En pleine guerre du Viêt Nam, le capitaine Benjamin Willard (Martin Sheen) se voit confier une mission par les services secrets militaires américains: il doit retrouver et exécuter le colonel Walter Kurtz (Marlon Brando), dont les méthodes militaires sont jugées malsaines par la chaîne de commandement. Le colonel Kurtz a pris la tête groupe dʹindigènes et mène des opérations depuis un camp établi au Cambodge. Ses opérations contre lʹennemi sont dʹune sauvagerie terrifiante. Willard va alors remonter le fleuve jusquʹau plus profond de la jungle vietnamienne pour pouvoir éliminer le colonel Kurtz. Mais au cours du voyage, en étudiant le dossier du bonhomme, il se rend compte quʹil est très différent de lʹidée quʹil sʹen faisait. Arrivés au campement de Kurtz, les choses vont méchamment déraper. Mais je ne vous dirai ni comment, ni pourquoi, car il faut voir et revoir Apocalypse Now, film de Francis Ford Coppola, sorti en 1979. Apocalypse Now est le 8e film de ce réalisateur. Cʹest un des films les plus mythiques du cinéma du 20e siècle. Lʹimage en est saisissante et lʹhistoire du tournage a viré à la légende. Pas pour rien certainement, et on va, au cours de ce travelling, essayer de démêler le vrai du faux. REFERENCES: Le tournage du film a fait lʹobjet d'un documentaire sorti en 1991 : Aux cœurs des ténèbres : L'Apocalypse d'un metteur en scène (Hearts of Darkness: A Filmmaker's Apocalypse), réalisé par Fax Bahr et George Hickenlooper sur la base des films amateurs tournés sur les plateaux par lʹépouse de Coppola, Eleanor Coppola. Jean-Baptiste Thoret, Le Cinéma américain des années 1970, éd. des Cahiers du cinéma, 2006 Jean-Baptiste Thoret, Apocalypse Now : Un cauchemar psychédélique, livre DVD/Blu-ray Pathé Eleanor Coppola, Apocalypse Now Journal, Sonatine Éditions, 2011 COWIE, Peter, Le petit livre dʹApocalypse Now, Cinéditions, 2001 Apocalypse Now, la scène mythique des hélicoptères http://www.dailymotion.com/video/x80giv_apocalypse-now-scene-mythique_shortfilms Le trailer https://www.youtube.com/watch?v=IkrhkUeDCdQ Sur la musique dʹApocalypse Now http://blogshumanites.u-paris10.fr/content/bande-originale-du-film-apocalypse-now
Cʹest un des films les plus influents de son époque, qui va ancrer dans lʹimaginaire collectif lʹincarnation du Mal absolu, un tueur au sang-froid, le visage masqué, sans états dʹâme: Michael Myers.
Aujourdʹhui dans Travelling, vous allez vous sentir tout guilleret, toute pimpante, toute rose avec des petits oiseaux qui tournent autour de vos têtes, des parapluies perroquets qui parlent, des éclats de rire, des danses autour des cheminées de Londres, et des envolées de cerfs-volants, car nous mettons nos pas dans ceux de la nounou la plus célèbre de lʹhistoire du cinéma, celle qui chante des airs entêtants, celle qui rabiboche parents et enfants, jʹai nommé, Mary Poppins. Ahhh Mary Poppins, un classique enchanteur, un film musical américain des studios Walt Disney, peut-être le testament de lʹartiste, un de ses films préférés du moins, celui pour lequel papa Walt sʹest le plus battu, lui qui meurt deux ans plus tard à 65 ans. Signé par Robert Stevenson, sorti en 1964, Mary Poppins mêle prises de vues réelles et film dʹanimation avec des séquences dʹanthologie et une floppées de tubes, du Chem Cheminée au Supercalifragilistic, tubes signés des frères Sherman, habitués des studios Disney. Mais Mary Poppins cʹest également lʹhistoire dʹun combat entre deux personnalités, deux fortes têtes, un producteur hollywoodien, Walt Disney, et une auteure de livres pour enfants, Pamela L. Travers, une australienne revêche. Des années de négociations, ardues, pour que lʹautrice cède enfin en 1960. Après 3 ans de préparation, puis un an pour tourner, monter, réaliser les parties animées, le film sort enfin en 1964, en faisant un triomphe, glanant 5 Oscars au passage et faisant de Julie Andrews une star. Walt Disney est heureux, Pamela L Travers un peu moins, maintenant que son film est, selon ses dires, noyé de guimauve. Aujourdʹhui dans Travelling, cʹest la bobine de Mary Poppins que nous déroulons. Nous avons beaucoup dʹarchives, des anecdotes, des extraits, et la musique du film, indispensable. Il ne nous reste plus quʹà écrire une lettre et à lʹenvoyer par la cheminée pour que cette formidable nounou viennent nous accompagner pour notre voyage cinématographique. REFERENCES : France Culture. Série : philosophie des comédies musicales 09.07.2020 https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-chemins-de-la-philosophie/mary-poppins-ou-l-eloge-du-travail-bien-fait-5796181 https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-philosophie-des-comedies-musicales France Inter, Mary Poppins, la magie de lʹordinaire, 28.03.2021 https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/barbatruc/mary-poppins-la-magie-de-l-ordinaire-9723819 France Inter. Série Les pʹtits bateaux, créatures fantastiques et super-héros, 25.12.2024 https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/les-p-tits-bateaux/les-p-tits-bateaux-du-mercredi-25-decembre-2024-1628808 France Culture. Mary Poppins, un personnage totémique à plusieurs facettes 19.12.2018 https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-reveil-culturel/mary-poppins-un-personnage-totemique-a-plusieurs-facettes-8423622 Mary Poppins, She Wrote : The Life of P. L. Travers, Simon & Schuster, 2006 Le making-of : Supercalifragilisticexpialidocious: The Making of Mary Poppins (2004) https://www.youtube.com/watch?v=g-ritrxv6E8
