Discoveramaizo.infoQUI EST RESPONSABLE DU PIÈGE DE LA DETTE AFRICAINE : Quelles solutions pour régler le problème de la dette africaine ?
QUI EST RESPONSABLE DU PIÈGE DE LA DETTE AFRICAINE : Quelles solutions pour régler le problème de la dette africaine ?

QUI EST RESPONSABLE DU PIÈGE DE LA DETTE AFRICAINE : Quelles solutions pour régler le problème de la dette africaine ?

Update: 2023-07-08
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Description

AFRICONNECT ET AFROCENTRICITY THINK TANK


Journaliste : Mme Samantha RAMSAMY (SR)


Invités :



  • M. François NDENGWE, Economiste, Chairman of Africa Advisory Board, une structure de Consulting base à Washington D.C., Etats-Unis.

  • Dr. Yves Ekoué AMAÏZO, ancien fonctionnaire d’une agence spécialisée des Nations Unies, économiste et Directeur de Afrocentricity Think Tank, un groupe de réflexion et d’action, www.afrocentricity.info.


Emission : AfricaConnect


Diffusion : RT en français


Date : Mise en ligne le 8 juillet 2023.



Participation au débat : Contribution écrite du Dr. Yves Ekoué AMAÏZO (<acronym title="Yves Ekoué Amaïzo">YEA</acronym>)


La problématique :


QUI EST RESPONSABLE DU <acronym title="Pays industrialisés">PI</acronym>ÈGE DE LA DETTE AFRICAINE : Quelles solutions pour régler définitivement ce dossier ?


1. SR. Bonjour Dr. Yves Ekoué Amaïzo, économiste et directeur du Think Tank Afrocentricity. Merci d’avoir accepté notre invitation. Pour commencer, faisons un état des lieux, voyons ce que représente cette dette africaine en chiffres. Selon un rapport de la <acronym title="Banque internationale pour la reconstruction et le développement">Banque mondiale</acronym>, la dette extérieure (publique et privée) des pays africains a atteint le montant colossal de 1 074 milliards de dollars américains à la fin de l’année 2021. En effet, cette dette extérieure totale des pays africains – Les 1074 milliards de dollars- se subdivisent comme suit : 790 milliards contractés par les pays d’Afrique subsaharienne et 284 milliards par les pays africains de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Alors, votre sentiment sur cette dette africaine ?


<acronym title="Yves Ekoué Amaïzo">YEA</acronym>. Merci pour l’invitation et bonjour à mon frère et co-débatteur François Ndengwe ainsi qu’aux téléspectateurs.


Je souhaite rappeler ce que constitue une dette qui résulte d’une impossibilité d’équilibrer ses recettes ou revenus avec ses dépenses. Autrement dit, pour ne pas avoir de dettes, il faut générer suffisamment de richesses pour pouvoir dépenser et/ou investir dans la limite de ce que l’on possède et donc sans créer de dette. Sinon, cette dette créée peut trouver un créancier qui est disposé, à ses conditions, à offrir une facilité financière passagère sous forme de prêt ou crédit, ce qui constitue une obligation financière. Cela concerne autant une personne physique (une personne) ou morale (une entreprise, l’Etat, etc.). Il s’agit généralement d’une somme d’argent prêtée par le créancier au débiteur, celui qui s’endette. Le lien juridique se fait par le biais d’un contrat, une reconnaissance de dettes qu’il faudra alors honorer. Ce service n’est pas gratuit. La rémunération pour le créancier se présente souvent sous la forme d’un taux d’intérêt, mais pas que.


D’autres conditionnalités, imposées ou pas, peuvent s’y rajouter et ne sont pas toujours partie du contrat ou souvent sont inscrites dans des contrats non divulgués, facilitant la corruption et autres formes illicites de transfert d’argent. Le taux d’intérêt peut aussi recouvrir la rémunération et certaines conditionnalités. Il s’agit alors soit d’une somme forfaitaire acceptée par les parties en présence, soit un pourcentage de la somme empruntée, et fixé lors de la conclusion du contrat en compensation du service ainsi rendu.


Mais lors des restructurations ou des rééchelonnements, une panoplie de variations de possibilités de remboursement est offerte à l’emprunteur. La somme issue de l’application du taux d’intérêt vient s’ajouter au montant du capital à rembourser, avec des possibilités de remboursements à échéances régulières, en principe annuellement. Ce coût supplémentaire pour l’emprunteur constitue un revenu pour le prêteur ou le créancier.


Mais, si le créancier décide, souvent unilatéralement et sur la base d’un rapport de force et de coercition que l’emprunteur ne remboursera que les taux d’intérêt et non le capital emprunté, alors, l’on rentre dans un cycle sans fin de remboursement. En effet, le taux d’intérêt affiché s’est grevé de nombreuses commissions moins transparentes, des risques de change sur les conversions des monnaies et surtout de réengagements dans de nouveaux prêts pour éponger le capital des dettes (prêts) non encore remboursées en termes de capital, sans compter les montants des taux d’intérêts qui s’accumulent. La dette devient insoutenable, notamment pour les pays africains. Mais c’est justement l’objectif de la plupart des Etats prêteurs membres du G7 et de l’<acronym title="Organisation pour la coopération et le développement économiques">OCDE</acronym>, et apparemment une tendance qui émerge avec les emprunts obtenus auprès de la Chine.


