Discover
Invité international

1479 Episodes
Reverse
Contesté par la rue, le président malgache a choisi ce mardi 14 octobre de dissoudre par décret l'Assemblée nationale, alors que les députés s'apprêtaient à voter sa destitution pour vacance du pouvoir. Andry Rajoelina n'est plus dans le pays depuis dimanche, la jeunesse et une partie de l'armée réclament la démission. Il a rejeté cette éventualité dans un message hier soir, en lançant un appel à ceux qui manifestent depuis près de trois semaines maintenant. L’unité militaire ralliée à la contestation dit « prendre le pouvoir » après la destitution du président. Entretien avec Solofo Randrianja, professeur d'histoire politique à l’université de Toamasina à Madagascar. À suivre en direct[En direct] Madagascar: l'Assemblée nationale vote la destitution du président, des militaires disent «prendre le pouvoir»
Direction la bande de Gaza, à présent, avec notre invité Jacob Granger, coordinateur des programmes d’urgence de Médecins sans frontières (MSF), actuellement à Deir al-Balah, à mi-distance entre Rafah et la ville de Gaza. La population sur place traverse une crise humanitaire sans précédent, une situation terrible où les besoins sont immenses. MSF se prépare à étendre massivement ses opérations dans la bande de Gaza, comme le prévoit le plan de Donald Trump. En quoi cet accord de cessez-le-feu va-t-il changer la donne ? Entretien.
Le Japon traverse une crise politique majeure après le retrait du parti centriste Komeito de la coalition au pouvoir, qu’il formait depuis vingt-six ans avec le Parti libéral-démocrate (PLD). Quelles sont les raisons profondes du départ du parti centriste de la coalition au pouvoir ? Pour parler en parler, Arnaud Grivaud, maître de conférences à l'iniversité Paris-Cité, spécialiste de la politique japonaise contemporaine.
Maria Corina Machado, surnommée la « libératrice », a reçu ce vendredi 10 octobre le prix Nobel de la paix. La cheffe de l'opposition vénézuélienne, récompensée pour ses efforts en faveur d'une transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie, est contrainte de vivre cachée dans son pays transformé en « État autoritaire brutal ». Le président chaviste Nicolas Maduro a été réélu en 2024 dans un scrutin jugé usurpé par de nombreux pays et auquel Maria Corina Machado, malgré sa popularité dans les sondages, a été empêchée de se présenter. Entretien avec l’historien Serge Ollivier, chercheur associé au Centre d’histoire sociale des mondes contemporains, spécialiste de l’histoire récente du Venezuela.
Sous la pression de Donald Trump, Israël et le Hamas sont parvenus à se mettre d'accord sur les modalités d'un cessez-le-feu. Mais de nombreux points restent encore flous. Entretien avec Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen et chargé de cours à l'Université de Genève. L'accord conclu mercredi 8 octobre en Égypte prévoit, dans sa première phase, la libération de tous les otages morts ou encore vivants détenus dans la bande de Gaza et la libération de près de 2 000 prisonniers palestiniens. Le texte doit être approuvé par le gouvernement israélien dans la soirée, condition sine qua non pour son entrée en vigueur, préviennent les autorités. À lire aussi[En direct] Israël annonce qu'une «version finale de la première phase» du plan Trump est signée
Le régime de Damas a annoncé un cessez-le-feu « global » avec les Kurdes dans l'ensemble de la Syrie mardi 7 octobre, au lendemain d'affrontements à Alep qui ont fait deux morts. Depuis la prise de pouvoir par une coalition islamiste en décembre 2024, des affrontements opposent les deux parties, tandis que l'application d'un accord pour intégrer les forces kurdes à l'armée piétine. L’accord, conclu à Damas, avec le chef kurde Mazloum Abdi, doit entrer en vigueur immédiatement dans le nord et le nord-est du pays, mais le contenu est encore flou et la mise en œuvre encore plus. Entretien avec Arthur Quesnay, chercheur sur la Syrie affilié à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Co-auteur du livre Syrie : anatomie d’une guerre civile (CNRS). À lire aussiSyrie: cessez-le-feu historique entre les autorités et les Kurdes après des affrontements à Alep
