Le choix musical de RFI

<p>Du lundi au vendredi, chaque matin, un journaliste vous parle des artistes qui font l’actualité des musiques de l’espace francophone, de l’Afrique et de ses diasporas. Vous pourrez y entendre plus largement des musiques du monde et du Sud, des musiques actuelles et urbaines qui sont au cœur de l’identité de RFI.</p><p>Diffusion 8h50, heure de Paris, 7h50 TU.</p>

Dans «Ginga», Flavia Coelho ravive ses souvenirs d’adolescence

C’est la plus française des chanteuses brésiliennes. Flavia Coelho vient de sortir son cinquième album Ginga. Ce disque, principalement chanté en portugais, mélange joyeusement les styles. Reggae, samba, funk, house : cet album est dédié aux musiques qui ont rythmé l’ adolescence de Flavia Coelho, du début des années 90 jusqu’aux années 2000. La chanteuse écoutait ces musiques en boucle dit-elle et parfois même en cachette de son père, sur le petit poste de radio qu'il lui avait offert pour l'aider à s'endormir.On trouve sur certaines chansons d’irrésistibles touches d’amapiano (ce style venu d’Afrique du Sud et du Mozambique). On peut l’entendre notamment dans Nordestina, une chanson-hommage aux femmes du Nord-Est du Brésil dont elle est originaire...Le morceau qui ouvre l’album, Mama Santa est dédié à sa mère qu’elle a perdu très tôt à l’age de 11 ans.Flavia Coelho vit en France depuis 2006. Elle a commencé à chanter dans le métro parisien et à la terrasse des cafés. Très vite, elle fait des rencontres décisives, notamment avec Victor Vagh qui l’accompagne au clavier depuis ses débuts et qui est aussi son producteur. Il est toujours à ses cotés pour ce cinquième disque. La chanteuse entame une tournée d’ une centaine de dates avant un Olympia à Paris le 12 mars 2025.

06-14
04:51

Bénarès et son groove magique de retour sur les scènes françaises

Après plusieurs années de silence, le trio Bénarès reprend du service. Le combo franco-tunisien remonte sur scène et prépare un nouvel EP pour l'automne. L'occasion de redécouvrir une musique aux influences arabo-occidentales aux vertus euphorisantes.  Apparu en 2016, le trio formé par la chanteuse tunisienne Sané Bakari, et les musiciens Pierre Delaupe et Brice Bertet, avait séduit par son folk mâtiné de soul et de blues. Mélange de genres sublimé par le mélange des langues. Sané Bakari chante autant en anglais, en français qu'en arabe. Après des succès de scène et quelques hits comme Bledi, le trio s'était quelque peu assoupi. Le voici de retour avec une série de concerts dont celui du 14 juin au festival Arabofolies de l'Institut du monde arabe, à Paris.Sané Bakari n'a rien perdu de ses qualités vocales qui lui permettent de chanter la soul et le blues avec justesse et émotion. « J'ai beaucoup écouté de soul américaine étant jeune », confie celle dont la voix n'est pas sans rappeler celle de l'Anglaise Amy Winehouse. « Aretha Franklin m'a accompagnée et m'accompagne toujours au quotidien ».Le meilleur de deux mondesSi la formation propose une musique soul efficace – bien qu'assez classique –, l'émotion engendrée est accrue par la langue maternelle de Sané Bakari qui équilibre fort bien ses racines et ses emprunts. « Quand j'étais plus jeune et que j'écoutais la chanson arabe, je ne retrouvais pas ce côté que j'aimais dans la musique soul. Et, de la même manière, quand j'écoutais beaucoup de chansons en anglais, il me manquait ce petit truc en plus qui me ramenait à ma culture d'origine. Donc, le juste milieu, je l'ai trouvé grâce à cette musique jouée avec des instruments occidentaux et chantée avec des mots en tunisien. »Le trio Bénarès prépare un nouvel EP prévu pour l'automne 2024. 

