Un monde de tech

<p>Comment et pourquoi le progrès et l'innovation technologique modifient-ils notre quotidien ? Dominique Desaunay met l’accent sur les initiatives locales, donne la parole à ceux qui imaginent notre avenir, et propose une immersion au cœur même de la civilisation «numérique» mondiale.</p>

Les cyberattaques pro-russes s'intensifient en France et dans l'UE

L'année 2024 en France a été marquée par des attaques informatiques de déstabilisation « particulièrement nombreuses », indique l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information dans son nouveau rapport. Mais 2025 ne s'annonce pas vraiment mieux, avec des pirates pro-russes qui revendiquent actuellement une multitude d'actes de cyber-malveillance, dans le but de paralyser de nombreuses entreprises ou institutions françaises. En Europe, la France occupe une position peu enviable sur le front de la cybersécurité. Elle est déjà la championne continentale des appels et des spams en ligne, selon le rapport de Hiya, le spécialiste britannique de la sécurité des communications par mobiles. Selon ses analyses, les arnaques par courriels ou par SMS se multiplient avec une envolée des messages de fausses livraisons de colis ou encore des sollicitations bancaires frauduleuses.Du côté des appels par mobiles, là aussi, rien ne va plus. Les programmes dotés d'intelligence artificielle (IA) permettent maintenant aux escrocs d'utiliser les technologies de clonage vocal pour convaincre leurs victimes qu'un de leur proche demande une aide financière urgente.Recrudescence des attaques dites « étatiques » menées par la RussieMais contrairement à ces actes crapuleux aux visées financières, les attaques dites « étatiques » menées par la Russie ont connu un regain d'activité, dénoncel'Agence française de cybersécurité. Et ce pas plus tard que ce mardi 11 mars : les hackers pro-russes NoName ont revendiqué « une série d'attaques contre les intérêts vitaux de la France » sur leurs réseaux sociaux. Le groupe pirate a fourni la liste des dizaines de sites internet qu'il aurait déjà pu ralentir ou faire tomber.Au-delà des messages de propagandes habituels, ce conglomérat de trolls à la solde de Moscou précise avoir lancé ces attaques après les déclarations du ministre des Armées Sébastien Lecornu. Le ministre envisage d'employer les avoirs russes gelés pour financer le réarmement de l'Union européenne (UE) et la défense de l'Ukraine.De nombreuses sociétés françaises touchéesDes entreprises ou leurs filiales comme Vinci, France Télévisions Publicité, l'éditeur Microids et biens d'autres ont été cyber-agressées, revendique le groupe pro-russe NoName sur ses réseaux sociaux. Les pirates annoncent avoir lancé des opérations de type DDoS, consistant à saturer des sites ou des services en ligne en les inondant de millions de requêtes internet simultanément.Toutefois, ces attaques, bien que spectaculaires, n'occasionnent, pour l'instant, que peu de dégâts sur les systèmes d'informations des sites web visés. Mais ces actions démontrent que « les menaces de la Russie dans le cyberespace sont à prendre au sérieux », dans le contexte géopolitique tendu de la guerre en Ukraine, alerte le patron de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information.Il remarque aussi que les pirates pro-Poutine profitent de la situation des négociations en cours entre les Américains et le Kremlin au sujet de la guerre en Ukraine. Ils bénéficient aussi du gel de la coopération, en matière de cybersécurité, entre Paris et Washington, pour intensifier leurs attaques.

03-12
02:50

Le site des alternatives européennes au numérique américain

Entre des tarifs douaniers imposés à l'Europe et une situation géopolitique qui met à mal les relations franco-américaines, de plus en plus de voix s'élèvent pour appeler à une réduction des technologies américaines dans l’UE. C’est le cas du nouveau site Web, european-alternatives.eu qui récence les différentes alternatives qui s’offrent aux européens dans le domaine du numérique. « Peut-on boycotter en Europe la tech américaine ? », telle est la question qui se précise au fur et à mesure des assauts répétés du Gouvernement de Trump contre les règlements du numérique de l’UE. Une politique agressive étasunienne qui était palpable au Mobile World Congress de Barcelone la semaine dernière. Deux acteurs majeurs de l’industrie des télécoms européennes, confiaient ainsi avoir été menacés par les représentants des États-Unis de rupture de contrats et de poursuites judiciaires. Le deal étant qu'ils abandonnent les législations de l’UE contraires aux intérêts américains. À tout cela s’ajoute les propos polémiques d’Elon Musk qui envisageait le retrait éventuel des communications satellitaires de son réseau Starlink à l’Ukraine. Il a fini toutefois par annoncer que cela ne se produirait jamais. Sans pour autant relâcher la pression puisqu’il a accusé hier sans preuve que la cyberattaque massive de sa plateforme X était liée à des « adresses Internet situées dans la région de l’Ukraine ». Bref, c’est la pagaille, la tech américaine dans un contexte géopolitique tendu enchaîne les contrevérités.Des alternatives possibles aux technologies américainesL’objectif du site european-alternatives.eu, qui a été développé par l’informaticien autrichien Constantin Greaf est d'évincer de notre quotidien les logiciels et les services émanant de grands groupes américains. Les solutions proposées par le site sont développées par des sociétés, basées dans l'Union européenne et par des entreprises membres de l'Association européenne de libre-échange.S’affranchir du numérique américain, plus facile à dire qu'à faireCôté matériel, par exemple, les ordinateurs de bureaux ou portables dans la liste du site, intègrent des composants vendus sous licence par des sociétés américaines. Y compris quand ils sont assemblés par des entreprises chinoises. Et que dire des logiciels qui pilotent nos mobiles ? Vous avez le choix entre les applications Android de la firme Google ou celles du géant Apple. Même constat du côté des programmes de l’IA qui sont principalement américains.Par ailleurs, impossible de trouver une alternative aux logiciels rattachés à Windows, ou à macOS, sans se tourner vers les systèmes dits « open source » et moins grand public, comme Linux. Idem pour les TV connectées ou les voitures automatisées ainsi que la plupart des technologies numériques adoptées par les entreprises européennes. En définitive, la façon la plus efficace de boycotter le numérique américain résiderait peut-être dans une éducation aux médias sociaux.Et dans la sobriété numérique qui encourage l'utilisation raisonnée du Web, de l’IA et de garder son mobile le plus longtemps possible.

03-12
02:55

Une jeune pousse allemande obtient des fonds européens pour sa technologie anti-drone

L’utilisation massive de drones grand public à 500 dollars en Ukraine, capables de détruire des chars de plusieurs millions d’euros, inquiète les forces armées européennes. La mise au point de systèmes de contre-mesures, permettant de les neutraliser à moindre coût, est devenue un enjeu industriel, estime une jeune pousse allemande qui vient d’obtenir un financement de bailleurs de fonds européens pour sa technologie anti-drone. Si la guerre en Ukraine a démontré l’efficacité redoutable des drones d’attaques, leur omniprésence sur les champs de bataille a déclenché, en réaction, une demande accrue de systèmes anti-drones dans tous les corps d’armées européens. Toutefois, les dispositifs actuels qui ont été mis au point pour détruire des milliers d’appareils volants de quelques centaines d’euros, n’ont qu’un seul défaut : celui du prix prohibitif de la fabrication en série des systèmes de contre-mesure. La jeune société munichoise Alpine Eagle a relevé ce défi industriel avec son système dénommé Sentinel. L’engin aéroporté qu’elle a développé, intègre des logiciels ultraspécialisés, mais qui fonctionnent sur une base de matériel électronique très bon marché. Le drone embarque de multiples capteurs modulaires dont l’efficacité, en prenant de la hauteur, n’est plus gênée par les obstacles du terrain. La machine intègre aussi des mini-radars pour repérer les drones volant à basse altitude qui échappent souvent aux systèmes de détections terrestres. C’est donc un drone anti-drone, facile à produire en série et capable de voler en essaims avec d’autres appareils, indique Alpine Eagle sur son site web.Des anti-drones assistés par IACe drone de conception sophistiqué est assisté par des programmes d’intelligence artificielle qui lui procurent une certaine autonomie. Le logiciel traite, par exemple, directement les données de navigation à bord de l’appareil. Le drone Sentinel est aussi une sorte de vaisseau amiral qui commande des intercepteurs kamikazes, soit pour capturer des engins ennemis dans des filets, soit pour détruire les appareils hostiles.Après avoir validé son système auprès de l'armée allemande, la jeune pousse expérimente ses machines volantes en Ukraine, avec les différentes brigades engagées en première ligne. Ce test en situation de conflit permet d’identifier les cas problématiques que pose désormais la guerre des drones en zone de combat. Par exemple, de déterminer si Sentinel est capable d’abattre des appareils dits à fibre optique, qui se pilotent en passant par des câbles très fins au lieu d’être radio commandé. Cette technique de guidage des drones, qui est apparue en Ukraine, rend les engins ennemis insensibles aux brouillages radio et donc plus difficiles à détecter.Une économie numérique au service de la défense européenneLa jeune pousse munichoise Alpine Eagle vient d’obtenir les financements de bailleurs de fonds de plusieurs pays de l’UE comme l’Estonie, l’Allemagne, la Pologne ou encore le Royaume-Uni. Évidemment, ce n’est pas la seule entreprise en Europe à investir ce nouveau marché de la défense sur le vieux continent. Et dans ce cadre, la fabrication en série de drones de combat à moindre coût est devenue un enjeu industriel. Cette automatisation dans la production de drones guerriers et multitâches ira bien au-delà des champs de bataille de l’Ukraine. Notamment, pour protéger les infrastructures critiques de l’Union européenne contre des sabotages qui seraient perpétrés par des milliers de petits engins aéroportés.