Depuis l'attaque du 7-Octobre et le déclenchement de la guerre à Gaza, Israël fait face à une émigration accrue. Pour la première fois, le solde migratoire du pays est négatif à cause d’une désillusion politique interne et le paradoxe d'un État refuge en guerre. Une partie de la société israélienne dénonce les massacres commis dans la bande de Gaza, les dizaines de milliers de morts civils parmi les Palestiniens et la famine. Entretien avec Yann Scioldo-Zürcher-Levi, historien au CNRS et au Centre de recherches historiques, groupe des Études Juives. Auteur avec Marie-Antoinette Hily et William Berthomière de Partir pour Israël : une nouvelle migration de Juifs de France ? » publiés aux Presses universitaires François Rabelais. À lire aussiCe que le 7 octobre 2023 a changé
Donald Trump envoie des membres de la Garde nationale californienne à Portland, malgré deux décisions d'une juge fédérale. Le président américain justifie le déploiement de l'armée dans des villes exclusivement gouvernées par des démocrates par une criminalité prétendument galopante. Plusieurs manifestations et actions contre la police de l'immigration ont eu lieu dernièrement, notamment dans les villes dites « sanctuaires », où les migrants en situation irrégulière et menacés d’expulsions sont protégés. Entretien avec Lauric Henneton, maître de conférences à l'Université de Versailles - Saint-Quentin-en-Yvelines, auteur de : Le rêve américain à l'épreuve de Donald Trump aux éditions Vendémiaire. RFI : Donald Trump poursuit sa charge contre les villes démocrates, contre plusieurs grandes villes qu'il présente comme des zones de guerre et où il décide d'envoyer la Garde nationale, officiellement pour protéger les agents de ICE, la police de l'immigration. Là, on parle de villes dans lesquelles les raids de cette police sont critiqués lors de manifestations régulières. Pourquoi ces villes-là, en l'occurrence Portland et Chicago ces jours-ci ? Lauric Henneton : Ce sont des villes qui sont symboliquement marquées à gauche, dans l'imaginaire trumpiste en fait. Et donc ce sont des cibles assez évidentes depuis les manifestations à l'époque de George Floyd en 2020. Et c'est vrai que Portland avait été une espèce de laboratoire de gestion très à gauche, très libertaire, on va dire, des forces de police. Et donc cela avait été une espèce de contre-exemple absolu de ce que pouvait donner une gestion démocrate ou très démocrate d'une ville. Dans l'imaginaire républicain, via Fox News en particulier, et d'autres médias de ce genre-là, c'était devenu une espèce de caricature de la ville démocrate à feu et à sang, avec un certain nombre d'émeutes qui avaient été particulièrement violentes et prolongées à une époque, mais qui ont complètement disparu. Et donc il y a une distance absolument phénoménale entre la rhétorique trumpienne à laquelle vous venez de faire allusion et les images qui ont été envoyées sur les réseaux sociaux par des tas de gens de Portland ce week-end où la ville n’est absolument pas à feu et à sang. Les gens se filment ou se prennent en photo en train de boire des cafés en terrasse... Est-ce que le risque dans ce cas-là n'est pas en fait de susciter de la violence ? Vous avez mentionné George Floyd, cet homme mort lors d'une intervention de police après avoir répété qu'il ne pouvait plus respirer. Cela avait entraîné des manifestations énormes, et notamment dans