Paroles d'architectes

Depuis plus de 30 ans, le Pavillon de l’arsenal a constitué une bibliothèque unique d’archives qui réunit ceux qui conçoivent la ville : architectes, urbanistes, paysagistes… Leurs paroles nous font pénétrer dans l’intimité de leur travail et la complexité de leur métier. Leurs récits racontent les paysages que nous connaissons aujourd'hui.

Form Follows Love - Anna Heringer & Dominique Gauzin-Müller

Cette conférence est organisée autour du livre Form Follows Love. L'architecte allemande Anna Heringer y raconte à Dominique Gauzin-Müller son enfance et ses années d'études, sa découverte de la terre lors d'un workshop chez Martin Rauch, sa pratique dans le Sud global et la manière dont elle applique aujourd'hui ce qu'elle y a appris pour ses projets en Europe. Dans un premier temps, Anna montrera à travers ses réalisations que l'architecture peut transformer positivement l'environnement et la société en participant à l'émancipation des populations à travers la valorisation des ressources locales et la rédécouverte de savoir-faire vernaculaires. Dans un second temps, Dominique lira quelques passages du livre avant d'inviter à un échange des participants avec les deux auteures.

10-29
01:36:41

Matrimoine - Mettre en lumière les femmes architectes

Mettre en lumière le Matrimoine, et ne plus l'invisibiliser derrière le patrimoine, est un enjeu fondamental pour l'architecture aujourd'hui. Le Pavillon de l'Arsenal souhaite valoriser la contribution des architectes femmes à l'histoire architecturale en célébrant les Journées du Matrimoine à l'occasion d'une soirée dédiée. Pour ce nouveau format de conférence-podcast, le public sera invité à écouter et échanger avec des architectes, urbanistes, chercheuses et militantes. En découvrant ou redécouvrant le travail de celles qui ont fait ou font nos villes, les intervenantes chercheront à décortiquer les mécanismes qui ont évincé les femmes des histoires et pratiques spatiales, tout en proposant des nouveaux récits, historiques et présents, redonnant leur juste place aux femmes dans l'histoire et dans notre quotidien.

09-16
59:15

Bijoy Jain - Le souffle de l'architecte

Bijoy Jain est l'auteur d'une oeuvre témoignant d'une profonde préoccupation pour la relation entre l'homme et la nature, et dont le temps et le geste sont des facteurs essentiels. À la Fondation Cartier, Bijoy Jain propose une création totale : un espace de rêverie et de contemplation en dialogue avec le bâtiment iconique de Jean Nouvel.

03-26
01:22:55

Jeanne Gang - L'art de greffer en architecture

Rejoignez Jeanne Gang et l'invité Emanuele Coccia pour célébrer le lancement du nouveau livre de Gang, « L'Art de greffer en architecture », avec une discussion captivante et une réception. Motivée par le besoin urgent de réduire l'empreinte carbone de l'architecture, Jeanne Gang propose dans son ouvrage un nouveau concept de réutilisation adaptative inspiré de la capacité régénératrice des plantes. En explorant la technique horticole de la greffe et en l'appliquant à l'architecture et à l'urbanisme, le livre nous incite à voir la valeur culturelle et environnementale de notre stock de bâtiments existant – et à l'élargir de manière à apporter une nouvelle beauté et de nouvelles opportunités à nos communautés.

03-20
01:11:32

BAST - capter, ventiler, protéger

Dans la recherche proactive que tente d'appliquer le bureau aux différents projets, s'illustre particulièrement la volonté d'interroger le comportement thermique des bâtiments. À toutes les étapes de conception et de réalisation, des solutions s'envisagent pour considérer la captation, la ventilation et la protection, dans un mouvement perpétuel de remises en question. Ainsi les projets ne puisent pas leur cohérence dans une logique formelle mais dans un processus qui, d'une problématique à l'autre, fabrique l'identité du bureau.

12-04
01:31:35

Jean-Louis Cohen, un portrait

Pour rendre hommage à Jean-Louis Cohen, historien de l'architecture disparu le 7 août 2023, ses proches, parents, étudiants et anciens étudiants, collaborateurs, amis, camarades et admirateurs se réunissent au Pavillon de l'Arsenal. Les intervenants prendront la parole, pour donner à entendre celle, si singulière et reconnaissable, de Jean-Louis Cohen, au travers d'extraits de textes, conférences, cours, émissions et films, brossant ainsi son portrait.

