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Éco d'ici éco d'ailleurs
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Author: RFI
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© France Médias Monde
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Chaque samedi, Bruno Faure ouvre les grands dossiers de l’actualité économique internationale avec les spécialistes du service Économie de RFI et les meilleurs experts. La globalisation et ses enjeux, l’émergence du continent africain, les mutations technologiques, les crises internationales, leur impact sur les situations économiques locales et sur les populations sont au programme d’Éco d’Ici, Éco d’Ailleurs. *** Diffusions le samedi (vers toutes cibles), à 10h10 TU et 23h10 TU.
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L'année 2025 restera comme une année charnière pour l'économie mondiale, marquée par le retour tonitruant de Donald Trump à la Maison-Blanche et ses décisions commerciales radicales. Cette émission spéciale d'Éco d'ici, éco d'ailleurs revisite, avec les experts qui sont intervenus à notre micro, les moments clés d'une année économique tumultueuse, entre guerres commerciales, crises géopolitiques, révolution de l'intelligence artificielle et urgence climatique. 🇺🇸 LA GUERRE COMMERCIALE DE TRUMP Le "Jour de la Libération" Le 2 avril 2025, Donald Trump annonce ce qu'il appelle le "Jour de la Libération" : une vague massive de droits de douane qui secoue l'économie mondiale. Kenneth Bertrams, professeur d'histoire économique à l'Université libre de Bruxelles, rappelle qu'on n'avait pas vu une déflagration de cette ampleur depuis 80 ans, depuis la Seconde Guerre mondiale. Les racines historiques du protectionnisme américain Trump justifie sa politique en évoquant l'âge d'or américain de 1789 à 1913, période durant laquelle les États-Unis auraient été "extrêmement riches" grâce aux tarifs douaniers. Selon lui, dans les années 1880, les États-Unis collectaient tellement d'argent qu'ils ne savaient pas quoi en faire. Mais l'historien Kenneth Bertrams tempère ces affirmations : ces références historiques sont approximatives et les données de l'époque très floues. La véritable naissance de la souveraineté économique américaine date de 1776, avec la déclaration d'indépendance motivée avant tout par des raisons fiscales. Les colons de l'Est voulaient s'affranchir de l'Empire britannique pour obtenir leur souveraineté fiscale et économique. Les précédents historiques Le XIXe siècle a connu des cycles protectionnistes alternant avec des périodes plus libérales. En 1823, la doctrine Monroe instaure un isolationnisme géopolitique. Mais c'est surtout la crise de 1929 qui marque les esprits : en 1930, le président Herbert Hoover ratifie le Smoot-Hawley Tariff Act, augmentant les tarifs de 6 à 8,1%, malgré la protestation de plus d'un millier d'économistes. Cette mesure accélère la détérioration des échanges et enfonce le monde dans la crise. C'est Franklin Roosevelt qui, en 1934, remet en place une approche plus raisonnée avec le Reciprocal Tariff Act, préfigurant le moment libéral qui s'affirmera avec Bretton Woods en 1944. Citation clé : "On n'a pas vécu une déflagration de telle ampleur depuis 80 ans. Il faut se reporter avant la Seconde Guerre mondiale pour voir un choc d'une telle ampleur." — Kenneth Bertrams, professeur d'histoire économique Trump n'a pas inventé le protectionnisme moderne Kenneth Bertrams rappelle que Donald Trump n'est pas le premier président américain à recourir aux droits de douane. Dans les années 1980, Ronald Reagan augmente les barrières douanières face au Japon, notamment sur les voitures et l'électronique. Barack Obama fait de même sur l'acier lors de périodes de crise. Mais la différence avec Trump, c'est l'ampleur : un "paquet global" d'augmentation des tarifs que l'historien juge "extrêmement risqué, si pas complètement absurde." 💼 LES VICTIMES DU PROTECTIONNISME Témoignage du terrain : Gustavo Reyes à Houston À Houston (Texas), Gustavo Reyes incarne ces commerçants américains pris dans la tourmente. Son entreprise de vente en gros importe 85 à 90% de ses produits (fruits, légumes, viandes, fromages, produits mexicains) du Mexique. Face aux droits de douane, impossible d'absorber les hausses : "On a une marge très faible. On est en concurrence avec de grandes entreprises. C'est impossible. On ne peut pas absorber les droits de douane, on est obligé de les répercuter sur les clients", explique-t-il au micro de Nathanaël Vittrant, journaliste au service économie de RFI. Le problème ne vient pas uniquement des droits de douane. La politique d'immigration aggrave la situation : "À peu près 95% de nos clients sont hispaniques. Si tu descends dans la rue jusqu'au marché des producteurs, il n'y a personne. Surtout en janvier. Tout le monde avait peur, tout était fermé. Les gens ne voulaient pas sortir de chez eux. Ça nous impacte beaucoup." 🇨🇳 LA CHINE : UN GÉANT VULNÉRABLE Les inquiétudes de Pékin Le Premier ministre chinois Li Qiang s'inquiète publiquement : "Tout l'environnement international devient plus complexe et alarmant, ce qui pourrait avoir un impact important sur notre commerce, notre secteur technologique. L'unilatéralisme et le protectionnisme gagnent du terrain et déstabilisent l'économie mondiale." Le piège du modèle exportateur Benjamin Bürbaumer, maître de conférences en sciences économiques et spécialiste de l'économie politique internationale, explique le déséquilibre macroéconomique chinois : consommation très faible et investissement très important. "Cette équation ne peut fonctionner que si la Chine exporte des marchandises, si elle exporte des capitaux." L'économie chinoise est donc "nécessairement extravertie" et cela la rend "nécessairement vulnérable aux aléas, aux évolutions de l'économie mondiale." 30 ans d'annonces sans résultat Depuis 30 ans, les autorités chinoises annoncent vouloir basculer leur économie vers la demande intérieure, mais ça n'arrive jamais. Pourquoi ? "Il y a toute une série d'intérêts au sommet de l'État chinois. Les grandes entreprises visent à continuer le modèle exportateur, puisqu'il est hautement profitable pour une petite poignée ou même un grand nombre d'entreprises, et partant de là aussi pour l'État chinois. Mais le déséquilibre, il est là et à un moment il faudra y faire face." RUSSIE / UKRAINE : L'EFFICACITÉ DES SANCTIONS EN QUESTION Près de quatre ans de guerre Près de quatre ans après le début de l'offensive russe, la question de l'efficacité des sanctions économiques et financières européennes se pose. Un accord équitable est-il possible ? 2026 apportera peut-être la réponse. L'analyse de Charlotte Emlinger, économiste au CEPII Charlotte Emlinger, du CEPII (Centre d'études prospectives et d'informations internationales), explique qu'on peut mesurer l'impact des sanctions sur les flux commerciaux. Les résultats montrent une baisse importante des échanges entre la Russie et les pays sanctionnateurs, tant à l'export qu'à l'import. Mais la Russie contourne "Après, est-ce que ça a vraiment un impact pour la Russie ? C'est une autre question puisque la Russie a pu se tourner vers d'autres fournisseurs." Le paradoxe des biens stratégiques Paradoxe majeur : "Quand on regarde les données, on se rend compte que la Russie a continué d'importer ses biens stratégiques et non seulement elle a continué de les importer, mais elle les a même encore plus importés. Pourquoi ? Parce qu'elle en a encore plus besoin, parce qu'elle est en guerre." Ces autres fournisseurs, essentiellement la Chine, fournissent ces biens à des prix plus élevés qu'auparavant. Les limites des "smart sanctions" Les sanctions ciblées ("smart sanctions") visent à éviter les dommages collatéraux sur les populations. Mais Charlotte Emlinger constate qu'elles ne marchent "pas très très bien" : Difficile de vraiment cibler Effets d'externalité sur le reste de l'économie Le gouvernement russe compense, ce qui coûte au contribuable russe au final Exemple : cibler une banque impacte tous les ménages russes qui dépendent de ce système financier. EUROPE : COURSE AUX ARMEMENTS ET NOUVEAUX DÉFIS 200 milliards d'euros mobilisés Face à la menace russe devenue "une menace pour la France et pour l'Europe" selon les autorités, l'UE mobilise près de 800 milliards d'euros pour la défense et la résilience. "C'est un moment pour l'Europe et nous sommes prêts à monter en puissance," affirme la Commission. La multiplication des espaces d'affrontement Julien Malizard, économiste de la défense, souligne une transformation majeure : "Aujourd'hui, on a une multiplicité des espaces d'affrontements. Dans le domaine spatial, dans le domaine du cyber, dans le domaine des fonds sous-marins. Et en fait, ça ne remplace pas les domaines traditionnels (terre, air, mer), ils ne font que se rajouter aux domaines classiques." Conséquence : des investissements supplémentaires dans chacun de ces domaines, des investissements coûteux et pas forcément prévus. L'intelligence artificielle militaire La création récente de l'AMIA (Agence ministérielle pour l'intelligence artificielle de défense) illustre ces nouveaux besoins. "C'est important de pouvoir se dire qu'on va maîtriser les technologies pour l'intelligence artificielle avec les applications pour la défense." Mais ces investissements créent des effets de substitution dans des enveloppes budgétaires déjà utilisées pour d'autres programmes. D'où l'importance de l'échelle européenne pour atteindre la taille critique nécessaire. 