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🎙Po Na Biso

Author: Groupe d'Ă©tude sur le Congo (GEC) et Ebuteli

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Description

Chaque vendredi, le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et Ebuteli vous proposent « Po Na Biso (anciennement Po Na GEC) ». Il s’agit d’une capsule audio en format court (4 minutes maximum) qui résume, explique et donne le point de vue du GEC et d'Ebuteli sur les questions d’actualité en République démocratique du Congo.
Présenté tour à tour par les membres du GEC et d'Ebuteli à la manière d’un message vocal de WhatsApp, sans artifice ni habillage, ce podcast se veut proche de ses auditeurs à qui il apporte des éclairages succincts sur les enjeux sociaux, politiques, économiques et sécuritaires en RD Congo.
Vous pouvez écouter « Po Na Biso » sous forme de podcast disponible sur Spotify, Deezer, Soundcloud, Apple Podcasts ou sur votre application d’écoute préférée, voire via vos enceintes et autres assistants vocaux intelligents. 
Il est surtout possible de recevoir l’audio de « Po Na Biso » directement sur WhatsApp si vous vous êtes inscrit sur le fil WhatsApp du GEC et d'Ebuteli. Sinon, il suffit d’envoyer  « GEC » ou « Ebuteli » via WhatsApp au +243 894 110 542.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
159 Episodes
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Le 7 avril, la Direction générale de la dette publique (DGDP) a révélé que la dette publique de la République démocratique du Congo (RDC) a triplé en l’espace de cinq ans pour franchir désormais le cap des 10 milliards de dollars américains. Cette annonce a suscité de nombreuses inquiétudes concernant les risques potentiels de surendettement ainsi que les implications théoriques de cette dette. Cependant, au-delà des débats sur les chiffres, les questions fondamentales demeurent sur l’utilisation des fonds empruntés et leurs impacts sur les générations futures.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
On aurait pu croire à un poisson d’avril, pourtant c’est la réalité. Le 1er avril, le président de la République, Félix Tshisekedi a nommé Judith Suminwa Tuluka Première ministre. Elle est la toute première femme à occuper ce poste en RDC. Quels sont alors les défis qui attendent la nouvelle cheffe du gouvernement ? Parviendra-t-elle à surmonter le sexisme qui persiste dans l’opinion congolaise  ? Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le 21 mars, à l'issue d'une réunion entre les ministres des Affaires étrangères du Rwanda et de la République démocratique du Congo, sous la médiation de leur homologue angolais, les trois pays ont publié une déclaration qui, pour la première fois peut-être depuis le début de la crise du M23 en novembre 2021, laissait entrevoir des progrès. Bien que des désaccords soient encore apparents, le gouvernement congolais s'est engagé à proposer un plan de neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), après quoi le gouvernement rwandais «reverra les mesures et le dispositif pris pour assurer sa défense et sa sécurité ». Serait-ce le début d'une sortie de l'impasse actuelle ?Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le 14 mars dernier,30 personnes environ ont été enlevées à Ango dans le Bas-Uélé au Nord de la RDC, 35 maisons incendiées et des biens des civils pillés. Ce mode opératoire  ressemble beaucoup à celui que  l’Armée de résistance du seigneur (LRA, Lord’s Resistance Army) a employé dans cette région pendant près de 15 ans. Pourtant, cette rébellion ougandaise a fait l’objet d’un programme de désarmement, qui s’est achevé en septembre 2023 en République centrafricaine (RCA).Quels sont les groupes armés qui continuent à alimenter les violences dans la région ? Quelles sont leurs motivations ?Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
À l'issue de l'examen des contentieux des législatives de 2023, la Cour constitutionnelle a dévoilé mardi les résultats définitifs des élections législatives, établissant ainsi la nouvelle composition quasi-définitive de l'Assemblée nationale. Cette annonce vient consolider la domination de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti présidentiel, sur l'hémicycle. Une évolution prévisible et planifiée dès l’inversement des rapports de force au sommet de l’État fin 2020.Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Est-ce une défaite anecdotique ? Ou un tournant dans la crise du M23 ? La diplomatie rwandaise a en tout cas enregistré un revers le mardi 5 mars lorsque le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a officiellement soutenu le déploiement de la SAMIDRC, la mission de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) dans l’est du Congo, malgré les virulentes protestations du ministre rwandais des Affaires étrangères deux jours plus tôt. Pourquoi le gouvernement rwandais s’inquiète-t-il autant de cette mission ?Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le 28 février, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a révélé être informée de cas de corruption impliquant certains prétendants candidats sénateurs, gouverneurs et vice-gouverneurs de provinces. Ces derniers auraient corrompu ou se seraient vus demander par des députés provinciaux, agissant en tant que grands électeurs, de payer des sommes d’argent considérables en échange de leurs suffrages. Cette annonce vient confirmer les craintes de plusieurs  observateurs qui redoutent que ces élections soient, comme en 2019, marquées par la corruption. Peut-on éviter ou empêcher un tel scénario ?Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le jeudi 22 février, lors d’une conférence de presse à Kinshasa, le président Félix Tshisekedi a confirmé qu’il participerait à une nouvelle médiation entre lui et son homologue rwandais, sous l’égide du président angolais Joao Lourenço, à Luanda, à partir du 27 février.Cette affirmation fait suite au mini-sommet extraordinaire sur la sécurité dans l’est de la République démocratique du Congo, en marge du 37e sommet des chefs d’État de l’Union africaine tenu les 17 et 18 février à Addis-Abeba, en Ethiopie. Cette réunion, déjà convoquée par le président angolais, médiateur de l’UA dans cette crise, visait à relancer le dialogue entre la RDC et le Rwanda en vue de parvenir à la cessation des hostilités dans l’est de la RDC. Pourquoi a-t-il échoué ?Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Augustin Kabuya, secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a rappelé le 15 février, sa mission en tant qu’informateur nommé par le président de la République Félix Tshisekedi. Pourquoi cette étape est nécessaire avant la formation du gouvernement et quels en sont les enjeux ?Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
« À la moindre escarmouche, (...) je vais réunir les deux chambres en congrès comme me le recommande la Constitution. Je vais demander l'autorisation de déclarer la guerre au Rwanda. Et je pèse mes mots », déclarait le président Félix Tshisekedi le 18 décembre 2023 à la veille du scrutin controversé à l'issue duquel il a été proclamé vainqueur. Depuis, sur le terrain, la situation s’est encore détériorée, avec des tirs d'artillerie qui ont touché la ville de  Goma.  Le chiffre record d’un million de personnes déplacées internes fuyant les combats au Nord-Kivu a été atteint.Face à cette recrudescence, le chef de l’État pourrait-il mettre ses menaces à exécution ? Ou, au contraire, accepter des discussions ?Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le lundi 29 janvier, l’Assemblée nationale de la RDC a procédé à l’installation du bureau d'âge pour débuter la nouvelle législature à la suite des élections de fin 2023. Comment cette nouvelle législature se dessine-t-elle ?Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
« Ce quinquennat aura pour objectif […] d’assurer avec plus d’efficacité la sécurité de nos populations, de notre territoire ainsi que la préservation de nos intérêts au moyen de la restructuration de notre appareil de sécurité et de défense. Et par la poursuite du renforcement de la diplomatie. » Voilà les quelques phrases que le président Félix  Tshisekedi a consacrées au chapitre sécuritaire de son discours d’investiture le  20 janvier 2024. En 2019, il semblait considérer que le problème sécuritaire était essentiellement interne avec les groupes armés qu’il fallait éradiquer. Aujourd'hui, il insiste sur l’éradication d’une menace extérieure contre les populations, le territoire congolais et les intérêts congolais.  Comment expliquer cette évolution du discours sécuritaire ? Bonjour et bienvenue dans ce troisième épisode de la saison 4 de Po Na GEC, la capsule audio du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et d’Ebuteli, institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence, qui tente d’éclairer l’actualité de la RDC. Je suis Reagan Miviri, chercheur à Ebuteli. Nous sommes le vendredi 26 janvier 2024.Le 20 janvier, le président Tshisekedi a prêté serment pour un second et dernier mandat.   Lors de son discours, son analyse et son approche sur la question sécuritaire ont évolué. En 2019,  Tshisekedi avait présenté les huit priorités de son mandat avec la sécurité en tête. Il s'était engagé à « la pacification de tout le territoire national en accélérant la lutte contre l’éradication des groupes armés qui sévissent et sèment la désolation auprès de nos populations» ». Cet engagement n’a pas été  tenu. Depuis la résurgence du mouvement du 23 Mars (M23), les trois dernières années du quinquennat ont plutôt  été caractérisées par la remobilisation des groupes armés. Certains combattent désormais aux côtés des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) contre le M23 soutenu par le Rwanda. Pendant la campagne électorale dont les questions sécuritaires étaient au centre, le président  a justifié l’implication des certains groupes armés aux côtés des FARDC. Il a présenté ces Wazalendo  comme des patriotes qui protègent l'intégrité nationale contre  « l’agression rwandaise ». Ils peuvent désormais se prévaloir du statut de réservistes grâce à une loi votée en 2023. Lorsqu’il est arrivé à la présidence, Tshisekedi pensait pouvoir s'appuyer sur la