Patrick Gorgeon – AWI Webradio Webtv indépendante

L’étude issue d’une large consultation de la jeunesse française intitulée « Génération WHAT ? » a de quoi faire réfléchir plus d’un homme et femme politique. Surtout au moment où la France entre dans un cycle électoral particulièrement rythmé sur fond de présidentielle puis de législatives, en 2017.

La défiance dont font preuve 87% des jeunes à l’égard du système politique est en effet manifeste, 63 % jugeant ses représentants corrompus. Néanmoins, ils sont 54% à reconnaître qu’ils ne pourraient pas être heureux sans avoir le droit de vote.

S’ils ne sont que 32% à se dire éventuellement disponibles pour un engagement partisan, 66% ne partagent pas l’idée selon laquelle les hommes politiques n’ont plus de pouvoir. Toutefois, pour 93% des jeunes interrogés, c’est bien la finance qui dirige le monde.

Il n’en reste pas moins vrai que les associations et les ONG sont à leurs yeux les seules institutions véritablement crédibles. Aux organisations humanitaires, ils sont d’ailleurs 63% à faire confiance.

Un jeune sur deux se dit prêt à s’engager pour défendre son pays. Et même si seulement 39% partagent l’idée d’un retour du service militaire obligatoire, ils sont en revanche 82% à approuver le concept de service civil obligatoire.

Paradoxalement, alors que 72% des jeunes ne souhaitent pas que la France quitte l’Union européenne, 66% déclarent ne pas avoir confiance dans l’Europe.

Dans le cadre de la consultation de grande ampleur de la jeunesse française qui a permis à Anne Muxel, directrice de recherche CNRS au CEVIPOF ( CNRS/Sciences Po) de recueillir les opinions de plus de 320.000 jeunes Français âgés de 18 à 34 ans sur de nombreux sujets touchant leur vie personnelle, leur rapport à l’école et à l’emploi, leur conception de la citoyenneté, l’avenir de la société française et de l’Europe, une donnée importante résonne comme un sérieux avertissement.

Deux tiers d’entre eux (62%) se déclarent en effet prêts à participer demain ou dans les prochains mois à un grand mouvement de révolte.

A y regarder de plus près, les jeunes mettent en avant leurs propres capacités à surmonter les déterminismes de tous ordres, personnels et sociaux, individuels et collectifs. Démerdards et énergiques, ils savent devoir avant tout compter sur eux-mêmes pour construire leur avenir personnel. Ce qui ne signifie pas qu’ils prônent l’isolement et refusent l’amour, bien au contraire !

A la veille des fêtes de fin d’année, les idées que défendent les jeunes tout comme les vœux qu’ils forment méritent sans nul doute d’être entendus, leur optimisme étant en réalité contrarié par la morosité ambiante qui, bien que très contagieuse, ne les empêche pas de rester confiants. Un beau message d’espoir en cette veille de nouvelle année.