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Un monde de tech

Un monde de tech

Author: RFI

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Comment et pourquoi le progrès et l'innovation technologique modifient-ils notre quotidien ? Dominique Desaunay met l’accent sur les initiatives locales, donne la parole à ceux qui imaginent notre avenir, et propose une immersion au cœur même de la civilisation «numérique» mondiale.

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Poser une question au Dieu Apollon ou discuter avec un athlète grec de l'Antiquité, c'est désormais possible grâce à l'Intelligence artificielle. En France, le Château de Versailles a dévoilé cette innovation la semaine dernière : une IA conversationnelle, qui permet au visiteur de dialoguer avec une vingtaine de statues présentes dans les jardins du Château. Le dispositif a vu le jour grâce à un partenariat avec deux entreprises : le géant américain OpenAI et Ask Mona, start-up qui met l'intelligence artificielle au service de la culture.   Pour aller plus loin : Le château de Versailles, Ask Mona et OpenAI
Ce jeudi 26 juin, l’ONUDC, l'Agence des Nations unies chargée de la lutte contre la drogue et la criminalité, publie son rapport annuel sur les drogues dans le monde. Un monde de tech s'intéresse à l'utilisation des nouvelles technologies, notamment l'intelligence artificielle, par les narcotrafiquants. Ces nouvelles technologies permettent aux barons de la drogue de s'adapter aux nouvelles pratiques des consommateurs et d’échapper aux mesures de coercition utilisées par les forces de l’ordre. C’est une nouvelle habitude identifiée chez les consommateurs de drogue : ils sont de moins en moins nombreux à se rendre à un point de deal pour récupérer leurs marchandises. La multiplication des règlements de comptes rend la démarche de plus en plus dangereuse et les forces de l’ordre veillent au grain. Les nouvelles technologies apparaissent donc comme des alternatives intéressantes pour les barons de la drogue. La mise en relation entre dealers et consommateurs passe désormais par des plateformes en ligne et des messageries cryptées. Les vecteurs utilisés pour livrer la drogue sont aussi de plus en plus sophistiqués. Le plus connu, ces dernières années, est le drone. En décembre 2024, c’est un chien-robot que la police de Moscou a arrêté en pleine rue. Ce faux canidé transportait deux sachets contenant une poudre douteuse. Il faisait aussi la publicité d'une plateforme du dark web où acheteurs et dealers entrent en contact. Pour les trafiquants, utiliser les nouvelles technologies est donc un moyen de s’adapter aux nouvelles habitudes des consommateurs. Marie Jauffret-Roustide, sociologue et chercheuse à l’INSERM, y voit un autre intérêt : « Certains investissent les réseaux sociaux ou l’intelligence artificielle pour capter de nouveaux consommateurs. L’IA va pouvoir être utilisée pour améliorer les techniques de marketing en demandant, par exemple, à une intelligence : "rend les messages que je peux adresser à mes consommateurs plus attractifs." » L’intelligence artificielle est le dernier outil exploré par les narcotrafiquants pour faire prospérer leurs business. Pas plus tard qu'en début de semaine, trois trafiquants de drogue ont été condamnés par la justice française. Ils ont été reconnus coupables d'avoir piloté un réseau grâce à l'IA. Quantité à vendre, calcul du prix, choix du lieu, heure de la transaction : tout était déterminé par IA. Au total, ce sont 20 000 commandes qui ont été passées en un an et demi pour un chiffre d’affaires estimé à plus d'un million d'euros. Risque de détournement de l’IA L'utilisation de l'intelligence artificielle par des narcotrafiquants demeure pour le moment rare. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'inquiétudes pour l’avenir. En 2022, un article de la revue en ligne Nature Machine Intelligence, alerte : des scientifiques expliquent utiliser l'IA pour trouver de nouvelles formules de médicaments. Problème, ils constatent que leur modèle est aussi capable de générer des molécules toxiques, voire mortelles pour l'être humain. Ils s'inquiètent du risque de détournement de ces outils à des fins criminelles. Des narcotrafiquants pourraient, par exemple, utiliser l’IA pour produire de nouvelles drogues de synthèse, toujours plus addictives. Elles inondent aujourd'hui le marché de la drogue à l’échelle planétaire et échappent pour beaucoup à toute réglementation nationale ou internationale. C’est la force des narcotrafiquants : innover en permanence. En matière de nouvelles technologies, on l’a vu, les trouvailles ne manquent pas. Et cela rend d’autant plus difficile la traque de ces narcotrafiquants par les forces de police, explique Bertrand Monnet, professeur à l’EDHEC et spécialiste des économies criminelles : « Ce sont des techniques qu’ils utilisent pour essayer de garder le plus possible les forces de l’ordre à distance. Je ne pense pas que la maîtrise de ces technologies leur donne un coup d’avance, en revanche, ça leur permet de rester au niveau des forces de l’ordre quand ils les traquent », explique le professeur. Un constat qu’il dit vérifier dans certains pays, notamment d’Afrique, mais aussi d’Europe, où la lutte contre les narcotrafiquants souffre parfois d’un manque de moyen. À lire aussiDrogue: cinq clés pour comprendre un marché en mutation permanente
Et si l’arrivée de l’intelligence artificielle sur les moteurs de recherche mettait en difficulté les sites internet ? Aux États-Unis, c’est déjà un peu le cas. Certains sites internet disent avoir remarqué une baisse de trafic. Si on observe cette tendance, c’est en partie parce que l’intelligence artificielle semble changer notre façon de faire des recherches… Avant, quand on avait une question, un doute, un devoir à rendre, un sujet à creuser, on allait sur un moteur de recherche et on tapait notre question dans la petite barre. Le moteur de recherche, ensuite, nous donnait une liste de liens vers des sites internet qui pouvaient ou pas contenir la réponse à nos questions. Il fallait alors cliquer sur les liens qui nous semblaient pertinents et faire le tri dans les informations pour arriver à ce qu’on cherchait. Cela pouvait prendre quelques minutes et parfois beaucoup plus, selon l’étendue des recherches qu’on devait effectuer. Tout cela, c’est fini. Maintenant, avec l’intelligence artificielle, il y a ceux qui se tournent directement vers des programmes comme ChatGPT. On pose la question et l’IA nous répond directement. Et il y a aussi une autre option. Depuis un an, Google a introduit AI Overviews. Avec ça, quand on tape une question dans la barre du moteur de recherche. Au lieu d’avoir la traditionnelle liste de liens vers des sites, on a aussi, tout en haut de la page, une réponse résumée générée par intelligence artificielle.  Il ne donne pas de lien, mais directement la réponse… Si je pose la question, « Comment écouter RFI ? », j’ai d’abord une réponse intitulée « Aperçu IA », qui me dit que je peux aller sur le site internet, que je peux installer l’application, ou bien écouter sur les ondes ou via satellites. Et ce n’est qu’en dessous de cet encadré, que j’ai la traditionnelle liste de résultats avec le lien notamment vers le site de RFI.  Ce qu’il faut savoir, c’est que AI Overviews n’est, pour le moment, disponible qu’en anglais et principalement aux États-Unis. Il y a des tests qui sont faits ailleurs, notamment en Europe, mais cela n’a pas encore été généralisé. Comment ces options d’intelligence artificielle affectent-elles les sites internet ? Étant donné que les internautes ont directement les réponses à leurs questions grâce à l'IA, certains arrêtent là leur recherche. Plus besoin d’aller cliquer sur les liens pour aller sur des sites. Il faut savoir qu’une visite sur cinq, sur les principaux sites internet dans le monde, commence par un moteur de recherche. Pour Wikipédia, par exemple, la recherche génère 63% des visites globales sur le site. C’est énorme… Aux États-Unis, on commence donc déjà à voir les conséquences de l’IA. Selon le Wall Street Journal, la majorité des sites, que ce soit dans le secteur du tourisme, des finances, de la gastronomie, ont déjà enregistré une baisse de trafic.  Et de nombreux groupes de presse s’inquiètent de ce phénomène. Le New York Times a vu les visites provenant des moteurs de recherche baisser de 36% cette année. Moins 50% pour le Washington Post, moins 55% pour Business Insider qui a dû congédier 20% de son personnel à cause de cela. C’est toute une industrie qui pourrait être affectée, alors que les résultats fournis par l’IA ne sont pas toujours fiables… Oui, quand on a une réponse générée par IA sur les moteurs de recherche, on a toujours en toutes petites lettres : « Cette réponse peut contenir des erreurs ». Donc, pour le moment, il est clair qu’on ne peut pas se passer des traditionnelles méthodes de recherche. À lire aussiGoogle mise tout sur l'intelligence artificielle pour assurer son avenir
