#141 – La question kurde, avec Olivier Grojean
Description
En plateau
Olivier Grojean, maître de conférences en science politique à l’Université Paris 1 – Panthéon Sorbonne. Il est spécialiste de la question kurde, et en particulier du PKK.
Contexte
Il y a dix ans, le 9 janvier 2013, trois militantes kurdes étaient assassinées dans les locaux du Centre d’information du Kurdistan situé au 147 rue Lafayette dans le 10ème arrondissement de Paris. L’enquête qui avait plutôt mal démarré a finalement permis d’arrêter l’auteur présumé du triple assassinat et de souligner ses liens avec les services secrets turcs, sans toutefois pouvoir remonter jusqu’aux commanditaires de l’acte. Le meurtrier présumé, atteint d’une tumeur au cerveau, est décédé à la veille de l’ouverture du procès en assises. Il est donc mort présumé innocent. Pas de procès, des questions restées sans réponse, une enquête qui a progressé grâce aux révélations spectaculaires de la presse turque, un malaise persistant sur la nature des relations entre services turcs et français et une communauté kurde fragilisée, dont la sécurité pourrait être sacrifiée au nom d’intérêts supérieurs franco-turcs ou européo-turcs. Les familles des trois victimes n’ont jamais été reçues par les autorités françaises. Pourquoi ?
Le 23 décembre dernier, un homme armé a tué trois personnalités kurdes, dans le même arrondissement de Paris, cette fois dans et à l’extérieur du centre culturel kurde, situé rue d’Enghien. Coïncidence ? Dix ans plus tard ? La colère est montée dans la communauté kurde de France et d’Europe, qui se sent menacée, en sécurité nulle part, de nouveau visée et frappée, et qui a du mal à croire au mobile strictement raciste de l’acte du tireur, sans lien avec leur origine kurde, leur engagement militant dans la communauté kurde ou leur statut de sympathisant de la cause kurde. Et en effet, la presse française ne manque pas d’articles ou de reportages qui, depuis 10 ans, soulignent les opérations d’espionn...