🇪🇺 L'EUROPE : INNOVATION EN PANNE ET SOUVERAINETÉ FRAGILE L'analyse de Jean Tirole, Prix Nobel d'économie 2014 Le prix Nobel d'économie français analyse les conséquences pour l'Europe. Les droits de douane de 15% acceptés par les Européens sont "inouïs" et créent une double inefficacité économique : Renchérissement des coûts dans les pays Incitation au repli sur soi et fin de la division internationale du travail Un désordre structurel ? Jean Tirole parle plutôt d'un "repli sur soi" : des zones où on se refait confiance, avec des échanges relativement libres, et entre zones, c'est plus compliqué. L'incertitude créée paralyse les industriels qui ne savent plus où investir pour leurs usines. "C'est un système inefficace, fondamentalement." L'économiste espère qu'après le départ de Trump, le monde reviendra à la raison, mais reconnaît : "Je l'espère. Mais nul ne peut parier." Le constat accablant du rapport Draghi Le vrai problème européen est structurel. Le rapport Draghi a posé un constat accablant que tout le monde a aimé mais qui "n'est pas très suivi" : l'Europe souffre d'un "déficit total d'innovation". Malgré les talents en quantité, ce ne sont pas les Européens qui possèdent les grandes plateformes tech ou biotech, ni les s
Dans cette émission spéciale, quatre journalistes économiques basés à Paris, Montréal et Yaoundé dressent le bilan de l'année 2025 dans le monde : le grand basculement géopolitique, le retour préparé et pragmatique de Trump, l'impact différencié sur le reste du monde, la révolution de l'IA et le recul écologique, les enjeux africains et l'émergence du Sud global, l'omniprésence de endettement la paralysie française, le retour de l'État stratège. NOS INVITÉS 👉 Béatrice Mathieu, rédactrice en chef à l'hebdomadaire français L'Express 👉 Jean-Marc Vittori, éditorialiste au quotidien français Les Échos 👉 Gérald Fillion, présentateur de l'émission Zone Économie sur Radio-Canada 👉 Hervé Fopa Fogang, rédacteur en chef du quotidien L'Économie (Cameroun) QUELQUES CITATIONS 🎤 Sur l'évolution de l'économie mondiale 💬 « L'année 2025 est celle où la géopolitique a pris le pas sur l'économie. C'est un renversement total. » 💬 « Le nationalisme économique pose un énorme problème existentiel pour l'Europe, puisque l'Europe n'étant pas une nation, toute décision prend beaucoup plus de temps. » 💬 « On voit se former ce Sud global qui se définit surtout par une opposition à l’Occident. » 🎤 Sur le retour au pouvoir de Donald Trump 💬 « Donald Trump a réalisé ce qu'il avait prévu de faire. » 💬 « Donald Trump est arrivé au pouvoir nettement mieux préparé que huit ans plus tôt. Il a déroulé son programme et les nominations qui vont avec. » 💬 « Au-delà des tarifs douaniers, c'est l'incertitude que Donald Trump jette sur l'économie qui retient les investisseurs et les entreprises d'investir au Canada. » 💬 « Après l'annonce de la suspension des financements américains contre le sida au Cameroun, les associations ont exprimé des inquiétudes mais le gouvernement a promis d’assurer la continuité des services contre le VIH. » 🎤 Sur le financement de la transition écologique 💬 « Il y a un backlash sur les montants et sur les échéances de la transition écologique. » 💬 « Les États ne veulent pas mettre autant d’argent sur la décarbonation que ce qu’ils avaient prévu dans le laps de temps initial. » 💬 « On recule sur certaines échéances climatiques par pragmatisme, parce qu’on avait voulu être plus royaliste que le roi. » 🎤 Sur la révolution de l'IA 💬 « Dans la course à l'IA, les Européens sont des nains par rapport aux géants américains. » 💬 « Ce n’est pas parce qu’un pays est à la pointe d’une innovation qu’il y a progrès social et économique. » 💬 « Le grand événement de l'année en matière d'intelligence artificielle, c'est le lancement de DeepSeek, un système chinois extrêmement performant et beaucoup moins consommateur d'énergie. » 💬 « Avec l'IA, Les revenus vont se concentrer vers les détenteurs de capital, pas de travail. » 🎤 Sur les problématiques des États 💬 « L'État est un acteur absolument nécessaire dans l'économie, il faut qu'il soit puissant et qu'il sache où aller. En France et en Europe, on a l'impression que cette stratégie n'est pas claire. » 💬 « Le chômage croissant et des salaires jugés insuffisants poussent des milliers de jeunes Camerounais à partir. » 💬 « La Chine est devenue le principal créancier bilatéral du Cameroun pour financer les grands projets comme les routes, les barrages et des hôpitaux. » 💬 « On ne résoudra pas les inégalités en France avec la taxe Zucman, mais en repensant la fiscalité de l’héritage. » 💻 Émission réalisée par Sophie Janin. 🎵 Choix musical : Rosalia - Dios es un stalker
Au-delà du sport, la CAN 2025 de football est un rendez-vous économique crucial pour le pays hôte, le Maroc, et pour l’ensemble de l’Afrique. C'est le cas aussi des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2026 au Sénégal. Le sport business africain est en plein essor : selon le cabinet de conseil PWC, le marché pourrait plus que doubler d’ici 2028 et devenir l’un des plus dynamiques au monde. Visionner l'émission en vidéo ici Pour analyser ces enjeux : Will Mbiakop, président de l’African Sports and Creative Institute, organisateur du Game Time Investment Summit, un forum d’affaires rassemblant décideurs, investisseurs, sportifs de haut niveau et entreprises du secteur. Mike Coffi, investisseur et directeur général d’Africa Capital Market Corporation et fondateur Detect Pro Fund Désiré Koussawo, président de SAGES Africa (e-sport), 1. Le sport business en Afrique : un marché en expansion La croissance du sport business africain repose sur : la professionnalisation des acteurs, la montée des investissements privés, l’intérêt des grandes organisations sportives mondiales, l’impact des grands événements organisés sur le continent. 2. Qui gagne de l’argent lors d’une CAN ? Les bénéficiaires directs : La CAF, qui perçoit droits TV, sponsoring, billetterie. Les fédérations, qui reçoivent une partie des revenus redistribués. Le pays hôte, grâce à : l’hôtellerie, le tourisme, les transports, les services, la construction et rénovation d’infrastructures. La performance de l’équipe nationale augmente aussi l’impact économique, comme en Côte d’Ivoire en 2024. 3. Infrastructures, risques et stratégie à long terme Les ambitions marocaines : préparation pour la CAN 2025, anticipation de la Coupe du monde 2030, investissements massifs comparables à ceux de l’Afrique du Sud. Les risques évoqués : les “éléphants blancs”, infrastructures inutilisées après l’événement, un modèle économique parfois trop dépendant des finances publiques. 4. Comment financer le sport en Afrique ? Le sport africain ne peut plus reposer uniquement sur l’État ou le mécénat. Priorité : attirer les investisseurs privés. Conditions nécessaires : incitations fiscales, cadre juridique solide (propriété intellectuelle, droits, contrats), régulation transparente, soutien aux start-up (sports tech, événementiel, data, tourisme sportif). 5. Détection des talents : un investissement possible Intervenant : Mike Coffi, fondateur de Detect Pro Fund, un fonds d’investissement dédié à la détection et la formation de jeunes footballeurs. Son modèle : Démarrage au Sénégal avec le Paris Saint-Germain, Nouveau centre en Côte d’Ivoire en partenariat avec l’AC Milan, à Dimbokro (près de Yamoussoukro). Objectifs : Former 100 jeunes en 5 ans, Catégories U15 et U17, Formation sportive + éducation scolaire, Standard technique inspiré des meilleurs clubs européens. Modèle économique : Valorisation des joueurs transférés en Europe, Partenariats, Sponsoring, Effets sociaux (emploi local, formation, scolarité). 6. Diversification du sport business en Afrique Le football reste central, mais d’autres disciplines connaissent une montée en puissance : Basketball, avec la Basketball Africa League, Sports de combat, comme la lutte sénégalaise ou le MMA, Padel en expansion dans plusieurs métropoles africaines, Investissements du Golfe 7. L’e-sport : un secteur en forte croissance Intervenant : Désiré Koussawo, Président de SAGES Africa. Pourquoi l’Afrique est prometteuse ? population jeune, pénétration rapide du mobile, attractivité des compétitions, hybridation musique/jeux/sport. Les obstacles : mauvaise connectivité, matériel coûteux, manque de studios africains, faible financement de l’industrie. Lien avec les grands événements : Les compétitions (CAN, Coupe du monde, Ligue des Champions) boostent les jeux vidéo comme FIFA. 8. Médias, streaming et droits TV le mobile et l’audiovisuel sont devenus des moteurs du sport, la data et le streaming deviennent des sources de revenus majeures, l’acquisition de Multichoice par Canal+ pourrait transformer le marché africain des droits sportifs.