Dans les heures qui ont suivi les frappes israéliennes et américaines sur les sites nucléaires iraniens, des images satellites de Fordo, Natanz et Ispahan ont été publiées en ligne. Des clichés d’une grande précision, mis à la disposition du public alors que les services de renseignements occidentaux disposent d’images qui présenteraient encore plus de détails. En mars dernier, la France a lancé le satellite militaire, CSO-3. Les performances de la constellation CSO, pour Composante spatiale optique, sont tenues secrètes, mais on estime que la résolution du satellite est de l'ordre de 20 centimètres. Pour autant, certains utilisateurs font aussi de la reconnaissance et de l’identification avec des satellites civils plus petits, comme ceux de la constellation « Pléiade Neo » d'Airbus. Un expert du secteur, interrogé par RFI, explique que « le civil a rattrapé le militaire d'il y a 15 ans. Pléiade est une révolution, tout change en même temps, résolution, temps de visite, spectre couvert, par bien des aspects, on est proche des performances des satellites espions, mais il y a aussi beaucoup de choses qui restent classifiés dans le domaine » Les dernières évolutions de la constellation de satellites étaient présentées, il y a quelques jours, au salon du Bourget, près de Paris. « Pléiades Neo, c'est un satellite d'observation de la Terre. Par exemple, Google nous achète des images, donc la constellation sert pour des applications militaires, mais aussi des applications civiles telles que la cartographie, l'agriculture, la gestion des catastrophes naturelles. Pléiades Neo est capable de repasser sur la même zone tous les jours. Aujourd'hui, il y a deux satellites en orbite. On peut avoir deux passages de satellites sur la même journée, à peu près une heure d'intervalle. On a la possibilité d'avoir des images, avec 30 cm de résolution (...) on peut reconnaître le type d'avion ou le type de véhicule », précise Marion Theuzillot responsable marketing chez Airbus. Amélioration de la précision Les images peuvent également être retravaillées pour un rendu plus détaillé. Une pratique que les interprétateurs des services de renseignement n'apprécient pas forcément, préférant travailler sur des données brutes, mais ce traitement peut trouver des applications pour des usages civils. « Avec le reprocessing, on peut obtenir ce qu'on appelle un niveau HD15. C'est l'équivalent d'une image de quinze centimètres de résolution. Sauf qu'en fait, la résolution native est de 30 cm ». Au moment de la collecte des données, le satellite va faire des bandes de 14 kilomètres de large, indique Airbus. C’est ce que les experts appellent la « fauchée ». À chaque pixel à l’écran correspondra 30 cm dans la réalité. Une résolution qui ne cesse de s’améliorer : « Aujourd'hui, nos satellites les plus résolus en termes d’imagerie, c'est 30 cm. C'est bien évidemment Pléiades Neo. Et Pléiades Neo va accueillir, dans quelques années, un troisième membre avec de l'imagerie d'une classe 20 - 30 cm. Commercialement, c'est le plus qu'on sait faire. On sait aller au-delà pour des clients militaires, notamment européens, mais pour le public, c'est la limite qui nous est imposée », explique Caroline Vignal, responsable marketing produit chez Airbus Space System. Expérience 3D Airbus enrichie aussi son offre autour de l’imagerie satellite tridimensionnelle. « CO3D, pour constellation optique 3D a été dessinée par Airbus pour le Centre National d’Études Spatiales (CNES) et pour la Direction Générale de l’armement (DGA). Durant dix-huit mois, ces quatre satellites vont effectuer une mission de 3D mapping, ce qui permettra d’élaborer des cartes en trois dimensions. Cela permettra d’apporter à la fois aux forces armées et au CNES des cartes de très haute précision ». La 3D trouve en effet de nombreuses applications militaires, comme la planification des opérations, le ciblage ou la préparation des missions de bombardement. L'IA, outil indispensable Les images grand public peuvent être traitées par des algorithmes afin de trouver exactement ce que recherchent les experts du renseignement face à l’avalanche de données à traiter. La société Safran AI propose des solutions. Victor Mangin est expert en renseignement d’origine d’image (ROIM) chez Safran : « L’IA est de plus en plus un outil qui est indispensable dans la mesure où on assiste à une multiplication des capteurs. On a beaucoup d'images, et de vastes zones à surveiller. Pour un interprète photo, la journée ne dure que 24 h et donc à un moment, si on veut avoir le temps de tout voir, et d'aller chercher les informations utiles, on a besoin d'un outil qui nous aide à traiter tout ça ». Sur une image satellite, l’intelligence artificielle va être capable de détecter, et d'identifier, ce que les analystes appellent  « des objets d'intérêt militaire » : « On parle d'avions, de navires, de véhicules, des objets qui sont très présents sur ces images, mais qui peuvent être tout petits, quelques pixels, et donc on cherche à les repérer automatiquement. La base de données qui a permis d'entraîner ces algorithmes aujourd'hui est constituée de plus de 50 millions d'objets observables. Sur une image satellite brute, l'IA va être capable de trouver immédiatement ce qui nous intéresse ». À l’origine, cet algorithme de traitement a été mis au point par la société Preligens, qui a rejoint Safran en 2024. 
Aujourd’hui, nous partons en Chine, où une équipe d'archéologues et de généticiens dirigée par des chercheurs chinois a découvert la plus ancienne société matrilinéaire connue au monde, datant d'environ 4 500 ans. Cette communauté, située dans l'actuelle province du Shandong, a retracé sa descendance par la lignée maternelle sur au moins dix générations et 250 ans. Cela soutient la théorie selon laquelle les systèmes matrilinéaires sont antérieurs à l'apparition de la propriété privée et de la stratification sociale. C’est une découverte majeure pour comprendre nos origines sociales. À travers l’analyse de l’ADN de soixante individus enterrés dans l’est de la Chine, les chercheurs ont démontré que cette communauté néolithique transmettait l’identité familiale par la lignée maternelle, et ce, sur au moins dix générations. Ce qui rend cette découverte exceptionnelle, c’est qu’elle apporte, pour la première fois, une preuve génétique directe de l’existence d’un tel système. Cela confirme que des sociétés matrilinéaires ont bel et bien existé, et qu’elles pouvaient être stables et organisées sans hiérarchie marquée ni accumulation de richesses. Une donnée qui remet en question l’idée selon laquelle les structures patriarcales seraient naturelles ou universelles. En somme, cette étude ouvre une nouvelle fenêtre sur la diversité des modèles familiaux dans les sociétés anciennes, bien avant l’avènement des grandes civilisations patriarcales. Quelles sont les limites de cette découverte ? Cette découverte, aussi fascinante soit-elle, n’est en effet pas sans limites. Les chercheurs ont analysé les sépultures d’un seul site, dans la province du Shandong, sur une période relativement courte de 250 ans. Ce modèle matrilinéaire, aussi solide soit-il localement, ne peut pas être généralisé à toute la Chine néolithique. Autre limite, la génétique permet de retracer les liens familiaux, mais pas de reconstituer à elle seule l’organisation sociale complète. Être enterré avec sa lignée maternelle ne prouve pas nécessairement que les femmes détenaient le pouvoir ou l’héritage. Enfin, il n’y a pas de sources écrites pour cette époque. L’interprétation repose donc sur les données archéologiques et ADN, éclairantes mais partielles. En résumé, cette étude marque une avancée importante, mais elle reste une pièce du puzzle, à compléter avec d’autres recherches pour mieux comprendre la diversité des systèmes sociaux dans la Chine ancienne. Qu’est-ce que cela signifie globalement ? Quelles peuvent être les implications ? Cette découverte bouleverse certaines idées reçues sur l’évolution des sociétés humaines. Elle montre que les structures sociales ne sont pas figées ni universelles : il y a 4 500 ans, des communautés pouvaient très bien fonctionner en traçant leur lignée par les femmes, sans domination masculine, sans hiérarchie visible, et sans accumulation de richesses. Cela implique que le patriarcat n’est pas une fatalité historique. Ce n’est pas un point de départ « naturel », mais un modèle parmi d’autres, qui s’est imposé plus tard, probablement en lien avec la propriété, l’héritage et les inégalités. Sur le plan scientifique, cela encourage à repenser les modèles d’organisation sociale du passé : à chercher des preuves concrètes de structures alternatives, souvent oubliées ou mal documentées. Et à l’heure où les débats sur les rôles de genre, les systèmes familiaux ou l’héritage culturel refont surface, cette étude nous rappelle que l’histoire de l’humanité est plus diverse et plus souple qu’on ne le pense.