06-13
04:59

Avec «True Story», Malcolm Jiyane raconte la véritable histoire des habitants de Soweto

Le tromboniste sud-africain Malcolm Jiyane annonce la sortie de son nouvel album True Story. Une exploration de l’état actuel de la nation arc-en-ciel, et plus précisément de Soweto, à travers une série de morceaux inspirées d'histoires vraies. Malcolm Jiyane est tromboniste, mais aussi pianiste et compositeur. Il a appris la musique auprès de Bra Johnny Mekoa, un trompettiste sud-africain, véritable légende locale qui eut la bonne idée de créer une école de musique pour les enfants défavorisés, sur le modèle de l'Alpha School en Jamaïque. Une école tenue par des sœurs qui recueillaient les orphelins et les enfants des rues et leur apprenaient la musique, formant toute une génération de musiciens jamaïcains qui ont brillé dans le monde entier à partir des années 60.À Soweto, dans la banlieue de Johannesburg, Bra Johnny Mekoa reprend l'idée. Il fonde la Gauteng Music Academy et offre ainsi aux enfants du ghetto une éducation artistique. Il y accueillera le jeune Malcolm Jiyane, et non seulement lui apprendra la musique, mais financera aussi, un peu plus tard, son premier album.Les trombonistes sortent rarement des albums solo. Dans une fanfare, ou un big band de jazz, le trombone joue des parties basses, l’accompagnement pour les instruments mélodiques comme la trompette ou le saxophone. Par ailleurs, Malcolm Jiyane travaille sur le son du trombone lui-même. Il double les parties, ajoute des effets, ce qui lui donne un son très personnel, le modernise, et lui donne une petite saveur de r’n’b.Cet album a une histoire singulière. Enregistré entre 2019 et 2020, le projet est laissé de côté en raison du confinement. Mais après coup, Malcolm Biyane refuse de se replonger dans ces enregistrements. La période du Covid a été douloureuse. Il a perdu plusieurs de ses proches et ne veut plus entendre ces morceaux.Il se lance même dans l'enregistrement d'un tout nouveau disque qui connait un véritable succès mondial. Ce qui le poussera finalement à dépoussiérer ses anciens morceaux. Il s’y remet en 2023 pour la partie production et mixage et c'est ainsi que l'album True Story, qui a failli ne jamais voir le jour, est finalisé et sort ce vendredi 14 juin.

06-12
04:43

Le fabuleux destin des Staples Jr. Singers et leur retour après 50 ans d'absence

Passionnés de gospels depuis leur plus jeune âge, les Staples Jr. Singers sortent leur deuxième album Searching au bout d'un demi-siècle. Originaire du Mississippi dans le sud des États-Unis, ce groupe familial s’était fait un nom dans les années 70 avec des chansons aux envolées soul et des textes engagés pour les droits civiques en faveur de la communauté afro-américaine.

06-11
07:31

Pour Apple Music, «The Miseducation of Lauryn Hill» est le top du top

La plateforme musicale Apple Music a élu l'album The Miseducation of Lauryn Hill, sorti il y a plus d'un quart de siècle, Meilleur album de tous les temps, juste devant Thriller de Michael Jackson, et Abbey Road des Beatles. L'occasion pour RFI de revenir sur une œuvre qui a marqué des générations entières de musiciens. 1998, Lauryn Hill publie son premier et unique album solo à ce jour. La chanteuse et muse du groupe américain Fugees sort d'une rupture sentimentale avec son compagnon, le compositeur Wyclef Jean. Traumatisée, elle se livre à cœur ouvert sur cet album. Confessions sur la difficulté d'être mère célibataire, critique féministe de la toxicité de certains hommes... Pour plusieurs générations de femmes noires, Lauryn Hill ne propose rien de moins que la bande son de leur vie. À la sincérité de la démarche et au lyrisme des chansons, s'ajoute la technique de Lauryn Hill qui évolue du rap au r'n'b en passant par le hip hop avec une facilité et une grâce incomparable. The Miseducation of Lauryn Hill remporte l'adhésion. Plusieurs fois récompensé, l'album s'est vendu à ce jour à vingt millions d'exemplaires. Si le classement d'Apple Music peut sembler discutable aux yeux de certains, la plateforme précise qu'il a été réalisé par un jury de producteurs, musiciens et artistes. Tous soulignent l'influence que continue d'avoir le travail de Lauryn Hill sur les jeunes générations. A écouter aussi : Couleurs Tropicales 

06-10
08:00

Qui veut croquer le Bonbon Vodou?

