenait suspendu. Voilà l'animal descendu, Tiré d'erreur, mais fort en peine, Et voyant sa perte prochaine. Car comment remonter, si quelque autre affamé, De la même image charmé, Et succédant à sa misère, Par le même chemin ne le tirait d'affaire ? Deux jours s'étaient passés sans qu'aucun vînt au puits ; Le temps qui toujours marche avait pendant deux nuits Echancré selon l'ordinaire De l'astre au front d'argent la face circulaire. Sire Renard était désespéré. Compère Loup, le gosier altéré, Passe par là ; l'autre dit : Camarade, Je veux vous régaler ; voyez-vous cet objet ? C'est un fromage exquis. Le Dieu Faune l'a fait, La vache Io donna le lait. Jupiter, s'il était malade, Reprendrait l'appétit en tâtant d'un tel mets. J'en ai mangé cette échancrure, Le reste vous sera suffisante pâture. Descendez dans un seau que j'ai mis là exprès. Bien qu'au moins mal qu'il pût il ajustât l'histoire, Le Loup fut un sot de le croire. Il descend, et son poids, emportant l'autre part, Reguinde en haut maître Renard. Ne nous en moquons point : nous nous laissons séduire Sur aussi peu de fondement ; Et chacun croit fort aisément Ce qu'il craint et ce qu'il désire.

09-15
02:19

Le Satyre et le Passant - Jean de La Fontaine - Lecture seule

Le Satyre et le Passant Livre V, fable 7 Au fond d’un antre sauvage, Un Satyre et ses enfants Allaient manger leur potage Et prendre l’écuelle aux dents. On les eût vus sur la mousse Lui, sa femme, et maint petit : Ils n’avaient tapis ni housse, Mais tous fort bon appétit. Pour se sauver de la pluie, Entre un Passant morfondu. Au brouet on le convie : Il n’était pas attendu. Son hôte n’eut pas la peine De le semondre deux fois. D’abord avec son haleine Il se réchauffe les doigts ; Puis sur le mets qu’on lui donne, Délicat, il souffle aussi. Le Satyre s’en étonne : « Notre hôte, à quoi bon ceci ? – L’un refroidit mon potage ; L’autre réchauffe ma main. – Vous pouvez, dit le Sauvage, Reprendre votre chemin. Ne plaise aux Dieux que je couche Avec vous sous même toit ! Arrière ceux dont la bouche Souffle le chaud et le froid !

09-02
01:01

Le Lion, le Loup et le Renard - Lecture seule - Jean de La Fontaine

Le Lion, le Loup et le Renard, de Jean de La Fontaine Livre VIII, Fable 3 Un Lion décrépit, goutteux, n'en pouvant plus, Voulait que l'on trouvât remède à la vieillesse : Alléguer l'impossible aux Rois, c'est un abus. Celui-ci parmi chaque espèce Manda des Médecins ; il en est de tous arts : Médecins au Lion viennent de toutes parts ; De tous côtés lui vient des donneurs de recettes. Dans les visites qui sont faites, Le Renard se dispense, et se tient clos et coi. Le Loup en fait sa cour, daube au coucher du Roi Son camarade absent ; le Prince tout à l'heure Veut qu'on aille enfumer Renard dans sa demeure, Qu'on le fasse venir. Il vient, est présenté ; Et, sachant que le Loup lui faisait cette affaire : Je crains, Sire, dit-il, qu'un rapport peu sincère, Ne m'ait à mépris imputé D'avoir différé cet hommage ; Mais j'étais en pèlerinage ; Et m'acquittais d'un voeu fait pour votre santé. Même j'ai vu dans mon voyage Gens experts et savants ; leur ai dit la langueur Dont votre Majesté craint à bon droit la suite. Vous ne manquez que de chaleur : Le long âge en vous l'a détruite : D'un Loup écorché vif appliquez-vous la peau Toute chaude et toute fumante ; Le secret sans doute en est beau Pour la nature défaillante. Messire Loup vous servira, S'il vous plaît, de robe de chambre. Le Roi goûte cet avis-là : On écorche, on taille, on démembre Messire Loup. Le Monarque en soupa, Et de sa peau s'enveloppa ; Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire : Faites si vous pouvez votre cour sans vous nuire. Le mal se rend chez vous au quadruple du bien. Les daubeurs ont leur tour d'une ou d'autre manière : Vous êtes dans une carrière Où l'on ne se pardonne rien. Source : www.la-fontaine-ch-thierry.net

