L’EUPHORIE À TOUT PRIX
Description
L’Audio du 9 octobre 2025
Toujours et encore plus haut !
Avant toutes choses, je tiens d’abord à vous prévenir que le gouvernement US est toujours sous « Shutdown », tout est donc fermé. Sauf l’IRS – les impôts – qui vont quand même venir emmerder tout le monde avec leurs dates butoir pour les déclarations d’impôts. Non, je vous rappelle que c’est fermé parce que dans tout ce que j’ai lu ce matin, je crois que je ne suis JAMAIS (ou presque) tombé sur un article qui parlait du SHUTDOWN, c’est À PEINE mentionné ici et là, mais on voit que c’est le dernier de nos soucis et que tant que vous n’êtes par concernés directement par les fermetures politiques de l’état, la préoccupation est ailleurs. Ou plutôt non, on ne doit plus dire « PRÉOCCUPATION », parce que plus personne ne se préoccupe de rien, on doit juste dire : « bon, qu’est-ce qui fait monter le BULL MARKET ce matin ? » Oui, ce qui était cher hier, sera plus cher aujourd’hui, mais moins cher que demain !
C’est facile la bourse ; on achète bas, on attend un ou deux jours et on revend plus haut. Franchement, quand je vois comment ça monte tous les jours, je me dis que je devrais faire comme tout le monde faisait en mars 2000 arrêter de faire des commentaires à deux balles sur les marchés, donner ma démission et vivre du trading, ça à l’air tellement facile. Non, bon, d’accord, je déconne. Déjà parce que je ne peux pas me donner ma démission à moi-même et puis ensuite, c’est exactement à l’instant où tout le monde a commencé à se poser ce genre de questions en l’an 2000 que tout s’est pété la gueule… Je vais donc tenter de vaincre le signe indien et le mauvais œil et continuer de faire ce que je sais faire (à peu près)… Donc, hier malgré le shutdown, malgré certaines news qui font parfois peur et malgré le fait que la France n’a toujours pas de gouvernement, les indices américains ont encore une fois battus des records. Le S&P500 caracole dorénavant à 6’753.72 au plus haut de tous les temps, le Nasdaq 100 est également au plus haut tout comme le GROS NASDAQ, le composite… Pas le Dow Jones en revanche, mais il est pas si loin et puis c’est normal – à son âge, ça prend du temps !
La FED
Si vous voulez connaître les raisons de la hausse, il y en a deux (enfin, je pense). La première c’est la FED. Hier ils ont publié les Minutes du FOMC Meeting du mois de septembre. Il n’y avait absolument AUCUNE SURPRISE DEDANS, pas de changement de ponctuation, pas de faute d’orthographe, pas de malaise dans la communication. Mais il y a tout de même une chose de notable, c’est que les minutes confirment le déchirement : tout le monde veut alléger, mais personne n’est d’accord sur l’ampleur et encore moins sur la rapidité de l’ampleur sur laquelle on n’est pas d’accord. 10 banquiers sur 19 souhaitent deux baisses d’ici décembre, 9 ne veulent qu’un seul mouvement, 1 seul voulait une coupe de 50 bps et lui, on sait qui c’est Miran, le transfuge de Trump.
Powell avance sans boussole : l’emploi ralentit, l’inflation refuse de redescendre sous 2 %, et le shutdown prive la Fed des statistiques essentielles. Même si ces minutes concernent ce qui s’est passé AVANT le 16-17 septembre, il est important de rappeler que Powell vole à tâtons. Il pilote un avion sans instruments : il ajuste à l’oreille et au « cul » (comme disait mon instructeur à l’époque où je volais) — et c’est d’ailleurs rigolo, parce que les commentaires dans les minutes, donnent l’impression que Powell était déjà sous shutdown au mois de septembre… Bref. En résumé, il n’y avait rien de nouveau dans ces minutes si ce n’est de la prudence. Mais ce que les marchés ont retenu du message implicite, celui que l’on connaissait déjà : « on va baisser encore les taux aussi vite que possible et aussi lentement que nécessaire ». Conclusion : nous sommes à plus de 90% de chance d’avoir une baisse des taux de 25 bp d’ici la fin du mois. En gros on est là où on était – en termes de probabilités – il y a 24 heures. Mais ça suffit pour pousser encore la hausse, puisqu’à chaque « on VA baisser les taux », on monte un peu plus. Pour faire simple si pendant 10 séances de suite Powell nous dit qu’il va baisser les taux, on va monter. Même s’il ne baissera les taux qu’une seule fois à la fin. C’est comme les cadeaux, c’est le geste qui compte.
