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Travelling ‐ RTS Première

Travelling ‐ RTS Première
Author: RTS - Radio Télévision Suisse
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Description
Un déplacement de caméra pour tout connaître de l'histoire du cinéma! Fichiers disponibles durant 30 jours après diffusion. - Pour un usage privé exclusivement.
520 Episodes
Reverse
En 1995, les Inconnus deviennent Les Trois Frères à lʹécran. Cʹest leur premier long-métrage.
Et ça fonctionne plutôt bien.
Après avoir fait les beaux jours de France 2 avec leur série de parodies qui connaissent de très grands succès dʹaudience, avoir attaqué les scènes de Paris et de Province, avoir sévi sur les ondes radios, le trio sʹattaque au cinéma.
Mais contrairement au Téléphone sonne toujours deux fois, sorti en 1985, où ils se contentaient de jouer les acteurs, là ils se décident à faire tout tout seuls.
Les Nuls sʹy sont essayé juste avant eux.
Réalisé par Didier Bourdon et Bernard Campan, deux des Inconnus, le trio ne se contente pas de compiler des sketchs, mais écrit une histoire drôle et touchante.
Celle de Trois frères, comme le titre lʹindique, qui ne se connaissent pas, tous de pères différents, abandonnés par leur mère, une chanteuse qui est morte aux Etats-Unis et leur a légué 300 patates, soit 3 millions de francs.
Le problème, cʹest que le magot pour des raisons X Y va leur passer sous le nez et leur laisser une pluie dʹemmerdements.
Le film enchante le public qui vient en masse dans les salles, surprend, un peu, la critique qui ne sʹattend pas à quelque chose de valable cinématographiquement parlant.
Et pourtant : le propos est là, les héros évoluent, et ce qui commençait comme un vaudeville, se termine par une rédemption.
Les Trois Frères est couronné dʹun César de la Meilleure première œuvre en 1996.
Le film poursuit sa carrière à la télévision, devenant, légitimement, une comédie populaire dont tout un chacun connaît les répliques à lʹinstar de La Grande Vadrouille ou des Bronzés.
REFERENCES
Sur le tournage des Trois Frères
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/1995-dans-les-coulisses-du-film-les-trois-freres
5 anecdotes sur les Trois Frères
https://www.gqmagazine.fr/pop-culture/article/les-trois-freres-5-anecdotes-sur-le-film-culte-des-inconnus
Un article sur le film
https://www.lepoint.fr/cinema/les-trois-freres-le-coup-d-essai-coup-de-maitre-des-inconnus-08-03-2020-2366258_35.php
les Inconnus au café-théâtre
https://www.youtube.com/watch?v=B0yPqjEG3E4
Les Trois Frères racontés par les Inconnus dans Première, janvier 2019
https://www.premiere.fr/Cinema/News-Cinema/Lhistoire-secrete-des-Trois-Freres-racontee-par-Les-Inconnus
Le tournage de "Danse avec les loups" (1990), de et avec Kevin Costner, est un tournage exaltant mais extrêmement prenant. 120 jours de tournage, 4 mois pour laisser le temps qui passe imprégner la pellicule, filmer le vol des oiseaux, les herbes onduler, les changements de température.
Dirty Dancing dʹEmile Ardolino sort en 1987.
Cʹest un film culte qui va vous faire chavirer le cœur sur un air de Mambo, qui va vous glisser des fourmis dans les jambes, battre la mesure, bouger en rythme, un film qui donne envie de fondre des guimauves et dʹembrasser le premier Bad boy venu.
Une histoire très eighties qui nous transporte dans les sixties, sur la piste de danse et les émois rythmiques de Baby et de Johnny.
Patrick Swayze est Johnny.
En trois pas chaloupés, le geste leste, le torse musclé, le cheveu gominé, il réussit à envahir lʹimaginaire adolescent, et fait fondre toutes les filles, jeunes et moins jeunes.
Entre ses bras, Jennifer Grey, Baby, sʹémancipe.
Le film raconte une initiation.
Le passage à lʹâge adulte dans une Amérique en pleine révolution des mœurs, où les corps deviennent langage.
Mais personne, à la base, ne parie sur Dirty Dancing.
Un petit budget, un petit réalisateur de télé, des petits acteurs, une petite histoire de lutte des classes.
Le film ressemble tellement à une bluette pour ados que les studios qui le produisent proposent à la scénariste de brûler les copies pour toucher lʹargent de lʹassurance.
Mais la scénariste, Eleanor Bergstein, tout comme toute une partie de lʹéquipe du film tiennent bon.
Le film sort et connaît un succès retentissant jamais démenti.
Succès encore plus éclatant grâce à la bande originale, une des plus vendue au monde, reprenant les musiques des années soixante comme des créations originales, dont la chanson Time of My Life qui remporte lʹOscar de la meilleure chanson en 1988.
REFERENCES
Patrick Swayze interview 1988 au micro de Barbara Walters
https://www.youtube.com/watch?v=rcjx7tTQTQU
Jennifer Grey Reveals 'Dirty Dancing' Secrets
https://www.youtube.com/watch?v=MuUGpnZBvuM
Cʹest un film dʹenfant réalisé par un grand enfant à la moustache rieuse : la Guerre des boutons, dʹYves Robert sorti en 1962.
Cʹest une histoire adaptée du roman de Louis Pergaud, sorti en 1912, une histoire dʹécoliers à lʹancienne qui se battent entre deux villages voisin.
Dans le film, il y a ceux de Longeverne et ceux de Velrans.
Les gamins, à peine lʹécole terminée, filent à mi-chemin des deux villages dans une sablière et se font la guerre dans les règles de lʹart.
Cʹest ainsi depuis toujours.
Personne ne sait pourquoi tout cela a commencé, mais cʹest ainsi.
Un soir, le chef de Longeverne, Lebrac, a une nouvelle idée : infliger au prisonnier de guerre du jour un traitement nouveau.
