DiscoverINTERSTICES
Claim Ownership
INTERSTICES
Author: Renaud Soubise
Subscribed: 0Played: 3Subscribe
Share
© Renaud Soubise
Description
Au fil de l'existence, au gré des circonstances,
il est de ces moments d'expérience du beau où la splendeur de la nature, l'exaltation des sens, la force des sentiments m'atteignent au plus profond.
Les pensées et les mots ordinaires font place au silence d'une joie sereine dont le vide n'est pas vide.
Il trouve en résonance la parure enseignante de ces morceaux donnés ici en partage.
La poésie de la Vie est ce que notre élan nous pousse à Voir et à Sentir en Elle, pour trouver, d'instant en instant, le goût du Renouveau qu'est la Lumière en nous.
Renaud Soubise
Les choix musicaux et les arrangements sont de Sophie Reymond.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
il est de ces moments d'expérience du beau où la splendeur de la nature, l'exaltation des sens, la force des sentiments m'atteignent au plus profond.
Les pensées et les mots ordinaires font place au silence d'une joie sereine dont le vide n'est pas vide.
Il trouve en résonance la parure enseignante de ces morceaux donnés ici en partage.
La poésie de la Vie est ce que notre élan nous pousse à Voir et à Sentir en Elle, pour trouver, d'instant en instant, le goût du Renouveau qu'est la Lumière en nous.
Renaud Soubise
Les choix musicaux et les arrangements sont de Sophie Reymond.
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
65 Episodes
Reverse
Mais que célébrons-nous, en réalité ? Le jour de ton anniversaire, je pense fort à toi et m'efforce de te rendre visite, d'appeller ou bien t'écrire pour témoigner et le célébrer.J'ai cherché le sens réel et sincère de ce que je souhaite pour toi ce jour-là : c'est que tu ailles et sois bien, dans ta tête, dans ton cœur, ton corps et ton esprit... dans ta vie, en fait.Voilà qui me relie à ce que je visualise, en toi et pour toi, aux moments où je suis à tes côtés, de près ou de loin.Nous avons cette coutume existentielle de témoigner présence et attention à celle ou celui qui compte pour nous et dont l'âge s'incrémente d'une année.Je me souviens d'avoir lu que, dans « Les béatitudes », Yvan AMAR s'offusquait de telles félicitations, arguant que nul ne mérite rien de particulier du seul fait de passer de la veille au jour de son anniversaire.De plus, à mesure que l'âge progresse, il peut s'avèrer délicat de le célébrer. D'aucuns préféreraient qu'on ne le leur rappelle point, alors qu'en vérité, ils supporteraient certainement mal d'être pris au mot, puisque l'attention de la famille et des amis découle justement du fait d'avoir des proches, de compter pour eux, et donc d'être aimé.Mais, ne sommes-nous pas à la superficie de la question ? Sur le plan spirituel, nous avons appris, voire réalisé, que le temps n'existe pas et qu'au fond, la fraîcheur de notre esprit est assurément celle incarnée de l'enfant intérieur, éternel et serein, que nous ne cessons d'être, qui n'a rien d'infantile, qu'il soit de quelques heures ou bien de décennies et quelle que soit son apparence.Le mien ne cesse de sourire au tien qui transparaît et m'éblouit d'être qui tu es.Si le temps n'existe pas, il est suffisamment ancré en nous pour être bien compté : chaque seconde, chaque minute, heure, jour, semaine, mois ou année symbolise nos pas ou quelques enjambées sur un chemin, qui sans doute n'a pas commencé, ayant pourtant « Soi » pour origine, et sans doute ne finira-t-il pas, allant pourtant résolument vers « Soi », en conscience ou inconsciemment.Voilà le vrai sens que j'y vois.Chaque foulée, aussi grande ou infime soit-elle, qu'elle marque un détour ou un raccourci, est toujours un rapprochement de l'éternelle jeunesse de l'Âme.La succession des anniversaires tisse, à la longue, les prémices de la célébration des célébrations : celle d'enfin devenir le « Soi » tangible et immuable qui ne nous a jamais quitté, que nous avons illusionné d'avoir quitté, et dont notre expérience magnifie la Présence en la découvrant, en la réalisant, l'éprouvant et la manifestant.Nous sommes animés de nostalgie, petit pincement inséré dans les battements du cœur, qui n'a peut-être, maintenant pour nous, ni nom, ni sens, mais brodée en vérité au revers de notre espérance, dont la face n'est autre que la perspective des retrouvailles de l'Âme en Soi, de l'Âme en Dieu.Il semblerait que nous ascensionnions, d'instant en instant !C'est tout de même bon de pouvoir s'offrir de méditer là-dessus, une fois chaque année, à chaque tour de roue, après avoir vécu, avoir senti le souffle né de l'élan d'origine, nourri sur la période que l'aboutissement, le jalonnement efface en la livrant à la mémoire.Voilà !Je t'embrasse et t'enveloppe de toute Joie et toute Paix, justes pour toi, en ce si beau jour.----Texte déposé ©Renaud SoubiseMusiques : ©Happy Birthday on a Vienna Waltz - Classic Orchestra version ; Johann Strauss II - The Blue Danube WaltzHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Le 4 juillet 2024Anniversaire du Réseau Entreprendre Seine et EureSeine et Eure, Quel réseau !Professionnel, humain, généreux, bouillonnant,à hauteur de la cause : « Pour créer des emplois, créons des employeurs », et de nobles principes portés de « Gratuité et Réciprocité ».Il m'a suffi d'oser croire en moi autant qu'en mon projet, croire et confier aussi en les autres, bien sûr.Je ne pouvais pourtant entrevoir, ni attendre l'inespéré nectar que tu m'as prodigué en tant que Lauréat. Je n'ai pu que le boire pour le trouver sublime !Ta confiance accordée a renforcé la mienne, par tous, celles et ceux déjà passés par là et connaissant la voie, qui m'ont tendu la main, stimulant mon audace et atténuant mes doutes.D'une alchimie, tu œuvres sans pression, ni consigne.Par ta compréhension, dans le profond respect d'où tu m'as accueilli, mon pas s'est libéré sous ta belle influence qui étoilait ma route.Je ne peux vraiment dire ni en quoi, ni comment, tout en te fréquentant, s'est éveillé en moi ce qui m'est arrivé.Personne ne m'a dit qui je devrais mieux être, ce que j'avais à faire. Rien d'autre qu'un grand lot de vertus inspirantes offertes comme source de saine nourriture.Il y a eu des clubs, des repas, des rencontres, maintes célébrations, des sujets d'ouverture et occasions d'apprendre. Bien plus, en vérité, que le financement et l'accompagnement très personnalisé que je venais chercher.Toute ma liberté, dans mes priorités, de recevoir, afin que rien ne soit pas fait de ce qui est essentiel.Si tu m'as trouvé fier, ambitieux, impliqué et très déterminé, tu m'as bien soutenu, challengé, conforté, pour tout dire, reconnu.J'ai pu être fragile, dispersé, incertain, éloigné, débordant, quelques fois balbutiant ou même en perdition. Tu m'as accompagné, entouré, orienté, endigué, assuré pour me sécuriser.Membres et lauréats, Président, permanents et administrateurs, nous sommes tous ici convives et serviteurs, nourris et nourrisseurs d'un élixir inné qui en chacun abonde : l'ingrédient à la base d'une unique cuisine, dont l'unique recette est de le délivrer sous forme inaltérée.Nous sommes en connivence, confiance et vigilance à voir grandir les autres sur la piste de danse et à nouer la tresse de notre appartenance.Cette œuvre est orchestrée, rythmée et cadencée entre les mains expertes d'un beau trio de fées, dont le tempo résonne depuis le cœur de Claire, démontrant chaque jour que dans de tels liens, en fait, nul n'est besoin ni de vis, ni de clous et encore moins de colle. Ils tiennent simplement d'être des liens humains.« Gratuité et réciprocité » Je vois qu'en vérité, quand moi je deviens Membre, c'est toi, mon cher réseau, qui deviens Lauréat.---Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©You Raise Me Up Violin Cover - Josh Groban - Daniel Jang ; HAPPY BIRTHDAY - The Best Violin VersionHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Il est des solitudes où la seule arme à ne pas déposer est la légèreté de l'humour sur soi même, dans sa confrontation au génie opiniâtre et malicieux de la situation.