La note Wedbush
L’autre raison de la hausse du jour et surtout sur les techs, c’est Wedbush qui a publié un rapport que l’on va qualifier de prophétique, affirmant que cette saison des résultats tech serait “exceptionnelle” — et les marchés l’ont pris ça comme un shot de vitamines C surdosés à la limite du légal. La logique de la banque d’affaire de Dan Ives est la suivante :
1. Le storytelling de l’IA — les entreprises tech sont prêtes à présenter de fortes hausses de revenus liées à des investissements en IA, cloud et micro-services.
2. Effet d’aspiration — les investisseurs achètent et achèteront tout ce qui est lié au cloud ou à l’IA ou n’importe quoi qui fait de la tech… la réflexion de base sera : “Si Apple, Microsoft, Nvidia ou AMD font des miracles, tout le reste va suivre.”
3. Effet de rotation — les flux fuient les secteurs “ennuyeux” pour rejoindre les titres qui montent de 30% par séance – c’est ce que l’on constate déjà depuis des lustres.
4. Et pour terminer, un Momentum auto-alimenté — des surprises positives réveillent les machines à algos qui poussent encore plus haut sans trop réfléchir.
Le pari de Wedbush, c’est de croire que les résultats exceptionnels ne bénéficieront pas qu’aux géants : des compagnies de taille moyenne vont aussi cartonner. Mais attention, tout ça repose sur des attentes démentes : si une ou deux entreprises publient des chiffres tièdes, il y aura du sang sur les murs, sur les claviers et les souris. Wedbush étant une maison respectée dans le secteur tech (merci Danny), ce rapport donne du crédit à ce scénario “tout tech, tout feu tout flamme”. Réponse dans les jours qui viennent, puisque la saison des résultats commencera la semaine prochaine.
Bref, hier les USA étaient encore une fois au plus haut de tous les temps. Et puisque l’on parle de record – le CAC40 est lui aussi pas loin des records, plus que 200 points et l’indice français sera au plus haut de tous les temps. Par contre niveau record, le côté politique est en train de battre des records de connerie à peu près tous les jours. On est clairement au plus haut de tous les temps dans ce secteur-là et de très très loin. Le Président continue de s’enfoncer dans un pathétisme béat, le mec continue de gérer le pays comme s’il avait encore la main et un peu de pouvoir. C’est tout simplement misérable, mais visiblement, il n’y personne à côté de lui pour le lui dire clairement que ça suffit là, il faut arrêter de jouer au gamin capricieux qui s’accroche à son jouet. Il serait temps que maman Brigitte lui mette deux-trois claques pour qu’il comprenne. Enfin, peu importe, il semblerait que dans les 36 prochaines heures la France aura un nouveau Premier Ministre et qu’ils vont se ridiculiser encore un peu plus… La bonne nouvelle, c’est que ce nouveau gouvernement ne devrait pas pouvoir durer moins longtemps que celui de Lecornu. Et le pire, c’est qu’il devrait être à gauche.
Mais heureusement, les marchés n’en n’ont rien à carrer des délires du Mozart de la Finance et le CAC a fait la sourde oreille à la crise politique : +1,07 %, à 8 060 points. Un analyste disait hier qu’il y a “crise politique mais pas financière” — et les marchés l’ont pris au mot.
Les banques se relevaient, les taux à 10 ans retombent à 3.51%, le luxe monte encore, tout va bien. Jusqu’au prochain downgrade de la note du pays.
Du côté de l’Asie
Ça bouge en Asie ce matin. SoftBank explose de 10%. L’explosion est due à l’annonce de l’achat de la division robotique d’ABB pour 5,4 milliards. Masayoshi Son se frotte les mains et Tokyo applaudit. Le Nikkei monte de 1.45% et tout le monde est dorénavant convaincu que la BOJ ne montera pas les taux avant au moins le siècle prochain. Et puis, à Hong Kong : l’IA sème la mort dans le domaine de la santé. Le Hang Seng était en baisse tôt ce matin, mais il s’est repris et traite dans le vert actuellement, mais le secteur santé est sous pression parce que Microsoft ENVISAGERAIT d’entrer dans l’IA médicale et ça terrorise les joueurs. Et puis on notera qu’HSBC plongeait de -6 %, après avoir proposé de privatiser Hang Seng Bank, qui elle, explosait de près de 40 %. Et pendant ce temps-là, la Chine monte de 1.2%.
Du côté du baril, Le pétrole continue de grimper puisque le WTI signe une 4ème séance de hausse à 62.25$. Les frappes ukrainiennes sur les raffineries russes entretiennent une prime de risque géopolitique qui compense les craintes de surproduction. Il semblerait que – pour l’instant – l’excédent d’offre ne se voit pas dans les chiffres et l’OPEP “semble proche de ses limites” tandis que les stocks d’essence et de diesel chutent plus que prévu. L’or est clairement au-dessus des 4’000$, le Bitcoin vaut 122’000$ et le rendement du 10 ans US est à 4.13%.
Les trucs à retenir
On reparle encore de Tesla qui remontait hier. Chez eux c’est un jour en bas un jour en haut,