On ne le torturera pas, mais on lui retirera son bien le plus précieux : lʹhonneur.
Une douzaine de coups de ciseaux bien précis, on lui enlève ses boutons, et autres attaches et voilà le vaincu tête basse qui se dirige vers sa maison en retenant ses culottes courtes pour aller prendre la fessée du siècle pour lui apprendre à sʹêtre mis dans tous ses états.
Pour incarner ses personnages, on engage des enfants au charisme certain dont André Treton pour Lebrac et Martin Lartigue dans le rôle du Petit Gibus.
Pour les adultes, Jean Richard, Michel Galabru et Jacques Dufilho prêtent leur concours à ce projet amical.
En 1962, ce film fait un triomphe au cinéma.
Il est plébiscité par le public et par la critique, obtenant le prix Jean-Vigo et la récompense du meilleur film français aux Victoires du cinéma français.
A lʹécran beaucoup dʹenfants autour dʹYves Robert et de son épouse Danièle Delorme, qui hypothèquent leur maison pour produire ce film auquel personne ne croit.
Il faudra un distributeur américain pour que tout change et que le film devienne un classique du cinéma français.
REFERENCES
Yves Robert, Un homme de joie, dialogue avec Jérôme Tonnerre, Flammarion, 1996
LIVRE MON AMI : EMISSION DU 17 MAI 1962 Claude SANTELLI interviewe Yves ROBERT à propos de son film "La Guerre des boutons". Images d'archive INA Institut National de l'Audiovisuel http://www.ina.fr #INA #People
https://www.youtube.com/watch?v=rJ1bNbvyfQg
Alain Bergala présente La guerre des boutons
https://www.youtube.com/watch?v=9ZDqfu0u6RA
Madeleine Garrigou-Lagrange, " La Guerre des boutons ", Téléciné no 105, Paris, juin-juillet 1962,
La Guerre des boutons, roman original de Louis Pergaud
Le Ptit Gibus a grandi
https://www.youtube.com/watch?v=t8dwRgadxbQ
Cʹest un peu le film de tous les superlatifs, une sorte de Ben Hur chinois, avec des centaines de collaborateurs, un casting international, 20ʹ000 figurants, 9'000 costumes, un tournage historique au cœur de la Cité interdite à Pékin.
Bernardo Bertolucci est en effet le premier occidental à pouvoir tourner dans ce palais.
Ce film, cʹest le Dernier empereur, L'ultimo imperatore, The Last Emperor, sorti en 1987.
Un film dont la beauté des images ne change rien au tragique de lʹhistoire de ce dernier empereur de Chine, Pu Yi.
Un homme ballotté par le destin, empereur à 3 ans, renversé par la Chine communiste, partant en exil, pour être récupéré par les Japonais et proclamé empereur fantoche du Mandchoukouo.
Il est arrêté et emprisonné par les soviétique en 1945, pour être rééduqué dans une prison chinoise pendant 9 ans avant dʹêtre finalement libéré et de finir sa vie comme jardinier.
Le dernier empereur de Chine meurt des suites dʹun cancer à 61 ans.
Et cʹest ce destin exceptionnel que Bernardo Bertolucci porte à lʹécran avec des moyens faramineux, une reconstitution historique fascinante retraçant toute lʹhistoire de cet homme déchu, ce pantin des événements.
Le réalisateur qualifie le film de cheminement de la décadence et du pourrissement dʹune dynastie jusquʹà la rééducation dʹun homme.
Le film rencontre un vrai succès critique et public.
Il est couronné par 9 Oscars, dont ceux des Meilleur film et Meilleur réalisateur, du César du Meilleur film étranger, de Baftas et de Donatellos.
Ne tardons plus, commençons notre réflexion sur les apparences du pouvoir et la réalité de lʹimpuissance, sur les prisons dorées, sur un chatoyant théâtre dʹombre, sur cette fresque de lʹhistoire de la Chine du XXe siècle.
REFERENCES
Edward Behr, Pu Yi, le Dernier Empereur, Robert Lafont
Pu Yi, Jʹétais empereur de Chine, biographie, traduction Jeanne-Marie Gaillard-Paquet, Jʹai Lu, 1999
Première, Le dernier empereur, un défi spectaculaire, Bertolucci raconte, décembre 1987.
Fabien S. Gérard, journal de tournage : Le Dernier Empereur de Bernardo Bertolucci, Cahiers du cinéma, 1987
La voix de Pu Yi
https://www.youtube.com/watch?v=lIMIWjV6Mck
Les Choristes est un film qui vous fera chanter comme un pinson ou un rossignol, une comédie dramatique signée Christophe Barratier, sortie, tenez-vous bien, en 2004, comme le temps passe !
Ce film nostalgique, adapté de celui de 1945 de Jean Dréville, La cage aux Rossignols, est un succès phénoménal.
8 millions et demi dʹentrées, le César de la meilleure musique et du meilleur son et lʹOscar de la meilleure chanson et du meilleur film étranger.
Toutes et tous se souviennent des chansons du film qui sont reprises, depuis 2004, par toutes les chorales dʹenfants à travers la francophonie.
Ce qui fait que le film est un succès personne nʹaurait pu le prévoir.
Lʹhistoire est relativement classique, joue des souvenirs, de lʹémotion, de la nostalgie.
Un professeur de musique sans emploi, Clément Mathieu, Gérard Jugnot, devient surveillant dans un pensionnat pour garçon dits turbulents.
Nous sommes au sortir de la guerre, en 1949.
Le directeur de lʹécole applique un système pour le moins répressif pour mater les gamins difficiles.
Mais Clément Mathieu a dʹautres méthodes. Il initie les enfants à la musique et au chant choral jusquʹà bouleverser leur quotidien et leur vie.