Chef étoilé, entrepreneur, président de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (UMIH) et figure engagée, Thierry Marx revient dans cet entretien exclusif sur ses combats : reconstruction en Ukraine, difficultés du secteur de l'hôtellerie-restauration et vision de l’alimentation de demain. Dans un contexte de crise économique, de déserts ruraux et de mutation profonde des métiers de l'accueil, Thierry Marx propose une vision lucide, politique et profondément humaine. L'émission est à découvrir en vidéo en cliquant ici Au micro de Bruno Faure (RFI), Thierry Marx aborde : 👉 son action pour l'Ukraine, la formation d'apprentis pour aider à la reconstruction et au développement du pays 👉 la solidarité de villes françaises comme Le Havre avec l'intervention de l'adjointe au maire chargée des relations internationales Caroline Leclercq 👉 le partenariat avec l'ONG Stand With Ukraine représentée par son fondateur Edward Mayor 👉 la cuisine moléculaire et l’innovation gastronomique 👉 son engagement en tant que président de l’UMIH 👉 la crise historique que traversent les cafés, hôtels et restaurants 👉l'importance de la transmission des compétences avec l'intervention de la cheffe à domicile d'origine sénégalaise Ker Astou 👉la question épineuse du recours à la main-d'œuvre immigrée 👉 la question de la TVA, de la fiscalité et de la rentabilité 👉 l’importance des circuits courts et du fait-maison 👉 la fracture alimentaire en France 👉 sa passion pour le judo et la culture asiatique.
Marc Kamgaing, fondateur et dirigeant de Harvest Asset Management, société de gestion indépendante basée à Douala (Cameroun) est notre grand invité de l'économie RFI-Jeune Afrique. Sa mission : mobiliser l'épargne locale pour financer le développement économique en Afrique centrale, accompagner des projets d'infrastructures majeurs (barrages, autoroutes, hôpitaux). Découvrez l'émission en vidéo ici Au micro de Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), Marc Kamgaing aborde plusieurs thèmes : 👉 Le développement de l'épargne en Afrique 👉 L'éducation financière et l'inclusion des femmes 👉 La transformation des tontines en produits d'épargne structurés 👉 Le financement des États et des entreprises via les marchés de capitaux 👉 Les réformes nécessaires des systèmes de retraite en Afrique avec l'intervention de Cédric Mbeng, expert des systèmes financiers africains 👉 L'endettement des États africains comme le Sénégal 👉 Les suites de l'élection présidentielle au Cameroun 👉 Les projets de développement du Tchad 👉 La réforme du franc CFA 👉 Le rôle de l'épargne locale face aux cryptomonnaies. 🎧 Retrouvez nos invités de l'économie ici.
L'histoire de l'industrie dans le monde est semée de grandes réussites... et d'échecs parfois retentissants. L'exposition "Flops ?!" au Musée des arts et métiers à Paris met en lumière quelques ratages de l'innovation ou du marketing dans le monde. Du jeu de société Trump aux lasagnes Colgate, de la Renault 14 comparée à une poire au navire de guerre suédois Vasa coulé dès sa mise à l'eau, ces ratés nous enseignent autant, sinon plus, que les succès éclatants. NOS INVITÉS 🎤 Marjolaine Schuch, co-commissaire de l'exposition "Flops ?! Oser, rater, innover" au Musée des Arts et Métiers à Paris 🎤 Gilles Garel, professeur titulaire de la Chaire de gestion de l'innovation du CNAM 🎤 Vincent Charlet, délégué général de la Fabrique de l'industrie. Les grands échecs qui ont marqué l'histoire Ariane 5 : 37 secondes qui coûtent cher Le 4 juin 1996, le vol inaugural d'Ariane 5 s'achève en catastrophe après seulement 37 secondes de vol. Un logiciel inadapté à la puissance des nouveaux moteurs provoque l'explosion du lanceur européen. Malgré cet échec initial, Ariane deviendra une référence absolue dans l'industrie spatiale, démontrant qu'un échec peut être surmonté pour construire un succès durable. Le Vasa : le naufrage d'un rêve royal Entre 1626 et 1628, la Suède construit un navire de guerre somptueux pour son roi. Problème : le Vasa coule dès sa première mise à l'eau dans la baie de Stockholm. Une conception démesurée et un donneur d'ordre exigeant ont conduit à cette catastrophe. Aujourd'hui, ce bateau renfloué est devenu le deuxième musée le plus visité de Suède, transformant un échec cuisant en succès touristique. La Renault 14 : quand on prend les clients pour des poires À la fin des années 1970, Renault lance une campagne publicitaire comparant sa nouvelle voiture à une poire. En France, où l'expression "prendre quelqu'un pour une poire" signifie le considérer comme un idiot, l'opération marketing se retourne contre la marque. Un exemple parfait de communication mal étudiée malgré des moyens importants. Le Minitel : trop en avance puis trop en retard Lancé dans les années 1980, le Minitel français a été le premier objet communicant grand public, permettant de consulter ses comptes bancaires, la météo ou les annuaires. Paradoxalement, ce succès initial a ralenti le déploiement d'Internet en France. Le modèle économique du Minitel, notamment son système de kiosque, inspirera pourtant Steve Jobs pour créer l'AppStore d'Apple. Les facteurs d'échec La relation entre donneurs d'ordre et concepteurs Dans le cas du Vasa comme dans celui du projet Aramis (un métro sans conducteur développé pendant 17 ans en région parisienne), le désalignement entre les différents acteurs a conduit à l'échec. Lorsqu'on travaille pour un dirigeant autoritaire, la capacité à remettre en question les décisions est faible et les lanceurs d'alerte peinent à se faire entendre. Et lorsque de multiples institutions sont impliquées, le chacun pour soi peut prendre le dessus. Le mauvais timing Le Bi Bop, téléphone portable des années 1990, nécessitait d'être proche d'une borne relais pour fonctionner. L'infrastructure n'était pas encore là, et surtout, les usages n'étaient pas compris : les gens avaient déjà des téléphones fixes et des cabines téléphoniques, ils ne voyaient pas l'intérêt d'être joignable partout. L'erreur de positionnement Quand McDonald's tente de lancer un burger gastronomique haut de gamme, ou que Colgate veut vendre des plats préparés, le public ne suit pas. L'identification trop forte à un secteur particulier empêche la diversification. Un mauvais produit En 1989, sortie du jeu de société Trump the Game, adaptation du Monopoly. C'est un échec commercial (800.000 exemplaires vendus). Le jeu est jugé compliqué et ennuyeux. Les leçons pour réussir L'importance du contexte L'automobile s'est développée en France à la fin du XIXe siècle car le pays possédait déjà des industries mécaniques développées et le meilleur réseau routier au monde. L'environnement favorable est aussi crucial que l'innovation elle-même. Aux Etats-Unis, Henry Ford comprend le premier l'intérêt de vendre des véhicules au plus grand nombre? La persévérance Le Rafale, avion de chasse français, a connu des débuts commerciaux difficiles avant de s'imposer sur le marché international. La qualité technique et opérationnelle finit par payer, même si le succès commercial prend du temps. L'apprentissage par l'échec Comme le souligne Gilles Garel, la culture de la sécurité ferroviaire de la SNCF s'est construite après les premiers accidents mortels. Dans les industries où le risque est élevé, chaque échec engendre des efforts colossaux pour améliorer la fiabilité. Innovation, recherche et développement : ne pas confondre La recherche produit des connaissances. Le développement déploie des projets jusqu'au marché. L'innovation, elle, nécessite des idées créatives portées par des valeurs. Ces trois dimensions doivent s'articuler pour réussir. L'Europe face aux défis de l'innovation Comparée aux États-Unis, l'Europe souffre d'un marché fragmenté en 27 pays avec autant de réglementations différentes. L'absence de fonds de pension limite également l'accès au capital-risque. Pourtant, le problème n'est pas tant dans la capacité des entreprises européennes à innover que dans l'apparition de nouveaux entrants et de startups. L'enjeu aujourd'hui : articuler la contrainte climatique avec les besoins d'innovation, en évitant l'obsolescence programmée et en construisant une industrie durable. ENTRETIEN: MAROC 2035, DE l'ÉMERGENCE ÉCONOMIQUE A LA PUISSANCE PIVOT ? Dans un rapport remis en octobre 2025 pour l'Institut Choiseul, Yasmina Asrarguis, chercheuse associée à l'Université de Princeton aux États-Unis, décrypte la transformation du Maroc sous l'impulsion du Roi Mohammed VI. Industrialisation, infrastructures, diplomatie d'équilibre : comment le royaume s'est imposé comme carrefour stratégique entre l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient. De la victoire diplomatique sur le Sahara occidental aux défis de la jeunesse, des inégalités sociales et territoriales en passant par l'organisation d'événements sportifs comme la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030, cette analyse approfondie explore les forces et les faiblesses d'un pays en pleine mutation. Entretien à découvrir en intégralité et en vidéo ici 💻 Émission réalisée par Guillaume Munier 🎵 Choix musical : Tribeqa - Respire