certaines villes, de vrais mouvements critiques contre la police elle-même. Que peut-il y avoir comme conséquences concrètes aujourd'hui du fait que Donald Trump envoie la Garde nationale sur place ? C'est une question que l'on s'est posée quand il a commencé à déployer de la Garde nationale à Los Angeles, au printemps dernier, à la fin du printemps dernier. Un des risques, c'était de susciter de la crise là où il n'y en avait pas initialement. En gros, en initiant des sortes de contre-manifestations qui, une chose en entraînant une autre, pouvait dégénérer. Et donc là, on peut craindre ce genre de choses, mais on peut aussi espérer que ça ne soit pas le cas, parce qu'il n'y a pas de situation insurrectionnelle. Et c'est ça qui justifie ou pas, l'envoi de la Garde nationale et l'envoi de troupes en supplément de la Garde nationale. Il faut penser aux émeutes de Détroit en 1967, où les pouvoirs locaux n'y arrivent plus et demandent des renforts. C'est cette logique-là qu'il faut voir. Et donc il y a une juge de l'Oregon nommé par Trump, donc pas exactement une juge gauchiste qui a considéré que l'ordre de Trump était illégal à Portland parce qu'il n'y a pas les conditions, donc il n'y a pas les conditions insurrectionnelles pour dire les choses rapidement, pour justifier l'envoi de troupes et de la Garde nationale. Dans ces conditions-là, qu'est-ce qu'elles font ces troupes quand elles sont sur place ? Eh bien pas grand-chose en réalité. C'est ce qu'on a vu à Los Angeles, On sait ce qu'on a vu également à Washington. Il y avait un article du New York Times qui présentait en fait les gens qui étaient déployés là-bas comme étant en renfort des services parcs et jardins. Donc, ils ne font pas grand-chose parce qu'il n'y a pas grand-chose à faire, il n'y a pas d'ordre à rétablir parce que le peu de désordre qu'il peut y avoir, le peu de manifestations qu'il peut y avoir, c'est tout à fait gérable par la police locale. Il n'y a donc pas vraiment besoin de déployer l'armée. L’idée principale, c'est de protéger les bâtiments fédéraux. Il y a deux couches, il y a la couche locale et la couche fédérale, il y a des bâtiments fédéraux. Admettons qu'il y ait du grabuge devant un bâtiment fédéral, on peut faire protéger le bâtiment fédéral par des troupes fédérales si les troupes locales sont débordées. Donc, on peut imaginer que des membres de la Garde nationale soient en faction devant des bâtiments fédéraux pour en assurer la protection s'il n'y a pas de protection à assurer, ils sont là, ils ne gênent personne et il ne se passe rien en réalité. Mais ce qui est particulièrement gênant, c'est de voir ce hiatus entre la réalité réelle d'une certaine manière, et la réalité présentée par Trump dans ses discours, ses prises de parole médiatiques et ses relais à la fois dans le gouvernement et dans les médias, sur cette espèce de fantasme de la ville démocrate à feu et à sang. Ce qui n'est pas le cas. Et dans quel but ? Est-ce qu'il a par exemple pour objectif de fédéraliser la sécurité publique ? Ce n'est pas possible, On ne peut pas la fédéraliser dans l'union. En fait, ça n'existe pas parce qu'il faut fédéraliser État par État. Il y a certains États qui sont tout à fait tout à fait disposés à mettre à disposition leur garde nationale, le Texas par exemple, d'autres non. Et par exemple, les États démocrates s'y opposent, mais ne peuvent pas forcément le faire, disons activement. Ce sont les juges qui décident si c'est si c'est légal ou pas. En Californie, cela a été considéré comme illégal. Donc après, il y a des appels et ça va finir par arriver à la Cour suprême qui commence sa nouvelle session aujourd'hui même. Il va donc y avoir un certain nombre de ces décisions dans différents États qui vont être arbitrées par la Cour suprême. Mais pour