Mission des Nations unies pour la stabilisation du Congo (Monusco) et les voisins pour résoudre la problématique des groupes armés. Il avait même proposé l'idée d'un état major régional en 2019. Il a décidé d'entrer dans la communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), et a même voulu et obtenu son intervention militaire en RDC. Depuis, il a mis fin au mandat de sa force militaire et maintenant, il veut le départ de la Monusco. Il veut s'appuyer sur les groupes armés contre le M23, soutenu par le Rwanda qu'il n'hésite plus à présenter comme l’ennemi qu’il faut mettre en échec.La résurgence du M23 a été un point de rupture et a beaucoup influencé le changement radical du discours de Kinshasa. Le président aurait sous-estimé les rivalités régionales et n'aurait pas anticipé le soutien de Kigali au M23.  L’autre raison serait le fait que l'EAC (et dans une moindre mesure la Monusco) ont voulu l'inciter à négocier, une approche très impopulaire en RDC.  Le président a choisi de radicaliser son discours : il n'était pas question de négocier. Lire la suite sur www.ebuteli.orgHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Après une année de déploiement, les forces de la Communauté  de l’Afrique de l’Est (EAC) ont quitté le territoire congolais suite au non renouvellement de leur mandat par le gouvernement congolais. Ce dernier reprochait à ces forces de n’être pas assez offensives contre  le Mouvement du 23 mars (M23). Le président congolais, Félix Tshisekedi, les a même accusés de cohabiter avec les rebelles du M23.C’est pour remplacer ces forces que Kinshasa a négocié le déploiement de la force de la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) dont le premier contingent est arrivé à Goma le 27 décembre 2023. Cette force s’ajoute aux  sociétés militaires privées et aux groupes armés locaux communément appelés Wazalendo (traduisez en français patriote) qui sont en appui aux Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC).Le remplacement de la force de l’EAC par celle de la SADC va-t-il mettre fin à la crise sécuritaire liée à l’activisme du M23 ? Bonjour et bienvenue dans ce deuxième  épisode de la saison 4 de Po Na GEC, la capsule audio du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) et d’Ebuteli, institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence, qui tente d’éclairer l’actualité de la RDC. Je suis Agenonga Chober, chercheur principal pour les Uélé au sein du pilier violence d’Ebuteli. Nous sommes le vendredi 19 janvier 2024.Début décembre 2023, les contingents de la force régionale de l’EAC se sont retirés. Ils devraient être remplacés par la mission  de la SADC en RDC – (SAMIDRC) – qui, à terme, devrait être composée de contingents sud-africain, malawite et tanzanien.Pour l’instant, seule l’Afrique du Sud a déployé un contingent de 200 militaires environ, un déploiement qui ne fait pourtant pas consensus dans ce pays.  À ce contingent, d’autres pourraient s’ajouter d’ici fin janvier. Ayant un mandat offensif, selon les autorités militaires du Nord-Kivu, la force de la SADC est appelée à combattre les rebelles du M23 comme souhaité par le gouvernement de Kinshasa qui a exclu toute négociation avec le M23. La SAMIDRC réussira-t-elle à démanteler le M23 et à restaurer la paix à l’est de la RDC  ? En 2013, c’est avec l’appui de la SADC à travers la brigade d’intervention de la Monusco que le M23 fut maîtrisé. Mais la donne  a changé .Pour l’instant, la force de la SADC ne bénéficie ni du mandat du Conseil de sécurité des Nations Unies, ni de ses moyens.Lire la suite sur www.ebuteli.orgHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Ce premier épisode de Po Na GEC de 2024 est une bonne occasion de commenter les élections qui viennent de se dérouler. Quelle a été leur crédibilité et quels en ont été les principaux résultats ?C'est le début de la quatrième saison de Po Na GEC, capsule audio du Groupe d'étude sur le Congo (GEC) et d'Ebuteli, institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence, qui tente chaque semaine d'éclairer un sujet d'actualité en RDC. Je suis Jason Stearns, directeur du GEC. Nous sommes le vendredi 12 janvier 2024.Il y a eu aussi des aspects positifs de ce processus électoral : il n'y a pas eu de coupure d'Internet, comme lors des élections précédentes, et les candidats de tous bords ont pu se déplacer et tenir des meetings relativement librement pendant la campagne électorale proprement dite – mais beaucoup moins pendant la période qui l'a précédée. La commission électorale nationale indépendante (Ceni) a publié les résultats des élections présidentielles sur son site web jusqu'au niveau des bureaux de vote, ce qui n'avait pas été fait lors des dernières élections, et elle a retransmis des mises à jours régulières des décomptes des voix sur un écran géant pour l'élection présidentielle dans son centre Bosolo à Kinshasa.  