Sur le montant des chiffres de la dette, il faut rappeler qu’il s’agit des chiffres proposés par des institutions des pays créanciers, ce qui ne reflète pas les taux d’intérêts usuriers et cumulatifs sur plusieurs décennies, sans compter la capacité des pays du G7, les Etats-Unis et le Royaume Uni en tête, à mettre en place des législations qui permettent d’aller se servir directement et manu militari sur toutes formes de «  richesses » appartenant à un pays endetté qui, selon eux, n’a pas honoré sa dette. Il s’agit des fameux fonds vautours. Il s’agit souvent de sociétés privées, agissant en qualité de fonds d’investissement spécialisé dans le rachat à bas prix de dettes d’États ou d’entreprises en difficulté. Mais en réalité, ce sont les Etats créanciers qui revendent souvent une dette « irrécouvrable » en acceptant de se voir payer après plusieurs années un pourcentage faible de la dette totale tout en autorisant légalement la société d’investissements d’aller renégocier la dette « réajustée, souvent à la hausse » avec l’emprunteur. Lorsque ce dernier refuse un remboursement à un prix supérieur au prix d’achat du capital et des intérêts cumulés sur plusieurs années, alors le « droit occidental » permet d’aller se servir directement. C’est ainsi que des tankers pétroliers de pays africains se sont vus arraisonnés en pleine mer, tout le pétrole transbordé vers un autre tanker, sans que personne ne sache ce qui s’est passé, et surtout ne dise rien !!! On est loin d’un remboursement « normal » du capital emprunté avec un taux d’intérêt concessionnel sur une durée limitée dans le temps.


On ne peut comprendre les chiffres avancés sur la dette des Etats africains sans comprendre le mécanisme expliqué ci-dessus et relevant du droit commun et non de l’exception.


Bien sûr, les approches similaires aux fonds vautours peuvent se décliner à l’infini, surtout si en Afrique, il y a de nombreux dirigeants qui s’engagent dans un « deal » consistant à satisfaire les conditions des créanciers en se lançant dans des emprunts qui ne seront pas remboursés, mais qui leur permettent d’endetter le pays africain avec en contrepartie, d’assurer leur maintien au pouvoir et de se garantir contre des coups d’Etat intempestifs, orchestrés par ceux qui détiennent les armes et les services de renseignements. Ne pas maîtriser ce cycle de fonctionnement de la dette africaine, revient à ne pas pouvoir expliquer pourquoi une grande partie de la dette africaine ne s’investit pas dans des activités créatrices de richesses au service du Peuple africain. Qui est fou ?


Ce point étant clarifié, il convient de rappeler que la dette peut prendre des formes multiples et diverses que je regroupe sous trois grandes catégories :



  • 1/ la dette de long terme ou de court terme, dette publique et privée, bilatérale et multilatérale, avec ou sans garantie de l’Etat, dette internationale et la dette nationale (envers les entreprises locales) ;

  • 2/ la dette générée pour créer l’environnement dit « favorable » pour attirer des ressources non génératrices d’endettement comme les investissements, investissements en portefeuille, les dons et l’assistance ou la coopération technique bilatérale ou multilatérale ; et moins connue

  • 3/ la ou les dettes héritées des conditionnalités financières (taux d’intérêts), des formes de politiques ou programmes imposés comme les interdictions, les menaces, les sanctions et les programmes d’ajustement conjoncturels à répétition dits « programmes d’ajustement structurels, tous constituant des manques à gagner pour les Etats africains, et souvent de nouvelles dettes autoentretenues…


C’est donc à l’aune des ces clarifications du point de vue du Peuple africain qu’il faut remettre en perspective, les chiffres proposés sur le montant de la dette africaine. Le point de vue « afrocentrique » est indispensable pour comprendre l’usurpation des richesses africaines à partir de la dette et plus particulièrement des taux d’intérêt usuriers, démultipliés par la corruption nord-sud, comme sud-nord.


2. SR. La dette africaine représente près de 11 % du stock du total de la dette extérieure mondiale hors <acronym title="Organisation pour la coopération et le développement économiques">OCDE</acronym>. Ce n’est pas colossal mais, quelles sont les conséquences du poids de la dette pour ces pays africains ?


<acronym title="Yves Ekoué Amaïzo">YEA</acronym>. Pour en avoir le cœur net, il était important d’offrir les derniers chiffres disponibles. Selon les statistiques actualisées de la <acronym title="Banque internationale pour la reconstruction et le développement">Banque mondiale</acronym> de 2022, la part de l’Afrique subsaharienne était de 790 milliards de $EU en 2021, celle de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient s’élevait à 418 milliards de $EU dans le total

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infos@amaizo.info (Yves Ekoué Amaïzo)