Aujourdʹhui dans Travelling, un classique des classiques. Si je vous dis : une longue robe noire, un chignon relevé, un long porte-cigarette, une taille de brindille et le regard pétillant, vous aurez tout de suite en tête la silhouette longiligne dʹAudrey Hepburn qui incarne Holly Golightly dans Diamants sur canapé, Breakfast at Tiffanyʹs, une des silhouettes les plus célèbres du cinéma créé par le couturier français Hubert de Givenchy. Le film de Blake Edwards sort en 1961, adapté dʹune nouvelle de Truman Capote. Dans Diamants sur Canapé, Audrey Hepburn est splendide et mutine aux côtés de George Peppard, Mickey Rooney, Patricia Neal, et dʹun chat, cabotin comme pas deux. Lʹhistoire est celle dʹune coureuse de millionnaires et dʹun écrivain gigolo qui vont, après bien des péripéties, tomber amoureux. Mais le film est plus profond que cela. Sous le vernis et la comédie se cache une vraie désespérance, une quête du bonheur et de la sécurité matérielle et affective. Cʹest normal, cʹest du Blake Edwards et rien nʹest rose pour lui, à part peut-être sa panthère quʹil tournera juste après. Porté par sa musique composée par Henri Mancini, et pour laquelle il reçoit un Oscar en 1962, par sa comédienne, par son iconographie, Breakfast at Tiffanyʹs rencontre tout de suite un succès jamais démenti et entre dans la légende du cinéma en lançant lʹère des femmes libérées. Mais nous allons vous raconter tout ça. REFERENCES Audrey Hepburn du côté de chez Fred https://www.youtube.com/watch?v=RslrD6jc2fk Moon River chanté par Audrey Hepburn https://www.youtube.com/watch?v=BOByH_iOn88 WASSON Sam, 5e Avenue, % heures du matin, Sonatine, 2012
Aujourdʹhui dans Travelling, un film de guerre, qui parle de la Résistance, des hommes et des femmes qui la font, de ce que cela implique, et le tout sans concessions. LʹArmée des Ombres est signée Jean-Pierre Melville, adapté du roman du même nom de Joseph Kessel. Résistant lui-même, Jean-Pierre Melville se passionne immédiatement pour cette histoire quʹil lit à Londres dès sa sortie en 1943 et dont il sait, quʹun jour, il fera un film. Mais pas tout de suite. Avant, il doit revenir en France, réaliser un premier long-métrage, Le Silence de la Mer, qui traite aussi de la guerre, et beaucoup dʹautres films qui assoient sa réputation de cinéaste sérieux, amoureux des polars. En 1969, il est prêt. Prêt à raconter lʹhistoire de Philippe Gerbier, dirigeant dʹun réseau de résistants, arrêté pour pensées gaullistes, et qui s'échappe lors de son transfert vers la Gestapo parisienne. Mais les arrestations des membres de son réseau se suivent et les tentatives de libération ne sont pas toutes fructueuses. Elimination de traitre, transfert en Angleterre, évasions, assassinats, courage et loyauté sont de mise dans lʹArmée des Ombres, un film cher au cinéaste pour qui les faits dʹarmes des Résistants et Résistantes français sont moins intéressants que leurs doutes et leurs zones sombres. Considéré à lʹépoque comme le film le plus coûteux du cinéma français, on y trouve la crème des acteurs et actrices du moment : Lino Ventura, Simone Signoret, Paul Meurisse et Jean-Pierre-Cassel. Un soin tout particulier est également donné à lʹimage, lavée, presque verte, tendant vers un noir et blanc qui ancre encore plus le récit. Peu apprécié à sa sortie, lʹArmée des Ombres est néanmoins depuis devenu un classique. Et nous allons vous dire tout ce quʹon en sait. Cʹest un film raconteur dʹune tranche dʹHistoire du 20e siècle et pour lequel nous avons une ribambelle dʹarchives à disposition, la musique du film, des anecdotes, des extraits. Il ne nous reste plus quʹà mettre nos pas dans ceux de Jean-Pierre Melville et de ses Résistants. REFERENCES Bertrand Tessier : Jean-Pierre Melville, le solitaire, Fayard, 2017 Jean-Pierre Melville, de la Résistance au cinéma : https://www.youtube.com/watch?v=X9DzPbryBY8 Cinéma Critique : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i09218965/jean-pierre-melville-a-propos-de-l-armee-des-ombres Kessel à propos du livre L'armée des Ombres : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i08344479/kessel-a-propos-du-livre-l-armee-des-ombres Jean Pierre MELVILLE et ses interprètes Simone SIGNORET et Jean Pierre CASSEL parlent du film "L'armée des ombres" et de son thème la Résistance : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf97061972/jean-pierre-melville-a-propos-de-l-armee-des-ombres Scène de tournage du film "L'armée des ombres" : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00013756/tournage-du-film-l-armee-des-ombres ITW Pierre Tchernia : https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/i00013730/jean-pierre-melville-a-propos-de-sa-decouverte-du-cinema Jean-Pierre Melville - interview (1970) : https://www.youtube.com/watch?v=Avz45nU-AJg Dialogue avec Éric Demarsan : https://www.cinematheque.fr/video/2397.html