Bien avant la pandémie, je prenais souvent part à une soirée réseau sur mon territoire d'adoption qu'est le joli coin de Normandie où nous venions de nous établir, et que je connaissais encore assez mal.
De telles sessions me permettaient à la fois d'assister à une conférence pertinente sur un sujet humain et professionnel que j'affectionne, de rencontrer les acteurs locaux et de tisser des liens, ce qui m'aidait à m'implanter professionnellement dans mon nouveau secteur.
Ce jour-là, la conférence débutait à 18h précise dans un petit château cossu en pleine campagne. À une heure de route de mon lieu de travail, je n'étais pas parti suffisamment tôt, avais subi quelque embouteillage et pris, de surcroît, une mauvaise direction au milieu du parcours, ayant mal compris l'indication de l'assistant GPS à une bifurcation.
J'arrivais donc sur les lieux, alors que la conférence avait déjà commencé depuis une bonne vingtaine de minutes. J'ai malheureusement encore perdu du temps en allant me garer assez loin en limite de propriété puisque le parking était bondé, ce qui m'obligea à revenir longuement à pied jusqu'au bâtiment principal. Une fois à l'intérieur, il n'y avait plus personne pour m'accueillir et m'indiquer où se trouvait la réunion, et j'ai dû me hasarder seul au rez-de-chaussée puis dans l'escalier du château, pour trouver à l'étage une grande porte boisée derrière laquelle résonnait la voix du conférencier.
Plutôt contrarié de devoir ainsi peut-être gêner le cours de sa prestation, je me promettais de me faire tout petit pour me fondre sur la première chaise disponible. J'ouvris donc doucement la lourde porte en essayant d'éviter le moindre bruit. Peine perdue car j'acquittais immédiatement le prix d'un grincement retentissant qui instaura un silence bien douloureux.
Je me trouvais en haut d'un amphithéâtre plein comme un œuf. Des dizaines de visages s'étaient retournés vers moi, au moment où l'expert, sur la scène en bas, que l'assistance écoutait religieusement, avait interrompu son discours pour un « Bonsoir Monsieur » qui acheva mon dernier espoir de discrétion, juste avant de l'enterrer, alors que je cherchais fébrilement où prendre place pour disparaître, par cette invite aussi assassine que bienveillante : « Si vous voulez bien descendre jusqu'ici, il reste cette place au deuxième rang, qui vous attend ». Je n'ai pu que bredouiller quelques confus regrets avant de m'engager dans une procession très gênante dont le trop long silence s'étoffait de la complainte du vieux bois tapissé de chacune des marches. Loin de se finir là, mon calvaire fut encore d'obliger une petite dizaine de personnes à se lever pour libérer un passage étroit jusqu'au milieu de la rangée de sièges. Je m'assis, encombré de mon manteau plié sur mes genoux, que je n'avais pas pu laisser ailleurs.
Fin de l'épisode, croyais-je.
L'orateur repris son propos, là où il l'avait laissé, et je recommençais à respirer normalement, quand soudain fut claironnée depuis mon vêtement devant moi cette sentence à l'élocution numérisée, féminine et enjouée : « Signal GPS perdu ! ».
Ce qui déclencha le fou rire général du public qui, finalement, entraîna le mien de bon cœur, absorbant la dernière goutte de la lie de ce mémorable breuvage qu'avait voulu obstinément être ce soir-là mon hallali.
---
Texte déposé ©Renaud Soubise
Musique : ©BouzoukHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Coeur à coeur, d'âme à âme, en fraternité
Je sens combien c'est difficile pour toi. Cela ne se passe pas comme tu le voudrais et à chaque fois que tu approches du but, il s'éloigne et cela te demande un effort encore plus grand.
Je vois combien tu t'accroches, comment tu t'adaptes, que tu recommences, et j'admire ta persévérance, ta force. Et en même temps, ta fatigue, ta défiance et ton émotion sont palpables et cela m'empoigne.
Courage, tu vas y arriver, tu vas le faire. J'y crois.
Et, si jamais cela ne marchait pas, je me dis que tu n'auras rien à regretter d'avoir fait ton possible, rien à te reprocher, et que cela t'aidera à tourner la page. Mais tant que ce n'est pas perdu, tu as raison de te battre pour ce à quoi tu tiens tant.
C'est normal que des gens qui t'aiment doutent et s'inquiètent pour toi. Ce qui est important de voir ici, c'est que tu es aimé, peut-être bien plus que tu ne l'imagines.
Celui où celle qui fait la course a besoin de ceux qui l'encouragent ou qui l'alertent depuis le bord de la route, mais la course qu'ils vivent n'est pas la même, n'est pas la leur.
C'est toi qui sens, toi qui sais, toi qui vis ton mouvement sur ton terrain, ta piste, ton chemin. Toi seul connais la pente, le climat, les virages, les versants et les sommets de ton parcours, sa saveur et sa valeur pour toi. Toi seul, et Dieu mieux que toi.
Nous, nous sommes à côté, chacun dans son couloir, et en Dieu aussi, ce qui nous permet d'être avec, seulement avec.
Ceux qui prennent le mauvais rôle, parfois maladroitement, avec leurs doutes et leurs avis, même si cela t'éprouve encore davantage, ne te préoccupes pas de leurs intentions, laisses-les leurs, et vois-les plutôt comme des alliés objectifs qui t'aident à réviser ou à confirmer tes choix.
Nos vies se côtoient. Au mieux, elles s'accompagnent, se comprennent, se soutiennent, mais nous sommes chacun seul à vivre notre vie.
Nous sommes certes avec toi, éprouvant nos cœurs, chacun de nous fait de son mieux en conscience et par amour.
Confiance !
Le mieux que nous puissions faire, c'est de ressentir, projeter, imaginer et espérer.
Quoiqu'il arrive, crois-moi ce sera bien.
Mes yeux sont mouillés.
Je t'aime tant.
--
Texte déposé ©Renaud Soubise
Musique : ©Musique classique_La Musique Libre & Citations et proverbes
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
C'est en tutoyant nos limites que se jouent nos épreuves.
Et, quelle que soit la limite, si nous passons l'épreuve, c'est en puisant à la source permanente de l'amour infini qui coule en nous.
---
Texte déposé ©Renaud Soubise
Musique : ©Ballade No 1 en sol mineur, OPUS FRÉDÉRIC CHOPIN | MUSIQUE CLASSIQUE TVHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Mais où est le problème ?
