Né en 1938, Guy Gilles est l'auteur d'un cinéma secret, discret. Il réalise son premier long métrage en 1962 : L'Amour à la mer, fiction autobiographique qui ne trouvera pas de distributeur. La fuite du temps, la rêverie adolescente, une douce mélancolie onirique sont des thèmes et des motifs qui figurent dans des titres comme Clair de terre, Absences répétées, Le Jardin qui bascule.
Kinji Fukasaku s'est d'abord affirmé comme le spécialiste du film de gangsters (yakusas) à la japonaise, dès le début des années 1960. La décennie suivante, il réalise des œuvres qui constitueront une véritable relecture critique (la série des Combat sans code d'honneur, Le Cimetière de la morale) où seront brocardées les mythologies traditionnelles. Sa mise en scène, souvent spectaculaire, est au service de la peinture d'un univers chaotique, dénué de règles, métaphore du capitalisme moderne. Fukasaku s'est, par ailleurs, illustré dans le cinéma dit « de sabre » et la science-fiction.
Pour la suite du monde, que Pierre Perrault réalise en 1963 avec Michel Brault, sera le premier chef-d'œuvre du cinéma direct québécois. Son œuvre s'attache à montrer la vie de communautés vivant au Canada francophone, agriculteurs, pêcheurs, chasseurs. Anthropologue-poète, Pierre Perrault, disparu en 1999, est considéré comme le père du cinéma québécois moderne.
Figure majeure du cinéma israélien des années 1960-70, Uri Zohar a réalisé une dizaine de films qui lui ont valu une reconnaissance nationale et internationale. Trois jours et un enfant a obtienu le Prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes en 1967. Le critique de cinéma Ariel Schweitzer présente cette personnalité essentielle du cinéma israélien, figure de proue d'un courant connu sous le nom de Nouvelle sensibilité.