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Dire et vouloir dire

Dire et vouloir dire

Update: 2022-03-15
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Description

Parce que les mots ne suffisent pas





Un conjoint dit «j’ai froid », ou encore « il est tard ». Il peut s’agir d’un autre qui dise « j’ai beaucoup aimé la soirée ». Ou enfin, « j’aimerais prendre plus de temps pour moi ». Voici quatre exemples qui manifestent la nécessité de comprendre la différence entre dire et vouloir dire. Un conjoint émet une pensée, un ressenti, une émotion, exprime une affirmation qui fait que l’autre peut accueillir ce message de différentes manières.





Soit il peut se dire « mon conjoint m’a dit quelque chose » et se focaliser sur l’information. Du coup, il prendra le contenu transmis en l’état, sans rien chercher de plus. « Elle m’a dit qu’elle a froid. D’accord, j’ai entendu. Merci ». Soit il s’interrogera pour chercher à comprendre ce que l’autre a voulu dire au-delà de la simple transmission de l’information. 





Est-ce du dire ou du vouloir dire ?Si je prends le premier exemple mentionné dans lequel un conjoint a dit « j’ai froid » est-ce du dire ou du vouloir dire ? Quelle est la différence entre les deux ?





Définition ce qu’est le dire 





Dire, consiste à donner une information, à transmettre une donnée. L’intention est de partager un point de vue et de permettre à l’autre de l’acquérir et d’en faire ce que bon lui semble rat.





En définitive, dans le dire, on est moins intéressé par la manière dont la personne accueillera l’information transmise. On centrera son attention sur soi, en tant qu’émetteur, avec une certaine indifférence, en focalisant notre attention sur la satisfaction de l’expression comme de la réception en l’état. 





Cette démarche ne signifie pas que l’on en a rien à faire de l’émetteur, mais parfois, on a juste besoin de dire et de savoir qu’elle a été reçue.





Dans ce premier domaine du dire, ou prêtera une attention plus légère au choix des mots. On dira les choses comme elles nous viennent. C’est du même acabit que « passe-moi le sel», «bonne nuit», «ça va, et toi ?» ou «le film est terminé ?». 





Restez attentifs





Dans chaque exemple que je viens de mentionner, il peut y avoir du vouloir dire même s’il est généralement secondaire.





Nous venons de définir le sens du dire qui met l’importance sur l’émetteur et sur la surface communicationnelle. Pour vous permettre de mieux comprendre ce que je veux dire en parlant de surface, disons que l’échange se vit dans l’horizontalité, de manière superficielle. On émet donc une information dans le but que l’autre reçoive les paroles exprimées. Éventuellement, il nous enverra un message en retour et nous émettrons, au besoin, de nouvelles paroles.





En l’appliquant au premier exemple, cela pourrait donner :





  • J’ai froid
  • Ah bon ! Tu trouves qu’il fait froid ?
  • Oui
  • Moi, ça va. 




On peut prendre le deuxième exemple pour illustrer une discussion un peu plus impliquée. 





  • Il est tard
  • Tu trouves. Veux-tu que l’on aille se coucher ?




Vous entendez que, même en restant dans le dire, cet exemple soulève un début d’interprétation. 





Cela introduit le vouloir dire. 





Définissons ce qu’est le vouloir dire 





Dans le vouloir dire, on ne prêtera plus d’attention à la seule surface, aux mots prononcés dans un : « j’ai froid », « j’ai beaucoup aimé la soirée », « il est tard »…, mais on centrera son attention sur une autre dimension qui, cette fois-ci, ne sera plus horizontale, mais verticale. On partira du principe que la personne qui émet cette information veut nous dire autre chose que les quelques mots alignés les uns à la suite des autres





  • Si je reprends l’exemple « j’ai froid », l’information de surface permet de savoir que mon conjoint a froid. Si je reprends le même exemple en entrant dans la verticalité de la relation, quand mon conjoint me dit « j’ai froid », je me demanderai ce qu’il veut me dire. Veut-il que je ferme la fenêtre ? 
  • Voudrait-il que je lui amène une veste ? 
  • Veut-il que j’augmente le chauffage ? 
  • Veux-tu que je vienne contre lui ? 
  • Souhaite-t-il que…




Et vous voyez, finalement, qu’en entrant dans le vouloir dire, on entre dans une dimension dans laquelle les mots choisis pour construire l’information énoncée ne sont pas suffisants. La phrase de départ sert de tremplin pour une relation, pour une communication plus approfondie.