Je m'installe dans le train, à la fenêtre d'un carré dont les sièges sont encore vides, et commence à tourner nonchalamment les pages d'un magazine, quand un jeune homme arrive à son tour et s'arrête au carré en vis-à-vis, également inoccupé. Son allure peu courante retient mon attention et je l'observe oisivement. Il est impeccablement coiffé, mi-long, châtain clair, vêtu d'un pantalon de toile au ton crème, d'une veste en daim léger et d'une chemise ivoire au col ouvert sur un foulard en soie, blanc à pois gris, entourant son cou. Il prend le temps de sortir un livre d'une sacoche en cuir mou, qu'il manipule comme une dame son sac à main, puis d'ôter sa veste pour en extraire un téléphone et des câbles, avant de la plier, la poser avec soin sur l'espace en hauteur, et de prendre place à la fenêtre. Il a gardé à lui sa sacoche, posée sur la tablette. Lorsqu'il branche ses écouteurs, se les fixe aux oreilles, réajuste sa coiffure et élargit l'étreinte du foulard sur sa gorge, son doigté et sa gestuelle, si banalement féminins, s'il s'agissait d'une femme, me frappent au point que je ne peux m'empêcher de douter. Il prend son livre en main, le repose distraitement sur sa cuisse en se tournant sur sa droite où, à travers la fenêtre, son regard semble se perdre au-delà du quai, aux confins de la gare. Je me raisonne, pour finalement conclure qu'à sa morphologie mâle et au duvet clairsemé de ses joues, il s'agit à l'évidence d'un garçon, auquel je donne environ vingt-cinq ans.
Le départ nous est annoncé dans quelques minutes. Je retourne passivement à mon journal, jusqu'à la venue, qui me fait lever la tête, d'une jeune fille noire, très jolie, aux fines et longues tresses. Elle s'asseoit côté couloir, face au jeune homme qui interrompt sa lecture pour échanger avec elle de gentils sourires, avant d'y replonger. Une fois installée, elle se concentre sur son écran, tandis que je repars dans mon album d'images. Peu de temps après que le train a doucement quitté la gare et qu'il progresse vers sa vitesse de croisière, le coquet, en quittant sa place, s'adresse à la jeune femme dans une intonation si efféminée, caricaturale, que je m'en amuse intérieurement, tout en comprenant qu'il ne joue pas, mais s'exprime sans complexe de tout son naturel : « S'il vous plaît, je peux vous demander de surveiller mes affaires ? », ajoutant : « Je vous remercie, je n'en aurai pas pour longtemps », recevant l'acquiescement de la belle.
Et le voilà parti, je suppose aux toilettes.
Arrive alors, presque immédiatement, le troisième protagoniste, un grand rasta black aux lunettes noires, sorte de Jimmy Hendrix culturiste, bâti comme une armoire à glace, dont les muscles débordent d'un tee-shirt trop tendu, un gros casque à musique chevauchant et déformant sa tignasse. J'essaie d'attirer son attention par un geste de la main, en même temps que la fille lui dit trop timidement : « Hé, il y a quelqu'un à cette place », mais il ne voit ni n'entend rien et s'assied directement sur le siège à la fenêtre que vient de quitter le garçon. La voyageuse en reste là, retournant à son écran. De mon côté, j'essaie paresseusement de capter l'attention du nouveau venu pour lui dire, mais il est dans son monde et sa musique, derrière ses lunettes, et je crois même qu'à présent il s'assoupit.
Autant inquiet qu'excité de ce petit épiçage existentiel, je spécule, je dois bien le reconnaître, et deviens même curieux, voire impatient, de savoir ce qui se passera au retour du jeune homme. Va-t-il revendiquer sa place ? Et comment ?
S'il s'exprime de la sorte, sera-t-il respecté ? Reprochera-t-il à la jeune fille d'avoir mal su gérer la situation ? Je vais bientôt le savoir, car j'aperçois de loin le garçon revenir vers nous (...)
---
Texte déposé ©Renaud Soubise
Musiques : ©Scott Buckley - Underlow ; PLUME Revelation Musique Enigme / découverte /libres de droits
La planète d’une tout autre espèce humaine (issue d'un rêve).
En raison d'une avarie au cours de notre périple, nous avons dû faire escale sur la planète Cylox de la constellation de Barzymène. Notre séjour y a finalement duré l'équivalent approximatif de douze années terriennes.
L'atmosphère de Cylox est proche de celle de la Terre. Heureusement, nous y avons trouvé de quoi reconditionner l'air à l'aide de nos synthétiseurs en un équivalent acceptable pour nous, et il nous restait un stock suffisant de masques dont nous n'aurions pas pu nous passer pour respirer au cours des premiers temps.
Cylox mesure un peu plus de trois fois la taille de la Terre et elle est peuplée, à très grande densité, de la population cyloxienne, un peuple paisible et accueillant, d'une espèce humaine évoluée, dominant des règnes animal et végétal extrêmement diversifiés.
Le sol de cette planète est constitué d'un terreau particulier, fait d'une matière minérale et organique proche de l'humus terrien. Il s'agglomère naturellement en forme de poignées de mains humaines cyloxiennes. Leurs mains ressemblent aux nôtres, aux différences qu’elles comportent six doigts, avec deux pouces et deux index de part et d’autre de deux majeurs et que leurs phalanges sont plus de deux fois plus longues en moyenne. En définitive, leurs deux mains sont visiblement semblables, même si, comme pour nous, les cyloxiens se trouvent plus habiles avec la droite ou la gauche, mais de façon bien mieux répartie dans la population.
On pourrait croire qu'une armée d'artistes fous a modelé ces agglomérats de terre cyloxienne en forme de poignées de mains moulées, se finissant par un arrondi à la limite de la paume, sans le moindre début de poignet, mais c'est inconcevable puisque, à l'échelle du globe, cela représente des milliards de milliards de paires de mains serrées
deux à deux l'une dans l'autre. Nous ne savons pas expliquer cette structure naturelle de l'environnement sur le plan biophysique.
Si l'on creuse le sol ou si l'on remue la terre, les poignées de mains se reconstituent spontanément. Leur taille standard est celle d'un adulte cyloxien moyen, comparable à celle d'un terrien, mais les modelages se redimensionnent par eux-mêmes selon les conditions. Par exemple, si l'on met cette terre en pot, les poignées de mains s'y reforment proportionnellement, à l'échelle parfois de quelques millimètres.
La planète Cylox est couverte à soixante-dix pour cent d'immenses océans et de mers enclavées dans deux grands continents.
Le sable des plages, des fonds marins et des déserts, quelle que soit sa texture et sa composition, est également aggloméré en poignées de mains, parfois jusqu'à une fois et demie plus grandes que celles formées dans les contrées, ou à l'inverse beaucoup plus petites, selon les latitudes. Il en est de même pour les roches des chaînes montagneuses.
Sur le plan sociologique, il y a semble-t-il un signe apparent : ces poignées de mains humaines symbolisent l'amitié, l'amour, la fraternité, en tout cas la relation entre les Hommes. Voilà qui est peut-être en lien avec la mentalité singulière des cyloxiens, qui sont de puissants pacifistes dont la principale activité est de couvrir les besoins d'autrui. Ils vivent majoritairement en couple et chaque individu est doté à la fois des attributs sexuels féminins et masculins, de sorte que dans une même famille les enfants ne sont pas forcément portés avant leurs naissances par le même de leurs (père et mère), et qu'un très grand nombre d'entre eux sont d'âges proches, sans être des jumeaux, parce qu'issus de la gestation réciproque de leurs parents.
J'imagine qu'il y a là un facteur favorable à cette forte propension qu'a ce peuple à fraterniser.
(...)
---
Texte déposé ©Renaud Soubise
Musique : © Ambient space music, Univers. Musique libre ; Vlad Glad, Musique Émotionnelle et Incroyable, libre de droits.
Ça ne tient à pas grand-chose des fois, l’humanité.
Je tire ma valise à roulettes dans le sous-sol d'une grande gare parisienne.
C'est la transhumance estivale. J'avance doucement en direction du métro, dans un couloir bondé de familles aux bagages volumineux.
Soudain, choqué et surpris, un géant que je n'ai pas entendu venir m'a doublé en courant, le grand sac de sport sur son épaule me heurtant brutalement. J'ai eu peur, mais ça va. Ni excuse, ni déviation, il fonce en forçant et bousculant tout sans retenue sur son passage. Pas un mot ne sort de sa bouche, mais tout son corps exprime
la colère.