IA et feux de forêt

IA et feux de forêt

2025-06-1703:56

Peut-on vraiment lutter contre les méga-feux ? Ces dernières années, leur fréquence et leur ampleur s'accentuent. En grande partie lié au dérèglement climatique, pour les prévenir et tenter de les empêcher, des associations et des entreprises développent des nouvelles technologies, en utilisant l'intelligence artificielle. Au salon VivaTech, le rendez-vous annuel des nouvelles technologies qui se tient à Paris, se trouve un petit objet capable de détecter un feu de forêt avant même que la fumée soit visible.  Il est vert, de forme hexagonale, pas plus grand que la paume de la main. On l'accroche à un arbre, à environ 3m du sol, explique Rachel Dang, de la startup Dryad Networks qui le commercialise. « Il y a un panneau solaire, il collecte de l'énergie, la stocke dans le super-condensateur de l'appareil, et il y a ce petit trou qui reçoit la fumée, dont les données chimiques sont ensuite envoyées vers notre plateforme cloud ». C'est donc une sorte de nez électronique, qui détecte les gaz, notamment le monoxyde de carbone ou l'hydrogène. Les données sont transmises à la plateforme et une intelligence artificielle détermine avec précision le risque d'incendie. S'il y a bien départ de feu, l'alerte est envoyée. Et tout cela en un temps record : « Nous garantissons une détection en quinze minutes. En fait, notre solution détecte les incendies au tout début, au stade de la combustion lente ».  Avant même qu'il y ait des flammes, donc. L'objectif, c'est d'empêcher les méga-feux. Ceux qui frappent encore le Canada, ceux qui ont ravagé la Californie, la Grèce ou la France ces dernières années : « Nous avons des cas concrets en Europe et en Asie où des incendies ont été détectés et maîtrisés en quelques heures. Il faut aussi considérer que l'arrivée des secours prend du temps, surtout dans des endroits comme la Thaïlande ou les infrastructures sont limitées. Là-bas, ils éteignent le feu avec des appareils qui soufflent les feuilles et ils ont pu agir seulement grâce à la détection très précoce ».  Évidemment, tout cela a un coût. Chaque boîtier coûte cent euros, mais il en faut beaucoup pour couvrir toute une forêt. Un capteur peut surveiller une zone de la taille d'un terrain de football environ. Si cet objet marche, c'est en grande partie grâce à l'intelligence artificielle... Pendant trois ans, les ingénieurs ont préparé ces capteurs avec l'IA. Comment ? En leur faisant mémoriser des odeurs, des senteurs d'écorce ou de reste de plante qui brûlent. Le but, à la fin, c'est que le capteur soit capable de reconnaître, grâce à la mémoire des odeurs, un début de combustion. On parle donc d'une technique qui utilise des capteurs chimiques. Contre les méga-feux, d'autres types de solutions reposant sur l'IA ont vu le jour ces dernières années. Des drones, des caméras intelligentes ou des satellites par exemple. Prenons l'Australie, où des méga-feux ont détruit dix-neuf millions d'hectares entre juin 2019 et mars 2020. L'université d'Australie-Méridionale a développé Kanyini, un satellite miniature, en forme de cube, et qui intègre un système d'IA. Une fois en orbite, il analyse les images et détecte les feux avec rapidité et précision. Grâce à lui, on estime que les incendies pourraient être détectés jusqu'à 500 fois plus vite. Avec toutes ces nouvelles technologies, qui utilisent l'IA, l'espoir, c'est d'empêcher les départs de feu qui ravagent des territoires entiers, détruisent la biodiversité, et laissent derrière eux des bilans catastrophiques. D'après plusieurs études, entre mars 2023 et février 2024, les méga-feux ont causé l'émission de 8,6 milliards de tonnes de CO2, soit 15% des émissions de gaz à effet de serre des humains.  À lire aussiCanada: les feux de forêt se rapprochent de Vancouver, la ville menacée
Alors que l'intelligence artificielle générative est accusée par nombreux artistes de voler leur travail, certains d’entre eux réfléchissent à de nouvelles technologies qui pourraient les aider à créer leurs œuvres. C'est le cas de la jeune pousse britannique Moth Quantum qui s'est associée à l'artiste électro ILĀ pour concevoir le titre Recurse. Une musique résolument contemporaine qui combine l'IA générative et l'informatique quantique. La plupart des scientifiques prévoient que la mise au point d’ordinateurs quantiques fonctionnels bouleversera tous les secteurs des activités humaines : de la recherche scientifique, à l’économie, l'agriculture, la santé, l’environnement, en passant par le traitement des données dans les fermes de serveurs. Une informatique qui s’appuie sur des propriétés physiques étonnantes, car contre-intuitives, des particules subatomiques. Dans le monde de l’infiniment petit, les constituants ultimes de la matière se comportent bien différemment des objets macroscopiques du monde qui nous entoure. Par exemple, une particule se déplace à deux vitesses à la fois, se trouve à deux endroits en même temps, idem pour sa rotation en tourniquant d’un côté et de l’autre simultanément. Les atomes sont soumis aux mêmes lois, et notamment une, que les physiciens nomment la superposition d’état, quand ils observent que des corpuscules mélangent, en quelque sorte, leurs propriétés physiques, quelle que soit la distance qui les sépare. Les scientifiques envisageaient depuis longtemps de mettre à profit ce phénomène pour réaliser en une seule fois tous les calculs possibles d’un problème de math complexe. Des équations qui se révèlent, par ailleurs, d’une telle difficulté qu’elles demanderaient au plus puissant des supercalculateurs au monde des milliers d’années pour les résoudre. Coupler l’IA avec l’informatique quantique Alors que les grandes firmes de la tech cherchent à intégrer cette puissance quantique dans de futurs ordinateurs, certains artistes pensent qu'elle pourrait aussi les aider à créer de nouvelles œuvres. C’est le cas du collectif britannique Moth Quantum spécialisé dans la recherche artistique à l’aide des technologies qui s'est associé au musicien électro ILĀ pour générer un morceau de musique concrète et contemporaine. Le projet consistait à coupler un programme d’IA générative avec la puissance de calcul de l'informatique quantique. Le résultat de cette expérience est présenté comme un nouveau format sonore. C’est-à-dire la génération d’un flux musical en temps réel et en continu à la demande d’un internaute. Cette sorte de remix infini représentait une approche de la créativité radicalement différente qui serait uniquement centrée sur l'artiste. Une génération de musique qui contraste ainsi avec les plateformes IA actuellement disponibles sur le marché, accusées de piller les artistes pour créer de la musique au kilomètre. La pièce contemporaine autogénérée est disponible en écoute gratuite sur YouTube ainsi que sur d'autres plateformes, comme Spotify. Quand l’ordinateur quantique apprend à l’IA à composer. Cette musique aux sonorités étranges a peu de chance se retrouver en tête d’affiche à l’Eurovision. En revanche, elle a au moins le mérite de ne pas puiser son inspiration artificielle dans les millions œuvres précédemment créées par les humains. Cette nouvelle approche dans la création ne nécessite que très peu d’entraînement préalable de l’IA. Associé à l’ordinateur quantique, le programme est capable d’apprendre les règles d’une composition musicale à partir d’un corpus de données extrêmement limité. Par ailleurs, les orientations de cette création sont exclusivement pilotées par l'artiste et dans le cadre de cette expérience, c'était par ILĀ. Cette première mondiale qui agrège un ordinateur quantique et l’IA, a valeur de démonstration sur les possibilités infinies qu’offrirait bientôt dans le domaine artistique cette informatique ultime. Et en particulier de pouvoir générer de nouvelles compositions musicales qui nous relieront directement aux particules élémentaires du monde subatomique.
Meta travaille sur un programme de reconnaissance facial qui serait incorporé dans des lunettes intelligentes dès 2026. Dénommé « super sensing » soit super détection en français, ce dispositif aurait la capacité de scanner les visages des personnes à proximité et de les identifier par leur nom. Le tout évidemment à leur insu et sans leur consentement. Commercialisées depuis trois ans, les lunettes connectées développées par Meta permettent d’écouter de la musique, de répondre à des appels téléphoniques, mais aussi de prendre des photos et des vidéos en pressant un petit bouton fixé sur les montures. De minuscules capteurs, camouflés dans les branches des lunettes, permettent à leur propriétaire d’enregistrer discrètement ces images, souvent publiées sur Facebook ou Instagram sans avoir obtenu préalablement l’autorisation des personnes photographiées. Les lunettes offrent également à leurs porteurs une vision augmentée de leur environnement, leur permettant d’obtenir des informations sur un monument ou sur un tableau, par exemple, lors d’une visite dans un musée.Afficher le nom des passantsLa firme américaine, qui a déjà démontré que le respect de la vie privée n’était vraiment pas sa priorité, travaillerait sur de nouveaux lorgnons encore plus intrusifs. Les futures lunettes de Meta seront toujours équipées de caméras et de micros, mais cette fois, les images captées seront analysées par un programme de reconnaissance faciale. L’objectif de la firme est de fournir en temps réel des informations telles que le nom des passants anonymes que les porteurs de ces lunettes croisent dans la rue. Concrètement, le système d’IA puiserait ses éléments d’identification dans une base de données, ou plus probablement, directement sur les réseaux sociaux Facebook, Instagram ou WhatsApp, dont Meta est propriétaire.Big Brother vous regarde  Les individus scannés n’auraient aucun moyen de s’opposer à leur identification. D’autant plus que l’entreprise en a profité pour mettre à jour ses politiques de confidentialité aux États-Unis, afin que l’IA, intégrée déjà dans ses lunettes intelligentes actuelles, soit activée par défaut. Les détenteurs des binocles connectés de la firme ne peuvent ainsi plus refuser que Meta stocke leurs enregistrements vocaux et visuels, qui serviront à entraîner ses modèles d’intelligence artificielle.Pour l’instant, ces futures lunettes ne risquent pas d’être vendues sur le Vieux Continent, la législation européenne interdisant l’usage de la reconnaissance faciale dans l’espace public. Mais ces règlements pourraient bientôt évoluer du côté de Bruxelles qui a récemment autorisé Meta à récupérer les données de ses abonnés européens, à la condition que la firme obtienne leur consentement. En revanche, rien de tel aux États-Unis, où le gouvernement de Trump, en refusant toute forme de régulation dans le domaine de l'IA, encourage plutôt le développement de ces technologies intrusives.Des IA qui finiront peut-être par nous précipiter, à terme, dans un totalitarisme à la sauce technologique, tel que le décrivait l'auteur anglais Georges Orwell du roman 1984. Une société de surveillance généralisée dans laquelle « La guerre devient la paix. La Liberté, l'esclavage. L’ignorance, la force », comme se plaisent à le clamer aujourd'hui les autocrates « Big Brother », qui nous observent.