l'instant, on est à différents niveaux de contestation juridique, au niveau local, au niveau des États et puis maintenant au niveau de la Cour suprême, pour savoir si, en réalité, en principe et surtout dans certains cas, parce que, en fait, les juges se prononcent sur des cas. Sur des cas particuliers, il faut avoir recours ou non à cette Garde nationale. Ce qui est sûr, c'est que cela instaure quand même un climat assez particulier. Est-ce que cela fait partie des objectifs de Donald Trump selon vous ? De toute façon, le style de Donald Trump, c'est d'hystériser la vie politique depuis qu'il est entré en campagne en 2015. En faisant peur ? En faisant peur oui. Il mobilise deux émotions, pas spécialement en faisant peur, mais en suscitant la colère et la colère de sa base. Parce que là, en fait, on sait en science politique que la peur pousse plutôt à se poser des questions et pas à se retrancher, alors que la colère est vraiment l'émotion qui pousse à se retrancher dans ses positions et à renforcer la loyauté partisane. Et donc Trump n'a jamais été de ceux qui vont tendre la main. En gros, une espèce de centre indécis pour gagner davantage de voix, même si c'est ce qui lui a fait gagner l'élection de 2024 sur des questions économiques. En revanche, il fait toujours tout depuis le premier mandat, on a pas mal de recul maintenant pour toujours remobiliser sa base, ce qui va également lui permettre, à cette base, d'oublier un petit peu les déceptions économiques.
Après la réponse du Hamas au plan américain pour la paix à Gaza, des négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens se tiendront avec la participation des négociateurs américains à Charm el-Cheikh à compter ce lundi 6 octobre. Les discussions devront porter sur le calendrier et les détails pratiques sur le terrain pour permettre la libération des prisonniers palestiniens et des otages israéliens. Qu'est-ce qu'on peut attendre de cette séquence diplomatique ? Pour en parler, David Rigoulet-Roze, chercheur à l'Institut français d'analyses stratégiques, est ce dimanche 5 octobre, l’invité international de la mi-journée RFI. À lire aussiFlottille humanitaire pour Gaza: plus de 400 militants arrêtés, des manifestations en Espagne et Italie À lire aussiItalie: des centaines de milliers de personnes manifestent en soutien à Gaza
Après l’acceptation par le Hamas du plan américain de Donald Trump sur Gaza, le mouvement islamiste se dit prêt à libérer tous les otages israéliens et disposé à des négociations sans conditions. Mais il reste encore quelques zones d’ombres. Comment ce plan américain pour la paix à Gaza est-il perçu en Israël ? Charles Enderlin, journaliste et écrivain, auteur du livre Le grand aveuglement d’Israël face à l’islam radical chez Albin Michel, est ce samedi 4 octobre, l'invité international de RFI. RFI : Comment ce « Oui, mais » du Hamas est-il perçu en Israël, d'abord sur le plan politique ? Charles Enderlin : C'est surtout la réaction de Donald Trump qui a suscité ici une véritable atmosphère d'optimisme. Donald Trump, je vous le rappelle, a déclaré « le Hamas a décidé de se lancer sur la voie de la paix et les bombardements israéliens doivent cesser immédiatement ». Alors, il faut rappeler quand même que, il y a seulement quatre jours, une grande chaîne de télé israélienne avait publié un sondage. 72 % des personnes interrogées en Israël sont en faveur du plan Trump. 