06-30
02:06

Les Exercices - Le Lion, Le Loup et le Renard - Jean de La Fontaine

"Les Exercices" de La Fontaine & Cie : des épisodes dont vous êtes le héros ! Pendant une heure, nous entrons ensemble dans le texte pour en construire votre interprétation personnelle. De longs temps de silence pour vous permettre, stylo en main, de composer votre lecture business, mais surtout personnelle, du texte à l'étude. Ici, Le Lion, le Loup et le Renard (VIII,3) de Jean de La Fontaine La Fontaine nous invite à réfléchir sur la place et le rôle de chacun dans notre capacité à délibérer en équipe. C'est mordant ! Retrouvez la newsletter de La Fontaine & Cie sur www.lafontaineetcie.fr Chaque semaine, un texte classique, des conseils pro et une citation à caser en réunion, sans parler des bonus exclusifs ! ----------------------------- Le Lion, le Loup et le Renard, de Jean de La Fontaine. Un Lion décrépit, goutteux, n'en pouvant plus, Voulait que l'on trouvât remède à la vieillesse : Alléguer l'impossible aux Rois, c'est un abus. Celui-ci parmi chaque espèce Manda des Médecins ; il en est de tous arts : Médecins au Lion viennent de toutes parts ; De tous côtés lui vient des donneurs de recettes. Dans les visites qui sont faites, Le Renard se dispense, et se tient clos et coi. Le Loup en fait sa cour, daube au coucher du Roi Son camarade absent ; le Prince tout à l'heure Veut qu'on aille enfumer Renard dans sa demeure, Qu'on le fasse venir. Il vient, est présenté ; Et, sachant que le Loup lui faisait cette affaire : Je crains, Sire, dit-il, qu'un rapport peu sincère, Ne m'ait à mépris imputé D'avoir différé cet hommage ; Mais j'étais en pèlerinage ; Et m'acquittais d'un voeu fait pour votre santé. Même j'ai vu dans mon voyage Gens experts et savants ; leur ai dit la langueur Dont votre Majesté craint à bon droit la suite. Vous ne manquez que de chaleur : Le long âge en vous l'a détruite : D'un Loup écorché vif appliquez-vous la peau Toute chaude et toute fumante ; Le secret sans doute en est beau Pour la nature défaillante. Messire Loup vous servira, S'il vous plaît, de robe de chambre. Le Roi goûte cet avis-là : On écorche, on taille, on démembre Messire Loup. Le Monarque en soupa, Et de sa peau s'enveloppa ; Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire : Faites si vous pouvez votre cour sans vous nuire. Le mal se rend chez vous au quadruple du bien. Les daubeurs ont leur tour d'une ou d'autre manière : Vous êtes dans une carrière Où l'on ne se pardonne rien. Source : www.la-fontaine-ch-thierry.net

06-30
01:07:23

Les Exercices - Le Berger et son troupeau - Jean de La Fontaine

"Les Exercices" de La Fontaine & Cie : des épisodes dont vous êtes le héros ! Pendant une heure, nous entrons ensemble dans le texte pour en construire votre interprétation personnelle. De longs temps de silence pour vous permettre, stylo en main, de composer votre lecture business, mais surtout personnelle, du texte à l'étude. Ici, Le Berger et son troupeau (IX,19) de Jean de La Fontaine On retrouve le berger Guillot qui cherche à construire la cohésion de l'équipe et sa gestion des périls ! Retrouvez la newsletter de La Fontaine & Cie sur www.lafontaineetcie.fr Chaque semaine, un texte classique, des conseils pro et une citation à caser en réunion, sans parler des bonus exclusifs ! ----------------------------- Le Berger et son troupeau Jean de La Fontaine, Livre IX, fable 19 « Quoi ? toujours il me manquera             Quelqu'un de ce peuple imbécile !             Toujours le loup m'en gobera ! J'aurai beau les compter! Ils étaient plus de mille. Et m'ont laissé ravir notre pauvre Robin ;             Robin mouton qui, par la ville             Me suivait pour un peu de pain, Et qui m'aurait suivi jusques au bout du monde. Hélas! de ma musette il entendait le son ; Il me sentait venir de cent pas à la ronde.             Ah! le pauvre Robin mouton ! » Quand Guillot eut fini cette oraison funèbre, Et rendu de Robin la mémoire célèbre,             Il harangua tout le troupeau, Les chefs, la multitude, et jusqu'au moindre agneau.             Les conjurant de tenir ferme : Cela seul suffirait pour écarter les loups. Foi de peuple d'honneur, ils lui promirent tous             De ne bouger non plus qu'un terme.  « Nous voulons, dirent-ils, étouffer le glouton             Qui nous a pris Robin mouton. »             Chacun en répond sur sa tête.             Guillot les crut et leur fit fête.             Cependant, devant qu'il fût nuit,             Il arriva nouvel encombre.         Un loup parut : tout le troupeau s'enfuit. Ce n'était pas un loup, ce n'en était que l'ombre.             Haranguez de méchants soldats :             Ils promettent de faire rage ; Mais, au moindre danger, adieu tout le courage ; Votre exemple et vos cris ne les retiendront pas.

