#143 – À la rencontre de gardiennes et gardiens d’immeubles parisiens
Description
En plateau
Aude de Tocqueville, écrivaine et commissaire d’exposition, publie avec Jean-Michel Djian, journaliste et écrivain, et Margot Lançon, photographe et cinéaste, Éloge des loges. Histoires vraies de gardiennes et gardiens d’immeubles parisiens aux éditions Autrement.
Contexte
Aude de Tocqueville est allée à la rencontre de ces hommes et de ces femmes qui exercent la profession de gardiens et gardiennes d’immeubles parisiens, propriété d’un bailleur social qui loue un logement social à des ménages contre un loyer modéré, sous condition de ressources. Contrairement à ce qui se passe dans le parc privé, où digicodes et pass ont supprimé des emplois et transformé les loges occupées auparavant par les « concierges », les bailleurs sociaux ont compris le rôle pivot qu’occupent les gardiens et les gardiennes d’immeubles. Ils sont leurs seuls contacts ou représentant sur place face à la multiplicité des locataires.
Si leur métier a considérablement évolué (suppression du cordon, de la délation instaurée par le régime de Vichy), si leurs conditions de travail se sont améliorées (boîte à lettres, allongement du temps de pause durant la journée, pas de travail le samedi, formation continue, revalorisation de la rémunération), il reste un métier difficile qui ne requiert aucun diplôme, même s’il existe un CAP dans ce domaine d’activités. C’est aussi un métier de cooptation. L’essentiel de la journée consiste désormais à recevoir les divers prestataires envoyés par les bailleurs à de fins de maintenance, réparation ou prévenance, etc., ainsi qu’à dresser des états de lieux à l’arrivée ou au départ des locataires. Le métier exige beaucoup de soi. Il faut plutôt avoir un excellent relationnel, savoir écouter, savoir encaisser, ne pas s’épancher (car on le paie toujours). Devoir de discrétion ou réserve, la loge sert de confessionnal et le ou la gardienne fait souvent...