03-07
03:02

Eutelsat prêt à prendre le relais de Starlink en Ukraine

La « pause » dans l'assistance militaire fournie par Washington à l'Ukraine a suscité les inquiétudes de l’Europe. Notamment sur le devenir du réseau Starlink d'Elon Musk qui est très utilisé dans le pays depuis le début du conflit. Afin d’anticiper son retrait éventuel, l'opérateur européen de satellites Eutelsat annonce qu’il est prêt à prendre le relais. Selon la déclaration d’un porte-parole d’Eutelsat à l’agence de presse Reuters, l’opérateur européen se dit prêt à suppléer le désengagement prévisible de Starlink en Ukraine. Cette annonce fait suite à la décision du gouvernement de Trump de suspendre son aide militaire et ses services de renseignement à l’Ukraine.Rappelons que les plus de 6 000 petits satellites de la firme d’Elon Musk, déjà placés en orbite basse, offrent aux utilisateurs de Starlink un accès à internet. Le système qui se compose d’une petite parabole et d’un boîtier de connexion est prévu pour fonctionner dans des régions non couvertes par la fibre, le haut débit ou encore les réseaux mobiles.Starlink principalement utilisé par les forces armées ukrainiennesCe kit satellitaire permet de maintenir des communications dans des zones rurales isolées ou en partie détruites, comme c’est le cas en Ukraine. Depuis l'invasion russe en février 2022, Elon Musk a envoyé aux Ukrainiens des dizaines de milliers d’antennes paraboliques et de terminaux numériques qui se connectent automatiquement à sa constellation satellitaire.Certains appareils ont été mis à la disposition des civils pour contacter leurs proches. Mais la plupart de ces dispositifs sont employés par les forces armées ukrainiennes, pour coordonner leurs actions sur les lignes de fronts ou piloter à distance leurs drones d'attaques.Toutefois, les soupçons que ces systèmes soient militarisés ont décidé Elon Musk, il y a déjà deux ans, de mettre un terme à cette pratique. Depuis et malgré le brouillage systématique du Kremlin des ondes radios générées par ces dispositifs, les services de Starlink se révèlent toujours indispensables au commandement ukrainien pour mener à bien toutes sortes d’opérations militaires.L’Europe met en place un réseau satellitaire souverainAvec le désengagement probable de Starlink en Ukraine, l’Europe envisage de recourir à un réseau satellitaire indépendant des États-Unis. L'opérateur de satellites franco-britannique Eutelsat s'est engagé, ce lundi, à renforcer l'autonomie de l'Europe en matière de connectivité spatiale et à fournir un accès Internet à l'Ukraine. L’opérateur qui a fusionné avec le britannique OneWeb en 2023, contrôle la seule constellation opérationnelle d'environ 650 satellites en orbite basse terrestre qui serait capable de rivaliser avec le réseau Starlink.Toutefois, les terminaux OneWeb coûtent jusqu'à 10 000 dollars l’unité, contrairement aux dispositifs de la firme d’Elon Musk qui facture aux utilisateurs ukrainiens un paiement unique de 589 dollars. Évidemment, s’ajoutent dans les deux cas des frais d’abonnement mensuel, assez onéreux, pour bénéficier de ces technologies satellitaires. Se pose donc désormais la question du financement des systèmes OneWeb qui seraient destinés à l’Ukraine. C’est la raison pour laquelle la France et la Grande-Bretagne, qui détiennent conjointement approximativement 25 % du capital du groupe Eutelsat, demandent aussi la participation des pays de l’UE, afin de réaliser le 1ᵉʳ réseau satellitaire souverain de l’Europe.À lire aussiEutelsat et OneWeb officialisent la naissance d'un géant européen de l'internet spatial

03-06
03:09

DMA ou DSA, la fin de l’ultimatum lancé par Washington à Bruxelles se rapproche

Il reste moins d’une semaine à la Commission européenne pour répondre à l’ultimatum lancé par le Congrès américain. Dans une lettre, datée du 23 février, la commission juridique de la Chambre des représentants a sommé la commissaire européenne à la Concurrence de s’expliquer sur les Règlements des marchés numériques de l’UE. Tic, Tac, Tic, Tac ! Le compte à rebours est lancé, rappelle le républicain Jim Jordan qui est le président de la commission juridique de la Chambre des représentants aux États-Unis. Le gouvernement de Donald Trump cherche à assouplir les règlementations européennes en vigueur sur le numérique qui sont, pour mémoire, respectivement le DSA et DMA. Cette offensive contre les règlements encadrant le numérique dans l’UE s’est déroulée en deux phases. En premier, la publication le 21 février du mémorandum de Donald Trump dénonçait les « extorsions » et « pénalités injustes » que les pays européens infligeraient aux géants du numérique américain. Dans le collimateur du locataire de la Maison Blanche figurent les taxes, dites « Gafam » qui ponctionneraient de façon indue, selon Washington, les revenus des géants technologiques de l’Oncle Sam.Les États-Unis tirent à boulets rouges sur le Digital Markets ActDeuxième offensive américaine, la lettre envoyée directement à Teresa Ribera, la commissaire européenne à la Concurrence, par Jim Jordan, le président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants.Cette missive tire à boulets rouges sur le Digital Markets Act, plus connu sous le sigle du DMA. Pour mémoire, cette législation européenne cherche à encadrer les pratiques des grands opérateurs mondiaux du numérique. Son objectif est d’imposer des règles strictes de concurrence à Google, Apple, Amazon, Meta, Microsoft ou encore à TikTok pour qu’ils n’étouffent pas les autres plateformes ou empêchent l’émergence des innovations créées par les jeunes pousses. Mais tous les griefs américains portés contre l’UE peuvent se résumer en une seule formule : l'Europe mènerait « une politique protectionniste ». Sous couvert de ses règlements, le Vieux Continent favoriserait les entreprises européennes au détriment des géants américains de la Tech, accusent les États-Unis.Le président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants donne à la commissaire européenne « jusqu’au 10 mars 2025 à 10 heures » pour rendre des comptes. Passé ce délai, l’Europe s'expose à des droits de douane punitifs sur ses produits exportés, des taxes qui seraient éventuellement plus élevées que les 25 % déjà annoncés par Trump.Bruxelles entend défendre sa souveraineté numériquePour l'instant, Bruxelles affiche une attitude de fermeté pour défendre sa souveraineté numérique. La commissaire à la Concurrence Teresa Ribera a déjà répliqué qu'elle ne céderait jamais aux menaces et ne modifierait pas les lois adoptées par les législateurs européens.Difficile, toutefois, de prévoir l'issue de ce bras de fer qui oppose deux visions de l’usage des technologies dans le monde. D’un côté, les géants du numérique, entièrement dévoués à Donald Trump, prônent une dérégulation totale du secteur. De l’autre, l’UE veut modérer cette dérive oligopolistique caractérisée des Gafam qui ne respectent plus les valeurs démocratiques que partagent les citoyens de l’Union européenne.À lire aussiTaxes numériques: Trump menace toujours l'Europe et le Canada de représailles massives

