Cachée derrière un voile de perles et un pseudonyme, Anya Nousri bouscule les stéréotypes associés aux personnes issues de l’immigration avec "On m'a jeté l'oeil" (ed. Castor Astral). Dans ce premier roman partiellement autobiographique, l’autrice québécoise conte le quotidien d’une jeune montréalaise d’origine algérienne dans une écriture hybride, mélangeant avec panache les langues et les styles, les cultures et les genres. Anya Nousri est au micro de Sylvie Tanette.
Le Bel Obscur, c’est Edmond, cet aïeul dont l’autrice belge découvre par hasard le portrait. En menant l’enquête pour tenter de reconstituer la vie brève de cet homme au charme mystérieux, Caroline Lamarche, finaliste du Prix Goncourt, livre un récit sans concession des difficultés de sa vie conjugale, son mari s’étant révélé rapidement attiré par les hommes. Par Ellen Ichters
Avec "La vocation" (ed. Le Cherche Midi), l’autrice érotique Chloé Saffy signe une autofiction aussi intrigante que remuante. Son récit invite à la réflexion sur la soumission de Salomé, jeune femme qui se livre à une déshumanisation consentie. L'autrice est au micro de Philippe Congiusti.
Dans son nouveau roman "La secte" (ed. Rosie & Wolfe), Nicolas Feuz retrace les massacres de l’Ordre du Temple Solaire dans le cadre d’une enquête contemporaine autour d’une série de morts violentes, mystérieusement liées au destin de la sinistre secte. L'auteur neuchâtelois est au micro de Nicolas Julliard
L’inspectrice Mina Dargan doit enquêter sur un meurtre commis à proximité du célèbre château de Bran, demeure fictive du comte Dracula. De là s’amorce un jeu de pistes qui la mènera dans l’univers, pas si fictif, des contes de notre enfance. Un thriller qui convoque une esthétique gothique, idéale en période d’Halloween.Par Sarah Clément
Durant deux années, Marc Voltenauer et Benjamin Amiguet ontsillonné l’Europe sur les traces de nombreux auteurs de romans policiers et des lieux emblématiques qui composent leurs univers. Cette extraordinaire aventure a donné naissance à ce guide plus noir que noir, dans lequel les auteurs rencontrés partagent leurs coups de coeur et leurs conseils de voyage. Par Ellen Ichters
Texte fragmentaire et sensoriel, ce récit explore les failles de la mémoire et les zones d’ombre du devenir. À travers une langue libre, qui rebondit, se heurte, creuse des passages, le narrateur remonte le fil de souvenirs épars – entre flashs du passé et visions d’un avenir incertain. Peu à peu se dessine une trame : une histoire de famille, une histoire de violence, une quête identitaire. Récit d’errance intérieure, J’aurais voulu être douze serpents interroge les seuils : ceux de l’âge adulte, de la masculinité, du rapport à l’autre et à soi dans un monde en combustion. Par Daniel Vuataz
"La nuit au cœur" fait se rencontrer, dans une langue juste et d’une force rare, les histoires de trois femmes victime de la violence de leur compagnon. Seule l’une d’elle a pu réchapper au féminicide. Elle est la narratrice de ce texte puissant. Par Sylvie Tanette
Alice a vingt ans quand elle est internée en clinique psychiatrique. Pour elle, c'est une expérience inédite et bouleversante, mais certains patients sont des habitués des lieux... Dans ce microcosme naissent des affinités. Malgré la maladie, les bizarreries et les médicaments, Alice, avec sa jeunesse et sa vivacité, s'attire la sympathie des autres malades. Elle tisse notamment des liens d'amitié intergénérationnels avec un groupe de femmes très attachantes : toutes ont des histoires particulières, à la fois banales et violentes. À leur contact, Alice prend peu à peu conscience de ses propres maux, et se réapproprie ainsi sa propre histoire, son intimité et son corps meurtris. Dans ce premier roman porté par une langue rauque et parfois crue, Alice Botelho porte un regard frontal et sans concession sur la santé mentale. Par Ellen Ichters
Présent sur la première liste du Goncourt, “Perpétuité” raconte, en alternant les personnages, une nuit dans un établissement pénitentiaire du sud de la France. Un récit puissant, fruit d’une immersion au long cours dans une maison d’arrêt que Guillaume Poix décrit du point de vue de ses gardien·es. Par Sarah Clément
Architecte de formation, Adrien Le Bot explore dans "Tu cherches quoi?" (ed. Allia) la clandestinité des lieux de drague homosexuels. Un portrait d'une géographie secrète recomposée à partir de propos rapportés. L'auteur français est au micro de Francesco Biamonte.