11-23
02:15:50

Hommage à Roland Castro - L'intime, l'urbanité et l'insurrection du sens

« Des années de Vive la Révolution à celles du Mouvement pour l'Utopie Concrète, Roland Castro a marqué son époque par sa pratique engagée de l'architecture, qu'il envisageait avant tout comme l'art de créer des lieux et des liens. Intellectuel fabricant, il a laissé son empreinte poétique dans les nombreux quartiers qu'il a contribué à bâtir, comme dans les esprits qui ont eu la chance de le croiser. À travers des témoignages et des anecdotes, nous reviendrons sur les moments clés de sa vie, que ce soit en Mai 68, dans le remodelage des banlieues durant les années 80, ou par son engagement sans faille pour une République véritablement laïque. Une soirée en hommage à l'architecte, l'homme, l'ami, et surtout à ce que nous lui devons, l'idée de l'urbanité. » - Yoann Sportouch

05-21
01:32:12

Richard Venlet et OFFICE Kersten Geers David Van Severen - Nature morte

« Un crématorium est un équipement public important qui est cependant empreint d'une forte tension prédisposant l'expression architecturale, laquelle est prise en tenaille entre la vocation technique du bâtiment et son caractère cérémoniel. Afin de surmonter cet antagonisme, nous avons conçu le bâtiment à la manière d'une grande table inclinée dont la toiture – une nature morte aménagée avec l'artiste Richard Venlet – constitue le signal architectural de sa vocation publique particulière. Le Bureau Bas Smets a dessiné le paysage dans lequel est installée la grande toiture : composition savamment orchestrée d'éléments paysagers disposés le long des polders du littoral de la ville d'Ostende. Le toit lui-même est ponctué de verrières et de formes abstraites qui répondent à la fois à des exigences techniques et symboliques. En dessous se déploie une diversité de fonctions publiques, administratives et techniques au sein d'un bâtiment de plain-pied qui s'organise en bandes parallèles de différentes largeurs composées de salles d'accueil, d'attente et de cérémonie (en position centrale), alternant avec de petites bandes dédiées aux fonctions auxiliaires et à la circulation. L'incinération a quant à elle lieu sous le point le plus élevé du bâtiment. Une double façade associant verre et panneaux métalliques ajourés permet aux espaces intérieurs d'entretenir une relation indirecte avec le paysage environnant, participant ainsi à créer une ambiance apaisée et feutrée dans les salles de cérémonie. Le pivotement entre les bandes programmatiques et le plan du toit ménage un ensemble continu d'espaces triangulaires de hauteur variable qui jouent le rôle de galerie couverte autour du bâtiment.

05-11
01:16:39

Lina Ghotmeh - Stone Garden, Beyrouth

Beyrouth est une archéologie permanente. Enterrée 7 fois à travers les âges, elle conte les histoires de nos ancêtres. Actuellement, son paysage bâti reflète son vécu encore récent. Des édifices éventrés, des ruines envahies de nature sauvage se juxtaposent aux maisons traditionnelles à tuiles rouges qui témoignent encore de l'histoire de cette ville méditerranéenne. Situé en pleine zone portuaire, « Stone Garden » s'inspire du paysage actuel de Beyrouth et le matérialise. Le projet émerge comme une archéologie verticale, une forme architecturale qui traduit la lecture spatiale sensible de ce contexte. La tour dessine une sculpture à l'échelle urbaine. Amorphe, elle épouse le gabarit imposé par la réglementation urbaine. Ses ouvertures, de diverses tailles, tiennent la mémoire de la ville et ses façades éventrées. Elles offrent de multiples cadrages de la mer et de Beyrouth depuis l'intérieur des logements tout en transformant la typologie de ces derniers. Envahies de nature, de jardins, les baies invitent la verdure à grimper le ciel de Beyrouth, individualisant chaque étage. Cet édifice apparaît comme une émergence appartenant à la terre, sa peau est labourée à la main avec une matière entièrement pensée sur-mesure et projetée sur sa peau.