03-05
03:18

Trump retire de sa «to do list» les menaces russes sur la cybersécurité

Le gouvernement de Donald Trump ne voit plus la Russie comme une menace pour la sécurité informatique américaine. Cette décision inquiète les experts cyber du monde entier, et particulièrement les instances et les organismes chargés de lutter contre les attaques étatiques sur les infrastructures critiques en Europe. Logiciels malveillants pour effacer les données, attaques par déni de service sur des serveurs informatiques, opérations de désinformation, d’ingérences dans des élections, d’espionnage en ligne et des actions de sabotages sur les câbles optiques en mer Baltique ; moins visibles que les offensives militaires de la Russie en Ukraine, les assauts contre les infrastructures numériques de l’Europe pullulent depuis des années. Et dans cette guerre hybride, l’armée des trolls de Poutine, qui était composée à l’origine à la fois d’influenceurs en ligne pro-Moscou et de cybercriminels, s’est aujourd’hui largement professionnalisée. Le cyber est ainsi devenu au fil du conflit une « arme d’emploi » pour le Kremlin. Toutefois, les attaques informatiques de Moscou étaient jusqu’à présent limitées ou plus au moins discrètes. Une précaution qui se révélait nécessaire pour ne pas risquer des représailles massives de l’Europe et des États-Unis en cas de destruction majeur des infrastructures numériques du Vieux Continent.Une pause américaine dans la guerre cyber en Europe   Comme l’a annoncé le président Trump dans le domaine militaire, qui se concrétise aujourd'hui par la suspension livraison d’armes à l’Ukraine, il retire de sa « to do list », la lutte contre les menaces de guerre cyber de la Russie. Cette « pause » dans le domaine de la cybersécurité intervient alors que Donald Trump est en train d’accomplir, au vu et au su de tous, un rapprochement avec Moscou sur la guerre en Ukraine. Comme le reste de ses annonces, ce revirement dans la protection des infrastructures numériques a été décidé sans concertation avec les Européens.Toutefois, l’UE a déjà les capacités d’augmenter ses défenses cyber, estime Sébastien Garnault, fondateur du Paris Cyber Summit et du cercle de réflexion CyberTaskForce : « Je suis plus dubitatif qu'inquiet parce que finalement, la menace qui existait hier sera toujours présente demain. Effectivement, les dispositions américaines étaient importantes et sont toujours importantes et notamment au travers de l'agence CISA, qui est l’organisme national de cybersécurité des États-Unis. Aujourd'hui, cette structure est invitée à moins surveiller les agissements de la Russie, mais nous, en Europe, nous avons déjà des outils de cybersécurité pour faire face aux attaques informatiques du Kremlin. La question qui se pose désormais est : dans quelle mesure les pays de l’UE vont se coordonner afin de les employer ensemble ? »  Un « bouclier cyber » se met en place en EuropePour mieux anticiper les agressions des pirates pro-Poutine, l’Europe avait décidé, il y a plus d'un an, de mettre en place un « bouclier cyber ». Ce système de détection des attaques a été confié à un réseau européen de sept centres opérationnels, équipés de supercalculateurs et de systèmes d’intelligence artificielle. Le dispositif d’alerte européen se fera désormais sans le concours de l’administration américaine. Rappelons en revanche que la vision de Donald Trump concernant la menace russe sur les infrastructures numériques, tant aux États-Unis qu’en Europe, se situe exactement aux antipodes de ce que préconisaient encore récemment les services de renseignement américains.À lire aussiSurprise, les trolls russes utilisent ChatGPT pour leur propagande

03-04
03:06

L'Afrique et l'Europe nouent un partenariat stratégique autour de l'AgriTech

En marge du Salon international de l'agriculture de Paris, l'université Mohammed VI Polytechnique a inauguré, jeudi 27 février, son implantation à la Station F de Paris, considérée comme le plus grand campus de jeunes pousses au monde. L'objectif est de renforcer les liens entre l'Europe et l'Afrique, notamment dans les domaines des technologies contribuant à réduire notre empreinte carbone, mais aussi de soutenir des innovations qui seront capables d'améliorer le quotidien des agriculteurs. Ce partenariat met à la disposition des entrepreneurs de la tech, issus des deux continents, l'expertise scientifique des laboratoires de l'université Mohammed VI Polytechnique. Les jeunes pousses bénéficieront de relations avantagées avec des acteurs clés au Maroc et en Afrique, ainsi qu'à un accès privilégié au marché économique et numérique européen.C'est déjà le cas, par exemple, de la jeune entreprise AgroSfer, qui connecte au travers d'une plateforme numérique innovante les coopératives de petits producteurs africains avec des industriels de l'agroalimentaire. Présente au Bénin, en Côte d'Ivoire, en France et bientôt au Sénégal, elle ambitionne ainsi d'améliorer les revenus de trois millions de producteurs africains en 2025, précise Francis Dossou-Sognon, responsable de l'entreprise :« AgroSfer a été créée en 2021 et est basée sur l'idée de pouvoir établir, à l'aide du numérique, un lien direct, sans intermédiaire, entre des petits producteurs africains et des industries de l'agroalimentaire, qu'elles soient, par ailleurs, situées sur le continent ou en dehors. Côté producteurs, notre système se concrétise sous la forme d'une application mobile qui utilisée sur le terrain même des exploitations. L'interface est alors gérée par le technicien agricole qui est chargé de communiquer les informations brutes issues des pratiques agricoles de l'exploitation, aux systèmes informatiques d'AgroSfer. Et c'est là que la magie va opérer grâce à des algorithmes qui ont été développés spécifiquement pour analyser ce genre de données. Notre approche est basée sur une totale transparence, à la fois sur les prix et les normes des denrées alimentaires destinées à l'exportation. Le producteur, par exemple, sait à combien il peut vendre ses produits agricoles, et l'industriel, lui, à combien il peut envisager de les acheter. »La plateforme AgroSfer garantit ainsi la traçabilité complète des produits que proposent les agriculteurs africains aux groupes industriels de l'agroalimentaire. Elle permet aussi aux cultivateurs d'obtenir de meilleurs prix sur les matières premières alimentaires qu'ils proposent sur les marchés à l'international.Quand la tech transforme les déserts en terres fertilesLe deuxième exemple, issus de ce partenariat Europe-Afrique dans le domaine de l'AgriTech, concerne une jeune pousse dénommée Sand to Green. Son objectif est de transformer les déserts, notamment marocains, en terres agricoles fertiles à l'aide des sciences complexes de l'agroforesterie et les technologies numériques.« Notre innovation se base sur des techniques ancestrales qui étaient pratiquées autrefois par l'humanité pour protéger et préserver des oasis, explique Alexandre Dheilly chef de projet à Sand to Green. Nous nous sommes inspirés de ces méthodes pour mener des missions de revitalisation des sols dans les déserts, spécifiquement au Maroc, puisque c'est là où nous avons commencé à utiliser nos dispositifs d'agroforesterie en premier. Pour y parvenir, nous avons développé un logiciel qui permet d'abord de faire une analyse poussée des sols et de modéliser les plantations qui seraient les plus appropriées pour revitaliser des terres arides. Mais le procédé ne s'arrête pas là. Il faut ensuite passer au monitoring de ces plantations. Notre logiciel va permettre, avec la combinaison des différentes analyses satellitaires, des prélèvements effectués dans les sols ou des observations directes de terrain, de surveiller la santé des plantations et, à terme, de pouvoir les certifier. Cette certification permet d'obtenir des financements des plans Climat et Biodiversité, destinés aux exploitants qui ont réhabilité une zone désertique en terre vivante et durable. Un apport financier qui constitue, pour eux, une autre ligne de revenus, en plus des simples rémunérations agricoles. »Europe-Afrique, une volonté commune d'améliorer les pratiques agricolesLes technologies que les jeunes pousses ont développées participent déjà à l'amélioration des pratiques agricoles, tant en Afrique qu'en Europe. Ces innovations, pour la plupart, permettraient de concilier sécurité alimentaire, résilience climatique et développement durable. Des technologies de l'AgriTech déjà expérimentées que partageront bientôt les deux continents au travers de ce partenariat avec l'université Mohammed VI Polytechnique. Une collaboration qui affiche une volonté commune de mettre en place une agriculture de qualité qui ne pourra s'accomplir que dans le respect de notre terre nourricière.

02-28
03:09

Sidération mondiale après la publication de la vidéo IA «Trump Gaza»