Le Mali traverse une crise énergétique exceptionnelle : files d’attente interminables devant les stations-service, coupures d’électricité, activités paralysées, conséquences d’un blocus imposé par les groupes jihadistes dans ce pays déjà parmi les plus pauvres du monde. Les invités d'Eco d'ici Eco d'ailleurs décrypte la stratégie de ceux qui ont lancé ce bras de fer économique avec le pouvoir malien dirigé par des militaires. 💬 Témoignage de Mohamed Sanou Nientao — Homme d’affaires et dirigeant politique (UDD) originaire de Mopti, aujourd’hui en exil Les habitants de Mopti n’ont « même pas une seconde d’électricité » depuis le 7 octobre Les revenus se sont effondrés, l’eau est distribuée quelques heures par jour, et la route vers Bamako est totalement contrôlée par les groupes jihadistes. 🗨️ « Il faut faire bloc, mais pour pouvoir faire bloc, il faut au moins avoir de quoi nourrir la famille. » 👉 Une crise multiforme : économie, sécurité, humanitaire La crise du carburant au Mali n’est pas une simple pénurie : c’est une guerre économique où le carburant est utilisé comme une arme stratégique par les groupes jihadistes. Les effets se font sentir : À Bamako, paralysée et sous tension Dans les régions, isolées, privées d’électricité et d’eau Dans les pays voisins, qui voient leur commerce perturbé Dans les ports, où les flux logistiques sont ralentis Pour les ménages, dont le pouvoir d’achat s’effondre. Cette pénurie déclenche un effet en chaîne : transports bloqués → marchandises rares → inflation → pauvreté → tensions sociales. 🎤 Modibo Mao Makalou — Économiste, consultant indépendant, en ligne de Bamako, analyse les mécanismes économiques derrière la crise et rappelle que : L’économie malienne dépend à 60 % du commerce extérieur. Les hydrocarbures représentent un levier essentiel car le Mali ne produit pas de carburant. Le blocus imposé par le JNIM depuis septembre 2025 cible les axes venant du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, empêchant l’arrivée du carburant à Bamako. Les effets : flambée des prix, crise du transport, coupures d’électricité, paralysie industrielle. 🗨️ « Nous sommes dans un contexte difficile au Mali en ce moment. Nous traversons une crise multidimensionnelle depuis 2012. » 🎤 Bakary Sambe — Directeur du Timbuktu Institute en ligne du Sénégal apporte un regard régional et explique comment : Les groupes djihadistes ont instauré une véritable économie du jihad fondée sur les taxes, le vol de bétail, l’orpaillage et les enlèvements contre rançon. Leur objectif est double : affaiblir les États et financer leur montée en puissance. 🗨️ « Avec une manne financière aussi importante, cela inquiète les pays de la région sur la capacité du groupe à s’armer et à perturber la quiétude. » Webinaire du Timbuktu Institute : Quel est le projet du JNIM ? 🎤 Mathieu Couttenier — Économiste, professeur à l’ENS Lyon et auteur de l'ouvrage «L'économie de la violence - A qui profite la guerre ?» (Éditions Les Léonides), met la crise malienne en perspective : Les conflits perturbent les chaînes de valeur, La violence détruit l’activité économique, Et la pauvreté alimente à son tour les conflits. 🗨️ « Les conséquences de la violence aujourd’hui nourrissent la violence de demain. Il faut impérativement s’appuyer sur ce que l’on sait d’expériences passées. » 🎤 Flore Berger — Analyste à l'Observatoire des économies illicites en Afrique de l'Ouest de la Global Initiative against Transnational Organized Crime, explique que : Ces groupes ont désormais la capacité « d’étendre cette influence territoriale au-delà de leurs zones traditionnelles Une véritable économie parallèle se structure sur la taxation, les routes contrôlées et l’exploitation des ressources. 🗨️ « C’est tout un système économique qui est en train de s’installer, et il devient extrêmement difficile pour les États de le concurrencer ». 🌍 Cette perspective régionale montre que la crise malienne n’est pas isolée : elle s’inscrit dans un continuum sahélien où la sécurité des corridors commerciaux conditionne la survie économique des capitales intérieures. 🇨🇮 Récit de Benoît Almeras — Correspondant RFI à Abidjan, illustre la dépendance du Mali vis-à-vis de la Côte d’Ivoire : La Côte d’Ivoire a livré près de 1,2 million de m³ de produits pétroliers au Mali en 2024, soit plus de la moitié des importations maliennes d’hydrocarbures Les prix ont flambé au marché noir, tandis que les entreprises ivoiriennes (Gestoci, SIR) ont dû renforcer la sécurité de leurs convois. Le port d’Abidjan voit revenir moins de camions, et les tarifs du transport ont parfois doublé en raison des risques encourus. 🇹🇩 Récit de Nadia Ben Mahfoudh — Correspondante RFI à N'Djaména, décrit les enjeux économiques de la présence du groupe Boko Haram dans la région du lac Tchad. Boko Haram s’est installé dans cette zone car elle est très loin de la capitale et que l’État est davantage présent par un dispositif coercitif, de contrôle L’absence des services de base tels que les routes, les écoles, les centres de santé favorise la misère et l’analphabétisme, terreau favorable à l’implantation des terroristes Les circuits informels sont déstabilisés par la présence de Boko Haram. 🎵 Notre choix musical : Baby Myria - Malakey 💻 Réalisation : Guillaume Buffet - Guillaume Munier.
Depuis sa réélection en novembre 2024, Donald Trump aura chamboulé bien des pans de l'économie, notamment le commerce international, mais il a aussi annoncé des mesures majeures pour le système financier. Le Genius Act favorise le développement des stablecoins adossés au dollar, renforçant la puissance monétaire des États-Unis et obligeant les autres blocs à réagir. 👉 Pour décrypter la politique de Trump 2.0, Eco d'ici Eco d'ailleurs s'est déplacé aux Journées de l'Économie à Lyon, événement réunissant des économistes et décideurs de très haut niveau pour réfléchir aux grands enjeux du monde, à commencer par Jean Tirole, Nobel d'économie 2014 pour ses travaux sur l'analyse du pouvoir de marché et de la régulation et président honoraire de la Toulouse School of Economics 🎙️ Jean Tirole, prix Nobel d'économie 2014 « Aux États-Unis, les inégalités sont gigantesques, et avec l’intelligence artificielle, sans système social, cela va être une catastrophe. » « Sans souveraineté militaire, pas de souveraineté économique. » « Un pays qui ne voit plus vers l’avenir de ses enfants est un pays qui va être décadent. » 👉 Par ailleurs, Bruno Faure (RFI) a animé une conférence intitulée «L'arme méconnue des paiements internationaux» qui a permis un échange riche entre Agnès Bénassy-Quéré, sous-gouverneure de la Banque de France ; Isabelle Mateos y Lago, cheffe Économiste du groupe BNP Paribas ; Marianne Demarchi, directrice générale Europe - Moyen Orient – Afrique du réseau SWIFT et Marc-Olivier Strauss-Kahn, directeur général honoraire de la Banque de France, professeur à l'ESCP, l'ESSEC, HEC et SciencesPo. Un résumé de la conférence à partir de 40'00'', elle est à visionner dans son intégralité ici 🎙️ Agnès Bénassy-Quéré, sous-gouverneure de la Banque de France « Personne n’a intérêt à une crise brutale du dollar, elle mènerait à une crise financière. » « Les États-Unis ont choisi de privatiser la monnaie. Pour l’Europe, c’est une opportunité. » 🎙️ Isabelle Mateos y Lago, cheffe économiste de BNP Paribas « 99 % des 350 milliards de stablecoins sont adossés au dollar. L’Europe n’est nulle part. « Il y a plus d'émission de stablecoin en Afrique allant vers le reste du monde qu'en Europe. » 🎙️ Marianne Demarchi, réseau Swift « Swift est le pont invisible qui relie les économies, les banques et les institutions financières. » « Il faut embrasser les nouvelles technologies, mais garder une gouvernance mondiale. » 🎙️ Marc-Olivier Strauss-Kahn, professeur d'économie « Les stablecoins en dollars sont les chevaux de Troie américains, des dollars masqués investis dans la dette publique des Etats-Unis. » « La fragmentation financière nous mène vers un Moyen Âge numérisé. » 👉 Enfin, pour analyser la politique de Donald Trump en matière de concurrence et de régulation, la parole est donnée à Benoît Coeuré, président de l'Autorité française de la Concurrence, intervenant lors du panel "Comment Trump dérègle concurrence et finance" 📻 Réalisation : Steven Helsly 🎵 Musique : Marie Froès - Figa de Guiné 🎧 Ne manquez pas nos invités de l'économie
