Michael Jackson et les années 80 (Podcast intégral)
Update: 2024-11-23
Description
On a raconté beaucoup de choses sur Michael Jackson et en même temps toujours les mêmes choses, chaque chroniqueur se contentant de creuser le même sillon.
Au point de départ, cette année 1984, il y a tout juste 40 ans. Je vous le demande, il avait beau avoir fait partie des fameux Jacksons, ex-Jackson Five, qui connaissait vraiment Michael Jackson à la sortie de son album solo Thriller? C’est le deuxième déjà, le premier Off the Wall était sorti deux bonnes années auparavant mais il s’était vendu à un public jeune, branché musique noire. Aussi incroyable que cela puisse paraître, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, si pas plus, le marché du disque est divisé selon votre couleur de peau. Idem pour les médias. Et puis arrive ce bolide improbable avec un single, Billie Jean, puis un autre Beat it, puis Thriller. 25 millions d’albums vendus en 18 mois, 7 singles sur un même 33 Tours, plus personne n’ignore le nom de Michael Jackson et tout le monde l’aime, à tout le moins a une très bonne opinion de lui.
Mais bien sûr, un tel chiffre, alors que le marché s'effondrait, engendre une multitude de phénomènes. Le premier, c’est la surexposition médiatique. En clair, une fois qu’on sort des colonnes musicales pour entrer dans la presse dite généraliste, celle-ci ne parle que de deux choses : argent et célébrité. Le début de la fin ? Le rachat du fameux catalogue d’édition des Beatles. Jusque-là, qui en avait entendu parler ? Leur premier éditeur qui en 1969 le revend à un producteur de télé britannique qui, lui-même, le revend à un Australien. Les prix montent, McCartney qui à l’époque fréquente Jackson lui en parle, surtout de la qualité du retour d’investissement. Et quand Michael touche son premier chèque, plus de cinquante millions de dollars (soit 150 d’aujourd’hui), il met la main sur le catalogue. Et ça, je vous prie de croire que ça ne passe pas, pour certains : tout d’abord les gros financiers qu’il a battus après huit mois de négociation dont des patrons de presse. Ensuite c’est un jeune noir de 27 ans qui possède à présent un trésor des années 50 et 60, un pan de cette toute jeune pop culture. Alors on commence à voir sortir des articles désobligeants sur le bizarre Michael Jackson et sa ménagerie, son caisson à oxygène (un canular de Michael et son manager, au départ) et puis le ranch qu’il finit par acheter avec les bénéfices de sa tournée : Michael Jackson est un excentrique qui préfère la solitude, les animaux aux gens. Il est pas comme nous !
Tout ce battage fait finalement passer au second plan l’album Bad qui sort cinq ans après Thriller et qui souffre évidemment du pire des handicaps : être l’album d’après. Personne pour remarquer que Michael en compose presque tous les titres à la différence de Thriller et qu’il est l’essence même de ces années 80 qui basculent dans l’électronique et les synthés. Et tout ça au prix d’un travail gigantesque dont on va mettre des années avant entendre tout ce qui est resté dans les armoires, comme cette chanson, absolument superbe. Je vous le demande : qui a autant de titres aussi incroyablement aboutis dans ses réserves ?
Au point de départ, cette année 1984, il y a tout juste 40 ans. Je vous le demande, il avait beau avoir fait partie des fameux Jacksons, ex-Jackson Five, qui connaissait vraiment Michael Jackson à la sortie de son album solo Thriller? C’est le deuxième déjà, le premier Off the Wall était sorti deux bonnes années auparavant mais il s’était vendu à un public jeune, branché musique noire. Aussi incroyable que cela puisse paraître, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, si pas plus, le marché du disque est divisé selon votre couleur de peau. Idem pour les médias. Et puis arrive ce bolide improbable avec un single, Billie Jean, puis un autre Beat it, puis Thriller. 25 millions d’albums vendus en 18 mois, 7 singles sur un même 33 Tours, plus personne n’ignore le nom de Michael Jackson et tout le monde l’aime, à tout le moins a une très bonne opinion de lui.
Mais bien sûr, un tel chiffre, alors que le marché s'effondrait, engendre une multitude de phénomènes. Le premier, c’est la surexposition médiatique. En clair, une fois qu’on sort des colonnes musicales pour entrer dans la presse dite généraliste, celle-ci ne parle que de deux choses : argent et célébrité. Le début de la fin ? Le rachat du fameux catalogue d’édition des Beatles. Jusque-là, qui en avait entendu parler ? Leur premier éditeur qui en 1969 le revend à un producteur de télé britannique qui, lui-même, le revend à un Australien. Les prix montent, McCartney qui à l’époque fréquente Jackson lui en parle, surtout de la qualité du retour d’investissement. Et quand Michael touche son premier chèque, plus de cinquante millions de dollars (soit 150 d’aujourd’hui), il met la main sur le catalogue. Et ça, je vous prie de croire que ça ne passe pas, pour certains : tout d’abord les gros financiers qu’il a battus après huit mois de négociation dont des patrons de presse. Ensuite c’est un jeune noir de 27 ans qui possède à présent un trésor des années 50 et 60, un pan de cette toute jeune pop culture. Alors on commence à voir sortir des articles désobligeants sur le bizarre Michael Jackson et sa ménagerie, son caisson à oxygène (un canular de Michael et son manager, au départ) et puis le ranch qu’il finit par acheter avec les bénéfices de sa tournée : Michael Jackson est un excentrique qui préfère la solitude, les animaux aux gens. Il est pas comme nous !
Tout ce battage fait finalement passer au second plan l’album Bad qui sort cinq ans après Thriller et qui souffre évidemment du pire des handicaps : être l’album d’après. Personne pour remarquer que Michael en compose presque tous les titres à la différence de Thriller et qu’il est l’essence même de ces années 80 qui basculent dans l’électronique et les synthés. Et tout ça au prix d’un travail gigantesque dont on va mettre des années avant entendre tout ce qui est resté dans les armoires, comme cette chanson, absolument superbe. Je vous le demande : qui a autant de titres aussi incroyablement aboutis dans ses réserves ?
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