DiscoverMusiques du mondeAbdoulaye Kouyaté #SessionLive et rencontre avec Olivier Conan
Abdoulaye Kouyaté #SessionLive et rencontre avec Olivier Conan

Abdoulaye Kouyaté #SessionLive et rencontre avec Olivier Conan

Update: 2024-10-12
Share

Description

Afropop, zouk et yole traditionnel de Guinée et écriture automatique.

Notre 1er invité est Olivier Conan pour son nouveau projet Combo Daguerre.

Basé à New York, Combo Daguerre est le nouveau projet d’Olivier Conan qui, après avoir passé plus d’une décennie immergé dans le monde de la cumbia psychédélique avec son groupe Chicha Libre, a maintenant mis au point un répertoire original de thèmes francophones joué en mode psychédélique. Le groupe est composé de musiciens latins établis à Brooklyn, et les influences multiples comprennent le boléro, la cumbia, le rock 60’s ainsi que d’évidentes influences gainsbouriennes et surréalistes. Chicha Libre est devenu un groupe culte en Amérique du Sud et au Mexique et Combo Daguerre est un peu l’héritier francophone d’un projet qui n’aurait pu naître qu’à New York où les frontières culturelles et linguistiques sont fluides et les influences pan-latines débordent sur tous les mondes musicaux : du rock, au hip-hop - et maintenant la chanson. Les thèmes à la fois joyeux et sérieux sont ceux de l'exil, de la nostalgie déplacée et d'une langue frelatée par la distance. Le dessin qui illustre la pochette tire son inspiration des têtes de cheval des boucheries chevalines parisiennes. Un symbole bicéphale qui représenterait un empire disparu ?

 

Après 30 ans passés à Brooklyn, terre peu sainte où le français n’existe que dans des formes créolisées, mon français boite des deux jambes. Ma nostalgie se nourrit d’une langue et de souvenirs tous les deux reconstitués. Je ne contrôle ni la grammaire, ni le lexique, ni même la chronologie. Les images de mon enfance parisienne sont maculées, mâtinées d’images de mes aïeux, de photos de classe et de cartes postales d’une autre époque. Mes souvenirs pourraient être ceux d’un autre. Je, bien sûr, pourrait être un autre. Le Paris où je crois avoir grandi est peut-être bien celui de Rivette et de Truffaut. En tout cas, je crois le reconnaitre dans le Daguerréotypes de Varda (parce que j’ai été un enfant du 14ème), voire dans Les Maléfices de Jacques Yonnet ou Les Nuits de Paris de Restif de la Bretonne. Les paroles de Combo Daguerre sont placées sous le signe de Fracassines - une chanson écrite Dieu sait quand et Dieu sait comment, et qui est apparue - comme une vierge chrétienne - sans prévenir. Génération spontanée, écriture automatique. Le reste de l’album est parsemé de bribes inconsciemment glanées au hit-parade de la poésie française parce qu’après trente ans d’absence, tout ce qui demeure de cette culture enfouie, c’est une eau polluée dans laquelle flottent les scories d’une culture française élémentaire. Fracassines est un travail automatique avec peu d’interventions conscientes. Olivier Conan.

 

Titres joués

Fracassines

Paroles trouvées sur mon écran d’ordinateur sans souvenir de les avoir écrites. Qu’elles ne signifient pas grand-chose est presque rassurant.

88 rue Daguerre 

Cumbia Instrumentale du guitariste péruvien Felipe Wurst. 88 rue Daguerre est l’adresse d’Agnès Varda.

Daguerre Paris

Le Petit Bossu

Chanson du XVIème siècle. La version qu’Yvonne George chantait dans les années 20 était en fait une icône de l’élite littéraire de l’époque. Amie de Cocteau (qui ne l’était pas ?) et de sa coterie. Desnos tombe amoureux d’elle et lui dédie son A la Mysterieuse (j’ai tant rêvé de toi..) et en fait l’héroïne de son roman «Le vin est tiré». Yvonne George n’est pas convaincue. Elle préfère les femmes, et l’opium. Elle meurt à 33 ans, comme une rock star. 

► Album Fracassines (Barbès Rd 2024).

Site Combo Daguerre - facebook - Barbès Records bandcamp.