Alors que les cardinaux réunis en conclave votent pour désigner le successeur du pape François, le Vatican a déployé des technologies de pointe afin de garantir le secret absolu qui entoure chaque élection d’un nouveau souverain pontife. La chapelle Sixtine, dans laquelle se déroule le conclave, est devenue une véritable « forteresse numérique ». Mais avec les dernières évolutions technologiques, le Vatican a dû redoubler de vigilance pour maintenir le secret absolu qui entoure les discussions et les votes des cardinaux.Déjà utilisés lors des funérailles du pape François, le journal italien le Corriere della Sera, rappelle que la Garde suisse pontificale et le Corps de gendarmerie de l'État de la Cité du Vatican, disposent de bazookas « anti-drones ». Un arsenal prêt à neutraliser tout appareil tentant de violer l’espace aérien du Vatican. Le conclave qui est aussi ultra-protégé grâce à des dispositifs de brouillage électronique perturbant les fréquences et les communications de la téléphonie mobile dans toute la zone.Des brouilleurs de réseau dans la chapelle SixtineDepuis 2013, des appareils électroniques sont installés dans un «faux plancher » qui recouvre les dalles de la chapelle, pour bloquer tout signal radio émanant de l’édifice. Les équipes du Vatican ont également balayé la bâtisse et la maison d'hôtes dans laquelle séjournent les cardinaux à l'aide de scanners, afin de s'assurer qu'aucun microphone caché n'était en place. Elles ont été chargées de vérifier les prises, les lampes, les boiseries, les fenêtres… Leur mission est d'éliminer tout dispositif d’espionnage, et de traquer les nouveaux outils d’écoute sophistiqués, comme les lasers acoustiques qui sont capables de retransmettre des conversations à distance.Les personnels habilités à pénétrer dans la zone du conclave, comme les cuisiniers, les personnels d’entretien ou les agents de sécurité, passent systématiquement au détecteur de métaux à chacun de leurs déplacements. Les cardinaux sont soumis au même régime : interdiction formelle de conserver leur téléphone mobile, d’apporter un ordinateur, une montre connectée, ou même un vieux dictaphone « oublié » au fond d’une soutane. Par ailleurs, une cage de Faraday géante, couvrant la zone du conclave, les isole totalement des ondes électromagnétiques, comme celles que diffusent les radars.Des contremesures pour se protéger du regard indiscret des satellitesLes satellites espions en orbite sont désormais capables de prendre en vidéo les visages des personnes depuis l’espace. Des images en haute définition que l’intelligence artificielle peut parfaitement interpréter en analysant le mouvement des lèvres. C’est la raison pour laquelle des films de protection opaques ont été apposés sur toutes les fenêtres de la chapelle Sixtine. Et quand c’est secret, c’est secret, nous rappelle le Vatican ! Si un cardinal est pris en train de communiquer ou de discuter avec un individu extérieur, il encourt l’excommunication pour avoir trahi son serment de ne jamais rien divulguer sur l’élection du nouveau souverain pontife. Enfin, presque ! Car le pape François lui-même a enfreint cette règle en révélant, dans un livre l’an dernier, les tentatives ratées des cardinaux en 2005 désirant évincer Benoît XVI de l’élection papale.  À lire aussiConclave: première fumée noire au Vatican, où les cardinaux élisent le nouveau pape
Quelques mois après l'adoption en Australie de restrictions similaires, le Premier ministre néo-zélandais a proposé mardi 6 mai d'interdire l'accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans. Le texte de ce projet de loi prévoit des amendes jusqu'à environ un million d'euros pour les entreprises qui ne respecteraient pas les règles de cette future obligation. Le Premier ministre néo-zélandais Christopher Luxon a annoncé lors d’une conférence à la presse qu’un projet de loi visant à fixer un âge minimal pour se connecter sur les réseaux sociaux était en préparation. « Il s'agit de protéger nos enfants. Il s'agit de s'assurer que les entreprises de réseaux sociaux jouent leur rôle en assurant la sécurité de nos enfants », a martelé le Premier ministre. Il défendait ainsi un nouveau texte législatif qui a été rédigé par sa formation politique, le Parti national de Nouvelle-Zélande de centre droit.Les moins de 16 ans ne pourraient plus, si la loi est adoptée, accéder à leurs plateformes sociales préférées, c'est-à-dire principalement TikTok. Toutefois, la mesure a suscité de nombreuses critiques de la part des experts en cybersécurité qui estiment que les technologies pour contrôler l'âge des internautes sont encore inefficaces. Sans surprise, les grandes plateformes sociales condamnent, elles aussi, le texte. Elles estiment que cette loi obligerait les enfants et les jeunes adolescents à fréquenter de façon anonyme d’autres réseaux sociaux alternatifs. Des plateformes qualifiées de dangereuses qui ne vérifient que très peu l’âge de leurs abonnés ou rechignent à procéder à la modération de leurs contenus.La Nouvelle-Zélande s’inquiète du temps d’écrans des mineursPour être adoptée, cette loi devra bénéficier du soutien des deux autres partis de la coalition gouvernementale au pouvoir. Mais le Premier ministre peut aussi compter sur le soutien de la population néo-zélandaise qui s’inquiète de l'utilisation débridée des réseaux sociaux par leurs adolescents. Notamment, en ce qui concerne le temps qu’ils passent devant leurs écrans et le manque de modération de certaines plateformes sociales. En revanche, ne précise pas quelles seraient les plateformes concernées, ni quand cette proposition de loi serait présentée au Parlement du pays.Temps d'écrans des adolescents, une préoccupation mondiale Des lois similaires à la nouvelle Zélande ont déjà été tentées dans le monde, mais aucune n’a pour l’instant vraiment aboutie. Excepté peut-être en Australie ou encore en Chine. Les autorités de Pékin imposent depuis 2021 aux mineurs la présentation d’un document d'identité officiel prouvant leur âge pour accéder à Douyin, la version chinoise de TikTok, et limite fortement le temps de leur consultation sur la plateforme. Au Royaume-Uni, le projet de loi qui consistait à ordonner aux constructeurs de téléphone portable d’intégrer des dispositifs de protection pour les mineurs avant leur mise en vente est toujours en discussion.Même constat du côté de l’Espagne qui, malgré une loi interdisant les réseaux sociaux aux mineurs de moins de 16 ans, ne parvient pas à endiguer le phénomène de l’addiction aux écrans de ses jeunes internautes. Pourtant, depuis des mois, tant en Europe, qu’aux États-Unis, les pressions s'intensifient contre les grandes plateformes numériques afin de les contraindre à mettre en place des mécanismes pour protéger la santé mentale des adolescents. Seules les menaces de lourdes sanctions financières semblent pour l’instant fonctionner. Les régulateurs européens du numérique ont ainsi obtenu du chinois TikTok, après une amende de 500 millions d’euros, qu'il arrête de transférer les donnes de ses utilisateurs en Chine. L'UE demande aussi que la plateforme fasse un peu le ménage sur certains contenus vidéos particulièrement toxiques pour les jeunes européens.