Véritable Feel Good movie, Les choristes est porté par le chant des enfants, par cette force utopiste qui refuse de céder, de souscrire au découragement général, qui montre que le beau est possible, que des liens peuvent se tisser entre les êtres.
Cʹest un film qui porte le pur, la beauté du chant, sur le devant de la scène, sans être mièvre.
Et ça agace.
Un triomphe insolent, lʹemballement médiatique, les tournées incessantes de la chorale des enfants dans le monde, entrainent leur lot de mécontents.
On traite le film de passéiste, de nunucherie, dʹingénu.
Cʹest égal, le public adore et en redemande.
Mais nous allons vous raconter tout ça.
Il ne reste plus quʹà Clément Mathieu de pousser la porte du pensionnat de Fond-de-Lʹ Etang pour que lʹhistoire puisse commencer.
REFERENCES
Bruno Coulais à la cinémathèque française
https://vimeo.com/245884833
Bruno Coulais à la SACEM
https://www.youtube.com/watch?v=v_LaR1x1i0k
Le making-of
https://www.youtube.com/watch?v=J3PtbBrEQ0c
Voici un film coloré, gay, et fort bien coiffé, jʹai nommé Hairspray, de John Waters, une comédie sortie en 1988.
Mais comment dire….
Hairspray est une réalisation du pape du mauvais goût, du cinéma trash américain, qui, ici, met de lʹeau dans son vin ou de la laque dans ses cheveux, pour proposer un film un peu plus familial que ses œuvres précédentes.
Mais ça reste particulier.
Hairspray est un film qui va vous interpeler.
Déjà parce quʹil vous donnera envie de danser.
Cʹest un film qui se moque des émissions de télévisées des années 60 où des jeunes gens, blancs si possibles et pas trop moches, se trémoussaient sur un Madison, un Mashed Patato, un Twist, ou toute autre danse du moment.
Ensuite, parce quʹil résonne bizarrement.
Derrière la danse, le glamour, les paillettes et les coupes de cheveux incroyables, se cachent des réalités sociales et sociétales que John Waters dénonce : le racisme et lʹexclusion des gens différents du paysage médiatique, en lʹoccurrence, mais également de tout un pan culturel contemporain.
Les années 60 à Baltimore, la ville de John Waters, ne sont pas tendres pour les Afro-américains ni pour les obèses ou les personnes en surpoids.
Hairspray est un film criard, avec des comédiens et comédiennes un peu brut de décoffrage, avec pas mal dʹartistes reconnus comme Sonny Bono, ex-compagnon de Cher, Debbie Harry, la chanteuse de Blondie, avec Ruth Brown, chanteuse, the Queen of R&B, avec Pia Zadora et plein de jeunes gens dont Ricki Lake qui interprète le personnage principal.
Hairspray, premier film grand public de John Waters est aussi le dernier de Divine, son acteur fétiche, un travesti obèse décédé peu après.
Mais nous allons vous raconter tout ça.
Nous avons des archives, des interviews, des extraits, et beaucoup de musique.
Place à la critique sociale, au pastiche et à la danse dans Travelling.
REFERENCES
Growing Up with John Waters
https://www.youtube.com/watch?v=SacAtnVccpI
John Waters (& Divine) on Letterman, Part 1 of 3: 1982
https://www.youtube.com/watch?v=AIPF8mk1a4Q
Popopop
A l'occasion de la parution de son autobiographie "M. Je sais tout", Antoine de Caunes et Charline Roux accueillent le réalisateur américain John Waters.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/popopop/les-memoires-de-john-waters-5422415
John Waters, 'Mr. Know-it-all : The Tarnished Wisdom of a Filth Elder', New York, Farrar, Straus and Giroux, 2019
Publié en français sous le titre M. Je-Sais-Tout: Conseils impurs d'un vieux dégueulasse, Paris, Actes Sud, 2021, traduit par Laure Manceau.
Cʹest un film pas tout à fait comme les autres qui nous permet dʹévoquer dʹun cinéaste pas tout à fait comme les autres.
Faster, Pussycat! Kill! Kill! est un film américain de Russ Meyer, sorti en 1965.
Russ Meyer vous le connaissez peut-être, cʹest le chantre de la sexploitation, un vrai cinéaste indépendant qui développe une esthétique particulière, très colorée, érotique, avec des contre-plongées magnifiques.
Lʹhomme montre un amour certain pour les actrices à très forte poitrine et pour les décolletés dans lesquels on peut se perdre.
Russ Meyer est considéré comme un auteur majeur du cinéma de série B à tendance X. Il a influencé de nombreux réalisateurs et artistes, que ce soit Andy Warhol ou John Waters. Quentin Tarantino est même son fan numéro 1.
Russ Meyer est connu pour ses films Vixen, Supervixens, Up et Beneath The Valley of the Utlra-Vixens mais également pour Faster, Pussycat ! Kill ! Kill ! qui raconte lʹhistoire de trois femmes sauvages, dans trois voitures de sport, qui, avec violence, férocité, et sensualité, vont braquer un homme infirme et ses deux fils dans leur ranch, tout en ayant kidnappé et drogué la petite amie dʹun homme qui a eu le malheur de croiser leur chemin.
Mettant en scène des actrices sulfureuses, dont la très iconique Tura Satana, le film séduit un public tant masculin que féminin.
Car pour la première fois, à lʹécran, ce sont des femmes très fortes, véritables Virago, qui sont montrées, capables de plaquer au sol, de briser des vertèbres, de gagner au bras de fer, et qui sont fières de leur sexualité quʹelles exhibent comme une arme.
Et ça plaît. Tant aux misogynes quʹaux féministes.
Les féministes américaines en font, à lʹépoque, leur film étendard.
Vous vous ferez votre propre opinion.
Aujourdʹhui dans Travelling, nous allons parler de Russ Meyer, de Tura Satana, de Faster Pussycat ! Kill ! Kill. Nous parlons de films érotiques, sensuels. Vous verrez que Russ Meyer est souvent volontairement provocateur dans les archives.