À l'occasion de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Belem (Brésil), Éco d’ici, Éco d’ailleurs explore les initiatives concrètes menées sur le continent africain pour conjuguer croissance économique et décarbonation. Au Sénégal, on cherche à produire une électricité plus verte et à inventer une agriculture plus durable. ⚡Une énergie plus verte pour le Sénégal Au cœur du programme Smart Grid de la Senelec, la compagnie nationale d’électricité, un nouveau centre de dispatching supervise le réseau électrique national et ses interconnexions avec cinq pays voisins (Gambie, Mauritanie, Mali, Guinée-Conakry et Guinée-Bissau). L’objectif affiché : 40% d’énergies renouvelables d’ici 2030. Une ambition soutenue par des outils numériques et de l’intelligence artificielle pour prévoir la demande et optimiser la production à moindre coût. 💶 La mission du dispatching 🎙️ Arona Baldé, responsable du service protections et téléconduite à la Senelec « Nous avons besoin de disposer des informations qui nous permettent de sécuriser le réseau. En cas d'incident, de perturbation, on se doit d'avoir ces informations au niveau de la salle de conduite pour faciliter la reconstitution. » 💶 Le financement de la transition 🎙️ Marine Guérault, chargée de projet énergie à l’AFD (Agence française de développement)-Dakar « Le centre de dispatching est un bon exemple d'accompagnement de l'État sénégalais dans ses objectifs d'intégration des énergies renouvelables dans le réseau et de réduction des coûts de l'électricité. » 🎙️Lamine Bruno, responsable du pôle infrastructures, énergie et secteur financier public à l'AFD-Sénégal « L'AFD est une banque du climat. Nous finançons principalement les énergies renouvelables. Nous avons fait le choix, en partenariat avec la Senelec, de les accompagner dans cette transition énergétique voulue par le gouvernement. » Mais plusieurs défis demeurent : stockage, intermittence, financement, et maintien d’un prix abordable pour les consommateurs. 🎙️Saer Diabou Diop, directeur des projets de production à la Senelec « Nous sommes dans un environnement de plus en plus exigeant, tant du point de vue des consommateurs que du point de vue de la production. Il nous faut avoir un très bon niveau de service ». « Les projets d'énergie sont capitalistiques. Les besoins en termes de financement sont énormes. » 🌱 L’agroécologie, moteur du changement 📍 La ferme des Quatre Chemins – Toubab Dialaw (région de Rufisque) Cette exploitation agricole pilote associe production biologique, formation et innovation sociale. Dirigée par Rahim Bâ, elle incarne un modèle d’économie circulaire : Production d'intrants naturels Forage et irrigation solaires Recyclage de l’eau issue de la pisciculture Production locale diversifiée (25 cultures différentes) Formation des jeunes à l’agroécologie et à l’autonomie alimentaire 🎙️ Rahim Bâ, fondateur de la ferme : « Les 4 Chemins, c’est éducation, santé, environnement et développement durable. » « Ici, rien ne se perd, rien ne se crée, on transforme tout. On réduit les coûts de production. On minimise les effets négatifs. On maximise les effets positifs.» L’établissement accueille des étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop et des jeunes entrepreneurs venus d’autres pays du continent. La ferme propose des modules en : semences et biopesticides gestion des sols permaculture traitement naturel des cultures. 🎙️ Khady Sy, étudiante : « Ce que j’ai vu ici me motive à créer ma propre ferme agroécologique. » 🎙️Louis, adjoint au directeur et responsable des formations : « Nous recevons tous types de profils. Du niveau collège aux études supérieures. Et si la personne ne parle pas français, cela importe peu. » 🎙️Yusuf Ben, volontaire originaire de Maroua (Cameroun) : « Ce n'est pas de la magie. L'agriculture permanente, je veux la reproduire dans mon pays. C'est possible. » 🧾Soutiens et partenariats Le projet bénéficie d’un appui de la CEDEAO, de l’AFD et de l’Union européenne pour renforcer ses capacités pédagogiques et administratives. 🎙️Mathieu Boche, responsable Pôle Ressources naturelles AFD Sénégal, Gambie, Guinée Bissau et Cap Vert. « La ferme des 4 Chemins a été sélectionnée parmi plusieurs initiatives régionales. L’objectif est d’en faire un modèle de démonstration et de formation. Il n'y a rien de mieux qu'un agriculteur pour parler à un autre agriculteur. » 📍Le Programme d'Appui aux Cantines Intégrées (NIAMDE-PACI) reliant producteurs locaux et établissements scolaires dans les communes de Yene et Bargny. Objectifs : Alimentation saine pour les enfants (sans bouillon industriel) Produits locaux et bio Éducation nutritionnelle Repas à 100 FCFA (déjeuner + petit-déjeuner) 🎙️Ndeye Fatou Thiandoum, animatrice cantines dans les communes Yene et Bargny pour le projet NIAMDE-PACI « C'est un défi parce que les enfants n'ont pas l'habitude de manger des repas sans bouillon. Alors qu'ici, au niveau de la cuisine centrale, nous faisons nos repas sans viande et favorisons les produits locaux. Il y a tout ce qu'il faut pour que leur organisme réponde à ce qu'on leur demande en classe. » 📍 Lendeng, un poumon vert pour Dakar Aux portes de la capitale sénégalaise, dans la zone maraîchère de Lendeng, les producteurs se battent pour préserver un fragile équilibre entre rentabilité économique et respect de l’environnement. Autrefois vaste de près de 1 000 hectares, la zone agricole ne couvre plus que 85,7 hectares, grignotés par une urbanisation rapide. Pourtant, ces terres nourrissent chaque jour une partie de la capitale sénégalaise. 🎙️Abou Sow, secrétaire du groupement des maraichers de Lendeng « Cette zone doit être protégée par les producteurs et par la population parce que c'est le seul poumon qui nous reste ici. Au-delà de ce poumon-là, il ne reste plus d'espace dédié à l'agriculture. » Avec 185 producteurs recensés, dont une trentaine de femmes, l’activité est intense et continue tout au long de l’année. Plus de seize variétés de légumes sont cultivées, avec une spécialisation dans la salade et la laitue, qui représentent près de 70 % de la production. Les maraîchers ont entrepris une transition agroécologique, abandonnant les engrais chimiques pour recourir au compost organique – plus de 7 000 tonnes de déchets valorisés chaque année. L’objectif : maintenir la productivité tout en préservant la qualité des sols et la santé des populations. Le défi de l’eau et du foncier Mais les menaces se multiplient. L'accès à l’eau devient un enjeu vital. 🎙️Seyni Kebe, chargé de programme au sein de l'ONG française GRDR Migration-Citoyenneté-Développement. « Avec l'urbanisation et la demande croissante en eau, il y a nécessité de travailler vraiment sur d'autres alternatives pour pouvoir trouver une eau qui permette aux agriculteurs de garder leur productivité. On a essayé de regarder quelles sont les solutions possibles avec l'appui des bailleurs. » Le projet de réhabilitation du bassin de Lendeng illustre la nécessité de financements croisés : les collectivités locales sont sollicitées pour dégager une part de leur budget, les entreprises voisines, comme la grande cimenterie de Rufisque, pourraient contribuer via leur responsabilité sociétale (RSE), et enfin, l’État sénégalais est appelé à inclure ces initiatives dans ses politiques publiques d’adaptation climatique. Les collectivités locales en première ligne 🎙️ Pour Cheikh Tidiane Sy Ndiaye, premier secrétaire élu du conseil départemental de Rufisque, la défense du foncier agricole est une priorité politique pour le département, premier du pays à avoir élaboré un Plan alimentaire territorial (PAT), et qui intègre pleinement la zone de Lendeng. Ce plan prévoit notamment la mise en place de cantines scolaires approvisionnées en produits locaux grâce à un système de cuisines centrales desservant plusieurs établissements. Une initiative qui lie directement agriculture locale et éducation. L’alimentation scolaire, moteur de santé et d’apprentissage Les parents d’élèves, représentés par Mamoune Owens Ndiaye, vice-président national de l'association des parents d'élèves et gestionnaire cuisine centrale, soutiennent activement ce modèle. Ils constatent les effets positifs des repas équilibrés sur la santé et la réussite scolaire des enfants. Pour 100 francs CFA, un élève bénéficie d’un petit-déjeuner et d’un déjeuner complet, préparés à partir de produits locaux : riz, légumes de saison, menus sans bouillons artificiels. Cette alimentation plus saine profite aussi aux maraîchers locaux, qui trouvent là un débouché stable et éthique. Une chaîne d’acteurs solidaires Des producteurs aux élus, des ONG aux parents d’élèves, la zone maraîchère de Landen apparaît comme un laboratoire de coopération territoriale. Kalidou Dia, vice président et chargé des relations extérieures de l'association des maraichers de Lendeng, rappelle que la région des Niayes, dont fait partie Lendeng, ne représente que 0,06 % de la superficie nationale, mais fournit plus de 80 % des légumes consommés au Sénégal.Cette concentration en fait un espace stratégique : un puits de carbone naturel, qui régule la température locale et séquestre une partie des gaz à effet de serre. Les maraîchers emploient plus de 700 jeunes directement, et plus de 2 000 indirectement. Préserver Lendeng, c’est donc selon lui protéger à la fois l’économie locale, l’environnement et l’emploi rural. Le soutien des partenaires internationaux Pour Mathieu Boche, chargé des questions agricoles à l’Agence française de développement (AFD) au Sénégal, la démarche de Lendeng illustre les grands défis des villes africaines : comment concilier urbanisation, emploi et sécurité alimentaire ?L’AFD appuie ces initiatives à travers des coalitions d’acteurs : producteurs, collectivités, ONG et Etats afin d’assurer une gouvernance partagée du foncier et de l’eau. Ce modèle, estime-t-il, devra se multiplier dans d’autres villes du continent. 🏦 Le rôle des banques : financer
