DiscoverRFI - Chronique de Jean-Baptiste Placca
RFI - Chronique de Jean-Baptiste Placca
Claim Ownership

RFI - Chronique de Jean-Baptiste Placca

Author: Jean-Baptiste Placca

Subscribed: 22Played: 56
Share

Description

L’analyse, la réflexion, la distance, et un zeste d’humour sur l’actualité africaine, la meilleure comme la pire.
C’est la chronique de Jean-Baptiste Placca, tous les samedis, sur RFI.
** La dernière chronique a été diffusée le 21 novembre 2015.
13 Episodes
Reverse
Certaines des indépendances octroyées aux États africains en 1960 se sont révélées n’être que des semblants d’indépendance.
Ils se comptent par centaines, les Africains formés à l’École Polytechnique et à l’École Nationale d’Administration (Ena), en France.
Faut-il passer du « G5 Sahel » à un « G6 », ou à un « G5+5 » ? La question se pose, tout comme s’impose la nécessité de privilégier ce qui élève l’Afrique à ce qui la rabaisse.
C’est ce lundi 13 janvier, finalement, que le président Macron retrouve ses homologues du G5 Sahel, à Pau, dans le sud-ouest de la France.
L'élection de ce nouveau président peut suffire à redonner du tonus à une population jeune, qui a besoin de reprendre confiance en elle-même.
Vous revenez, ce matin, sur une interview qui a été diffusée jeudi 26 septembre, sur RFI, et dont les effets, selon vous, ont pu être éclipsés par la disparition de Jacques Chirac. Mais pourquoi tenez-vous tant à en proposer, ce samedi, une explication de texte ?
Il n’existe pas de virus africain de la contestation systématique des résultats électoraux. Il suffit d'un minimum de transparence et de crédibilité pour que le verdict des urnes inspire confiance aux populations.
L'entente parfaite, qui caractérisait les partis se réclamant de l'héritage politique de l'ancien président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, semble tourner au malentendu profond, avec la concurrences de candidatures à la présidentielle de 2020.
Les infrastructures ferroviaires sont indispensables au développement économique des Etats, et indissociables de tout projet de zone de libre-échange.
Robert Mugabe lui-même refusait déjà toute retraite. Rien d’étonnant, donc, qu’il se soit associé aux ambitions de son épouse, qui rêve de lui succéder. Mais ce que tente le couple est-il moins grave que la transmission du pouvoir de père en fils ?
Xavier Besson : S’il est un lieu, une ville où il fallait être, cette semaine, c’est bien Dakar. Vous n’y étiez pas. Et pourtant, vous avez beaucoup aimé, vous vous en êtes même délecté, visiblement. Expliquez-nous ! D’abord, il s’y tenaient les ateliers de la Bourse Ghislaine Dupont et Claude Verlon, qui marquent aussi pour nous le souvenir douloureux de l’assassinat de nos deux confrères, de nos amis, Ghislaine et Claude. Dakar abritait aussi la deuxième édition des « Ateliers de la pensée », que Caroline Lachowsky, dans son émission Autour de la Question présente comme « Des rencontres fertiles et indisciplinées entre penseurs, philosophes, économistes, universitaires, artistes, écrivains, chercheurs et chercheuses du continent et de la diaspora, réunis pour déchiffrer tous les terrains du possible, et penser l’Afrique-Monde ». A la question de savoir pourquoi ces « Ateliers de la pensée » à Dakar, Felwine Sarr répond, en substance, qu’il leur avait semblé, à Achille Mbembe et à lui-même, que quelque chose était en train d’émerger au niveau de la pensée critique et de l’expression artistique « afro-diasporique », ce sont ses termes. A partir de ce constat, l’historien et philosophe et l’économiste ont décidé de créer un espace pour faire éclore, mettre en tension et en débat toutes ces idées. Parce que, poursuit le second, il y a une vraie parole alternative, qui cherche à jaillir, et qui veut repenser les cadres à travers lesquels l’Afrique exprime ses vues, les Africains, leurs convictions. Qu’en dit alors Achille