Assez malicieusement, le duo Bonbon Vodou (Oriane Lacaille et Jerem Boucris) sont des enfants spirituels de pirates sillonnant l’océan Indien (La Réunion) et les côtes tunisiennes. Oriane Lacaille est la fille de l’accordéoniste réunionnais René Lacaille. Elle a suivi son père très jeune sur scène. Jerem Boucris est le fils de deux psychanalystes lacaniens. Après les albums African Discourt en 2018, et Cimetière Créole en 2021, ils reviennent avec un EP Afrodiziak.  Ce minialbum est sorti le 7 juin avant la sortie physique du vinyle le 21 juin. C'est le prélude au nouvel album Épopée métèque dont la sortie est prévue en 2025. Sur cet EP, quatre titres, dont deux reprises, La Complainte des filles de joie de George Brassens et Le Nougat de Brigitte Fontaine.Le duo s’est enrichi de trois musiciens piments : Roland Seilhes (clarinette, saxophone et flûte), Juliette Minvielle (tambour à cordes, claviers et flûte) et Yann-Lou Bertrand (basse, flûte, trompette et percussions).

06-07
06:33

L’artiste française Adi Oasis sort son album «Lotus Glow» en version deluxe

C'est une artiste française qui fait, et c’est assez rare pour le souligner, d’abord carrière aux États-Unis. Adi Oasis chante et joue de la basse en même temps. Elle a été découverte sur les vidéos Colors, il y a trois ans. Elle a sorti son album Lotus Glow l'an passé dont la version Deluxe vient de sortir. Découverte grâce au titre Whisper My Name, Adeline Michèle Pétricien de son vrai nom est née à Saint-Mandé en banlieue parisienne d’un père martiniquais et d’une mère originaire du sud-ouest de la France. Elle commence par chanter dans une chorale puis apprend la guitare.Après une année de fac, elle décide de partir pour New York. Dans l’avion qui l’emmène aux États-Unis, elle se dit : « Je vais aller jouer de la musique et faire carrière aux États-Unis » en étant sûre qu’elle collaborerait un jour avec le musicien américain Prince.Arrivée sur place, elle intègre le groupe The Crowd, et épisode incroyable, elle commence à jouer de la basse, car elle doit remplacer le bassiste titulaire qui fait faux bond juste avant un concert. C’est la révélation !Après un passage dans un autre groupe, la voici qui se lance en solo. Son rêve de jouer avec Prince s’envole avec la mort de celui-ci en 2016. Qu’à cela ne tienne, elle va prendre les choses en main. En 2018, elle sort son 1er album éponyme aux accents « princiens » et on sent tout de suite son goût immodéré pour le groove.Lotus Glow, est le dernier album d’Adi Oasis et date de 2023. La version Deluxe vient de sortir. En plus des versions originales, on trouve une version française de Sidonie, un titre en hommage à sa grand-mère, des versions en duo de quelques titres, notamment celui avec la chanteuse brésilienne qui monte, Luedji Luna. Elle a aussi invité pour l’occasion le DJ producteur australien Tentendo à remixer son titre Serena en hommage à la joueuse de tennis Serena Williams, un titre house que l’on retrouve dans la playlist de RFI.

06-06
05:29

Aquaserge décrète «La fin de l'économie» sur son nouvel album

Le collectif toulousain en est à son huitième album en un peu plus de quinze ans d'existence. Expérimentateurs et visionnaires, les musiciens renouent avec des mélodies sombres appuyées par des guitares omniprésentes. Quand on décrète La fin de l'économie, il vaut mieux se montrer généreux. Les musiciens du collectif Aquaserge, emmenés par Benjamin Glibert ne sont pas avares en guitares électriques, ni en trouvailles sonores. Comme à son habitude, le groupe occitan propose de repousser les limites de la pop-rock contemporaine pour l'emmener sur les rivages de l'expérimentation sonore. Aquaserge évolue entre free-jazz, rock expérimental, musique psychédélique avec une constante volonté de se surprendre et de nous surprendre.De Gainsbourg à VarèseInspirés par la figure tutélaire de Serge Gainsbourg, musicien qui fut durant toute sa carrière en constante évolution, Aquaserge se plait à faire exploser les carcans et les codes dans une industrie musicale par essence très formatée. Autre influence que revendique le groupe, celle d'Edgard Varèse qui fut un grand expérimentateur de la musique électro-acoustique. Ce qui se traduit par un goût prononcé des musiciens pour les collages sonores et les polyphonies.Sur ce nouvel album, Aquaserge renoue avec un ton plus sombre, marqué par une batterie pesante et des riffs de guitare inquiets. La fin de l'économie est un album qui colle à une époque devenue brutale. Les textes en sont une autre illustration avec des punchlines en forme de slogans comme « La police tue » ou « Quand c'est pas OUI, c'est NON ». 