Mais tout va bien se passer.
Enfin jʹespère.
Puisque nous allons croiser la route de trois femmes, de trois furies, et le monde du cinéma changera radicalement.
REFERENCES
RUSS MEYER, IN THE LATE NIGHT 1993
https://www.youtube.com/watch?v=2XdYcyuikcU
TURA SATANA EN INTERVIEW
https://www.youtube.com/watch?v=Km5K6UklFPU
"You Talkin to me?", "Cʹest à moi que tu parles?", lancée par Robert de Niro face à son miroir est certainement une des phrases les plus connues du cinéma.
Le comédien interprète Travis Bickle dans le film Taxi Driver de Martin Scorcese, la Palme dʹor 1976.
A lʹécran, on trouve aussi Jodie Foster, toute jeune alors, Harvey Keitel, et Cybill Shepherd.
Taxi Driver cʹest lʹhistoire de Travis Bickle, un jeune homme du Middle West, démobilisé des Marines, qui fait le taxi à New-York.
Cʹest un déséquilibré, solitaire, insomniaque, qui voit la déchéance morale partout et qui décide de nettoyer la ville en lʹensanglantant.
Taxi Driver, cʹest le récit dʹun psychotique mystique créé par le scénariste Paul Schrader, inspiré dʹun fait réel, une tentative dʹassassinat politique, nous y reviendrons.
Cʹest un film dʹerrances, un film où des violences se croisent, où des tirs sʹéchangent, où lʹamour nʹa pas sa place.
Cʹest un film qui montre les séquelles psychologiques de la guerre du Vietnam, les traumatismes des jeunes gens revenus au pays, fracassés.
Ça ne sʹétait jamais vu avant.
Le film choque à sa sortie, mais imprime les mémoires.
Et surtout, fait entrer pleinement Martin Scorcese dans le Nouvel Hollywood, ce vivier dʹartistes exaltés, prêts à montrer de quoi ils sont capables, ceux qui veulent en découdre avec le système.
Lʹhistoire de Taxi Driver sʹécrit avec sur la banquette dʹun taxi jaune new-yorkais et offre à tous ces jeunes talents, acteurs et actrices compris, un terrain dʹexploration fabuleux qui va devenir légendaire.
REFERENCES
La tentative dʹassassinat contre George Bremer
https://www.youtube.com/watch?v=Yk0yNR7uUag
" Taxi Driver, un film de Martin Scorcese ", LʹAvant-Scène Cinéma, Numéro 529, Février 2004
Taxi Driver présenté par Jean-Baptiste Thoret en 2013
https://www.youtube.com/watch?v=VMfUAjaSVE4&t=363s
Paul SCHRADER, Taxi Driver, Faber & Faber, 1990
CIEUTAT Michel, Martin Scorcese, Rivages, 1987
La scène culte : You talkin to me de Robert de Niro.
http://www.youtube.com/watch?v=4e9CkhBb18E
DUBOIS, Régis, Martin Scorcese, Lʹinfiltré, Nouveau Monde éditions, 2019
Un film belge, Palme dʹor à Cannes en 1999, qui se résume en un prénom ? Ne cherchez plus, cʹest Rosetta.
Rosetta, lʹhistoire dʹune jeune femme qui a la rage de vivre, de survivre.
Rosetta, qui veut tellement sʹintégrer, qui ne supporte pas la marge, quʹelle fonce dans le tas, lutte jusquʹà lʹobsession.
Rosetta qui fait entrer son interprète, Emilie Dequenne et les frères Luc et Jean-Pierre Dardenne dans la cour des grands.
Car ce film, sorti au crépuscule du 20e siècle, raconte lʹhistoire dʹune survivance, dʹune guerre pour trouver sa place.
A Cannes, le film fait polémique.
On ne comprend pas pourquoi le jury présidé par David Cronenberg a récompensé cette œuvre sombre et une actrice en devenir, une amatrice.
Mais derrière le film dans lequel beaucoup ne voient quʹun énième film de réalisme social, se cache un vrai travail de réalisation.
La plongée dans lʹunivers de Rosetta, au plus près de la comédienne, est un véritable tour de force.
Le film explore une histoire non pas à partir dʹune intrigue mais à partir dʹun personne que lʹon prend à un moment et que lʹon lâche à un autre.
Et cʹest tout.
Et cʹest déjà beaucoup.
Laurent Marchi, du Planète Cinéma, écrit : " Rosetta est le résultat d'un extrême travail qui ne laisse pas la place à l'improvisation. Le paradoxe et la beauté du travail tenant justement dans cette impression de vérité alors même que tout est préparé, pensé, écrit et répété. "
Ne tardons plus. Plongée entre caravane, une usine, une baraque à gaufre, un étang, sur les pas de Rosetta, survivante magnifique, que nous nʹallons pas lâcher dʹune semelle.
REFERENCES
Luc et Jean-Pierre Dardenne, Rosetta : scénario, Les cahiers du cinéma, 1999, 137 p., avant-propos
Fresque INA, le Festival de Cannes, Palme dʹOr 1999
https://fresques.ina.fr/festival-de-cannes-fr/fiche-media/Cannes00302/palmares-du-festival-1999.html
Emilie Dequenne définit son personnage
https://fresques.ina.fr/europe-des-cultures-fr/fiche-media/Europe00270/les-freres-dardenne.html
Robin Hardy, en 1973, signe The Wicker Man, le Dieu dʹosier.
Un film en marge, étonnant, dérangeant, érotique, mythologique et inquiétant.
Un film qui fait revivre une ère préchrétienne et le paganisme sur île dʹEcosse battue par les vents au cœur des années 70.
Lʹhistoire dʹune communauté vivant soudée auprès dʹun Lord, Lord Summerisle, véritable gourou dʹun culte oublié.
Arrive sur lʹîle un policier chrétien dévot à la recherche dʹune jeune fille disparue.