En accédant à l'escalier mécanique surplombant le quai, je l'observe, bloqué au beau milieu des marches, derrière le mur de valises d'un petit groupe d'américains. Impossible de passer. Il hurle, et sa rage s'amplifie à la lenteur de la descente, tandis que la rame qu'il ne peut plus que manquer arrive à quai. Les secondes passent, il éructe, le métro sonne, ferme ses portes et repart à peu près au moment où il parvient à se dégager.
Encore un court instant et j'arrive derrière. Je dois dépasser l'énergumène devenu la violence incarnée, pestant en déambulant sur toute la largeur du quai, les mâchoires serrées entre deux jurons et ses grands poings fermés boxant l'air confiné de la station.
Jeune, immense, il dégage beaucoup de force, une boule d'énergie incontrôlée qui en impose. Peu téméraire, je le contourne avec précaution et vais m'asseoir un peu plus loin, sur une brochette de sièges fraîchement vidée.
Le tableau annonce cinq minutes avant la prochaine rame. Le bonhomme a terminé sa danse et voilà qu'il se dirige vers moi. Il y a des sièges de libres à droite, mais non, c'est celui que j'ai laissé juste à ma gauche qu'il choisit. Quatre minutes à tenir. Je me promets de ne faire quoi que ce soit qui attire son attention, rien qu'il risquerait de prendre pour une provocation, car certes, il s'est assis, mais l'irruption volcanique est loin d'être tarie. Il sue et ne fait que jurer.
« Cool ! Tout va bien se passer. »
Je me concentre sur mon souffle, comme je le fais souvent pour que la contagion se fasse dans le bon sens, entre paix intérieure et chaos externe. J'y crois.
3 minutes.
Le gars entreprend d'évacuer son énergie en imprimant un puissant rythme nerveux à son genou gauche. De la barrette des sièges, tous suivent le même mouvement
solidaire et me voilà secoué, vibré de multiples soubresauts. « Passivité, patience. Admettons, acceptons. Il n'y en a pas pour longtemps ».
J'ai vraiment pensé que j'allais y arriver, jusqu'à m'apercevoir avec stupéfaction du dédoublement complet de ma tête, espérant la sagesse, et de mon corps qui m'atterre de le voir jouer seul sa partition.
Depuis mon trampoline, je suis incapable de réfréner l'inclination tranquille de mes épaules et de mon visage pour me tourner vers lui sans complexe.
Et, bingo ! Il ne se passe pas une seconde pour que ses yeux furieux se plantent dans les miens et qu'il vomisse sur moi son énergie enrouée, dans ce que j'interprète qu'il me dit en substance : « Quoi ? Qu'est-ce t'as toi ? Qu'est-ce tu veux ? ».
Je me sens empêtré pour chercher ce que je pourrais bien lui répondre, sans me douter que mon libre arbitre va de nouveau m'échapper, et c'est encore avec stupeur que je m'entends dire d'une voix absolument calme et maîtrisée : « Rien d'assez important pour qu'on se dispute ! ». Wow, je n'aurais pas imaginé mieux ! Il me regarde, peut-être aussi hébété que je le suis moi-même, en tout cas éteint. Il a besoin de deux ou trois secondes pour se refaire.
(...)
---
Texte déposé : ©Renaud Soubise
Musique : ©Ma Musique Libre - No Copyright| Cinematic Epic Background Music | Free Background Music | Royalty Free | Audio Instore, Licence de paternité Creative Commons
// Musique Action Epique - Action Strike, Rafael Krux // Sound-fishing - bruitages metro-1sation-loop ; MrKey_Cornflakes-Memories_LMK ; Le-vagabond-et-le-marginal_LMK
Amour, Inversement des rôles, Juste réciprocité sur nos Chemins de Vie, sans forcément rendre autant que reçu > Tout est bien !
Texte déposé : ©Renaud Soubise
Musique 1 : ©Le Duo CelloPiano (Chocolat Musical) - Violoncelle : Marion Colas
Piano : Ludivine Lecureur / Si maman si (France Gall)
https://youtube.com/playlist?list=PLSHFrm5PN7z_Xa72dACmFPfvG7duwMquO
Musique 2 : Thoughtful Cinematic - Piano (libre de droit)
---
J'arrive dans la banlieue sud de Lyon, ce vendredi de septembre, à minuit passé, par le dernier métro qui suit le dernier train, avec toujours cette petite inquiétude : se souvient-elle de ma venue pour m'ouvrir l'immeuble ?
Elle m'attend, là, enjouée de mon arrivée, m'embrasse et m'offre à boire avant d'aller dormir.
Samedi matin je l'observe discrètement somnoler dans son fauteuil devant la télé. Elle est surprise de ma présence, lorsqu'elle m’entend bouger dans la cuisine. Du coup, elle est en quête de ce que sera cette journée qui ne commence pas comme les autres.
Ma sœur et mon beau-frère remontent du sud de la France. Ils seront là en fin de matinée. C'est moi qui m'occupe de faire les courses et de préparer à manger, elle peut donc continuer de remplir tranquillement ses grilles de mots croisés. Voici le détail de ce que nous allons manger ce midi. Ce soir, l'un de mes frères avec sa femme et leurs deux filles nous rejoindront pour dîner, ainsi que l'épouse de l'aîné de la fratrie, parti trop jeune. Le dernier ne viendra pas, une activité de weekend prévue de longue date.
Ces informations, elle me les demande une bonne quinzaine de fois en moins de deux heures, et je lui réponds comme si chaque question était neuve.
Je voudrais savoir si l'infirmier qui passe cette semaine est Lionel ou bien Éric. Elle rétorque, sur un ton sans appel, que depuis la disparition de mon père, il n'y a plus d'infirmier, puisque c'est pour lui qu'ils venaient. Elle n’a pas fini sa phrase que Lionel sonne, entre dans l'appartement, me salue amicalement et lui donne son médicament, tout en lui proposant de passer à la douche. Elle résiste un peu, mais il sait comment lui
parler et c'est docilement qu'elle le suit.
En les voyant partir vers la salle de bain, j'annonce que je pars faire les courses, en saluant Lionel que je reverrai sans doute encore avant ce soir.
Il est à peine 11h00 quand je suis de retour avec mes bras chargés de cabas pour tout le weekend. Je la trouve dans son fauteuil, terminant le dessert de son déjeuner. Elle me sourit. Ça a l'air bon. Je commence à lui exprimer ma surprise quand je remarque que l'assistante de vie pour les repas est en train de terminer le rangement dans la cuisine. Personne ne lui a parlé de l'annulation de sa prestation du weekend, pourtant faite. Tant pis, peut-être que Maman pourra tout de même goûter un petit peu au repas que je m’apprête à cuisiner.
Une fois seule avec moi, elle me demande gravement où est mon père. Pour la énième fois depuis qu'il nous a quittés en juillet, je le lui redis, et je vois que cette nouvelle sonne doucement comme la confirmation de ce qu'elle sait déjà.
Je répète encore, autant de fois que nécessaire, comme inédit, tout ce qu'elle veut savoir pour tout ce qu'elle demande. Elle a oublié qu'elle a mangé et dit qu'elle n'a pas très faim, mais elle a bien hâte qu'ils arrivent pour qu'on prenne l'apéro. Elle se déclare même candidate à une petite avance.
Tout le weekend se déroule de cette façon. Quand nous sommes tous là, elle écoute nos échanges d'une oreille distraite en faisant ses mots croisés dans le brouhaha de la télé qu'elle n'arrive pas à éteindre mais qu'elle n'écoute pas. C'est pour lui qu'elle la met, et maintenant qu'il n'est plus là, c'est pour nous. Il est vain de lui dire que cela ne nous intéresse pas. Si elle l'éteint, il ne lui faut pas deux minutes pour oublier et la rallumer en toute innocence. Elle est contente que nous soyons là et se demande toujours si ce n'est pas bientôt l'heure de l'apéro. (...)