06-05
05:07

Last Train, un groupe de rock se met à la musique symphonique

Le groupe français de rock Last Train sort Original Motion Picture Soundtrack, son troisième album. Il tranche singulièrement avec leur rock très énergique. Il a été réalisé à partir d’une dizaine de titres de leur répertoire. Tout a été revisité ici en mode "musiques de film" aux côtés de l'orchestre symphonique de Mulhouse.  Last Train est composé de quatre garçons originaires d'Alsace dans l’est de la France. La formation est née de leur amitié alors qu'ils étaient encore au collège. Très vite, ils ont fait de la musique ensemble. À peine avaient-ils dix-huit ans qu'ils sortaient un premier album. Vite repérés à leurs débuts, ils ont assuré les premières parties de vedettes prestigieuses comme les Britanniques de Muse ou de Placebo. Last Train est devenu au fil des ans l’un des groupes rock les plus respectés en France.Concernant ce nouvel album,« On a découvert grâce à la musique symphonique de nouveaux moyens d’expression, de nouvelles émotions et on en est venu à imaginer la musique d’un film. Un film qui n’existe pas » déclare Jean-Noël Sherrer, le leader du groupe.Peu diffusé à la télé et à la radio, Last Train parvient à remplir les plus grandes salles. Les quatre Alsaciens qui autoproduisent leurs disques et leurs tournées ont d’ailleurs construit leur carrière sur scène.Mais que les fans de Last Train version originale se rassurent : après cette parenthèse symphonique, le groupe n'a pas mis les guitares électriques au placard, bien au contraire, un nouvel album 100% rock est déjà en préparation.À lire aussiA lire aussi : Last Train, comme une épopée orchestrale sur grand écran

06-04
05:33

Cure de jouvence signée Lenny Kravitz

Blue Electric Light, c'est le titre du douzième album studio de Lenny Kravitz. La rockstar américaine, silencieuse depuis six ans, renoue avec l'esprit "seventies" de ses premiers albums. Commencé durant le confinement (que Lenny Kravitz a passé dans sa résidence des Bahamas), Blue Eletric Light est un album dédié à l'amour. Comme si la rockstar éprouvait le besoin de rappeler à l'humanité la nécessité de vivre ensemble avec ses différences. Un rappel mémoriel, en quelque sorte, au tout premier album de Lenny Kravitz, Let Love rule, "laissons l'amour régner".Sur le plan musical, Blue Electric Light est une cure de jouvence qui nous plonge au cœur du savoir-faire du musicien. Il y pratique ses instruments favoris, batterie, guitare, basse et claviers, dans un mimétisme étonnant avec l'un de ses modèles, le musicien Prince (décédé en 2016). Lenny Kravitz s'échine aussi à passer en revue les genres qu'il affectionne, de la soul au rock, en passant par le funk et l'électro-pop. Un catalogue assez habituel et qui ne le sort pas vraiment de sa zone de confort. Si l'inspiration manque parfois, la technicité est entière. À soixante ans, Lenny Kravitz démontre que le temps est bel et bien une notion relative.

06-03
04:52

Règne et reine de la nuit avec «Night Reign» d’Arooj Aftab

La chanteuse pakistanaise Arooj Aftab, célébrée dans le monde entier et récompensée aux Grammy Awards en 2022, signe un nouvel album qui célèbre le règne de la nuit et de ses pouvoirs. Enregistré à Brooklyn, où Arooj Aftab a élu domicile et réuni une communauté de musiciens d’avant-garde parmi les plus créatifs de l’époque (Moor Mother, Vijay Iyer, Joel Ross, James Francies, Cautious Clay ou Chocolate Genius Inc.), Night Reign est un album d’une beauté crépusculaire. Il convoque aussi bien le jazz classique que la musique indienne et la folk et dont les récits empruntent autant à la poésie mystique qu’aux romances contemporaines.