En ce mois de mai, nous célébrons deux anniversaires marquants dans le domaine spatial de l’Union européenne. L’un concerne les 50 ans de l’Agence spatiale européenne (ESA) ; l’autre, dont le rapport avec l’espace est plus étonnant, célèbre les 200 ans du compositeur Johann Strauss fils. Sa valse « Le Beau Danube bleu » est devenue l’hymne officieux de l’exploration spatiale, après le film de Stanley Kubrick, 2001, l'Odyssée de l'espace. En véritable visionnaire du futur de la conquête spatiale, Stanley Kubrick, en 1967, avait employé la musique « Le Beau Danube bleu » pour faire danser en toute majesté des vaisseaux spatiaux et des stations orbitales en apesanteur, dans son film 2001, l’Odyssée de l’espace.Mais l’œuvre de Strauss qui est devenue ainsi l’hymne officieux de l’exploration spatiale, ne figure sur aucun des disques d’or embarqués à bord des sondes Voyager de la Nasa. Envoyées dans l’espace en 1977, ces sondes renferment des messages destinés à d’éventuels extraterrestres. Parmi eux notamment, 116 dessins, dont un représente une femme et un homme nus. Pour la petite histoire, cette image n’affiche pas les attributs sexuels de notre espèce, la Nasa ayant eu pour consigne de ne pas révéler ces détails anatomiques après des critiques concernant la nudité que l'on trouvait sur la plaque de la sonde Pioneer. Une précaution incompréhensible, sauf évidemment si des extraterrestres aux mœurs dissolues et libidineux récupéraient par inadvertance ces clichés compromettants. On n’est jamais trop prudent !27 titres musicaux dans les disques d’or des sondes VoyagerLe reste des informations gravées dans les disques d’or inaltérables des sondes contenait des audios comme des salutations prononcées dans 55 langues et différents sons de la nature terrestre. Vingt-sept titres musicaux qui étaient considérés comme les plus marquants en 1977, complétaient le répertoire sonore. Mais pas « Le Beau Danube bleu »... Et afin de « réparer » cet oubli fâcheux de la Nasa, ce 31 mai, l’Orchestre symphonique de Vienne et l’Agence spatiale européenne diffuseront le chef-d'œuvre de Strauss dans l'Univers profond sous la forme d'ondes électromagnétiques. Pour annoncer cette « mission » historique, une agence de création viennoise a conçu un spot promotionnel plein d’humour. Le clip entièrement fictif met en scène le directeur de la Nasa de l’époque qui avait oublié de fournir aux ingénieurs de l’agence spatiale américaine le disque de la célèbre valse. Il tentera en vain d'interrompre l’envol des sondes Voyager.Une valse diffusée par les installations de communication spatiale de l’ESA« Le Beau Danube bleu » sera interprété par l’Orchestre symphonique de Vienne en direct du Musée des Arts appliqués, le MAK. Le concert sera retransmis parallèlement sur YouTube et Instagram. L’œuvre sera numérisée une heure après la représentation pour être diffusée par les installations de communication spatiale de l’ESA, situées à Cebreros, en Espagne. Le signal se propageant à la vitesse de la lumière atteindra alors la sonde Voyager 1 lancé par la Nasa, environ 23 heures plus tard. Puis la valse entamera un long voyage intersidéral vers l’étoile Alpha du centaure.D’ici au 31 mai, les internautes sont invités à prendre connaissance des détails de la mission sur un site entièrement dédié. Les visiteurs pourront même « adopter » symboliquement l’une des 13 743 notes composant « Le Beau Danube bleu ». L’hymne officieux de la conquête spatiale deviendra ainsi notre ambassadeur auprès des éventuels extraterrestres mélomanes qui capteront ces ondes musicales. Une valse qui leur indiquera sans doute que la Terre est le berceau de l’Humanité, et que nous sommes peut-être prêts à ne plus passer toute notre vie dans un berceau… Sans pour autant de se sentir obligé de mettre le feu à nurserie.À lire aussiL'Europe se posera bientôt sur Mars avec le robot Rosalind Franklin
Les Roumains retournent aux urnes ce week-end, après l'annulation des élections présidentielles de novembre. Une décision qui a déclenché une vague de protestations et des troubles dans tout le pays. Le réseau TikTok a été mis en accusation par les instances européennes pour avoir permis la diffusion de vidéos influençant le vote des électeurs. La plateforme a donc décidé de déployer un nouveau « centre électoral » pour sécuriser la présidentielle du pays qui se déroule ces 4 et 18 mai. Au cœur de cette crise politique majeure qui a secoué le pays en novembre, nous trouvons des milliers d’influenceurs sur la plateforme TikTok qui participaient contre rémunération à des campagnes en ligne en faveur du candidat d’extrême droite. La plateforme européenne pour des élections démocratiques et le Forum d'experts (l’EFOR) ont alors accusé la Russie d'ingérence en révélant qu’un grand nombre de comptes créés par de soi-disant citoyens roumains étaient entièrement fictifs. La Commission européenne a décidé d’ouvrir une procédure formelle pour déterminer si le réseau social avait ou non protégé l’intégrité des élections roumaines. Bruxelles s’inquiète, par ailleurs, de la vente d’espaces publicitaires à caractère politique sur TikTok, rappelant que cette pratique commerciale est fortement encadrée dans les pays européens en période électorale et complètement interdite en Roumanie.Dans un climat électoral délétère, TikTok tente de faire amende honorableSous la menace des sanctions européennes, la maison mère chinoise de TikTok a été contrainte de mettre en place un nouveau « centre électoral ». Concrètement, le dispositif est piloté par un groupe « d’experts en cybersécurité » internationaux, roumains et de l’Union européenne (UE). Le système apparaît aussi sous la forme d’une application qui est accessible directement sur les mobiles des internautes les invitant à signaler au centre électoral tous les contenus qu’ils estimeraient litigieux. En mars dernier, l’ANCOM, qui est le régulateur des services numériques en Roumanie, a effectué un « test de résistance » de ce nouveau dispositif en présence des délégués de la Commission européenne et des autorités du pays. Cette mise à l’épreuve des systèmes de modération ne concernait pas seulement TikTok. Les sites de Meta comme Facebook ou Instagram et le réseau X d’Elon Musk participaient également à cette évaluation.TikTok a lancé une « campagne d’éducation aux médias » en ligneL’objectif de cette série de clips réalisée en collaboration avec la presse roumaine est de renforcer le sens critique des internautes sur les messages qu’ils reçoivent sur leurs réseaux sociaux. Des contenus qu’ils consultent quotidiennement en très grande majorité sur TikTok. « Je suis convaincu que nous sommes mieux préparés, estime le président par intérim de la Roumanie. Mais il ajoute aussi que de nouvelles « attaques informatiques hybrides menées par la Russie pour diviser la population » sont en forte augmentation à la veille de l’élection. Le premier tour de la présidentielle roumaine de ce dimanche aura donc valeur de test pour TikTok. Et pour la Commission européenne d’évaluer, si les dispositifs de cybersécurité mis en place par la plateforme sociale, auront été d’une quelconque efficacité.À lire aussiRevue de presse des Balkans: À la Une, la Roumanie rejoue sa présidentielle ce week-end
Un ancien haut responsable du programme secret sur les ovnis (objets volants non identifiés) du ministère américain de la Défense, affirme que les États-Unis ont mis en place de véritables « pièges à PAN » dont le sigle signifie « Phénomènes Anormaux Non Identifiés ». Ses révélations sur des objets potentiellement d’origine extraterrestre sont détaillées dans son dernier son livre, La traque secrète des ovnis par le Pentagone. Nous ne sommes pas seuls, mais ça, on s’en doutait peu depuis que David Vincent, incarné à l'écran par Roy Thinnes, combattait à chaque épisode des extraterrestres. Ces êtres étranges venus d'une autre planète ont pris forme humaine dans une très vieille série télé, datant du siècle dernier intitulée Les Envahisseurs. Derrières les élucubrations d’une science-fiction (SF) née au plus fort de la Guerre froide entre l’Union soviétique de l’époque et les États-Unis, de nouvelles révélations semblent confirmer que l’armée américaine s’intéresse depuis longtemps au sujet. Luis Elizondo, l'ancien haut responsable du programme secret sur les ovnis, affirme que le ministère américain de la Défense aurait employé des leurres « nucléaires » pour les piéger. Des dispositifs qui seraient capables de générer une « empreinte radioactive » aussi irrésistible pour des objets volants non identifiés, que l’herbe à chat pour nos matous.Ce type d’installation a été développé sur la base de témoignages relatant que plupart des évènements aériens mystérieux s’intéressaient aux activités nucléaires et, en particulier, aux silos des missiles balistiques américains. Luis Elizondo, prétend que ces pièges ont parfaitement fonctionné. Il récuse parfois les explications données par des esprits chagrins en ligne qui envisagent que des appareils ennemis déguisés en soucoupes volantes seraient peut-être venus espionner les installations militaires de son pays.Un programme gouvernemental secret dénommé « Héritage »Luis Elizondo dévoile aussi l’existence d’un programme gouvernemental, dénommé « Héritage » dont la mission est d’étudier des technologies extraterrestres récupérées par les Américains. La rétro-ingénierie complète de ces objets prétendument conçus par des intelligences non humaines serait à l’origine de la supériorité technologique que vantent, depuis des lustres, les États-Unis.