Très vite, les convictions du policier se heurtent à celles des habitants ouvertement tournés vers des dieux païens celtes.
Cʹen est trop pour le policier, victime expiatoire dʹun dieu dʹosier quʹil va servir sans le vouloir.
Paul Shaffer, le scénariste et Robin Hardy, son comparse cinéaste, nous montrent un monde islien, hors des réalités contemporaines, un huis-clos étouffant dont lʹissue ne pourra être que funeste.
Aujourdʹhui, dans Travelling, nous allons plonger dans cette véritable curiosité anglaise des années 70, surfant sur la vague déiste et sataniste de lʹépoque.
REFERENCES
Christopher Lee & Robin Hardy on "The Wicker Man"
https://www.youtube.com/watch?v=1gprrYIXnxA
Film school Archive
The making of The Wicker Man
https://www.youtube.com/watch?v=XG2W-PetugU
Robin Hardy sur The Wicker Man
https://www.youtube.com/watch?v=I_2NjN3A-xg
The Wicker Man, Cinefantastique, volume 6 Number 3
Le Patient Anglais, The English Patient, dʹAnthony Minghella sorti en 1996 est un film passionnant, passionnel, qui a touché le cœur de million de spectatrices et de spectateurs et récolté une floppée dʹOscars.
Tiré dʹun roman, lʹHomme flambé de Michael Ondaatje, Le Patient anglais raconte une histoire dʹamour fou sur fond de Seconde Guerre mondiale
Une histoire entre les sables du Sahara, les rues grouillantes du Caire, et les collines verdoyantes de la Toscane.
Un conte fait dʹintrigues et dʹaventures où des personnages se croisent autour dʹun homme, énigmatique, un grand brûlé qui, étonnamment, va bouleverser le cours de leur vie.
Amoureux du roman, Anthony Minghella en tire un film épique qui porte en lui le souffle de Casablanca et de Lawrence dʹArabie.
Un film à grande échelle avec un casting exceptionnel :
Ralph Fiennes dans le rôle du patient anglais
Kristin Scott Thomas, Juliette Binoche, Willem Dafoe, Colin Firth et Naveen Andrews.
Et ça plaît.
Lyrique, épique, romantique, le film détonne dans le paysage cinématographique des années 90.
Il est plébiscité par la critique et par le public.
Il reçoit de nombreux Oscars en 1997 dont celui du meilleur film, du meilleur réalisateur, du meilleur son, de la meilleure musique, de la meilleure actrice de second rôle pour Juliette Binoche et le césar du Meilleur film étranger.
Le Patient anglais, ce sont des êtres détruits qui tente le tout pour le tout dans ce monastère toscan en 1945 pour se reconstruire, enfin, et raconteur leur vérité.
Il ne nous reste plus mettre nos oreilles dans leurs pas et à suivre leur destinée.
REFERENCES
Le making of
https://www.youtube.com/watch?v=cshbPTP9FeA
masterclass avec Anthony Minghella
https://www.youtube.com/watch?v=dZbuxAYt2Z0
Antony Minghella reading The English patient fort the first Time
https://www.youtube.com/watch?v=bzsAa0I-tmc
The English Patient: Author Michael Ondaatje and Director Anthony Minghella interview (1996)
https://www.youtube.com/watch?v=ScjsILH9Ud4
Que nʹavons-nous pas dit de Godard ?
Peut-être rien ?
Peut-être tout ?
Car sʹil un cinéaste qui a marqué lʹhistoire, cʹest lui.
Pour ses films, ses révolutions esthétiques, pour sa tête de lard, pour ses propos, pour son œuvre.
Jean-Luc Godard est à la fois palpable et immatériel.
Cʹest un personnage autant quʹune personnalité.
Un créateur, un inventeur, un réalisateur.
On lʹaime, on le déteste, mais il ne laisse personne indifférent.
Aujourdʹhui dans Travelling, ce nʹest pas un portrait à proprement parler du cinéaste que nous allons faire, mais celui dʹun de ses films, Bande à part, sorti en 1964.
Un film qui sʹamuse des romans policiers, des romans dʹamour, des romans dʹaventure.
Un film qui met en scène Anna Karina, Sami Frey et Claude Brasseur.
Bande à part, cʹest Godard après le Mépris.
Cʹest la fin de sa relation avec Anna Karina.
Cʹest une période de créativité intense, frénétique.
Mais nous allons raconter tout ça.
Il ne nous reste plus quʹà trouver trois jeunes gens ayant trop lu de romans policiers pour livrer une parodie narquoise du genre.
REFERENCES
Claude Brasseur dans Spécial Cinéma en 1986
https://www.youtube.com/watch?v=bKV0JP-x-lE
Pardonnez-moi Lʹinterview de Godard
https://www.youtube.com/watch?v=OWGofFcM_dA
Jean-Luc Godard, invité de Bernard Pivot dans "Bouillon de culture" | Archive INA
https://www.youtube.com/watch?v=2JSVPT8L4K0
Raoul Coutard sur Bande à part
https://www.youtube.com/watch?v=lidJYFkjWLw
Antoine de Baecque, Godard, biographie, Grasset
François Nemer, Godard (Le cinéma), Découverte Gallimard
Vous allez crier, hurler…littéralement ! Scream est à lʹaffiche et ça va saigner dans les chaumières.
Wes Craven signe en 1996 un film dʹhorreur qui va faire date.
Il y a un avant et un après Scream qui dépoussière le genre.
Car Scream, film dʹhorreur emblématique de la fin du 20e siècle, sʹamuse des codes et des stéréotypes, les incluant dans sa narration en y ajoutant une bonne touche dʹhumour très noir.
Ecrit par un petit génie, Kevin Williamson, baigné dans les films de Wes Craven depuis lʹenfance, inspiré par lʹaffaire du tueur de Gainesville, Scream est à la fois un slasher et une satire de ce genre particulier de film dʹhorreur, où un tueur décime principalement à lʹarme blanche, de nuit, les membres dʹun groupe précis.