06-23
01:03:28

Le Berger et son troupeau - - Lecture seule - Jean de La Fontaine

Le Berger et son troupeau Jean de La Fontaine, Livre IX, fable 19 « Quoi ? toujours il me manquera             Quelqu'un de ce peuple imbécile !             Toujours le loup m'en gobera ! J'aurai beau les compter! Ils étaient plus de mille. Et m'ont laissé ravir notre pauvre Robin ;             Robin mouton qui, par la ville             Me suivait pour un peu de pain, Et qui m'aurait suivi jusques au bout du monde. Hélas! de ma musette il entendait le son ; Il me sentait venir de cent pas à la ronde.             Ah! le pauvre Robin mouton ! » Quand Guillot eut fini cette oraison funèbre, Et rendu de Robin la mémoire célèbre,             Il harangua tout le troupeau, Les chefs, la multitude, et jusqu'au moindre agneau.             Les conjurant de tenir ferme : Cela seul suffirait pour écarter les loups. Foi de peuple d'honneur, ils lui promirent tous             De ne bouger non plus qu'un terme.  « Nous voulons, dirent-ils, étouffer le glouton             Qui nous a pris Robin mouton. »             Chacun en répond sur sa tête.             Guillot les crut et leur fit fête.             Cependant, devant qu'il fût nuit,             Il arriva nouvel encombre.         Un loup parut : tout le troupeau s'enfuit. Ce n'était pas un loup, ce n'en était que l'ombre.             Haranguez de méchants soldats :             Ils promettent de faire rage ; Mais, au moindre danger, adieu tout le courage ; Votre exemple et vos cris ne les retiendront pas.

06-23
01:23

Le Loup devenu berger - Lecture seule - Jean de La Fontaine

Le Loup devenu berger Livre III, Fable III - Jean de La Fontaine Un Loup qui commençait d’avoir petite part Aux brebis de son voisinage, Crut qu’il fallait s’aider de la peau du renard Et faire un nouveau personnage. Il s’habille en berger, endosse un hoqueton, Fait sa houlette d’un bâton, Sans oublier la cornemuse. Pour pousser jusqu’au bout la ruse, Il aurait volontiers écrit sur son chapeau : C’est moi qui suis Guillot berger de ce troupeau. Sa personne étant ainsi faite Et ses pieds de devant posés sur sa houlette, Guillot le sycophante approche doucement. Guillot le vrai Guillot étendu sur l’herbette, Dormait alors profondément. Son chien dormait aussi, comme aussi sa musette. La plupart des brebis dormaient pareillement. L’hypocrite les laissa faire, Et pour pouvoir mener vers son fort les brebis Il voulut ajouter la parole aux habits, Chose qu’il croyait nécessaire. Mais cela gâta son affaire, Il ne put du pasteur contrefaire la voix. Le ton dont il parla fit retentir les bois, Et découvrit tout le mystère. Chacun se réveille à ce son, Les brebis, le chien, le garçon. Le pauvre loup dans cet esclandre, Empêché par son hoqueton, Ne put ni fuir ni se défendre. Toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre. Quiconque est loup, agisse en loup ; C’est le plus certain de beaucoup.

06-16
01:26

Les Exercices - Le Loup devenu berger - La Fontaine

"Les Exercices" de La Fontaine & Cie : des épisodes dont vous êtes le héros ! Pendant une heure, nous entrons ensemble dans le texte pour en construire votre interprétation personnelle. De longs temps de silence pour vous permettre, stylo en main, de composer votre lecture business, mais surtout personnelle, du texte à l'étude. Ici, Le Loup devenu berger (III,3) de Jean de La Fontaine Un loup de manque pas de courage entrepreneurial mais son audace se transforme en cauchemar. Pourquoi ? Retrouvez la newsletter de La Fontaine & Cie sur www.lafontaineetcie.fr Chaque semaine, un texte classique, des conseils pro et une citation à caser en réunion, sans parler des bonus exclusifs ! ----------------------------- Le Loup devenu berger Livre III, Fable III Un Loup qui commençait d’avoir petite part Aux brebis de son voisinage, Crut qu’il fallait s’aider de la peau du renard Et faire un nouveau personnage. Il s’habille en berger, endosse un hoqueton, Fait sa houlette d’un bâton, Sans oublier la cornemuse. Pour pousser jusqu’au bout la ruse, Il aurait volontiers écrit sur son chapeau : C’est moi qui suis Guillot berger de ce troupeau. Sa personne étant ainsi faite Et ses pieds de devant posés sur sa houlette, Guillot le sycophante approche doucement. Guillot le vrai Guillot étendu sur l’herbette, Dormait alors profondément. Son chien dormait aussi, comme aussi sa musette. La plupart des brebis dormaient pareillement. L’hypocrite les laissa faire, Et pour pouvoir mener vers son fort les brebis Il voulut ajouter la parole aux habits, Chose qu’il croyait nécessaire. Mais cela gâta son affaire, Il ne put du pasteur contrefaire la voix. Le ton dont il parla fit retentir les bois, Et découvrit tout le mystère. Chacun se réveille à ce son, Les brebis, le chien, le garçon. Le pauvre loup dans cet esclandre, Empêché par son hoqueton, Ne put ni fuir ni se défendre. Toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre. Quiconque est loup, agisse en loup ; C’est le plus certain de beaucoup.

06-16
01:02:04

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