A présent, vous percevez la différence entre le dire, l’émission de l’information de surface horizontale, et le vouloir dire, l’émission d’une information ayant pour but d’inviter à approfondir. Dans le vouloir dire, on fait de la spéléologie, de la plongée, on s’ouvre, alors que dans le dire, on peut rester fermé.





« J’aimerais bien prendre du temps pour moi » est une formation qui pourrait avoir pour seul objet de transmettre une information. Mais est-ce vraiment le cas ?





L’opportunité à saisir 





Il me vient alors une opportunité à saisir de vous interroger pour savoir comment vous vous situez. Quand votre conjoint vous dit quelque chose, le recevez-vous comme une information, un dire ? Ou avez-vous tendance à le recevoir comme une perche tendue pour créer une relation, entrer dans une discussion, dans un échange parce que vous êtes convaincu que votre conjoint veut vous dire quelque chose de plus profond ?  





Si vous estimez qu’il s’agit de dire, l’information est émise et la communication se referme. C’est comme si la bouche de l’émetteur se refermait après l’émission des mots et que les oreilles de l’émetteur se refermaient également dès réception de l’information. Par contre, quand il est question de vouloir dire, visualisez que la bouche de votre interlocuteur reste ouverte tout comme ses oreilles parce qu’il désire poursuivre l’échange. Il veut continuer à créer et, par conséquent, à descendre dans ce que j’appelle la spéléo ou la plongée sous-marine conjugale. 





Un moyen de limiter les frustrations 





Parfois, nous avons pris la parole pour dire quelque chose (en vouloir dire) en étant complètement inconscient que notre propre motivation de départ. De ce fait, nous avons débouché sur du dire





Si je reprends l’exemple « il est tard », après avoir émis cette information, j’irai me préparer pour aller au lit. Je peux ne pas être conscient de participer à générer de la frustration puisque, dans mon vouloir dire (inconscient), j’aurais aimé que mon conjoint entende que je voulais que nous allions nous coucher ensemble sachant que je ne souhaitais pas y aller seul.





Or, ayant utilisé le dire à la place du vouloir dire, je me vois prendre la direction du coucher, laissant mon conjoint plongé dans sa lecture, dans son film, dans son match ou dans sa discussion téléphonique avec un copain alors que mon « il est tard » avait pour intention de sensibiliser mon conjoint à une chose précise. 





Réveiller l’inconscience





À partir du moment où vous vous trouvez inconsciemment dans le vouloir dire et que votre formulation ressemble à du dire, vous êtes responsable de ce que vous vivez. Si vous êtes dans le vouloir dire, il vous incombe de chercher à faire en sorte que votre conjoint comprenne ce que vous voulez dire, sans vous contenter de laisser accueillir ce que vous dites (le dire) selon sa propre perception. 





Parce que si vous dites « il est tard » et que vous allez vous coucher seul en ressentant de la frustration, vous êtes responsable de votre frustration. Vous n’avez rien demandé à votre conjoint ! Vous n’avez pas émis de verbalisation disant « je trouve qu’il est tard. J’aimerais que nous allions nous coucher ensemble. Qu’en penses-tu ? »





Si vous avez formulé tout cela et que votre conjoint vous dit ne pas vouloir aller se coucher en même tant que vous, vous pourriez, soit décider d’aller vous coucher avec votre frustration (qui se trouve être éclairée cette fois-ci, puisque vous avez fait votre démarche de vouloir dire), soit poursuivre la communication avec votre conjoint lui exprimant votre fort désir d’aller vous coucher ensemble. Ainsi, vous entrerez dans une relation (= une création de lien, ce qui est l’étymologie de relier : lier à…). 





Un chemin vers la communion conjugale





Le vouloir dire est un domaine dans lequel vous pouvez véritablement entrer communion conjugale. Ainsi, vous pouvez ne plus vous contenter de seulement dire et de vous balader tout seul avec vos frustrations, vos déceptions ou votre plaisir isolé. C’est peut-être le cas si vous rentrez à la maison en disant « j’ai vécu un super match » et que votre conjoint vous réponde : « ah oui ! c’est chouette ». Ce n’est peut-être pas ce que vous vouliez. Vous auriez voulu que votre conjoint vous pose des questions comme : 





  • Que s’est-il passé ?
  • Qu’est-ce qui fait que tu as trouvé ce match super ?
  • Est-ce que tu as marqué un but ?
  • As-tu bien défendu ?
  • <l
Comments (2)

Sylvette

Podcast qui sera utile ! Il n'y a plus qu'à appliquer ! merci 👍

Mar 28th
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Pascal Quionquion