Aujourdʹhui dans Travelling, un western spaghetti pas vraiment spaghetti vu quʹil est le fait dʹun réalisateur américain, jʹai nommé Quentin Tarantino. Mais lʹhomme est amoureux des westerns à lʹitalienne, un genre particulier, quʹil remet au goût du jour en 2012 avec Django Unchained. Un western cinéphile qui multiplie les références au genre, où la violence sʹinscrit en lettres de sang sur toutes les images, où lʹhumour déferle, où lʹon parle de vengeance, de chasse à lʹhomme, mais surtout dʹesclavage à lʹaube de la guerre civile américaine. Lʹhistoire est celle dʹun chasseur de prime allemand, le Docteur King Schultz, qui sʹassocie à un esclave afro-américain, Django, le temps dʹun hiver, lʹaffranchit, devient son ami, et tous deux se mettent ensuite en quête de la femme de Django, achetée par un propriétaire dʹune plantation dans le Mississipi. Quentin Tarantino reste fidèle à ses principes cinématographiques, stylisant lʹultra-violence, jouant des codes, multipliant les références, sʹamusant à glisser ici et là des anachronismes, le tout pour pouvoir regarder en face un pan terrible de lʹhistoire de lʹAmérique. Django Unchained dénonce le principe de lʹesclavage et le racisme. Toute les formes de barbarisme y passent dans un maelström talentueux où lʹinhumanité et la bêtise sont dénoncées. Avec la vengeance comme moteur, cette espèce de road-movie western-spaghetti est une formidable catharsis, porté par des acteurs de talent, Jamie Foxx, Christoph Waltz, Samuel L. Jackson, Leonardo DiCaprio notamment. Django Unchained est récompensé de deux Oscars, celui du meilleur scénario original pour Quentin Tarantino et celui du meilleur acteur dans un second rôle pour Christoph Waltz. A sortie, le film rencontre un énorme succès public. Mais certains, comme le réalisateur Spike Lee, dénonce le traitement de lʹesclavage sous forme dʹun western spaghetti, dʹautres jugent choquant et offensant lʹutilisation du terme nigger, nègre, qui revient tout le temps dans le film et certains conservateurs parlent de sectarisme anti-blanc. Mais nous allons vous raconter tout ça. Aujourdʹhui, dans Travelling, cʹest Django Unchained qui déchaine les propos. Nous avons des archives, des anecdotes, des extraits et évidemment la BO du film. On ne passe pas à côté dʹun BO dʹun Tarantino. Il ne nous reste plus que le Dr. Schultz délivre Django et nous pouvons commencer. REFERENCES : Guillaume Labrude, Lʹœuvre de Quentin Tarantino, du cinéphile au cinéaste, Third éditions, 2021 Quentin Tarantino chez Shawn Edwards on BlackTree TV https://www.youtube.com/watch?v=EI8zbx-yNVA Quentin Tarantino chez Charlie Rose https://www.youtube.com/playlist?list=PLi54pAqkKqJ3VsFnVs_9T3mrwIG3-v-0u Meet The Press https://www.youtube.com/watch?v=-1QpScB-HJg Les Oscars, Christoph Waltz en 2013 https://www.youtube.com/watch?v=WWdn7pFmtdQ Série esclavage et cinéma https://memoire-esclavage.org/django-unchained
Cʹest un film pas tout à fait comme les autres qui nous permet dʹévoquer un cinéaste pas tout à fait comme les autres. Faster, Pussycat! Kill! Kill! est un film américain de Russ Meyer, sorti en 1965. Russ Meyer vous le connaissez peut-être, cʹest le chantre de la sexploitation, un vrai cinéaste indépendant qui développe une esthétique particulière, très colorée, érotique, avec des contre-plongées magnifiques. Lʹhomme montre un amour certain pour les actrices à très forte poitrine et pour les décolletés dans lesquels on peut se perdre. Russ Meyer est considéré comme un auteur majeur du cinéma de série B à tendance X. Il a influencé de nombreux réalisateurs et artistes, que ce soit Andy Warhol ou John Waters. Quentin Tarantino est même son fan numéro 1. Russ Meyer est connu pour ses films Vixen, Supervixens, Up et Beneath The Valley of the Utlra-Vixens mais également pour Faster, Pussycat ! Kill ! Kill ! qui raconte lʹhistoire de trois femmes sauvages, dans trois voitures de sport, qui, avec violence, férocité, et sensualité, vont braquer un homme infirme et ses deux fils dans leur ranch, tout en ayant kidnappé et drogué la petite amie dʹun homme qui a eu le malheur de croiser leur chemin. Mettant en scène des actrices sulfureuses, dont la très iconique Tura Satana, le film séduit un public tant masculin que féminin. Car pour la première fois, à lʹécran, ce sont des femmes très fortes, véritables Virago, qui sont montrées, capables de plaquer au sol, de briser des vertèbres, de gagner au bras de fer, et qui sont fières de leur sexualité quʹelles exhibent comme une arme. Et ça plaît. Tant aux misogynes quʹaux féministes. Les féministes américaines en font, à lʹépoque, leur film étendard. Vous vous ferez votre propre opinion. Aujourdʹhui dans Travelling, nous allons parler de Russ Meyer, de Tura Satana, de Faster Pussycat ! Kill ! Kill. Nous parlons de films érotiques, sensuels. Vous verrez que Russ Meyer est souvent volontairement provocateur dans les archives. Mais tout va bien se passer. Enfin jʹespère. Puisque nous allons croiser la route de trois femmes, de trois furies, et le monde du cinéma changera radicalement. REFERENCES RUSS MEYER, IN THE LATE NIGHT 1993 https://www.youtube.com/watch?v=2XdYcyuikcU TURA SATANA EN INTERVIEW https://www.youtube.com/watch?v=Km5K6UklFPU