05-31
06:29

Sami Nkuh, la perle du jazz camerounais

Le choix musical du jour s'intéresse à un prodige de la guitare jazz, le Camerounais Sami Nkuh. Un jeune musicien hors normes.  Il y a dans la guitare de Sami Nkuh tant d'influences mêlées que l'écouter s'apparente à un délicieux jeu de pistes. Il a grandi avec Richard Bona, l'incontournable père spirituel des guitaristes et bassistes du Cameroun, ainsi qu'avec le maître français de la guitare, Sylvain Luc - récemment disparu -, et dont il admire l'immense technicité. Sami Nkuh est aussi un grand fan de jazz manouche, comme celui du Français Birelli Lagrène, ainsi que de guitaristes comme l'Américain Georges Benson. Un melting où l'Afrique est très présente. Sami Nkuh n'hésite pas à mêler les rythmes du bikutsi et du makossa à ses compositions. À 27 ans, le natif de Yaoundé s'est forgé une solide réputation dans son pays natal. Lauréat de plusieurs prix, dont celui de l'Institut Goethe, il a publié un premier album en 2022 intitulé Dawn. Album où figurent les jeunes pousses du jazz camerounais, comme Hermes Bagnak à la batterie, Georges Onguene, Ntsobe Belinga et Kévin Bikatal aux percussions, Brice Ndjana et Michel Eloumou à la basse et Philippe Oyono à la flûte. Sami Nkuh dont le jazz peut sembler a priori assez classique, n'hésite cependant pas à sortir des sentiers battus en apportant une touche africaine à une musique qu'il chérit pour la liberté qu'elle offre aux interprètes et compositeurs. Un jazzman à suivre de toute urgence. 

05-30
05:16

Gims: son concert au Femua à écouter intégralement sur RFI

Gims était, le 16 mai, à Abidjan, sur la scène du Fémua (Le Festival des musiques urbaines d'Anoumabo). Ce concert est diffusé ce 29 mai sur RFI lors d’une émission spéciale à 20h10 TU présentée par Claudy Siar. Ce concert de Gims, c’était sans nul doute la prestation concert la plus attendue du Femua. Il a fallu pour ses fans (âge moyen 15-25 ans) attendre trois heures du matin environ pour que Gims fasse son apparition, son show étant le dernier de la soirée. Le natif de Kinshasa (dont le vrai nom est Gandhi Djuna) a chanté pendant tout le concert sous la pluie et comme à son habitude (et malgré cette pluie continue), il a déroulé ses tubes sans la moindre fausse note.En solo, Gims cartonne maintenant avec des chansons pop et variétés, mais il a commencé par le rap « pur et dur » et il possède d’ailleurs toujours ce flow particulier qui séduit une partie de son public. Mais le chanteur de 38 ans a évolué vers un genre plus proche de la variété. Si bien qu’une partie du public a un peu oublié qu’il était à la base un rappeur capable de livrer de grosses performances.Ce qui ne change pas en revanche, c'est son apparence : il a toujours les yeux cachés derrière de grosses lunettes de soleil noires. « En vérité, le public ne veut pas que je les enlève, car ça va casser quelque chose. C’est un style bien sûr. Mais comme je suis timide, les lunettes, c'est vraiment une protection » expliquait-il en  2018 à nos confrères du Parisien TV. 