Cʹest aussi un film sur lʹadolescence, lʹamitié, la trahison, et le difficile passage à lʹâge adulte.
A lʹécran, un tueur en série particulièrement retors, amateur de films dʹhorreur, caché sous un costume de fantôme, le fameux Ghostface, armé dʹun couteau, sévit dans lʹentourage dʹune jeune fille, Sidney Prescott.
Celle-ci est incarnée par Neve Campbell qui devient une star à la sortie du film.
Mais on trouve dans Scream dʹautres comédiennes comme Courteney Cox, qui vient de Friends, Rose McGowan et Drew Barrymore, la petite fille dans E.T. lʹextraterrestre. Et des comédiens comme David Arquette, Skeet Ulrich et Matthew Lillard.
Scream est très bien accueilli par la critique et par le public, reçoit quelques prix et rapporte des sommes colossales.
Le film devient culte, comme le masque du tueur, le fameux ghostface, véritable icone populaire, indissociable à présent de tout halloween.
Aujourdʹhui dans Travelling, nous allons parcourir les archives, les documents, les interviews et tenté de vous sortir les tripes de ce film particulier au succès qui ne se dément pas. Pour commencer, il nous faut composer le numéro de téléphone de Casey et lʹembarquer dans un jeu sinistre et sanglant.
REFERENCES
Drew Barrymore en 1996
https://www.youtube.com/watch?v=tOJYC0w2DEY
Scream : interview with the cast
https://www.youtube.com/watch?v=x1Rmut42q94
Wes Craven, interview on scream
https://www.youtube.com/watch?v=FySvPeZWpB4
Le making of de Scream
https://www.youtube.com/watch?v=iWAeTo4yrYM
Tandem est une tragicomédie française réalisée par Patrice Leconte, sortie en 1987.
Lʹhistoire dʹune épopée radiophonique.
Lʹhistoire de deux hommes, liés par le travail, lʹamitié, la servitude, lʹhabitude.
Lʹhistoire dʹun jeu, de la campagne française, de la route, des bourgeois imbus dʹeux-mêmes, des beaufs, des questions avec réponses et des questions sans réponses.
Tandem, est un road-movie écrit par Patrice Leconte, inspiré de la carrière de lʹanimateur radio Lucien Jeunesse et du jeu des mille francs.
A lʹécran, Jean Rochefort incarne un animateur un peu ringard et dépassé, vieux beau flamboyant, Mortez, et Gérard Jugnot, Rivetot, son ingénieur du son, homme à tout faire, est son souffre-douleur et valet.
Les deux hommes ne peuvent exister lʹun sans lʹautre.
Ils sont un Tandem qui sillonne la France jusquʹà la déchéance de Mortez.
Film subtil, où le malaise se glisse discrètement dans les dialogues, dans les situations rencontrées sur la route, ou pendant le jeu radiophonique, Tandem fait basculer Patrice Leconte dans la cour des grands cinéastes.
En 1987, alors quʹon classe le réalisateur des Bronzés parmi les amuseurs publics, le voilà qui surprend tout le monde par la dimension dramatique de son film, par le côté Don Quichotte et Sancho Panza des personnages.
Il faut dire aussi que ses comédiens sont exceptionnels : Jean Rochefort en zazou décati, véritable cabotin, et Gérard Jugnot que personne nʹattendait dans ce rôle tout en retenue et en émotion.
Gérard Jugnot qui, pour lʹoccasion, se rase la moustache et porte une perruque pour cacher sa calvitie. Un nouveau physique qui le fait sʹévader du rôle de petit gros franchouillard et montre lʹétendue de son talent.
Aujourdʹhui, dans Travelling, nous prenons la route avec Patrice Leconte et son Tandem de comédiens.
Nous avons retrouvé beaucoup dʹarchives maison sur ce film. Nous les écouterons. Nous avons également comme source la biographie de Patrice Leconte, Je suis un imposteur, parue chez Flammarion.
Dès lors, ne tardons plus. Ce nʹest pas le jeu de La langue au chat qui nous occupera, mais bien un émission radiophonique sur ce Tandem magnifique.
REFERENCES
Patrice Leconte, J'arrête le cinéma, Calmann-Lévy, 2011.
Yves Alion (dir.) et Patrice Leconte, Tandem, un film de Patrice Leconte : découpage intégral et dialogues, Alice Éditions, coll. " L'Avant-scène Cinéma " (no 673), mai 2020
Patrice Leconte, Je suis un imposteur, Flammarion
Tandem, bonus making-of
https://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19589811&cfilm=2587.html
Jugnot sur Tandem
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/bxc8707012335/cinema-interview-de-gerard-jugnot-au-sujet-du-film-tandem
Forrest Gump est une comédie américaine signée Robert Zemeckis, sortie en 1994.
Ce film à la dramaturgie bonhomme, à la philosophie heureuse, parfois naïve, se taille une place de roi dans la culture populaire.
Car Forrest Gump est un héros populaire.
Touchant, aimant, droit, il est lʹhomme qui invente le smiley, le déhanché dʹElvis Presley, qui dénonce le scandale du Watergate et qui inspire sa chanson Imagine à John Lennon.
Et tout cela sans en avoir conscience.
Car Forrest Gump est un simple dʹesprit, un homme au QI en dessous de la moyenne qui se retrouve impliqué dans 30 ans dʹhistoire américaine.
Forrest, incarné par Tom Hanks, est un héros malgré lui qui devient sportif de haut niveau, héros de guerre, entrepreneur à succès, gourou, influenceur, inventeur et découvreur.
Entre les années 50 et les années 80, il est embraqué dans tous les soubresauts de lʹhistoire américaine, et invité par trois fois à serrer la pogne de trois présidents.