Cependant, ces élections ont aussi exposé de nombreuses lacunes logistiques. Elles ont en outre été entachées d'irrégularités et des graves allégations de fraude, de bourrage d’urne en particulier dans certaines parties du pays. La Ceni n'a pas déployé à temps les matériels sensibles y compris les machines à voter et les PV dans chacun des 75 000 bureaux de vote, ce qui a entraîné la confusion et le désordre dans certains endroits. La plus grande mission d'observation des élections, envoyée par l'Église catholique et l'Église du Christ au Congo, a rapporté que dans 551 bureaux de vote (6 % des bureaux observés), des bagarres ont éclaté, souvent parce que les électeurs étaient fatigués d'avoir attendu pendant des heures ou parce qu'ils ne trouvaient pas leurs noms sur les listes électorales. Dans 3 % des cas, des bourrages d'urnes ou des achats de voix ont été observés, et dans environ un quart des endroits, les dispositifs électroniques de vote, anciennes machines à voter, sont tombées en panne. SYMOCEL, une mission d'observation, a rapporté que 58 % des bureaux de vote ont ouvert tardivement et 13% n'ont simplement pas ouvert du tout. En fin de compte, cette confusion a probablement contribué à une faible participation : seuls 43 % des électeurs inscrits ont pu voter, le taux le plus bas jamais atteint. Lire la suite sur www.ebuteli.orgHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Si les élections ont effectivement eu lieu le 20 décembre malgré les incertitudes, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et la classe politique congolaise ont manqué une occasion cruciale de renforcer la confiance des citoyens dans le processus électoral. Après trois scrutins controversés, ces élections, les premières depuis la passation pacifique du pouvoir de 2019, devaient symboliser un progrès démocratique majeur pour les Congolais. Cependant, elles ont été entachées par de nombreuses irrégularités, soulevant des doutes quant à leur intégrité. Quelles leçons en tirer?Bonjour et bienvenue dans ce 50e et dernier épisode de la saison 3 de Po Na GEC, la capsule audio du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York et d’Ebuteli, qui cherche à éclairer l’actualité de la RDC. Je suis Jacques Mukena, chercheur principal en gouvernance à Ebuteli. Nous sommes le vendredi 22 décembre 2023.Le 20 décembre, dès l’aube, les électeurs ont afflué en masse dans les centres de vote à travers le pays, déterminés à exercer leur droit de vote malgré les incertitudes persistantes, jusqu’à la veille, sur un éventuel report du scrutin. La Ceni, présidée par Denis Kadima, a ignoré les appels à un audit indépendant du fichier électoral, une démarche qui aurait pu renforcer la confiance dans le processus. De même, la Ceni n’a pas suffisamment pris en compte les enjeux logistiques, refusant de reporter, même brièvement, les élections pour permettre une meilleure préparation et un déploiement adéquat du matériel de vote. Cette décision rigide de s’en tenir strictement à son calendrier a entraîné une série de complications inattendues pour les électeurs : les retards dans l’ouverture des bureaux de votes, absence d’équipements dans les bureaux de votes ou, dans d’autres cas, présence du personnel de la Ceni mais sans matériel nécessaire, des dispositifs de vote dysfonctionnels et des listes électorales incomplètes. Bien consciente des défis logistiques, la Ceni a maintenu la date des élections, tout en précisant que le déploiement du matériel se poursuivrait même le jour du vote. Normalement dans une logique dictée par la crédibilité du processus, ces contraintes auraient objectivement justifié un report des élections, mais, malgré la brèche ouverte de certains candidats à la présidentielle concernant les irrégularités du processus électoral en cours,  la date du 20 décembre a été maintenue. Cette décision reflète un choix assumé de privilégier le respect du calendrier électoral établi, quitte à négliger les aspects qualitatifs et les exigences de fiabilité du processus électoral.Après le scrutin, une série de déclarations politiques, à la fois prévisibles et familières, a été entendue. Dès la nuit du 20 décembre, cinq candidats présidentiels, dont Martin Fayulu et Denis Mukwege, ont appelé à la réorganisation des élections. De son côté, Moïse Katumbi appelle à une mobilisation générale en cas de proclamation d’un autre vainqueur que lui. Le Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila, bien qu’ayant boycotté le scrutin, accuse le président sortant Tshisekedi d’être responsable des irrégularités et appelle à la mobilisation populaire. Pendant ce temps, le gouvernement se félicite du respect des délais constitutionnels, minimisant les irrégularités observées comme faisant partie intégrante de tout processus électoral.Mais qu’en est-il du peuple au milieu de ces controverses politiques ? En dépit des imperfections et des retards, une grande partie des électeurs a montré un engagement remarquable, certains restant dans les files d’attente jusqu’à tard dans la nuit, voire jusqu’au lendemain, pour exercer leur droit de vote. Ceci souligne non seulement leur désir de participer activement au processus démocratique, mais aussi leur souhait de voir les acquis démocratiques préservés et renforcés. Lire la suite sur www.ebuteli.org