Le président américain a diffusé, mercredi 26 février, sur sa plateforme Truth Social, une vidéo générée par intelligence artificielle (IA) qui a sidéré – le mot est faible – les internautes et les médias du monde entier. Ce clip de 33 secondes intitulé Trump Gaza illustre les fantasmes du président des États-Unis sur son projet immobilier de « Côte d'Azur du Moyen-Orient » qu'il veut imposer aux territoires palestiniens préalablement vidés de ses occupants. Entièrement généré par intelligence artificielle, le clip met en scène d'abord des enfants, qui apparaissent au milieu des gravats et entourés d'hommes armés, probablement des membres du groupe terroriste du Hamas, comme le suggèrent ces premières images. Puis, la mention « What's next ? » (« Quelle est la prochaine étape ? » en français), s'affiche. Le clip se poursuit par une construction accélérée de grands buildings, d'hôtels de luxe, et une avalanche de yachts de milliardaires apparaissent à l'écran. L'une des scènes montre même un Elon Musk jovial qui déjeune sur une plage idyllique, tandis qu'une pluie de dollars tombe du ciel sur la tête des personnes aux alentours. Et pour l'anecdote : non Grok – l'IA créée par le meilleur ami et conseiller spécial de Trump –,  les mains humaines, même celles de Musk, n'ont pas six doigts, comme le font remarquer les internautes dans ce passage vidéo.Le futur de Gaza selon Trump : un mélange de Dubaï et de FlorideGaza sera le paradis des milliardaires, affiche clairement dans sa vidéo le président américain. À la condition toutefois que les territoires palestiniens soient préalablement vidés de ses occupants. Donald Trump se déclare, dans une autre vidéo, profondément affecté par la restitution des corps des otages israéliens tués par le Hamas.Mais le nouveau clip généré par IA fait surtout la démonstration d'un véritable culte de la personnalité, en étant exclusivement consacré sa gloire : un ballon doré à son effigie apparaît dans plusieurs images, sans oublier une immanquable tour « Trump Gaza » et une place sur laquelle est érigée la statue géante plaquée or du président des États-Unis. La représentation de Trump – bien particulière – qu'il se fait des femmes transparaît au long de la vidéo. Les internautes constatent, effarés, que des femmes à barbe exécutent une danse du ventre sur une plage idéalisée.Il s'agit sans doute d'une hallucination du programme génératif de Grok. Les femmes, qu'elles soient palestiniennes, israéliennes ou de n'importe quelles autres régions du monde, n'ont, a priori, pas de barbe, remarquent encore une fois certains internautes. Les images effarantes de cette vidéo sont également accompagnées d'une bande son, elle aussi générée par IA. Les paroles de la chanson sont du même acabit que les clichés pastillant la vidéo : « Donald Trump vous a libérés. Il apporte la lumière. Plus de tunnels, plus de peur. Trump Gaza est enfin là. Trump Gaza brille de mille feux. Trump Gaza numéro un ! »Des réactions sur les réseaux sociaux quasi unanimes« Absurde », « mégalo », « narcissique », « cynique », « surréaliste », « vidéo provocatrice et indigne du chef d'État de la première puissance mondiale », commentent de nombreux internautes. Et y compris aux États-Unis, chez certains se déclarant avoir voté pour lui.Les présentateurs dans les médias américains et du monde entier sont sidérés. La presse internationale est consternée par le message politique sans filtre que porte cette vidéo. Un clip délirant qui ne peut qu'exacerber les tensions déjà extrêmes au Moyen-Orient, région du monde meurtrie par un conflit israélo-palestinien qui semble éternel et où s'enchaînent et se déchaînent attaques terroristes, bombardements massifs en représailles... Sans oublier les récentes mises en scène macabres des islamistes qui remettent, au compte-goutte, les dépouilles mortelles des otages israéliens à leur famille.

02-27
03:13

Loi narcotrafic: la Quadrature du Net dénonce un texte liberticide

L’Assemblée nationale française discutera bientôt d’une proposition de loi relative au « narcotrafic ». Mais selon l’association de défense des libertés en ligne, la Quadrature du Net, le champ d’application de ce texte législatif est si large qu’il va bien au-delà de la lutte contre le trafic de stupéfiants. Il concernerait également la surveillance numérique et à terme la répression des mouvements militants. Si elle était adoptée, cette loi hisserait la France en tête des pays les plus avancés au monde en matière de surveillance numérique, dénonce l’ONG. C’est la raison pour laquelle la Quadrature du Net a lancé une campagne de mobilisation pour lutter contre cette loi intitulée Narcotrafic. Le premier objectif de l’association est d’informer sur le contenu de ce texte, afin qu’il soit compréhensible par le plus grand nombre. Puis d’inciter les citoyens à interpeller leurs députés sur le sujet, avant l’examen de la proposition de loi à l’Assemblée nationale.Cette loi inclut de nouvelles techniques de surveillanceL’ONG indique que cette proposition de loi inclut de nouvelles techniques de surveillance qu’elle considère comme particulièrement intrusives. Comme des dispositifs d’espionnage des caméras et des micros des personnes à leur insu, en passant par le piratage de leurs appareils. Elle prévoit l’obligation pour les messageries chiffrées de donner accès au contenu des communications de l’ensemble des internautes.Mais cette surenchère législative qui s’est mise au service d’une surveillance numérique généralisée ne concernerait pas uniquement les trafiquants de drogue, précise Bastien Le Querrec. Le juriste de l’association de défense des libertés en ligne, la Quadrature du Net, explique : « Nous appelons les citoyens et les citoyennes à se mobiliser et à appeler leurs députés parce que ce texte va être très prochainement débattu à l’Assemblée nationale. La France n’est pas la seule à vouloir augmenter ses capacités de surveillance numérique, en revanche, sur un certain nombre de dispositions, cette loi narcotrafic est inédite. Notamment puisque ce texte s’attaque à la protection des messageries chiffrées comme WhatsApp ou Signal en exigeant de mettre en place des portes dérobées logicielles. C’est-à-dire de favoriser un accès distant à la police, au contenu des communications des internautes malgré les protections techniques qui existent par défaut sur ces systèmes. »Et Bastien Le Querrec de poursuivre : « C’est un texte qui vise, par exemple, à élargir les possibilités d’activer des micros sur les mobiles ou les ordinateurs, d’utiliser des drones pour scanner le domicile de n’importe quelle personne considérée comme suspecte. C’est tout cet ensemble de dispositifs techniques intrusifs que l’on invite à rejeter. Et c’est la raison pour laquelle nous invitons aujourd’hui les citoyens et les citoyennes à se mobiliser contre ce texte. »Les gouvernements en guerre contre le chiffrementLa France n’est pas le seul pays européen à ordonner aux plateformes sociales de renoncer aux messages chiffrés. La firme Apple a dû finalement céder à la pression du Royaume-Uni en supprimant la possibilité offerte aux utilisateurs de sécuriser de bout en bout leurs données stockées sur iCloud depuis un iPhone ou un Mac. Un renoncement à la confidentialité des données privées qui inquiète les organismes et les sociétés spécialisées dans la protection de la vie privée sur Internet. Les responsables de la boîte de courriels sécurisés Proton, et son équivalent allemand Tuta, ou encore la présidente de la messagerie sécurisée Signal, ainsi que des ONG comme Privacy International, fustigent ces volontés gouvernementales de rendre les communications numériques transparentes.WhatsApp, propriété de Meta, a déjà fait savoir que d’abaisser le niveau de sécurité de son système de chiffrement contraindrait la firme à fermer son service en Europe.À écouter dans Les dessous de l'infoxL'étau de la régulation se resserre autour des réseaux sociaux et des messageries cryptées

02-26
03:12

Taxes numériques: Trump menace toujours l'Europe et le Canada de représailles massives

Le président américain Donald Trump a signé un mémorandum visant à imposer des droits de douane aux pays de l’UE qui, comme la France ou le Canada, prélèvent des taxes sur les revenus des géants technologiques américains. La rencontre entre le président français Emmanuel Macron et le président Trump à Washington ce lundi 24 février concernait l’accord de paix porté par les États-Unis entre l’Ukraine et la Russie. Mais très vite, les deals économiques ont repris le dessus des discussions. À peine installée, la nouvelle administration américaine envisageait déjà de riposter aux taxes sur les services numériques. Mais ces impôts, que plusieurs pays européens et le Canada ont mis en place pour imposer les revenus des entreprises du numérique, agaçaient depuis longtemps le président américain Trump. La Maison Blanche menace désormais d’employer son arme fatale : celles de tarifs douaniers punitifs. Rappelons que ces taxes, souvent surnommées « taxes GAFA » en référence aux noms de Google, Apple, Meta, anciennement Facebook, et Amazon, cherchent à prélever une part des dividendes des multinationales du numérique. Et leurs bénéfices sont habituellement engrangés dans des pays de l’UE à faible imposition, comme l’Irlande, les Pays-Bas ou encore le Luxembourg.Une taxe sur le chiffre d’affaires des GafaLe taux de cette taxe a été fixé à 3 % en France, en Espagne et en Italie. Il est de 2 % au Royaume-Uni. Par ailleurs, elle ne s’applique que sur les services numériques, principalement la publicité en ligne et les commissions réalisées dans les boutiques d’applications Web. La France, suivie par d’autres pays de l’Union européenne, avait été pionnière en la matière, avant de suspendre finalement sa propre taxe dans l’attente d’un accord international plus large. Mais selon Donald Trump, ces prélèvements sont inacceptables, car ils pénaliseraient injustement les entreprises américaines.Des taxes déloyales, selon les États-UnisLe gouvernement de Trump pourrait s’appuyer sur la Section 301 du Trade Act américain, pour forcer les autres pays à renoncer à leur fiscalité sur le numérique. Cet outil juridique permet d’imposer des sanctions commerciales unilatérales en cas de pratiques commerciales jugées comme déloyales par les États-Unis. Des débats sont déjà en cours à Bruxelles pour coordonner une éventuelle riposte, si Washington venait à mettre ses menaces à exécution. Les discussions entre le président français Emmanuel Macron et le président Donald Trump à Washington, ce lundi, avaient pour thème principal d’entériner le principe d’un accord de paix porté par les États-Unis entre l’Ukraine et la Russie. Elles ont très vite tourné aux deals économiques.Donald Trump exige toujours un accès aux terres rares et métaux critiques ukrainiens pour conforter contre la Chine la suprématie des industries technologiques américaines et suggère à cet effet de reprendre des activités commerciales dans ce sens avec la Russie. Le président américain estime, par ailleurs, que les droits de douane ou les « taxes GAFA » ne sont pas négociables et seraient, à l’évidence, l’un des prérequis à cet accord de paix.À lire aussiFace à la Chine, les États-Unis à la recherche de métaux rares