Le courage de la douceur
Quelle ruche que cette brasserie du centre-ville à la mi-journée. Nous sommes des dizaines, debout au bar, à table, en terrasse, dans le fond et dans les recoins. Il entre et il sort de tout, des ouvriers, des étudiants, du business, des bancs de collègues sortis des bureaux pour l'apéro, la formule du jour, une entrée-plat, un plat-dessert ou la complète, un croque, un sandwich, une salade ou une quiche, une bière, un vin au verre, une carafe d'eau, un express, un café gourmand, mousse au chocolat, crème brûlée, île flottante.
Ça rit, ça crie, ça piaille, pétille et ça défile.
Les serveurs sont au beau milieu de leur marathon quotidien, et ça carbure aussi en cuisine pour sortir les plats et les desserts du rush, sous l'œil affûté de la patronne qui tient la caisse et à qui rien n'échappe... de ce qui l'intéresse.
En l'occurrence, il n'intéresse personne de m'apporter mon addition. J'ai déjà hélé le garçon plusieurs fois, mais peine perdue. Sa priorité n'est pas à ceux qui partent. Je lui avais dit que j'étais pressé, et c'était ok jusqu'à présent, mais là maintenant, ça coince. Je vais être en retard. Allez, je me lève et vais moi-même à la caisse. Pas facile de passer mon manteau, d'extirper du dessous et de charger mon sac à dos dans les dix centimètres qui séparent ma petite table individuelle de celle de ma voisine aux prises avec ses profiteroles.
Je progresse lentement vers le comptoir en passant devant le bar où se tiennent quelques jeunes filles hilares. Je les contourne pour me placer sagement à la queue de la caisse. Pour mon rendez-vous de 14h00, ça va être juste, il y a trois personne avant moi, et cela n'avance pas vite.
« Monsieur, Monsieur...». L'appel est à la fois clément et carré. Dans le brouhaha, je n'y prête pas tout de suite attention.
« Monsieur, Monsieur...». Oui, c'est bien derrière moi. Je me retourne et découvre le visage d'une lycéenne toute fluette aux côtés de ses comparses. Son regard est direct, mêlant confiance et détermination, avec un petit pli entre les sourcils. « Pourquoi vous êtes passé devant nous ? ». Surprise. Je ne suis pas passé devant elles. Je les ai bien
vues installées au bar. Quel calme clair aussi que son apostrophe ! Une question toute simple, légitime, pleine de fermeté pour recevoir une explication factuelle. Quelle douce invitation à la totale responsabilité !
« Ah ? Mais vous n'étiez pas au bar ? J'ai cru...».
« Non, nous faisons la queue à la caisse, et la queue passe devant le bar, Monsieur ».
« Ok, bon. Veuillez m'excusez. Je n'avais pas compris » dis-je en prenant ma place
derrière le petit groupe.
À présent, pour 14h, ça va pas le faire. Mais à toute chose malheur est bon. Prenons le temps de bien sentir ce qui se joue. Cela ne m'arrange vraiment pas que ces jeunes filles n'étaient pas au bar, mais je vais retenir cette belle leçon de paix. Parce que je suis encore plus en retard, ce qui habituellement devrait davantage m'énerver, mais là non. C'est comme ça.
Pas de drame. Tout est bien.
Elles ne m'ont pas dit « Dis-donc, malotru, à la queue comme tout le monde ! ». Elles
ne m'ont même rien dit d'irritant. Je suis passé devant elles par erreur, sans m'en rendre compte. Pour elles c'était un fait. Et avec courage et paisiblement, elles m'ont juste demandé de m'expliquer, sans plus... pas la moindre insinuation. Résultat, je suis encore plus en retard, moins satisfait, mais pas plus tendu, bien au contraire.
Il faudra que j'y pense tiens ! Au lieu d'accuser : « Tu l'as fait exprès hein ! », je peux aussi laisser à l'autre toute latitude pour donner ses bonnes raisons, simplement en le questionnant : « Pourquoi as-tu fais cela ? ».
---
Texte déposé : ©Renaud Soubise
Musique : ©Lyrics world_Accordion ; AMBRest_Restaurant (ID 0624)_LSonotheque
La vie, qui se donne à elle-même et ainsi se perpétue.Trois faisceaux de trajectoires d'énergie de l'Esprit, de la psyché et de la matière se rencontrent, se fondent et se soutiennent en l'ouverture et la fulgurance de la Vie, une vie infime et intime qui vient grandir de ce qu'elle est déjà grande, transformer de ce qu'elle change déjà tout, prendre place, là où n'est rien moins que l'Univers.L'Amour, qui s'appartient à lui-même et comprend tout, vient s'incarner pour donner à nouveau, sur ce plan qui comprend peu, le sens de l'innocence, refoulée et oubliée, qui ne s'y perd point, s'émancipant à la mesure du besoin du monde.----Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Il était une fois l'homme _Toccata et FugueHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Sortie du rêve, fin de la récréation !Du plus profond de nos mémoires, un vieux clou tordu et rouillé restait irréversiblement planté au mur de notre ancien dortoir.Un grand sac pesant, à l'étoffe incertaine, tout aussi oublié que quiconque l'ayant accroché là, le tirait vers le bas, se fatigant lui-même, ainsi qu'il fatiguait d'un contenu massif, sa patère de fortune.Il arrivait aux unes, aux uns, aux autres de faire ici la sieste, les hivers calfeutrés, l'été, fenêtres ouvertes aux sons de la campagne et de la maisonnée, auxquels, à notre insu, se mêlait la complainte discrète et continue qu'endurait la matière et du clou et du sac.Lieu de repos ou de passage, de rencontre et de partage, de séduction ou de conquête, de frottement ou de transgression et de compromission, de recul et de rupture, d'indifférence, de plénitude et/ou de solitude... Se vivaient là les rêves fous, ensommeillés ou engourdis du drame et de la comédie, les affres de la scène humaine, en ce théâtre de lumière, d'insouciance, d'allégresse, d'excitation, de tolérance ou d'étroitesse, de déception et de tracas.Nul ne prêtait attention aux grincements insignifiants d'un sac usé et tiraillé, pendu à un clou biscornu d'une arrière-salle de l'univers, s'empesant depuis la nuit des temps de l'épaisseur de l'erreur, par laquelle se séparaient, se dispersaient et s'enfermaient les esprits, s'allégeant par ailleurs de toute réalisation de la vérité, dont se nourrissent et s'illuminent les âmes.Calibré à l'équilibre, le clou ployait sous la charge depuis des millénaires, sa structure craquelante et l'anse déformée du sac gémissant en s'échangeant des tics tacs fondus dans le profond silence des ignorances.Tension jusqu'à l'extrême déchirure qui initia le grand vacarme de la chute du sac, dont la brutalité assourdissante fracassa toute individualité, depuis son lieu d'éloignement, sur l'unique et implacable vérité du Réel.C'était la fin du mirage, déjà oublié et ignoré, anéanti, enfoui, en même temps que tout son décorum, comme l'était aussi la sieste qui n'avait pas eu lieu.L'humanité l'ignorait. À force de s'enfoncer dans l'erreur et dans ses illusions, elle a lesté le sac jusqu'à le faire craquer. Chacun est tombé de sa chaise, d'où qu'il était dans son délire, a délaissé sa singularité pour revenir dans l'Unité qu'il n'avait jamais quitté.