DiscoverIci l'EuropeJean-Claude Juncker : « l’extrême droite sort renforcée de ses imitations politiques »
Jean-Claude Juncker : « l’extrême droite sort renforcée de ses imitations politiques »

Jean-Claude Juncker : « l’extrême droite sort renforcée de ses imitations politiques »

Update: 2024-09-27
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Il nous parle de la position de la France en Europe, pense que Michel Barnier fera un excellent Premier ministre : « Ce n'est pas un désavantage pour un Premier ministre français de bien connaître l'Europe. La France gagnerait beaucoup à mieux connaître l'Europe (...) Je ne crois pas que Michel Barnier sera l'esclave du Rassemblement national. »

Il estnéanmoins inquiet de la rhétorique anti-migrants en France :  «J'ai toujours considéré qu'il ne faut pas transiger sur les grands principes avec l'extrême droite, que si les familles politiques classiques, les socialistes, les démocrates-chrétiens, les libéraux, les Verts commençaient à imiter en disant la même chose que l'extrême droite, l'extrême droite sortira renforcée de ces imitations qui n'ont pas lieu d'être. C'est pourquoi l'extrême droite, il ne faut pas la suivre.»

Sur les déficits excessifs français, il y a urgence, selon lui : « Il n'est pas convenable ni décent qu'un des grands pays européens soit si peu présentable en matière budgétaire. Et donc je veux croire que le gouvernement Barnier mettra de l'ordre dans les finances publiques. C'est nécessaire. Le déficit français, si jamais il devait s'élever à 6%, ce qui sera probablement le cas, correspond exactement au PIB de la Hongrie

Concernant la fermeture des frontières allemandes pour 6 mois, il se récrie : « Il y a au Luxembourg, 200 000 frontaliers dont 50 000 travailleurs allemands. Le Luxembourg est un pays qui connaît un taux d'immigration de 49%. Quel serait le résultat de madame Le Pen en France si le taux d'immigration était de 49% ? Donc, nous sommes assez sensibles aux mauvais comportements comme celui adopté par le gouvernement allemand. Mais je crois que nous courons le risque que l'exception, c'est-à-dire l'accord de Schengen permettant de prévoir des contrôles aux frontières, devienne la règle si l'on ne prête pas attention à ce dérapage. »

Que dire de la Commission Von der Leyen 2 qui a offert une vice-présidence à un parti radical, celui de Giorgia Meloni, les frères d'Italie ? : «Je ne l'aurais pas fait », cingle-t-il.

La guerre en Ukraine reste prioritaire pour lui, mais sa vision de Poutine a changé : « je me suis lourdement trompé. Je l'ai souvent vu en aparté sous quatre yeux, sans interprète. Je reste abasourdi par le comportement dangereux de Poutine qui met en cause le système sécuritaire de l'Europe et la géométrie sécuritaire de l'Europe en violant les frontières et en attaquant sans gêne et sans raison ses voisins directs. » Mais l’UE doit s’occuper aussi des autres conflits et peser dans le monde : « Il faudra que nous donnions au Liban, pays malheureux parmi tous les pays nobles, vu la qualité de ses habitants, une chance à la diplomatie ! »

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RFI