02-25
02:46

Informatique quantique, Microsoft annonce une innovation majeure

La firme américaine Microsoft annonce avoir mis au point un nouveau type de processeur basé sur d'étranges comportements contre-intuitifs de la matière au niveau subatomique. Cette innovation majeure va accélérer considérablement le développement des ordinateurs quantiques. L’entreprise prévoit de commercialiser ces puces d’ici à 2029. Dans l’univers de l’infiniment petit, les constituants ultimes de la matière se comportent bien différemment des objets macroscopiques du monde qui nous entoure. Par exemple, une particule, comme un électron, se déplace à deux vitesses à la fois, se trouve à deux endroits en même temps, idem pour sa rotation en tourniquant d’un côté et de l’autre simultanément. Les atomes sont soumis aux mêmes lois de la quantique. Et notamment l’une d’entre elles, que les physiciens nomment la superposition d’état.Une brève histoire de la pizza quantiqueEt pour bien comprendre ce qui peut paraître étrange avec cette physique des particules dans l’infiniment petit, transposons fictivement les phénomènes quantiques dans notre monde macroscopique. Imaginons qu’un livreur de pizza vous envoie le message suivant sur votre mobile : « Je suis arrivé ». Tant que vous n’avez pas ouvert la porte de votre domicile. Le livreur quantique est à la fois en bas des escaliers et devant votre porte. C’est une personne qui est en même temps de petite et de grande taille. Pire, la pizza est à la fois une quatre fromages et une margherita.Vous ouvrez la porte et là patatras, le phénomène quantique de la superposition s’effondre. Le livreur est contraint par votre observation directe de montrer qu’il est de grande taille, en bas des escaliers. Et que la pizza est en fait une calzone parce qu’il n’y avait plus rien d’autre au restaurant. Mais le résultat de l'examen de la situation aurait pu être complètement différent puisque toutes les possibilités des caractéristiques du livreur quantique existaient avant d’ouvrir la porte. Le coursier aurait bien pu, au hasard, être petit, que la pizza soit une quatre fromages et qu’il campait depuis la veille devant votre porte. Et même, avec toutefois une probabilité proche de zéro, mais non nulle, que c’est un extraterrestre déguisé en pizzaiolo qui a décidé de bouloter le repas que vous aviez commandé. Pas de bol !Voilà pourquoi les sciences de la mécanique quantique paraissent si déroutantes et heurtent notre sens commun. Elles décrivent un univers subatomique probabiliste dans lequel les caractéristiques des objets peuplant cet univers cohabitent simultanément. En revanche, rien de magique dans les principes de la physique quantique, qui a été mainte fois vérifiés. Cependant, cette science a remis en cause nos certitudes sur une réalité qui serait indépendante de l’observation dans l’univers des particules élémentaires.La superposition d’état, le Graal de l’informatique quantiqueLes scientifiques envisageaient depuis longtemps de mettre à profit le phénomène de la superposition d’état pour réaliser les calculs des problèmes de math particulièrement complexes. Les équations qui intègrent une infinité de variables issues du monde physique pour modéliser, par exemple, l’évolution dans le temps et la dynamique d’un mégaincendie. Ces calculs sont impossibles pour le plus puissant des supercalculateurs au monde qui moulinerait pendant des années avant de donner des solutions viables au problème.C’est la raison pour laquelle, les grandes firmes de la tech cherchent maitriser cette puissance de calcul quantique et l’intégrer dans les processeurs de leurs futurs ordinateurs. Mais le principal problème pour les fabriquer est de garder le plus longtemps possible l’état de superposition en refroidissant leurs composants à l’extrême. D’autre part, les erreurs de calculs des processeurs quantiques existants sont considérables et les chercheurs n’ont pas trouvé une méthode fiable pour les corriger.« Majorana 1 », le processeur quantique de MicrosoftMais voilà ! Cette informatique du futur vient de connaître une avancée spectaculaire qui va tout changer. Microsoft a dévoilé ce mercredi « Majorana 1 », un processeur quantique basé sur une nouvelle catégorie de matériaux, qui, une fois refroidis près du zéro absolu, atteignent un nouvel état de la matière, qui n’est ni solide, ni liquide ou gazeux. La firme américaine a utilisé les phénomènes quantiques de ce nouvel état de la matière pour créer son processeur. Il bénéficie par sa conception même d’une résistance aux erreurs de calculs d’environ 1%. Un taux qui bat à plate couture les puces quantiques concurrentes.Microsoft précise aussi que son microprocesseur est capable d'accueillir jusqu'à un million de bits quantiques sur une seule puce. Indiquons que le Qbit est une unité d’information informatique fondamentale dans un processeur quantique. Sa particularité par rapport au bit classique qui soit 0 ou 1 est que le Qbit existe dans plusieurs états simultanément, intégrant toutes les valeurs comprises entre 0 et 1, toujours selon le principe de la superposition.Une innovation de rupture phénoménaleLes implications des avancées dans le domaine quantique dépassent largement le cadre de l’exploit technologique. Tous les secteurs des activités humaines en seront bouleversés : la recherche scientifique, l’économie, l’industrie, l'agriculture, la santé, l’environnement, le traitement des données, y compris par IA, dans les fermes de serveurs. Et la première application concrète de l’informatique quantique, sera de développer un système de cryptage des données internet absolument inviolable.A contrario, les puissances militaires qui maitriseront cette technologie pourront casser n’importe quel code des systèmes de chiffrement précédents. Les industriels emploieront ces ordinateurs pour optimiser la logistique, la performance de leurs usines, les réseaux de distribution d’eau et d’énergie. Les chercheurs les utiliseront pour mettre au point de nouveaux médicaments, une chimie respectueuse de l’environnement ou de nouveaux matériaux capables de s’autoréparer. Et petit détail qui a son importance, en substituant les milliards de puces binaires au silicium par quelques milliers de processeurs quantiques, la consommation électrique du numérique dans le monde se réduira considérablement.

02-21
03:32

Un robot sauteur à la conquête de la Lune

La Nasa lancera aux environs du 26 février un robot vers la Lune mis au point par une jeune pousse américaine. L’engin prénommé Grace en mémoire de Grace Hopper, une pionnière de l'informatique et des mathématiques, décédée en 1992, est chargé d’explorer les cratères sombres du pôle Sud lunaire à la recherche de glace d'eau. Alors que les tensions géopolitiques sur notre planète, ont le don de nous harasser au quotidien, il serait peut-être temps de prendre de la hauteur et de voguer vers des mondes extraterrestres plus paisibles. Mais oubliez Mars ! Car il est peu probable aux rythmes du développement des programmes spatiaux et des défis techniques à surmonter, que des êtres humains puissent bientôt gambader sur le sol de la planète rouge.En revanche, notre retour sur la Lune, lui, se précise, indique l’Agence spatiale américaine. La Nasa compte envoyer un petit robot chargé de trouver de l’eau sur la Lune. L’engin de 35 kilos qui a demandé un investissement de 41 millions de dollars, doit explorer les cratères plongés dans une obscurité éternelle du pôle Sud lunaire. Sa mission ? Rechercher de la glace, que des comètes, en s’écrasant sur la Lune, ont déposé.Un robot unique en son genreLa grande particularité du robot Grace est de réaliser uniquement des bonds pour se déplacer. Ses propulseurs intégrés lui permettront ainsi d'effectuer une série de cinq sauts sur la surface lunaire sur une période de 10 jours terrestre. « Le premier bond atteindra 20 mètres, le second 50 mètres », explique le vice-président des systèmes spatiaux chez Intuitive Machines qui a conçu ce robot. Un troisième bond franchira les 100 mètres d'altitude avant que « Gracie », petit nom familier donné par ses concepteurs, ne plonge dans un cratère particulier, siglé de la lettre H par les astronomes.Cette cavité de 20 mètres de profondeur est située à 500 mètres du site d'alunissage qui a été prévu par la Nasa. Cette zone intéresse au plus haut point l’Agence spatiale américaine qui estime plus que probable la présence de glace d’eau, piégée dans les roches lunaires depuis millions d’années. Et pour maintenir le contact avec le robot sauteur au fond du cratère, la Nasa a fait appel à la firme finlandaise Nokia qui installera le premier réseau 4G de la Lune. Le robot sauteur pourra ainsi transmettre des images et des données scientifiques, avant de remonter automatiquement à la surface.Une quête de l'eau lunaire capitaleL’eau est une ressource essentielle pour la réussite du programme Artemis de la Nasa qui entend non seulement signer le retour de l'être humain sur la Lune, mais surtout d'implanter une base permanente sur notre satellite naturel. Le précieux liquide permettra par électrolyse de fournir l'oxygène nécessaire à la respiration des astronautes dans leurs habitats, de fabriquer du carburant pour les fusées, mais aussi d’irriguer des cultures sous serres. Le robot sauteur sera installé dans l'atterrisseur Athena qui a été, lui aussi, conçu par la jeune pousse américaine.Le lancement est prévu au plus tôt fin février à bord d’une fusée Falcon 9 de la firme SpaceX d’Elon Musk, depuis le centre spatial Kennedy de la Nasa. Et si tout se passe sans accro, ces petits sauts lunaires, du moins pour une machine, se métamorphoseront peut-être bientôt en bonds de géant pour aller explorer les autres mondes extraterrestres de notre système solaire.