---------Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Rossini - William Tell Overture - Part 1Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Pourquoi maintenant, t’inquiètes-tu de tout si partiellement ? J’ai ouvert un œil. Le jour se lève tout juste. Il doit être à peine six heures. L’air est si doux. C’est le début de l’été. La forêt est une symphonie. Me rendormir serait tout indiqué, mais je sens qu’une grande vitalité, une énergie fringante et décidée me voudrait déjà dehors. Le jardin donne sur un très beau sentier s’ouvrant sous les arbres. Je ne proteste pas bien longtemps, avec de faibles arguments. C’est comme un ordre nouveau venant de ma profondeur, indiscutable. Allons-y. Je gagne l’extérieur en ronchonnant un peu contre moi-même. Tout de même, ce n’est pas très malin, à pareille heure. La température est extra. Tout est calme, paisible, doux et majestueux. La lumière de l’aurore a la magie de réveiller doucement les couleurs, et de pastelliser toute la puissance éclatante et flamboyante de l’été, comme pour mieux l’annoncer. Je n’ai que des espadrilles, mais je n’irai pas loin dans le sous-bois. Juste une petite promenade pour marcher en silence dans la forêt, goûter la nature resplendissante. L’orée de la forêt. Le sentier en faux plat est ample, sablonneux, entortillé de racines. J’ai l’impression que mes sens sont d’une réceptivité fantastique, tout est amplifié comme jamais. Une pensée du fond de moi, que j’entends comme une voix. « Tu as tout le temps, apprécie ! » Mes semelles sont assez fines pour me donner à palper la souplesse du sable et à deviner les nervures en travers du chemin. Je suis parti sur un rythme très lent. Dessous, la terre est assez dure et pas très loin. J’en perçois la nuance sans laquelle ce serait moins facile. Une petite couche de douceur sur une terre solide et soutenante, sécurisante, c’est idéal. Je me sens porté. Une odeur d’humus, mêlée du végétal des fougères et de quelques feuillus, vient sobrement tempérer la sève dominante des pins. Mon visage est caressé par une petite brise si douce, agréable, faisant bruisser les feuilles. Surtout, ce sont les chants des oiseaux. Ils sont chez eux. La vie bat son plein. Ils se répondent, partageantla charge d’orner le beau silence de l’aube, tout en le consacrant dans ce petit bout de forêt pyrénéenne. Je suis touché par la nature accessible, offrant sa beauté et une telle paix, si simples. La paix, j’en ai tellement besoin. Le choc est passé, mais pas la douleur, ni le ressentiment, encore moins mon inquiétude.Quelle sera ma vie à présent ? Et puis ces charges et tout ce travail… « Chhhhhh ! Ici, la forêt. À présent, l’aube ». Ok, ok. Les pas, le souffle, le cœur, la mélodie, tant de battements s’accordent sur le rythme lent. Je m’enfonce dans la grande allée de la cathédrale aux colonnes massives, tortueuses et écorcées, avec sa voute chlorophylle, bariolée de verdure, aux chœurs de mille anges à plumes. « Tu es bien, là ! ». Tu parles ! Marche silencieuse. Inspir. Expir. Ressenti dans les pieds, les jambes, les bras, jusqu’au bout des doigts, tout le bassin, le dos, et la poitrine, le visage aussi et la bouche. Verticalité. Extension. Relâchement.Qualité de présence. Force de Vie, Silence de Paix. Énergie du Vivant. Amour. Je progresse une quarantaine de minutes sur le sentier, habité de cette sage autorité, aimante et exigeante, qui parle du fond de ma poitrine, et veille à faire taire ma tête. Une petite clairière. Plusieurs belles souches.Je m’assieds sur celle qui m’attendait, je ne sais combien de temps. Le vide. Les oiseaux. Un clocher au loin. Les arbres serrés les uns contre les autres. Leurs branches se mêlent et forment une tapisserie murale à maille si fine que je n’arrive plus à les différencier. Cela devient un tout, une unité. La qualité du vide établi en moi est exceptionnelle. Moment de plénitude jamais vécu comme tel. (...)---Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Dvorjak : Symphonie n°9 « Du Nouveau Monde » (Orchestre philharmonique de Radio France)
Éveil de la conscience, seul chemin d'ouverture sur le Réel.En ouvrant les yeux, au sortir de rêves qui déjà s'oublient, je sonde l'Amour qui vibre en moi : cette sensation indicible dont la source dépasse la dimension sentimentale. Elle n'est ni de mon intellect, ni du corps. Elle emplit les lieux les plus infimes, investit tout, passe partout.Je capte cette vague d'énergie hors de toute idée, de tout vocabulaire et de toute émotion. C'est un halo, un bruit, une lueur, au sens premier d'une sensation, qui se dilate et se répand à l'intérieur autant qu'à l'extérieur, au-delà de toute barrière matérielle ou psychologique.Le vrai et grand cadeau, exceptionnel, est la réalisation concrète que cette onde manifeste le Vivant dont elle émane, ce qui induit, dans l'instant qui s'en saisit, une formidable inversion des plans. Ce sont les doigts qui se lâchent, les mains qui s'ouvrent, les battements du cœur qui s'estompent, les inspirs et les expirs qui se muent en un souffle perpétuel, le silence qui se densifie et s'éternise... tant de signes, d'abord montés en surface en déposant le mental, se mélangeant désormais dans un même fond contemplatif qui reflue à son tour, laissant place maintenant à la surenchère d'intensité et d'expansion du signal d'Amour. Comme si la Vie s'ébrouait de grâce de sa propre reconnaissance qu'enfin se rejoignent toutes les parts d'elle-même qui avaient oublié leur Unité. Se perçoivent alors les effets libérateurs du délicieux étirement au réveil de l'être, pour lequel ce moment devient nourriture subtile de l'âme et de l'esprit.Le flux exprime continûment la substance de vie qui m'anime. J'ai l'intuition que ma perception de chaque instant se joue au niveau de mon ouverture de conscience, laquelle progresse sur sa propre voie vers un degré de complétude qui recule indéfiniment, comme la ligne d'horizon. Cette infinition révèle ce que je ressens être l'Espérance : la reconnaissance confiante et réconfortante, niant la mort, qui lui serait contraire en tant qu'abandon de toute évolution.Ce n'est pas l'Amour qui s'interrompt, mais l'attention que je lui porte. L'Amour ne traverse pas non plus, tel qu'Il m'apparaît, ni ne s'expanse au-delà de frontières et des reliefs de l'existence. C'est ma conscience qui élargit, en grandissant, sa trouée de l'opacité qui me sépare de Son Omniprésence.À l'instant, c’est une réalité inédite que je découvre, de l'Amour infini, sans objet. Si cet Amour avait un objet, ce serait la Joie, sans cause. Et si cette Joie avait une cause, ce serait la Paix, indécelable, c'est à dire Absolue... que nous ne devinons qu'en la perdant, en traversant l'erreur, agrandissant l'illusion nous permettant de croire que l'on s'est éloigné, et d'oublier, en nous drapant d'une enveloppe d'insouciance... pour croire alors, et sans limite, au monde de tous les contraires, ce qui nous livre à l'arrogance de la suffisance dans la connivence en la bonne cause, le bien-entendu sur notre bon droit, nos arrêts sur nos acquis, nos frontières et nos paroles définitives, fascinantes d'assurance, justifiant et renforçant nos croyances et nos leurres d'être satisfaits, alors qu'il n'en est rien.L'ignorance et la cécité n'altèrent nullement la Vérité dont elles éloignent ou qu'elles dissimulent : connaissance que l'Amour demeure infiniment intense et étendu. Rien n'est de ce qu'Il n'est pas, car rien n'est que Lui, et, au travers de nos flots d'erreurs et filtres d'illusions, la distorsion nostalgique qui nous reste est l'énergie d'avoir ce en quoi l'on a cru : longue et douloureuse attente, autant vaine qu'obstinée.L'attente n'est vraiment pas l'Espérance, la possession vraiment pas l'Amour, avoir raison vraiment pas la Vie. Plus tard ou ailleurs, il n'y a ni bonheur à mériter, ni sommets à gravir, ni de graal à gagner. (...)---Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Antonio Vivaldi - L' estate (Été)