8 % seulement sont contre. Donc, oui, les familles d'otages, et elles vont recommencer à manifester ce samedi soir, espèrent que vraiment, on avance. Le président américain, vous l'avez dit, demande clairement et publiquement un arrêt des opérations. Mais, ce n'est pas le cas, les bombardements continuent à Gaza. Benyamin Netanyahu est-il clairement sous une pression inédite de Donald Trump, c'est comme ça que c'est perçu ? Oui, tout à fait. Israël aujourd'hui n'a pas d'autres alliés, n'a pas d'autres soutiens dans le monde que Donald Trump. Regardez ce qui se passe, du boycott, des sanctions prévues dans de nombreux pays européens, sans parler des manifestations anti-israéliennes qui se déroulent un peu partout... Aujourd'hui, Israël est de plus en plus isolé et ne peut compter que sur Donald Trump. D'ailleurs, vendredi soir, l'annonce du président Trump était adressée en même temps au Hamas et à Israël. Et dans l'entourage de Benyamin Netanyahu, aujourd'hui, on explique que tout cela a été négocié, coordonné à l'avance, ce qui visiblement est faux. Vous parliez de l'espoir, évidemment, pour les familles des otages. La réaction qui est très attendue, c'est celle des alliés politiques d'extrême droite de Benyamin Netanyahu, qui font partie de la coalition... Oui, d'abord, il faut rappeler que le gouvernement israélien est le plus annexionniste, le plus à droite, le plus religieux, le plus raciste aussi sur certains aspects de l'histoire d'Israël, et aussi bien Ben-Gvir du parti Puissance juive que Smotrich. le sioniste religieux, observent le shabbat et ne font aucune déclaration. Pas d'activité politique aujourd'hui, d'accord... Voilà. Donc dans la soirée, on aura leur réaction et à mon avis, ce sera assez fort. On passe vraisemblablement sur une crise politique dans les jours et les semaines qui viennent. Et pour l'application par la suite du plan Trump, une fois le cessez-le-feu mis en place, les échanges d'otages et de prisonniers réalisés, on aura des élections en Israël, probablement dans les mois qui viennent. On le sait, les ministres d'extrême droite que vous évoquiez sont très radicaux et contre toute négociation avec le Hamas. Ce qui fragilise donc clairement la coalition de Benyamin Netanyahu aujourd'hui ? Oui, tout à fait. Mais ce n'est pas seulement ça. Leurs rêves viennent d'éclater. Vous savez, ils rêvaient d'effectuer un nettoyage ethnique à Gaza pour y reconstruire des colonies. C'est fait, c'est terminé, il n'y a plus. Et puis, dans le plan Trump pour Gaza, il faut bien voir qu'à la proposition n°9 du président américain, l'Autorité palestinienne qui est détestée par ces messianiques, est mentionnée. Au point n°16, Il est écrit en toutes lettres qu'Israël n'occupera ni n'annexera pas Gaza. Au point n°19, l'éventualité d'un État palestinien est envisagée. Un État palestinien contre lequel d'ailleurs Benyamin Netanyahu lutte depuis des décennies. Des responsables de l'opposition ont indiqué qu'ils soutiendraient le texte à la Knesset si l'extrême droite s'y opposait. Qu'est-ce que vaut, à votre avis, cette proposition et quel est le message politique ? Le message politique, c'est que Benyamin Netanyahu peut faire adopter le plan Trump par la Knesset dans tous les cas, même si les partis messianiques et sionistes religieux ruent dans les brancards. Que pensez-vous du fait qu'on n'ait pas de calendrier et du flou qui subsiste ? On parle d'une libération d'otages sous 72 heures, ça paraît assez peu réaliste. On évoque aussi un retrait de l'armée israélienne de la bande de Gaza par étapes, mais là encore, sans calendrier. Ce flou ouvre la porte aux interprétations… Tout à fait. Cela dit, la délégation de négociateurs israéliens part pour Le Caire ce samedi. Steve Witkoff, l'émissaire américain et Jared Kushner, le gendre de Donald Trump, sont attendus aussi. Ils arrivent avec des cartes de la bande de Gaza. Ils savent probablement exactement où se trouvent les forces israéliennes. Maintenant, le point important, et c'est cela sur lequel il faut insister, c'est d'abord un cessez-le-feu. L'arrêt du carnage qui se déroule à Gaza, échanges d'otages et de prisonniers, de détenus palestiniens, et