Évidemment, aucune preuve formelle ne vient étayer toutes ces allégations. Mais Luis Elizondo milite pour que le gouvernement déclassifie ces informations, explique-t-il dans ses podcasts : « Nous organisons des réunions confidentielles avec certains membres du Congrès et de la Chambre ainsi que des discussions classifiées du côté du Sénat. Maintenant, quel est le but de ces réunions qui ne consistent pas simplement à s'asseoir et à échanger des idées dans le vague. Nous essayons, depuis trois ans, d’encourager les décideurs à plus de transparence et de vérité au sujet des PANs, dans l’objectif d’aider évidemment le gouvernement à mieux fonctionner ».Les PANs, un enjeu de transparence selon TrumpSelon Elizondo, qui se dit préoccupé avant tout par la sécurité nationale de son pays, les phénomènes PANs représentent aussi un enjeu politique pour le gouvernement Trump. L'ancien haut responsable du programme secret sur les ovnis reprend ainsi à bon compte les éléments de langage et le mot Vérité qui revient sans cesse dans les discours du locataire de la Maison Blanche.Toutefois, il convient de ne pas jeter tout de suite E.T. avec l’eau de sa baignoire en forme de soucoupe volante. Les phénomènes aériens non identifiés sont aujourd’hui étudiés de près par de nombreux scientifiques dans le monde. Ils utilisent désormais des programmes IA, des satellites, des radars et des caméras infrarouges, pour recueillir des données fiables sur ces évènements épisodiques et mystérieux.  En revanche, leurs recherches n’ont attribué jusqu’à présent aucune origine extraterrestre à ces phénomènes, n’en déplaise à la sphère complotiste. Leurs analyses récusent aussi les théories fumeuses sur une éventuelle Guerre des Mondes en préparation due à la présence d’extraterrestres parmi nous.Pas de petit homme vert belliqueux à l’horizon, comme semblait le croire le clone français de David Vincent qui se prénomme Marcel, dans cette parodie créée par les humoristes Les Inconnus en 1991. Une caricature de la série originelle des Envahisseurs qui met en scène un homme persuadé que des extraterrestres, aux accents étrangers, ont élu domicile en France. Le sketch qui pourfend le fantasme d’une vague migratoire submergeant l’Hexagone redevient d’actualité. Et on se demande vraiment pourquoi… À lire aussiAu Japon, la question des ovnis est prise très au sérieux par les parlementaires
Depuis mercredi 23 avril, les Français sont invités à répondre à un questionnaire en ligne pour détailler leurs usages de TikTok et les dérives de l’application qu'ils ont constatées. Cette consultation citoyenne, ouverte à tous jusqu'au 31 mai, doit dresser un état des lieux sur les usages et le temps d'écrans des Français abonnés à la plateforme chinoise, indiquent les députés de la Commission « TikTok » de l’Assemblée nationale. Environ 40% des jeunes français entre 16 et 25 ans fréquentent quotidiennement TikTok. Le réseau social est depuis longtemps accusé dans de nombreuses études d’accélérer les « dépendances comportementales » de ses abonnés. Un phénomène inquiétant que les spécialistes de la protection de l’enfance nomment l'effet « rabbit hole ». Ce « terrier de lapin » est un gouffre sans fond, dénoncent-ils, dans lequel la plupart des jeunes, en consultant toujours les mêmes sujets en ligne, s’enfoncent de plus en plus profondément, jusqu’à l’enfermement. L'objectif de la consultation citoyenne en ligne qui vient d’être lancée par l’Assemblée nationale permettrait de dresser « un état des lieux des dérives et des contenus violents qui circulent sur la plateforme », indiquent les députés.Des outils de modération inefficacesLes députés s’interrogent aussi sur les outils de vérification de l’âge mis en place par TikTok, qu’ils jugent largement inefficaces. Des dispositifs qui ne respectent quasi jamais la législation française fixant la majorité numérique à 15 ans pour s’inscrire sans autorisation parentale sur un réseau social. Pourtant, le Règlement européen sur les services numériques, DSA, contraint les plateformes sociales, de mettre en place un « niveau élevé » de respect de la vie privée, de sûreté et de sécurité pour les enfants.Mais force est de constater que les dispositifs déployés par TikTok qui permettraient de protéger les mineurs, laissent franchement à désirer. D’autant que le réseau social fait désormais l’objet d’une plainte collective qui a été déposée par onze familles françaises. Elles reprochent à la plateforme de n’avoir rien fait pour supprimer la diffusion de vidéos incitant au suicide, à l’automutilation et dont certaines seraient à l’origine des troubles alimentaires sévères constatés chez de nombreux adolescents.Les contenus toxiques contaminent tous les réseaux sociauxLes pédopsychiatres soupçonnent aussi que les réseaux sociaux, et pas simplement TikTok, influenceraient certains jeunes à la santé mentale fragile à commettre des actes de violences. Un lien de cause à effet qui serait toutefois difficile de démontrer et toujours contredit par les enquêtes de terrain, quand survient un événement tragique comme celui du lycée de Nantes.Concrètement, l’enquête en ligne de l’Assemblée vise principalement les contenus de la plateforme chinoise en invitant les participants à répondre à une série de questions. Par exemple, « Trouvez-vous difficile de ne pas utiliser TikTok ? », ou plus précisément « Avez-vous déjà vu des contenus choquants ou violents sur TikTok ? ». La commission doit publier ses conclusions au plus tard ce 12 septembre. Ensuite, elle est chargée de déterminer les mesures à prendre ou les éventuelles sanctions qui obligeront TikTok à réguler plus efficacement ses contenus qui détruisent la santé mentale des jeunes internautes.
Des chercheurs de l’Université de Berkeley en Californie ont mis au point un dispositif qui a permis à cinq personnes de voir une couleur totalement nouvelle pour l’œil humain. Cette teinte, jamais observée dans des conditions naturelles, a été dénommée « Olo » par ses découvreurs. Cette découverte doit tout à la recherche fondamentale sur les rétines humaines qui sont composées d’une membrane tapissant le fond de nos globes oculaires. Elles sont recouvertes de millions de cellules photosensibles réagissant à la lumière. Les plus nombreuses, qui se nomment les bâtonnets, sont spécialisées dans une réception lumineuse de basse intensité, permettant ainsi de voir le monde dans des nuances de gris.Les autres, dénommées les cônes dont il existe uniquement trois types, réagissent aux différentes fréquences du spectre lumineux. Nous trouvons ainsi des cônes sensibles au rouge, d’autres au bleu et des cellules dotées d’une appétence certaine pour le vert. L’interaction entre les cônes qui mélangent à qui mieux mieux deux couleurs primaires et une secondaire, permet ainsi de générer la quasi-totalité des autres teintes que nous observons dans notre environnement.Ce phénomène qui semble magique est depuis toujours expérimenté par les enfants lors des activités ludiques consacrées à la peinture, en maternelle et en grande section. Les signaux électrochimiques de cette combinaison des couleurs seront transmis par les cellules au centre de la vision du cerveau, qui les interprétera alors en millions de nuances colorés. En revanche, les personnes atteintes de daltonisme, c’est-à-dire de la déficience de la vision des couleurs due à l’absence d’un ou deux de ces cônes, vivront dans un monde monochrome et plutôt tristounet.Oz, un dispositif expérimental complexeC'est en voulant aider des personnes à retrouver le sens perdu des couleurs que les chercheurs de Berkeley sont parvenus à voir la nouvelle teinte « Olo ». Et pour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont manipulé le cône qui est sensible aux ondes correspondant au vert à l’aide d’un système expérimental complexe qu’ils ont dénommé Oz. Une référence directe, précisent-ils, aux lunettes vertes portées par le Magicien d’Oz. Des binocles colorés qui faussaient, par ailleurs, sa perception du monde, dans la Cité d’Émeraude.Concrètement, le dispositif des chercheurs qui est piloté par ordinateur, envoie des micro-impulsions laser ultra-localisées visant exclusivement les cônes sensibles au vert, mais sans jamais exciter les autres cellules. Les cinq scientifiques du laboratoire de Berkeley qui se sont portés volontaires, sont devenus ainsi les seuls au monde à avoir pu observer la nouvelle couleur « Olo ». Tous les participants la situent entre une teinte « de bleu et de vert, mais d'une saturation sans précédent ». Ils estiment, en revanche, manquer d’un vocabulaire adapté pour décrire ce qu’ils ont réellement vu.Augmenter artificiellement la perception des couleursLes chercheurs affirment que la teinte « Olo » ne résulte pas d’une hallucination visuelle. Ce que semblent confirmer leurs travaux qui ont été publiés dans la revue Science Advances. En revanche, « nous ne savions pas, si le cerveau était capable d’interpréter cette nouvelle couleur », indiquent-ils. Les chercheurs envisagent maintenant de développer un système pour reprogrammer les photorécepteurs de la rétine des personnes atteintes de daltonisme.Ils espèrent aussi pouvoir augmenter artificiellement la perception humaine assez limitée des couleurs, et bien au-delà de la lumière dite visible. Ils entrevoient ainsi la possibilité de percevoir les véritables teintes de l’infrarouge, des ondes wifi, ou encore des ultraviolets. Une vision surhumaine qui deviendrait, dans ce cas, infiniment supérieure à celle dont est prétendument doté Superman. Héros absolu, mais petit joueur, qui se contente de ne voir que les rayons X.
