Soudan du Sud : un long et douloureux chemin vers l’indépendance
Description
Le Soudan du Sud, 54ème pays d'Afrique et nation la plus jeune du monde, a rejoint la famille des Etats le 9 juillet 2011 avec les espoirs vifs et tout en liesse de survivre aux péripéties sanglantes de son histoire. Mais après la joie de l’autodétermination, le pays retrouve ses démons : conflits persistants autour du pétrole, passifs non soldés avec Khartoum, triple fracture religieuse, ethnique et coloniale. Et un fait demeure, le Soudan du Sud saigne.
**********************************
Une naissance dans l’euphorie (2011)
Le 9 juillet 2011, le Soudan du Sud célèbre son indépendance dans une atmosphère d’enthousiasme.
Les habitants, longtemps opprimés au sein du Soudan, voient dans cette journée l’aboutissement de plus d’un demi-siècle de luttes, de guerres et de marginalisation.
Le drapeau sud-soudanais est hissé, l’hymne national chanté, et le président Salva Kiir prend la parole devant une foule en liesse.
La domination du Nord et la première guerre civile
Après l’indépendance du Soudan (1956), le pouvoir était concentré entre les mains d’une élite arabophone et musulmane du Nord, provoquant frustrations et révoltes dans le Sud, majoritairement chrétien ou animiste. Cette situation mène à une première guerre civile dès 1955, close en 1972 par un accord d’autonomie fragile, vite remis en cause notamment après la découverte du pétrole.
Rechute : la charia et l’émergence de John Garang
En 1983, le président Nimeiry instaure la charia et le conflit reprend.
Émerge alors la figure charismatique de John Garang, fondateur du SPLM/SPLA, qui devient le principal acteur du combat sudiste.
Un nouveau coup d’État porte Omar el-Béchir au pouvoir en 1989, radicalisant encore le régime.
La guerre s’étend, marquée par des massacres et l’ingérence de puissances régionales.
Accords de 2005
Après de longues négociations, Nord et Sud signent en 2005 un accord prévoyant l’autodétermination dans les six ans.
Mais John Garang meurt dans un accident d’hélicoptère la même année.
Son successeur, Salva Kiir, mène le processus jusqu’au référendum d’indépendance en 2011.
Après l’indépendance, la désillusion
Très vite pourtant, l’espoir laisse place à la désillusion. L’État sud-soudanais, dépourvu d’institutions solides, est miné par la corruption, la rivalité entre Salva Kiir et son vice-président Riek Machar, et la lutte pour le contrôle du pétrole qui constitue 98 % des revenu. En 2013, ces tensions débouchent sur une guerre civile aux dimensions ethniques marquées, opposant Dinka et Nuer. Le conflit fait des centaines de milliers de morts et provoque d’immenses déplacements de population. Malgré un accord de paix signé en 2018, la stabilité reste précaire. Né dans l’enthousiasme, le Soudan du Sud demeure plongé dans une spirale de conflits et confronté à des défis politiques, économiques et sociaux considérables.
*****************************
Programmation musicale :
► Heywete - Tesfa Maryam Kidane