 

Puis nous recevons Abdoulaye Kouyaté dans la #SessionLive pour la sortie de l’album Fefanyi – Le Bienfaiteur.

 

Après des années passées à sublimer les musiques des artistes qu'il accompagne par son jeu de guitare et la douceur de sa Kora (Ba Cissoko, Mariama, Jain et Gabi Hartmann entre autres), Abdoulaye Kouyaté met son énergie créatrice dans un projet personnel qui rassemble ses compositions originales. En plus du guitariste virtuose, on découvre qu'Abdoulaye Kouyaté est un orfèvre de mélodies et un chanteur au timbre feutré. Tantôt profonde et touchante, tantôt rythmée et dansante, sa musique métissée oscille entre ballades, instrumentaux à la kora et des morceaux aux sonorités afropop empruntant leur rythmique au coupé décalé, au zouk ou au yolé traditionnel de Guinée. 

Abdoulaye confie la réalisation de l'album à Patrick Ruffino et s'accompagne de Yannick Vela à la basse et Nicolas Grupp à la batterie. L'album est enrichi par les précieuses contributions du joueur de flûte peule Dramane Dembele, de la chanteuse Gabi Hartmann, du bassiste Guy Nsangué, du saxophoniste Robbie Marshall, du violoncelliste Guillaume Latil, du djembefola Dartagnan Camara et des choeurs de la chanteuse Djene Kouyaté.

 

Ce premier disque affiche une diversité étonnante. Chantés en Soussou (la langue de la capitale guinéenne, Conakry) et en français, plusieurs titres s'inspirent de la jeunesse romanesque d'Abdoulaye dans le Conakry des années 1990-2000. Une époque où il se perfectionnait à la guitare en suivant à la trace les musiciens de son quartier, animait avec son groupe de folles soirées expatriés au Grand Hôtel Camayenne, et tombait amoureux pour la première fois (Inondi, Doumedira, On fait quoi ? et Nitanama notamment). À l'insouciance guinéenne, succède la jungle de l'Europe, la vie d'adulte, les responsabilités, le froid, et les apprentissages difficiles. Ces leçons de vie inspirent notamment les morceaux Douniéma (le rancunier), Saré (tout à un prix) ou Inamakana (si tu ne peux pas aider ton prochain, ne l'enfonce pas). Le morceau Fefanyi (le bienfaiteur) qui donne le titre de l'album reprend la tradition des griots, dont les Kouyaté sont issus, de « chanter les louanges » des grands Hommes, des généreux bienfaiteurs. 

Suivant le chemin ouvert par son père Sekou Kouyaté, griot moderne, guitariste respecté et chef d'orchestre de Miriam Makeba durant ses années d'exil en Guinée, Abdoulaye Kouyaté façonne son jeu de guitare à l’écoute du jazz, du funk, du reggae, le Son Cubano ou de la Biguine antillaise tout en lui donnant des sonorités mandingues. Il cite Paul Simon et Georges Benson en inspiration. En Guinée, on l'affuble du surnom «jazzman» en raison de son style qui s'écarte du mandingue traditionnel. Lorsque son père tombe malade, Abdoulaye le remplace en tant que joueur de kora dans Circus Baobab. Avec ce premier cirque d'Afrique de l'Ouest, il sillonnera le monde pendant une décennie, avant de s'établir à Marseille puis à Paris. 

 

Titres interprétés au grand studio

- Inondi Live RFI  

- Toi Tu Penses nous on bouge, extrait de l’album

- Inamakana Live RFI.

Line Up : Abdoulaye Kouyaté - voix, guitare - Thierry Fournel - guitare - Yannick Vela - basse - Nicolas Grupp – batterie.

Son : Benoît Letirant, Mathias Taylor.

► Album Fefanyi – Le Bienfaiteur (Reva prod - Rock'n hall 2024).

Site - YouTube - Facebook.

Comments 
loading
00:00
00:00
1.0x

0.5x

0.8x

1.0x

1.25x

1.5x

2.0x

3.0x

Sleep Timer

Off

End of Episode

5 Minutes

10 Minutes

15 Minutes

30 Minutes

45 Minutes

60 Minutes

120 Minutes

Abdoulaye Kouyaté #SessionLive et rencontre avec Olivier Conan

Abdoulaye Kouyaté #SessionLive et rencontre avec Olivier Conan

RFI