À la tête de l’un des plus puissants groupes agro-industriels du continent africain, Gregory Clerc, directeur général du Groupe Castel, est le grand invité de l'économie RFI - Jeune Afrique. Au micro de Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), il revient sur les grandes transformations d’un empire né en 1949 autour du vin, de la bière et de l’agroalimentaire. Découvrez l'émission en vidéo ici Il évoque : 🌍 La stratégie africaine du groupe : 80 sites de production dans 22 pays, un maillage local unique, et la récente acquisition de Guinness Ghana. 🍺 La production locale et la souveraineté économique, avec la première distillerie Castel inaugurée à Nkayi (République du Congo). 🤝 L’importance de l’humain et de la proximité : « Je suis un DG de terrain », affirme-t-il. ⚖️ La gouvernance familiale et la transparence : un groupe discret mais désormais plus ouvert à la communication. 🧭 Les défis de la gouvernance, de la conformité et de l’éthique suite à l'enquête ouverte en République centrafricaine sur les activités de Castel. 💼 Les enjeux du futur : croissance démographique, mutation des modes de consommation, adaptation au digital, enjeux environnementaux et aux attentes des jeunes Africains. Et n'oubliez pas : l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. Retrouvez nos invités de l'économie en cliquant ici
L'est de la République Démocratique du Congo est au cœur d'un conflit qui fait rage depuis plusieurs années. D'un côté, les forces congolaises, de l'autre, le M23 soutenu par le Rwanda voisin. De nombreux morts, des blessés et des populations appauvries, prises en étau dans une zone riche en matières premières, source de convoitises et de trafics. Alors que des négociations de paix sont en cours sous l'égide des États-Unis et du Qatar. Décryptage des enjeux économiques et géopolitiques d'un conflit qui paralyse toute une région. 🎤 Les invités de l'émission 👉 Michelle Umurungi, directrice des investissements du Rwanda Development Board (agence de développement du Rwanda) L'entretien complet en vidéo est à visionner ici 👉 Thierry Vircoulon, chercheur associé au Centre Afrique subsaharienne de l'IFRI, spécialiste de l'Afrique centrale et des Grands Lacs. Les États-Unis et le Qatar conduisent des négociations pour un accord associant sécurité et coopération économique, incluant des investissements américains dans les secteurs minier et énergétique, en réponse à la domination chinoise dans la région. Cependant, l’instabilité persistante dans le Nord-Kivu bloque toute signature. Côté rwandais, Michelle Umurungi souligne que paix et développement sont indissociables et que la stabilité régionale profiterait à tous les pays de la Communauté d’Afrique de l’Est. Le conflit a aussi de graves conséquences sociales : le commerce transfrontalier, vital pour des milliers de personnes entre Goma, Bukavu et le Rwanda, s’est effondré. Selon Thierry Vircoulon, la guerre s’apparente désormais à une lutte économique pour le contrôle des ressources, le M23 finançant ses opérations grâce à la taxation illégale des flux commerciaux et miniers. 📻 Algérie-France : un parcours hors du commun Dans la seconde partie de l'émission, entretien avec El Mouhoub Mouhoud, docteur en économie ; président de l’Université Paris Sciences et Lettres et auteur de l'ouvrage «Le prénom» (Éditions du Seuil). Il revient sur son parcours personnel de la Kabylie à la France, le rôle de l’éducation dans l’intégration, la réussite des enfants d’immigrés et l'importance des diasporas pour développer les pays d'origine. L'entretien complet en vidéo est à visionner ici ▶ Retrouvez nos invités de l'économie sur la chaîne YouTube de RFI. 🎵 Playlist musicale de l'émission 🎼 Sonfo - Amadou & Mariam feat. Fally Ipupa Album : L'Amour à la Folie (enregistré avant le décès d'Amadou Bagayoko en avril dernier) 🎼 Dzeoudji ou Quilini - Samira Bramiha.
Alors que le Sénégal cherche à affirmer sa position comme porte d'entrée stratégique de l'Afrique de l'Ouest, le deuxième forum Invest in Sénégal a réuni des centaines de décideurs économiques et politiques du monde entier. Inauguré par le président Bassirou Faye, élu en mars 2024, cet événement marque une nouvelle étape dans l'ambition sénégalaise d'attirer des investissements tout en préservant sa souveraineté économique et en revisitant certains contrats. Nos invités ➤ Abdourahmane Sarr, ministre de l'Économie, du Plan et de la Coopération du Sénégal Découvrez l'entretien intégral en vidéo ici. ➤ Alassane Diop, directeur général de DP World pour l'Afrique de l'Ouest. DP World : géant des infrastructures portuaires basé aux Émirats arabes unis, présent au Sénégal depuis 2008. Il investit 1,2 milliard de dollars dans le port en eaux profondes de Ndayane, le plus important investissement privé du pays depuis les indépendances. ➤ Mohamed Ait Hassou, directeur général de CME Africa (filiale de Vinci Concessions) pour le Sénégal Spécialisé dans les énergies renouvelables, CME Africa développe des projets éoliens et solaires au Sénégal et au Maroc depuis 2019. ➤ Olivier Buyoya, directeur régional de l'IFC (Société Financière Internationale) pour l'Afrique de l'Ouest L'IFC, branche privée de la Banque mondiale, finance le développement du secteur privé avec une centaine de collaborateurs à Dakar. ➤ Djiby Ndiaye, directeur Développement et Stratégie de Geomat ingéniérie. Geomat ingéniérie est un bureau d'études sénégalais spécialisé en géotechnique, topographie et ingénierie des sols, fournissant des services techniques pour des projets de construction et d'infrastructures avec une expertise locale. Les atouts du Sénégal Stabilité politique et démocratique : dans une région en turbulences, une transition politique par la voie des élections. Position géographique stratégique : porte d'entrée naturelle vers l'Afrique de l'Ouest et les pays enclavés du Sahel (Mali, Burkina Faso). Cadre juridique : un nouveau code des investissements destiné à rassurer les investisseurs incluant une clause de stabilité juridique. Intégration régionale : membre de l'UEMOA (8 pays partageant une monnaie commune) et de la CEDEAO (15 pays), facilitant les échanges commerciaux. La Vision 2050 Le gouvernement sénégalais a lancé un plan à long terme pour transformer le pays en hub régional en s'appuyant sur des partenariats public-privé. Révision des contrats Le ministre de l'Économie Abdourahmane Sarr précise l'approche gouvernementale : il ne s'agit pas de «renégociation», mais d'un audit de conformité. Les contrats respectant les lois sont maintenus, ceux qui ne les respectent pas doivent être mis en conformité. Les secteurs prioritaires 1. Infrastructures Le port de Dakar est crucial pour l'économie sénégalaise et celle des pays voisins enclavés. Le nouveau port de Ndayane, en construction, doit renforcer cette position stratégique. 2. Énergies renouvelables L'électricité étant très chère au Sénégal, les investissements en énergies renouvelables se veulent plus rentables. CME Africa développe des projets éoliens intégrés avec composantes solaires et batteries. 3. Transport et logistique La réhabilitation du chemin de fer Dakar-Bamako est prioritaire. Le transport ferroviaire doit réduire drastiquement les coûts et améliorer la compétitivité des économies de l'hinterland. 4. Contenu local et transferts de compétences Les grands projets intègrent des PME locales et des programmes de formation. Des entreprises sénégalaises comme Geomat Ingénierie participent désormais à de grands projets structurants. L'Interconnexion régionale Réseau électrique Le Sénégal fait partie du West African Power Pool, un réseau électrique commun reliant 14 des 15 pays de la CEDEAO. Cette interconnexion doit permettre d'exporter l'électricité produite au Sénégal vers des pays moins stables. Corridor commercial Le Sénégal sert de corridor pour les pays enclavés. 65% des conteneurs maliens passent par Dakar, faisant du port une question de sécurité nationale pour ces pays. Partenariats Public-Privé Les investisseurs soulignent l'importance de partenariats équilibrés et transparents. L'IFC accompagne le gouvernement pour créer un cadre sécurisant attirant des «investisseurs de qualité» engagés sur le long terme. Critères de réussite Transparence totale : travail à «cahier ouvert» Engagement sur 25-30 ans (durée moyenne des concessions) Transfert de compétences et formation du personnel local Respect du cadre juridique et des normes environnementales Impact mesurable sur le développement durable. Les défis à surmonter Malgré les atouts, plusieurs défis persistent : Contexte budgétaire contraint nécessitant l'optimisation des ressources Nécessité de renforcer le secteur privé local Coût élevé de l'énergie pénalisant la compétitivité Infrastructures à moderniser (routes, chemins de fer) Formation de la main-d'œuvre pour répondre aux besoins des investisseurs. Cette émission présentée par Bruno Faure a été réalisée par l'équipe technique de RFI Dakar : Ibrahima Ba, Malang Sonko, Mbaye Niang, Alassane Bireba ainsi que Guillaume Munier.
Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2023, le président argentin Javier Milei a lancé un programme économique radical, baptisé par lui-même la politique de la «tronçonneuse». Son objectif : réduire massivement les dépenses publiques, libéraliser l’économie et mettre fin à des décennies de crises récurrentes. Ce «choc» économique, salué par les uns, a provoqué d'énormes critiques, de vives tensions sociales et une aggravation de la pauvreté. 🎙️ Nos invités : Carlos Quenan, économiste argentin, professeur à l'IHEAL-Sorbonne Nouvelle (Paris 3) François-Xavier Freland, journaliste et documentariste, auteur du film « Javier Milei, le président à la tronçonneuse » (Au tableau Productions) diffusé le samedi 27 septembre sur la chaîne Public Sénat Théo Conscience, correspondant de RFI à Buenos Aires. 📊 Thèmes abordés 📈 Inflation et pauvreté : succès relatifs des premières mesures, mais inégalement ressentis. 💰 Dollarisation et dette : débat sur la valorisation du peso et ses conséquences sur l'économie argentine. 🇦🇷 🇺🇸 L'ami américain ? Les USA de D. Trump volent au secours de son allié, mais ce soutien fait polémique. 🏗️ Construction et industrie : des secteurs fortement touchés par les coupes budgétaires. 🌾 Agriculture : enjeu-clé pour les exportations, mais affectée par les taxes et les réformes. 🧑🤝🧑 Société : manifestations, grèves et un climat de tension sociale croissant. 🎤 Nos reportages : Depuis l'élection de Javier Milei, le taux de pauvreté a été réduit de 41à 31%, l’inflation elle a été divisée par cinq. Mais quand on pose la question aux Argentins, ils ne sentent pas forcément une amélioration de leurs conditions de vie. La stabilisation macroéconomique de l'Argentine tarde parfois à se traduire dans l’économie réelle, notamment dans les entreprises. Le marché du travail continue de se contracter et de se précariser. Dans les secteurs de l’industrie et de la construction, les plans sociaux se multiplient. 🎧 Retrouvez toutes nos émissions ici : Éco d'ici éco d'ailleurs ainsi que nos invités de l'économie 🎵 Notre choix musical : Viajando por el mundo / Karol G et Manu Chao
60% de la population planétaire et la moitié de son PIB : la zone Indo-Pacifique est devenue peu à peu le centre névralgique de l'économie mondiale. La valeur sûre chinoise, la montée en puissance de l'Inde (malgré de nombreuses faiblesses), l'émergence de nouvelles puissances et le poids éternel des États-Unis : quelles sont les forces en présence dans le contexte de guerre commerciale ? À l'occasion des Ecopol de Tours, événement réunissant universitaires, chercheurs, économistes et diplomates au sujet des enjeux géoéconomiques de notre époque, Éco d'ici Éco d'ailleurs a réuni quatre spécialistes de la région : 👉 Catherine Bros, professeure d’économie à l’Université de Tours, chercheuse au Laboratoire d'Economie d'Orléans et chercheuse associée à Dial-IRD 👉 Isabelle Saint-Mézard, professeure des Universités à l'Institut Français de Géopolitique de l'Université de Paris 8 👉 Mary-Françoise Renard, professeure émérite, agrégée des Facultés de Sciences économiques de l'Université Clermont Auvergne, CERDI (Centre d'études et de recherches sur le développement international) 👉 Olivier Da Lage, chercheur associé à l'IRIS, spécialiste de l'Inde. Avec la participation de Côme Bastin, Vincent Souriau et Frédéric Charles, correspondants de RFI en Inde, aux États-Unis et au Japon. L'émission aborde l'ascension économique et géopolitique de l'Inde, ses atouts (croissance élevée, dividende démographique) et ses limites (faible intégration aux chaînes de valeur, infrastructures, bureaucratie). Les intervenants comparent Inde et Chine, soulignent la dépendance indienne à certains intrants chinois (pharmaceutique, composants électroniques) et analysent l'impact des barrières douanières imposées par l'administration américaine — qui fragilisent des secteurs exportateurs indiens comme le textile. La discussion examine aussi le rôle du Japon, de l'Union européenne et de la France, ainsi que la possible recomposition d'alliances dans la région autour d'intérêts sectoriels (défense, technologies, infrastructures). Points clés : • L'Inde est en forte croissance mais n'a pas le même modèle d'industrialisation que la Chine. • La part manufacturière en Inde stagne ou décroît ; la croissance est tirée par les services. • La dépendance de l'Inde à la Chine est asymétrique — l'Inde importe des intrants essentiels. • Les droits de douane américains pèsent lourdement sur des villes-usines et menacent des emplois. • Les pays cherchent à diversifier leurs partenaires plutôt qu'à choisir un camp unique. 🎧 Retrouvez toutes nos émissions ici : Éco d'ici éco d'ailleurs ainsi que nos invités de l'économie 🎵 Notre choix musical : Lagoa / Tico de Moraes et Heekyung Na.
La santé est un bien universel… mais aussi une question de gros moyens. Depuis plusieurs années, le financement des systèmes de santé en Afrique se fragilise : baisse des financements publics, crises budgétaires, conséquences durables du Covid-19. Début 2025, le retour au pouvoir de Donald Trump a marqué un tournant brutal avec une réduction des subventions américaines notamment à travers l’USAID. Un coup dur pour de nombreux pays dans leur lutte contre le VIH, le paludisme ou encore financer le planning familial. Mais face à ce contexte défavorable, d’autres acteurs notamment privés inventent de nouveaux leviers de financement. Nos invités Erick Maville – président de Santé en Entreprise, président de la Commission Santé du CIAN (conseil français des investisseurs en Afrique) Amina Abou Khalil – administratrice générale de la Fondation Orange Guinée Ingrid Etoke – experte en financement de la santé, actuellement employée par la fondation Bill & Melinda Gates Ali Attié – directeur général du groupe de courtage en assurances santé GGA Groupe en Côte d’Ivoire. Thématiques de l’émission 1. L’impact des coupes budgétaires Retrait partiel de l’USAID et diminution de l’aide européenne. Conséquences directes sur la lutte contre le VIH, le paludisme et le système hospitalier. 2. Nouvelles sources de financement Partage des financements entre public et privé. Rôle croissant des assurances, partenariats public-privé et mécanismes communautaires. Mobilisation de la diaspora et fiscalité locale. 3. Accès aux soins et inégalités Quels modèles de couverture universelle en Afrique ? Développement des assurances santé en Côte d’Ivoire. Projet Caravane Santé 3è âge de la Fondation Orange en Guinée : dépistage et prévention du diabète et de l’hypertension. Reportage signé du correspondant de RFI Tangi Bihan : 4. Investissements stratégiques Recherche médicale et production locale de médicaments (réduction des importations). Formation et maintien du personnel de santé pour limiter l’exode des cerveaux médicaux. Place de la digitalisation : télémédecine, e-santé, optimisation des coûts. 5. Vers une souveraineté sanitaire africaine ? Moins de dépendance à l’aide extérieure ? Nécessité d’un équilibre entre financements publics, privés et philanthropiques. Défis d’équité sociale face à la privatisation progressive du secteur. 📌 Éco d’ici Éco d’ailleurs est à retrouver chaque semaine sur RFI.fr et en podcast sur toutes les plateformes. 📌 Retrouvez nous sur LinkedIn ou Facebook 📌 Nos grands invités de l'économie ici Notre choix musical Apocalipse - Luedji Luna (feat. Seu Jorge).
Notre grand invité de l'économie RFI - Jeune Afrique est Baba Hady Thiam, avocat d’affaires franco-guinéen formé en France et aux États-Unis. Il a travaillé au sein de grands cabinets internationaux avant de fonder Thiam & Associés à Conakry en 2017. Son cabinet, implanté aussi à Abidjan (Côte d'Ivoire), s’est imposé dans les projets structurants dont Simandou, l’un des plus grands gisements de fer au monde dont l’exploitation représente un investissement colossal de 20 milliards de dollars. Conseiller du géant chinois Baowu, Baba Hady Thiam négocie au cœur de ce projet qui redessine la carte minière et économique de la Guinée, entre souveraineté nationale, attractivité pour les investisseurs et bénéfices locaux. Classé en 2024 et 2025 dans le «Top 100 Legal Powerlist» d’Africa Business+, il incarne la montée en puissance des cabinets africains capables de rivaliser avec les grandes firmes internationales. Pour lui, la concurrence est dépassée : l’avenir réside dans les alliances de compétences et le partage de la valeur en Afrique. Au-delà des contrats, Baba Hady Thiam défend une vision : faire du droit un levier de souveraineté, et transformer les ressources naturelles en opportunités tangibles pour les populations. Engagé aussi pour l’éducation et l’entrepreneuriat, il soutient des écoles, forme de jeunes juristes et encourage le retour des talents de la diaspora. Dans cet entretien exclusif accordé à Bruno Faure (RFI) et Aurélie M'Bida (Jeune Afrique), il revient sur son parcours, les coulisses du dossier Simandou, les défis du droit en Afrique, la place des cabinets locaux face aux majors, mais aussi ses engagements personnels comme la promotion de l'entrepreneuriat en Guinée et sa passion pour le sport.