Mais lui, son seul objectif, cʹest lʹamour de sa belle, Jenny, dont il aura un fils.
En adaptant le roman du même nom de Winston Groom, sorti en 1986, Robert Zemeckis tourne ce qui deviendra un classique de lʹhistoire du cinéma et fera de Forrest Gump un personnage que tout le monde connaît et reconnaît citant allègrement quelques phrases et autres philosophies tirées du film.
Robert Zemeckis, après les Retour vers le futur, A la poursuite du Diamant Vert et Qui veut la peau de Roger Rabbit, reprend son équipe et sʹembarque dans une aventure sur plusieurs décennies cinématographiques, profitant des avancées des trucages numériques pour parvenir à raconter son histoire.
Le film reçoit une pluie de récompense, des Oscars en 1995, dont ceux de meilleur film, de meilleur réalisateur et de meilleur acteur pour Tom Hanks.
Il ne nous reste plus quʹà nous asseoir sur un banc à Savannah, aux côtés dʹun homme au regard candide et de partager avec lui le contenu dʹune boîte de chocolat tandis quʹil nous raconte sa vie.
REFERENCES
Tom Hanks talks about Forrest Gump, 1994 sur CBS
https://www.youtube.com/watch?v=hb5c04q_YfM
Forrest Gump Behind scenes
https://www.youtube.com/watch?v=0s21LSWxH9w
Forrest Gump, making of
https://www.youtube.com/watch?v=sArC4_lbzAI
https://www.youtube.com/watch?v=dH4lvbSG5RE
Pour dégommer de lʹinsecte géant dans un conflit apolitique entre humains et extraterrestres, on glisse, derrière la caméra, un cinéaste particulier, enragé et engagé : Paul Verhoeven, qui signe, en 1997, Starship Troopers.
Le film est inspiré dʹun roman du même nom de Robert A. Heinlein sorti en 1959, adapté par Neumeier et raconte une guerre interstellaire entre lʹhumanité et un peuple extraterrestre nommé Arachnides, des insectes géants particulièrement bien organisés.
Mais cette histoire dʹun combat entre gentils humains et méchants insectes vire à la critique sociale, presque à la blague.
La dualité bons/méchants explose, car les guerres ne sont jamais aussi manichéennes quʹon le voudrait. La frontière entre actes militaires, tortures et débordements nʹest jamais très loin.
Paul Verhoeven assume et en rajoute, détourne le propos premier du livre.
Son film est une satire qui dénonce le fascisme et lʹimpérialisme américain après les guerres du Golf.
Car nʹoublions pas que Paul Verhoeven est un cinéaste européen, exilé à Hollywood.
Cette distance lui permet de jouer des codes des films de guerre, des westerns, et de la bonne science-fiction des années 50-60 américaines.
A sa sortie, le film est vertement critiqué. On y voit une iconographie nazie pleinement assumée par le cinéaste pour mieux jouer des codes de la violence aveugle et du militarisme imbécile.
Starship Troopers fait un flop à sa sortie. Il est tout juste rentable même sʹil remporte deux Saturn Awards.
Mais cʹest après, à force de diffusions, de rediffusions, de sortie en vidéo fin 1998, de suite (assez mauvaises par contre) et de produits dérivés, que le film finit par acquérir le statut de film culte.
EFERENCES
Le 19 juillet 2021, Paul Verhoeven était présent à la Cinémathèque française dans le cadre de la rétrospective de ses films. À la suite de la projection de Starship Troopers, le cinéaste nous a offert une discussion ouverte avec les spectateurs. Rencontre animée par Jean-François Rauger.
https://www.cinematheque.fr/video/1642.html
Le making of du film
https://www.youtube.com/watch?v=9KWCTyFU5nw
Director Paul Verhoeven and actor Casper Van Dien discuss their 1997 film 'Starship Troopers' before a screening at the Film Society of Lincoln Center.
https://www.youtube.com/watch?v=0QotxGy4CKk
Cʹest parti pour une folle échappée dans le désert australien, avec des paillettes, des boas, une longue traine argentée, la musique de Abba, et un bus un peu vétuste.
Dans ce bus, en tournée, trois Drag Queens se rendant de Sydney à Alice Spring pour aller se produire dans un cabaret et retrouver un enfant.
Ce film, vous lʹavez toutes et tous reconnu, cʹest Priscilla, Queen of the Desert, Priscilla folle du désert, de Stephan Elliott sorti en 1994.
Un film qui va marquer le paysage cinématographique dʹune pierre blanche.
Petit road-movie, comédie sans prétention, sans beaucoup de moyen, il sʹinstalle pourtant dans le cœur des spectatrices et des spectateurs, faisant avancer radicalement la perception du grand public sur lʹhomosexualité et les homosexuels, milieu ostracisé sʹil en est, encore au début des années 90, frappé par les ravages du Sida.
Il parle dʹhomophobie, dʹhomoparentalité, de coming out, de changement de sexe, de Sida, de peur, et des Drag-Queens.
Film sur la tolérance, lʹacceptation, lʹétonnant et le bizarre, Priscilla fait découvrir une contre-culture splendide : le milieu des drags et ses codes.
Lʹengouement est tel quʹune adaptation scénique voit le jour à Sydney avant de sʹexporter à Broadway puis dans le monde entier.
La bande originale festive avec ses tubes seventies et eighties participe au succès du film.
Terence Stamp, Hugo Weaving, Guy Pearce incarnent avec respect Bernadette, Tick et Adam embarqués dans cette épopée contemporaine, une aventure extraordinaire dans le désert australien.
3000 kilomètres pour changer leur monde et devenir un film culte.
Priscilla est présenté dans la sélection Un certain regard au festival de Cannes et ravit le public.
Aux Oscars, il est aussi plébiscité et reçoit celui des meilleurs costumes.
Bref, Travelling sʹintéresse ce jour à Priscilla, folle du Désert. On va tenter de vous en dire le plus possible.