ensuite tout le reste devra être négocié. Et là, il y aura très certainement des crises d'une semaine à l'autre. Sur le Hamas, va-t-il renoncer à ses kalachnikovs ? Et Israël, quelle sera sa possibilité d'intervenir en cas d'attentat ? Tout cela sera négocié. Mais l'urgence absolue, et je crois que c'est à cela qu'ont poussé tous les négociateurs en coulisses, c'est-à-dire le Saoudien, parce qu'on reconnaît dans le texte de Donald Trump la patte de MBS, le prince héritier saoudien. Et puis bien entendu, les deux grands alliés du Hamas dans la région, le Qatar et aussi la Turquie avec Erdogan Qu'est-ce que vous pensez de l'analyse de certains observateurs qui estiment que le Hamas étant affaibli, ses principaux parrains aussi, cette réponse positive avec conditions vise à gagner du temps… Écoutez, le Qatar n'est pas affaibli, au contraire. Les États-Unis ont conclu un pacte de défense avec le Qatar. Je vous rappelle que les États-Unis iront défendre les intérêts du Qatar si le Qatar est attaqué d'une manière ou d'une autre. Et la Turquie accueille le Hamas, donc, les deux principaux soutiens du Hamas dans la région sont également ceux qui sont les principaux négociateurs. Ce sont des États qui sont fondamentalement liés aux Frères musulmans et donc veilleront à ce que le Hamas peut-être sera en partie désarmé, mais restera. La grande idée israélienne de détruire et de faire disparaître le Hamas de la région, cette idée aujourd'hui, selon le plan Trump, n'existe plus. ► Le grand aveuglement d'Israël face à l'islam radical (Albin Michel), par Charles Enderlin À lire aussiÀ la Une: la réponse et les conditions du Hamas au plan de Donald Trump pour la paix à Gaza
Une étude d'ampleur de la commission EAT-Lancet, publiée vendredi 3 octobre, réaffirme l'urgence de transformer les modes de production et nos façons de nous alimenter. Un travail qui vise à donner des pistes pour que l'ensemble de la population mondiale bénéficie d'une alimentation saine sans nuire pour autant à l'environnement. La viande, notamment rouge, doit être réduite à une petite portion, confirmant de précédentes conclusions qui avaient suscité un vif rejet de l'industrie agroalimentaire. Fabrice DeClerck, directeur scientifique de la fondation EAT, spécialiste des interactions entre alimentation et environnement, fait partie des auteurs de l'étude parue dans la revue scientifique The Lancet.
La primatologue britannique Jane Goodall, ambassadrice inlassable de la protection de la faune sauvage, est décédée mercredi 1er octobre à l'âge de 91 ans. Infatigable, elle parcourait encore la planète pour défendre la cause des chimpanzés, ces grands singes qu'elle était venue étudier en Tanzanie, il y a plus de 60 ans. Ses travaux menés dans la réserve de Gombe ont chamboulé la compréhension des comportements des animaux et révolutionné le monde de la science. Les explications du paléoanthropologue Pascal Picq, auteur de L'IA, le philosophe et l’anthropologue (Klara, Raphaël et Pascal), éditions Odile Jacob. À lire aussiMort de Jane Goodall, la pionnière qui a révolutionné notre compréhension des chimpanzés
Selon un rapport du think tank Shift Project, la consommation d'électricité des data centers mondiaux pourrait être multipliée par trois d'ici à 2030. Ce bond spectaculaire est nourri par l'essor rapide de l'intelligence artificielle, qui représentera de 35% à 55% de la consommation électrique de ces centres de données, contre 15% aujourd’hui. Cette hausse massive risque d'entraîner des conséquences climatiques et générer des conflits d'usage. Les explications de Marlène de Bank, ingénieure de recherche numérique au sein du laboratoire Shift Project, co-autrice du rapport « Intelligence artificielle, données, calculs : quelles infrastructures dans un monde décarboné ? ».