03-22
01:00:58

Jean-Christophe Quinton - Formes, plans, pièces

« Comment utiliser les ressources propres de l'architecture pour soulager la complexité des situations ? Comment la forme, le plan, les pièces, la matière peuvent-ils être déduits de façon spécifique et originale pour chaque projet ? Ce questionnement fait surgir une étrangeté architecturale à la fois située et autonome. L'architecture devient alors une expérience immédiate qui aide à être mieux au monde, à être mieux aux autres, à être mieux à soi. » – Jean-Christophe Quinton, architecte

03-09
01:02:04

Sophie Delhay - Espaces de liberté

"Il sera question des espaces de liberté que nous offrons autant que de ceux que nous prenons.Conduite par une multitude de contraintes, d'habitudes, de normes et d'idées préconçues , la production du logement doit prendre des chemins de traverse, des contournements, des détours pour se libérer des carcans et trouver ses propres ressorts." Sophie Delhay, architecte

12-01
01:10:55

Gilles Perraudin - Architectes sans architecture

« Ivan Illich analysait finement que : "L'art d'habiter est une activité qui dépasse la portée de l'architecte.... Les architectes ne peuvent rien faire d'autre que construire." Comment l'architecte peut-il alors exercer son rôle social si son imagination s'oppose à la fonction d'habiter ? Un architecte peut-il abandonner la dimension créatrice de son art ? La simplicité qu'impose les techniques de constructions en matériaux naturels peut-elle être une réponse à ce dilemme ? La pierre deviendrait-elle la « pierre d'angle » d'un nouveau paradigme constructif et architectural ? C'est à ces quelques questions que je tâcherais de répondre en présentant les derniers projets de l'atelier : Logements à Lyon livrés et à venir, logements à Genève ; maison individuelle en France et au Sénégal, villa pour artistes à Saint louis du Sénégal et des projets de jardins/sculptures en pierre. » - Gilles Perraudin

11-24
01:46:03

Souto de Moura - 6/6 Pratiques

Invité en 2019 au Pavillon de l'Arsenal, l'architecte portugais Eduardo Souto de Moura, prix pritzker en 2011, revient sur une sélection de projets emblématiques et raconte en français leurs histoires singulières. Né en 1952 à Porto, Eduardo Souto de Moura fait son apprentissage dans le sillage de deux maîtres que sont Alvaro Siza et Fernando Tavora. Sa collaboration avec le premier lui a notamment permis de focaliser sa pratique sur le rapport aux détails, aux matériaux et aux techniques locales. Autant d'éléments qui lui permettent de capturer l'essentiel d'un territoire à travers ses bâtiments. Passé maître dans la reconversion, Souto de Moura travaille avec les constructions existantes afin de les sublimer en les fusionnant ou en les juxtaposant avec des constructions nouvelles.

05-06
01:06:42

Bijoy Jain, Studio Mumbai – 5/6 Pratiques

Bijoy Jain, architecte indien, développe une philosophie singulière qui associe tradition et modernité par l'usage des savoir-faire de l'artisanat indien et de matériaux locaux au service d'une architecture contemporaine. Inspiré par une double culture indienne et occidentale, l'architecte a acquis une une reconnaissance planétaire depuis son installation en 2010 à à la Biennale d'architecture de Venise Work-Place dans laquelle il exposait son processus de création Learning through Making, « l'apprentissage par l'expérimentation ». Invité au Pavillon de l'Arsenal en 2016, Bijoy Jain expose sa pratique en prise avec l'environnement, les hommes et les éléments : « Dans cette ancienne civilisation indienne, tout était construit en granit : les murs, les porches, tout. Avec cette même démarche d'utiliser les moyens de sculpter, de tailler, de ciseler la pierre. Dans cette nouvelle économie qui retrouve un petit peu des traditions anciennes, on retrouve les mêmes matériaux et c'est un peu cela qui anime ma démarche. On retrouve aujourd'hui des modèles d'architecture d'hier. »

05-06
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Marc Mimram, le lieu & le lien – 4/6 Pratiques

Invité en 2016, l'architecte-ingénieur Marc Mimram plaide pour que les les projets ne soient pas réduits à leurs valeurs techniques mais retrouvent les qualités sensibles du regard sur le paysage, les qualités construites des ouvrages d'art, les qualités de partage sur le territoire commun. Pour l'architecte, « La pensée sur la ville, comme la pensée sur le territoire semblent s'abstraire dans les imageries mathématiques : chaos pour les uns, anamorphoses temporelles de la géographie pour les autres, réseaux virtuels pour tous. A contrario, c'est l'attention sensible des lieux, la valeur des lumières, les plaisirs de la gravité et des matières mises en oeuvre qui pourraient assurer la générosité de l'espace partagé »

05-06
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Chistian Kerez, l'espace générique - 3/6 Pratiques