Il ne nous reste plus quʹà monter dans ce bus fatigué acheté à des Suédois et départ pour Alice Spring.
REFERENCES
Le making of du film
https://www.youtube.com/watch?v=65ZHwuIa38k
les Oscars de 1995
https://www.youtube.com/watch?v=tex3dw3RjGk
6 drags vs 10 clichés
https://www.youtube.com/watch?v=g2XQk-hTie0
The Adventures of Priscilla Queen of the Desert, notes de production du film, Ascot-elite entertainment Group, 1994
Big Bertha sur Konbini
https://www.youtube.com/watch?v=zLpJpeNNV5Q
Scarface, sorti en 1983, est un film de Brian de Palma avec comme toile de fond le trafic de drogue, lʹascension dʹun petit malfrat, et les réfugiés cubains en Floride.
Dans le rôle principal, Al Pacino qui incarne Tony Montana, jeune homme réfugié aux Etats-Unis, dévoré dʹambition, qui va devenir un patron de la drogue.
Tony Montana est Scarface, le balafré, réplique de celui dʹHoward Hawks, sorti en 1932.
Mais le remake de Brian de Palma offre un tout autre éclairage sur lʹAmérique des années 80.
Ce nʹest plus le temps de la prohibition, mais le temps des malfrats de droit communs cubains, lâchés par Castro sur les USA.
Scarface choque à sa sortie et ne rencontre pas le succès escompté.
Le public et la critique ne pardonnent pas à De Palma de dénaturer un classique du cinéma.
Encore moins à son scénariste Oliver Stone dʹavoir transformé le gangster inspiré dʹAl Capone en un clown violent, le nez plein de cocaïne.
Ajoutez à cela une esthétique très assumée, où le rouge sang et le blanc neige de la drogue se fondent dans des décors très colorés, floridiens, des dialogues crus, un langage attrapé dans la rue, le mot fuck répétés plus dʹune centaine de fois, la passion des armes à feu, la drogue à gogo, et on peut imaginer que le film nʹest pas du goût de tout le monde.
Mais nous allons vous raconter tout ça.
Nous avons comme référence un livre sur Al Pacino de Karina Longworth, Anatomie dʹun acteur, un autre sur Brian de Palma et ses entretiens avec Samuel Blumenfeld.
Nous avons des archives, des anecdotes, des extraits pour compléter notre narration.
Il ne nous reste plus quʹà embarquer sur un bateau depuis Cuba, et à nous installer en Floride pour monter notre empire de la drogue.
REFERENCES
Samuel Blumenfeld et Laurent Vachaud, Brian de Palma, entretiens, GM, 2019
Karina Longworth, Al Pacino, Anatomie dʹun acteur, cahiers du cinéma, 2013.
le making of du film
https://www.youtube.com/watch?v=5cbigPPWQBY
Leonardo Gandini, Brian de Palma, Du Thriller psychanalytique au pur film dʹaction, la carrière éclectique dʹun réalisateur toujours controversé, Gremese, Rome, 2002
Luc Lagier, Les mille yeux de Brian de Palma, Cahiers du cinéma, auteurs, Editions Dark Star 2003
Brian de Palma on Scarface
https://www.youtube.com/watch?v=PuCqcvORq5Y
Ce film de Jean Girault va vous parfumer jusquʹau trognon, vous faire du bien partout où quʹil passe dans les boyaux, qui tient au corps et qui vous fera même des gentillesses dans la tête à lʹinstar de la Soupe aux choux.
Cʹest bien simple, pour citer le Glaude, personnage incarné par Louis de Funès, La Soupe aux choux, ça rend meilleur !
Farce écologique, comédie loufoque mêlée de science-fiction, fable anarchiste et féministe, sʹinquiétant de lʹexode rural, la Soupe aux choux sort en 1981, adaptée du roman du même nom de René Fallet.
Le film rassemble Louis de Funès, Jean Carmet et Jacques Villeret pour les rôles principaux, à savoir, deux croulants alcooliques et pas très propres sur eux, et un extraterrestre.
Les septuagénaires du Bourbonnais se remplissent le ventre de picrate, ils consomment chacun entre 5 à 6 litres de pinard par jour en plus du perniflard, un apéritif anisé, et de soupe aux choux, secret de la maison.
Le hic avec le chou, cʹest que ça fait péter et péter sous les étoiles ça a, parfois, des conséquences inattendues, en lʹoccurrence ici, cʹest un extraterrestre qui débarque sur terre venu de la planète OXO, appelé par le concert de flatulences et qui va découvrir que la soupe aux choux apporte du bonheur.
Avec une histoire pareille, au cinéma, vous imaginez bien que la critique ne se montre pas tendre.
On parle de film nauséabond, de film qui ne vaut pas un pet, dʹun vent.
Pourtant le public est là, fidèle à Louis de Funès dont cʹest lʹavant-dernier film, et à Jean Girault, le réalisateur de la série des Gendarmes.
Les gens public aiment les répliques crues, parfumées dʹaccents, de personnages et de situations excitées et absurdes.
La Soupe aux choux, avec les années, est devenue un film culte.
Revue aujourdʹhui, elle vaut pour la prestation de ses acteurs, Jacques Villeret en extraterrestre est extraordinaire, pour son discours un peu anar, pour sa révolte discrète, pour son anarchie.
REFERENCES
Louis de Funès, documentaire RTS
https://www.youtube.com/watch?v=2KDSB77fqz8
Louis de Funès au moment de la sortie du film
https://www.facebook.com/louisdefuneslegenie/videos/interview-au-sujet-de-la-soupe-aux-choux/266379350956917/
Le tournage de la soupe aux choux vidéo amateur
https://www.youtube.com/watch?v=8mbkgUoxHRE
Jacques Villeret, pas seulement comique, INA 1979
https://www.youtube.com/watch?v=UubEtitVLDM
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