Selon les règles très strictes du Vatican, les 135 cardinaux électeurs se réuniront début mai entre les murs de la chapelle Sixtine afin d’élire le prochain souverain pontife. Et les pronostics sur le résultat de cette élection pastillent désormais les réseaux sociaux. Des prédictions qui sont principalement établies à l’aide des intelligences artificielles génératives. Lors du décès du chef de l’Église catholique, les cardinaux de moins de 80 ans se réunissent en conclave dans la chapelle Sixtine au Vatican. Ils prêtent alors un serment de confidentialité et, à la suite d’une messe d’ouverture, commencent à voter. Le scrutin se déroule à bulletin secret jusqu’à obtenir une majorité des deux tiers pour désigner le nouveau souverain pontife à raison de quatre sessions par jour. À chaque séance, les bulletins qui sont brûlés délivrent, par une cheminée visible depuis la place Saint-Pierre, une fumée noire si aucun pape n’a été élu ou blanche en cas d’élection définitive.Mais à moins de se déguiser en surmulot pour espionner les délibérations du conclave, rien ne fuitera sur la désignation du prochain pape. En revanche, les programmes d'intelligence artificielle (IA) comme ChatGPT disposent désormais de nombreuses données pour établir un pronostic en évaluant les chances de tel ou tel cardinal. La dernière version d’OpenAI s’est donc métamorphosée en oracle afin de calculer leur possibilité de l'emporter, en s'appuyant sur cinq critères précis. Notamment, la composition sociologique du collège électoral, la volonté d'une continuité ou d'une rupture du prochain pape qui serait ressenti par les fidèles, la gouvernance et la diplomatie dont il fera preuve. L'âge et la santé du futur capitaine du Saint-Siège rentre dans ces critères, ainsi que l'idéologie qui anime les candidats, qui devront négocier avec les différents courants internes de l’Église.Le prochain pape serait l'Italien Pietro Parolin, selon ChatGPT Le cardinal, qui est le secrétaire d'État actuel du Vatican, obtient ainsi une « probabilité de 28 % » de l’emporter. Particulièrement, avec l’appui d’une part importante des 53 Européens, surtout Italiens, désirant « ramener la papauté à la maison » pour assurer ainsi une transition en douceur de l’Église vers ses fondamentaux. Toutefois, Matteo Zuppi, l’archevêque de Bologne, lui passerait devant si les cardinaux décident d’adopter la ligne réformiste initiée par le pape François. Son challenger serait le Philippin Luis Antonio Tagle qui totalise un score de 24 %, étant soutenu par « la quasi-totalité des 23 cardinaux asiatiques, africains et latino-américains », envisage ChatGPT. Le Ghanéen Peter Turkson arrive en 5ᵉ position avec 12 % des intentions de votes. Mais l’IA lui a attribué le statut de « faiseur de roi » dans cette élection, plutôt que celui de favori. Évidemment, la façon dont vous rédigez votre prompt influencera terriblement les pronostics du programme.Les probabilités qu'un nom surprise soit vainqueur, restent élevées« Les conclaves de 1978 et 2013 nous le rappellent », argumente ChatGPT. Dans ce cas, le Français Jean-Marc Aveline aurait toutes ses chances. Notamment, « si les votes des cardinaux italiens, de l’Asie, de l’Amérique latine et ceux d’une partie de l’Afrique, se neutralisent », anticipe le logiciel. Bien sûr, le programme d’OpenAI, comme ceux de ses concurrents, est incapable de prédire l’avenir. Mais le résultat du conclave constituera, en revanche, une excellente évaluation des progrès dans le domaine des statistiques, dont seraient capables les IA génératives.À lire aussiLe pape François, le premier à avoir pris pleinement le virage du numérique
Des selfies en pagaille, des milliers de messages sur les réseaux sociaux et les immanquables publications d’images plus saugrenues les unes que les autres générées par les IA génératives. Le pape François s’est largement démarqué de ses prédécesseurs, en employant le numérique pour moderniser l’Église catholique. Le pape François a été, par exemple, le premier à avoir réellement investi le compte Twitter officiel du pape, lancé en 2012, aujourd’hui suivi par plus de 18 millions de personnes. Mais le virage numérique du souverain pontife débute concrètement en août 2013 quand il réalise un selfie en compagnie d’adolescents qui visitaient le Vatican.Le cliché fait alors le tour du monde sur les plateformes sociales en suscitant l’enthousiasme des internautes. Fort du succès de buzz phénoménal, le pape François, que l’on peut aisément classer parmi les premiers véritable geek siégeant au Vatican, a demandé aussitôt à ses équipes de communication de produire chaque mois de courtes vidéos en ligne. Les premiers clips seront diffusés sur YouTube, mais d’autres plateformes suivront. Ces vidéos dispensaient des messages qui avaient sa préférence, comme d’encourager les jeunes générations à adopter un mode de vie plus respectueux de l’environnement, l’un de ses thèmes de prédilection.Une conquête du numérique à double tranchantComme en témoigne l’avalanche des clichés humoristiques qui l’ont caricaturé à l’extrême, le grimant tour à tour en rappeur, en dinosaure ou en fan de bébé Yoda, le personnage des films et des séries de Star Wars. Côté intelligence artificielle (IA), bien avant l’avènement de ChatGPT, ce n’était guère mieux. Avec la multiplication de petits programmes non commandités par le Vatican qui pastillent la Toile. Notamment le logiciel créé en 2016 par IBM qui reprenait le personnage de fiction Pie XIII, imaginé par Paolo Sorrentino dans la série, plutôt sulfureuse, The Young Pope.La mission du programme AIMen, sur un site dédié qui n’existe plus aujourd’hui, était de répondre directement aux internautes de manière contextualisée par un verset de la Bible et de faire, au passage, la promotion de la série télévisée.Le pape François, l’une des premières victimes de l’IA générativeEn particulier lorsqu’une fausse photo de lui, entièrement généré par une intelligence artificielle dénommée Midjourney, le représentant revêtu d’une énorme doudoune, est devenue virale en 2023.Pourtant convaincu qu’Internet et le numérique sont des « cadeaux de Dieu », favorisant « les rencontres et la solidarité », il a mis en garde les internautes des dangers du cyberharcèlement sur les réseaux sociaux et de la « manipulation » des consciences, dont font preuve toutes les IA génératives. À voir aussiLe pape François et la voie de l'inculturation
Un chewing-gum réduisant fortement la présence des virus que nous ingérons par la bouche, notamment ceux de la grippe et de l’herpès, a été mis au point par une équipe de chercheurs américains et finlandais. Cette gomme à mastiquer renferme une protéine aux propriétés antivirales qui est extraite des haricots Lablab, originaires d’Afrique. Les maladies infectieuses d’origines virales, comme la grippe saisonnière, représentent depuis longtemps un fardeau sanitaire et des pertes économiques considérables pour tous les pays du monde, alerte régulièrement l’Organisation mondiale de la Santé. Mais il n’y a pas que la grippe ! Le virus de l’herpès, par exemple, avec sa transmission silencieuse, infecte environ 4 milliards de personnes de moins de 50 ans dans le monde. Cette maladie d’origine virale est, par ailleurs, incurable, rappelle l’OMS, en précisant que notre système immunitaire est incapable d’enrayer la multiplication du virus une fois qu’il est bien installé au cœur de nos cellules.Diminuer la charge virale des infectionsToutefois, il serait désormais possible de diminuer les charges virales avant qu’elles émigrent profondément dans notre organisme, annoncent des chercheurs américains de l’Université de Pennsylvanie et leurs collègues finlandais. Leur innovation consiste à mastiquer un chewing-gum intégrant une protéine spécifique capable neutraliser plusieurs virus, y compris ceux responsables de la grippe et de l’herpès. Ce « piège » à pathogènes, dénommé « FRIL », pour Flt3 Receptor Interacting Lectin, est extrait des fèves du Lablab. Une légumineuse originaire de l’Afrique subsaharienne, qui est aujourd’hui cultivée principalement comme plante d’ornement ou complément alimentaire pour le bétail.Le « Bubble Gum » antiviral entre en phase d’essai cliniqueLes chercheurs ont d’abord testé l’efficacité de ce chewing-gum, à l’aide de simulateurs de mastication, qui imitent le mouvement de la mâchoire humaine. Lors de ces essais in vitro, la gomme a démontré une réduction de plus de 95% de la charge virale dans le cas de la grippe, précisément les H1N1 et H3N2. Une réduction du même ordre pour les virus de l’herpès simplex de type 1 et 2 a été constatée.Fort de ces résultats, le « Bubble Gum » antiviral est désormais entré en phase d’essais cliniques. Toutefois, il convient de préciser que l'intention des chercheurs n’est pas de remplacer des médicaments ou l’absolue nécessité d'aller se faire vacciner. Leur démarche est de proposer une première barrière contre les 40 millions de virus que nous ingérons quotidiennement par la bouche. Un piège aux infections virales qui permettrait aux individus d’agir de façon préventive lors d’une épidémie, afin d’alléger la pression sur les hôpitaux en cas de pandémie.Leurs prochains travaux consisteront à vérifier l’efficacité de cette gomme antivirale contre les différentes souches de la grippe aviaire. Des recherches menées dans la crainte qu’une mutation de ces virus mortels, du moins pour les volatiles à plumes, modifient leur propagation dans un mode 100 % interhumain. L’adaptation des virus de la grippe aviaire à notre espèce provoquerait alors une catastrophe sanitaire de niveau mondial, préviennent les virologues et les biologistes. En déclenchant, sans aucun doute, l’une des pires pandémies que l’humanité n’ait jamais eu à affronter dans son histoire.