Des protestataires se sont rassemblés, ce mardi 30 septembre, à Antananarivo pour réclamer le départ d'Andry Rajoelina. Pourtant, lundi soir, pour tenter de calmer le jeu, le président a limogé tout le gouvernement. Mais cela n'a pas suffi à éteindre la colère dans cette île particulièrement pauvre. La contestation, appelée par le mouvement « Gen Z », était motivée au départ par les incessantes coupures d'eau et d'électricité. Ces jeunes manifestants, souvent diplômés mais chômeurs, dénoncent aussi la corruption qui prolifère. Les explications de Jean-Michel Wachsberger, enseignant-chercheur en sociologie à l'université de Lille, membre du CeRIES et chercheur associé au centre de recherche Développement, Institutions et Mondialisation de l'IRD.
Donald Trump reçoit ce lundi le Premier ministre israélien à la Maison Blanche, peu après avoir promis un « accord » sur Gaza et mis son veto à une annexion de la Cisjordanie occupée. Le président américain est optimiste, il pense pourvoir lui arracher un accord qui prévoit un cessez-le-feu permanent dans le territoire palestinien, la libération des otages israéliens, un retrait israélien ainsi qu'une future gouvernance de la bande de Gaza sans le Hamas. C’est la quatrième fois que les deux hommes se rencontrent depuis le début de l’année, signe d'une relation forte, mais cette fois, Benyamin Netanyahu ne devrait pas s’y entendre les mots qu'il était venu chercher. L’analyse de l’ancien ambassadeur de France Yves Aubin de La Messuzière, auteur de Gaza, analyse d’une tragédie et Israël-Palestine : le déni du droit international, aux éditions Maisonneuve.
Les Moldaves sont appelés à élire leurs 101 députés répondent à une préoccupation : se prononcer entre la volonté de se rapprocher de l'Union européenne ou de demeurer sous la tutelle de Moscou. Pour en parler, Romain Le Quiniou, cofondateur et directeur général du think tank français Euro Créative consacré à l'Europe centrale et orientale, est, ce dimanche 28 septembre, l'invité international de RFI. À lire aussiLa Moldavie à l'heure d'un scrutin existentiel
Manon Loizeau, cinéaste, coréalisatrice avec Ekaterina Mamontova du documentaire Politzek, les voix qui défient le Kremlin, produit par Babel et lauréate du prix Albert Londres 2006 est l'invitée internationale de RFI. Un film qui explique la Russie d'aujourd'hui.
Il avait promis de se venger de ses adversaires politiques une fois de retour à la Maison blanche. Donald Trump se félicite de l'inculpation de l'ancien patron du FBI par le ministère de la Justice pour fausse déclaration au Congrès et entrave à la justice. James Comey avait enquêté sur les liens supposés entre la Russie et l'équipe de campagne du président républicain pendant sa campagne de 2016. Entretien avec Anne Deysine, professeure émérite à l’université Paris-Nanterre, spécialiste des questions politiques et juridiques aux États-Unis et auteure de Les juges contre l’Amérique, Presses Universitaires de Paris-Nanterre. À lire aussiÉtats-Unis: l'ancien directeur du FBI James Comey, bête noire de Trump, inculpé «d'infractions graves»
La Russie n'a pas du tout apprécié les déclarations tenues par Donald Trump lors de l’Assemblée générale de l’ONU à New York mardi. Il avait notamment estimé que Kiev pouvait regagner les territoires perdus au profit de la Russie. Des propos qui tranchent avec ceux tenus précédemment par le président américain. Entretien avec Frédéric Charillon, professeur de science politique à l’université Paris Cité, co-directeur du Centre géopolitique défense et leadership à l’Essec, auteur du livre Géopolitique de l’intimidation (éditions Odile Jacob, 2025).
Lundi 22 septembre, la France a officiellement reconnu l'État de Palestine lors de l’Assemblée générale de l'ONU à New York. Entretien avec Elias Sanbar, essayiste, ancien ambassadeur de la Palestine à l'Unesco. À lire aussiLa France reconnaît officiellement l'État de Palestine : retour sur l'annonce historique d'Emmanuel Macron à l'ONU