Refléter en soi sans réfléchir Ce qui, de toi, parle en moi n'est peut-être pas vraiment toi ; l'interface plutôt où, quoiqu'il arrive, en cette ouverture au-dedans, face à toi, je sens et approche cet autre... que je suis, sans doute pas vraiment moi... La projection est là, c'est d'ici, de ce point de contact, qu'elle part. Ses rayons se déploient encore plus loin, encore après. Quels miroirs intérieurs témoignent du cœur de la rencontre ? De ces faces minérales, immuables et froides que plaquent les Hommes dans tous leurs lieux de vie pour ajuster leurs masques, ou bien ces aires fluides, naturelles et plissées d'émotions, frontières entre sensibles profondeurs à la chaleur d'un souffle ou du gel de la terre ? Question d'acuité, de conscience, de sens, d'intention. Alors, détaché, devantla voie ouverte par cette lumière, je peux très bien ici entrer dans le miroir sentir et ne pas réfléchir, à l'origine des reflets. Merci, sœur ou frère, ami, petit tyran, cet « Autre » face à moi que tu es, tu touches et frottes pareillement que ce soit où j'ai mal ou là où je vais bien. De ce qui me gêne et m'irrite chez toi, je vois ce que chez moi je voudrais tant changer. Ce qui me pique de tes attentes, atteintes et critiques, depuis longtemps, je le réprime en moi et devrais l'accepter pour au moins m'en guérir. Ce que je reconnais et assume de ce qui t'agace en moi, que tu refuses et me pousses à revoir, ne parle que de toi. Tout ce que je trouve admirable et aime chez toi me touche et me ravit, parce que je l'ai aussi. Nous pataugeons dans les mêmes eaux et chacun, balloté par les remous de l'autre y apprend à nager, à se tenir à flots. Il me faut te laisser à tes bonnes raisons de faire, de retenir, de taire ou bien de dire pour panser tes impacts et colmater tes failles. Je retiens la leçon que notre lien révèle, s'offrant à mon éveil : l'autre m'est salutaire en miroir innocent. --- (Rediffusion)Texte déposé : ©Renaud SoubiseMusique : ©Villa-Lobos - Bachianas Brasileiras No. 5 - Mouvement 1 Aria Cantilena, texte de Ruth Valadares Correa (1938)Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Nous sommes en quête de miracles, ignorant ceux que nous banalisons d’instant en instant.Élu à vie à la Vie, ou bien simple mortel, pas encore mort ? Je marche, au rythme de mes pas, de mon souffle et du cœur, une mélodie en tête. Devant moi, le chemin pierreux, lumineux. La forêt respire de mille nuances d'ombre et de transparence. Le vif des fleurs et des fougères, le parfum de la terre mêlé aux essences, le ruissellement, les bourdonnements et les chants, la douce brise, caresse des cimes des arbres, toute la nature, paisible, quelque part en France, à la débordante insouciance d'un matin d'été. Ici, sur toutes les latitudes, maintenant, depuis la nuit des temps et en toute saison, tout est donné et continue de s'offrir, de lieu en lieu et d'instant en instant. La valeur de ce présent est juste la Vie, inestimable, d'une Unique Unité. Ô Gratitude ! Le pur Amour s'exprime au-dessus de moi, devant mes yeux, sous mes pieds, dans ma poitrine, et tout ce que j'en perçois me vient, comme si infime. S'il est un lieu où coule la douceur de l'Éden, il est bien ici-bas ! Nous ne voyons plus le prodige, le si peu et si simple, acquis perpétuel et routinier, dont on ne se satisfait, et n'imaginons pas perdre à jamais, ce qu'aucun millénaire humain ne saurait rendre. En nous, s'est pauvrement banalisée l'osmose subtile de l'esprit dans la matière du corps et de l'univers. Nous aspirons à un ailleurs au-delà de nous-même, en deçà devrais-je dire, un n'importe où, où nous asservir à tenter frêlement de régner sur quelque chose. Ce faisant, nous ignorons qu'ici nous sommes dignes héritiers, dépositaires, tout à la fois princes et princesses, reines et souverains, aimés en tout cas, profondément aimés, d'un Amour si présent dont la quête d'absolu nous fait partir si loin, et pour si peu... C'est par fascination de nos vaines fringales, que nous fermons les yeux, bouchons nos oreilles, et nous pinçons le nez, contre-façonnons notre intelligence, d'ignorance en suffisance, pour compenser nos vides par nos agitations, et nous assoupir dans une passivité choisie pour facile. Notre prix, cash, est celui de l'exil, du doute, de la peur et du manque, des ressentiments et de tous nos regrets. Tant de séparations qui ne disent pas leur nom, et auxquelles nous croyons. Si, quelque part, crache un feu d'Enfer, c'est bien dans le mental des Hommes. Ce lieu n'a pas d'issue car ce n'est pas un lieu. Son espace, insensible et sans limite, est à la mesure des vents et des torrents deturbulences que nous y tolérons. Aucune force ne nous y tient, autre que nous-mêmes. Sa plus solide serrure est notre préférence. Vois comment les grilles de ta geôle … Pourquoi y restes-tu ? … s'ouvrent sur l'Éden qui contient tout, te choie et les ignore. Pas facile, n'est-ce pas ? En témoignent tant de traditions humaines et millénaires, sur rouleaux de parchemins et encyclopédies. Ton énergie en quête de causes extérieures, ne fait en toi que mieux sceller ton propre enfermement. Or, il n'y a que toi pour voir et pour savoir, pour vouloir et pouvoir, assurément que toi pour, ni faire, ni agir, et prendre encore moins, mais discerner, connaître ce qui est à lâcher et être qui tu es, hors de ta conception. L'Amour n'existe pas : Il Est. L'existence n'est pas l'Essence. L'Essence est ce qui tient debout. L'existence concerne ce que nous mettons en dehors de Cela. Le Bien Est. Le bon appartient à l'existence, et c'est bien ! Si tu vis par la Loi, ta vie est triste et pauvre, comme celle du roi banni d'un royaume qui demeure endeuillé. Si tu vis par la Grâce, ta Loi est ta propre Nature. En Lui étant fidèle, tu règnes en Maître. ---(Rediffusion)Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Schubert - Notturno for Piano Trio in E-flat major (Op. 148 / D.897)