Dans ce récit sélectionné dans la première liste du Goncourt, David Thomas raconte la vie douloureuse et lumineuse aux côtés de son frère, Edouard, atteint de schizophrénie. Un texte qui célèbre le lien entre fraternel, tout en portant un regard lucide sur l’impuissance des proches tout autant que du monde médical.Par Layla Shlonsky
L’histoire, drôle et émouvante, d’Iris, peintresse octogénaire qui se découvre une dégénérescence maculaire liée à l’âge. Quand les lignes droites deviennent des courbes floues, lorsqu’on perd son autonomie, que signifie être artiste ? Dans cette BD, fruit d’une résidence dans un foyer, Fabian Menor fait exploser les couleurs et les frontières de la création.Par Ellen Ichters
Sixième roman de Sarah Chiche, "Aimer" (ed. Julliard) conte, sur le temps d'une vie, l'amour qui unit deux êtres que les aléas de l'existence ont longtemps tenus à distance l'un de l'autre. Un récit à la construction minutieuse et à l'écriture splendide.L'autrice est au micro de Nicolas Julliard, en public au Livre sur les quais de Morges.
Révélée en 2018 par le récit poignant du viol qu’elle a subi à 9 ans, Adélaïde Bon revient avec "Puisque l'eau monte" (ed. Le Soir Venu), un premier roman à l’écriture magistrale. Le récit viscéral d’une jeune femme déjouant les injonctions d’une vie trop lisse pour elle. L'autrice française est au micro de Nicolas Julliard, en public au Livre sur les quais de Morges.
Après le succès de son premier roman « Les enfants endormis », Anthony Passeron narre l’effacement progressif de son père, Jacky, boucher-charcutier d’un petit village de l’arrière-pays niçois. Alors que le noyau familial et la région se disloquent entre les années 80 et 90, à mesure qu’émerge une nouvelle économie des hypermarchés, les deux enfants trouvent refuge dans l’univers en pleine expansion des jeux vidéo. Par Ellen Ichters
Pour la première fois depuis qu'elle a quitté Marseille pour faire ses études à Paris, Clara retourne voir ses parents. Elle est accompagnée de Raphaël, d'origine bourgeoise, auquel elle cache son accent, ses émotions et le milieu dont elle provient. Dès le premier regard, la mère de Clara ne l'aime pas. Elle voit en lui la preuve qu'elle n'aurait jamais dû laisser partir sa fille. Par Sylvie Tanette
Après le succès de "Petite", Sarah Gysler est de retour avec un livre d'une toute autre tonalité. "Emmenez-moi" (ed. Equateurs) raconte le suicide assisté de son père, et les stratégies diverses qu'elle tente pour surmonter cette douleur. Daniel Vuataz a rencontré l'autrice, en public au Livre sur les quais de Morges.
Vive, enfant dont le territoire imaginaire se construit entre le jardin familial, et les essences rapportées par son père, parfumeur, est lancée malgré elle dans une enquête. Par les mots qu’elle consigne dans un carnet, elle tente d’appréhender un monde où cohabitent la beauté de la nature et la violence des hommes. Un texte initiatique et poétique, sur la puissance évocatrice des mots et le pouvoir de l’enfance. Par Sarah Clément
La mère de la narratrice a disparu. Cette femme, une poétesse acclamée dans son pays, avait déjà connu l’effacement après son installation en France : peu à peu, l’écriture l’avait quittée. La disparition s’impose dès lors à sa fille, devenue mère à son tour, comme une clé pour résoudre l’"énigme qu’est une personne". Suivant son instinct — serait-ce plutôt un don? —, elle collecte les symptômes d’une histoire refoulée, jusqu’à en exhumer le cœur battant. Par Céline O'Clin