Forrest Gump est une comédie américaine signée Robert Zemeckis, sortie en 1994. Ce film à la dramaturgie bonhomme, à la philosophie heureuse, parfois naïve, se taille une place de roi dans la culture populaire. Car Forrest Gump est un héros populaire. Touchant, aimant, droit, il est lʹhomme qui invente le smiley, le déhanché dʹElvis Presley, qui dénonce le scandale du Watergate et qui inspire sa chanson Imagine à John Lennon. Et tout cela sans en avoir conscience. Car Forrest Gump est un simple dʹesprit, un homme au QI en dessous de la moyenne qui se retrouve impliqué dans 30 ans dʹhistoire américaine. Forrest, incarné par Tom Hanks, est un héros malgré lui qui devient sportif de haut niveau, héros de guerre, entrepreneur à succès, gourou, influenceur, inventeur et découvreur. Entre les années 50 et les années 80, il est embraqué dans tous les soubresauts de lʹhistoire américaine, et invité par trois fois à serrer la pogne de trois présidents. Mais lui, son seul objectif, cʹest lʹamour de sa belle, Jenny, dont il aura un fils. En adaptant le roman du même nom de Winston Groom, sorti en 1986, Robert Zemeckis tourne ce qui deviendra un classique de lʹhistoire du cinéma et fera de Forrest Gump un personnage que tout le monde connaît et reconnaît citant allègrement quelques phrases et autres philosophies tirées du film. Robert Zemeckis, après les Retour vers le futur, A la poursuite du Diamant Vert et Qui veut la peau de Roger Rabbit, reprend son équipe et sʹembarque dans une aventure sur plusieurs décennies cinématographiques, profitant des avancées des trucages numériques pour parvenir à raconter son histoire. Le film reçoit une pluie de récompense, des Oscars en 1995, dont ceux de meilleur film, de meilleur réalisateur et de meilleur acteur pour Tom Hanks. Il ne nous reste plus quʹà nous asseoir sur un banc à Savannah, aux côtés dʹun homme au regard candide et de partager avec lui le contenu dʹune boîte de chocolat tandis quʹil nous raconte sa vie. REFERENCES Tom Hanks talks about Forrest Gump, 1994 sur CBS https://www.youtube.com/watch?v=hb5c04q_YfM Forrest Gump Behind scenes https://www.youtube.com/watch?v=0s21LSWxH9w Forrest Gump, making of https://www.youtube.com/watch?v=sArC4_lbzAI https://www.youtube.com/watch?v=dH4lvbSG5RE
En 1995, les Inconnus deviennent Les Trois Frères à lʹécran. Cʹest leur premier long-métrage. Et ça fonctionne plutôt bien. Après avoir fait les beaux jours de France 2 avec leur série de parodies qui connaissent de très grands succès dʹaudience, avoir attaqué les scènes de Paris et de Province, avoir sévi sur les ondes radios, le trio sʹattaque au cinéma. Mais contrairement au Téléphone sonne toujours deux fois, sorti en 1985, où ils se contentaient de jouer les acteurs, là ils se décident à faire tout tout seuls. Les Nuls sʹy sont essayé juste avant eux. Réalisé par Didier Bourdon et Bernard Campan, deux des Inconnus, le trio ne se contente pas de compiler des sketchs, mais écrit une histoire drôle et touchante. Celle de Trois frères, comme le titre lʹindique, qui ne se connaissent pas, tous de pères différents, abandonnés par leur mère, une chanteuse qui est morte aux Etats-Unis et leur a légué 300 patates, soit 3 millions de francs. Le problème, cʹest que le magot pour des raisons X Y va leur passer sous le nez et leur laisser une pluie dʹemmerdements. Le film enchante le public qui vient en masse dans les salles, surprend, un peu, la critique qui ne sʹattend pas à quelque chose de valable cinématographiquement parlant. Et pourtant : le propos est là, les héros évoluent, et ce qui commençait comme un vaudeville, se termine par une rédemption. Les Trois Frères est couronné dʹun César de la Meilleure première œuvre en 1996. Le film poursuit sa carrière à la télévision, devenant, légitimement, une comédie populaire dont tout un chacun connaît les répliques à lʹinstar de La Grande Vadrouille ou des Bronzés. REFERENCES Sur le tournage des Trois Frères https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/1995-dans-les-coulisses-du-film-les-trois-freres 5 anecdotes sur les Trois Frères https://www.gqmagazine.fr/pop-culture/article/les-trois-freres-5-anecdotes-sur-le-film-culte-des-inconnus Un article sur le film https://www.lepoint.fr/cinema/les-trois-freres-le-coup-d-essai-coup-de-maitre-des-inconnus-08-03-2020-2366258_35.php les Inconnus au café-théâtre https://www.youtube.com/watch?v=B0yPqjEG3E4 Les Trois Frères racontés par les Inconnus dans Première, janvier 2019 https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Lhistoire-secrete-des-Trois-Freres-racontee-par-Les-Inconnus
Le tournage de "Danse avec les loups" (1990), de et avec Kevin Costner, est un tournage exaltant mais extrêmement prenant. 120 jours de tournage, 4 mois pour laisser le temps qui passe imprégner la pellicule, filmer le vol des oiseaux, les herbes onduler, les changements de température.
