Climat - S’adapter à +4 °C en France : mode d’emploi - Avec Gonéri Le Cozannet
Description
Dans le sillage de l’urgence climatique, l’impératif d’adapter la France sans freiner la réduction des émissions s’est hissé au rang de nécessité incontournable. Mais comment s’y prendre ? Pour Soluble(s), Gonéri Le Cozannet, chercheur et co-auteur du sixième rapport du GIEC, décrypte les solutions d’adaptation que la France doit accélérer pour rester habitable d’ici la fin du siècle.
Le globe a déjà gagné 1,3 °C depuis l’ère préindustrielle et les mers montent de 4 mm par an, un rythme deux fois supérieur à celui du XXᵉ siècle. Au-delà de +3 °C, les sécheresses pluriannuelles pourraient rendre inutiles nos stratégies de stockage d’eau. Il faut donc à la fois contenir les émissions et préparer le pays à +4 °C en 2100, comme le prévoit le plan PNACC-3 adopté en mars 2025, avec 52 mesures pour « changer d’échelle ».
Les priorités ? Le GIEC et le Haut Conseil pour le Climat mettent en avant les vagues de chaleur, la tension sur l’eau, les pertes agricoles et les inondations, comme celles lors de la tempête Xynthia en 2010 (53 morts, 750 M€ de dommages). Avec 66 % du littoral en recul, 864 communes à risque et 1,5 million d’habitants exposés, la France répond par le renforcement des digues, la relocalisation d’habitats et le déploiement de solutions plus écologiques, dont les digues “intérieures” gérées par le Conservatoire du littoral.
À Miquelon, village construit à moins de deux mètres au-dessus de l’Atlantique, 89 % des résidents ont voté pour un déménagement sur un plateau à 20 m d’altitude, un chantier de six décennies. La canicule record d’août 2025 (11 jours) relance le débat sur la climatisation : efficace, mais source d’émissions et d’inégalités si elle se généralise sans stratégie. Gonéri le Cozannet recommande la végétalisation, des matériaux réfléchissants et des îlots de fraîcheur plutôt que le froid artificiel.
Le financement est clé : le Haut Conseil chiffre l’effort à 2–3 Mds €/an, tandis que la sécheresse 2022 a déjà coûté plus de 3 Mds €. Les municipales 2026 seront un test pour ancrer durablement l’adaptation au niveau local, à travers urbanisme, gestion des eaux et inclusion sociale.
Écoutez toutes les pistes d’action dans cet épisode avec Gonéri Le Cozannet.
POUR ALLER PLUS LOIN
– Le site du GIEC en français : https://www.ipcc.ch/languages-2/francais/
– Plan national français d’adaptation (2025) : https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/adaptation-france-changement-climatique
– Avis 2025 du Haut Conseil pour le Climat sur le PNACC-3 : https://www.hautconseilclimat.fr/publications/avis-sur-le-plan-national-dadaptation-au-changement-climatique-pnacc-3/
TIMECODES
00:00 Introduction
01:42 Le parcours de Gonéri Le Cozannet
02:45 Pourquoi l’adaptation est indispensable
06:38 Impacts des vagues de chaleur et nécessité d’anticiper
08:56 La climatisation et la maladaptation
12:36 Les risques clés pour la France
16:16 L’adaptation et les élections municipales 2026 en France
19:24 Relocalisation de Miquelon : un exemple concret d’adaptation territoriale
28:02 Digues & Solutions fondées sur la nature
32:23 Les assurances et les sinistres climatiques
40:48 La transition juste, c’est quoi ?
44:14 Merci à Gonéri Le Cozannet
44:58 Fin
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