05-29
05:08

Avec l'album «Here In The Pitch», Jessica Pratt arrête de temps

Quelques notes de bossa nova et on se retrouve déjà happés et complément bouleversés par la voix caressante de la Californienne de 37 ans, Jessica Pratt. Les neuf titres de son quatrième album intemporel Here In The Pitch s’ouvrent tous de manière épurée, avant de prendre de l’ampleur et mélanger des orchestrations de jazz cool et folk à son chant sans âge. Son timbre de fée, légèrement drapée d’écho, enveloppe cet album, véritable oasis de dépouillement, loin du bruit et de la ferveur d’une époque saturée de rythmes.En 12 ans, la chanteuse et guitariste américaine s'est imposée comme une artiste à part. Totalement à rebours de l’uniformisation de l’industrie musicale américaine, elle préfère l’apologie d'une douceur mélancolique à la surenchère frénétique, traçant son chemin en dehors de la monoculture dominante.Avec ce disque, Jessica Pratt n’érige pas de « mur du son ». Tous sont plutôt calmes et proposent des instants magiques. Mais avec des variantes. Car la chanteuse se renouvelle à chaque album :  jazz cool, folk et donc ici bossa nova enrobée d'orchestrations d’une beauté rare où se lovent ses chansons comme dans le coton.Une guitare sèche pour seul compagnon de fortune depuis l’âge de 15 ans, la pousse à composer des ballades fragiles sur une époque à jamais révolue. On y entend notamment ses influences des années 70, de Nico de Velvet Underground à Brian Wilson des Beach Boys. Le tout, empli d’une nostalgie à fendre le cœur.Dire que tout le monde a failli passer à côté de cette perle rare. Longtemps isolé dans sa chambre à San Francisco à écrire des chansons comme des poèmes d’une sagesse millénaire, la blonde à l’aspect de porcelaine chinoise est sauvée de l’anonymat grâce au musicien White Fence. Il découvre par hasard ses bandes d’enregistrement dans un vieux carton, monte ensuite son propre label et la fait signer pour un premier album en 2012. Jessica Pratt, économe en paroles et en notes, a peu à dire et les chansons même demeurent des énigmes. Mais elles ont le pouvoir d’arrêter le temps.

05-29
05:11

Les Talking Heads font toujours parler d'eux

Quarante ans après la sortie de Stop making sense, l'enregistrement du mythique concert donné à Los Angeles par le groupe new-yorkais Talking Heads, un album de reprises vient rendre hommage à cet évènement ainsi qu'à l'un des groupes américains les plus influents et les plus originaux de l'histoire. Talking Heads a marqué des générations d'artistes. Talking Heads, le groupe mythique de David Byrne et Brian Eno a marqué des générations de musiciens dans le monde, à commencer par la Béninoise Angélique Kidjo qui en 2018 avait repris avec bonheur l'album mythique du groupe new-yorkais, Remain in Light. On pensait que le temps finirait par émousser le mythe, il n'en est rien. Le producteur et distributeur américain de films A24 a récemment exhumé le concert mythique donné à Los Angeles en décembre 1983 par les Talking Heads. Dans la foulée, il a proposé à un collectif d'artistes internationaux de rejouer l'album tiré du concert et intitulé Stop Making Sense. Un groupe culte, une musique avant-gardisteMiley Cirus, Paramore, DJ Tunez, ou encore Girl in Red, Kevin Abstratc et Toro Y Moi, entre autres, se sont prêtés au jeu avec plus ou moins de bonheur, se répartissant les morceaux célèbres du concert. Psycho Killer, Burning Down the House, Life during Wartime... et bien entendu le cultissime Once In a Lifetime que Kevin Abstract parvient à rendre encore plus hypnotique que l'original. Stop Making Sense, a Tribute Album regorge de trouvailles que ne renieraient pas les Talking Heads qui se sont dit, par ailleurs, plutôt agréablement surpris du résultat. Néanmoins, certains artistes invités, comme Girl In Red, ont eu quelques difficultés à se mettre au niveau du défi, proposant des compositions quelque peu en retrait ou manquant d'originalité. Ce qui ne pardonne pas avec un groupe aussi avant-gardiste que Talking Heads.

05-27
04:56

La chanteuse israélo-iranienne Liraz dynamise le paysage musical du Moyen-Orient avec «Enerjy»

Militante des droits des femmes et de la paix, Liraz sort son nouvel EP « Enerjy » où elle conjugue pop iranienne des années 70 et musique urbaine d'aujourd'hui. Uniquement chantés en farsi, les quatre titres de la chanteuse israélienne d'origine iranienne résonnent comme un cri du cœur pour un monde d'une énergie meilleure.