En RDC, l’élection présidentielle doit se tenir mercredi prochain, le 20 décembre. Aujourd’hui moins d’une semaine avant le scrutin, Joëlle Bile, l’une des deux seules femmes à s’être présentée, se retire et annonce son soutien au candidat président, Félix Tshisekedi. Sur les 20 candidatures restantes, seulement une femme, Marie-Josée Ifoku, résiste. Mais, quels sont les défis pour une femme candidate à l’élection présidentielle en RDC ? Bonjour et bienvenue dans ce 49e épisode de la saison 3 de Po Na GEC, la capsule audio du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de l’Université de New York et d’Ebuteli, qui tente d’éclairer l’actualité de la RDC. Je suis Alice Viollet, responsable de programme du Groupe d’étude sur le Congo. Nous sommes le vendredi 15 décembre 2023. Aujourd’hui, nous faisons une rétrospective des candidatures féminines à la présidentielle en RDC. Tout d’abord, qui est Joëlle Bile, deuxième femme inscrite sur la liste de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui vient de se retirer ? Joëlle Bile a travaillé comme journaliste pour plusieurs médias internationaux pendant 15 ans. Elle s’est ensuite tournée vers la communication. Candidate à l'investiture de la plateforme de la société civile Alternative pour un Congo nouveau, elle est battue par Floribert Anzuluni. Joëlle Bile se présente néanmoins à l'élection présidentielle. Sa candidature n’a pas été réceptionnée par la Ceni dans un premier temps, mais la décision a été retournée par la Cour constitutionnelle, le 30 octobre. Ce vendredi, le 15 décembre, elle se retire de la course à la présidentielle au profit du président sortant, Félix Tshisekedi afin de « consolider les acquis » « tout en préservant [la] souveraineté nationale ». L’unique candidate désormais en lice, c’est Marie-Josée Ifoku. Elle a poursuivi des études universitaires en administration en France et au Canada. Elle retourne en RDC en 2004. En 2018, elle se présente une première fois à l’élection présidentielle en RDC. Elle préside le parti Alliance des élites pour un nouveau Congo. Son programme s'articule autour du concept de la « kombolisation » (du lingala kombo, le balai en français), qui vise le nettoyage du pays des antivaleurs qui le gangrènent. Les nombreux obstacles rencontrés pour une femme candidate ont été abordés lors d'une discussion sur la participation des femmes dans les processus électoraux en RDC, organisée en octobre dernier par Ebuteli et le GEC, réunissant près d’une vingtaine de femmes et d’hommes activistes des droits de femmes, candidats, chercheurs, journalistes, bloggeuses, membres de la société civile spécialisés dans l’éducation civique et électorale. D'abord, la question de la maturité politique des femmes est soulevée, certains doutant de leur capacité à s'engager en politique. De plus, la prédominance des hommes au sein des partis politiques pose un défi, ces derniers occupant principalement des postes de décision, laissant souvent les femmes limitées à des rôles de mobilisation. Le défi financier pour mener une campagne électorale est également important, avec des coûts très élevés pour la précampagne et la campagne électorale. Cela a incité certaines candidates à se retirer de la course. Enfin, la conciliation entre les responsabilités personnelles et politiques est un défi supplémentaire pour les femmes candidates. Les chiffres confirment les doutes des congolais sur les candidatures féminines. Selon un sondage mené entre avril et mai 2022 par le GEC et Ebuteli, avec le Bureau d’études, de recherche et de consulting international (Berci), même si près de deux Congolais sur trois estiment qu'il faudrait que le gouvernement mette en œuvre la  parité entre hommes et femmes dans les institutions de la République à tous les niveaux, à la question « Jusqu’à quel point soutenez-vous les femmes qui servent l’État au poste de Présidente de la République », seuls 32% ont répondu par l'affirmative. Lire la suite sur www.ebuteli.org
Le 29 novembre 2023, l’Union européenne a décidé d’annuler sa mission d’observation électorale en raison d’un désaccord avec le gouvernement congolais autour du déploiement des équipements de communication de la mission. Cet incident vient s’ajouter à une série de controverses qui entourent un processus électoral déjà fortement critiqué. Que nous inspire cette décision de l’UE et quel impact aura-t-elle sur le déroulement des élections ? Bonjour ! Je m’appelle Chimène Popoli. Je suis fellow à Ebuteli, institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence. Nous sommes le vendredi 8 décembre 2023. Vous écoutez le 48e épisode de la saison 3 de Po Na GEC, la capsule audio d’Ebuteli et du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), qui éclaire, chaque semaine, un sujet de l’actualité congolaise. La dernière mission d’observation électorale en RDC remonte à 2011. Lors des élections de 2018, le régime de Joseph Kabila n’avait pas autorisé le déploiement des missions internationales d’observation électorale, dans un contexte de détérioration des relations avec l’UE.  