Chien, oiseau, lézard, poisson et même licorne... Le bestiaire des animaux robotiques s'est considérablement enrichi ces dernières années. Aujourd'hui, la ménagerie électro s'agrandit avec la naissance du projet Corleo. Mais à la différence des robots quadrupèdes existants, celui imaginé par les ingénieurs de Kawasaki prend la forme d'un cheval que vous pourrez chevaucher à la place des motos tout-terrain, annonce la firme japonaise. Depuis Spot, le toutou mécatronique développé en 2015 par l'entreprise américaine Boston Dynamics, aucun nouveau concept d'animaux robotisés n'était parvenu à créer une telle vague d'enthousiasme chez les internautes. C'est désormais chose faite avec le projet de véhicule personnel tout-terrain que les laboratoires de la firme japonaise Kawasaki a présenté. Ce cheval-robot futuriste serait capable de naviguer sur n'importe quel type de chemins escarpés, que ce soit en montagne ou sur des sentiers champêtres considérés comme impraticables. Cor/Leo – c'est son nom de code, aussi orthographié Corleo – se définit comme une machine tout-terrain que nous pourrions chevaucher en lieu et place d'une moto, précise l'entreprise nippone.Tagada, tagada, voilà CorleoLa vidéo de présentation de l'engin paraît tellement irréelle qu'elle semble avoir été générée par un programme d'intelligence artificielle (IA). Et c'est le cas. Cette séquence vidéo qui fait le buzz sur les réseaux sociaux a été réalisée en grande partie à l'aide d'images de synthèse. La marque de moto japonaise affirme toutefois s'être servie d'une maquette grandeur nature représentant l'engin, avant de l'animer, cavalier compris, dans un paysage authentique par le truchement de ses programmes IA.Effet « whaou » garanti, avec les images des déplacements en milieu naturel du jumeau numérique de la machine qui apparaissent à l'écran. Elle saute avec aisance des rochers ou encore galope ventre à terre dans des sous-bois. Le constructeur japonais annonce pourtant qu'il s'agit de la représentation fidèle des possibilités du véhicule quadrupède qu'elle a l'intention de développer.Chevaucher un robot en toute sécuritéSur le papier, la firme indique que son concept intègre une batterie de technologies extrêmement innovantes. L'engin assisterait entièrement son pilote à l'aide de capteurs capables de « voir » l'environnement. Des programmes d'analyses par IA corrigeraient instantanément les erreurs de conduite et veilleraient au confort et à la stabilité de son cavalier en toutes circonstances. Pour absorber les chocs et prévenir les chutes lors des sauts, les jambes arrière du robot peuvent, par exemple, se relever ou s'abaisser selon les dénivelés du terrain, afin de maintenir l'assiette du passager sur la selle.Des sabots en caoutchouc antidérapant assureraient une bonne adhérence pour éviter les glissades, y compris sur la glace ou la neige. Le conducteur, perdu dans la pampa, disposerait d'un tableau de bord tactile affichant de nombreuses données, notamment sa position GPS à l'aide d'une cartographie détaillée en projetant les indications du chemin à suivre sur le sol. Le robot cheval est propulsé par un moteur de 150 cm³ qui puise son énergie dans un réservoir d'hydrogène.Impossible de savoir si ce concept résolument futuriste existera un jour et sera finalement commercialisé en 2050, comme le prétend l'entreprise japonaise. D'ici là, comme le diraient les Dalton : « Tagada, tagada… » Il n'y aura peut-être plus personne pour l'acheter, vu son prix qui sera certainement exorbitant. Mais il n'est pas interdit de rêver.
À l'occasion de la journée mondiale du dauphin, le 14 avril, Google a présenté les avancées de son grand modèle de langage dénommé DolphinGemma. Développé en collaboration avec des chercheurs de l'Institut de technologie de Géorgie et l'ONG Wild Dolphin Project, ce programme d'IA a été entraîné pour comprendre « la structure des vocalisations des dauphins », ces mammifères marins que les chercheurs considèrent comme particulièrement intelligents. Avant de rejoindre les milieux aquatiques, l'ancêtre des dauphins vivait sur la terre ferme, il y a plus de 50 millions d'années. À cette époque, il ressemblait à une petite antilope omnivore de la taille d'un raton laveur, selon la littérature scientifique. La fréquentation des dinosaures carnassiers a certainement convaincu notre mammifère terrestre d'apprendre à nager pour échapper à leur appétit féroce.Des dizaines de millions d'années plus tard, il a perdu ses petites « papattes » qui se sont atrophiées au profit de nageoires plus pratiques pour aller barboter dans les océans. Son corps fuselé, sa peau lisse et autant de caractéristiques physiques qualifiées d'« hydrodynamiques » lui permettent, à l'occasion, de pulvériser tous les records olympiques de natation, notamment quand il se déguise en Léon Marchand.Mais ces mammifères marins hautement intelligents, sociaux et même dotés d'un sens certain de l'humour, sont capables de dialoguer entre eux dans une langue qui est d'une très haute complexité, constatent les chercheurs.Une IA pour craquer le code de leur langageLes scientifiques peinent à décrypter le langage des dauphins qui est composé d'une série de clics, de sifflements et de pulsations dans l'eau. Depuis une quarantaine d'années, le groupe de recherche de l'ONG Wild Dolphin Project s'efforce de comprendre les vocalisations des dauphins tachetés de l'Atlantique. Les chercheurs ont identifié, par exemple, des « sifflements signatures » que les dauphins utilisent pour s'appeler individuellement, ou encore des sons caractéristiques qu'ils diffusent en cas de danger.Mais les scientifiques sont toujours incapables de reconnaître les mots ou la grammaire sous-jacente qui structure leur langage. C'est la raison pour laquelle les laboratoires de recherche de Google ont mis à la disposition des scientifiques un modèle d'intelligence artificielle dénommé DolphinGemma. « Mais de quoi discutent-ils entre eux ? », s'interroge Denise Herzing, la fondatrice et directrice de recherche du Wild Dolphin Project dans une série de vidéos consacrée au sujet, sur le blog officiel de Google :« Les dauphins peuvent se reconnaître dans des miroirs. Ils utilisent aussi des outils, donc ils sont intelligents. Mais on ignore s'ils utilisent des mots dans leur langage. C'est la dernière frontière pour les comprendre. Et alimenter un modèle d'intelligence artificielle (IA) comme DolphinGemma, avec les sons qu'émettent les dauphins, nous donnera un très bon aperçu des schémas et des subtilités de leur langue que les humains, aujourd'hui, ne peuvent pas discerner. L'objectif ultime de cette IA est de permettre aux humains, un jour peut-être, de dialoguer directement avec les dauphins, quand le programme aura réussi à craquer le code de leur langage. »Un ordinateur sous-marin pour engager la conversationLes chercheurs ont mis au point un ordinateur sous-marin conçu pour créer un vocabulaire commun avec les dauphins. L'appareil dénommé Chat, qui est en fait un sigle signifiant en français « télémétrie d'augmentation de l'audition des cétacés », génère des sifflements synthétiques pour diffuser, auprès des dauphins, des informations qu'ils apprécieraient. Par exemple, « viens manger des poissons, j'ai repéré des poulpes ou des sargasses », ces champs d'algues brunes qui hébergent des mollusques, dont ils raffolent.Évidemment, ce langage est rudimentaire et il n'est pas encore question de disserter de philosophie avec des dauphins. Ni, par ailleurs, de recueillir leurs conseils avisés pour remédier à l'état pitoyable des océans que ces ignares d'humains, qui ne comprennent rien au langage des cétacés, ont eux-mêmes provoqué. Et ce n'est pas faute de nous avoir prévenus ! Comme le rappelle le titre du générique du film H2G2, Le Guide du Voyageur Galactique, interprété par des dauphins qui ont décidé de quitter cette planète bleue empoisonnée par nos plastiques, en chantonnant : « Salut et merci bien pour le poisson. »
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