05-22
04:14

Dans son nouvel album, l’harmoniciste Jean-Jacques Milteau explore les standards

Du blues au programme avec l’harmoniciste français Jean-Jacques Milteau. Son nouvel album est intitulé Key to the Highway. Sur ce disque, accompagné de quatre chanteurs, il adapte à son harmonica de grands classiques soul, folk et rock. Jean-Jacques Milteau est un musicien surdoué qui, tout au long de sa carrière, s’est mis au service des autres. La liste des vedettes qu’il a accompagnées est impressionnante : Charles Aznavour, Barbara, Johnny Hallyday ou Yves Montand pour ne citer qu'eux. Il a aussi joué avec les plus grands musiciens américains, à commencer par la légende de la guitare BB King.Le titre de son nouvel album Key to the Highway est celui d'un grand classique du répertoire blues repris à maintes reprises de Freddie King, en passant à John Lee Hooker ou Eric Clapton.Il s’est entouré cette fois d’un quatuor vocal masculin de haut vol : le Danois Mike Andersen, le Canadien Harrison Kennedy et les Américains Michael Robinson et Carlton Moody. Avec eux, il adapte à son harmonica de grands classiques soul, folk et rock. On trouve sur cet album – entre autres – des reprises de Bob Dylan, Tony Joe White, Stephen Stills, Eric Clapton. Ces musiques, Jean-Jacques Milteau les joue, comme toujours, avec un immense respect et un « feeling » impeccable.

05-21
03:38

Les nippons déjantés d'Ajate et l'afrobeat réinventé

Le choix musical de ce lundi 20 mai 2024 nous emmène entre le Japon et l'Afrique de l'Ouest avec le troisième album du groupe Ajaté intitulé Dala Toni. Le collectif nippon est adepte d'afrobeat et de highlife ghanéen. Il y a une vingtaine d'années, Junichiro Imaeda achète à Tokyo un disque de Fela Kuti, trouvant la pochette plutôt originale. Après avoir déposé le vinyle sur sa platine et calé le diamant, sa vie bascule. La magie de l'afrobeat s'empare de lui. Il se rend au Ghana en 2009 et découvre les similarités musicales entre l'afrobeat et le highlife d'un côté, et les sonorités du ohayashi, musique traditionnelle nippone, de l'autre.En 2011, il crée Ajaté, un collectif de dix musiciens. Dala Toni est leur troisième album. Il reprend, comme les deux précédents, les principes de base de l'afrobeat originel à la Fela Kuti, nappé de sauce japonaise et il baptise le tout « afrobayashi ».Junichiro Imaeda ne pratique pas l'appropriation culturelle, mais l'hybridation entre deux musiques si semblables malgré les 13 000 kilomètres qui séparent Lagos de Tokyo. De plus, il s'amuse à recréer des instruments de bambou. Une sorte de xylophone-balafon, le jaate. Et le piechiku, version électrique du ngoni malien. Après une tournée mémorable qui l'a fait connaitre du public européen en 2018, le collectif Ajaté revient sur le vieux continent cet été pour jouer son nouvel album. Dala Toni célèbre l'universalité et l'unité des peuples du monde. Il rend hommage à l'afrobeat nigérian qui a su planter son drapeau dans le monde entier et jusqu'au sommet du mont Fuji.

05-20
02:32

Tam Sir: «Nous sommes bénis, la vie nous sourit»

Direction Abidjan où se tient le FEMUA, le Festival des musiques urbaines d’Anumabo créé il y a 15 ans par les membres du groupe Magic System. Pour clôturer la soirée de samedi, un enfant du pays, déjà reconnu pour ses productions, mais devenu tout récemment une star mondiale grâce à son Coup du marteau. Tam Sir est le choix musical de notre envoyé spécial en Côte d'Ivoire Guillaume Thibault.

05-17
02:33

Patche Di Rima: chanter pour dénoncer, chanter pour développer

Direction Abidjan, en Côte d’Ivoire, où se tient jusqu’au samedi 18 mai le FEMUA, le Festival des musiques urbaines d'Anoumabo. Plus de 150 concerts avec des découvertes et des stars : Gims sera, par exemple, ce jeudi 16 mai sur la grande scène. Et cette soirée sera ouverte par un chanteur venu de Guinée-Bissau, pays invité de cette 16e édition. Il s'appelle Patche Di Rima.

05-16
03:03

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