L’ambassadeur de l’UE avait été expulsé et la Maison Schengen fermée sur décision du gouvernement congolais. Aujourd’hui, les relations entre le pouvoir de Félix Tshisekedi et l’UE ne sont pas non plus au beau fixe. La Délégation de l’UE en RDC n’a pas toujours de nouvel ambassadeur depuis le départ, il y a quatre mois, de Jean-Marc Châtaigner. Ce dernier était longtemps soupçonné par l’entourage du chef de l’État d’être trop proche de l’opposant Moïse Katumbi. Nicolas Berlanga Martinez, successeur de Châtaigner, vient à peine d’arriver à Kinshasa et attend désormais de présenter ses lettres de créances au chef de l’État congolais, après avoir obtenu, enfin, l’agrément du ministère des Affaires étrangères. Malgré tout, Kinshasa a invité la mission d’observation électorale de l’UE. Mais les services de sécurité ont intercepté certains matériels et équipements de communication nécessaires à la mission pour son déploiement en provinces. Après l’échéance de trois ultimatums, Bruxelles a alors estimé, le mercredi 29 novembre, que « ce n’est désormais plus possible de déployer ses 42 observateurs à long terme ». En coulisses, cette décision vient conforter la position du cabinet de Josep Borell, chef de la diplomatie de l’UE, dont la conseillère Afrique, Maud Arnould, « n’a jamais voulu » de cette mission d’observation européenne en RDC, croit savoir une source diplomatique occidentale basée à Kinshasa. De l’autre côté, les autorités congolaises, loin des regrets officiels, ont prétendu que certaines machines de la mission d’observation de l’UE pouvaient favoriser « le piratage d’un système informatique existant ». Ce qui aurait fait craindre aux services une éventuelle « infiltration » du système informatique de la Commission électorale nationale indépendante. Ces craintes ne sont cependant pas nouvelles face aux initiatives extérieures destinées à contribuer à la transparence des élections en cours. En mai de cette année, invitée pour auditer le fichier électoral, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) avait également renoncé à cette mission sur fond de suspicions de connivence, alimentées par Kinshasa, entre les experts de l’OIF et la Rwandaise Louise Mushikiwabo à la tête de l’organisation. L’audit du fichier finalement réalisé par les experts choisis par la Ceni continue d'être l’objet de controverse. Et il n’est pas mal indiqué de penser que ce couac entre le gouvernement et l’UE renforce la méfiance autour de ce processus électoral dont la transparence est déjà critiquée par une partie de la société civile et de l’opposition. Lire la suite sur www.ebuteli.org
Sur les 18 points du communiqué final du sommet de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), le 24 novembre dernier, un seul concernait sa force régionale, présente dans l’est de la RDC. Sur ce point, on apprenait que Kinshasa avait refusé de renouveler le mandat de cette force, qui expire le 8 décembre. Cependant, ce refus soulève plus de questions qu’il n’en résout. Le plus grand flou demeure, en effet, sur le calendrier de ce départ, et l’impact qu’il pourrait avoir sur le terrain. Bonjour et bienvenue dans ce 47e épisode de la saison 3 de Po na GEC, la capsule audio qui tente d’éclairer l’actualité de la RDC. Je suis Pierre Boisselet, coordonnateur des recherches sur la violence à l’Institut Ebuteli, et cette semaine, nous nous intéressons au départ de la force régionale de l’EAC.  À peine plus d’un an après l’arrivée de ses premières troupes, cette force d’intervention, la première jamais mise sur pied par l’EAC, va donc bientôt se retrouver sans mandat. C’est ce qu’a fermement soutenu le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Jean-Pierre Bemba, lors du sommet d’Arusha auquel il représentait la RDC. Aux yeux du gouvernement congolais, cette force est en fait rapidement devenue indésirable, notamment pour n’avoir jamais mis en œuvre son mandat initial, à savoir de forcer les groupes armés présents dans l’est de la RDC, dont le M23, à déposer les armes. La Force régionale de l’EAC a plutôt agi en tant que force d’interposition, gelant le conflit entre l’armée congolaise et le M23 en attendant d’éventuelles négociations avec celui-ci. Or ce dialogue n’a en réalité jamais été voulu par Kinshasa, pour qui le véritable responsable de cette situation est le Rwanda. L’approche de la Force régionale de l’EAC l’a en tout cas rapidement rendue impopulaire, en RDC. En pleine campagne électorale, son renouvellement aurait donc été politiquement délicat à gérer. Mais ce non-renouvellement du mandat n’a pas été véritablement programmé. L’EAC ne sera notamment pas en mesure, sur le plan logistique, de retirer toutes ses troupes d’ici le 8 décembre.  