02-20
03:28

Meta va déployer un câble sous-marin reliant les cinq continents

Le géant américain Meta, propriétaire de Facebook et Instagram, va déployer un câble sous-marin privé reliant les cinq continents sur plus de 50 000 km. Le projet qui se nomme « Waterworth », apportera « une connectivité de pointe aux États-Unis, à l'Inde, au Brésil, à l'Afrique du Sud et à d'autres régions », a détaillé la firme américaine sur son blog officiel. Nous pensons à tort que nos mobiles, ordinateurs et autres machines informatiques connectées sont reliés les uns aux autres en passant par des connexions satellitaires, par des ondes hertziennes, ou encore par du Wifi. Mais qu’elles soient du domaine grand public ou pour assurer les activités de n’importe quelle entreprise dans le monde, la quasi-totalité de nos communications électroniques, dépendent à plus de 95% des câbles sous-marins.C’est donc sans surprise que la firme américaine Meta ait décidé d’investir massivement ce secteur éminemment stratégique en annonçant la mise en chantier de son projet dénommé Waterworth. Le lancement de ce câble de plus de 50 000 km a été officialisé ce mardi. Il serpentera les fonds océaniques les plus profonds et certains de ces faisceaux optiques plongeront jusqu'à 7 000 mètres sous le niveau de la mer. L’objectif affiché par la firme est d’améliorer la connectivité mondiale. Mais surtout de déployer les technologies de l’intelligence artificielle dite générative sur l’ensemble de ses réseaux sociaux.Waterworth, un investissement de plusieurs milliards de dollarsLes rumeurs qui avaient indiqué la nouvelle en novembre dernier évoquaient un investissement de quelque 10 milliards de dollars pour mener à bien ce projet titanesque. « Waterworth est un investissement pluriannuel de plusieurs milliards de dollars qui ouvrira trois nouveaux corridors océaniques », confirment les responsables du projet au sein de Meta. Toutefois, l’installation du câble reliant les cinq continents représente aussi un véritable défi technologie. Notamment pour protéger la future infrastructure critique, des éboulements sous-marins, des tsunamis, mais aussi des ancres des bateaux. Le groupe américain envisage à ce titre de recourir à de nouvelles techniques d’enfouissement dans les zones à risque.Des câbles sous-marins régulièrement sectionnésCes autoroutes du numérique qui endurent les conditions extrêmes des fonds marins, sont régulièrement endommagées et pas seulement en raison de catastrophes naturelles ou d’arrachages accidentels. Les actes de sabotages entraînant des ruptures de fibres optiques se sont aussi multipliés ces dernières années. En particulier, depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avec des destructions qui seraient imputables à Moscou en mer Baltique. Notons que ce n’est pas le premier projet de Meta dans ce domaine, la firme a investi dans seize autres réseaux subaquatiques, dont 2Africa qui apporte une connectivité haut débit au continent africain. Waterworth, en revanche, deviendra le premier câble détenu à 100% par le groupe américain. Meta ou encore Google qui a lancé un projet similaire seront bientôt les seuls géants de la tech à disposer de fibres sous-marines privées de très hautes capacités. Ils pourront ainsi acheminer, comme bon leur semble, la quasi-totalité des communications électroniques à travers les océans du monde.

02-19
03:21

Du site Doge à Grok 3, Elon Musk bouscule le monde de la tech

Elon Musk, présentait hier officiellement la nouvelle version de son IA conversationnelle Grok 3, disponible depuis ce mardi matin uniquement aux abonnés de la formule X Premium aux États-Unis. Mais que ce soit dans l’élaboration d’un programme IA surpuissant ou dans la conception du site Web Doge censé améliorer l'efficacité des services publics, les technologies déployées par le patron de X, inquiètent les experts en cybersécurité L’infrastructure du site web du département de l'efficacité gouvernementale serait ainsi une véritable passoire numérique en raison de sa mauvaise conception, ont démontré des spécialistes en cybersécurité. Les dispositifs d’identification des personnes habilités à se connecter et à modifier le site sont « aussi fragiles qu'un mur de paille », accusent-ils. Et pour prouver leurs dires, ils ont défiguré le portail avec notamment un message éloquent : « Ce site gouvernemental est une farce ».Par ailleurs, les deux analystes alertent que des dizaines de jeunes informaticiens sans expérience du fonctionnement de l'État fédéral, fouillent sans précaution les bases de données de différents ministères. Pendant leur mission qui était de trouver des sources d'économies potentielles, ils affichaient en ligne et en clair des données confidentielles. En réaction, d’anciens fonctionnaires ont saisi la justice, accusant le département américain dirigé par le milliardaire de vouloir accéder aux données financières détaillées des contribuables et des entreprises.Les capacités de Grok 3 sont « effrayantes », selon MuskL’IA générative mise au point au sein de la filiale créée par Elon Musk qui se nomme xAI est aussi une source d’inquiétude quant au respect des données privées des citoyens américains. Ce nouveau modèle, comme le précédent, est capable de générer du texte et toutes sortes d'images à partir d'une simple requête en langage courant. Mais il serait plus « libre » que ses rivaux, plus drôle, et surtout moins bridé, moins « politiquement correct » et moins « woke », a martelé Elon Musk lors du lancement officiel de cette nouvelle version.En qualifiant, lui-même, les capacités de raisonnement de Grok 3 « d’effrayantes », le patron de X annonce que sa société qui gère le programme devrait augmenter la puissance de son supercalculateur dédié à l’IA. En doublant le nombre de ses puces graphiques fournies par le champion mondial du secteur Nvidia, l'ordinateur Colossus, passera ainsi de 100 000 à 200 000 composants électroniques hautement spécialisées, afin d’entraîner les nouveaux modèles d’intelligence artificielle.Des données synthétiques pour entraîner Grok 3Jusqu’à présent, les IA se servaient des données publiques comme privées que laissaient négligemment les internautes sur les plateformes internet. Mais Elon Musk a indiqué lors de la présentation de Grok 3 que son nouveau programme IA n’avait utilisé que des données dites synthétiques qui sont générées artificiellement. Ces informations numérisées imitent, en quelque sorte, les caractéristiques du monde réel. Créées à l'aide d'algorithmes, elles ne contiendraient aucune information en particulier provenant d'individus ou d'entités physiques qui seraient identifiables. Ce sont donc des IA qui permettent aujourd’hui d’entrainer les programmes d’intelligence artificielle.Avec le risque que les humains soient exclus des conversations sur les réseaux sociaux quand les avatars robotisés ou les agents virtuels de Grok dialogueront, entre eux et à notre place, avec d'autres programmes d’intelligence artificielle.

02-18
02:38

Le réseau X du milliardaire Elon Musk, une menace pour la démocratie en Allemagne?

X, anciennement Twitter, est régulièrement accusé d’immixtion dans la campagne allemande pour les législatives anticipées de ce dimanche 23 février. Une immixtion au profit de l’extrême droite. Une plainte a été déposée contre la société d’Elon Musk par deux organisations allemandes à but non lucratif qui enquêtent sur ces ingérences, et un tribunal de Berlin vient de leur donner raison. De notre correspondante à Berlin, Les chercheurs des deux organisations de la société civile qui ont porté plainte contre X, le DRI et la Société pour les droits humains, ont le soupçon que l’algorithme de X pourrait favoriser l’extrême droite. Elon Musk, le patron de la plateforme, a ouvertement appelé à plusieurs reprises à voter pour le parti d’extrême droite AfD. Il a accordé à la cheffe de ce parti, Alice Weidel, un entretien sur sa plateforme, ce qu’il n’a fait pour aucun autre candidat. Il a également assuré à plusieurs reprises que « seule l’AfD peut sauver l’Allemagne », provoquant une levée de boucliers dans le pays.Les deux organisations de la société civile ont porté plainte pour non-respect de la réglementation européenne sur les services numériques, DSA. Cette réglementation, peu connue, garantit aux chercheurs un accès aux données publiques des très grandes plateformes en ligne. Des données telles que la portée, le nombre de likes et le partage des tweets. X refusait d’accorder cet accès aux associations, d’où la plainte. À lire aussiL'Allemagne entre certitudes et doutesL’ingérence d’Elon Musk au-delà du cas allemandX est désormais obligé de communiquer ces données aux chercheurs des deux associations. C’est un vrai succès pour la société civile. La décision n’a en effet rien d’anodin. Une étude de l’université de Munich avait révélé l’an passé que les algorithmes de Facebook ou Instagram favorisaient certains partis politiques.Une autre étude du Center for Countering Digital Hate de l’an passé (à consulter ici, en anglais), dans le cadre de la campagne pour la présidentielle aux États-Unis, avait démontré que certaines fausses déclarations de Musk sur X avaient été consultées plus de 2 milliards de fois sur la plateforme, un effet considérable. Toujours selon cette étude, X aurait joué un rôle décisif dans la diffusion de fausses informations dans les « swing states » aux États-Unis, ces États qui ont joué un rôle décisif dans l’élection. Les posts de Musk sur X ont été deux fois plus présents sur la plateforme que tous les autres posts à caractère politique lors de la campagne américaine. Ce qui aurait représenté un avantage de 24 millions de dollars au bénéfice du candidat soutenu par Elon Musk, Donald Trump.À lire aussiAllemagne: Elon Musk apparaît à nouveau en soutien au parti d'extrême droite AfD