L’immanente nostalgie d’un trésor perdu Elle a toujours été là cette montagne,surplombant des plaines et des vallées à perte de vue en plateaux verdoyantsd'herbes grasses. C'est un pays de cocagne façonné au contraste des saisons, parsemé de villes et de villages sur un lit de campagnes. Bariolé de couleurs, à la fois tapissé du foisonnement des fleurs et de vertes cultures, bois, forêts, champs et prairies, et maintes nuances blondes des blés et autres céréales. Quadrillé de routes, tacheté de lacs et strié de sentiers, cabossé de vallons et de collines, traversé de rus et de rivières, pétri enfin d'une épopée humaine jalonnée de riches patrimoines. Ici, les Hommes se sustentent, mus de fringales d'absolu, s'efforçant librement depuis la nuit des temps de rejoindre d'insaisissables horizons, en poussant les chimères de leurs bonheurs contenus. Si bien servies en ce fertile et généreux royaume, nulles vocations, ni richesses, pas même en collections, ne comblent vraiment leur quête d'infini. Les plus éveillés, de guerre lasse, s'illuminent au gré d'intuitions et d’évolution. Ils accèdent en conscience à l'immanente nostalgie d'un trésor perdu, ce qui leur révèle leur conception duale de l'existence. Pourront-ils, un jour enfin, mesurer comment et à quel point ils se sont éloignés de ce qui est assez simple pour être la Vérité, et l’incroyable complexité qu'ils ont maintenant à défaire pour y revenir et s'y rétablir ? Cette hauteur, ils ont un jour choisi de la dévaler pour venir jouir en contrebas, autant qu’il leur en fallait, jusqu'à sans péril en reconnaître la vanité et recevoir en leur âme l’appel de ce sommet. Sans doute n’avaient-ils pas su le voir avant de descendre, n’imaginant pas un jour revenir sur leurs pas, mais il n’existe pas d'autre voie pour un tel retour, que l'une parmi ces deux apparaissant aussi impraticables l'une que l'autre, sur lesquelles peu s'aventurent à jamais : la première face du mont géant, impensable, côté sud, et la seconde, impossible, au nord. C’est bien sûr leur propre tricot d'existence, l'imposture par laquelle chacun s'est lui-même ici ré-énoncé pour survivre et ne pas devenir fou, qui, dans le mental, est à la manœuvre, remplaçant en permanence tout ressenti par la pensée qui l'arrange. La route du sud, qu'exècre ce fantasque, lui inspire résolument d'engager l'ascension par la face nord. Les Hommes en reviennent alors rompus, épuisés, voire impatients ou désespérés par l’implacable Vérité. Le passage ne peut plus donc que se trouver par la voie qu’il refuse obstinément, sachant depuis l'origine que, menant au Sacré, à la Pure Vérité, à la Totale Lumière, elle ne peut que s'emprunter sans lui. Ainsi, nul Homme ne saurait en fouler le premier gravillon, empesé d'une once de ce pauvre mentor. Après s’être mépris d’avoir ignoré leur dualité, la deuxième erreur des Hommes n'est-elle pas d’y croire ? Souvent, un long intermède sépare les tentatives de retour par la première voie qui n’en était pas une, de celles par la seconde, si tant est qu'elles aient lieu. Un temps d'abord ponctué de ruse, de marchandage et de contrefaçon, dont use et excelle l'avatar du Soi pour exiger de demeurer en bas, car, s’il est une contrée de mirages pour lui servir deterrain de jeu, c’est bien ce pays ouvert aux quatre vents, qu'il ne peut pas quitter. Que ceux, si attachés à leurs idéaux, continuent donc de vaquer à leur guise, à s’assoiffer des charmes des vallons. Les autres, par ailleurs, réalisent qu'il n'est qu'à l’ego inconcevable que l’ego soit dissout. Ils prennent le parti de le déposer, ce qui ne constitue pour eux nullement le but ou le bout du chemin, mais bien la condition première du retour. (...)---Rediffusion / Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : ©Aquarium / K. MacLeod / Incompetech (licence Ausha) ; ©Grieg - Morning Mood - Orchestre Symphonique / Creative Commons
Pensée pour elle Pensée de miel Adieu sommeil. Pensée pour elle. Pensée de miel. Il se pourrait qu'à son réveil elle décèle Nathanaël et Michaël veillant sur elle, car c'est pour elle qu'une ribambelle d'anges de zèle déploient leurs ailes sous le soleil caramel. Pensée vermeille, journée merveille, à toi la belle aux yeux pastel qui me rappelle aux vœux du ciel. ---(Rediffusion) Texte déposé ©Renaud Soubise Musique : Ausha - adagio-classic-string-ballad-in-dorian-mood-2075Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Puissions-nous réaliser que nous vivons tous le même. Je voudrais célébrer la Paix d'un jour nouveaude Joie et de Lumière,ce qu'il y a de plus beau.Il n'a rien d'hier.Il ne finira paset n'a pas commencé.Il contient tous nos pas,tous nos pas cadencés. Nous sommes tous de ce jourde cœurs et de souriresqui rassemble nos rireset nous unit d'Amour.C'est un doux jour d'enfancebercé dans l'insouciancede nos neuves consciences,où le temps arrêtédes souffles suspendussur nos airs entendustisse d'éternitéle manteau d'Une Vie.Si haut il nous convieà former une rondedont la chaleur abondeentre nos mains ouvertesà toute découverte,pour accueillir les âmesqui dans le matin calme,à la gloire d'Une flamme,finissent leur erranceet entrent dans la danse.----Texte déposé ©Renaud SoubiseMusique : ©Pirouettes - Danse Classique · C'est la danseBallet Essentials – Back on Stage, the Best Piano Music for Ballet Ever Made2019 Winter Hill Records - Composer: Giordano Trivellato ; Giuliano SacchettoMusic Publisher: Tobacco Music Edition (Gema)Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Ode à la femme, à la vie, à nos esprits inspirés animant le souffle humain qui nous traverse. Tu n'es jamais si belle qu'épanouie, femme libre, Ornant de légèreté de ce monde la fibre. Chaque journée nouvelle, enrichie, où tu vibres Emplit à satiété nos vies en équilibre. Tu es souffle de Vie. Le cycle de ton corps, pour la nativité, Te relie en cadence au tempo des saisons. Et pour donner la vie, Swing et blues en accord, de ton altérité, Rythment en permanence fusions et défusions. Étant en résonnance au cœur de l'invisible, Tu rayonnes du sens de l'Amour, du sensible. D'intuitions en action, tu joues dans les nuances, Tu es en relation, nous sommes là où tu danses. Connectée à la terre et aux grands Univers Tu reçois leur appel, dès lors tu t'y attelles. Elle sera accomplie, la mission qui t'habite, Quand de la galaxie les besoins seront quittes. Toute occasion t'engage. Tu te charges de veille. Trop peu tu te ménages, négligeant ton sommeil À transcender le monde hérissé de querelles Pour en faire une ronde heureuse et fraternelle. Ouvrant tes paires de bras comme des banderoles, Tu pousses notre sagesse à quitter nos paresses Et œuvres de caresse, entourant de largesse, Par tes précieux extras, dans de si nombreux rôles. Prendre soin, assainir, nourrir pour faire grandir, Rassembler pour unir, aimer pour embellir. Sertir en paraboles des choses bien futiles, Composer l'inutile en créativité, En sortir des symboles éclairés et subtils, Élevant notre plan en écrin de beauté. Ta force, tu la tiens de ta fragilité Rarement tu t'abstiens devant l'adversité. Si tu peux consentir à la réalité, Stimulée du Réel à ne rien concéder, Tu trouves en toi la voie de la persévérance À bouger des frontières sans user de violence. Tu n'es jamais si belle et même si tu doutes, Comme ferait une abeille qui rentrerait bredouille, Ne laisse pas de fiel t'écarter de la route. Ouvrière éphémère devant les alvéoles, C'est chez toi qu'est le miel, ce n'est pas toi la folle. Car tu es du Soleil des essaims de lucioles Qui tapissent en Ciel la nuit dense des sols. --- (Rediffusion)Texte déposé : ©Renaud Soubise Musique : ©Le Duo CelloPiano (Chocolat Musical) Violoncelle : Marion Colas Piano : Ludivine Lecureur Musique : Femmes... Je vous aime (Julien Clerc) https://youtube.com/playlist?list=PLSHFrm5PN7z_Xa72dACmFPfvG7duwMquO Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Comments
Top Podcasts
The Best New Comedy Podcast Right Now – June 2024The Best News Podcast Right Now – June 2024The Best New Business Podcast Right Now – June 2024The Best New Sports Podcast Right Now – June 2024The Best New True Crime Podcast Right Now – June 2024The Best New Joe Rogan Experience Podcast Right Now – June 20The Best New Dan Bongino Show Podcast Right Now – June 20The Best New Mark Levin Podcast – June 2024
United States