Dirty Dancing dʹEmile Ardolino sort en 1987. Cʹest un film culte qui va vous faire chavirer le cœur sur un air de Mambo, qui va vous glisser des fourmis dans les jambes, battre la mesure, bouger en rythme, un film qui donne envie de fondre des guimauves et dʹembrasser le premier Bad boy venu. Une histoire très eighties qui nous transporte dans les sixties, sur la piste de danse et les émois rythmiques de Baby et de Johnny. Patrick Swayze est Johnny. En trois pas chaloupés, le geste leste, le torse musclé, le cheveu gominé, il réussit à envahir lʹimaginaire adolescent, et fait fondre toutes les filles, jeunes et moins jeunes. Entre ses bras, Jennifer Grey, Baby, sʹémancipe. Le film raconte une initiation. Le passage à lʹâge adulte dans une Amérique en pleine révolution des mœurs, où les corps deviennent langage. Mais personne, à la base, ne parie sur Dirty Dancing. Un petit budget, un petit réalisateur de télé, des petits acteurs, une petite histoire de lutte des classes. Le film ressemble tellement à une bluette pour ados que les studios qui le produisent proposent à la scénariste de brûler les copies pour toucher lʹargent de lʹassurance. Mais la scénariste, Eleanor Bergstein, tout comme toute une partie de lʹéquipe du film tiennent bon. Le film sort et connaît un succès retentissant jamais démenti. Succès encore plus éclatant grâce à la bande originale, une des plus vendue au monde, reprenant les musiques des années soixante comme des créations originales, dont la chanson Time of My Life qui remporte lʹOscar de la meilleure chanson en 1988. REFERENCES Patrick Swayze interview 1988 au micro de Barbara Walters https://www.youtube.com/watch?v=rcjx7tTQTQU Jennifer Grey Reveals 'Dirty Dancing' Secrets https://www.youtube.com/watch?v=MuUGpnZBvuM
Cʹest un film dʹenfant réalisé par un grand enfant à la moustache rieuse : la Guerre des boutons, dʹYves Robert sorti en 1962. Cʹest une histoire adaptée du roman de Louis Pergaud, sorti en 1912, une histoire dʹécoliers à lʹancienne qui se battent entre deux villages voisin. Dans le film, il y a ceux de Longeverne et ceux de Velrans. Les gamins, à peine lʹécole terminée, filent à mi-chemin des deux villages dans une sablière et se font la guerre dans les règles de lʹart. Cʹest ainsi depuis toujours. Personne ne sait pourquoi tout cela a commencé, mais cʹest ainsi. Un soir, le chef de Longeverne, Lebrac, a une nouvelle idée : infliger au prisonnier de guerre du jour un traitement nouveau. On ne le torturera pas, mais on lui retirera son bien le plus précieux : lʹhonneur. Une douzaine de coups de ciseaux bien précis, on lui enlève ses boutons, et autres attaches et voilà le vaincu tête basse qui se dirige vers sa maison en retenant ses culottes courtes pour aller prendre la fessée du siècle pour lui apprendre à sʹêtre mis dans tous ses états. Pour incarner ses personnages, on engage des enfants au charisme certain dont André Treton pour Lebrac et Martin Lartigue dans le rôle du Petit Gibus. Pour les adultes, Jean Richard, Michel Galabru et Jacques Dufilho prêtent leur concours à ce projet amical. En 1962, ce film fait un triomphe au cinéma. Il est plébiscité par le public et par la critique, obtenant le prix Jean-Vigo et la récompense du meilleur film français aux Victoires du cinéma français. A lʹécran beaucoup dʹenfants autour dʹYves Robert et de son épouse Danièle Delorme, qui hypothèquent leur maison pour produire ce film auquel personne ne croit. Il faudra un distributeur américain pour que tout change et que le film devienne un classique du cinéma français. REFERENCES Yves Robert, Un homme de joie, dialogue avec Jérôme Tonnerre, Flammarion, 1996 LIVRE MON AMI : EMISSION DU 17 MAI 1962 Claude SANTELLI interviewe Yves ROBERT à propos de son film "La Guerre des boutons". Images d'archive INA Institut National de l'Audiovisuel http://www.ina.fr #INA #People https://www.youtube.com/watch?v=rJ1bNbvyfQg Alain Bergala présente La guerre des boutons https://www.youtube.com/watch?v=9ZDqfu0u6RA Madeleine Garrigou-Lagrange, " La Guerre des boutons ", Téléciné no 105, Paris, juin-juillet 1962, La Guerre des boutons, roman original de Louis Pergaud Le Ptit Gibus a grandi https://www.youtube.com/watch?v=t8dwRgadxbQ
Cʹest un peu le film de tous les superlatifs, une sorte de Ben Hur chinois, avec des centaines de collaborateurs, un casting international, 20ʹ000 figurants, 9'000 costumes, un tournage historique au cœur de la Cité interdite à Pékin. Bernardo Bertolucci est en effet le premier occidental à pouvoir tourner dans ce palais. Ce film, cʹest le Dernier empereur, L'ultimo imperatore, The Last Emperor, sorti en 1987. Un film dont la beauté des images ne change rien au tragique de lʹhistoire de ce dernier empereur de Chine, Pu Yi. Un homme ballotté par le destin, empereur à 3 ans, renversé par la Chine communiste, partant en exil, pour être récupéré par les Japonais et proclamé empereur fantoche du Mandchoukouo. Il est arrêté et emprisonné par les soviétique en 1945, pour être rééduqué dans une prison chinoise pendant 9 ans avant dʹêtre finalement libéré et de finir sa vie comme jardinier. Le dernier empereur de Chine meurt des suites dʹun cancer à 61 ans. Et cʹest ce destin exceptionnel que Bernardo Bertolucci porte à lʹécran avec des moyens faramineux, une reconstitution historique fascinante retraçant toute lʹhistoire de cet homme déchu, ce pantin des événements. Le réalisateur qualifie le film de cheminement de la décadence et du pourrissement dʹune dynastie jusquʹà la rééducation dʹun homme. Le film rencontre un vrai succès critique et public. Il est couronné par 9 Oscars, dont ceux des Meilleur film et Meilleur réalisateur, du César du Meilleur film étranger, de Baftas et de Donatellos. Ne tardons plus, commençons notre réflexion sur les apparences du pouvoir et la réalité de lʹimpuissance, sur les prisons dorées, sur un chatoyant théâtre dʹombre, sur cette fresque de lʹhistoire de la Chine du XXe siècle. REFERENCES Edward Behr, Pu Yi, le Dernier Empereur, Robert Lafont Pu Yi, Jʹétais empereur de Chine, biographie, traduction Jeanne-Marie Gaillard-Paquet, Jʹai Lu, 1999 Première, Le dernier empereur, un défi spectaculaire, Bertolucci raconte, décembre 1987. Fabien S. Gérard, journal de tournage : Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci, Cahiers du cinéma, 1987 La voix de Pu Yi https://www.youtube.com/watch?v=lIMIWjV6Mck
