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Même quand l’oxygène vient à manquer, la hausse continue

Même quand l’oxygène vient à manquer, la hausse continue

Update: 2025-10-28
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L’Audio du 28 octobre 2025



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Shoot d’oxygène


Hier, la Bourse américaine s’est offert un vrai shoot d’optimisme. Un de ceux qui font voir la vie en rose, même quand le gouvernement est en shutdown et que tout le monde licencie.

Les investisseurs ont décidé que tout allait bien : la “fragile trêve commerciale” entre les États-Unis et la Chine a suffi pour allumer la mèche. Et la perspective quasi certaine que la Fed baisse les taux mercredi a fait le reste. Résultat : tout le monde a acheté tout ce qui bougeait — du S&P 500 au Nasdaq, jusqu’aux petites caps du Russell 2000. Le S&P 500 a pris 1,2 % et signé son 35ème record de l’année, pas sûr qu’il nous reste assez de bougies et de champagne si les records continuent à tomber à cette allure. Le Nasdaq s’est envolé de 1,9 %, propulsé par la tech, et le Dow Jones a grimpé de 0,7 %. Même le Russell 2000, d’habitude aussi nerveux qu’un escargot, a pris 0,3 %.


C’est encore une fois du côté de la tech qu’il faut chercher les responsables. Microsoft et Apple sont en train de se battre pour intégrer le club des sociétés qui valaient plus de 4’000 milliards. Apple terminait en hausse de 2.2% à 3’900 milliards et Microsoft clôturait juste derrière. Si l’on additionne, Apple, Microsoft et Nvidia, on est déjà à plus de 12’000 milliards de capitalisation boursière. Je ne vous fais pas un dessin, mais c’est énorme quand on se souviens que si on additionne Nestlé, Roche et Novartis, on n’arrive même pas à 700 milliards. Bref, c’était la fête du silicium, de l’iPhone, du Cloud et de l’IA : Apple, Alphabet, Nividia et Qualcomm ont mené le bal. Le fonds Roundhill Magnificent Seven a gagné plus de 2 %, et Qualcomm s’est payé le luxe d’ajouter 30,5 milliards de dollars de capitalisation en une seule séance avec une hausse de 11%. L’action a explosé après l’annonce d’un deal géant avec la société saoudienne Humain, qui va utiliser ses nouvelles puces IA pour serveurs — capables de générer une puissance de 200 mégawatts. Pendant ce temps, Nvidia et AMD surfent sur les rêves de trêve commerciale. Leurs puces, au cœur du bras de fer technologique sino-américain, restent l’objet de toutes les convoitises. Washington garde la main sur les exportations, Pékin fait mine d’entrouvrir la porte à l’espoir, et les investisseurs achètent — parce que “constructif” est devenu un mot magique à Wall Street. Que ce soit hypothétique ou pas. Tout le monde parie sur un deal de folie entre la Chine et les USA, Trump entretien la hype, mais prévient aussi qu’il n’exclut pas de changer d’avis au dernier moment. Du Trump tout craché, mais aussi fou que ça puisse paraître, le marché n’a même pas réagit à cette déclaration de doute et de méfiance. Le marché veut des acheteurs, le marché veut des BULLS, de l’euphorie et le S&P à 7’000 à la fin du mois de novembre en spéculant sur une autre baisse des taux. Pas celle de demain, mais celle de Noël.


On réveille les vieux discours


Les investisseurs attendent maintenant les résultats des « big names » qui vont sortir entre demain soir et jeudi soir avec une foi quasi mystique, le marché sait qu’“ils vont battre les attentes grâce à l’IA.” On s’attend à tout, sauf à une déception. Les experts commencent même à nous dire que comme les attentes sont « trop basses », il semble impossible qu’ils ratent leur trimestre et tout devrait bien se passer. Hier Nvidia titillait ses records du début du mois et Amazon terminait en hausse de 1.23% après avoir annoncé 30’000 licenciements dans ses services administratifs. La raison ? Ils veulent conserver plus de cash tout en optimisant les revenus et puis entre IA et robotisation, on n’a plus besoin d’autant de monde. 30’000 personnes de plus sur le carreau et 30’000 personnes de plus qui apparaîtront dans les chiffres du BLS si le SHUTDOWN se termine un jour.


Et pendant qu’on y est, Tesla reprend 4,3 %, sans vraie raison valable fondamentale — juste grâce à la ferveur ambiante. Musk a parlé de “robots humanoïdes” et de “self-driving”, et ça suffit pour faire grimper l’action. Et puis des experts commencent à dire que le système de conduite autonome de Tesla commence à devenir quasiment parfait. Encore un truc que je n’aurais jamais l’occasion de tester. Actuellement, il n’y a pas besoin de grand-chose pour faire monter Wall Street, juste croire que Trump va faire ce qu’il faut, croire que les chiffres vont passer crème et que la FED va baisser les taux. On voit très mal ce qui pourrait mal se passer.