02-17
03:31

YouTube fête ses 20 ans et revendique la place de premier média audiovisuel du monde

Né, selon la légende, lors d’un dîner entre amis il y a 20 ans, le site YouTube est devenu une plateforme de diffusion vidéo incontournable au quotidien, visitée par des internautes de tout âge. Le site, à l’occasion de ses 20 ans, annonce que la plateforme est sur le point de dépasser les chaînes de télévision câblées en termes d’audience payante. Selon Google, propriétaire de YouTube, les internautes du monde entier regardent quotidiennement, en souscrivant à un abonnement payant, plus d’un milliard d’heures de contenus vidéos issus de sa plateforme, sur leur téléviseur connecté. YouTube, racheté par le géant d’internet en 2006 pour 1,65 milliard de dollars, est désormais considéré par les analystes financiers comme un excellent investissement. En revanche, la plateforme de diffusion vidéo en ligne est considérée aujourd’hui comme une menace pour les activités commerciales des mastodontes des chaines câblées aux États-Unis comme Disney, ABC ou encore CBS. Pourtant, le pari était risqué à l’époque de sa création, qui était basée sur une idée simple, celle de proposer aux internautes désargentés, sans studios et moyens de production, d’échanger en ligne leurs vidéos.Historiquement, le premier clip qui a été posté sur YouTube est celui d’une visite au zoo de San Diego aux États-Unis, qui a été publié en 2005 par l’un des trois fondateurs du site, Jawed Karim. Le jeune informaticien, face caméra, est en admiration devant des éléphants qui ont « vraiment… vraiment des trompes très, très longues ». Ce reportage minimaliste à l’image pixelisée et au commentaire succinct n’avait réellement pas de quoi prétendre à l’Oscar du meilleur documentaire du monde. Mais le clip de 19 secondes est à l’origine du phénomène mondial du partage de vidéos en ligne que représente aujourd'hui YouTube.Les créateurs de contenus du monde entier sont sur YouTubeEn deux décennies, le site est devenu un espace unique pour les créateurs de contenus du monde entier et un véritable paradis pour les influenceurs et les agences de publicités. Fiction, documentaire, musique, les contenus proposés sur la plateforme sont extrêmement variés. Un support numérique de masse sur lequel la question de la modération des contenus reste un problème, avec des vidéos qui sont contrôlées a posteriori et bien trop souvent après leur diffusion.Parmi les clips les plus vues de tous les temps, nous trouvons la comptine pour enfant Baby Shark sur la chaîne des Pinkfong Kids’ Song, comptabilisant plus de 15 milliards de vues sur la plateforme à ce jour. Le clip se retrouve très largement en tête du classement des vidéos les plus consultées sur YouTube et même de l’histoire de tous les réseaux sociaux spécialisés dans la diffusion vidéo.YouTube face à la concurrenceLa concurrence est rude dans le secteur du streaming en ligne, notamment avec l’arrivée de TikTok en 2016 qui a poussé YouTube à innover sans cesse. La plateforme de Google se lance alors dans les shorts, un format de vidéos courtes inspiré du réseau social chinois qui a rencontré un succès immédiat. Parallèlement, YouTube investit dans le streaming en direct pour concurrencer le réseau des gamers Twitch et les chaînes de télés câblées. L’actuel patron de YouTube, Neal Mohan, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il annonce en 2025 recourir aux technologies de l’intelligence artificielle pour personnaliser les recommandations de visionnage de la plateforme auprès des internautes et pour détecter les contenus inappropriés.Malgré la concurrence, YouTube entend ainsi rester le champion de la diffusion vidéo en ligne avec son audience intergénérationnelle. Une plateforme numérique incontournable que fréquentent assidument, autant les Baby Sharks du Web que les vieux requins de l’internet. Doo doo doo doo doo doo !À lire aussiDeux mois d’Internet sans crainte, placé sous le signe de l’IA

02-14
03:38

Deux mois d’Internet sans crainte, placé sous le signe de l’IA

Depuis plus de 20 ans, la France, l’Europe et désormais le monde entier se mobilisent aux côtés des enfants et de leurs parents, enseignants et éducateurs, en faveur d’un Web plus responsable. Le coup d'envoi de la Journée mondiale pour un Internet plus sûr a eu lieu ce mardi 11 février. Mais l’événement, qui est placé cette année sous le signe de l’IA, se prolongera tout au long des mois de février et de mars. De l’IA, encore de l’IA, toujours de l’IA est le thème central de la 22ᵉ campagne mondiale de sensibilisation des jeunes confrontés aux dangers et aux bienfaits de numérique. L’événement a été labellisé dans ce sens par le Sommet pour l'action sur l'IA de Paris et par le Conseil de l’Europe. L’objectif cette année est de multiplier des actions en ligne et des ateliers de sensibilisation dans plus de 200 pays du monde sur l’utilisation de ces programmes qui ont été adoptés massivement par les jeunes internautes.L’éducation à la citoyenneté numérique à l’ère de l’IACyberharcèlement, arnaques en ligne et hypertrucages de vidéos pédopornographiques, les adolescents sont les premières victimes de ces programmes d'IA qui pullulent sur leurs réseaux sociaux. Et le déferlement de vidéos d'agressions sexuelles d'enfants générées par intelligence artificielle, tant en Europe que dans le monde, atteint des proportions considérables. Les textes législatifs dans la plupart des pays occidentaux interdisant la génération de ces images et leur partage en ligne s’accumulent. Mais rien n’y fait !Mettre en place une éducation à la citoyenneté numérique, à l’ère des programmes IA, devient indispensable, estime Axelle Desaint, directrice d’Internet Sans Crainte : « En fait, ce qui est très important aujourd'hui est de ne pas considérer que l'IA serait un nouveau socle technologique. Il s'agit d’une véritable révolution comme l’a été le Web, il y a 30 ans. L’IA impacte profondément tous les sujets d'éducation au numérique. Utiliser les images génératives, c'est nourrir les programmes de l’intelligence artificielle de ces données. Par ailleurs, ces IA, qui permettent de transformer pas mal de contenus de ce qui nous est donné à voir en ligne, nécessitent aussi d'aiguiser son esprit critique autrement.  Aujourd'hui, plus de 95 % des images sur les réseaux sociaux sont des hypertrucages pornographiques et les jeunes sont les premières victimes de ce phénomène. Par ailleurs, l'accélération du cyberharcèlement à l’aide de ces programmes peut avoir des effets extrêmement délétères. Le public jeunesse est donc un public à part, il faut le prendre en compte dans le développement de l'IA, que ce soit sur la protection de leurs données, mais aussi sur la préservation de leur santé mentale. » L’UE peaufine sa solution technique du contrôle de l’âgeL’association Internet Sans Crainte propose des kits à télécharger aux enseignants, aux parents et à leurs enfants pendant ces deux mois que couvre la campagne de sensibilisation aux dangers de l’IA. Le kit pour les scolaires du primaire, par exemple, est axé sur « ce que je vois en ligne, ce que je fais en ligne et ce que je partage en ligne », tandis que celui des lycéens porte sur le thème : « être en ligne, bien-être en ligne et savoir-être en ligne ».Par ailleurs, la Commission européenne rappelle qu’elle travaille à l’élaboration d’une solution technique du contrôle de l’âge. Ces applications pour consulter, sur les plateformes sociales, des contenus normalement réservés aux adultes, qu’ils soient générés ou non par IA, seront disponibles à l’ensemble des pays de l’UE, d’ici à la fin de 2026.À lire aussiSommet de l'IA: «Les cartes sont rebattues sur la place de la France dans le domaine»