Invité en 2018 au Pavillon de l'Arsenal , Christian Kerez, architecte suisse diplômé de l'ETCH de Zurich où il enseigne aujourd'hui, expose son attrait pour la théatralisation de la structure, support d'une expérience spatiale forte. Il développe dans cette conférence ses réflexions sur « l'espace générique » qui pour l'architecte se caractérise par la relation tangible entre l'enveloppe et le noyau, respectivement entre la structure portante, la façade et les noyaux des ascenseurs, les escaliers et les installations du bâtiment. Car ce n'est que si cette relation est sans équivoque et lisible, si ces éléments présentent une relation claire d'interdépendance que l'espace générique peut encore être perçu indépendamment des aléas de l'aménagement intérieur. La création d'un espace générique exige un travail sur les éléments constitutifs de l'architecture et respectivement sur leur interconnexion.

04-21
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Bruther architectes, la portée du jeu - 2/6 Pratiques

L'agence Bruther, née de la contraction des noms des fondateurs Stéphanie Bru et Alexandre Thériot, souhaite concilier des termes a priori antagonistes comme le standard et l'inédit, le concret et l'onirique, en éliminant tout élément superflu du projet pour que la matière garde son expressivité et qu'elle favorise l'adaptabilité des lieux. Leur pratique se distingue par un langage fort, un mélange de rigueur géométrique et de détails, qui valorise la structure des bâtiments et leur mécanique. Ils questionnent la malléabilité, dans la forme et dans l'usage des bâtiments. Invités en 2017 au Pavillon de l'Arsenal, ils détaillent l'enjeu de réversibilité de l'architecture qui les pousse dans une recherche constante et innovante vers de nouveaux dispositifs de production où la rationalité de la construction est considérée comme source de sa poésie. L'agence Bruther a été nommée au Prix Mies Van Der Rohe en 2015 pour le Centre culturel & sportif Saint Blaise, Paris 20e et est lauréate du prix de l'équerre d'argent 2016 dans la catégorie « Lieu d'activités » pour le centre de recherche nouvelle génération à Caen.

04-21
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Studio Muoto, une modernité archaïque - 1/6 Pratiques

Yves Moreau et Gilles Delalex fondent en 2003 le studio Muoto salué pour l'exigence et la radicalité de ses travaux. Invités en 2018 au Pavillon de l'Arsenal, le duo plaide pour une architecture minimum qui évolue dans le temps et s'invente au service des usagers. Leurs projets sont pensés comme des récits, d'images et d'ailleurs, créant ainsi une architecture “frugale, généreuse, élégante et rigoureuse”. Lauréat en 2016 de l'Equerre d'argent pour Le Lieu de vie, à Saclay, l'agence a reçu en 2019 la médaille d'argent de l'Académie d'architecture.

04-21
58:39

Dominique Perrault, Hôtel Me, Barcelone - 6/6 Tours, construire la hauteur

Invité en 2009 au Pavillon de l'Arsenal, Dominique Perrault présente l'Hôtel Me construit à Barcelone qui s'appuie sur les deux dimensions qui font l'identité de la métropole catalane : une trame horizontale très nette héritée du plan Cerdà et prolongée jusqu'à la mer ; une dynamique verticale forte incarnée par la Sagrada Familia, la montagne du Tibidabo qui surplombe le site aujourd'hui complété par la tour Agbar de Jean Nouvel. De cette analyse nait un bâtiment dont la base s'insère dans la ville horizontale et dont le corps et le couronnement s'inscrivent dans la ville verticale. Un podcast à écouter dans le cadre d'une série dédiée aux tours et à la hauteur pour penser léger, s'affranchir des contraintes, prendre de la hauteur, avoir la tête dans les nuages.

04-14
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Inaki Abalos - 5/6 Tours, construire la hauteur

Invité en 2005 au Pavillon de l'Arsenal, Inaki Abalos raconte l'histoire de la tour Woermann. Implantée entre la plage et le port de Las Palmas, le bâtiment se présente comme une tour à la géométrie inclinée qui se décolle du sol pour laisser place aux piétons et accueillir des équipements publics. «Avec cette conception anthropomorphique, nous aspirons à représenter la culture de notre temps» explique Inaki Abalos. Un podcast à écouter dans le cadre d'une série dédiée aux tours et à la hauteur pour penser léger, s'affranchir des contraintes, prendre de la hauteur, avoir la tête dans les nuages.

04-14
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