Les Choristes est un film qui vous fera chanter comme un pinson ou un rossignol, une comédie dramatique signée Christophe Barratier, sortie, tenez-vous bien, en 2004, comme le temps passe ! Ce film nostalgique, adapté de celui de 1945 de Jean Dréville, La cage aux Rossignols, est un succès phénoménal. 8 millions et demi dʹentrées, le César de la meilleure musique et du meilleur son et lʹOscar de la meilleure chanson et du meilleur film étranger. Toutes et tous se souviennent des chansons du film qui sont reprises, depuis 2004, par toutes les chorales dʹenfants à travers la francophonie. Ce qui fait que le film est un succès personne nʹaurait pu le prévoir. Lʹhistoire est relativement classique, joue des souvenirs, de lʹémotion, de la nostalgie. Un professeur de musique sans emploi, Clément Mathieu, Gérard Jugnot, devient surveillant dans un pensionnat pour garçon dits turbulents. Nous sommes au sortir de la guerre, en 1949. Le directeur de lʹécole applique un système pour le moins répressif pour mater les gamins difficiles. Mais Clément Mathieu a dʹautres méthodes. Il initie les enfants à la musique et au chant choral jusquʹà bouleverser leur quotidien et leur vie. Véritable Feel Good movie, Les choristes est porté par le chant des enfants, par cette force utopiste qui refuse de céder, de souscrire au découragement général, qui montre que le beau est possible, que des liens peuvent se tisser entre les êtres. Cʹest un film qui porte le pur, la beauté du chant, sur le devant de la scène, sans être mièvre. Et ça agace. Un triomphe insolent, lʹemballement médiatique, les tournées incessantes de la chorale des enfants dans le monde, entrainent leur lot de mécontents. On traite le film de passéiste, de nunucherie, dʹingénu. Cʹest égal, le public adore et en redemande. Mais nous allons vous raconter tout ça. Il ne reste plus quʹà Clément Mathieu de pousser la porte du pensionnat de Fond-de-Lʹ Etang pour que lʹhistoire puisse commencer. REFERENCES Bruno Coulais à la cinémathèque française https://vimeo.com/245884833 Bruno Coulais à la SACEM https://www.youtube.com/watch?v=v_LaR1x1i0k Le making-of https://www.youtube.com/watch?v=J3PtbBrEQ0c
Voici un film coloré, gay, et fort bien coiffé, jʹai nommé Hairspray, de John Waters, une comédie sortie en 1988. Mais comment dire…. Hairspray est une réalisation du pape du mauvais goût, du cinéma trash américain, qui, ici, met de lʹeau dans son vin ou de la laque dans ses cheveux, pour proposer un film un peu plus familial que ses œuvres précédentes. Mais ça reste particulier. Hairspray est un film qui va vous interpeler. Déjà parce quʹil vous donnera envie de danser. Cʹest un film qui se moque des émissions de télévisées des années 60 où des jeunes gens, blancs si possibles et pas trop moches, se trémoussaient sur un Madison, un Mashed Patato, un Twist, ou toute autre danse du moment. Ensuite, parce quʹil résonne bizarrement. Derrière la danse, le glamour, les paillettes et les coupes de cheveux incroyables, se cachent des réalités sociales et sociétales que John Waters dénonce : le racisme et lʹexclusion des gens différents du paysage médiatique, en lʹoccurrence, mais également de tout un pan culturel contemporain. Les années 60 à Baltimore, la ville de John Waters, ne sont pas tendres pour les Afro-américains ni pour les obèses ou les personnes en surpoids. Hairspray est un film criard, avec des comédiens et comédiennes un peu brut de décoffrage, avec pas mal dʹartistes reconnus comme Sonny Bono, ex-compagnon de Cher, Debbie Harry, la chanteuse de Blondie, avec Ruth Brown, chanteuse, the Queen of R&B, avec Pia Zadora et plein de jeunes gens dont Ricki Lake qui interprète le personnage principal. Hairspray, premier film grand public de John Waters est aussi le dernier de Divine, son acteur fétiche, un travesti obèse décédé peu après. Mais nous allons vous raconter tout ça. Nous avons des archives, des interviews, des extraits, et beaucoup de musique. Place à la critique sociale, au pastiche et à la danse dans Travelling. REFERENCES Growing Up with John Waters https://www.youtube.com/watch?v=SacAtnVccpI John Waters (& Divine) on Letterman, Part 1 of 3: 1982 https://www.youtube.com/watch?v=AIPF8mk1a4Q Popopop A l'occasion de la parution de son autobiographie "M. Je sais tout", Antoine de Caunes et Charline Roux accueillent le réalisateur américain John Waters. https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/popopop/les-memoires-de-john-waters-5422415 John Waters, 'Mr. Know-it-all : The Tarnished Wisdom of a Filth Elder', New York, Farrar, Straus and Giroux, 2019 Publié en français sous le titre M. Je-Sais-Tout: Conseils impurs d'un vieux dégueulasse, Paris, Actes Sud, 2021, traduit par Laure Manceau.