Surtout, la Communauté de développement de l’Afrique australe, ou SADC, en qui Kinshasa voit une alternative mieux à même de défendre ses intérêts, n’est pas prête à prendre le relai à cette date. On connaît certes les pays contributeurs de troupes pressentis pour cette mission : l’Afrique du Sud, le Malawi, et la Tanzanie. Mais pas encore son format précis. Surtout, le financement de cette nouvelle force, dont le budget est estimé par certaines sources à plus de 400 millions de dollars par an, n’est pas assuré. Ce point est particulièrement important alors que l’autre force de la SADC, déjà déployée au Mozambique, rencontre précisément de sérieuses difficultés financières. Signe de ces questions non résolues, les dirigeants de l’EAC, eux-mêmes divisés, n’ont pas totalement clarifié les prochaines étapes. Ils ont « décidé » d’une concertation entre les chefs d’État-major de l’EAC et de la SADC avant le 8 décembre. Le produit de cette réunion devrait être remis au prochain sommet de l’EAC pour considération. Toutefois, les dirigeants d’Afrique de l’Est n’ont pas qualité pour décider d’une réunion impliquant la SADC. Et pour l’instant, aucune date n’a été annoncée pour ce nouveau sommet.  Le flou demeure donc sur ce qu’il se passera, sur le terrain, après le 8 décembre. Les troupes kényanes et ougandaises, dont l’action est vue comme inefficace, voire ambigüe par Kinshasa, amorceront-elles un retrait ? Mais qui occupera leurs positions laissées vacantes, dont celles de Bunagana, Rutshuru-centre et Kibumba ? Le M23 semble en bonne posture pour occuper certaines d’entre elles. Le front, gelé à d’autres endroits, pourrait-il redevenir actif entre l’armée congolaise et le M23 ? Lire la suite sur www.ebuteli.org
Réunis à Pretoria sous l’égide de l’ONG sud-africaine In Transformation Initiative (ITI), les représentants de cinq candidats de l’opposition politique sont parvenus, le 17 novembre, à mettre sur pied une feuille de route pour la constitution d’une plateforme électorale dénommée « Congo ya makasi ». Cette feuille de route comprend un programme commun de gouvernance et dégage les critères d’une candidature commune à la présidentielle de décembre. Une semaine plus tard, l’unité espérée semble incertaine. Quelle en serait l’incidence sur la présidentielle du 20 décembre ? Bonjour ! Je m’appelle Jean-Baptiste Bagula. Je suis fellow à Ebuteli, institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence. Nous sommes le vendredi 24 novembre 2023. Vous écoutez le 46e épisode de la saison 3 de Po Na GEC, la capsule audio d'Ebuteli et du Groupe d’étude sur le Congo (GEC), qui éclaire, chaque semaine, un sujet de l’actualité congolaise. Les travaux de Prétoria auraient pu constituer une bonne base pour l’opposition de proposer une candidature commune à la présidentielle. D’autant que, dans un contexte électoral à tour unique, le président de la République est élu à la majorité simple des suffrages exprimés. La désignation d’un candidat commun de l’opposition pouvait alors éviter la dispersion des voix et fédérer les forces en faveur du candidat désigné. Bien plus, elle pouvait permettre de mutualiser les moyens afin de mener une campagne électorale optimale dans un pays réputé continent. Les écueils de la classe politique congolaise n’ont pas permis d’atteindre cet objectif.  Les événements qui ont suivi les travaux de Pretoria le démontrent. Dès la clôture de ces discussions, la feuille de route conçue n’a pas reçu l’aval du candidat Martin Fayulu. Celui-ci a soutenu que  « ce qui prime, c’est d’abord la mise en place d’une large coalition afin de lutter contre les fraudes électorales et garantir la transparence des élections, préalablement à la question de candidature unique ». À l’heure où nous enregistrons cette capsule audio, seuls les candidats Matata Ponyo, Franck Diongo et Seth Kikuni se sont retirés de la course au profit de Moïse Katumbi, reconnaissant que « l'urgence d'une candidature unique de l'opposition s'impose comme la meilleure stratégie » pour faire face à ce qu’ils qualifient de « plan macabre [du pouvoir] contre l’avenir de notre nation ». Ils se regroupent ainsi derrière Moïse Katumbi qui, selon eux, est apparu, lors des tractations de Pretoria, comme le « candidat capable de conduire l’opposition vers la victoire ». Pour l’instant, le candidat Delly Sesanga poursuit l’élan de sa campagne électorale, sans se prononcer sur la question. Martin Fayulu et Denis Mukwege, dont les délégués ont pris part aux travaux de Pretoria, quant à eux, se sont montrés ensemble jeudi lors de la publication d’un communiqué conjoint annonçant une plainte contre le président de la Commission électorale nationale indépendante. Il semble acquis que l'opposition n'a pas réussi à concrétiser l'unité en vue de l'élection présidentielle imminente. Cependant, l'absence d'une candidature commune, bien que susceptible de fragmenter les votes de l'opposition, ne signifie pas nécessairement une défaite inévitable. Les résultats de l'élection précédente en 2018 ont démontré que l'opposition avait réussi à remporter la victoire contre le pouvoir sans présenter de candidature unique. À l'inverse, bien que l'unité autour d'une candidature commune puisse accroître les chances de succès, elle ne garantit pas automatiquement la victoire. La dynamique de la campagne électorale et la capacité des acteurs impliqués à surveiller le déroulement du processus de vote joueront un rôle tout aussi crucial. D’ici là, vous pouvez recevoir Po Na GEC chaque vendredi sur votre téléphone, en envoyant « GEC »  ou « Ebuteli » au +243 894 110 542. À bientôt !