Trump, la diplomatie à géométrie variable


Et puisque le scénario ne serait pas complet sans un peu de politique-fiction, voici Donald Trump en mode Kissinger 2.0. Sur le chemin de la Corée du Sud, il a promis une “rencontre réussie” avec Xi Jinping ce jeudi. Traduction : il espère serrer des mains, faire de belles photos et peut-être annuler quelques tarifs douaniers, si les Chinois se plient à ses désirs.

Mais il a aussi précisé qu’il “pourrait changer d’avis d’ici deux jours”. Évidemment ça aurait été trop facile sans que le Président nous rappelle son incapacité à tenir une parole ou à ne pas changer d’avis 22 fois avant de signer un vrai deal, qui pourra de toutes façons, être remis en question. Les négociateurs, eux, se félicitent : soja, fentanyl, métaux rares… tout y passe. Washington promet moins de tarifs, Pékin promet plus d’achats. Une trêve “constructive”, donc. Comme d’habitude, on signe la paix à midi et on menace de guerre à 17h. Et la détente sur les terres rares aura coûté très cher au secteur sur le marché US, puisque si les terres sont un peu moins rares, il est normal que des boîtes comme MP MATERIALS et USA RARE EARTH se fasse déglinguer sur la nouvelle. Trump s’attend même à boucler un deal sur TikTok, où ByteDance pourrait enfin obtenir le feu vert de Pékin. Et comme si ça ne suffisait pas, il parle aussi d’un accord “presque prêt” avec la Corée du Sud. Presque. Comme d’habitude.


Plus de nuances, juste un bouton BUY !


Mais peu importe, on n’entend plus les nuances, on achète, on court derrière et on galope pour poursuivre et surtout ne pas rater la hausse. Ce mardi la FED commence son marathon de deux jours. Enfermés avec des sandwichs et du café les banquiers centraux vont causer deux jours pour nous donner ce qu’on attend. À savoir une baisse des taux de 25 bp qui est déjà quasiment actée par le marché. Il ne nous reste plus qu’à savoir si on va vendre la nouvelle ou si les mots de Powell vont laisser entendre qu’il reste Dovish pour les fêtes de Noël, histoire de garder la motivation intacte !


Autrement, même si ça n’intéresse strictement plus personne, le gouvernement américain est toujours en shutdown, Nestlé, Target et Amazon licencient, et la dette publique grimpe plus vite que le Nasdaq. Mais à Wall Street, on s’en fout : tant qu’il y a un 36ème record à battre, tout va bien. Le VIX est tombé à 15,8, contre 25 au début du mois — preuve que plus rien ne fait peur à personne. L’or chute, l’argent aussi, et même les obligations perdent en attrait. La confiance est à son apogée et on n’a peur de rien. D’ailleurs, je n’arrête pas de chercher, mais je ne trouve pas ce qui aurait le pouvoir de nous faire faire un 180° et d’entrer en mode panique.


L’Europe joue la prudence (façon Lagarde)


Pendant que les Américains sabrent le champagne, les Européens sirotent leur café en silence. Londres et Paris reculent timidement de 0,1 %, Francfort grappille 0,1 %, et Madrid fait la meilleure figure avec +0,4 %. Tout le monde attend la même chose : Powell mercredi, Lagarde jeudi, et les résultats des GAFAM. Oui, je sais on répète un peu les mêmes recettes, mais on n’a pas la même motivation pour monter qu’aux USA. En Europe, la BCE ne devrait rien bouger. Les taux resteront à 2 %, et Lagarde répétera que “la politique monétaire reste appropriée” — le mantra préféré des banquiers centraux quand ils ne savent plus quoi dire. On notera qu’hier, l’indice IFO du climat des affaires en Allemagne est remonté à 88,4 en octobre (contre 87,7 en septembre). Une hausse symbolique, mais suffisante pour espérer que la locomotive allemande ait encore un peu de charbon dans le bide.


En Asie


Trump s’est fait plein de selfies avec la nouvelle Première Ministre Japonaise et les marchés asiatiques se sont un peu dégonflés ce matin. Après les records de Wall Street portés par la tech, l’Asie reprend son souffle, digère la tournée diplomatique de Donald Trump dans la région et attend surtout les grandes messes monétaires de la semaine : la Fed, la Banque du Japon et la BCE. Tokyo était sous pression et perdait 0,4%, effaçant une petite partie de son record historique au-dessus des 50’500 points. Rien de dramatique, juste un peu de prise de bénéfices après la fête. La rencontre entre Trump et Sanae Takaichi a fait les gros titres. Au menu : défense, commerce, et un gigantesque plan d’investissement américain de 550 milliards de dollars pour des projets communs en infrastructures, énergie propre et technologie. Autrement dit : un message clair à la Chine, que Trump retrouvera cette semaine en Corée du Sud pour tenter de boucler un accord commercial déjà esquissé à Kuala Lumpur. Côté Chine, pas de panique : les indices sont restés stables, pendant que Hong Kong cédait 0,3%.


Du côté des matières premières, le pétrole consolide au-dessus des 61$, l’or repasse sous les 4’000$ – ce matin il est à 3’987$, l

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Thomas Veillet