Plus de 3 ans après le début de la guerre en Ukraine immédiatement suivi de sanctions économiques internationales, Eco d'ici Eco d'ailleurs dresse le bilan d'une stratégie visant à limiter la capacité de financement de l’effort militaire russe tout en cherchant à épargner les populations civiles. Quelle efficacité ? Quelles limites ? Et quels contournements ? Des sanctions ciblées mais contournées 👉 Charlotte Emlinger, économiste au CEPII (centre d'études prospectives et d'informations internationales) dans le programme Analyse du Commerce International, rappelle que les sanctions sont conçues pour limiter l’accès de la Russie aux financements et aux technologies sensibles. Cependant, Moscou a mis en place des stratégies de contournement-détournement : partenariats renforcés avec la Chine, notamment dans l’énergie et les composants électroniques. recours aux pays tiers (Kazakhstan, Turquie, Émirats) qui réexportent vers la Russie. Mais ces solutions alternatives coûtent cher avec une qualité souvent inférieure. La résistance de l’économie russe 👉 Jean-Didier Revoin, correspondant de RFI à Moscou, décrit une économie qui a résisté mieux qu’attendu : Les secteurs les plus touchés sont ceux dépendants des importations étrangères, notamment les technologies et composants. L’inflation a fortement augmenté (8,5 % officiellement), tandis que les taux d’intérêt atteignent 18 %. Malgré cela, le chômage reste historiquement bas (moins de 2,5 %). La Russie devrait entrer en récession en 2026, « une récession longue mais pas profonde, compte tenu de la bonne tenue du marché de l’emploi ». Les entreprises étrangères face aux sanctions et aux contre-sanctions 👉 Catherine Joffroy (avocate associée au cabinet Dentons et conseillère du commerce extérieur de la France) détaille les difficultés rencontrées par les entreprises occidentales : contraintes d’approvisionnement et de financement, impossibilité pour certaines sociétés de céder leurs actifs sans pertes importantes. arrivée de nouveaux acteurs issus des BRICS qui occupent l’espace laissé vacant. Certaines entreprises occidentales sont encore présentes mais fonctionnent « en sommeil », dans l’attente d’un éventuel assouplissement. L’impact pour l’Europe et le monde 👉 Les sanctions énergétiques ont davantage pénalisé l’Europe que les États-Unis. L’Allemagne, la France et l’Europe centrale paient un lourd tribut en termes de commerce et d’approvisionnement énergétique. Pour Charlotte Emlinger, « les sanctions ne font pas s’effondrer une économie, mais elles la fragilisent durablement, rendent son insertion dans l’économie mondiale plus coûteuse et redessinent les routes commerciales ». Pour aller plus loin L’économie mondiale 2026, CEPII (Éditions La Découverte), coordonné par Isabelle Bensidoun et Jezabel Couppey-Soubeyran. Sénégal, des investisseurs mais pas à n'importe quel prix Dans la seconde partie de l'émission, direction le Sénégal qui accueille les 7 et 8 octobre la deuxième édition du Forum Invest in Sénégal à Diamnadio. Le directeur général de l’APIX (Agence de promotion des investissements et des grands travaux, Bakary Séga Bathily, explique la stratégie de son pays : renforcer la souveraineté économique, renégocier certains contrats avec les entreprises étrangères tout en s’ouvrant largement aux investisseurs internationaux. 🧑💻 Un entretien à découvrir en vidéo en cliquant sur ce lien. 👨💻 Echangez avec nous sur LinkedIn
Réunis à Roland-Garros pour la Rencontre des Entrepreneurs de France (REF), les dirigeants d’entreprises ont partagé leurs inquiétudes : dette publique, compétitivité, innovation, transition écologique… Dans un contexte de rentrée sociale tendue, l’émission Eco d’ici Eco d’ailleurs donne la parole aux chefs d’entreprise et à deux économistes de premier plan. 🎧 La REF 2025, organisée par le MEDEF et son président Patrick Martin, s’est tenue dans un contexte marqué par une accumulation de crises : dette publique, tensions sociales, guerre commerciale mondiale. Le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, a exprimé ses préoccupations face à cette incertitude grandissante. 👉 La parole au MEDEF Fabrice Le Saché, vice-président du MEDEF en charge de l’Europe, souligne l’importance d’anticiper la réduction du soutien de l’État dans un contexte budgétaire contraint. Pour lui, les entreprises françaises doivent renforcer leurs partenariats européens et améliorer leur compétitivité sans tomber dans le protectionnisme. 👉 Réindustrialisation : un passage obligé Pierre-Jean Leduc, président du groupe Demgy et du syndicat professionnel Polyvia, rappelle que la plasturgie française reste menacée par les crises récentes et notamment les barrières commerciales. Il insiste sur la nécessité d’une réindustrialisation fondée sur l’innovation, la formation et la coopération européenne. 👉 Regards croisés d’économistes : Alexandra Roulet (INSEAD, Cercle des économistes), spécialiste du travail et de l’emploi et Antonin Bergeaud (HEC Paris), expert de la croissance et de l’innovation, interrogent les grands défis : stagnation de la productivité, retard d’innovation face aux États-Unis et à la Chine, conciliation entre croissance et transition écologique, emploi des jeunes et des seniors, enjeux de formation, efficacité des politiques publiques, impact de l'immigration économique. Notre podcast hebdomadaireÉco d'ici éco d'ailleurs
À l'approche de la COP30 au Brésil et alors que les conséquences du changement climatique sont chaque jour plus évidentes, Éco d'ici éco d'ailleurs propose une réflexion ouverte sur les paradoxes de l'économie mondiale, entre recherche de croissance et impératifs écologiques. Comment faire en sorte que l’économie se mette au service de la planète, et non l'inverse ? Notre première invitée : Fanny Henriet Directrice de recherche au CNRS, spécialiste de l’économie du changement climatique. Auteure de l’ouvrage L’économie peut-elle sauver le climat ? (Presses Universitaires de France). Thèmes abordés : Pourquoi l’économie de marché ne peut pas seule résoudre la crise climatique. Le dilemme de la transition énergétique : lenteur ou brutalité ? L’impact des prix du pétrole sur la transition. Le besoin d’une intervention publique : taxation, planification, incitations. Calculer le coût social d’une tonne de CO₂. Inégalités climatiques entre pays et classes sociales. La sobriété est-elle une solution ? Ou faut-il tout miser sur l’innovation ? Interventions sonores : Kaushik Burman (Directeur Général de Spiro, fabricant de motos électriques en Afrique). Donald Trump, climatoscepticisme et économie. Seconde partie : l’Afrique face au changement climatique Participants : Ileana Santos, consultante en stratégie, cofondatrice de Je m’engage pour l’Afrique. Edem d’Almeida, expert en économie sociale et circulaire, fondateur d’Africa Global Recycling basé à Lomé au Togo. Marine Lamoureux, journaliste à La Croix L'Hebdo, autrice du reportage Le climat, ma nounou et moi basé sur le témoignage de son ancienne nounou Germaine Tiem. Focus sur le Togo : Pays fortement vulnérable aux effets du dérèglement climatique. Difficultés d’accès aux financements climat. Témoignages de pêcheurs, cultivateurs de cacao, populations locales. Initiatives mentionnées : Recyclage et éducation environnementale (Africa Global Recycling). Agriculture durable et coopératives de cacao (Atsemawoe). Pause musicale : Von Na Agbedo de Dogo du Togo. Menteur ambulant, artiste togolais engagé pour la cause environnementale. Ressources complémentaires : Émission disponible en podcast sur RFI.fr Interview de Kaushik Burman à voir sur la chaîne YouTube de RFI Reportage Le climat, ma nounou et moi à lire sur le site de La Croix
Quel avenir économique pour la République du Congo et plus largement pour l’Afrique francophone ? Au sortir de la REF 2025 (Rencontre des entrepreneurs francophones) à Brazzaville, Michel Djombo, président de l’Union patronale et interprofessionnelle du Congo (Unicongo), livre un état des lieux sans détour de l’économie congolaise et des grands enjeux régionaux et internationaux sur le continent. 🏦 Découvrez l'émission en vidéo via ce lien À la tête d’Unicongo depuis 2022, entrepreneur engagé dans l’agriculture et la production d’engrais, Michel Djombo incarne la nouvelle génération de décideurs africains partagés entre héritage politique, formation à l’étranger et volonté de transformer les économies locales. Il revient d’abord sur son parcours personnel : fils de Henri Djombo, figure historique du gouvernement congolais et homme de lettres, il grandit à Brazzaville avant de poursuivre ses études à Sofia, Londres et Paris où il devient ingénieur en télécommunications. Après une carrière dans l’informatique, il choisit en 2013 de rentrer au pays et de reprendre l’exploitation familiale qu’il modernise et développe. Au micro de Bruno Faure et Julien Clémençot (RFI), Michel Djombo alerte sur les limites d’une économie congolaise encore trop tributaire des hydrocarbures. Malgré des terres fertiles et un climat propice, le Congo importe massivement ses denrées alimentaires, un paradoxe que l’entrepreneur souhaite corriger. Il plaide pour un soutien accru à l’agriculture locale, via un meilleur accès aux intrants, des infrastructures modernisées et des partenariats innovants. Michel Djombo évoque aussi les relations parfois complexes entre les chefs d’entreprise et les autorités. Il reconnaît que la qualité de l’environnement des affaires reste un défi, tout comme la fiscalité, la lutte contre la corruption et l’accès au financement. Le retrait récent de grands cabinets internationaux comme PwC et EY du marché francophone africain témoigne de fragilités structurelles. Michel Djombo revient également sur le rôle d’Unicongo dans la défense des intérêts des entreprises locales et dans le dialogue avec les pouvoirs publics. Le président d’Unicongo s’exprime ensuite sur la situation macro-économique du Congo, l’un des pays les plus endettés du continent (près de 95% du PIB). La forte dépendance à la rente pétrolière expose le pays à la volatilité des cours mondiaux. Michel Djombo plaide pour un système fiscal plus efficace et une diversification urgente des recettes publiques. Enfin, l’émission aborde les enjeux diplomatiques et géopolitiques : le désengagement progressif des États-Unis, les ambitions croissantes de la Russie et de la Chine en Afrique. Michel Djombo questionne la pertinence des grandes conférences internationales comme celle récemment organisée par l’ONU à Séville sur le financement du développement. 🎵 Playlist RFI Manamba Kante - Mousso 👉 Retrouvez tous nos invités de l'économie ici