Contrairement à son premier discours sur l’état de la nation, c’est devant un congrès acquis que Félix Tshisekedi s’est acquitté de son devoir constitutionnel. Durant près de deux heures et demie, le président candidat a dressé un bilan plutôt positif de ses réalisations durant son premier mandat. Est-ce justifié ? Bonjour ! Je m’appelle Fred Bauma. Je suis directeur exécutif de Ebuteli. Nous sommes le vendredi 17 novembre 2023. Vous écoutez le 45e épisode de la saison 3 de Po Na GEC. Dans son discours de prestation de serment le 24 février 2019, Félix Tshisekedi, l’opposant devenu président, annonçait huit grandes priorités de son gouvernement. Ces priorités allaient de la pacification du pays, à la lutte contre la pauvreté, en passant par la lutte contre la corruption, la refondation de l’État de droit, la promotion d’une presse libre, et la construction d’infrastructures. Cinq ans plus tard, et alors que la campagne électorale débute dans 48 heures, le dernier discours sur l’état de la nation du président revient sur ces différentes priorités. Pendant près de la moitié de son discours, Félix Tshisekedi a abordé les actions entreprises pour résoudre les conflits dans plusieurs parties du pays, réformer la justice et promouvoir la décentralisation. Trois thèmes importants pour lesquels le président a consacré des efforts importants mais où les résultats se font encore attendre. Le président est revenu avec raison sur ses efforts dans la réforme de l’armée. Sous Tshisekedi, la République s’est dotée d’une politique de défense, d’une loi sur la réserve armée de la défense et d’une loi de programmation militaire. Les dépenses de l’armée ont augmenté significativement, atteignant près d’un milliard de dollar américain en 2022. Plusieurs milliers des jeunes recrues au sein de l’armée ont été formées ou sont en cours de formation. L’état de siège a été proclamé dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Le président a, en outre, mis en place du Programme de démobilisation, désarmement et relèvement communautaire et stabilisation, PDDRC-S. Enfin, plusieurs efforts régionaux ont été entrepris pour faciliter la fin des conflits dans la région. Cependant, à la veille des élections, ces différentes initiatives peinent à montrer leurs effets. La crise sécuritaire s’est étendue dans des cités jadis relativement pacifiées tandis que le nombre de déplacés internes a augmenté drastiquement atteignant des pics historiques jamais atteint depuis 2006. Aussi, malgré l’investissement dans l’armée, cette dernière reste dépendante de l’intervention extérieure, comme le démontre la présence des contractants militaires privés dans l’est de la RDC, ou encore le recours répétitif aux missions régionales comme la force régionale est-africaine, et la force de la SADC  annoncée par Félix Tshisekedi. Enfin, le PDDRC-S, porteur d’espoir pour la démobilisation, tarde encore à être fonctionnel. Les dynamiques de démobilisation massive des groupes armés observées au début du mandat de Félix Tshisekedi ont cédé la place à une forte militarisation des milices locales sous forme « patriotes résistants », autrement appelé « wazalendo ». Les résultats de la réforme de la justice et la a dans le bilan de Félix Tshisekedi ne semblent pas aussi éclatants que le suggère le discours de Félix Tshisekedi. Sur la justice, sous Tshisekedi, 5000 magistrats ont effectivement été recrutés et des actions disciplinaires ont été entreprises contre d’autres magistrats. Cependant, les traitements de nombreux procès symboliques donnent l’impression d’une mainmise du politique sur la justice,  pratique pourtant décriée par le président. Dans un échange avec les Congolais en juillet de cette année, le président reconnaissait lui-même les limites de ses actions sur la justice : « S’il y a un bémol à mettre sur mon bilan, je ne suis pas satisfait du bilan dans le domaine de la justice.» Lire la suite sur www.ebuteli.org
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