Cʹest un film pas tout à fait comme les autres qui nous permet dʹévoquer dʹun cinéaste pas tout à fait comme les autres. Faster, Pussycat! Kill! Kill! est un film américain de Russ Meyer, sorti en 1965. Russ Meyer vous le connaissez peut-être, cʹest le chantre de la sexploitation, un vrai cinéaste indépendant qui développe une esthétique particulière, très colorée, érotique, avec des contre-plongées magnifiques. Lʹhomme montre un amour certain pour les actrices à très forte poitrine et pour les décolletés dans lesquels on peut se perdre. Russ Meyer est considéré comme un auteur majeur du cinéma de série B à tendance X. Il a influencé de nombreux réalisateurs et artistes, que ce soit Andy Warhol ou John Waters. Quentin Tarantino est même son fan numéro 1. Russ Meyer est connu pour ses films Vixen, Supervixens, Up et Beneath The Valley of the Utlra-Vixens mais également pour Faster, Pussycat ! Kill ! Kill ! qui raconte lʹhistoire de trois femmes sauvages, dans trois voitures de sport, qui, avec violence, férocité, et sensualité, vont braquer un homme infirme et ses deux fils dans leur ranch, tout en ayant kidnappé et drogué la petite amie dʹun homme qui a eu le malheur de croiser leur chemin. Mettant en scène des actrices sulfureuses, dont la très iconique Tura Satana, le film séduit un public tant masculin que féminin. Car pour la première fois, à lʹécran, ce sont des femmes très fortes, véritables Virago, qui sont montrées, capables de plaquer au sol, de briser des vertèbres, de gagner au bras de fer, et qui sont fières de leur sexualité quʹelles exhibent comme une arme. Et ça plaît. Tant aux misogynes quʹaux féministes. Les féministes américaines en font, à lʹépoque, leur film étendard. Vous vous ferez votre propre opinion. Aujourdʹhui dans Travelling, nous allons parler de Russ Meyer, de Tura Satana, de Faster Pussycat ! Kill ! Kill. Nous parlons de films érotiques, sensuels. Vous verrez que Russ Meyer est souvent volontairement provocateur dans les archives. Mais tout va bien se passer. Enfin jʹespère. Puisque nous allons croiser la route de trois femmes, de trois furies, et le monde du cinéma changera radicalement. REFERENCES RUSS MEYER, IN THE LATE NIGHT 1993 https://www.youtube.com/watch?v=2XdYcyuikcU TURA SATANA EN INTERVIEW https://www.youtube.com/watch?v=Km5K6UklFPU
"You Talkin to me?", "Cʹest à moi que tu parles?", lancée par Robert de Niro face à son miroir est certainement une des phrases les plus connues du cinéma. Le comédien interprète Travis Bickle dans le film Taxi Driver de Martin Scorcese, la Palme dʹor 1976. A lʹécran, on trouve aussi Jodie Foster, toute jeune alors, Harvey Keitel, et Cybill Shepherd. Taxi Driver cʹest lʹhistoire de Travis Bickle, un jeune homme du Middle West, démobilisé des Marines, qui fait le taxi à New-York. Cʹest un déséquilibré, solitaire, insomniaque, qui voit la déchéance morale partout et qui décide de nettoyer la ville en lʹensanglantant. Taxi Driver, cʹest le récit dʹun psychotique mystique créé par le scénariste Paul Schrader, inspiré dʹun fait réel, une tentative dʹassassinat politique, nous y reviendrons. Cʹest un film dʹerrances, un film où des violences se croisent, où des tirs sʹéchangent, où lʹamour nʹa pas sa place. Cʹest un film qui montre les séquelles psychologiques de la guerre du Vietnam, les traumatismes des jeunes gens revenus au pays, fracassés. Ça ne sʹétait jamais vu avant. Le film choque à sa sortie, mais imprime les mémoires. Et surtout, fait entrer pleinement Martin Scorcese dans le Nouvel Hollywood, ce vivier dʹartistes exaltés, prêts à montrer de quoi ils sont capables, ceux qui veulent en découdre avec le système. Lʹhistoire de Taxi Driver sʹécrit avec sur la banquette dʹun taxi jaune new-yorkais et offre à tous ces jeunes talents, acteurs et actrices compris, un terrain dʹexploration fabuleux qui va devenir légendaire. REFERENCES La tentative dʹassassinat contre George Bremer https://www.youtube.com/watch?v=Yk0yNR7uUag " Taxi Driver, un film de Martin Scorcese ", LʹAvant-Scène Cinéma, Numéro 529, Février 2004 Taxi Driver présenté par Jean-Baptiste Thoret en 2013 https://www.youtube.com/watch?v=VMfUAjaSVE4&t=363s Paul SCHRADER, Taxi Driver, Faber & Faber, 1990 CIEUTAT Michel, Martin Scorcese, Rivages, 1987 La scène culte : You talkin to me de Robert de Niro. http://www.youtube.com/watch?v=4e9CkhBb18E DUBOIS, Régis, Martin Scorcese, Lʹinfiltré, Nouveau Monde éditions, 2019