Mbembe ? Lui estime que l’urgence est là. Que le monde est en pleine turbulences, et qu’il y a une énorme demande d’intelligence, d’analyses, pour pouvoir peser sur les évolutions en cours. Mais, qu’en même temps, l’on observe « un mépris de la pensée », de la part de toutes sortes de forces en Afrique et ailleurs. Pour Mbembe, l’intérêt de ces Ateliers de la pensée est d’ouvrir un espace où l’intelligentsia puisse faire corps, au-delà des carrières individuelles. Faire corps, pour énoncer une série de paroles affirmatives, confiantes, en elles-mêmes, d’une manière telle que personne, par la suite, ne puisse dire : « Je n’ai pas entendu ! ». Le continent aurait donc des choses fortes à dire… Evidemment ! Et le continent africain, de l’avis de Felwine Sarr, a un triple avantage. D’abord, celui d’une longue historicité, parce que l’Afrique, dit-il, est le lieu des civilisations humaines les plus anciennes. Ensuite, c’est un continent peuplé majoritairement de jeunes, avec ce que cela suppose de vitalité. Enfin, ce continent ancien et si jeune à la fois n’est pas très engagé dans l’aventure industrielle du XXe. Ce qui signifie que l’on peut y faire différemment, et faire autrement. Ce triple avantage, de l’avis de l’économiste sénégalais, fait que l’Afrique peut être un espace de laboratoire, de projets et de projections. Et l’Afrique, forcément, a des choses à dire sur ce monde, dont on doit renouveler la genèse, et que l’on veut reconstruire sur d’autres bases. Felwin Sarr revient aussi sur son essai, « Afrotopia » : « L’Afrique n’a personne à rattraper », y écrivait-il. « Les aventures sociétales, les histoires singulières, les régimes d’historicité, insiste-t-il, ne se comparent pas ». « Les sociétés ont des histoires singulières différentes, elles ont subi des chocs différents, elles sont à des moments différents de leur évolution historique, donc, incommensurables. On ne peut pas les comparer ! ». Il se demande alors pourquoi et comment l’on peut estimer que ce qui s’est déployé dans le monde occidental comme forme d’organisation sociale, à un moment donné, devrait être la référence absolue, vers laquelle devraient tendre toutes les autres sociétés, alors que cette forme d’organisation – qui a, certes, marché à un moment donné – s’épuise et doit se renouveler ? Felwin Sarr n’a-t-il pas raison, lorsqu’il conclut que chaque peuple doit accomplir au mieux son potentiel, et l’accomplir de manière heureuse, autant que possible ? Certes. Mais il faut faire attention à ne pas être trop péremptoire. Cette certitude n’intègre pas assez ce que le monde, les peuples, les civilisations ont, aujourd’hui, en commun : les libertés individuelles et collectives, le respect des droits de l’homme, une forme de justice, dans le rapport du politique aux populations… Car ceux qui refusent la démocratie, l’Etat de droit, ont tôt fait de se saisir d’une telle affirmation pour faire valoir que leur peuple a le droit de subir des régimes injustes, s’il le désire, avec des pouvoirs qui peuvent s’éterniser au pouvoir. Un peu comme le dictateur zaïrois, Mobutu Sese Seko, qui aimait tant affréter le Concorde pour venir le chercher et lui permettre de se rendre en Occident, en franchissant le mur du son, mais qui, dès qu’on lui parlait de démocratie, souhaitait qu’on lui laisse la liberté d’aller à son rythme, c’est-à-dire à dos d’âne.
Tandis que certains s’agrippent au pouvoir, au point de ralentir l’évolution de leur pays, les autres avancent. La recette : le respect des limitations liées au nombre de mandats, et des élections honnêtes et transparentes, à bonne date…
Trônant, depuis trois décennies à la tête de la Confédération africaine de football (CAF), ce Camerounais a si peu songé à la relève qu’il brigue à nouveau sa propre succession. Avec le risque d’une sortie humiliante.
Comments 
Download from Google Play
Download from App Store