02-13
03:19

Notre-Dame virtuelle, une cathédrale numérique unique au monde

Avec les derniers développements des technologies de virtualisation 3D, il devient possible de créer un monde entièrement virtuel, mais qui serait aussi fidèle que l’original. Ces outils de simulation du réel ont permis aux chercheurs du CNRS de documenter le chantier de restauration de Notre Dame de Paris. Un projet de science participative qui a permis de faciliter et d'enrichir les échanges interdisciplinaires avec les différents corps de métier qui intervenaient dans la cathédrale. Gargouilles, charpentes, murs, vitraux, cloches ou encore orfèvrerie... Dès le lendemain de l’incendie qui a frappé la cathédrale Notre-Dame de Paris, de nombreux scientifiques ont mis en commun leurs compétences au service de l’édifice endommagé et au service des équipes chargées du chantier de sa restauration. Des centaines de chercheurs et artisans ont pu s'immerger dans un double virtuel à taille réelle de Notre Dame installé dans les locaux de la Cité de l'architecture et du patrimoine de Paris.La cathédrale virtuelle est devenue au fil de ses développements un véritable patrimoine numérique. Une cathédrale de la connaissance qu’il faut préserver pour les générations futures, précise Livio De Luca directeur de recherche au CNRS et responsable du groupe de travail « Données numériques » du Chantier scientifique Notre-Dame.Un projet de double numérique qui a été développé en collaboration avec le laboratoire modèles et simulations pour l’architecture et le patrimoine (MAP) : « Ce système que nous avons mis en place a permis d'intégrer plusieurs états temporels de la cathédrale. Tout d'abord, il y a eu l'urgence de cartographier les vestiges qui étaient tombés au sol. Et pour cela, nous avons mis au point des dispositifs de numérisation quadridimensionnel avec, par exemple, le recours aux archives photos afin de comparer l'état de la cathédrale avant et après incendie. Ce projet a abouti en quelque sorte à la construction d’une cathédrale de la connaissance qui fait désormais partie de notre patrimoine. Aujourd'hui, se pose la question de comment mettre à disposition ces objets numériques qui sont une extension des objets matériels et de les transformer en véritable bien commun pour les générations futures. »Percer les mystères de la construction de Notre-DameLes chercheurs ont étudié, par exemple, le type de sylviculture appliqué aux forêts du Moyen-Âge qui avait permis aux bâtisseurs de Notre-Dame de prélever le bois pour la charpente du monument. Des informations essentielles pour les artisans qui ont mené une restauration à l’identique.Outre le bois, huit autres axes de recherches ont été lancés dès 2019. En tout, près de 200 chercheurs du CNRS se sont intéressés à la pierre, aux vitraux ou encore à l'acoustique de Notre Dame. Notamment, en simulant la présence de musiciens et de chanteurs sous la forme d’avatars numériques afin de retrouver l’acoustique originelle de la cathédrale.Remettre à la bonne place chaque vestige détruit par l’incendieCe jumeau numérique a permis aux scientifiques et aux artisans chargés de la restauration de confirmer les hypothèses de localisation de chaque pièce, de chaque débris numérisé, en les manipulant virtuellement dans cet espace 3 D. Alors que le chantier de restauration de Notre-Dame est désormais terminé, les recherches scientifiques, elles, continueront dans les laboratoires à travers une plateforme 3D qui répertorie l'ensemble des données récoltées. La cathédrale numérique a permis aussi d’organiser des installations en réalité virtuelle pour que le grand public, à l’aide de casques immersifs, puisse à son tour découvrir les secrets de cet édifice légendaire.

12-06
03:35

D’ici à cinq ans, l’IA réduira fortement les revenus des créateurs humains

Une étude de la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs révèle des prévisions alarmantes sur les conséquences du déploiement des programmes IA dites génératives dans les secteurs de l’audiovisuel et de la création artistique. La perte des revenus des créateurs de contenus, tous secteurs confondus, se chiffre à près de 22 milliards d’euros d’ici à cinq ans et menace de transformer radicalement le paysage culturel et de l’audiovisuel dans le monde. Les bénéfices des principales entreprises de la big tech qui ont développé l’IA dite générative connaîtront une croissance spectaculaire au cours des cinq prochaines années. En revanche, les créateurs de contenus, eux, risquent de perdre une large part de leurs revenus actuels. En cause, un effet de substitution des œuvres générées par des humains qui sont ainsi victimes de la reproduction non autorisée de leurs créations par les IA. La Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs tire à ce propos le signal d’alarme.Son nouveau rapport rappelle l’urgence d’imposer aux grands groupes technologiques une régulation de l’IA au niveau mondial, explique Constance Herreman Follain, directrice des affaires publiques et juridiques de la Cisac : « Cette étude démontre que les revenus des créateurs à l’horizon 2028, baisseront de 24 % dans le secteur musical et de 21 % dans celui de l’audiovisuel. Les services en ligne de l’IA utilisent des œuvres protégées sans autorisation et sans rémunérer les auteurs qui sont pourtant à l’origine des œuvres. Par ailleurs, les programmes génératifs produisent des contenus qui viennent concurrencer les créations des auteurs qu’ils ont pillés. À long terme, cela engendrera un effet de substitution. Un phénomène que la Cisac dénonce constamment auprès des législateurs dans les pays du monde entier. Actuellement, il y a d'importantes négociations au niveau européen sur la mise en œuvre de l'acte sur l'intelligence artificielle que le monde entier regarde attentivement. Il est donc capital que l'Union européenne reste leader dans la protection des droits des créateurs humains. »Avec l’IA, les professionnels du doublage des films disparaîtrontL’étude alerte sur la disparition probable des métiers de traducteurs et d’adaptateurs qui travaillent dans le doublage et le sous-titrage des films avec l’effondrement de leurs revenus qui est estimé dans le rapport à 56%. Les scénaristes et les réalisateurs pourraient subir le même sort, quand les commandes passées par les groupes audiovisuels, seront amputées de 15% à 20% dans les prochaines années. Avec la généralisation des contenus générés par IA, les artistes humains risquent ainsi de se voir marginalisé au profit d’une domination des productions automatisées. Le grand public sera le premier à pâtir de cette disparition de la diversité culturelle, n’ayant bientôt plus d’autres choix que d’accéder à des contenus formatés et standardisés. Des œuvres artificielles par IA uniformisées, qui seront, sans surprise, voire sans saveur, est-on en droit de redouter.

12-05
03:07

L’expression «brain rot», élue mot de l’année par Oxford

L’Oxford University Press, qui édite un dictionnaire de référence de la langue anglaise utilisé dans l’ensemble du monde anglo-saxon, a désigné le terme « brain rot » comme étant le mot de l'année 2024. L'expression qui se traduit par « pourriture cérébrale » en français, qualifie les conséquences négatives sur la santé mentale des internautes d’une consommation à outrance des contenus de faible qualité sur les réseaux sociaux. Selon l'Oxford University Press, l’expression « brain rot » se définit comme la détérioration supposée de l'état mental ou intellectuel d'une personne qui abuse de contenus en ligne peu stimulants. Le terme ne recouvre évidemment pas une pathologie spécifique qui serait reconnue par les instances médicales. En revanche, l'utilisation massive de cette expression par les internautes eux-mêmes, dans leurs messages en ligne, invite à la réflexion.Entre 2023 et 2024, la fréquence d'utilisation du terme a augmenté de 230 % par rapport à l’année précédente, détaille dans une publication vidéo les réseaux sociaux de l'Université d'Oxford : « La pourriture cérébrale est définie comme la détérioration supposée de l’état mental ou intellectuel d’une personne, en particulier quand il s’agit de la surconsommation d’objets matériels. Mais aujourd’hui, le contenu en ligne peut être considéré comme quelque chose qui est susceptible d’entraîner une telle détérioration. Les experts d’Oxford University Press ont remarqué que cette pourriture mentale a pris une importance considérable cette année. Notamment quand le terme est utilisé pour exprimer des préoccupations concernant l’impact de la consultation excessive de contenus en ligne de mauvaise qualité, en particulier par les jeunes sur les médias sociaux. »Une expression qui ne date pas d'hierLa première utilisation du terme « brain rot » remonte à une époque où internet n’existait pas encore. En 1854, le philosophe américain Henry David Thoreau est le premier à employer l'expression pour critiquer la tendance de ses contemporains à dévaloriser les idées complexes au profit des idées simples. « Alors que l'Angleterre s'efforce de guérir la pourriture de la pomme de terre, personne ne s'efforcera-t-il de guérir la pourriture cérébrale », écrivait-il à l’époque. En 2024, l’expression s'est étendue à la sphère du numérique, notamment pour qualifier l’effet délétère qu’exerceraient les réseaux sociaux sur la santé mentale de la jeune génération.Un pourrissement mental révélateur des préoccupations actuellesL’université ajoute que le terme « brain rot » est utilisé à la fois pour désigner la cause et l’effet de ce pourrissement mental. Le professeur et psychologue Andrew Przybylski d’Oxford s’étonne, par ailleurs, que l’expression ait été adoptée massivement par les générations Z et Alpha. Selon l’expert, il s’agirait « d’un symptôme de l'époque dans laquelle nous vivons », mettant en évidence « une relation directe entre des taux plus élevés d’anxiété et de dépression et le temps passé en ligne sur les réseaux sociaux ». Une analyse qu’il convient peut-être de nuancer.Le terme de « pourriture cérébrale » est souvent employé par des jeunes internautes, qui sont effectivement les premiers consommateurs et prescripteurs des contenus de piètre qualité sur les réseaux sociaux. Mais ils l’utilisent aussi pour commenter, sur un ton argotique, une vidéo en ligne, que ce soit en bien ou en mal, quand elle ne correspond pas, a priori, à leur attente.

12-04
03:18

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