Un film belge, Palme dʹor à Cannes en 1999, qui se résume en un prénom ? Ne cherchez plus, cʹest Rosetta. Rosetta, lʹhistoire dʹune jeune femme qui a la rage de vivre, de survivre. Rosetta, qui veut tellement sʹintégrer, qui ne supporte pas la marge, quʹelle fonce dans le tas, lutte jusquʹà lʹobsession. Rosetta qui fait entrer son interprète, Emilie Dequenne et les frères Luc et Jean-Pierre Dardenne dans la cour des grands. Car ce film, sorti au crépuscule du 20e siècle, raconte lʹhistoire dʹune survivance, dʹune guerre pour trouver sa place. A Cannes, le film fait polémique. On ne comprend pas pourquoi le jury présidé par David Cronenberg a récompensé cette œuvre sombre et une actrice en devenir, une amatrice. Mais derrière le film dans lequel beaucoup ne voient quʹun énième film de réalisme social, se cache un vrai travail de réalisation. La plongée dans lʹunivers de Rosetta, au plus près de la comédienne, est un véritable tour de force. Le film explore une histoire non pas à partir dʹune intrigue mais à partir dʹun personne que lʹon prend à un moment et que lʹon lâche à un autre. Et cʹest tout. Et cʹest déjà beaucoup. Laurent Marchi, du Planète Cinéma, écrit : " Rosetta est le résultat d'un extrême travail qui ne laisse pas la place à l'improvisation. Le paradoxe et la beauté du travail tenant justement dans cette impression de vérité alors même que tout est préparé, pensé, écrit et répété. " Ne tardons plus. Plongée entre caravane, une usine, une baraque à gaufre, un étang, sur les pas de Rosetta, survivante magnifique, que nous nʹallons pas lâcher dʹune semelle. REFERENCES Luc et Jean-Pierre Dardenne, Rosetta : scénario, Les cahiers du cinéma, 1999, 137 p., avant-propos Fresque INA, le Festival de Cannes, Palme dʹOr 1999 https://fresques.ina.fr/festival-de-cannes-fr/fiche-media/Cannes00302/palmares-du-festival-1999.html Emilie Dequenne définit son personnage https://fresques.ina.fr/europe-des-cultures-fr/fiche-media/Europe00270/les-freres-dardenne.html
Robin Hardy, en 1973, signe The Wicker Man, le Dieu dʹosier. Un film en marge, étonnant, dérangeant, érotique, mythologique et inquiétant. Un film qui fait revivre une ère préchrétienne et le paganisme sur île dʹEcosse battue par les vents au cœur des années 70. Lʹhistoire dʹune communauté vivant soudée auprès dʹun Lord, Lord Summerisle, véritable gourou dʹun culte oublié. Arrive sur lʹîle un policier chrétien dévot à la recherche dʹune jeune fille disparue. Très vite, les convictions du policier se heurtent à celles des habitants ouvertement tournés vers des dieux païens celtes. Cʹen est trop pour le policier, victime expiatoire dʹun dieu dʹosier quʹil va servir sans le vouloir. Paul Shaffer, le scénariste et Robin Hardy, son comparse cinéaste, nous montrent un monde islien, hors des réalités contemporaines, un huis-clos étouffant dont lʹissue ne pourra être que funeste. Aujourdʹhui, dans Travelling, nous allons plonger dans cette véritable curiosité anglaise des années 70, surfant sur la vague déiste et sataniste de lʹépoque. REFERENCES Christopher Lee & Robin Hardy on "The Wicker Man" https://www.youtube.com/watch?v=1gprrYIXnxA Film school Archive The making of The Wicker Man https://www.youtube.com/watch?v=XG2W-PetugU Robin Hardy sur The Wicker Man https://www.youtube.com/watch?v=I_2NjN3A-xg The Wicker Man, Cinefantastique, volume 6 Number 3
Le Patient Anglais, The English Patient, dʹAnthony Minghella sorti en 1996 est un film passionnant, passionnel, qui a touché le cœur de million de spectatrices et de spectateurs et récolté une floppée dʹOscars. Tiré dʹun roman, lʹHomme flambé de Michael Ondaatje, Le Patient anglais raconte une histoire dʹamour fou sur fond de Seconde Guerre mondiale Une histoire entre les sables du Sahara, les rues grouillantes du Caire, et les collines verdoyantes de la Toscane. Un conte fait dʹintrigues et dʹaventures où des personnages se croisent autour dʹun homme, énigmatique, un grand brûlé qui, étonnamment, va bouleverser le cours de leur vie. Amoureux du roman, Anthony Minghella en tire un film épique qui porte en lui le souffle de Casablanca et de Lawrence dʹArabie. Un film à grande échelle avec un casting exceptionnel : Ralph Fiennes dans le rôle du patient anglais Kristin Scott Thomas, Juliette Binoche, Willem Dafoe, Colin Firth et Naveen Andrews. Et ça plaît. Lyrique, épique, romantique, le film détonne dans le paysage cinématographique des années 90. Il est plébiscité par la critique et par le public. Il reçoit de nombreux Oscars en 1997 dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur son, de la meilleure musique, de la meilleure actrice de second rôle pour Juliette Binoche et le césar du Meilleur film étranger. Le Patient anglais, ce sont des êtres détruits qui tente le tout pour le tout dans ce monastère toscan en 1945 pour se reconstruire, enfin, et raconteur leur vérité. Il ne nous reste plus mettre nos oreilles dans leurs pas et à suivre leur destinée. REFERENCES Le making of https://www.youtube.com/watch?v=cshbPTP9FeA masterclass avec Anthony Minghella https://www.youtube.com/watch?v=dZbuxAYt2Z0 Antony Minghella reading The English patient fort the first Time https://www.youtube.com/watch?v=bzsAa0I-tmc The English Patient: Author Michael Ondaatje and Director Anthony Minghella interview (1996) https://www.youtube.com/watch?v=ScjsILH9Ud4